Lorient + n° 54 - CCAS - Lorient
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<strong>Lorient</strong> +<br />
Histoire<br />
Les fl eurs ont une histoire<br />
Société<br />
La culture celtique<br />
au cercle Armor Argoat<br />
Société<br />
L’histoire de Bejetpe (suite)<br />
SUPPLÉMENT DÉTACHABLE<br />
AU LORIENT MAG <strong>n°</strong>264<br />
Mai 2012 - <strong>n°</strong><strong>54</strong>
Société<br />
Nostalgie du passé<br />
En Bretagne, jusqu’à la guerre 39-45, le breton était parlé couramment et le français<br />
était ponctué de mots typiquement lorientais. En voici un aperçu au travers de la suite<br />
de l’histoire de Bejetpe (Marie-Joseph)<br />
Bejetpe avait été agressée par<br />
des grignoux (clochards)<br />
qui étaient habillés de pillaux…<br />
(chiffons). Gast ! il ne faudrait<br />
pas que je dormirais dans ces<br />
rues, pensa-t-elle. Bof, ce sont<br />
des fouchetrouilles… (des bons<br />
à rien).<br />
Ohiou ! (locution lorientaise)<br />
un gamin l’a tossée (bousculée),<br />
tous ces caisses sont par terre.<br />
Ousque, je vais te flanquer une<br />
trifouillée (fessée). Ouais (exclamation<br />
lorientaise), mais çula est<br />
déjà parti.<br />
Et v’la la Maria qui sort de chez<br />
elle, ayant terminé de bilochter<br />
(d’équeuter) ses zharicots, son<br />
fichu sur la tête et son tabiler (tablier)<br />
de tous les jours. Elle partait<br />
au douet ordinaire avec son<br />
fe, son bardat (tas) de linge, sa<br />
bourouette, son carrosse (caisse<br />
pour s’agenouiller) et son batoué<br />
(planche en bois pour taper sur<br />
le linge). C’est qu’aujourd’hui il<br />
fait beau et le linge va bien chécher<br />
(sécher) sur l’herbe. Maria<br />
était la darbodeuse (la marieuse)<br />
du quartier. Une vraie bobotte !<br />
(parler beaucoup, cancaner).<br />
Qu’est-ce qui t’arrive Bejetpe ?<br />
2 <strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
© Collection archives municipales côte : 9 Fi238<br />
Malartoui..(juron), des pouilloux<br />
(clochards) de la rue de Guémené<br />
m’ont tossé (bousculée). Viens<br />
m’aider, croche dedans pour<br />
mettre les caisses sur ma brourouette.<br />
Ohio ! (locution lorientaise)<br />
mes sardines sont foutues,<br />
je vais être obligée de les jeter<br />
au bourrier (poubelle), j’reste là<br />
comme un gloppe (idiote).<br />
Allez, viens jusqu’à la maison,<br />
je vais te payer un café et l’on<br />
pourra prendre une petite prise<br />
(certaines femmes prisaient, un<br />
tabac très fin, qu’elles mettaient<br />
dans leur nez qui, paraît-il, le<br />
débouchait, mais ce qu’elles pouvaient<br />
éternuer…). Dame (très<br />
lorientais), tu sais très bien que<br />
la grecque (cafetière) est toujours<br />
su le feu. Tu veux aussi un<br />
picherel ? Pour une fois, ça te<br />
remontera le moral. Pareil, répondit-elle.<br />
Et l’on cause et l’on<br />
cause…<br />
Que fait Job maintenant. Oh !<br />
lui ce n’est pas un pitaude (un<br />
riche) il est obligé de se lever<br />
tôt le matin et prend le pesant<br />
(brancard qui servait à porter<br />
les bidons du lieu d’aisance). Tu<br />
sais bien que l’on vide tout cela<br />
sur les légumes à la campagne…<br />
Et le tien ? Le mien, c’était un<br />
budijule (campagnard) et depuis<br />
qu’il est tombé avec son canotte,<br />
c’est un pauvre portchteck lazare<br />
(un malheureux), heureusement<br />
que c’est un bile-beure (sanssoucis),<br />
il est devenu un rastacouère,<br />
quoi ! (bon à rien). Il<br />
aide un peu au port de pêche et<br />
envoie les caisses des pêcheurs<br />
aux mareyeurs, il gagne au moins<br />
son paquet de gris (tabac pour<br />
rouler les cigarettes) et rapporte<br />
une godaille (repas de poisson).<br />
Et puis l’après-midi, il fait un<br />
chouc (une sieste), il est mieux<br />
dans son lit que d’aller faire du<br />
gringue aux femmes (rechercher<br />
des femmes).<br />
