La mouche jaune des chaumes ou chlorops
La mouche jaune des chaumes ou chlorops
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<strong>La</strong> <strong>m<strong>ou</strong>che</strong> <strong>jaune</strong> <strong>des</strong> <strong>chaumes</strong> <strong>ou</strong> <strong>chlorops</strong><br />
(Importance - Dégât - Biologie - Lutte)<br />
L’importance de la <strong>m<strong>ou</strong>che</strong> <strong>jaune</strong> <strong>des</strong> <strong>chaumes</strong> <strong>ou</strong> <strong>chlorops</strong> est très régionale et varie<br />
d’une année à l’autre. L’insecte s’attaque au blé, à l’orge, mais on le tr<strong>ou</strong>ve aussi sur<br />
seigle, chiendent et d’autres graminées. Cela explique sa présence sur <strong>des</strong> céréales de<br />
printemps dans <strong>des</strong> régions de montagne, même là où il n’y avait jamais eu de cultures<br />
auparavant. Ainsi on rencontre le <strong>chlorops</strong> pratiquement dans t<strong>ou</strong>tes les régions. En<br />
plaine il s’attaque de préférence aux semis précoces d’orge d’automne, ce qui est sans<br />
importance p<strong>ou</strong>r le rendement. Les régions à risque, donc à surveiller, se situent en<br />
général entre 750 et 950 m d’altitude. <strong>La</strong> culture la plus attaquée est sans d<strong>ou</strong>te le blé<br />
de printemps.<br />
L’apparition du <strong>chlorops</strong> est plus forte durant les années avec <strong>des</strong> semis de printemps tardifs (lié aux<br />
conditions météorologiques) ainsi que les années qui suivent une telle année d’attaque.<br />
Dégât: céréales de printemps: Aux mois de juin/juillet, l’épi reste dans la gaine <strong>ou</strong> s’en dégage avec<br />
peine. Depuis la base de l’épi jusqu’au dernier noeud, il y a une galerie habitée par une larve blanchâtre<br />
d’environ 6 mm <strong>ou</strong> par une pupe brunâtre de 4 mm. L’épi est s<strong>ou</strong>vent plus c<strong>ou</strong>rt et les grains sont de<br />
mauvaise qualité. Les attaques du printemps sont fréquentes sur blé de printemps et beauc<strong>ou</strong>p moins<br />
sur orge de printemps; Dès lors les dégâts ne se font pratiquement que sur blé de printemps. Les semis<br />
tardifs sont plus s<strong>ou</strong>mis aux attaques du <strong>chlorops</strong>, parce que le vol principal du ravageur coïncide avec<br />
le stade sensible de la céréale (redressement). Les pertes de rendement, sur les semis tardifs de blé de<br />
printemps, peuvent atteindre jusqu’à 30 % environ, dans <strong>des</strong> régions t<strong>ou</strong>chées par ce ravageur.<br />
Céréales d’automne: L’attaque sur <strong>des</strong> jeunes tiges entraîne un épaississement de la base de la tige<br />
(forme de cigare <strong>ou</strong> poireau) et la mort de la feuille primaire. Ces attaques restent sans importance, vu<br />
le grand nombre de talles disponibles p<strong>ou</strong>r assurer le rendement.<br />
Biologie: Le <strong>chlorops</strong> (en latin: <strong>chlorops</strong> pumilionis) a deux cycles par an dans nos<br />
régions. L’éclosion de la génération d’été a lieu en mai/juin. A ce moment, le blé de<br />
printemps se tr<strong>ou</strong>ve au stade “montaison”. Le <strong>m<strong>ou</strong>che</strong>ron, de c<strong>ou</strong>leur <strong>jaune</strong>, de 4 mm<br />
de longueur est facile à distinguer d’autres insectes, à cause de ses 5 ban<strong>des</strong><br />
longitudinales sur le thorax. Une femelle peut pondre jusqu’à 150 oeufs,<br />
généralement un oeuf par plante. L’oeuf blanc et allongé est bien visible et, lors d’un<br />
comptage, facile à repérer. Si le taux d’attaque se situe en <strong>des</strong>sus de 20 %, il n’est<br />
