LE CAMELEON - Atscaf

m’en parut vingt, une carte apparut enfin sur l’écran. Le signal sonore disparut presque
aussitôt. Théo s’était tût.
Mais cette fois, un point rouge clignotait entre Meymac et le Mont Bessou. Si le
détecteur de Mathis disait vrai, mon robot prenait le frais en Haute-Corrèze !
Pas un instant à perdre. Maintenant que je savais que Sipierski n’était pour rien dans
cette affaire, il ne me restait plus qu’à filer. La course poursuite commençait.
- Bonne chance ! me lança-t-il alors que je dévalais les derniers mètres vers le
parking.
Pendant que je roulais vers Meymac, le détecteur se mit deux fois en route. Théo
progressait au dessus du plateau de Millevaches en direction du nord.
La seule solution pour le retrouver était d’anticiper son déplacement. Je bifurquai
vers le nord. Nos chemins allaient se croiser quelques kilomètres plus loin.
Malheureusement, parfois, même la meilleure des technologies nous abandonne au
plus mauvais moment. Chez PILAUTO, ils allaient m’entendre ! Une panne de
carburant dans une voiture sans carburant, voilà qui mériterait quelques lignes dans le
journal du week-end ! Ils avaient tout bonnement oublié de recharger la pile de la
voiture ! Mais le résultat était sans appel : plus aucun voyant allumé, impossible
d’avancer, impossible de reculer. Un vrai pachyderme endormi.
Je descendis de ce concentré de technologie sans utilité et poursuivis ma route avec
mes deux seules jambes. A la cadence d’un piéton, je n’étais pas prêt de retrouver
Théo. J’espérais quand même qu’il passerait quelques véhicules, mais dix minutes
s’écoulèrent sans que je ne voie autre chose qu’une buse faire la ronde au dessus de
ma tête.
Enfin, une voiture approcha. Je tendis le pouce. Elle me dépassa sans esquisser le
moindre ralentissement. Cinq minutes passèrent encore. Je progressais laborieusement.
Il devait me rester trois kilomètres à parcourir quand le klaxon d’un véhicule me fit
sursauter. Encore une voiture à piles, je ne l’avais pas entendu approcher. Une bonne
âme aurait donc pitié de moi ? Le véhicule stoppa, vitres baissées.
- Ces voitures bourrées d’électronique, elles vous lâchent toujours au plus mauvais
moment, n’est-ce-pas ?
Sipierski !
Je parcourais la Corrèze depuis le matin, je tournais et retournais sur les routes les
plus bucoliques du département depuis des heures et il fallait que ce soit lui qui me
ramasse sur le bord du chemin !
- Vous montez ? demanda-t-il.
Je ne pouvais pas faire la fine bouche. Le prochain véhicule qui daignerait s’arrêter
ne passerait peut-être pas avant demain. Bah ! Au diable les scrupules ! Le plus
important était de me rapprocher de Théo.
Je grimpai au côté de Sipierski et fixai mon détecteur de droïdes. Il n’avait pas
donné signe de vie depuis une bonne heure.
- Je vais aux ruines des Cars, continua-t-il. Votre robot attendra bien un peu plus. Je
vous conduirai ensuite au prochain village. Vous ne pouvez pas refuser ça à un vieux
collègue !
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