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L'utilisation domicile des aides techniques par les personnes âgées ...

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CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

KEY WORDS<br />

Aged<br />

Consumer satisfaction<br />

Self-help devices<br />

MOTS CLÉS<br />

Personnes <strong>âgées</strong><br />

Satisfaction du<br />

consommateur<br />

Aide technique<br />

Louise Deniers, erg. est<br />

ergothérapeute au Centre hospitalier<br />

Côte-<strong>des</strong>-Neiges, 4565 chemin de la<br />

Reine Marie, Montréal (Québec), H3VV<br />

1VV5 et étudiante la maîtrise en sciences<br />

biomédica<strong>les</strong> l'Université de Montréal,<br />

Montréal (Québec), H3C 3,J7.<br />

Rhoda Weiss-Lambrou, M.Sc.,<br />

OT(C) est professeur titulaire l'École de<br />

réadaptation de l'Un versité de Montréal,<br />

Montréal (Québec).<br />

Bernadette Ska, Ph.D. est professeur<br />

agrégé l'École d'orthophonie et<br />

d'audiologie de l'Université de Montréal,<br />

Montréal (Québec) et chercheure au Cen-<br />

tre de recherche du Centre hospitalier<br />

Côte-<strong>des</strong>-Neiges, Montréal (Québec).<br />

260 DECEMBRE 1994<br />

LOUISE DEMERS RHODA WEISS-LAMBROU<br />

BERNADETTE SKA<br />

<strong>L'utilisation</strong> <strong>domicile</strong> <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong><br />

<strong>âgées</strong>: Une étude pilote<br />

RÉSUMÉ En ergothérapie, <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> sont prescrites afin<br />

d'augmenter l'indépendance fonctionnelle <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> et d'améliorer leur<br />

qualité de vie. Jusqu'à présent, peu de recherches se sont attardées décrire<br />

<strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> utilisées <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> vivant â <strong>domicile</strong>. Dans<br />

ce contexte, une étude pilote a été réalisée auprès de 20 <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> ayant<br />

<strong>des</strong> incapacités, dans le but d'évaluer leur utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>. Les<br />

individus ont été interrogés <strong>domicile</strong> deux reprises, â trois mois d'intervalle,<br />

suite au congé d'une unité de réadaptation. Les résultats ont démontré qu'un<br />

grand nombre d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> étaient employées pour <strong>les</strong> transferts et que<br />

peu de sujets se servaient <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> pour l'alimentation et <strong>les</strong> soins<br />

de l'ap<strong>par</strong>ence. Les résultats sont discutés en tenant compte <strong>des</strong> besoins de la<br />

personne âgée et de l'importance de développer un instrument de mesure<br />

concernant la satisfaction <strong>des</strong> utilisateurs <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

ABSTRACT In occupational therapy, technical aids are prescribed and<br />

used as a means of providing elderly persons with a greater degree of<br />

self-autonomy and an improved quality of life. Until recently however, very<br />

little research has focused on the elderly's use of technical aids in the home<br />

setting. In this context, a pilot study was conducted to evaluate the use of<br />

technical ai<strong>des</strong> among 20 disabled elderly persons living at home. Following<br />

discharge from the rehabilitation setting, the subjects were interviewed twice<br />

in their home, with a three month interval between interviews. The results<br />

showed that a large number of technical aids were used for transfers and that<br />

few subjects used the feeding and grooming aids. The findings are discussed<br />

from the elderly- person's perspective and the importance of developing<br />

measure of user satisfaction is emphasized.


Les changements au niveau de la pyramide <strong>des</strong> âges<br />

affectent la prestation <strong>des</strong> services de santé. Alors que<br />

de plus en plus de <strong>personnes</strong> survivent a <strong>des</strong> âges<br />

avancés, la longévité accrue n'est pas garante de bonne<br />

santé et de qualité de vie satisfaisante (Bromley, 1988).<br />

Selon Statistiques Canada (voir Allie, 1993), en 1991 la<br />

proportion de <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> québecoises qui<br />

présentent <strong>des</strong> incapacités se chiffre a près de 40%. A<br />

cause de cette situation, émerge le besoin de développer<br />

<strong>des</strong> ressources de réadaptation orientées spécifiquement<br />

pour <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>. Parmi cel<strong>les</strong>-ci figurent <strong>les</strong><br />

ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> contribuent compenser<br />

différents types d'incapacités et a diminuer la situation<br />

de handicap (Boulongne, Roux & Conte, 1986).<br />

Les bénéfices <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, quel<strong>les</strong> soient<br />

simp<strong>les</strong> ou complexes, génèrent beaucoup<br />

d'enthousiasme. Les fabricants américains et canadiens<br />

proposent, a leurs clientèle, <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> de<br />

plus en plus sophistiquées incluant, <strong>par</strong> exemp<strong>les</strong>, <strong>des</strong><br />

sièges motorisés pour le bain et <strong>des</strong> barres d'appui qui<br />

chauffent et contrôlent la température de l'eau<br />

(Haroutyan, 1988). Il se développe, également, toute<br />

une gamme de produits l'intention <strong>des</strong> <strong>personnes</strong><br />

<strong>âgées</strong> présentant <strong>des</strong> troub<strong>les</strong> cognitifs (Mann, Karuza,<br />