pas rare de tr<strong>ou</strong>ver <strong>des</strong> plantes avec plusieurs oeufs.<br />
Les <strong>m<strong>ou</strong>che</strong>s de la deuxième génération éclosent en août, pondent en<br />
septembre/octobre sur le chiendent <strong>ou</strong> sur d’autres graminées, les rep<strong>ou</strong>sses <strong>ou</strong><br />
encore les semis précoces. Les larves hivernent au coeur de ces plantes et se<br />
nymphosent au printemps. Les oeufs et les larves du <strong>chlorops</strong> ont beauc<strong>ou</strong>p de<br />
parasites naturels.<br />
Lutte: lutte indirecte: Eviter que la plante se tr<strong>ou</strong>ve dans le stade sensible, c’est-àdire<br />
entre redressement et 3 noeuds lors du vol principal. Effectuer un semis précoce<br />
de céréales de printemps; en revanche, semis pas trop précoce p<strong>ou</strong>r les céréales<br />
d’automne (après le 20 septembre). Eviter les arrêts de croissance causés par<br />
<strong>des</strong> herbici<strong>des</strong> et/<strong>ou</strong> <strong>des</strong> régulateurs de<br />
croissance.<br />
lutte directe: Observer le vol à l’aide d’un<br />
piège <strong>jaune</strong> à glu. Dès le vol principal,<br />
entre fin mai et mi-juin, déterminer le<br />
p<strong>ou</strong>rcentage <strong>des</strong> plantes avec au moins<br />
un oeuf. Le seuil d’intervention est atteint<br />
si 20% <strong>des</strong> plantes ont au moins un œuf<br />
(contexte non extenso). Les oeufs blancs<br />
de 1 mm se tr<strong>ou</strong>vent, p<strong>ou</strong>r la plus grande<br />
partie, à la face supérieure de la feuille. Le<br />
seuil d’intervention est à interpréter avec<br />
beauc<strong>ou</strong>p de prudence, car il dépend de<br />
la région, du stade de développement de
la culture et <strong>des</strong> conditions météorologiques. Le seuil peut être dépassé en quelques j<strong>ou</strong>rs seulement,<br />
surt<strong>ou</strong>t s’il fait chaud, ce qui demande <strong>des</strong> observations régulières. 10 à 14 j<strong>ou</strong>rs après la ponte,<br />
l’éclosion a lieu et la larve pénètre dans la tige où elle ne peut plus être atteinte par l’insecticide. Les<br />
traitements après l’éclosion n’ont donc plus d’effet. Un insecticide de contact (un pyréthrinoïde<br />
homologué) a une durée d’efficacité d’environ 3 à 4 semaines et permet de protéger efficacement la<br />
culture lors d’une attaque repérée et quand il est appliqué au bon moment (une à deux semaines après<br />
le début de la ponte.<br />
Il est important de se baser sur <strong>des</strong> recommandations régionales <strong>des</strong> offices phytosanitaires concernant<br />
la nécessité d’un traitement <strong>chlorops</strong>.<br />
Neuchâtel (blé de printemps): A Neuchâtel, seule la région d’Enges et partiellement de Lignières, est<br />
une zone à risque de dégât. En 1986 et 1987, <strong>des</strong> essais précis ont démontré que <strong>des</strong> attaques de 50<br />
% n’ont pas influencé le rendement sur blé de printemps dans cette région la plus exposée au <strong>chlorops</strong>.<br />
En 1989 <strong>des</strong> chutes de rendement ont été constatées dans certaines parcelles. En 1990, le taux<br />
d’attaque, dans les parcelles les plus t<strong>ou</strong>chées, allait jusqu’à 95% et un traitement bien placé a pu éviter<br />
une chute de rendement d’environ 10 dt/ha.<br />
En 2007, les surfaces de blé de printemps sont très rares et les quelques parcelles sont généralement<br />
bien attaquées et devraient être traitées (autorisation nécessaire en PER, ainsi qu’un témoin.).<br />
Quelques observations du passé: Essais à Enges/NE (920 m altitude):<br />
1986: Le vol a eu lieu entre le 12 juin (stade 1er noeud) et le 25 juin (dernière feuille pleinement<br />