Mais il est temps de partir, je me<br />
dépêche, car Job devait chauffer<br />
la soupe, il va rouspéter car elle<br />
va froidir (refroidir) et je serai<br />
obligée de me rabibocher (réconcilier)<br />
avec lui.<br />
Et la v’la partie sur les quais en<br />
chantant…<br />
Et roulons l’père Mathurin.<br />
Roulons le dans une bourouette.<br />
Roulons - le père Mathurin.<br />
Roulons jusqu’au moulin.<br />
C’était le moulin du Faouëdic,<br />
qui se trouvait sur le champ de<br />
manœuvre ou si vous préférez à<br />
la place des halles de Merville.<br />
N’oublions pas que la Nouvelleville<br />
surgit de la vasière, il y a de<br />
cela un siècle.<br />
Allons à <strong>Lorient</strong>,<br />
pêcher la sardine<br />
Allons à <strong>Lorient</strong>,<br />
pêcher du hareng<br />
Ah ! il fallait pas,<br />
il fallait pas qu’il aille<br />
Ah ! il fallait pas,<br />
il fallait pas y aller.<br />
Kenavo<br />
Josette Allio-Moreau<br />
Octobre 2004
Le pont tournant<br />
Histoire locale<br />
L’une des promenades des <strong>Lorient</strong>ais autrefois était le Cours des Quais, baptisé plus<br />
tard, quai des Indes. Personnellement, j’y trouvais grand intérêt car le lieu était toujours<br />
animé et, au bout du quai, il y avait le pont tournant…un spectacle à lui seul, et, si l’on<br />
voyait un bateau prêt à entrer dans le bassin à flot, le temps ne comptait plus…<br />
Le premier pont construit en<br />
1848 pour aller d’un quai à<br />
l’autre du port était un pont<br />
tournant en bois qui servait<br />
aussi d’écluse pour le bassin à<br />
flot. Rongé par les tarets, il est<br />
remplacé, en 1869, par un pont<br />
métallique, à deux travées pivotantes<br />
sur axe. Le spectacle était<br />
de regarder ces deux moitiés de<br />
pont se déplacer et, à la rigueur,<br />
d’observer les gestes des éclusiers<br />
manœuvrant les cabestans.<br />
Le pont, fermé, offrait une chaussée<br />
suffisamment large pour laisser<br />
passer les premiers trams<br />
électriques qui fonctionnèrent<br />
de 1902 à 1935. De chaque côté,<br />
un trottoir permettait aux piétons<br />
de circuler en toute sécurité. Ce<br />
pont tournant a été très apprécié<br />
de la population. Le quartier de la<br />
Nouvelle-Ville se développait, la<br />
rue Carnot, près du port était très<br />
animée et le pont tournant évitait<br />
le grand détour par le plateau<br />
de Kerlin (approximativement la<br />
place des Frères de Beaufort)<br />
pour rejoindre la rue Carnot.<br />
De chaque côté, au bord des<br />
quais, se trouvaient les maisons<br />
des éclusiers toutes blanches, parées<br />
de granit ; il en reste deux.<br />
L’une d’elles possédait un « œil<br />
de bœuf » qui permettait, à toute<br />
heure de la nuit, de vérifier si le<br />
feu de la Tour Saint Louis était<br />
bien allumé.<br />
La manœuvre, pour ouvrir ou<br />
fermer le pont, durait assez longtemps<br />
et les mamans s’impatientaient,<br />
surtout à la belle saison,<br />
lorsque, parmi les marchandises<br />
éparses sur le quai, traînaient<br />
quelques barils de « rogue ». Ce<br />
produit, provenant de Norvège,<br />
était fait d’œufs de poissons salés<br />
et constituait un excellent appât<br />
pour la pêche à la sardine (un clin<br />
d’œil, au passage, à la petite fille<br />
de l’importateur lorientais de ce<br />
produit norvégien).<br />
Mais revenons au pont tournant.<br />
Le bateau entré au bassin à flot,<br />
le spectacle du pont tournant<br />
recommençait, à l’inverse. Il<br />
dura, tant bien que mal jusqu’à<br />
la construction du pont levant<br />
actuel, le pont François Le Corre<br />
(Maître Le Corre, avocat lorientais,<br />
mena un combat acharné<br />
pour le maintien du bassin à flot).<br />
L’avenir dira qui avait raison.<br />
Raymonde Lancelot et<br />
Georges Le Moil<br />
<strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
3<br />
© Collection archives municipales.