Hurren & Tomita, 1992). De plus, l'ensemble <strong>des</strong><br />

innovations technologiques dans <strong>les</strong> secteurs <strong>des</strong><br />

télécommunications, <strong>des</strong> transports ou dans le domaine<br />

<strong>des</strong> électro-ménagers servent aux <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>, ne<br />

serait-ce que de façon indirecte. En effet, ces technologies<br />

sont bénéfiques <strong>par</strong>ce qu'el<strong>les</strong> simplifient <strong>les</strong><br />

tâches quotidiennes et allègent le fardeau <strong>des</strong> aidants<br />

naturels.<br />

Malgré cette expansion du marché, il s'exerce peu<br />

de suivi relativement a l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

D'ailleurs, plusieurs groupes de chercheurs<br />

relèvent un besoin pressant de travaux de recherche<br />

dans ce domaine (Caudrey & Seeger, 1983; Eblen,<br />

1992; Kohn, Mortola, & Leblanc, 1991; Office of<br />

Technology Assessment Congress of the United States,<br />

1983). L'étude entreprise a été stimulée <strong>par</strong> un<br />

mouvement d'intérêt croissant pour l'assurance de la<br />

qualité <strong>des</strong> services. De façon plus précise, elle a été<br />

motivée <strong>par</strong> le désir <strong>des</strong> ergothérapeutes du Centre<br />

hospitalier Côte-<strong>des</strong>-Neiges, a Montréal, de vérifier si<br />

leurs interventions en matière <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

répondent aux attentes et aux exigences <strong>des</strong> <strong>personnes</strong><br />

<strong>âgées</strong>, non seulement durant leur séjour, mais également<br />

après leur réintégration a <strong>domicile</strong>. Les résultats devaient<br />

consolider ou modifier en profondeur l'approche de<br />

ces ergothérapeutes face a leur mode d'attribution <strong>des</strong><br />

ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Le but de cet article consiste présenter <strong>les</strong> résultats<br />

d'une étude pilote portant sur l'utilisation a <strong>domicile</strong><br />

d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> reliées aux soins personnels, a<br />

<strong>par</strong>tir de l'expérience vécue <strong>par</strong> 20 bénéficiaires du<br />

Centre hospitalier Côte-<strong>des</strong>-Neiges a Montréal. Une<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

synthèse <strong>des</strong> écrits portant sur l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> utilisées <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> a été faite<br />

en tenant compte du cadre théorique de rendement<br />

occupationnel de Reed et Sanderson (1992). Les deux<br />

questionnaires développés ainsi que la procédure de<br />

collecte <strong>des</strong> données a <strong>domicile</strong> sont décrits dans la<br />

section traitant de la méthodologie. Les résultats de<br />

l'étude, rapportés <strong>par</strong> la suite, précisent le nombre<br />

(l'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> en usage et le degré de satisfaction<br />

<strong>des</strong> utilisateurs. Une discussion sur l'approche<br />

d'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> complète le texte et<br />

tente d'en distinguer <strong>les</strong> concepts d'utilisation et de<br />

satisfaction.<br />

RECENSION DES ÉCRITS<br />

CADRE THÉORIQUE D'ANALYSE DES<br />

AIDES TECHNIQUES<br />

En ergothérapie, le modèle de rendement occupationnel<br />

associe la capacité fonctionnelle de l'être humain au<br />

succès <strong>des</strong> interactions entre sa personnalité, ses<br />

habiletés et <strong>les</strong> caractéristiques de son environnement<br />

(Reed & Sanderson, 1992). En accord avec ce modèle,<br />

le désir de s'engager activement dans le processus<br />

d'attribution est essentiel pour intégrer <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

dans le quotidien de la personne âgée. La<br />

conformité <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> avec <strong>les</strong> caractéristiques<br />

physiques demeure une condition sine qua none.<br />

Cette condition remplie, <strong>les</strong> choix exercés ne prennent<br />

leur signification qu'a travers l'analyse de la motivation<br />

<strong>des</strong> utilisateurs, <strong>des</strong> buts et <strong>des</strong> expériences personnels,<br />

<strong>des</strong> valeurs individuel<strong>les</strong> et de l'environnement<br />

socio-culturel. <strong>L'utilisation</strong> <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> ne<br />

peut être appréciée qu'en considérant l'ensemble <strong>des</strong><br />

composantes qui influencent le rendement de la<br />

personne âgée. De plus, le modèle de rendement<br />

occupationnel accorde beaucoup d'importance a<br />

l'environnement. Dans cette perspective, l'aide technique<br />

se définit comme un ap<strong>par</strong>eil modifiant<br />

l'environnement physique afin de faciliter, maintenir<br />

ou restaurer le rendement occupationnel dans <strong>les</strong><br />

activités de soins personnels, de travail ou de loisirs.<br />

L'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> ne peut 'être dissociée<br />

du contexte, c'est-à-dire du milieu de vie habituel <strong>des</strong><br />

individus.<br />

Plusieurs auteurs confirment la pertinence d'un<br />

modèle centré sur la personne afin d'interpréter <strong>les</strong><br />

comportements <strong>des</strong> usagers <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Ainsi, Mindren, Campillo et Le Sommer (1992) référent<br />

Pautonomie comme étant la capacité de se gouverner<br />

soi-même et d'assumer librement son mode de vie. Ils<br />

émettent <strong>des</strong> réserves sur l'attribution généralisée <strong>des</strong><br />

ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> aux <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>; la démarche<br />

n'est positive que si l'indépendance visée s'inscrit clans<br />

un mode de vie. Selon Eblen (1992) et Brooks (1990),<br />

le degré d'acceptation de l'aide technique va de paire<br />

avec le degré d'acceptation du handicap. Ces auteurs<br />

DECEMBER 1994 261


suggèrent de considérer <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> comme<br />

une extension de la personne. En ce sens, el<strong>les</strong> doivent<br />

s'intégrer au concept de soi et aux valeurs mis en relief<br />

<strong>par</strong> le modèle de Reed et Sanderson (1992). Le concept<br />

de soi se construit aussi à travers ce qu'une personne<br />

perçoit <strong>des</strong> autres son égard. Alors, si elle se sent<br />

étiquetée et stigmatisée, la personne âgée se montrera<br />

peu encline s'afficher avec <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> qui<br />

accentuent cette image (Brooks, 1990; Karpman,1992;<br />

Ontario Ministry of Health, 1987).<br />

La nature subjective de l'aide technique éveille <strong>des</strong><br />

réactions différentes selon le degré de sévérité de<br />

l'incapacité. Besson (1992) et Brooks (1990) notent<br />

que chez <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> ayant une incapacité permanente<br />

