portefeuille de produits en développement - Neovacs
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Diagnostic et prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> la maladie :<br />
Interview du Pr. Desrumaux, gastro-<strong>en</strong>térologue au CHRU <strong>de</strong> Lille, Directeur<br />
<strong>de</strong> l’Unité Inserm sur la physiopathologie <strong>de</strong>s maladies inflammatoires<br />
intestinales<br />
« Le diagnostic <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong> Crohn repose sur un faisceau d’argum<strong>en</strong>ts, à la<br />
fois cliniques et paracliniques. Généralem<strong>en</strong>t le diagnostic est posé <strong>en</strong> pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> poussée, <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s symptômes comme <strong>de</strong>s diarrhées, <strong>de</strong>s douleurs<br />
abdominales, un amaigrissem<strong>en</strong>t, le tout évoluant <strong>de</strong> façon chronique et au<br />
long cours (plus <strong>de</strong> 2-3 mois) avec pour 1 pati<strong>en</strong>t sur 5, <strong>de</strong>s manifestations<br />
extra-intestinales qui touch<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la bouche avec <strong>de</strong>s aphtes<br />
buccaux, <strong>de</strong>s douleurs articulaires, une inflammation <strong>de</strong> l’œil ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s<br />
atteintes cutanées. »<br />
Il n’existe pas, à l’heure actuelle, <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t curatif <strong>de</strong> la maladie ; les traitem<strong>en</strong>ts vis<strong>en</strong>t à<br />
apporter un contrôle durable <strong>de</strong> la maladie et une qualité <strong>de</strong> vie satisfaisante.<br />
A propos <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> charge, le Pr. Desreumaux explique qu’ « il y a 2 gran<strong>de</strong>s stratégies<br />
thérapeutiques ; le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la poussée, puis le traitem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> donné pour éviter que la<br />
maladie ne récidive. » Il précise que « le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la poussée repose sur 2 gran<strong>de</strong>s types <strong>de</strong><br />
molécules : les corticoï<strong>de</strong>s et les anti-TNF. Les premiers sont efficaces mais ont beaucoup d’effets<br />
indésirables et pour les seconds, nous disposons <strong>de</strong> 2 molécules <strong>en</strong> France avec une bonne efficacité<br />
et moins d’effets indésirables que les corticoï<strong>de</strong>s classiques. Pour le traitem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, nous<br />
disposons ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>ts immunosuppresseurs et les anti-TNF. »<br />
Rev<strong>en</strong>ant sur l’arrivée <strong>de</strong>s anti-TNF, il se souvi<strong>en</strong>t qu’ « ils ont représ<strong>en</strong>té une véritable révolution<br />
thérapeutique pour les pati<strong>en</strong>ts et rest<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t les traitem<strong>en</strong>ts qui march<strong>en</strong>t le mieux. »<br />
Pourtant, ces traitem<strong>en</strong>ts ont égalem<strong>en</strong>t montré d’importantes limites. Le Pr. Desreumaux précise<br />
ainsi que « 10 à 20 % <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts sont résistants primaires au traitem<strong>en</strong>t, c'est-à-dire que le<br />
traitem<strong>en</strong>t anti-TNFn’induit chez eux d’emblée aucune réponse. A ces pati<strong>en</strong>ts, il faut ajouter <strong>de</strong>s<br />
pati<strong>en</strong>ts qui eux, vont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir résistants au cours du temps. Ces pati<strong>en</strong>ts, appelés <strong>de</strong>s résistants<br />
secondaires, représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 50 % <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts après 1 an <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t. »<br />
« Ces résistances s’explique du fait que les pati<strong>en</strong>ts résistants produis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s anticorps antimédicam<strong>en</strong>t<br />
qui vont neutraliser l’effet <strong>de</strong> leur traitem<strong>en</strong>t. Pour ces pati<strong>en</strong>ts nous ne disposons<br />
aujourd’hui d’aucune véritable alternative thérapeutique sinon rev<strong>en</strong>ir p<strong>en</strong>dant un temps aux<br />
corticoï<strong>de</strong>s avec les effets secondaires importants ou les opérer si c’est possible. »<br />
Pour le Pr. Desreumaux, « le choix est donc limité, et les gastro<strong>en</strong>térologues sont <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te <strong>de</strong><br />
nouveaux traitem<strong>en</strong>ts. Par rapport à d’autres maladies, nous restons très pauvres <strong>en</strong> termes <strong>de</strong><br />
ressources thérapeutiques pour la prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong>s maladies inflammatoires chroniques <strong>de</strong><br />
l’intestin.»<br />
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