Histoire<br />
Les fleurs ont une histoire<br />
Le printemps est là, avec sa palette de couleurs que nous offrent les fleurs. De tout<br />
temps, celles-ci ont été un élément de bouquets récompensant un héros ou un athlète<br />
vainqueur, un motif décoratif ou un symbole.<br />
En Egypte, le lotus qui s’épanouit<br />
chaque matin était<br />
associé au dieu Râ, le soleil qui se<br />
lève chaque jour. L’iris, abondant<br />
dans la vallée du Nil, était l’attribut<br />
du pharaon et, plus tard,<br />
devenu « fleur de lys », il sera le<br />
symbole de la royauté. Sa blancheur<br />
évoque la pureté et l’éclat :<br />
« Le lis ne travaille ni ne file mais<br />
il est mieux vêtu que Salomon »<br />
(Evangile)<br />
« La blanche Ophélie flotte<br />
comme un grand lys » (Rimbaud)<br />
Les fleurs seront l’élément décoratif<br />
indispensable de nos<br />
grands châteaux (Loire, Vaux –<br />
le Vicomte, Versailles) et, avec le<br />
développement de la botanique et<br />
l’intérêt des peintres pour elles à<br />
partir du 17e , elles finissent par<br />
inspirer les poètes.<br />
Certaines d’entre elles ont été<br />
rapportées de pays lointains par<br />
d’intrépides voyageurs : le navigateur<br />
Bougainville découvre<br />
lors de son tour du monde (fin<br />
du 18e siècle) l’espèce qui portera<br />
son nom, originaire du Brésil. Le<br />
franciscain Plumier trouva en<br />
forêt tropicale (vers 1700) une<br />
plante qu’il baptisa « bégonia »<br />
pour honorer Begon, intendant<br />
des Antilles sous Louis XIV et<br />
une autre, le « fuchsia » dont le<br />
nom évoque le botaniste Fuchs.<br />
Le camélia (qui doit son nom au<br />
Jésuite Kamel, mort à Manille<br />
en 1706) était cultivé en Asie<br />
de l’Est, en concurrence avec le<br />
thé ; les deux plantes étant encore<br />
confondues au 18e puisque Linné<br />
appelait le thé « camelia sinensis ».<br />
4 <strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
Cette fleur doit sa célébrité à l’héroïne<br />
de Dumas.<br />
D’autres botanistes ont ainsi<br />
été récompensés : l’Américain<br />
Garden (18 e ) crée le gardenia,<br />
souvent à la boutonnière des dandys<br />
au 19 e ; Magnol (1700) le magnolia.<br />
Le Suédois Dahl, élève de<br />
Linné, donne son nom au dahlia<br />
ainsi dépeint par Verlaine :<br />
« Fleur grasse et riche, autour de<br />
toi ne flotte aucun<br />
Arôme, et la beauté sereine de ton<br />
corps<br />
Déroule ; mats, ses impeccables<br />
accords »<br />
Le nom de la passiflore (fleur de<br />
la Passion) est lié à une légende<br />
du 17 e selon laquelle un Jésuite<br />
crut découvrir dans la fleur la<br />
couronne d’épines, les clous de<br />
la Passion et un ciboire. Mais,<br />
autour de nous, des fleurs plus<br />
simples ont aussi leur charme : on<br />
pense d’abord à la rose, avec ses<br />
150 espèces (Ronsard s’écrie : « la<br />
rose est des fleurs la plus belle »)<br />
mais on déplore la brièveté de sa<br />
vie. Ainsi Malherbe (16 e ) évoquant<br />
la mort prématurée de la<br />
fille d’un ami, écrit :<br />
« Et, Rose, elle a vécu ce que vivent<br />
les roses l’espace d’un matin »<br />
La tulipe, rapportée en Europe<br />
au 16 e par un ambassadeur en<br />
Turquie, inonde depuis quelques<br />