sévère, l'aide technique en symbolise l'aspect définitif<br />

et qu'elle est perçue négativement. Par contre, <strong>les</strong><br />

<strong>personnes</strong>, présentant <strong>des</strong> incapacités modérées ou<br />

temporaires, la perçoivent comme un moyen<br />

d'augmenter leur indépendance et mettent l'accent sur<br />

sa valeur fonctionnelle. D'autres auteurs (Eblen, 1992;<br />

Mindren et al., 1992) suggèrent que la discordance<br />

entre <strong>les</strong> besoins perçus et la solution proposée<br />

explique <strong>les</strong> attitu<strong>des</strong> négatives plus prononcées de<br />

certains individus.<br />

Brooks (1990) suggère aussi que <strong>les</strong> perceptions <strong>des</strong><br />

usagers différent en fonction <strong>des</strong> types d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Ses résultats, obtenus auprès d'une population<br />

d'adultes (N=595), démontrent que <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

utilisées pour <strong>des</strong> activités intimes (soins personnels<br />

ou mobilité) provoquent <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> plus<br />

négatives que <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> pour le travail et la<br />

communication. Or, ce sont justement ces catégories<br />

d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> (soins personnels ou mobilité) qui<br />

sont prescrites le plus régulièrement aux <strong>personnes</strong><br />

'<strong>âgées</strong>.<br />

Le modèle centré sur la personne permet d'aborder<br />

l'attribution <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> en considérant <strong>les</strong><br />

facteurs individuels qui influencent l'individu. Par la<br />

suite, l'évaluation de la satisfaction <strong>des</strong> usagers et le<br />

degré d'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> rendent compte<br />

<strong>des</strong> résultats de l'intervention.<br />

Satisfaction et utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong><br />

La satisfaction se définit comme une évaluation positive<br />

à l'égard <strong>des</strong> différentes dimensions d'un<br />

phénomène étudié (Linder-Pelz, 1982). Dans <strong>les</strong> étu<strong>des</strong><br />

portant sur l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, <strong>les</strong> raisons<br />

d'abandon peuvent être associées à une insatisfaction<br />

probable <strong>des</strong> usagers. Pourtant, l'intérêt pour<br />

l'évaluation de la satisfaction reste encore minime dans<br />

<strong>les</strong> écrits portant sur l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Batavia et Hammer (1990) estiment que la satisfaction<br />

du consommateur handicapé est un élément<br />

essentiel à l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>. Pour cela,<br />

ils ont déterminé dix-sept critères d'évaluation. Cette<br />

262 DECEMBRE 1994<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

liste a été faite en consultant un petit groupe (n=12)<br />

d'utilisateurs adultes, expérimentés dans l'utilisation<br />

d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>. Les sUjets sélectionnés possédaient<br />

<strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> variées, de haute technologie<br />

surtout, reliées à la mobilité et la communication.<br />

Cette étude est importante, <strong>par</strong>ce qu'elle est axée sur<br />

le point de vue <strong>des</strong> utilisateurs et <strong>par</strong>ce qu'elle met en<br />

relief <strong>des</strong> éléments qui influencent leur satisfaction.<br />

Deux groupes de chercheurs (Bynum & Rogers, 1987;<br />

Finlayson & Havixbeck, 1992), s'intéressant à l'utilisation<br />

<strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, ont inclus dans leur méthodologie<br />

quelques questions concernant la satisfaction de leurs<br />

sujets envers la qualité de l'enseignement et de<br />

l'entraînement reçus en ergothérapie. Leurs résultats,<br />

obtenus au moyen d'une cote d'appréciation globale,<br />

indiquent un degré élevé de satisfaction pour cet<br />

aspect <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Le degré d'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> constitue un aspect important de<br />

l'évaluation de cel<strong>les</strong>-ci. Quelques recherches,<br />

provenant de la Suède et de l'Angleterre, préconisent<br />

un plus grand usage <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> vivant à <strong>domicile</strong>. Selon<br />

Gosman-Hedstrôm, Aniansson et Persson (1988), en<br />

Suède 27% <strong>des</strong> septuagénaires (N=619) de la ville de<br />

Giteberg possèdent <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> pour l'hygiène<br />

personnelle, la marche et l'habillage. Ils suggèrent<br />

d'introduire précocement <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> afin de<br />

prévenir ou retarder la perte de capacités. Deux autres<br />

étu<strong>des</strong> menées en Angleterre corroborent ce résultat.<br />

-A ce propos, Hart, Bowling, Ellis et Silman (1990) ont<br />

évalué l'efficacité de cinq types d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

pour compenser <strong>des</strong> incapacités présentées <strong>par</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>personnes</strong> de 85 ans et plus (n=35). Le degré de<br />

difficulté (sur une échelle de 1 à 4) compléter <strong>des</strong><br />

tâches de vie quotidienne a été com<strong>par</strong>é entre un<br />

groupe qui utilise <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> et un groupe<br />

qui n'en utilise pas. La présence d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> a<br />

été associée un degré de difficulté moindre pour <strong>les</strong><br />

cinq activités quotidiennes évaluées. Georges, Binns,<br />

Clayden et Mullay (1988) ont, <strong>par</strong> ailleurs, démontré<br />

qu'une forte proportion d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> n'était pas<br />

utilisée (50%) en raison d'ap<strong>par</strong>eils défectueux ou<br />

inappropriés. Il s'agissait d'ai<strong>des</strong> à la communication,<br />

à la mobilité et aux transferts. Ces auteurs ont décelé<br />

également <strong>des</strong> besoins non comblés, concernant <strong>les</strong><br />

transferts surtout. Ils ont conclu que <strong>les</strong> <strong>personnes</strong><br />

<strong>âgées</strong> gagneraient utiliser davantage <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>,<br />

conditionnellement à un entretien régulier et à<br />

un suivi professionnel.<br />

Six <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> recensées portent sur <strong>les</strong> <strong>personnes</strong><br />

