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Papier Franz - institut des arts graphiques d'Alger

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<strong>Papier</strong>, encre et interactions<br />

chimiques sur presse<br />

Étude <strong>des</strong> paramètres-clés<br />

sappi


<strong>Papier</strong>, encre et interactions chimiques sur presse,<br />

la huitième brochure technique de Sappi<br />

Sappi souhaite aider les imprimeurs et les créatifs à utiliser le papier du mieux possible. Voilà pourquoi nous partageons nos<br />

connaissances en mettant à la disposition de nos clients <strong>des</strong> échantillons, <strong>des</strong> caractéristiques, <strong>des</strong> idées, <strong>des</strong> informations et<br />

un éventail de brochures techniques. Vous en saurez plus en consultant notre site exclusif :<br />

www.sappi.com/KnowledgeBank


<strong>Papier</strong>, encre et interactions<br />

chimiques sur presse<br />

Étude <strong>des</strong> paramètres-clés<br />

I Introduction 2<br />

II Eau et traitement de l’eau<br />

Eau et dureté de l’eau 3<br />

Caractéristiques demandées à l’eau 3<br />

et nécessité de la traiter<br />

Traitement de l’eau 4<br />

Éléments composant l’eau initiale 4<br />

Dé-ionisation 4<br />

Osmose inverse 4<br />

Effets du traitement de l’eau 4<br />

III Solutions de mouillage<br />

Composition <strong>des</strong> additifs 5<br />

de mouillage<br />

pH 5<br />

Conductivité 6<br />

Tampons 6<br />

Emploi de l’alcool isopropylique 7<br />

Viscosité et son rapport<br />

au transfert de mouillage 7<br />

Viscosité et température 7<br />

Influence du dosage d’alcool<br />

isopropylique sur la viscosité 8<br />

Corrosion 8<br />

Additifs contre les montées en épaisseur 8<br />

Tension superficielle 8<br />

<strong>des</strong> solutions de mouillage<br />

IV <strong>Papier</strong><br />

Composants du papier 9<br />

Familles de papiers 10<br />

Caractéristiques papetières 10<br />

V Encres d’impression offset<br />

Composition de l’encre 11<br />

Interaction encre – solution de mouillage 11<br />

Pourcentage d’eau dans l’encre 11<br />

Interaction entre l’encre et le papier 11<br />

Adhérence 11<br />

Arrachage 12<br />

Résistance au frottement 12<br />

Brillance 12<br />

VI Interaction entre<br />

solution de mouillage et papier<br />

Introduction aux angles de contact 13<br />

Tension superficielle et tension interfaciale 13<br />

Humidification du papier et pénétration 13<br />

VII Étude de laboratoire mesure et<br />

évaluation <strong>des</strong> solutions de mouillage<br />

Description de l’étude 14<br />

Répulsion à l’encre 14<br />

Conclusions 15<br />

VIII Exemples pratiques et solutions<br />

Balance eau – encre 16<br />

Interaction papier – solution de mouillage 16<br />

Glaçage <strong>des</strong> blanchets, <strong>des</strong> rouleaux 16<br />

encreurs et <strong>des</strong> mouilleurs<br />

Montées en épaisseur 16<br />

Répulsion à l’encre 17<br />

Moutonnage par décalque 17<br />

Médiocre séchage de l’encre 17<br />

Impression fantôme 17<br />

(effet mécanique en offset rotative)<br />

Impression fantôme 18<br />

(réaction chimique en offset feuille)<br />

Engraissement du point de trame 18<br />

lX Remarques conclusives 19<br />

1


l Introduction<br />

Un travail imprimé se compose de trois éléments : le papier,<br />

l’encre et la solution de mouillage émulsifiée dans l’encre.<br />

Ces éléments-clés sont complexes dans leur composition<br />

et le processus qui permet de les combiner pour satisfaire<br />

une large gamme de clients est un défi permanent. Fabricant<br />

de l’un de ces composants, Sappi a étudié l’impression et<br />

souhaite, avec cette brochure technique, apporter sa contribution<br />

à ses partenaires imprimeurs.<br />

Son objet est de décrire le papier, l’encre et les interactions<br />

chimiques sur presse. Nous avons identifié les paramètresclés<br />

du procédé et développé <strong>des</strong> techniques de mesures<br />

pour les contrôler. Nous présentons ici quelques unes <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> d’essais qui simulent le procédé d’impression et<br />

permettent d’apporter un diagnostic de façon à en contrôler<br />

l’exécution.<br />

Nous commençons par l’eau, souvent négligée bien qu’elle<br />

soit l’une <strong>des</strong> clés pour une impression de qualité.<br />

2


II Eau et traitement de l’eau<br />

Eau et dureté de l’eau<br />

L’eau (H2O) se compose de molécules d’hydrogène et<br />

d’oxygène, mais, selon son origine (nappe souterraine ou<br />

autre), l’eau de ville arrive chez l’imprimeur avec une qualité<br />

et un degré de pureté différents. Même dans l’eau de pluie,<br />

on trouve <strong>des</strong> gaz solubles et <strong>des</strong> impuretés.<br />

Les couches géologiques, au travers <strong>des</strong>quelles l’eau <strong>des</strong><br />

nappes souterraines filtre, en déterminent sa composition.<br />

Lors de la filtration, les sels solubles, ainsi qu’une grande<br />

quantité de gaz carbonique, sont absorbés. Leur dissolution<br />

dépend <strong>des</strong> types de roches que l’eau rencontre. Le calcaire,<br />

par exemple, est insoluble dans l’eau pure, mais en présence<br />

de gaz carbonique, il se transforme en hydrogénocarbonate<br />

de calcium.<br />

Selon sa concentration en sels de calcium et de magnésium,<br />

l’eau est classée de très dure à douce. La dureté s’exprime<br />

en degrés. Un degré de dureté allemande (1°dH) correspond<br />

Calcaire<br />

(bicarbonate de calcium et de magnésium)<br />

Dureté<br />

totale<br />

(°d)<br />

Relation entre la dureté de l’eau et l’hydrogénocarbonate<br />

+<br />

eau contenant du gaz carbonique (CO2)<br />

hydrogénocarbonate de calcium<br />

hydrogénocarbonate de magnésium<br />

Quantité<br />

d’hydrogénocarbonate<br />

(mg/l)<br />

Dureté de l’eau<br />

Dureté totale exprimée en:<br />

1 2 3 4<br />

douce moyenne dure très dure<br />

*mmol<br />

ions de terre alcaline/litre 0–1,3 1,4–2.5 2,6–3,7 >3,7<br />

Dureté allemande °d 0–7 8–14 15-21 >21<br />

Dureté anglaise °e 0–9 10–18 19–26 >26<br />

Dureté française °f 0–13 14–25 26–37 >37<br />

* mmol/litre = 1/1000 du poids moléculaire en grammes par litre<br />

Tableau d’équivalence <strong>des</strong> différentes métho<strong>des</strong> de mesure de dureté de l’eau<br />

à 10 mg d’oxyde de calcium par litre d’eau. Outre la dureté<br />

totale, la teneur en hydrogénocarbonate est importante.<br />

Ces deux paramètres ont une grande influence sur le<br />

procédé offset, notamment parce que l’hydrogénocarbonate<br />

(HCO3) est une source de carbonate de calcium.<br />

Le tableau ci-<strong>des</strong>sus présente les équivalences <strong>des</strong> différentes<br />

métho<strong>des</strong> de mesure de la dureté de l’eau (1°d = 0,56°f).<br />

Caractéristiques demandées à l’eau et nécessité<br />

de la traiter<br />

L’eau utilisée en solution de mouillage pour l’impression<br />

offset doit remplir les conditions suivantes:<br />

dureté dH 8–10 = 1,428 – 1,785<br />

(allemande) mmol C aO/l<br />

dureté 3–4 = 0,071 – 1,428<br />

carbonatée mmol HCO3/l<br />

= 65,33 – 87,1 mg<br />

HCO3/l<br />

pH 7,2 +/– 0.4<br />

conductivité max. 320<br />

+/- 30 µS<br />

à 20°C<br />

chlore = 25 mg/l<br />

limite supérieure<br />

nitrate = 20 mg/l<br />

limite supérieure<br />

sulfate = 50 mg/l<br />

limite supérieure<br />

Caractéristiques demandées à l’eau<br />

Si ces conditions ne sont pas remplies, une station de<br />

traitement de l’eau est nécessaire, notamment pour les<br />

machines modernes pour lesquelles les fabricants de<br />

matériels imposent <strong>des</strong> règles strictes d’anticorrosion.<br />

3


Traitement de l’eau<br />

De même que nous ne pouvons pas boire l’eau de ville partout<br />

dans le monde, on ne peut s’attendre à trouver de l’eau<br />

parfaitement adaptée à l’impression en tout point du globe.<br />

Il existe plusieurs métho<strong>des</strong> de traitement de l’eau, notamment<br />