mois les champs de ses vives couleurs.<br />
Théophile Gautier la peint<br />
ainsi :<br />
« Nulle fleur au jardin n’égale ma<br />
splendeur<br />
Mais la nature, hélas, n’a pas<br />
versé d’odeur<br />
Dans mon calice fait comme un<br />
vase de Chine. »<br />
Déjà connue des Egyptiens, la<br />
marguerite (« perle » en latin)<br />
permet à Prévert de remercier<br />
l’homme avec humour :<br />
« Aux marguerites tu as donné un<br />
nom de femme<br />
Ou bien aux femmes tu as donné<br />
un nom de fleur. »<br />
Ainsi que le décrit un poète du<br />
XVI e , la violette est discrète :<br />
« Franche d’ambition, je me cache<br />
dans l’herbe,<br />
Modeste en ma couleur, modeste<br />
en mon séjour. »<br />
L’œillet qui fut utilisé en politique<br />
(blanc pour la droite, rouge pour<br />
la gauche) est joliment décrit par<br />
Ponge, poète du XX e :<br />
« A bout de tige se déboutonne<br />
hors d’une olive souple un jabot<br />
merveilleux de satin froid dont<br />
le parfum provoque à l’intérieur<br />
du nez un plaisir juste au bord de<br />
l’éternuement »<br />
Le coquelicot était au Moyen-Age<br />
le nom du coq à cause de son cri.<br />
A partir du XVI e , il fut attribué<br />
à cette fleur qui ressemble à une<br />
crête.<br />
Ces fleurs simples, Clemenceau,<br />
visiteur assidu du jardin de Monet<br />
à Giverny à partir de 1890, les<br />
mettra dans son jardin de Vendée<br />
qu’il décrit au peintre dans une<br />
lettre de 1923 :<br />
« Moi je prospère comme une<br />
fleur [il a 82 ans]. J’en ai de toutes<br />
les façons : des touffes de giroflées<br />
( il y en a des roses qui sont incomparables),<br />
anémones simples,<br />
rouge coquelicot. La campagne
est en vieil or par les ajoncs qui,<br />
me voyant passer, se disent sans<br />
doute “Tiens, Apollon”. Mon jardin<br />
n’est qu’un champ d’iris, sous<br />
mes pas naissent de petits œillets<br />
parfumés et de bleus chardons »<br />
Sans tomber dans le pessimisme<br />
Société<br />
La culture celtique au cercle Armor Argoat<br />
Depuis 36 ans, à <strong>Lorient</strong>, de nombreux mordus de la culture bretonne<br />
s’emploient à faire les beaux jours du Cercle celtique Armor Argoat en<br />
mettant en valeur les costumes, la musique, le chant et la chorégraphie de<br />
tradition celtique.<br />
Le Cercle, qui a son siège au<br />
2, rue de la Voûte à <strong>Lorient</strong><br />
et qui est présidé par Jacques Le<br />
Bellec depuis 2004, a été fondé<br />
en septembre 1976. Il compte<br />
aujourd’hui 170 membres âgés<br />
de 6 à 80 ans, de quoi faire perdurer<br />
la culture bretonne.<br />
Les lundis et mardis soir, les<br />
danseurs débutants s’initient et<br />
le vendredi les plus grands préparent<br />
des spectacles chorégraphiques.<br />
Il existe une chorale de<br />
25 adultes « Sadorn « qui répètent<br />
chants bretons et français le samedi<br />
de 15 h à 17 h sous la houlette<br />
de Françoise Le Guenno. La<br />
chorale se fait entendre à l’occasion,<br />
comme récemment au festival<br />
de Lanvaudan. En outre,<br />
deux fois par mois, le mardi soir,<br />
les enfants sont initiés au chant.<br />
Une dizaine de sonneurs de cornemuse,<br />
débutants et confirmés,<br />