'<strong>âgées</strong> atteintes d'incapacités physiques et sur <strong>les</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> aux soins personnels, <strong>des</strong>tinées au milieu<br />

domiciliaire. Les pourcentages d'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> sujets de ces étu<strong>des</strong> s'échelonnaient<br />

de 66% 82%. L'éventail de ces résultats, de même que


Tableau 1<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

Résumé <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> portant sur l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong><br />

Auteurs Année Pays Sujets (n) Fréquence d'utilisation (%)<br />

Bynum & Rogers 1987 États-Unis 30 82<br />

Finlayson & Havixbeck 1992 Canada 30 75<br />

Geiger 1990 États-Unis 29 66<br />

Gitlin, Levine & Geiger 1993 États-Unis 8 64<br />

Parker & Thorslund 1991 Suède 57 75<br />

Smith, Walton & Garraway 1981 Écosse 181 66<br />

le nombre de sujets, le pays, l'année de la publication<br />

et <strong>les</strong> noms <strong>des</strong> chercheurs sont résumés au tableau 1.<br />

Bynum et Rogers (1987) ont obtenu le pourcentage<br />

d'utilisation le plus élevé (82%). Dans l'article, ces<br />

chercheurs précisent que 69% <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

étaient utilisées tel<strong>les</strong> que prescrites et donc que le<br />

pourcentage d'utilisation de 82% reflète <strong>les</strong> ai<strong>des</strong><br />

servant de façon occasionnelle. Le résultat le plus<br />

faible (64%) provient de l'étude de Gitlin, Levine et<br />

Geiger (1993). A l'instar <strong>des</strong> auteurs précédents, leurs<br />

données incluent <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> qui sont rarement<br />

employées. En ne conservant que <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

toujours utilisées, le résultat diminue 44%. Le petit<br />

nombre de sujets impliqués dans cette dernière étude<br />

oblige toutefois une certaine prudence dans la<br />

généralisation <strong>des</strong> résultats.<br />

Plusieurs facteurs peuvent expliquer <strong>les</strong> variations<br />

relevées dans <strong>les</strong> pourcentages d'utilisation. Ainsi,<br />

chaque étude se différencie <strong>par</strong> ses critères<br />

d'échantillonnage et <strong>par</strong> <strong>les</strong> types précis <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> étudiées. Deux <strong>des</strong> six étu<strong>des</strong> recensées se<br />

distinguent <strong>par</strong> l'introduction systématique d'un<br />

programme d'enseignement en ergothérapie auprès<br />

<strong>des</strong> bénéficiaires (Finlayson & Havixbeck, 1992; Geiger,<br />

1990), ce qui peut influencer leurs résultats.<br />

Chacune <strong>des</strong> équipes de recherche avait développé<br />

son propre questionnaire. Les données ont été recueillies<br />

auprès <strong>des</strong> sujets en une seule entrevue, l'exception<br />

de l'étude de Gitlin et de ses collaborateurs (1993), qui<br />

interrogeaient <strong>les</strong> individus plusieurs reprises.<br />

Par ailleurs, le temps écoulé depuis la prescription<br />

et l'attribution de l'aide technique variait de quelques<br />

semaines (Finlayson & Havixbeck, 1992; Geiger, 1990)<br />

plus d'un an (Smith, Walton & Garraway, 1981). D'un<br />

point de vue méthodologique, le temps écoulé depuis<br />

la prescription <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> affecte sensiblement<br />

<strong>les</strong> résultats obtenus. S'adressant un groupe d'adultes<br />

quadriplégiques utilisant <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, Garber<br />

et Gregorio (1990) ont réalisé une étude qui s'est<br />

étendue sur une période de deux ans. Ce type de devis<br />

ap<strong>par</strong>ait risqué pour <strong>des</strong> sujets âgés, compte tenu de<br />

l'instabilité relative de leurs incapacités. Pourtant, dans<br />

une récente publication, Gitlin et son équipe (1993)<br />

ont appliqué une méthodologie similaire â un petit<br />

groupe de <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> (n=13). Les <strong>par</strong>ticipants<br />

devaient être interrogés à. trois reprises, un mois<br />

d'intervalle. Au terme de la collecte <strong>des</strong> données,<br />

l'échantillon s'était réduit huit sujets. Le devis avec<br />

prise de mesures répétées est aussi préconisé <strong>par</strong><br />

Eblen (1992), dans un article de réflexion sur <strong>les</strong><br />

facteurs impliqués dans l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Selon cet auteur, l'expansion du cadre temporel<br />

permet de recueillir <strong>des</strong> informations plus pertinentes<br />

quant l'efficacité <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Le concept d'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> recouvre<br />

<strong>des</strong> significations différentes et n'est pas clairement<br />

défini. Aussi est-il difficile de com<strong>par</strong>er <strong>les</strong> résultats de<br />

recherches et de dégager <strong>des</strong> tendances dans <strong>les</strong><br />

comportements <strong>des</strong> utilisateurs (Rogers & Holm, 1992).<br />

Parmi <strong>les</strong> six principa<strong>les</strong> étu<strong>des</strong> recensées, l'utilisation<br />

<strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> réfère un comportement quantifiable,<br />

<strong>par</strong> sa fréquence d'ap<strong>par</strong>ition ou simplement<br />

<strong>par</strong>ce qu'il est observé. :A ce comportement se greffe la<br />

perception du sujet. Ainsi, certains individus ont-ils été<br />

invités â exprimer leur satisfaction globale envers <strong>les</strong><br />

ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> (Bynum & Rogers, 1987) ou<br />

relativement la qualité de l'enseignement obtenu<br />

(Bynum & Rogers, 1987; Finlayson & Havixbeck,<br />

1992). L'évaluation de l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

pouvait comprendre l'identification <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

<strong>les</strong> plus appréciées (Gitlin et al., 1993), l'opinion<br />

<strong>des</strong> sujets relativement la qualité <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