la dé-ionisation et l’osmose inverse. Le choix dépend<br />

de la qualité finale requise et <strong>des</strong> caractéristiques de l’eau<br />

initiale. Celle-ci peut provenir de la ville, de la surface ou<br />

d’une nappe souterraine.<br />

Éléments composant l’eau initiale<br />

Composants de l’eau:<br />

calcium fer<br />

magnésium oxygène<br />

sodium gaz carbonique<br />

hydrogénocarbonate hydrogène (ion)<br />

chlore bactéries<br />

sulfate algues<br />

nitrate particules en suspension<br />

Il est courant de pratiquer une analyse complète de l’eau<br />

avant son utilisation dans le procédé offset.<br />

Certains ions habituellement présents dans l’eau peuvent<br />

réagir avec les couches du papier ou les pigments de l’encre.<br />

La connaissance de la composition de l’eau initiale alimentant<br />

l’imprimerie peut expliquer <strong>des</strong> problèmes sur presse ou<br />

orienter vers une méthode de traitement appropriée.<br />

Les interactions entre l’encre, la solution de mouillage et le<br />

papier peuvent être influencées par la présence d’ions de<br />

calcium. La présence de calcium dans la couleur magenta<br />

est bien connue, elle peut être la cause de dépôts sur les<br />

rouleaux et les blanchets du magenta. L’accumulation de<br />

calcium provenant <strong>des</strong> couches du papier ou de la solution<br />

de mouillage peut provoquer <strong>des</strong> problèmes d’entartrage.<br />

Dé-ionisation<br />

Pour éviter de sérieux problèmes de glaçage sur la batterie<br />

d’encrage et les blanchets, le calcium et le magnésium sont<br />

souvent réduits au minimum par un procédé d’échange<br />

d’ions. Le simple fait de supprimer l’un <strong>des</strong> sels entrant<br />

dans la composition empêchera l’apparition du phénomène.<br />

L’eau dé-ionisée contient <strong>des</strong> ions de sodium à la place du<br />

calcium et du magnésium, et par conséquent, la dé-ionisation<br />

4<br />

Dé-ionisation<br />

est habituellement la première étape de traitement de l’eau.<br />

Une fois que le calcium et le magnésium ont été échangés<br />

par <strong>des</strong> ions de sodium, l’eau est filtrée pour éliminer cet<br />

autre sel entrant dans sa composition.<br />

Osmose inverse<br />

On sait que le raisin sec gonfle lorsqu’on le trempe dans<br />

l’eau. Cette propriété découle du principe d’égalisation de la<br />

concentration en sels. Le procédé peut être inversé en pressant<br />

une solution contenant du sel au travers d’une couche<br />

semi-perméable. Ce procédé est appelé osmose inverse.<br />

L’eau qui traverse la couche (échangeur), perd jusqu’à 95 %<br />

<strong>des</strong> sels dissous, simplement parce que les ions dissous<br />

sont trop gros pour passer. La couche consiste en un composé<br />

minéral ayant <strong>des</strong> trous de diamètre approprié. Les<br />

petites molécules passent au travers tandis que les plus<br />

grosses ou les particules en suspension sont arrêtées.<br />

L’échangeur ainsi traversé, le processus d’osmose inverse<br />

peut fonctionner pendant <strong>des</strong> années avant qu’un détartrage<br />

ne soit nécessaire. Dans les régions d’eau très douce, il est<br />

suffisant d’utiliser de l’eau nano-filtrée. Dans ce procédé<br />

plus simple d’osmose inverse, l’eau traverse seulement une<br />

membrane sans subir d’autre traitement.<br />

Effets du traitement de l’eau<br />

Exemples<br />

3% solution<br />

de mouillage<br />

Eau<br />

nano-filtrée<br />

Eau<br />

reminéralisée<br />

Eau<br />

osmosée<br />

Eau<br />

dé-ionisée<br />

Eau<br />

de ville<br />

Eau initiale<br />

Effets du traitement de l’eau<br />

Eau dé-ionisée<br />

Na +<br />

Ca2+ et Mg 2+<br />

pH Conductivité °dH Ca 2+ Mg 2+<br />

[mS/cm] mg/l mg/l<br />

4,85 2,150 – – –<br />

6,60–7.60 < 0,100 1–3


III Solutions de mouillage<br />

Pour que le transfert de l’encre réussisse, il est essentiel<br />

d’adapter l’encre et la solution de mouillage, c’est-à-dire<br />

que leur chimie soit compatible. On demande aux solutions<br />

de mouillage de maintenir la plaque d’impression propre<br />

tout en permettant à l’encre de se transférer efficacement.<br />

Ces propriétés sont assurées par l’emploi d’un additif de<br />

mouillage.<br />

Considérant l’infinie variété de supports d’impression,<br />

d’encres, de conditions d’impression et de types mouillages,<br />

savoir différencier les additifs de mouillage est une nécessité<br />

absolue. Aujourd’hui, les fabricants d’additifs de mouillage<br />

commercialisent une grande variété d’additifs qui diffèrent<br />

selon les types de presses. Les évolutions permanentes <strong>des</strong><br />

conditions d’emploi (nouveaux types de presses, nouveaux<br />

types de plaques, impression sans alcool, etc.) nécessitent<br />

de nouvelles formules de sorte que <strong>des</strong> additifs de mouillage<br />

nouveaux et plus spécifiques ne cessent d’être développés.<br />

Composition <strong>des</strong> additifs de mouillage<br />

Les additifs de mouillage sont <strong>des</strong> mélanges de différents<br />

composants en phase aqueuse :<br />

produits tampon pour ajuster le pH<br />

agents mouillants<br />

bactérici<strong>des</strong> et algici<strong>des</strong><br />

agents nettoyants<br />

agents contre les montées en épaisseur<br />

co-solvants pour assurer la stabilité au stockage<br />

agents anti-mousse<br />

inhibiteurs de corrosion<br />

agents réducteurs ou substituts d’alcool<br />

Les additifs de mouillage sont très individualisés et souvent<br />

spécifiques à chaque imprimerie. Des mesures aident à<br />

déterminer leur efficacité à la fois avant et pendant l’impression.<br />

Voici les mesures-clés.<br />

pH<br />

Le pH est l’unité de mesure de l’acidité ou de l’alcalinité. Les<br />

lettres pH sont l’abréviation de potentiel hydrogène. Une<br />

solution neutre telle que l’eau pure a un pH de 7. Les solutions<br />

ayant un pH inférieur sont dites aci<strong>des</strong>, et les solutions avec<br />

un pH supérieur alcalines. L’échelle de pH s’étend de 0 à<br />

14. Les chiffres de l’échelle sont l’expression mathématique<br />

pH Exemples<br />

0 acide chlorhydrique 1 mol/l = 36,5 g/l<br />

1 acide gastrique<br />

2 Cola<br />

3 acide citrique (fruits)<br />

4 pluie acide<br />

5 solution de mouillage en Europe<br />

6 eau de pluie<br />

7 eau pure<br />

8<br />

9<br />

10 savon<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14 soude caustique<br />

Exemples de valeurs de pH<br />

(échelle logarithmique négative) de la concentration en ions<br />

d’hydrogène dans une solution aqueuse. Par exemple, pH 4<br />

représente une concentration 104 d’ions d’hydrogène,<br />

c’est-à-dire 1 partie pour 10 000, et pH 7 signifie 107 (1 partie<br />

pour 10 millions).<br />

Une eau à pH bas (acide) est corrosive. Les aci<strong>des</strong> désagrègent<br />

le béton, dissolvent les métaux, plissent le vinyle,<br />

irritent la peau et les yeux.<br />

Un pH élevé (conditions alcalines) est la cause d’entartrage:<br />

les minéraux (calcium, cuivre, fer, etc.) précipitent dans l’eau<br />

et forment <strong>des</strong> bouchons qui vont obstruer les filtres et les<br />

conduits.<br />

Selon le niveau du pH, le carbonate de calcium du papier<br />

réagira ou non avec la solution de mouillage. A pH élevé, le<br />

carbonate de calcium sera stable, mais à pH bas, il peut se<br />

produire une interaction entre l’eau et le papier.<br />

Le pH de la solution de mouillage affecte aussi les métaux.<br />

A pH bas, ceux-ci vont se corroder.<br />

5


Conductivité<br />

La conductivité est la capacité d’un liquide à conduire<br />

électriquement <strong>des</strong> particules chargées. Les électrolytes<br />

dissous dans un liquide donnent naissance à un certain<br />

nombre de charges positives et négatives. Ainsi, la conductivité<br />

est en relation avec la quantité et le type de matières<br />

dissoutes.<br />

Cette propriété est utilisée pour déterminer le dosage de la<br />

solution de mouillage, ou juger de la qualité de l’eau de ville.<br />

Le diagramme ci-<strong>des</strong>sous montre que la conductivité en<br />

fonction du dosage est, en principe, une corrélation linéaire<br />

qui commence avec la valeur du solvant pur (eau de ville,<br />

eau osmosée). La courbe dépend du type de solution de<br />

mouillage. Une valeur absolue de conductivité n’est pas<br />

véritablement significative de sa qualité. Ce qui est important<br />

est la pente de la courbe.<br />

Du fait <strong>des</strong> composants extraits de sa couche supérieure en<br />