s’entraînent le mercredi de 17 h à<br />
21 h avec Bernard Le Gal. Quant<br />
aux costumes, ils sont fabriqués<br />
par une dizaine de femmes volontaires.<br />
Elles se réunissent au<br />
club le lundi après-midi, mais<br />
d’Apollinaire :<br />
« Chaque fleur qui se fane<br />
C’est un amour qui meurt. »<br />
Jetons un dernier coup d’œil sur<br />
ces fleurs destinées à disparaître<br />
et rêvons avec Strindberg :<br />
« Un enfant me demandait :<br />
travaillent chez elles pratiquement<br />
tous les jours car il faut au<br />
moins trois mois pour réaliser un<br />
costume. Chaque femme brode<br />
son propre costume (ce n’est plus<br />
l’affaire des hommes comme ce<br />
le fut en pays bigouden). Deux<br />
types de costumes sont fabriqués,<br />
les contemporains naturellement,<br />
mais aussi d’autres s’échelonnant<br />
de 1850 à nos jours, les clubs<br />
possédant un carnet de croquis<br />
d’Hippolite Lalaisse.<br />
Place aux spectacles<br />
Pour la chorégraphie, le Cercle<br />
dispose de 35 adultes dont<br />
14 hommes. Défilés et sorties<br />
sont accompagnés de musiciens<br />
du groupe rennais « Zonk a<br />
“Pourquoi les fleurs si belles,<br />
ne chantent pas comme les oiseaux<br />
?” Elles chantent, lui répondis-je,<br />
mais nous ne savons pas les<br />
entendre »<br />
Stronk « (1 violon, 1 accordéon<br />
et 1 synthétiseur), parfois d’un<br />
couple de sonneurs. On y danse<br />
le pach pi, le plinn, la scottish,<br />
le Kar Ha Barh, la gavotte des<br />
montagnes, les danses vannetaises<br />
principalement. Le Cercle<br />
participe aux fêtes des brodeuses<br />
de Pont l’Abbé et au Festival<br />
Interceltique de <strong>Lorient</strong> (défilé<br />
et prise en charge des nuits magiques).<br />
En avril 2012, pour la<br />
première fois, le Cercle se rendra<br />
au festival biennal de Carlow<br />
(Irlande) et le 19 mai, il fêtera<br />
la Sainte Yves à <strong>Lorient</strong> en compagnie<br />
des 45 musiciens et danseurs<br />
du Cercle Armor Argoat de<br />
Franconville.<br />
<strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
Jean Rameau<br />
André Bellamy<br />
5
La découverte de la Bretagne<br />
par les œuvres des paysagistes au XIX e siècle<br />
De Turner à Monet<br />
Arts et culture<br />
« La Bretagne dont j’avais tant rêvée dépassa mon imagination et je fus immédiatement pris<br />
pour elle d’un violent amour qui me ramena vers elle 14 ans de suite, cette nature puissante<br />
et colorée, robuste jusque dans ses élégances, m’a causé les plus grands enthousiasmes<br />
d’artiste… » Emmanuel Lansyer-1838<br />
Stimulante et riche exposition<br />
montrant la place importante<br />
qu’a tenue la Bretagne<br />
dans le genre du paysage à<br />
l’époque où le chemin de fer<br />
arrive avec le goût pour la campagne<br />
et la vie paysanne.<br />
L’enchantement d’une Bretagne<br />
douce, souriante, majestueuse,<br />
apaisée, à travers des études<br />
de paysages côtiers desquels<br />
on découvre les ports bretons<br />
de <strong>Lorient</strong>, Camaret, Brest, St<br />
Malo, Roscoff, Landerneau.<br />
A cette époque certains artistes<br />
coordonnaient leur savoir-faire<br />
entre le dessinateur de paysage,<br />
celui des costumes et le<br />