(Finlayson & Havixbeck, 1992) ou encore <strong>les</strong> raisons<br />

de leurs abandons (Bynum & Rogers, 1987; Finlayson<br />

& Havixbeck, 1992; Geiger, 1990; Gitlin et al., 1993;<br />

Parker & Thorslund, 1991; Smith, Walton, & Garraway,<br />

1981).<br />

DECEMBER 1994 263


Tableau 2<br />

Questions ajoutées la deuxième entrevue<br />

1. Quels aspects de cette aide technique vous plaisent-ils?<br />

2. Y a-t-il <strong>des</strong> facteurs (ou raisons) qui font en sorte que<br />

vous n'utilisez pas régulièrement cette aide technique?<br />

3. Selon vous, comment peut-on améliorer cette aide<br />

technique?<br />

4. En regard de cette aide technique, indiquez votre degré<br />

de satisfaction <strong>par</strong> rapport A son ... (efficacité, sécurité,<br />

entretien, prix et appréciation globale).<br />

Les besoins <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> en matière d'ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> vont croissant et pourtant, au Québec, peu<br />

d'étu<strong>des</strong> portent sur ce thème. Le but de cette étude<br />

consiste A décrire <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> utilisées chez 20<br />

bénéficiaires <strong>âgées</strong> vivant A <strong>domicile</strong>, au congé d'une<br />

unité de réadaptation et trois mois plus tard.<br />

MÉTHODOLOG I E<br />

ÉCHANTILLON<br />

La sélection <strong>des</strong> candidats s'est basée sur cinq critères,<br />

soit (1) être âgé de 55 ans et plus; (2) avoir une<br />

déficience physique; (3) s'être procuré <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> aux soins personnels durant le séjour<br />

hospitalier; (4) avoir réintégré un <strong>domicile</strong> privé; (5)<br />

avoir reçu <strong>des</strong> services d'ergothérapie au Centre<br />

hospitalier Côte-<strong>des</strong>-Neiges. Dix hommes et dix femmes,<br />

d'âge moyen de 72 ans (58 A 87 ans) ont pris <strong>par</strong>t A<br />

l'étude. L'accident cérébro-vasculaire était le principal<br />

diagnostic posé pour treize c<strong>les</strong> sujets. Les autres sujets<br />

présentaient <strong>les</strong> diagnostics suivants: prothèse de<br />

hanche (n=2), arthrite rhumatoïde (n=1), démence<br />

(n=1), maladie de <strong>par</strong>kinson (n=1), obésité (n=1) et<br />

perte d'autonomie (n=1). Tous <strong>les</strong> sujets identifiaient<br />

en moyenne 2,8 autres problèmes de santé.<br />

INSTRUMENT DE MESURE<br />

Deux questionnaires ont été développés afin de<br />

répondre au but de cette étude. Le premier questionnaire<br />

s'adressait aux sujets A l'occasion d'une première<br />

entrevue. Il était divisé en trois <strong>par</strong>ties. La première<br />

permettait de recueillir <strong>des</strong> renseignements généraux,<br />

<strong>par</strong> exemple <strong>des</strong> données socio-démographiques, le<br />

diagnostic, la présence d'aphasie, <strong>les</strong> autres problèmes<br />

de santé et la situation de cohabitation. Ces informations<br />

visaient A établir un profil général de chaque sujet<br />

et A connaître <strong>les</strong> éléments contextuels <strong>les</strong> plus<br />

importants. La deuxième <strong>par</strong>tie fournissait <strong>des</strong> informations<br />

sur l'utilisation A <strong>domicile</strong> <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

reliées aux soins personnels. Cinq activités ont<br />

264 * DECEMBRE 1994<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

été retenties: l'alimentation, <strong>les</strong> soins de l'ap<strong>par</strong>ence,. la<br />

toilette personnelle; le transfert au bain/douche et la<br />

toilette. Pour chacune de cel<strong>les</strong>-ci, <strong>les</strong> évaluateurs<br />

demandaient aux sujets d'identifier quelle(s) aicies(s)<br />

technique(s) étaient présentement utilisées. De plus, il<br />

y avait quatre questions visant A préciser, d'une <strong>par</strong>t, le<br />

degré d'importance accordé A l'indépendance et, d'autre<br />

<strong>par</strong>t, la perception du sujet quant au support de son<br />

entourage en ce sens. La troisième <strong>par</strong>tie du questionnaire<br />

comportait une mesure d'indépendance<br />

fonctionnelle [MIR développée <strong>par</strong> Granger, Hamilton,<br />

Keith, Zielezny et Sherwin (1986) et traduite A Montréal<br />

<strong>par</strong> Audet et Boulanger (1990). Neuf <strong>des</strong> 18 rubriques<br />

qui composent cette mesure ont été conservées, soient<br />

cel<strong>les</strong> se rapportant aux activités retenues.<br />

Le deuxième questionnaire, utilisé lors de la<br />

deuxième entrevue, était identique au précédent, sauf<br />

en ce qui concerne l'ajout d'une qUatrième <strong>par</strong>tie<br />

portant sur l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong><br />

sujets. Les trois questions ouvertes se retrouvent au<br />

tableau 2. La quatrième question, de type fermé,<br />

permettait d'identifier le degré de satisfaction (<strong>par</strong> une<br />

échelle de 1 A 5) pour cinq caractéristiques de l'aide<br />

technique, soient l'efficacité, la sécurité, l'entretien, le<br />

prix et l'appréciation globale.<br />

COLLECTE DES DONNÉES<br />

Un Guide <strong>des</strong> rencontres a été développé, afin de<br />

standardiser la procédure de collecte <strong>des</strong> données.<br />

Pour évaluer la fiabilité inter-évaluateurs et la formulation<br />

<strong>des</strong> questions, un pré-test s'est déroulé auprès de<br />

deux bénéficiaires. La concordance entre <strong>les</strong> deux<br />

évaluateurs a été obtenue suite A quelques précisions<br />

apportées au Guide <strong>des</strong> rencontres. Suite A cette étape<br />

pré<strong>par</strong>atoire, le déroulement de la collecte <strong>des</strong> données<br />

s'est amorcé. Les <strong>par</strong>ticipants A l'étude ont été visités A<br />

leur <strong>domicile</strong>, dans <strong>les</strong> dix jours suivants leur congé de<br />

l'hôpital, puis trois mois plus tard, <strong>par</strong> l'une ou l'autre<br />