contact avec l’eau, le papier a une influence sur la solution<br />

de mouillage qui se traduit par un accroissement de la conductivité<br />

de l’ordre de 5 à 10%. Dans la pratique ces valeurs<br />

dépendent <strong>des</strong> processus naturels de production et de<br />

consommation de la solution de mouillage, c’est-à-dire que<br />

l’interaction ne s’exprime pas facilement à l’aide d’un simple<br />

graphique. Une conductivité élevée n’est pas nécessairement<br />

la cause de problèmes. Les substituts à l’alcool isopropylique<br />

ont souvent une conductivité élevée à l’origine. Une augmentation<br />

de la conductivité sur presse est le signe d’une<br />

solution de mouillage contaminée, qui peut entraîner <strong>des</strong><br />

problèmes liés à un équilibre eau – encre perturbé: montées<br />

en épaisseur, mauvais séchage de l’encre, engraissement<br />

du point trop élevé, médiocre qualité d’impression.<br />

6<br />

Conductivité<br />

[mS/cm]<br />

Conductivité en fonction du dosage<br />

4 4<br />

3 3<br />

2 2<br />

1 1<br />

0 0<br />

0% 1% 2% 3% 4% 5%<br />

Dosage de la solution de mouillage<br />

T = 25 °C<br />

Solution A<br />

Solution B<br />

Solution C<br />

Conductivité<br />

[mS/cm]<br />

Conductivité en fonction de l’alcool isopropylique<br />

Tout ceci signifie qu’à dosage identique, selon les types<br />

d’additifs, il peut résulter <strong>des</strong> valeurs de conductivité<br />

différentes, sans relation avec la qualité.<br />

Le diagramme ci-<strong>des</strong>sus montre une diminution de la<br />

conductivité lorsque le pourcentage d’alcool isopropylique<br />

augmente.<br />

Tampons<br />

2,5<br />

2,0<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

0% 10% 20%<br />

Dosage d’alcool isopropylique<br />

T = 25 °C<br />

3 % dosage<br />

Solution B<br />

Pour stabiliser le pH, la solution de mouillage doit être tamponnée.<br />

Le pH est influencé par une interaction entre la<br />

solution de mouillage, le papier et l’encre. Aussi, pour éviter<br />

<strong>des</strong> fluctuations de pH, les solutions de mouillage sont<br />

toujours tamponnées. Pour déterminer le niveau de pH et<br />

maintenir une solution de mouillage stable, une combinaison<br />

de sels est nécessaire.<br />

Pour un mouillage parfait de la plaque sans aucun dépôt, il<br />

est nécessaire d’inclure, dans le tampon, <strong>des</strong> combinaisons<br />

correctes d’acide.


Emploi de l’alcool isopropylique<br />

Depuis près de 25 ans, l’alcool isopropylique est employé, à<br />

doses variables, en impression offset feuille et rotative.<br />

Effets de l’alcool isopropylique et arguments pour<br />

son emploi<br />

réduction de la tension superficielle afin d’assurer<br />

un mouillage parfait de la plaque d’impression<br />

(film d’eau fin et homogène)<br />

augmentation de la viscosité de la solution de<br />

mouillage afin d’assurer un transport de la solution<br />

de mouillage uniforme depuis le bac à eau jusqu’à la<br />

plaque d’impression<br />

effet de refroidissement généré par l'évaporation<br />

rapide de l’alcool<br />

amélioration de l’émulsification et émulsion eau –<br />

encre stable<br />

effet antibactérien<br />

réduction de la mousse<br />

Arguments contre l’emploi de l’alcool isopropylique<br />

dommages causés à l’environnement du fait de la<br />

présence de COV (composés organiques volatiles)<br />

législation internationale visant à une réduction ou<br />

une élimination totale <strong>des</strong> émissions de COV<br />

taxes supplémentaires dans de nombreux pays<br />

dans de nombreux pays, l’alcool isopropylique<br />

dans l’air est limité à 150 mg/m 3 MAC<br />

(concentration maximum autorisée)<br />

inhalé, l’alcool isopropylique peut entraîner <strong>des</strong><br />

excès de fatigue (difficultés respiratoires par exemple)<br />

le point d’éclair d’une solution de mouillage contenant<br />

de l’alcool isopropylique est inférieur à 50 °C, ce qui<br />

implique un danger de feu et d’explosion, particulièrement<br />

dans les cas de manipulations incorrectes ou<br />

d’erreurs techniques<br />

l’alcool isopropylique est cher<br />

Viscosité et son influence sur le transfert du<br />

mouillage<br />

La viscosité est le degré de cohésion interne d’un liquide<br />

résultant de l’attraction <strong>des</strong> molécules. Ainsi le transfert<br />

d’un liquide sur les mouilleurs est fortement influencé par la<br />

Equipement de mesure de viscosité<br />

cohésion moléculaire interne. Quand la viscosité augmente,<br />

le transfert de masseaugmente aussi (jusqu’à un maximum<br />

donné). Ainsi, dans les solutions de mouillage, il y a deux paramètres<br />

importants<br />

qui influencent la quantité de liquide transférée:<br />

la température<br />

le dosage d’alcool isopropylique<br />

Viscosité et température<br />

La température est la mesure de la quantité de molécules en<br />

mouvement. L’augmentation <strong>des</strong> températures résulte d’une<br />

agitation interne plus intense de la matière et d’un espace<br />

intermoléculaire plus grand. Ceci, à son tour, implique une<br />

attraction plus faible <strong>des</strong> molécules, et donc une viscosité<br />

inférieure.<br />

Comme illustré dans le diagramme ci-<strong>des</strong>sous, une viscosité<br />

élevée à basses températures produit sur les rouleaux un film<br />

plus épais, qui entraîne un meilleur transfert indépendamment<br />

de la vitesse <strong>des</strong> rouleaux.<br />

Viscosité<br />

[mPa]<br />

1.4<br />

1.2<br />

T = 10 °C<br />

Viscosité en fonction de la température<br />

1.0<br />

7 ° 9 ° 11 °<br />

T = 15 °C<br />

Degrés Celsius<br />

13 ° 15 °<br />

Influence de la température sur la viscosité et le transfert<br />

T = 25 °C<br />

3 % de solution<br />

de mouillage avec<br />

alcool isopropylique<br />

7


Influence du dosage d’alcool isopropylique<br />

sur la viscosité<br />

L’un <strong>des</strong> effets les plus remarquables de l’emploi d’alcool<br />

isopropylique est la modification de la viscosité. Ceci est dû<br />

à la formation de structures en chaînes en trois dimensions<br />

dans le liquide, qui provoquent une augmentation de la<br />

viscosité pour une certaine plage de dosages. Cela signifie<br />

aussi que le dosage d’alcool isopropylique a une influence<br />

significative sur le comportement au transfert <strong>des</strong> solutions<br />

de mouillage. Les imprimeurs remarquent que le transfert<br />

est moins bon lorsque le pourcentage d’alcool est plus<br />

faible. Selon la qualité de la solution de mouillage, cet inconvénient<br />

doit être compensé en augmentant la vitesse du<br />

preneur d’eau. Certains spécialistes du mouillage recommandent<br />

d’utiliser <strong>des</strong> rouleaux spéciaux, parfois alliés à<br />

une réduction de température, pour reproduire les effets de<br />

l’alcool isopropylique sur la viscosité.<br />

Corrosion<br />

Les inhibiteurs de corrosion dans les solutions de mouillage<br />

empêchent l’attaque <strong>des</strong> cylindres de plaques, de blanchets<br />

et, en offset feuille, de contre-pression. Les solutions de<br />

mouillage de qualité sont certifiées anti-corrosion. Pour de<br />

nombreux fabricants de presses, cette certification est une<br />

condition sine qua non pour inclure les dommages liés à la<br />

corrosion dans leurs garanties.<br />

Additifs contre les montées en épaisseur<br />

Les additifs dans la solution de mouillage contre les<br />

montées en épaisseur ralentissent les accumulations de<br />

dépôts aux blanchets. Du fait de cette moindre accumulation,<br />

les intervalles de lavage diminuent considérablement. De<br />

plus, la durée de vie <strong>des</strong> plaques, en particulier celles qui ne<br />

