Cours3_La fermentation
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ENSMIC –ALIMENTATION HUMAINE – Condensé de cours – Annick Le Blanc 2007-2008<br />
<strong>La</strong> détente peut se faire sur un « tour » ou dans un meuble « parisien » et plus<br />
généralement dans une armoire spéciale (ou chambre, dite « à balancelles ») où température et<br />
humidité relative sont mieux maîtrisées.<br />
3.3. L’apprêt (phase de rétention gazeuse)<br />
On désigne sous le nom d’apprêt, la deuxième grande phase de <strong>fermentation</strong> de la pâte.<br />
L’apprêt débute de la fin du façonnage au début de la cuisson. Il est capital pour le<br />
volume du pain. Il permet l’optimisation du développement du pâton avant la mise au four.<br />
Au cours de l’apprêt, le volume du pâton augmente sous l’action de la levure (utilisation du<br />
maltose) et grâce au réseau gluténique de la pâte qui s’étire et retient les gaz produits, formant<br />
des poches de gaz dont les dimensions varient selon les méthodes.. <strong>La</strong> pâte commence à prendre<br />
une structure alvéolée. Cette évolution du pâton est aussi dépendante de l’hygrométrie (provoque<br />
le collant ou suintement des pâtons ou inversement leur croûtage) et de la température de l’air<br />
ambiant (provoque une <strong>fermentation</strong> trop rapide ou prématurée ou inversement freine la<br />
<strong>fermentation</strong> et retarde la maturation de la pâte) ; l’apprêt est optimal à une température de la<br />
pâte de 24°C.<br />
<strong>La</strong> durée de l’apprêt est elle aussi conditionnée par la méthode de travail choisie :<br />
en pétrissage à vitesse lente (PVL), l’apprêt dure de 1h30 à 2 heures.<br />
en pétrissage amélioré (PA), l’apprêt dure environ 2 heures.<br />
en pétrissage intensifié (PI), la durée de l’apprêt est de 3heures environ.<br />
L’apprêt peut être mené à température ambiante (on recouvre les pâtons d’une toile ou<br />
d’un plastique ou d’un tissu feutré) ou dans des armoires spéciales appelées « parisiens » ou dans<br />
une chambre de <strong>fermentation</strong> (grilles ou chariots)<br />
L’apprêt peut être mené sur différents supports :<br />
- en bannetons (paniers d’osier de formes variés habillés de toile de lin)<br />
Après le façonnage (tournage), le pâton est déposé dans le banneton préalablement<br />
fariné, clé (ou soudure) au dessus => à l’enfournement, on retourne le banneton pour<br />
déposer le pâton sur la pelle ou le tapis d’enfournement clé en dessous. <strong>La</strong> surface<br />
coupée (scarification) reste ainsi au contact de la toile et à l’abri de l’air pendant la<br />
durée de l’apprêt, ce qui favorise une bonne coupe et un bon développement au four.<br />
- sur couches (toiles de lin)<br />
<strong>La</strong> toile est posée sur une planche ou une grille ; elle doit avoir une longueur<br />
suffisante pour effectuer des plis entre les pâtons. Les pâtons peuvent être placés<br />
soudure au dessus (tourne « à gris ») ou soudure en dessous (tourne « à clair »).<br />
- sur plaques ou sur filets<br />
Les pâtons sont disposés, soudure en dessous, sur des plaques ou des filets<br />
comportant des logements à la dimension des pains souhaités. Cette méthode permet<br />
de réduire les manipulations de pâtons puisque ce sont les plaques qui sont<br />
enfournées ; elle donne des pains bien droits et réguliers mais la croûte est moins<br />
épaisse et le pain se développe moins bien que sur sole.<br />
4 – Notion de rétention gazeuse et de tolérance<br />
Au cours de la <strong>fermentation</strong>, les qualités physiques et plastiques de la pâte évoluent en relation<br />
avec les modifications subies par le tissu glutineux :<br />
- Etirement des fibrilles protéiques sous l’effet de la poussée des gaz de <strong>fermentation</strong><br />
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