<strong>des</strong> deUx ergothérapeutes assistantes de recherche.<br />

Cet intervalle entre <strong>les</strong> cieux entrevues permettait aux<br />

sujets de développer <strong>des</strong> habitu<strong>des</strong> personnel<strong>les</strong> quant<br />

A l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

L'analyse <strong>des</strong> résultats a été basée sur <strong>des</strong> statistiques<br />

<strong>des</strong>criptives, tel<strong>les</strong> que la moyenne, le pourcentage et<br />

l'écart-type.<br />

RÉSULTATS<br />

Au total, pour l'ensemble <strong>des</strong> 20 <strong>par</strong>ticipants A l'étude,<br />

100 ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> étaient dénombrées au moment<br />

du congé alors que 107 l'étaient trois mois après. Cette<br />

différence provient de l'addition de 22 nouvel<strong>les</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> et de l'abandon de 15 autres. Les<br />

commentaires recueillis auprès <strong>des</strong> sujets avaient révélé<br />

que certaines ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> prescrites et obtenues<br />

n'étaient pas utilisées lors de la première entrevue car<br />

el<strong>les</strong> n'étaient pas encore installées. Il s'agissait, <strong>par</strong>


Tableau 3<br />

Com<strong>par</strong>aison du nombre d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> utilisées<br />

lors de la première et de la deuxième entrevue (n=20)<br />

Ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> 1 ere 2e Ajoutées Enlevées<br />

entrevue entrevue in b) iribt<br />

iribt tribt<br />

Alimentation<br />

Ustensile spécial 3 3 0<br />

Napperon antidérapant 2 1 0 1<br />

Assiette à rebord 2 1 0 1<br />

Planche beurrer pain 2 2 0 0<br />

Soins de l'ap<strong>par</strong>ence<br />

Brosse à dentiers succions 4 4 0 0<br />

Rasoir 6 6 1 1<br />

Toilette personnelle<br />

Douche-téléphone 9 1 4 6 1<br />

Brosse à long manche 6 8 4 2<br />

Mitaine de bain 2 4 2 0<br />

Lavette à orteils 2 1 0 1<br />

Autres 1 2 0 0<br />

Transfert bain/douche<br />

Barre d'appui 1 4 1 5 1 0<br />

Tapis antidérapant 1 3 14 1 0<br />

Siège aide-patient 2 2 1 1<br />

Siège de douche 4 6 2 0<br />

Planche de bain 4 4 1 1<br />

Autres 3 3 1 1<br />

Transfert toilette<br />

Barre d'appui 7 4 0 3<br />

Barres bilatéra<strong>les</strong> 4 4 1 1<br />

Siège surélevé 6 7 1 0<br />

Chaise d'aisance 4 3 0 1<br />

Totaux 100 107 22 15<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

exemple, de douches-téléphones, qui demandent au<br />

préalable <strong>des</strong> travaux mineurs de menuiserie. Une<br />

com<strong>par</strong>aison <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> utilisées lors de la<br />

première et de la deuxième entrevue est présentée au<br />

tableau 3. Ce tableau illustre également la ré<strong>par</strong>tition<br />

<strong>des</strong> modifications en ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> survenues pendant<br />

cette période. Les sujets utilisaient en moyenne<br />

5,0 (S=2,0) ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> à la première entrevue et<br />

5,3 (S=2,0) ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> lors de la deuxième<br />

entrevue. La majorité <strong>des</strong> sujets, soit 16/20, avaient<br />

modifié sensiblement l'éventail de leurs ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Les résultats illustrant l'utilisation à <strong>domicile</strong> <strong>des</strong><br />

ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> sont présentés<br />

au tableau 4. L'activité de transfert au bain/douche est<br />

la catégorie d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> la fréquemment<br />

concernée avec 44 ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, comptant pour<br />

41,1% du nombre total. Tous <strong>les</strong> sujets de l'étude<br />

avaient recours <strong>des</strong> ap<strong>par</strong>eils de cette catégorie. A<br />

l'opposé, <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> pour l'alimentation<br />

représentent un faible pourcentage de l'ensemble<br />

(6,5%) et s'adressent à peu de sujets (n=4).<br />

L'importance accordée à l'autonomie dans <strong>les</strong><br />

activités de yie quotidienne était évaluée en moyenne<br />

4,5 (échelle de 1 à 5) lors <strong>des</strong> deux entrevues. Par<br />

ailleurs la perception <strong>des</strong> sujets relativement au support<br />

de l'entourage a été évalué légèrement à la baisse<br />

durant cette période, passant de 4,25 (1ère entrevue)<br />

à 3,75 (2ième entrevue). Les résultats concernant<br />

l'autonomie pour l'alimentation, <strong>les</strong> soins de l'ap<strong>par</strong>ence,<br />

la toilette personnelle, l'habillage et <strong>les</strong> transferts<br />

étaient demeurés élevés, mais stab<strong>les</strong> lors <strong>des</strong> deux<br />

entrevues. Les résultats de la MIF, rapportés sous forme<br />

de pourcentages moyens, équivalaient à 87,50/0 (S=12,4)<br />

et à 86,30/0 (S=12,4). une exception près, <strong>les</strong> usagers<br />

d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> pour le transfert à la toilette avaient<br />

acquis une indépendance complète avec ces ai<strong>des</strong>. Par<br />

contre le transfert au bain/douche demeurait une<br />

activité pour laquelle sept sujets nécessitaient de<br />

l'assistance, malgré le recours à <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