sont pas cuites, peut être allongée de façon significative<br />

lorsqu’il n’y a pas de montée en épaisseur.<br />

Tension superficielle <strong>des</strong> solutions de<br />

mouillage<br />

Les solutions de mouillage conventionnelles basées sur un<br />

additif de mouillage plus alcool isopropylique ont une tension<br />

superficielle d’environ 40 mN/m, lorsque le pourcentage d’alcool<br />

est 8% ou plus. La tension superficielle est pratiquement<br />

identique à l’état statique et dynamique, et ajouter plus d’alcool<br />

isopropylique ne la diminue pas de façon significative.<br />

8<br />

Viscosité<br />

[mPas]<br />

2,0<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

% alcool isopropylique<br />

dans l’eau<br />

Viscosité en fonction du dosaged’alcool isopropylique dans l’eau<br />

déterminé avec<br />

un dilatomètre<br />

% alcool isopropylique<br />

à 20 °C<br />

Tension superficielle<br />

[dyne/cm]<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

0% 1% 2% 3% 4% 5%<br />

Dosage de la solution de mouillage<br />

Tension superficielle en fonction du dosage<br />

Lorsque <strong>des</strong> solutions de mouillage basées sur un additif<br />

de mouillage sans alcool isopropylique sont employées, les<br />

agents tensioactifs de l’additif jouent le rôle de l’alcool isopropylique.<br />

Les tests de laboratoire comme les essais d’impression<br />

montrent que <strong>des</strong> solutions de mouillage sans alcool appropriées<br />

doivent satisfaire aux exigences suivantes:<br />

dans une solution à 3% la tension superficielle doit être<br />

inférieure à 45 mN/m à 10 Hz testée dans un tensiomètre<br />

à bulles BP2 (simule la tension superficielle dynamique<br />

sur presses à grande vitesse).<br />

la pente de la courbe de tension entre 1 Hz et 10 Hz doit<br />

être aussi plate que possible pour éviter <strong>des</strong> problèmes<br />

d’impression dus aux différences de vitesse de la presse.<br />

les courbes BP2 <strong>des</strong> solutions à 3% et à 5% doivent être<br />

étroitement parallèles, sinon il existe un danger de sensibilité<br />

au surdosage.<br />

le test BP2 doit toujours être combiné avec un test de<br />

tension interfaciale. Ce qui se fait en vérifiant l'angle de<br />

contact d’une solution à 3% sur une surface encrée. Ici<br />

aussi, la solution de mouillage doit avoir une certaine valeur.<br />

Les tests BP2, par conséquent, peuvent fournir une indication<br />

quant au mouillage <strong>des</strong> plaques. Les tests révèlent si la<br />

solution de mouillage est apte à mouiller la plaque suffisamment<br />

vite en fines couches à vitesses élevées. La mesure de<br />

la tension interfaciale donne une indication quant à la sensibilité<br />

à l’émulsification. Ces deux paramètres doivent<br />

toujours être testés en même temps parce qu’il est possible<br />

pour certaines solutions de mouillage d’atteindre leur courbe<br />

BP2 idéale (inférieure à 45 mN/m à 10 Hz) avec une solution<br />

à 4%, mais à cette concentration, elles peuvent avoir un<br />

angle de contact insuffisant.<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Eau<br />

Solution<br />

conventionnelle<br />

Solution sans alcool<br />

isopropylique<br />

Solution conventionnelle<br />

+ 10%<br />

alcool isopropylique


Image SEM d’une coupe d’un papier couché. Les zones plus claires au <strong>des</strong>sus<br />

et en <strong>des</strong>sous sont les couches du papier (double couche) et la zone<br />

sombre est le papier de base<br />

IV <strong>Papier</strong><br />

Composants du papier<br />

En termes de fabrication, le papier est un matelas de fibres<br />

végétales entrelacées. Il est formé par le dépôt, sur une<br />

toile, de ces fibres en suspension dans la pâte à papier diluée<br />

dans l’eau. Il se présente comme une structure tabulaire<br />

provenant d’une agglutination naturelle <strong>des</strong> fibres entre<br />

elles.<br />

Pour les papiers <strong>graphiques</strong> on distingue deux catégories<br />

principales: avec bois et sans bois. Ils peuvent être couchés<br />

ou non couchés. Ils sont fabriqués en différents grammages<br />

et différentes surfaces (brillante, mi-mate et mate).<br />

Les papiers sans bois sont fabriqués à partir de cellulose (fibres<br />

traitées chimiquement), tandis que les papiers avec<br />

bois sont fabriqués à partir d’une combinaison de cellulose<br />

et de fibres traitées mécaniquement. Deux types de bois<br />

sont utilisés dans l’industrie papetière : les feuillus (hêtre, eucalyptus)<br />

et les conifères (épicéa, sapin, pin). Les bois durs<br />

<strong>des</strong> forêts tropicales ne sont pas utilisés. Dans la papeterie,<br />

la pâte est raffinée pour obtenir <strong>des</strong> fibres de longueur et<br />

d’épaisseur appropriées selon la qualité de papier souhaitée.<br />

Les charges, les liants et autres matières premières<br />

sont ajoutés pour former le papier de base. Ce papier de<br />

base non couché peut être calandré, et à ce stade il est bon<br />

pour l’impression. Pour améliorer la surface du papier et<br />

mettre en valeur son imprimabilité, on lui apporte d’autres<br />

finitions.<br />

La plus importante est le couchage. Dans ce procédé, le<br />

papier de base, servant de support, est recouvert, on dit<br />

couché, sur chaque face de une ou deux, parfois trois<br />

couches blanches qui consistent en :<br />

pigments (carbonate de calcium, kaolin)<br />

liants (latex, amidons)<br />

additifs (colorants, azurants optiques)<br />

La fonction <strong>des</strong> liants est de finement répartir les pigments<br />

dans la couche et de les lier au papier. Les formulations de<br />

couches varient en fonction du procédé d’impression auquel<br />

le papier fini est <strong>des</strong>tiné.<br />

Le couchage améliore la surface du papier (lissé, blancheur)<br />

pour de plus beaux résultats d’impression. Les papiers<br />

brillants, mats et demi-mats ont chacun une formulation de<br />

couche spécifique.<br />

Selon la surface souhaitée, le papier peut être calandré.<br />

Surface de papier grossie: brillante (à gauche) et mate (à droite)<br />

9


10<br />

Familles de papiers<br />

Classification européenne <strong>des</strong> différents types de papiers:<br />

MF Fini machine (papier journal)<br />

SC Super calandré<br />

ULWC Couché ultra léger<br />

MFC Couché fini machine<br />

WFP Pigmenté sans bois<br />

WFC Couché sans bois<br />

WFU Non couché sans bois<br />

FCO Couché d’un film pour offset<br />

LWC Couché léger<br />

MWC Couché moyen<br />

HWC Couché lourd<br />

Caractéristiques papetières<br />

Propriétés optiques:<br />

Réflectance: blancheur du papier<br />

Opacité : degré de non-translucidité du papier,<br />

exprimé en pourcentage de lumière réfléchie<br />

Brillant: réflexion spéculaire de la lumière à la surface<br />

du papier<br />

Propriétés physiques:<br />

Grammage: masse du papier au mètre carré (g/m 2 )<br />

Épaisseur: s’exprime en µm<br />

Main: volume massique (cm 3 /g)<br />

Propriétés mécaniques:<br />

Résistance à la traction: force de rupture d’une<br />

éprouvette de papier de largeur donnée soumise à une<br />

traction of standard width submitted to parallel extension.<br />

Rigidité: résistance à la flexion.<br />

Imprimabilité:<br />

Brillance de l’impression: réflexion spéculaire de la<br />

lumière sur le papier imprimé<br />

Résistance au frottement: capacité d’un papier<br />

imprimé de résister à l’abrasion<br />

Résistance à l’arrachage: capacité de la couche et <strong>des</strong><br />

fibres à résister: transversalement pendant l’impression<br />

Fixation de l’encre: pénétration sélective <strong>des</strong> composants<br />

de l’encre dans le papier, conduisant à son immobilisation<br />

sur celui-ci<br />

Séchage de l’encre: durcissement du film d’encre<br />

déposé sur le papier


V Encres d’impression offset<br />

Les encres pour machines feuilles comme les encres pour<br />

rotatives avec sécheurs ont une consistance pâteuse et<br />

contiennent généralement du vernis, un pigment et <strong>des</strong><br />

charges, une huile minérale et/ou végétale et <strong>des</strong> adjuvants.<br />

