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Sondage urinaire : les 10 commandements - arlin

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Les <strong>10</strong> <strong>commandements</strong><br />

du sondage vésical<br />

Patrick Brunel,<br />

Médecin, MPR, Centre Les Capucins, Angers<br />

Président du Réseau ANJELIN<br />

Matthieu Eveillard<br />

MCU-PH, Laboratoire de Bactériologie, CHU Angers<br />

Journée Hygi-Vendée, 22 mars 2012


1<br />

Tu ne sonderas pas<br />

n’importe quand !


Indications du sondage <strong>urinaire</strong><br />

La seule légitime :<br />

- La rétention <strong>urinaire</strong> ! ++++<br />

Les autres relatives :<br />

- Surveillance de la diurèse.<br />

- Per-opératoire.<br />

- Post-opératoire.<br />

- Escarres majeures.<br />

- Incontinence <strong>urinaire</strong> ???<br />

- Autres ???


Mécanismes de la rétention <strong>urinaire</strong><br />

Le bas appareil <strong>urinaire</strong> : l’équilibre !<br />

Pressions<br />

Vésica<strong>les</strong> !!<br />

Système<br />

Capacitaire<br />

Système<br />

de Clôture<br />

Continence Miction<br />

Hypo-activité vésicale<br />

Obstacle sous-vésical :<br />

• Obstacle organique :<br />

• Dysectasie du col vésical<br />

•Sténoseuréthrale<br />

• sténose endo-uréthrale<br />

• sténose pré-méatique<br />

• Compression extrinsèque :<br />

• Adénome prostatique<br />

•Prolapsus<br />

• Fécalome intra-rectal<br />

• Obstacle fonctionnel :<br />

• Dyssynergie vésicosphinctérienne<br />

lisse et/ou striée


2<br />

Tu choisiras ta voie et ta sonde !


Drainage vésical permanent<br />

Les composants : <strong>les</strong> sondes<br />

- Sonde de Foley<br />

- Charrière, volume ballonnet<br />

- Lubrifiant<br />

- Latex siliconé<br />

- Silicone <strong>10</strong>0%<br />

- Latex induction hydrogel<br />

- Silicone induction hydrogel


3<br />

Tu respecteras l’asepsie !...<br />

…Mais…??


4<br />

Protocole d’entretien<br />

de la sonde à demeure,<br />

tu respecteras !


Et, <strong>les</strong> poils !!!<br />

Fuites <strong>urinaire</strong>s<br />

autour de la sonde<br />

vésicale : Quid ????


5<br />

Correctement tu prélèveras


Prélèvement uniquement si<br />

Symptomatologie présente<br />

Le prélèvement systématique est inutile<br />

Il n’est pas recommandé de réaliser une surveillance<br />

systématique de la colonisation


Technique du prélèvement chez le patient sondé<br />

1. Clamper entre le site de prélèvement (ou la sonde) et la poche 15 mn.<br />

avant le prélèvement.<br />

2. Désinfecter le site de prélèvement (temps de contact à adapter<br />

suivant la nature du produit).<br />

3. Piquer dans le site de prélèvement s’il y en a un… ou dans la sonde de<br />

Foley (juste avant la jonction avec le sac collecteur)<br />

4. Prélever un volume d’urine nécessaire à adapter en fonction de la<br />

technique utilisée au laboratoire.