Pour obtenir un indice de la satisfaction envers<br />

chacune <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>, <strong>les</strong> individus se sont<br />

prononcés (utilisant une échelle de 1 à 5) sur cinq de<br />

ses caractéristiques. Ils ont exprimé un degré élevé de<br />

satisfaction sur ces échel<strong>les</strong>. Les scores s'étaient<br />

maintenus à 4 (assez satisfait) et à 5 (très satisfait) pour<br />

plus de 75% <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> et pour quatre <strong>des</strong><br />

caractéristiques évaluées. Plusieurs <strong>par</strong>ticipants ne<br />

s'étaient pas prononcés sur le prix et cette question a<br />

souvent été laissée sans réponse. Les thèmes de<br />

satisfaction qui ont émergé en réponse aux questions<br />

ouvertes gravitaient aussi autour <strong>des</strong> caractéristiques<br />

d'efficacité, de sécurité et de facilité d'utilisation de<br />

l'aide technique. Les ap<strong>par</strong>eils <strong>les</strong> plus appréciés<br />

ap<strong>par</strong>tenaient à la catégorie du transfert au bain/<br />

douche. Les sujets disaient que ces ai<strong>des</strong> facilitent le<br />

DECEMBER 1994 265


Tableau 4<br />

Utilisation <strong>domicile</strong> <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> lors de la deuxième entrevue<br />

Catégories d'activités Sujets Ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

n (%) n (%)<br />

Alimentation<br />

Soins de l'ap<strong>par</strong>ence<br />

Toilette personnelle.<br />

Transfert bain/douche<br />

Transfert toilette<br />

4 (20) 7(6,5)<br />

10 (50) 10 (9,3)<br />

18 (90) 28 (26,1)<br />

20 (100) 44 (41,1)<br />

10 (50) .21 (19,6)<br />

travail de l'aidant et requièrent un minimum<br />

d'apprentissage. De plus, el<strong>les</strong> plaisaient <strong>par</strong>ce qu'étant<br />

installées en permanence, el<strong>les</strong> sont toujours disponib<strong>les</strong><br />

et nécessitent peu d'entretien.<br />

Il n'y avait pas d'association entre <strong>les</strong> résultats<br />

obtenus et <strong>les</strong> variab<strong>les</strong> d'âge, de sexe, la situation de<br />

cohabitation, l'aphasie et la présence d'autres problèmes<br />

de santé.<br />

DISCUSSION<br />

Malgré <strong>des</strong> limitations affectant plusieurs activités<br />

humaines courantes, <strong>les</strong> pensonnes <strong>âgées</strong> de cette<br />

étude pouvaient demeurer <strong>domicile</strong>. Les ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

faisaient <strong>par</strong>tie <strong>des</strong> moyens mis en oeuvre afin<br />

de faciliter le maintien dans leur milieu de vie habituel.<br />

En effet, toute une panoplie d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> aux<br />

soins personnels a été relevée lors <strong>des</strong> entrevues<br />

<strong>domicile</strong>, trois mois après le congé du Centre hospitalier<br />

Côte-<strong>des</strong>-Neiges. La diversité <strong>des</strong> commentaires<br />

recueillis auprès <strong>des</strong> sujets suggérait, <strong>par</strong> ailleurs, que<br />

ces ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> n'avaient pas toutes la même<br />

valeur leurs yeux. A chaque aide technique pouvaient<br />

être associés certains inconvénients, que<br />

contre-balançaient <strong>des</strong> avantages, selon un équilibre<br />

qui variait d'un individu l'autre. L'intégration <strong>des</strong><br />

ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> semble être conditionnée <strong>par</strong> <strong>des</strong><br />

éléments de la personnalité, comme le suggéraient <strong>les</strong><br />

quelques écrits recensés portant sur <strong>les</strong> attitu<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />

utilisateurs <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> (Brooks, 1990; Eblen,<br />

1992; Mindren et al., 1992).<br />

Afin de bien comprendre le point de vue <strong>des</strong><br />

<strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>, l'évaluation et l'attribution <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> ne peuvent se faire de façon machinale et<br />

impersonnelle. Le respect <strong>des</strong> contextes de vie dans<br />

<strong>les</strong>quels se déroulent <strong>les</strong> activités quotidiennes et où<br />

s'exercent <strong>les</strong> influences s'inscrit dans le cadre du<br />

modèle de rendement occupationnel (Reecl &<br />

266 DECEMBRE 1994<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

Sanderson, 1992). Dans cette étude, une attention<br />

<strong>par</strong>ticulière a été portée au respect du contexte de<br />

chaque <strong>par</strong>ticipant. Ainsi, la cueillette <strong>des</strong> données<br />

s'est effectuée au <strong>domicile</strong> de chacun <strong>des</strong> sujets<br />

favorisant <strong>des</strong> échanges sincères, souvent teintés<br />

d'émotions, et enrichissants pour <strong>les</strong> deux interlocuteurs.<br />

L'intérêt manifesté <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>par</strong>ticipants relativement<br />

cette étude confirme que <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> sont<br />

motivées exprimer leurs points de vue sur <strong>les</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> <strong>les</strong> concernant. Les modifications apportées<br />

<strong>par</strong> presque tous <strong>les</strong> sujets, quant â l'éventail <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> utilisées traduisent de l'initiative et du<br />

dynamisme. Ils peuvent aussi s'expliquer <strong>par</strong> la période<br />

d'ajustement faisant immédiatement suite au retour<br />

<strong>domicile</strong>. A cet égard, un suivi à. plus long terme<br />

permettrait de mieux évaluer <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> dans<br />

le temps. La méthodologie employée devra refléter<br />

l'importance accordée la perception <strong>des</strong> utilisateurs.<br />

Dans une étude ultérieure, il serait intéressant, <strong>par</strong><br />

exemple, de distinguer <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> primaires,<br />

rattachées aux activités jugées prioritaires <strong>par</strong> la<br />

<strong>personnes</strong> âgée, <strong>des</strong> autres ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> plus<br />

accessoires. L'évaluation de ces ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

primaires rendrait plus fidèlement compte du succès<br />

ou de l'échec de leur utilisation que <strong>des</strong> résultats très<br />

globaux.<br />

Quantifier l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> s'avère<br />

nécessaire, pour documenter leur utilité et pour justifier<br />

leur attribution. La procédure employée pour la collecte<br />

<strong>des</strong> données a permis de com<strong>par</strong>er <strong>les</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

utilisées dans <strong>les</strong> jours suivant immédiatement<br />

le congé de l'hôpital avec cel<strong>les</strong> utilisées trois mois<br />

après. Le pourcentage élevé d'utilisation obtenu<br />

concorde avec ceux relevés dans la littérature et<br />

confirme l'importance de l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

<strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>. Les résultats de cette<br />