lithographe. Peu à peu les artistes<br />
abandonneront l’esprit de<br />
groupe pour s’isoler, principalement<br />
quand viendra l’invention<br />
du tube de couleurs en étain qui<br />
va leur faciliter le travail.<br />
On découvre les souvenirs de<br />
l’activité traditionnelle des lavandières,<br />
de paysages romantiques<br />
à travers les grottes de l’autel<br />
Morgat à Crozon, la fontaine au<br />
bourg de Batz (Paimboeuf) ou de<br />
Mur-de-Bretagne, les bords du<br />
Scorff vers Arzano, l’embouchure<br />
de la Rance ou de La Laïta, Saint<br />
Pol de Léon avec une vue magnifique<br />
et tellement reposante.<br />
Ravissent nos yeux Quimperlé et<br />
6 <strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
Fishermen at sea de William Turner<br />
le bord de l’Aven, la montagne<br />
d’Arrée, des vues d’Hennebont,<br />
<strong>Lorient</strong>, Chateaulin, Portrieux,<br />
Douarnenez, Belle-île, Morlaix,<br />
Concarneau, Moëlan sur Mer,<br />
Carnac, la cathédrale de Quimper<br />
avec son immense place et la forêt<br />
qui alors l’entourait.<br />
Se dévoilent des petits coins<br />
de paradis comme la Roche<br />
Maurice entre Landernau et<br />
Landivisiau, le chêne au dolmen<br />
de la forêt de Brocéliande,<br />
le dolmen de Locmariaquer, Le<br />
Faouët, Le Pouldu : autant de<br />
témoignages des transformations<br />
de la Bretagne. Cette exposition,<br />
à Quimper, fut un moment intense<br />
pour apprécier ce travail<br />
de paysagistes sur le motif et de<br />
connaître cette région unique,<br />
ce bout du monde, cette terre<br />
de tradition, authentique. Une<br />
Bretagne de solitude et de mélancolie<br />
parfois.<br />
Pour en savoir plus et découvrir<br />
les œuvres et le nom de tous ces<br />
artistes, je vous invite à feuilleter,<br />
lire le livre de l’exposition paru<br />
aux éditions Palantines. On le<br />
trouve en prêt à la médiathèque,<br />
par exemple.<br />
Yvelise Séraphin
Passe Ouest suivi d’ Ikaria Lo 686070<br />
Auteur : Alain Jégou<br />
Livre à découvrir<br />
Deux récits proches dans l’inspiration mais avec 10 ans d’écart dans l’écriture. Des<br />
scènes de la vie quotidienne sur un fi leyeur lorientais, entre l’île d’Yeu et les Glénans.<br />
Les titres méritent une explication<br />
« Passe Ouest » est le<br />
nom du chenal qui permet de<br />
quitter le port de <strong>Lorient</strong> pour<br />
gagner les zones de pêche du<br />
large. Ikaria Lo 686070 est le<br />
nom de son bateau et le numéro<br />
d’inscription au registre des<br />
affaires maritimes de <strong>Lorient</strong>.<br />
La pêche, mot fascinant qui inspire<br />
dévotion, haine ou rejet....<br />
une des vies les plus dures qui<br />
soient dans un élément qui pour<br />
l’homme n’est malgré tout pas<br />
tout à fait le sien.<br />
« Passe Ouest » commence ce<br />
livre, avec une remarque que<br />
j’aime beaucoup : « l’abus de<br />
pouvoir des éléments sur la vie<br />
à bord ! ». Les « quotas », ce mot<br />
qui dorénavant régente tout, mais<br />
les naufrages et autres drames<br />
se foutent des techniciens de<br />
Bruxelles. Les conditions de vie<br />
à bord, les paillasses trempées,<br />
le sommeil réparateur qui ne répare<br />
plus rien, les chairs blessées<br />