6<br />

Une conservation et/ou un<br />

transport adaptés tu choisiras


Les conditions de conservation / transport ont une importance<br />

capitale.<br />

À température ambiante, <strong>les</strong> bactéries se multiplient<br />

Le temps de doublement d’E. coli à37°C est de 20 mn<br />

⇒ En 12 heures, à partir d’un E. coli, on obtiendrait à 37°C (à condition<br />

qu’il ait suffisamment de nutriments à disposition) 236 bactéries, soit<br />

68 719 476 736 bactéries…<br />

Une mauvaise conservation<br />

=> 2 risques<br />

Surestimation de la bactériurie<br />

vraie (présente dans la sonde<br />

au moment du prélèvement)<br />

Modification de l’équilibre de départ<br />

dans le cas où plusieurs bactéries<br />

sont présentes


Prévention :<br />

Limiter la croissance<br />

bactérienne<br />

Autre précaution :<br />

+4°C<br />

Mais altération des<br />

leucocytes<br />

Recueil des urines dans un<br />

tube contenant un<br />

conservateur<br />

(ex : borate)<br />

Veiller à ce que le flacon (ou le tube) soit hermétiquement clos<br />

Sinon, risques de fuite des urines<br />

Contamination du prélèvement<br />

Risque d’exposition du<br />

personnel du labo à<br />

un risque biologique


7<br />

Une analyse de qualité tu feras


La culture des urines est la référence pour le diagnostic<br />

d’une infection <strong>urinaire</strong>.<br />

La recherche systématique d’une bactériurie n’est<br />

pas recommandée chez <strong>les</strong> patients asymptomatiques<br />

porteurs d’une sonde.<br />

La présence d’une sonde invalide la pertinence de la<br />

leucocyturie


Analyse de qualité au laboratoire =><br />

- Prise en charge rapide du prélèvement (si absence de conservateur)<br />

- Travailler stérilement (sous poste de sécurité microbiologique)<br />

- Numération des hématies et des leucocytes<br />

Manuelle : cellule hématimétrique<br />

Automate de numération:<br />

- Examen direct : coloration de Gram<br />

Mais limites : - Manque de sensibilité<br />

(faible si < 5.<strong>10</strong> 4 UFC/ml)<br />

- Erreurs possib<strong>les</strong><br />

Méningocoque Gram +…<br />

Un petit rappel des<br />

difficultés de<br />

l’examen direct…<br />

Staphylocoque Gram -…


- Culture :<br />

Ensemencement manuel ou avec un automate<br />

Utilisation de géloses chromogènes<br />

Facilite et accélère le rendu des résultats<br />

Substrat dans le milieu + enzymes bactériennes<br />

=> colonies colorées<br />

Attention :<br />

La grande majorité des espèces bactériennes trouvées dans<br />

<strong>les</strong> infection <strong>urinaire</strong>s cultivent sur <strong>les</strong> milieux chromogènes utilisés pour<br />

<strong>les</strong> ECBU, mais pas toutes…<br />

Discordance entre<br />

examen direct et culture ?<br />

Erreur d’examen direct ? à refaire<br />

Bactéries mortes ? (ATB préalable ?)<br />

Milieu inadapté ? Réensemencer sur<br />

milieu plus riche


Identifications bactériennes et étude de la sensibilité aux<br />

antibiotiques<br />

Méthodes manuel<strong>les</strong> Méthodes automatisées<br />

Et le SAV ?<br />

- Conservation des urines pendant 1 semaines<br />

- Conservation des souches ?<br />

Avantages :<br />

- Plus rapide pour <strong>les</strong> techniciens<br />

- Plus rapide pour <strong>les</strong> résultats<br />

Quelle que soit la méthode, il faut une validation / expertise biologique


Rôle du biologiste dans le diagnostic<br />

Au CHU d’Angers, ensemencement des milieux de culture tel que une colonie<br />

correspond à <strong>10</strong> 4 UFC/ml<br />

Un seul type<br />

de colonie<br />

Identification<br />

+<br />

Antibiogramme<br />

+<br />

conservation<br />

Arbre de décision théorique utilisé<br />

Urines sans sonde à demeure Urines avec sonde à demeure<br />

Deux types<br />

de colonies<br />

Identifications<br />

+<br />

conservation<br />

> 2 types<br />

de colonies<br />

Boîte<br />

jetée<br />

Idem mais<br />

pas d’antibiogramme<br />

Antibiogrammes réalisés<br />

sur demande du service


Rôle du biologiste dans le diagnostic<br />

Mais…importance de l’expertise du biologiste<br />

…qui garde la main par rapport à l’arbre théorique<br />

1 seul type de colonie<br />

en quantité = <strong>10</strong> 4 /ml<br />

avec leucocytes < <strong>10</strong> 4 /ml<br />

Possibilités<br />

de choix<br />

Identification<br />

Pas d’antibiogramme<br />

Conservation<br />

Exemp<strong>les</strong><br />

2 types de colonies<br />

pour un patient<br />

en hématologie<br />

ou en pédiatrie<br />

Identification<br />

+ antibiogramme<br />

+ conservation<br />

3 types de colonies<br />

Avec prédominance<br />

+++ d’E. coli<br />

et Leucocytes > <strong>10</strong> 5 /ml<br />

Antibiogramme<br />

sur E. coli


Culture pure d’E. coli (> <strong>10</strong> 6 /ml) : identification + AB<br />

> 2 germes : ni identification, ni AB<br />

2 germes mais E. coli prédominant (env. <strong>10</strong> 6 /ml)<br />

et > <strong>10</strong> 5 leucocytes/ml : AB sur E. coli<br />

Bacille Gram négatif type KES en culture pure > <strong>10</strong> 6 /ml<br />

mais ECBU sur sonde à demeure<br />

ni identification, ni antibiogramme mais souche<br />

Conservée au laboratoire


8<br />

De manière pertinente, tu<br />

interpréteras


L’objectif de l’interprétation est<br />

principalement de différencier :<br />

Colonisation<br />

Infection<br />

Abstention<br />

thérapeutique<br />

Traitement


Rappel : définitions<br />

Critères microbiologiques<br />

- Sans sondage vésical ni autre abord de l’arbre <strong>urinaire</strong> :<br />

leucocyturie ≥<strong>10</strong> 4 /ml et uroculture positive (≥<strong>10</strong> 3 /ml) et au plus<br />