Composition de l’encre<br />

Verni<br />

Le vernis est un liant composé de résines dures, (résine de<br />

bois chimiquement modifiée et résine synthétique d’hydrocarbure)<br />

et d’alky<strong>des</strong> dans un mélange d’huiles végétale et<br />

minérale. Le mélange est cuit pour dissoudre et disperser la<br />

résine dure, formant ainsi un vernis homogène.<br />

Pigments<br />

Les pigments <strong>des</strong> encres sont <strong>des</strong> matières organiques<br />

synthétiques, à ne pas confondre avec les pigments naturels<br />

ou les colorants. Pour l’encre noire, on utilise comme<br />

pigment du noir de carbone. La quantité de pigment et de<br />

charges (craie, kaolin) dépend de la couleur souhaitée et de<br />

la structure de l’encre.<br />

Huile minérale et huile végétale<br />

Pour les rotatives avec sécheurs (procédé «heatset»), il est<br />

nécéssaire d’utiliser un diluant qui puisse s’évaporer dans un<br />

sécheur à air chaud. Pour cette raison, on utilise un extrait ou<br />

un distillat d’huile minérale ayant un point de fusion compris<br />

entre 240 et 290 °C. La fonction de ce diluant est d’agir<br />

comme un catalyseur pour les résines et les pigments et<br />

permettre la formation finale d’un film d’encre d’environ 1<br />

micron d’épaisseur sur le papier.<br />

Les encres pour machines feuilles sont formulées de façon à<br />

sécher par oxydation (formation d’une peau). Certaines huiles<br />

végétales durcissent sous l’influence de l’air ambiant. Le type<br />

le plus communément utilisé est l’huile de lin. Le processus de<br />

séchage est accéléré par l’emploi de siccatifs.<br />

Adjuvants<br />

Certains additifs sont utilisés pour le broyage <strong>des</strong> pigments<br />

ou pour apporter à l’encre <strong>des</strong> propriétés particulières relatives<br />

à son comportement sur presse. On utilise <strong>des</strong> cires<br />

pour améliorer la résistance au frottement et les propriétés<br />

de glissement du film d’encre sec. Dans les encres offset<br />

feuilles, on incorpore <strong>des</strong> agents pour un équilibre approprié<br />

entre les propriétés de séchage du film d’encre imprimé et la<br />

tendance de l’encre à former <strong>des</strong> peaux à la surface d’une<br />

boîte ouverte ou d’un encrier.<br />

Interaction encre – solution de mouillage<br />

Une émulsion est un mélange d’encre et de solution de<br />

mouillage dispersée en fines gouttelettes uniformément<br />

réparties dans l’encre (émulsifiée). Sur presse, cette émulsion<br />

ne doit faire perdre à l’encre aucune de ses performances<br />

de sorte que son poisseux, sa viscosité et un transfert<br />

approprié soient assurés.<br />

Pourcentage d’eau dans l’encre<br />

L’une <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> questions dans le procédé lithographique<br />

est de connaître la quantité d’eau réellement présente dans<br />

l’émulsion pendant l’impression. Dans le test d’émulsification<br />

du laboratoire Duke (force de cisaillement faible), la prise<br />

d’eau est généralement de 35 à 50%, voire plus, mais on ne<br />

trouve pas de corrélation avec le comportement de l’émulsion<br />

sur la plaque.<br />

Dans le test pratique (American Ink Maker), <strong>des</strong> prélèvements<br />

sont effectués directement sur la plaque en cours de<br />

roulage. La solution de mouillage et l’encre sont alors au<br />

contact l’une de l’autre pendant une micro-seconde dans<br />

<strong>des</strong> conditions de cisaillement élevé, et la teneur en eau est<br />

de 5 à 15% (Karl-Fischer). Un autre test (Fogra) donne <strong>des</strong><br />

valeurs similaires.<br />

Les conclusions les plus importantes du test américain sont:<br />

la prise d’eau dans les tests de laboratoire est beaucoup<br />

plus élevée que sur presse<br />

les différences de prise d’eau dépendent de la couleur de<br />

l’encre, de sa fabrication et du pourcentage d’additif de<br />

mouillage.<br />

Interaction between ink and paper<br />

Adhérence<br />

L’adhérence de l’encre au papier n’est pas un processus<br />

uniforme. Une partie de l’encre se fixe sur le papier. C’est-àdire<br />

qu’une partie de l’encre est absorbée dans le papier (la<br />

couche), comme l’eau dans une éponge, l’autre partie<br />

adhérant au papier.<br />

11


Arrachage<br />

Le détachement de couche ou de fibres du papier pendant<br />

l’impression s’appelle arrachage. Il apparaît lorsque la force<br />

de traction (tirant) de l’encre est supérieure à la résistance<br />

superficielle du papier (couché ou non couché).<br />

Normalement l’encre est choisie en fonction de son tirant.<br />

Plus le tirant est élevé, plus les risques d’arrachage existent.<br />

Résistance au frottement<br />

La résistance au frottement est la capacité d’un papier imprimé<br />

à supporter <strong>des</strong> effets de frottements répétés.<br />

Le degré de résistance au frottement dépend en partie de<br />

l’encre utilisée, du type de résine contenue dans l’encre et<br />

<strong>des</strong> additifs. L’un <strong>des</strong> additifs les plus communément employés<br />

pour améliorer la résistance au frottement est la cire<br />

deTeflon, qui améliore le glissement. Elle est employée dans<br />

les encres dans <strong>des</strong> situations particulières et pour <strong>des</strong> papiers<br />

sensibles.<br />

En effet, la résistance au frottement n’est pas exclusivement<br />

liée à l’encre. Le support joue aussi un rôle important. Les<br />

papiers brillants ont une meilleure résistance au frottement<br />

que les papiers mats. De façon générale, un papier rugueux<br />

est plus sensible au frottement qu’un papier lisse. Cela est<br />

vrai aussi pour le papier imprimé: plus la surface est lisse,<br />

meilleure est la résistance.<br />

Brillance<br />

La brillance est une perception basée sur la propriété physique,<br />

optique d’une surface de réfléchir de façon spéculaire avec<br />

une intensité plus ou moins forte une lumière qui est projetée<br />

sur elle. Les trois phénomènes mentionnés ci-<strong>des</strong>sus,<br />

adhérence, arrachage et résistance au frottement, ont une<br />

influence déterminante sur la brillance.<br />

Meilleur est le dépôt de l’encre sur un papier, plus le brillant<br />

sera élevé. Mais l’encre et le papier eux-mêmes ont, à<br />

l’évidence, un effet sur la brillance. Sur un papier mat,<br />

l’encre brille moins que sur un papier brillant et vice versa.<br />

12


Vl Interaction entre<br />

solution de mouillage et papier<br />

Introduction aux angles de contact<br />

De façon générale, lorsqu’une goutte d’un liquide est appliquée<br />

sur un materiau solide, un angle est formé au point de<br />

contact entre la goutte et le solide, que l’on appelle angle de<br />

mouillage ou angle de contact.<br />

Cet angle de contact est une indication du comportement au<br />

mouillage d’un liquide appliqué sur un solide. L’angle de<br />

contact est l’angle formé par le support et la tangente au<br />

point de contact entre le liquide et la surface. Cette valeur<br />

correspond à l’énergie disponible à la surface dans le système<br />

équilibré formé entre le liquide et le solide à condition que la<br />

surface soit lisse, non-poreuse, non-absorbante et homogène.<br />

En outre le liquide ne doit pas réagir chimiquement avec le<br />

support. On dit qu’il y a mouillage lorsque l’angle de contact<br />

est inférieur ou égal à 90°.<br />

α<br />

Les mesures d’angle de contact et les étu<strong>des</strong> de mouillage<br />

peuvent être réalisées en utilisant un Dynamic Absorption<br />

Tester (DAT 1100, Fibro System AB).<br />

Tension superficielle et tension interfaciale<br />

La tension superficielle est la force de “cohésion” <strong>des</strong> molécules<br />

entre elles à l’intérieur d’une gouttelette de solution de<br />

mouillage, qui fait que les molécules d’eau restent liées les<br />

unes aux autres. Avec l’appareil Fibro DAT, la tension superficielle<br />

peut être directement mesurée à partir de la forme de<br />

la gouttelette d’eau de mouillage.<br />

α<br />

Tension superficielle élevée (à gauche) et faible(à droite)<br />

Cette mesure est exprimée en mN/m. La tension superficielle<br />

est habituellement caractérisée par deux composantes:<br />

polaire (attirant l’eau) et non polaire (repoussant l’eau). De la<br />

même façon, la tension interfaciale est la force “d’attraction”<br />

qui est disponible à la surface d’un support solide pour attirer<br />

les molécules liqui<strong>des</strong>. La tension interfaciale a aussi deux<br />

composantes: polaire et non polaire.<br />

A la différence de la tension superficielle, la tension interfaciale<br />

ne peut pas être mesurée directement, mais elle doit être<br />

calculée à partir de mesures d'angle de contact avec deux<br />

ou plusieurs liqui<strong>des</strong> choisis.<br />

Humidification du papier et pénétration de<br />

l’eau<br />

L’humidification du papier dépend de son interaction avec la<br />

solution de mouillage. Il ne suffit pas d’utiliser <strong>des</strong> encres et<br />

<strong>des</strong> papiers de qualité, la solution de mouillage et le papier<br />

doivent aussi être adaptés l’un à l’autre pour obtenir le résultat<br />

souhaité. Même avec une bonne adéquation, il peut être<br />

nécéssaire de diminuer l’angle de contact.<br />

Pour ce faire, la tension superficielle de la solution de mouillage<br />

peut être abaissée (en ajoutant de l’alcool isopropylique<br />

ou <strong>des</strong> tensioactifs), la tension interfaciale peut être augmentée<br />

