Merveilles de l'être humain
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Une <strong>de</strong>uxième conversion intervient à cet endroit,<br />
les vibrations mécaniques étant transformées en<br />
impulsions électriques (l’influx nerveux).<br />
A l’intérieur <strong>de</strong> la cochlée se trouve un conduit, le canal<br />
cochléaire, rempli d’un liqui<strong>de</strong> particulièrement visqueux<br />
appelé l’endolymphe. Le canal cochléaire se trouve<br />
lui-même entre <strong>de</strong>ux cavités, la rampe vestibulaire et la<br />
rampe tympanique, qui sont remplies elles aussi d’un<br />
liqui<strong>de</strong> légèrement moins visqueux, la périlymphe, et<br />
qui se rejoignent au sommet <strong>de</strong> la cochlée en un point<br />
appelé l’hélicotrème. La rampe vestibulaire démarre<br />
à la fenêtre ovale, tandis que la rampe tympanique se<br />
termine au niveau <strong>de</strong> la membrane <strong>de</strong> la fenêtre ron<strong>de</strong>.<br />
Le canal cochléaire et la rampe vestibulaire sont<br />
séparés par une fine membrane élastique appelée<br />
membrane <strong>de</strong> Reissner. Celle-ci reproduit les variations<br />
<strong>de</strong> volume <strong>de</strong> type ondulatoire générées par le son. Les<br />
vibrations <strong>de</strong> cette membrane sont communiquées par<br />
l’endolymphe à une autre membrane — la membrane<br />
basilaire, située entre le canal cochléaire et la rampe<br />
tympanique —, pour être finalement transmises à la<br />
fenêtre ron<strong>de</strong> par la périlymphe. Ce raccourci évite<br />
aux on<strong>de</strong>s d’avoir à faire tout le tour par l’hélicotrème ;<br />
la membrane <strong>de</strong> Reissner et la membrane basilaire<br />
vibrent ainsi à l’unisson.<br />
Sur la membrane basilaire repose un renflement<br />
en forme <strong>de</strong> spirale, l’organe <strong>de</strong> Corti. Celui-ci est<br />
composé <strong>de</strong> cellules sensorielles, dont 12 000 cellules<br />
ciliées externes disposées sur trois à cinq rangées et<br />
3 500 cellules ciliées internes sur une seule rangée,<br />
ces <strong>de</strong>rnières reposant par ailleurs sur <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong><br />
soutien. Les 12 000 cellules externes sont disposées<br />
<strong>de</strong> façon extrêmement ordonnée, en quatre rangées<br />
parallèles (d’une largeur totale <strong>de</strong> seulement 1/20 e mm)<br />
reposant sur une longue lame <strong>de</strong> 32 mm. Cette<br />
disposition géométrique <strong>de</strong>s cellules ainsi que leur<br />
répartition rappellent immanquablement celles <strong>de</strong>s<br />
touches d’un piano : il s’agit d’une échelle linéaire<br />
sur laquelle les éléments cellulaires sont organisés,<br />
<strong>de</strong> façon logique, <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> vibration la plus<br />
élevée à la plus basse, à savoir 10 à 20 kHz à une<br />
extrémité et environ 30 Hz à l’autre.<br />
Lorsqu’elle est soumise à l’action <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s sonores,<br />
la membrane basilaire vibre en conséquence, mais<br />
l’amplitu<strong>de</strong> est incroyablement faible, à peine 10 -10 m,<br />
soit 100 picomètres (dix milliardièmes <strong>de</strong> centimètre),<br />
ce qui correspond au diamètre <strong>de</strong> quelques atomes.<br />
La pointe <strong>de</strong>s cellules ciliées externes pénètre dans<br />
la membrane tectoriale, qui fait saillie dans le canal<br />
cochléaire. Les variations <strong>de</strong> volume se produisant<br />
dans ce <strong>de</strong>rnier entraînent <strong>de</strong>s mouvements relatifs<br />
28<br />
<strong>de</strong> la membrane basilaire par rapport à la membrane<br />
tectoriale, ce qui soumet les cils sensoriels à une<br />
légère contrainte <strong>de</strong> cisaillement. Ce sont ces stimuli<br />
qui excitent les cellules ciliées. Après conversion<br />
en signaux électriques, ils sont transmis au cerveau<br />
par l’intermédiaire du nerf auditif (aussi appelé<br />
nerf cochléaire). Le plus remarquable est que les<br />
informations ne circulent pas seulement dans un<br />
sens — <strong>de</strong>s cellules ciliées au cerveau —, mais<br />
aussi dans le sens inverse. On trouve donc à la base<br />
<strong>de</strong>s cellules ciliées <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> fibres nerveuses :<br />
les fibres afférentes, qui mènent au cerveau, et les<br />
fibres efférentes, qui reviennent aux cellules ciliées.<br />
L’existence <strong>de</strong> ce retour d’information reste inexpliqué<br />
et constitue une <strong>de</strong>s nombreuses énigmes non encore<br />
résolues.<br />
Il existe environ 15 000 cellules réceptrices (cellules<br />
ciliées) dans la cochlée (cf. fig. p. 27) et elles sont<br />
sensibles aux différentes fréquences sonores. Les<br />
cellules ciliées reposent en rangées ordonnées sur<br />
la membrane basilaire, une fine cloison qui s’étend<br />
sur toute la longueur <strong>de</strong> la cochlée, en épousant sa<br />
forme spiralée. Les sons que nos entendons y sont<br />
décomposés en leurs fréquences constitutives dont<br />
chacune n’excite qu’une petite fraction <strong>de</strong>s 15 000<br />
cellules sensorielles à un point précis situé le long<br />
<strong>de</strong> la membrane basilaire. Le fonctionnement <strong>de</strong> la<br />
cochlée est extrêmement complexe et, jusqu’à ce jour,<br />
sa structure ingénieuse n’a pas encore été pleinement<br />
comprise.<br />
Les aptitu<strong>de</strong>s particulières <strong>de</strong> l’oreille : L’oreille est<br />
l’organe sensoriel le plus sensible du corps <strong>humain</strong>.<br />
Notre intervalle audible s’étend approximativement<br />
<strong>de</strong> 20 Hz à 16 kHz. Pour ce qui est <strong>de</strong>s fréquences<br />
plus basses, nous les percevons plutôt sous la forme<br />
<strong>de</strong> vibrations, par l’intermédiaire du toucher. Les<br />
sons « naturels », ceux <strong>de</strong> la vie quotidienne, sont<br />
extrêmement complexes. Il n’existe pas dans la nature<br />
<strong>de</strong> sons purs, ou tons, c’est-à-dire contenant une seule<br />
vibration sinusoïdale (une seule fréquence). On peut<br />
toutefois les produire artificiellement et ils constituent<br />
alors <strong>de</strong> précieux outils d’expérimentation. Les bruits<br />
et les sons complexes peuvent être considérés comme<br />
un mélange <strong>de</strong> tons sinusoïdaux <strong>de</strong> fréquences et<br />
d’amplitu<strong>de</strong>s différentes. On peut donc définir le ton<br />
comme l’unité élémentaire <strong>de</strong>s bruits et sons naturels.<br />
Pour que notre oreille perçoive une note <strong>de</strong> 3 kHz, il<br />
suffit d’un niveau d’intensité <strong>de</strong> seulement<br />
4 x 10 -17 W/cm 2 et en général, les intensités sonores<br />
audibles, vont <strong>de</strong> 10 -16 à 10 -4 W/cm 2 (cf. fig. p. 23).