2 micro-organismes différents.<br />

- Avec sondage vésical ou autre abord de l’arbre <strong>urinaire</strong> en cours<br />

ou dans <strong>les</strong> 7 jours précédents : uroculture positive (≥<strong>10</strong> 5 /ml) et<br />

au plus 2 micro-organismes différents.<br />

Le sondage ponctuel n’est pas considéré comme un sondage vésical<br />

dans cette définition<br />

Critère de leucocyturie non spécifique d’une infection en cas de sondage.<br />

Spécificités gériatriques<br />

- Ajoût de critères cliniques<br />

- aggravation du statut mental ou de la dépendance<br />

- apparition ou aggravation d’une incontinence<br />

- sans autre cause retrouvée.<br />

- Proposition d’une définition sans diagnostic microbiologique<br />

avec 3 signes cliniques (ou 2 si patient sondé)


9<br />

Traiter ou pas tu réfléchiras


La colonisation <strong>urinaire</strong> n’est pas une indication thérapeutique, quelque soient<br />

<strong>les</strong> co-morbidités du patient (sonde, diabète, âge, vessie neurologique)…<br />

…Sauf exceptions :<br />

- Neutropénie, immunodépression<br />

- Grossesse<br />

Quand traiter ?<br />

- Pré opératoire (urologie, orthopédie, vasculaire, cardiaque, greffe)<br />

- Porteurs de prothèses articulaires ou cardiovasculaires lors de manœuvres<br />

Invasives de l’arbre <strong>urinaire</strong><br />

L’administration d’une antibiothérapie de 3 jours pourrait ne pas être associée<br />

à l’émergence de résistances bactériennes. Certains préconisent un traitement<br />

court en cas d’épidémie (diminution de l’inoculum bactérien => diminution des<br />

risques de transmission. Attitude controversée<br />

Tous <strong>les</strong> patients infectés, sondés ou non doivent être traités


Bactéries responsab<strong>les</strong> d’infections <strong>urinaire</strong>s sur sonde<br />

Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, et Enterococcus species.<br />

L’infection est polymicrobienne dans 5 à 12 % des cas.<br />

Il y a résistances développées par ces bactéries, chez <strong>les</strong> patients :<br />

- ayant des antécédents d’infection <strong>urinaire</strong> à répétition,<br />

- vivant dans des centres médicalisés<br />

- ayant séjourné quelques jours à l’hôpital.<br />

il faut privilégier des antibiothérapies à large spectre pour ces<br />

catégories de patients.<br />

Si nécessité d’un traitement empirique, il doit être guidé par<br />

- l’examen direct<br />

- l’écologie microbienne locale


Antibiothérapie<br />

En l’absence de signes de gravité et de terrain particulier, traiter sur<br />

documentation d’après <strong>les</strong> résultats de l’antibiogramme.<br />

Les associations d’antibiotiques<br />

sont à réserver à des cas particuliers<br />

IU avec signes de gravité<br />

(choc)<br />

IU à certaines bactéries<br />

P. aeruginosa<br />

S. marcescens<br />

La durée de l’antibiothérapie dépend de la localisation de l’infection<br />

IU non parenchymateuses<br />

avec ou sans sonde<br />

< 7 jours<br />

Pyélonéphrite aigue<br />

ou orchiépidédymite<br />

<strong>10</strong>-14 jours<br />

Prostatite<br />

aigue<br />

≥ 4 semaines


Bactériuries Bact riuries symptomatiques en USLD – Strasbourg<br />

Amx AmC Ctx Nor Cip Sxt Fur<br />

Toutes bactéries (n = <strong>10</strong>9) 38 % 47 % 90 % 65 % 68 % 75 % 62 %<br />