(traitement corona), ou une combinaison <strong>des</strong> deux<br />

peut être choisie.<br />

Le processus d’humidification démarre quand la partie<br />

inférieure <strong>des</strong> gouttes présentes sur le blanchet entre en<br />

contact avec le papier. L’eau commence par s’étaler à la<br />

surface du papier et pénètre dans ses pores. Cette eau de<br />

mouillage doit disparaître de la surface avant que le papier<br />

ne passe dans le groupe suivant. C’est pourquoi, en offset,<br />

la pénétration instantanée est très importante.<br />

Les angles de contact <strong>des</strong> gouttelettes de solution de<br />

mouillage sur le papier dépendent de la tension interfaciale<br />

du papier, mais elles sont aussi influencées par sa porosité,<br />

notamment la taille <strong>des</strong> pores.<br />

13


VII Étude de laboratoire:<br />

mesure et évaluation<br />

<strong>des</strong> solutions de mouillage<br />

Description de l’étude<br />

Afin d’évaluer l’influence de différentes solutions de mouillage<br />

sur le papier, 12 solutions de mouillage du commerce furent<br />

testées sur 3 papiers différents. La méthode utilisée fut le Fibro<br />

DAT 1100. On choisit 9 solutions de mouillage pour heatset et 3<br />

pour machines feuilles, certaines conventionnelles (à base<br />

d’alcool isopropylique) et d’autres non-conventionnelles<br />

(avec <strong>des</strong> tensioactifs).<br />

Les solutions de mouillage sans alcool ont généralement une<br />

tension superficielle inférieure en comparaison <strong>des</strong> solutions<br />

de mouillage conventionnelles. Chaque combinaison de papier<br />

et de solution de mouillage a un angle de contact spécifique.<br />

Ainsi, le papier C a l'angle de contact le plus petit (le meilleur<br />

mouillage) avec toutes les solutions de mouillage testées et<br />

la solution de mouillage 1 a l’angle de contact le plus petit (le<br />

meilleur mouillage) avec tous les papiers testés.<br />

Répulsion à l’encre<br />

Si le débit de la solution de mouillage est élevé et/ou si le<br />

papier a une faible capacité d’absorption d’eau, le film de<br />

mouillage à la surface du papier repousse l’encre au groupe<br />

14<br />

Tension superficielle, mN/m<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

Tension superficielle de 12 solutions de mouillage du commerce<br />

<strong>Papier</strong> A<br />

<strong>Papier</strong> B<br />

<strong>Papier</strong> C<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

Eau de mouillage<br />

0 5 10 15 20 25 30 35 40<br />

Tension interfaciale<br />

Tension interfaciale (polaire et non polaire) <strong>des</strong> papiers<br />

polaire<br />

non polaire<br />

Angle de contact ( °)<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

Eau de mouillage<br />

<strong>Papier</strong> A<br />

<strong>Papier</strong> B<br />

<strong>Papier</strong> C<br />

Angle de contact de différentes solutions de mouillage sur différents papiers<br />

d’impression suivant. Selon l’importance de la répulsion, les<br />

aplats peuvent présenter un rendu irrégulier et les gran<strong>des</strong><br />

surfaces de tramés peuvent elles aussi être affectées.<br />

Pour évaluer la répulsion à l’encre, il est important de disposer<br />

de métho<strong>des</strong> de laboratoire qui correspondent bien<br />

avec les résultats d’impression dans la pratique. Ces<br />

métho<strong>des</strong> sont particulièrement utiles pour l’analyse <strong>des</strong><br />

réclamations et le développement <strong>des</strong> papiers. Elles aident<br />

aussi à déterminer l’influence <strong>des</strong> conditions d’impression<br />

et de la composition de la solution de mouillage. Pour les 12<br />

différentes solutions de mouillage et les 3 papiers, nous<br />

avons utilisé le test AIC II/5 et le test de la goutte d’eau.<br />

Le test AIC II/5 est pratiqué en utilisant l’appareil d’essais<br />

d’imprimabilité IGT. Une mollette en acier gravée et mouillée<br />

permet d’appliquer jusqu’à 0,7 g/m 2 de solution de mouillage.<br />

L’encre d’impression utilisée est une encre spéciale à faible<br />

tirant et la vitesse d’impression est 1,5 m/s. Le groupe imprimant<br />

de l’appareil AIC II/5 est situé en <strong>des</strong>sous du dispositif<br />

de mouillage, ce qui permet à la première partie de l’éprouvette<br />

de papier d’être imprimée à sec. La seconde partie de<br />

l’éprouvette est imprimée après mouillage. On l’appelle le<br />

premier intervalle parce qu’il y a un intervalle de temps de<br />

0,05 seconde entre le mouillage et l’impression. La dernière<br />

partie de l’éprouvette est imprimée après un intervalle de 1<br />

seconde après mouillage, elle est appelée le second intervalle.<br />

On mesure alors les densités d’impression de l’aplat<br />

(imprimé à sec) et du premier et du second intervalles. La<br />

Eau de mouillage 2 Eau de mouillage 6 Eau de mouillage 2 Eau de mouillage 6<br />

Test AIC: 3 éprouvettes de papier<br />

(A, B, C) testés avec 2 eaux de mouillag<br />

Test de la goutte d’eau


Transfert de l’encre (0,05 seconde), %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

Eau de mouillage<br />

<strong>Papier</strong> A<br />

<strong>Papier</strong> B<br />

<strong>Papier</strong> C<br />

Répulsion à l’encre <strong>des</strong> trois papiers (A, B et C) avec différentes solutions de<br />

mouillage. La couche du papier C a une plus grande tendance à être soluble.<br />

valeur moyenne de chacun <strong>des</strong> deux intervalles est<br />

exprimée en pourcentage de la valeur moyenne de l’aplat<br />

imprimé à sec. Plus ces valeurs sont élevées, moindre est la<br />

répulsion du papier à l’encre.<br />

Le test de la goutte d’eau est pratiqué en utilisant l’appareil<br />

d’essais d’imprimabilité Prüfbau. Une goutte de 5µl de<br />

solution de mouillage est appliquée sur l’éprouvette de papier<br />

à l’aide d’une micro-pipette et l’éprouvette de papier est immédiatement<br />

imprimée avec l’encre test d’arrachage Huber<br />

408001 à la vitesse de 1 m/s. On mesure les densités d’encre<br />

dans les zones pré-mouillées et les zones imprimées à sec.<br />

La densité d’encre dans la zone pré-mouillée est exprimée<br />

en pourcentage de la densité d’encre de la zone imprimée à<br />

sec. Plus le résultat est élevé, plus la répulsion à l’encre du<br />

papier est faible.<br />

Plus l’angle de contact est élevé, moindre est la sensibilité à<br />

la répulsion à l’encre. Ceci est confirmé par le test de répulsion<br />

d’encre sur IGT AIC II/5 et le test de la goutte d’eau sur Prüfbau.<br />

Ainsi, le papier C a l’angle de contact le plus faible avec<br />

toutes les solutions de mouillage testées, ce qui résulte en<br />

une sensibilité plus élevée à la répulsion à l’encre (voir<br />

graphique ci-<strong>des</strong>sus). En comparaison avec les papiers A et<br />

B, le papier C a l’angle de contact le plus petit (bonne mouillabilité),<br />

mais une pénétration plus lente. Une pénétration plus<br />

lente de la solution de mouillage peut conduire une plus<br />

grande sensibilité à l’arrachage humide (affaiblissement de<br />

la couche).<br />

L’arrachage est testé sur l’appareil d’essais d’imprimabilité<br />

Prüfbau. Le papier est pré-mouillé avec la solution de mouillage<br />

et directement imprimé avec un rouleau en aluminium<br />

(encre d’essai spéciale pour arrachage). Toutes les 10<br />

secon<strong>des</strong>, le papier imprimé vient en contact avec le même<br />

rouleau d’impression jusqu’à ce que l’on observe de<br />

l’arrachage dans la zone pré-mouillée.<br />

Un autre test pour analyser l’interaction entre le papier et la<br />

solution de mouillage est le test de résistance au frottement<br />

humide d’Adam. L’appareil d’essai de résistance au frottement<br />

humide d’Adam est utilisé pour déterminer le degré de<br />

solubilité <strong>des</strong> papiers couchés pour offset lorsqu’ils sont mis<br />

en contact avec une solution de mouillage. 30 ml de solution<br />

de mouillage sont versés dans un petit récipient.<br />

Solubilité, g/m2<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Test de résistance au frottement humide d’Adam <strong>des</strong> trois papiers (A, B et C)<br />

avec différentes solutions de mouillage. Les trois papiers présentent un degré<br />

de solubilité élevé avec la solution 1. Le papier C a une couche plus soluble<br />