dégagée), donc tardif. Durant cette période 1500 <strong>m<strong>ou</strong>che</strong>s ont été tr<strong>ou</strong>vées sur le piège <strong>jaune</strong> à glu.<br />
L’attaque finale a été de 36 %. Rendement en kg/ha: traité: 4610; non traité: 4540. <strong>La</strong> différence est non<br />
significative. 1986 et 1986, <strong>des</strong> années avec faibles attaques.<br />
1990: Le vol a eu lieu durant quatre semaines. il a débuté le 17 mai (stade redressement). Pendant ces<br />
quatre semaines, plus que 4000 <strong>chlorops</strong> ont été tr<strong>ou</strong>vé sur le piège <strong>jaune</strong> à glu. L’éclosion a été un peu<br />
retardé à cause du sec. L’attaque finale dans un champ d’essai allait jusqu’à 95 %. Rendement net en<br />
kg/ha: traité: 5542; non traité: 4805.<br />
Un extrait du bulletin phytosanitaire du 7 mai 2007:<br />
Quelques résultats d’expérimentation du passé: En 1986 et 1987, <strong>des</strong> essais précis ont démontré que<br />
<strong>des</strong> attaques de 50 % n’ont pas influencé le rendement sur blé de printemps dans cette région très<br />
exposée au <strong>chlorops</strong>. En 1989 <strong>des</strong> chutes de rendement ont été constatées dans certaines parcelles.<br />
En 1990, le taux d’attaque, dans les parcelles les plus t<strong>ou</strong>chées, allait jusqu’à 95 % et un traitement bien<br />
placé a pu éviter une chute de rendement d’environ 10 dt/ha.<br />
En 2007, les surfaces de blé de printemps sont très rares, cependant les quelques parcelles observées<br />
sont fortement attaquées. En comparant nos observations avec <strong>des</strong> résultats d’essais de 1990, n<strong>ou</strong>s<br />
arrivons s<strong>ou</strong>vent au seuil <strong>ou</strong> une sortie du système extenso se justifie. Les parcelles de blé de<br />
printemps fortement attaquées devraient être traitées dans les t<strong>ou</strong>s prochains j<strong>ou</strong>rs (après observation<br />
et comptage).<br />
Contrôlez la présence d'oeufs sur 10 x 5 tiges successives p<strong>ou</strong>r déterminer le p<strong>ou</strong>rcentage de plantes<br />
attaquées. Le seuil d'intervention en non extenso est de 20 % et environ entre 50 et 60 % en extenso.<br />
Les insectici<strong>des</strong> homologués sont dans la fiche technique Agridea 2.63. En PER, une autorisation est<br />
nécessaire p<strong>ou</strong>r une telle intervention, ainsi qu’un témoin<br />
Diapositives disponibles:<br />
1a Chlorops sur piège <strong>jaune</strong> à glu (de loin)<br />
1b dito (de près)<br />
1c dito (de très près)<br />
2 M<strong>ou</strong>che <strong>jaune</strong> <strong>des</strong> <strong>chaumes</strong> <strong>ou</strong> <strong>chlorops</strong> sur feuille de blé de<br />
printemps<br />
3 Feuille avec oeuf (position type de la ponte)<br />
4a Attaque insignifiante sur orge d’automne (cigare <strong>ou</strong> poireau)<br />
4b dito, plantes <strong>ou</strong>vertes au coûteau (à gauche parasitée; à droite<br />
saine)<br />
4c dito, tige avec pupe<br />
4d pupe seule<br />
Michel Horner<br />
Office phytosanitaire de Neuchâtel<br />
5a Attaque de <strong>chlorops</strong> sur blé de printemps (stade aut<strong>ou</strong>r de la<br />
floraison)<br />
5b dito, quelques tiges (à gauche saines; à droite attaquées)<br />
5c dito, une seule tige attaquée<br />
6a Un petit témoin non traité peut rendre service, aussi p<strong>ou</strong>r le<br />
<strong>chlorops</strong> ...<br />
6b Blé de printemps traités (95% <strong>des</strong> plantes avec ponte)<br />
6c Blé de printemps non traités (95% <strong>des</strong> plantes avec ponte)<br />
en t<strong>ou</strong>t 15 diapositives<br />
Graphiques: voir ci-joint, à choix