BGN (n = 92) 32 % 42 % 97 % 68 % 70 % 80 % 40 %<br />

E. coli (n = 44) 42 % 58 % <strong>10</strong>0 % 82 % 84 % 82 % 88 %<br />

K. pneumoniae (n = 15) 0% 52% 94% 72% 72% 72% 60%<br />

P. mirabilis (n = 14) 42 % 44 % <strong>10</strong>0 % 28 % 42 % 82 % 8 %<br />

E. aerogenes (n = 7) 0% 0% 62% 24% 24 % 62 % 12 %<br />

Lang et al, MMI 2006<br />

Sensibilité aux antibiotiques


Conclusion :<br />

Quand traiter une infection <strong>urinaire</strong> sur sonde ?<br />

2/3<br />

colonisations<br />

Abstention sauf<br />

exception<br />

antibiothérapie<br />

d’emblée<br />

documentée<br />

+ + +<br />

Pour en savoir plus:<br />

Numéro spécial Conférence de Consensus<br />

« Infections <strong>urinaire</strong>s nosocomia<strong>les</strong> de l'adulte »<br />

Médecine et Maladies Infectieuses, Septembre<br />

2003, Volume 33, Supplement 4, Pages 193-3<strong>10</strong><br />

1/3<br />

infections<br />

antibiothérapie<br />

Probabiliste si<br />

gravité<br />

Gram ?<br />

épidémio locale ?<br />

Diapositive: F Caron


Autres traitements<br />

de l’infection <strong>urinaire</strong> sur sonde<br />

• Levée d’un obstacle et lutte contre un résidu vésical<br />

– 2 éléments essentiels à la prise en charge<br />

• Diurèse<br />

– 1,5 l/j<br />

– Sans intérêt de provoquer une hyperdiurèse<br />

– Ablation de la sonde (ou changement si indispensable)<br />

– Moment du retrait par rapport à l’antibiothérapie<br />

controversé<br />

– Irrigation-lavage pour traiter l’IU à proscrire


<strong>10</strong><br />

À supprimer<br />

le sondage à demeure,<br />

tu penseras !


Quand penser à supprimer la SAD, et comment ??<br />

Toujours y penser !...<br />

Mais pas n’importe quand !!!!...ni n’importe comment !!!...<br />

– Indication de la SAD ? Toujours OK ?<br />

– Modalités antérieures de drainage vésical ?<br />

– Ablation de la SAD le matin et suivi des mictions + contrôle des<br />

RPM (intérêt du Bladder Scanner ++++) +++<br />

• Quid de la notion des conditions de cathétérismes uréthraux<br />

antérieurs ??? ++++ traçabilité et transmissions des infos ++++.<br />

– Cas particuliers (escarres majeures, chir. de lambeau,<br />

dépendance fonctionnelle, démence, etc.).<br />

– Les alternatives au drainage permanent uréthro-vésical :<br />

• Changement de voie (voie sus-pubienne).<br />

• Changement de modalités (sondages intermittents : HSI, ASI).<br />

• Traitement pharmacologique per-os et/ou intra-SSU (Toxine Botulique).<br />

• Traitements chirurgicaux «agressifs».<br />

• Appareillage implanté (Stimulateur de Brindley, endo-prothèse uréthrale).


<strong>Sondage</strong> intermittent : Historique<br />

• 2ème guerre mondiale :<br />

– SAD / KTSP<br />

– 1946 : Guttmann à Stocke-Mandeville<br />

• HSI stéri<strong>les</strong>, 3x/jour «Non Touch Technic»<br />

• 1966 : Guttmann N.T.T. > SAD, MAIS…<br />

• Lapides (1972-1974-1976,…) :<br />

– 1972 : <strong>Sondage</strong>s Intermittents Propres (S.I.P.)<br />

– 1974 : rinçage à l’eau, stockage à sec.<br />

– 1976 : étude sur 218 patients.<br />

• Hinman (1977) : démonstration mathématique<br />

– V 0 = V (t)/2 2t<br />

Démonstration de la stérilisation des urines +++<br />

• Buzelin (1976 Nantes) V 0 = Volume résiduel tolérable<br />

V (t) = Volume vésical avant sondage<br />

T = intervalle de temps (en heure) entre 2 sondages


Conclusions<br />

• Le sondage vésical n’est JAMAIS anodin !<br />

• Notions bactériologiques & anti-infectieuses ++<br />

• Concepts du drainage vésical très variés, à<br />

personnaliser et à réévaluer ! :<br />

– Permanent, intermittent, ponctuel<br />

– Voie uréthro-vésicale, Voie sus-pubienne.<br />

• Facteurs multip<strong>les</strong> à rechercher !<br />

• Solutions alternatives à étudier !

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