que les papiers A et B.<br />

Une éprouvette de papier est enroulée à l’aide d’un adhésif<br />

double face sur une mollette inerte. Cette éprouvette est<br />

frottée pendant 20 secon<strong>des</strong> contre une mollette en caoutchouc,<br />

tournant dans le récipient contenant la solution de<br />

mouillage. La solution de mouillage du récipient est alors décantée<br />

dans une coupelle et évaporée dans un four à 105 °C.<br />

Le résidu est pesé et le résultat est exprimé en g/m 2 .<br />

Conclusions<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

<strong>Papier</strong> A<br />

<strong>Papier</strong> B<br />

<strong>Papier</strong> C<br />

Lorsque l’angle de contact avec la solution de mouillage est<br />

plus grand, la répulsion à l’encre est améliorée (moindre). Un<br />

angle de contact plus grand signifie une mouillabilité moins<br />

bonne de la surface du papier. En comparaison avec les<br />

papiers A et B, le papier C a un angle de contact plus petit<br />

(bonne mouillabilité) mais une pénétration plus lente (porosité,<br />

grosseur <strong>des</strong> pores). Une pénétration plus élevée de la solution<br />

de mouillage peut conduire à une sensibilité plus élevée visà-vis<br />

de l’arrachage humide (affaiblissement de la couche).<br />

La pénétration est contrôlée par <strong>des</strong> propriétés telles que:<br />

tension interfaciale<br />

rugosité du papier<br />

tension superficielle de la solution de mouillage<br />

Certaines combinaisons de solution de mouillage et de surface<br />

de papier produisent une solubilité plus élevée de la couche.<br />

Les différences entre les solutions de mouillage sont plus importantes<br />

qu’on ne le croit, et la même constatation est vraie<br />

pour l’interaction avec le papier. Chaque solution de mouillage<br />

et chaque papier ont leurs caractéristiques propres, ce qui<br />

rend la combinaison solution de mouillage, encre et papier<br />

plus complexe.<br />

L’impression offset est une technologie qui est clairement<br />

conditionnée par <strong>des</strong> processus d’interfaces de nature<br />

physicochimique. Le fait que <strong>des</strong> phases homogènes (par<br />

exemple l’eau pure) n’existent pratiquement jamais dans ce<br />

procédé mais que, le plus souvent, on est en présence de<br />

phases de mélanges (par exemple l’eau dans laquelle<br />

d’autres substances ont été dissoutes) ou de phases composées<br />

(par exemple l’encre d’imprimerie, une dispersion<br />

de soli<strong>des</strong> et de flui<strong>des</strong>) fait mieux comprendre pourquoi les<br />

différents partenaires impliqués dans ce procédé dialoguent<br />

si difficilement.<br />

15


VIII Exemples pratiques et solutions<br />

Balance eau – encre<br />

Lorsque le mouillage est insuffisant, les zones non imprimées<br />

de la plaque prennent l’encre et l’impression<br />

devient bouchée (graissage). Si le mouillage est excessif,<br />

l’encre de la zone imprimée est délavée. C’est à l’imprimeur<br />

de trouver le bon équilibre entre l’encre et l’eau de mouillage<br />

sur la plaque. C’est ce que l’on appelle la balance eau –<br />

encre. Une encre qui peut absorber facilement un excès de<br />

mouillage est dite avoir une grande ouverture d’eau.<br />

Les paramètres qui ont de l’influence sont les suivants :<br />

couple encre – papier<br />

capacité de l’encre à absorber l’eau<br />

type de plaque<br />

chimie de la solution de mouillage<br />

réglages <strong>des</strong> encreurs et <strong>des</strong> mouilleurs sur presse<br />

températures<br />

Interaction papier – solution de mouillage<br />

L’impression offset est basée sur <strong>des</strong> interactions entre <strong>des</strong><br />

matériaux liqui<strong>des</strong> et soli<strong>des</strong>. Lorsqu’un liquide est transféré<br />

sur une structure poreuse, on observe les interactions<br />

suivantes : mouillage, étalement et pénétration ou absorption.<br />

Le papier est mouillé non seulement par l’encre émulsifiée,<br />

mais aussi par la solution de mouillage et, en impression<br />

polychrome, le film d’eau qui reste sur le papier peut causer<br />

<strong>des</strong> problèmes de répulsion à l’encre.<br />

Il est important que la solution de mouillage pénètre rapidement<br />

dans le papier avant que celui-ci ne vienne au contact<br />

de l’encre du groupe suivant. Cette pénétration n’est pas<br />

provoquée mais spontanée et elle est par conséquent régie<br />

par les propriétés du papier telles que la tension interfaciale,<br />

la structure <strong>des</strong> pores, la rugosité de surface ainsi que la<br />

tension superficielle de la solution de mouillage.<br />

Une tendance très actuelle est l’utilisation de matériaux<br />

respectueux de l’environnement, par exemple le remplacement<br />

de l’alcool isopropylique par un tensioactif dans les<br />

solutions de mouillage. Ces procédés rendent, cependant,<br />

plus difficiles le contrôle de l’interaction entre le papier et la<br />

solution de mouillage ainsi qu’entre l’encre et le papier.<br />

16<br />

Problèmes d’impression possibles lorsque le pH de la solution<br />

de mouillage est bas:<br />

temps de séchage allongé<br />

médiocre solidification du film d’encre<br />

(influence la résistance au frottement)<br />

augmentation de l’usure <strong>des</strong> plaques<br />

encrage irrégulier <strong>des</strong> rouleaux (formation de ban<strong>des</strong><br />

du fait du refus de l’encre à leur surface)<br />

Problèmes d’impression possibles lorsque le pH de la solution<br />

de mouillage est élevé:<br />

émulsification de l’encre qui s’accumule sur les rouleaux<br />

saponification de l’encre (l’encre va dans l’eau)<br />

nettoyage imparfait <strong>des</strong> plaques<br />

Glaçage <strong>des</strong> blanchets, <strong>des</strong> rouleaux<br />

encreurs et <strong>des</strong> mouilleurs<br />

Cela peut avoir plusieurs causes:<br />

dureté de l’eau trop élevée<br />

quantité de liant de calcium insuffisante dans l’additif<br />

de mouillage<br />

pH de la solution de mouillage trop bas<br />

interaction papier – encre –solution de mouillage<br />

Montées en épaisseur<br />

De façon générale, on peut distinguer deux types de<br />

montées en épaisseur: positives et négatives.<br />

Montées en épaisseur positives<br />

Les montées en épaisseur positives sont caractérisées par<br />

une accumulation d’encre au blanchet sur l’image ou sur les<br />

bords de celle-ci. Lorsque les montées en épaisseur se produisent<br />

sur l’image, la cause est souvent à trouver dans une balance<br />

eau-encre perturbée. La perturbation peut être causée<br />

par un excès de mouillage (en particulier à faible débit d’encre)<br />

ou un additif de mouillage incompatible avec l’encre.<br />

Les montées en épaisseur en bordure de l’image (toujours à<br />

l’arrière), sont causées par de l’arrachage. A son tour, celui-ci<br />

peut être causé par une résistance à l’arrachage insuffisante<br />

du support, un tirant de l’encre trop élevé, trop de tension<br />

d’impression, <strong>des</strong> blanchets avec de médiocres propriétésde<br />

transfert ou un mouillage insuffisant.


Montées en épaisseur négatives<br />

Les montées en épaisseur négatives sont caractérisées par<br />

une accumulation d’encre au blanchet dans les zones sans<br />

image. En impression rotative offset avec sécheur, ce type<br />

de montées en épaisseur est souvent la cause de casses de<br />

papier. Après un arrêt de la presse pour lavage <strong>des</strong> blanchets,<br />

la matière accumulée peut devenir poisseuse et causer une<br />

casse de papier au démarrage.<br />

Différents <strong>institut</strong>s techniques ont effectué <strong>des</strong> recherches<br />

sur les causes <strong>des</strong> montées en épaisseur négatives, mais<br />

aucune solution n’a encore été trouvée.<br />

Répulsion à l’encre<br />

Ce phénomène est habituellement caractérisé par une<br />

image imprimée nuageuse. Le problème apparaît lorsque,<br />

en cours d’impression, le mince film d’eau de mouillage sur<br />

le papier n’a pas disparu lorsque la couleur suivante est imprimée.<br />

Du fait que l’encre est repoussée par ce film, cette<br />

couleur présentera un aspect nuageux.<br />

Un moyen rapide de s‘assurer que le problème est réellement<br />

une répulsion à l’encre est de déconnecter le ou les groupes<br />

situés avant la couleur qui s’imprime mal. Si le résultat d’impression<br />

s’améliore, la répulsion à l’encre est bien la cause<br />

du problème. Diminuer le mouillage aux groupes placés<br />

avant la couleur incriminée résoudra le problème ou au<br />

moins améliorera le résultat.<br />

Les causes possibles de la répulsion à l’encre sont une<br />

absorption d’eau trop lente dans le substrat, un excès de<br />

mouillage ou une solution de mouillage contenant <strong>des</strong> composants<br />

absorbés trop lentement.<br />

Moutonnage par décalque (« trapping »)<br />

En impression offset, il est normal qu’une partie du film<br />

d’encre déposé à l’origine sur le papier soit redéposée ou<br />

«décalquée» sur les blanchets en aval. Le moutonnage<br />

apparaît lorsque l’absorption du véhicule de l’encre n’est<br />

pas uniforme. Au lieu d’un clivage régulier du film d’encre,<br />

les blanchets en aval séparent l’encre inégalement jusqu’au<br />

moment où une impression moutonnée est visible. Un<br />

moyen rapide de vérifier si l’impression moutonnée est<br />

réellement causée par du moutonnage par décalque est de<br />

déconnecter les couleurs situées après la couleur médiocrement<br />

imprimée. Si, de nouveau, les tramés s’impriment<br />

bien, le moutonnage par décalque est probablement la<br />

cause du problème. Une encre à séchage moins rapide ou<br />

un type de blanchet différent peuvent améliorer le résultat,<br />

mais habituellement changer l’ordre de passage <strong>des</strong> couleurs<br />