étude permettent aussi de constater que <strong>les</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> <strong>des</strong> catégories alimentation et soins de<br />

l'ap<strong>par</strong>ence n'interviennent qu'auprès d'un faible<br />

pourcentage de <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>. Pourtant, <strong>les</strong><br />

déficiences présentées <strong>par</strong> <strong>les</strong> sujets pouvaient<br />

provoquer <strong>des</strong> incapacités pour ces activités. D'autres<br />

solutions semblent avoir été privilégiées <strong>par</strong> <strong>les</strong> sujets<br />

de cette étude, telle que la préférence pour de l'assistance<br />

humaine. Par ailleurs, <strong>les</strong> résultats ont établi et confirmé<br />

la prépondérance <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> servant aux<br />

transferts pour le groupe <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> '<strong>âgées</strong>.<br />

Mais, malgré leur importance, le nombre d'ap<strong>par</strong>eils<br />

et le pourcentage d'utilisation ne sont pas<br />

nécessairement <strong>les</strong> meilleurs indicateurs de la satisfaction<br />

<strong>des</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong> envers leurs ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

En effet, reconnaître qu'une aide technique est<br />

utilisée ne suffit pas faire comprendre et connaître<br />

le point de vue <strong>des</strong> utilisateurs. L'appréciation de leur<br />

satisfaction, en tant que mesure <strong>des</strong> résultats, permettrait<br />

de mieux documenter <strong>les</strong> variations de l'utilisation


dans le temps, d'améliorer la qualité <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

et de justifier <strong>les</strong> argents investis <strong>par</strong> <strong>les</strong><br />

organismes payeurs.<br />

Dans le contexte de l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>,<br />

le niveau d'utilisation et le degré de satisfaction<br />

ap<strong>par</strong>aissent comme <strong>des</strong> concepts complémentaires,<br />

mais distincts. Jusqu'à présent, l'absence de définitions<br />

claires s'est traduite <strong>par</strong> un chevauchement <strong>des</strong> deux<br />

concepts. Les résultats obtenus évoquent une satisfaction<br />

générale <strong>par</strong>mi le utilisateurs <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>,<br />

ce qui concorde avec <strong>les</strong> quelques autres<br />

étu<strong>des</strong> recensées sur ce sujet (Bynum & Rogers, 1987;<br />

Finlayson & Havixbeck, 1992). Cependant, la sensibilité<br />

<strong>des</strong> échel<strong>les</strong> utilisées peut être mise en doute. Il est<br />

plausible que ces échel<strong>les</strong> n'étaient pas suffisamment<br />

sensib<strong>les</strong> pour discriminer <strong>les</strong> sujets entre eux. Ceci<br />

expliquerait <strong>les</strong> réponses uniformément favorab<strong>les</strong> qui<br />

ont été relevées. Le besoin d'instruments qui mesurent<br />

efficacement la satisfaction <strong>des</strong> utilisateurs <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong> se dégage de l'expérience de cette étude.<br />

CONCLUSION<br />

Les résultats de cette étude pilote confirment le besoin<br />

de poursuivre <strong>des</strong> travaux sur l'évaluation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />

<strong>techniques</strong>. Ils permettent aux ergothérapeutes<br />

d'améliorer graduellement la qualité de leurs interventions<br />

en prescrivant <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> plus<br />

appropriées aux besoins <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>. Un<br />

objectif â moyen terme consiste â évaluer plus en<br />

profondeur le point de vue <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> <strong>âgées</strong>. Les<br />

recherches dans le domaine <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong><br />

doivent s'appuyer sur <strong>des</strong> cadres théoriques centrées<br />

sur la personne, afin de mieux expliquer et de prédire<br />

l'utilisation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>. Actuellement, la<br />

perception de l'intervenant risque de se substituer<br />

celle de l'usager. Cette situation peut provoquer de<br />

l'iniquité, <strong>par</strong>ce que chacun possède une vision<br />

différente <strong>des</strong> besoins â satisfaire, qui se dégage de ses<br />

valeurs, de son expérience et <strong>des</strong> ressources dont il<br />

dispose (Eblen, 1992). Le besoin de développer un<br />

instrument de mesure de la satisfaction <strong>des</strong> <strong>personnes</strong><br />

<strong>âgées</strong> envers leurs ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong> se dégage, dans le<br />

contexte <strong>des</strong> résultats de cette étude et dans l'état <strong>des</strong><br />

connaissances sur le sujet. Il devrait refléter <strong>les</strong><br />

différentes composantes qui agissent sur le rendement<br />

occupationnel tout en se montrant sensible aux variations<br />

individuel<strong>les</strong>. Cet instrument permettrait de<br />

documenter <strong>les</strong> gestes posés et d'offrir plus d'équité<br />

dans la prestation <strong>des</strong> services d'ai<strong>des</strong> <strong>techniques</strong>.<br />

REMERCIEMENTS<br />

Les auteurs désirent remercier la Fondation du Centre<br />

hospitalier Côte-<strong>des</strong>-Neiges pour son appui financier<br />

lors de la réalisation de l'étude pilote. Nous remercions<br />

également Bertrand Bélair, Orféo Pisanu, Francine<br />

Giroux, Marie-France Jobin, Martine Lévesque et Claude<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5<br />

Vincent pour leur aimable collaboration la réalisation<br />

de cette étude.<br />

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268 DECEMBRE 1994<br />

CJOT VOLUME 61 NO 5

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