(déplacer la couleur problématique en aval) est la seule<br />

solution efficace.<br />

Le papier joue un rôle majeur dans le problème de moutonnage<br />

par décalque.<br />

Médiocre séchage de l’encre<br />

Un médiocre séchage de l’encre peut avoir différentes causes:<br />

additif de mouillage retardant le séchage de l’encre<br />

balance eau-encre perturbée (l’encre tend à émulsifier)<br />

excès d’eau ou d’adjuvants dans l’encre (cas <strong>des</strong> encres<br />

séchant par oxydation)<br />

pH de la solution de mouillage trop bas<br />

encre ou papier ayant de médiocres propriétés de séchage<br />

effet fantôme<br />

pas d’effet fantôme<br />

Impression fantôme (effet mécanique en<br />

offset rotative)<br />

Ce phénomène est caractérisé par une réduction du point<br />

dans les zones tramées correspondant à une forte charge<br />

d’encre sur la face opposée du papier. Les contours de<br />

l’image fortement chargée deviennent visibles dans le<br />

tramé. Après lavage du blanchet le problème disparaît, mais<br />

pas pour longtemps: parfois il réapparaît après guère plus<br />

de 3 000 exemplaires.<br />

Mettre la couleur fantôme hors repérage et immédiatement<br />

à nouveau en répérage fera disparaître le problème temporairement.<br />

Plusieurs fabricants de presses ont mis au point <strong>des</strong><br />

logiciels qui génèrent un léger mouvement de couronne au<br />

cylindre porte plaque, identique pour chaque groupe (autocycle).<br />

Ceci a le même effet qu’un réglage manuel du cylindre.<br />

17


La position <strong>des</strong> cylindres porte blanchet détermine la face<br />

présentant l’effet fantôme.<br />

La cause fondamentale de l’effet fantôme est encore inconnue.<br />

Il y a <strong>des</strong> cas où le problème est résolu en changeant<br />

un blanchet au groupe où l’effet fantôme apparaît. Dans<br />

d’autres cas, imprimer avec <strong>des</strong> encres à moindre tirant a<br />

résolu la question. Certains imprimeurs pensent que la tension<br />

de la bande joue un rôle. Bien d’autres idées ont été<br />

avancées, mais à ce jour, il n’existe pas de solution définitive.<br />

Impression fantôme (réaction chimique en<br />

offset feuille)<br />

L’effet fantôme peut se produire dans certaines circonstances<br />

lorsque deux couches d’encre, appliquées à différents<br />

moments, sèchent l’une sur l’autre par oxydation. L’apparition<br />

de l’effet fantôme est causée par une conjonction de<br />

plusieurs facteurs défavorables. Il peut aussi disparaître<br />

sans raison apparente. Le problème est très complexe et,<br />

en dépit <strong>des</strong> nombreuses recherches qui ont été menées, il<br />

reste imprévisible.<br />

L’effet fantôme par réaction chimique se manifeste de deux<br />

manières : l’apparition d’un motif sur les zones imprimées et<br />

le jaunissement <strong>des</strong> zones non imprimées.<br />

On pense souvent que la migration de l’encre au travers de<br />

la feuille, de l’une à l’autre face, joue un rôle dans l’apparition<br />

du motif sur les zones imprimées, mais ce n’est pas le cas. Il<br />

y a une réaction directe d’une surface sur l’autre entre les<br />

feuilles dans la pile après le premier passage d’impression<br />

(recto). Tandis que l’encre sèche à la fois par absorption et<br />

oxydation, <strong>des</strong> substances se dégagent qui influencent la<br />

18<br />

effet fantôme au recto<br />

effet fantôme au verso<br />

tension superficielle du verso de la feuille située directement<br />

au <strong>des</strong>sus. Cela change le transfert de l’encre de cette face<br />

au second passage. L’effet en résultant est souvent une différence<br />

de brillant.<br />

Les mesures suivantes peuvent prévenir les effets fantôme:<br />

éviter de mélanger différentes marques d’encres<br />

se retenir d’utiliser <strong>des</strong> adjuvants dans l’encre, en<br />

particulier <strong>des</strong> siccatifs<br />

imprimer en premier la face avec la plus forte couverture<br />

d’encre<br />

éviter d’exposer les piles imprimées à <strong>des</strong> températures<br />

excessives, trop hautes ou trop basses<br />

dans le cas d’une finition après impression, un vernis<br />

acrylique est préférable à un vernis gras<br />

Dans certains cas vernir la surface imprimée avec un vernis<br />

spécial (plusieurs couches si nécessaire) peut réduire le<br />

phénomène à un niveau acceptable. Aérer les feuilles<br />

plusieurs fois, et allonger l’intervalle de temps entre les passages<br />

d’impression est parfois une solution.<br />

L'effet jaunâtre dans les zones non imprimées provient aussi<br />

<strong>des</strong> substances qui se dégagent pendant le processus de<br />

séchage. Elles sont absorbées directement dans la feuille<br />

du <strong>des</strong>sus et sont la cause du jaunissement du papier.<br />

Grossissement du point de trame<br />

Le degré d’engraissement du point de trame est un facteur<br />

important pour une impression de qualité. S’il y a trop d’engraissement<br />

du point de trame, celui-ci s’imprimera trop<br />

gros, ce qui, à son tour, oblige d’imprimer avec une densité<br />

trop faible. Un problème fréquent, ce sont les points de<br />

trame trop gros qui empêchent d’atteindre l’intensité de l’aplat<br />

tramé. A supposer que la taille du point sur la plaque<br />

soit correct, ceci peut avoir plusieurs causes: excès de<br />

mouillage, balance eau – encre médiocre (émulsification),<br />

encre (trop) peu tirante, ou excès de pression entre plaque<br />

et blanchet. En général, les papiers non couchés ont un<br />

grossissement du point élevé.


IX Remarques conclusives<br />

L’impression offset est un procédé très complexe. Si l’un<br />

<strong>des</strong> maillons de la chaîne ne se comporte pas de façon<br />

optimale, il peut sérieusement compromettre le résultat final.<br />

Une bonne coopération entre les fabricants de presses,<br />

d’encres d’imprimerie, de papiers et d’additifs de mouillage<br />

reste <strong>des</strong> plus importantes.<br />

Nous remercions ces sociétés pour leur contribution à la<br />

réalisation de cette brochure:<br />

ProScience, Weert<br />

(Pays-Bas)<br />

Vegra GmbH, Aschau Am Inn (Allemagne)<br />

Flint-Schmidt, ‘s-Gravenzande<br />

(Pays-Bas)<br />

Texte et mise en page:<br />

Corry Olejniczak, Bert Vanlaer et Maurice van Duuren<br />

19


<strong>Papier</strong>, encre et interactions chimiques sur presse entre dans la série <strong>des</strong> brochures techniques éditées par Sappi. Avec ces<br />

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Water interference Mottling<br />

L’eau, facteur perturbateur dans l’impression offset ?<br />

La fabrication du papier<br />

Du bois jusqu’au papier couché<br />

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The word for fine paper<br />

Technique de collage<br />

Les évolutions dans l’imprimerie<br />

et la papeterie et leurs conséquences<br />

sur les techniques de reliure <strong>des</strong> livres<br />

par collage<br />

Technique d’impression<br />

La technique dans le cadre de l’impression<br />

offset feuille et rotative<br />

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Transformation Verarbeitung von <strong>des</strong>Mattpapier<br />

<strong>des</strong> Warum papiers verdienen Mattpapiere mats<br />

Pourquoi besondere les Beachtung?<br />

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Environnement<br />

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Tel + 32 2 676 97 36<br />

Fax + 32 2 676 96 65<br />

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HannoArt Gloss 150 et 250 g/m 2 © Sappi Europe SA 2004, communications@sappi.com

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