et rongées par le sel, les marées<br />
et les fi lets à relever....et parfois<br />
cette question....qu’ est-ce que je<br />
fous là ? Et la pensée des copains<br />
d’école qui eux ont choisi la terre<br />
ferme.....un bureau, une famille,<br />
la chaleur et le confort !<br />
« Ikaria Lo 686070 » :<br />
Des textes très courts, une écriture<br />
qui peut paraître spontanée,<br />
et un récit plus long sur un naufrage<br />
et un sauvetage. Un hommage<br />
à Daniel Carriou, capitaine<br />
du « Renard des mers »,<br />
homme courageux et fi n<br />
marin !<br />
Des lieux dits aux noms<br />
souvent en breton évocateurs<br />
de mystères mais<br />
aussi de durs labeurs<br />
donnent le titre à de très<br />
courts chapitres :<br />
Toull Koch, Menez Kei,<br />
Baz Ar Vretoned, Poul<br />
Glaou, Toull Lec’hid,<br />
Trou du Beg Ar Men,<br />
Pen Y Gwalenn.<br />
Portraits croisés<br />
d’hommes mais surtout<br />
réfl exions personnelles<br />
sur la vie entre terre et<br />
mer, les conditions de<br />
travail, le défoulement<br />
et certains excès à terre<br />
(quand enfi n plus rien<br />
ne tangue ni ne remue), l’alcool<br />
et les femmes..... ! La liberté perdue,<br />
les lois et les contraintes qui<br />
peu à peu transforment les ports<br />
en cimetières où ne se retrouvent<br />
plus que des voiliers souvent<br />
ventouses ! Un « personnage » ce<br />
vieux bosco rescapé des temps<br />
immémoriaux qui trimballait son<br />
ennui et ses souvenirs à Kéroman<br />
(port de pêche de <strong>Lorient</strong>).<br />
Un document sans la sécheresse<br />
(façon de parler) du documentaire,<br />
Alain Jégou donne de la<br />
poésie et du lyrisme à son écriture.....tout<br />
en allant au principal,<br />
la vie à bord....Si Kerouac<br />
avait écrit sur les marins pêcheurs<br />
des ports du sud Bretagne, cela<br />
aurait fortement ressemblé à ce<br />
livre.<br />
Un grand moment de lecture,<br />
de grandes bouffées d’air iodé,<br />
de situations angoissantes. J’ai<br />
toujours beaucoup d’estime pour<br />
ces marins....certains de nos dirigeants<br />
devraient passer quelques<br />
jours en mer pour apprendre au<br />
moins l’humilité !<br />
Le mot de la fi n :<br />
- La v’là belle ta passion, lorsque<br />
les banquiers, les huissiers, tous<br />
les squales à cols blancs t’attendent<br />
sur les quais.<br />
Éditions Apogée.<br />
<strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
Yvon Bouëtté<br />
7
Méli-mélo<br />
Les recettes de Mamie Yoyo<br />
Gratin de fonds d’artichauts pour 4 personnes<br />
Ingrédients<br />
- 8 fonds d’artichauts surgelés ou en<br />
boîte<br />
- 1 oignon émincé<br />
- 2 cuillérées à soupe de crème<br />
fraîche<br />
- 30 g de beurre<br />
- 50 g de parmesan râpé<br />
- sauce béchamel<br />
- sel, poivre.<br />
Faire fondre l’oignon avec la moitié<br />
du beurre dans une cocotte.<br />
Pendant ce temps, préchauffer le<br />
four à 210° C thermostat 7.<br />
Agenda<br />
La semaine <strong>Lorient</strong> Plus du lundi 21 au vendredi 25 mai.<br />
Outre la commission journal<br />
dont vous avez le plaisir de lire<br />
les articles dans ce journal, la<br />
commission qualité de vie en<br />
ville et citoyenneté fait également<br />
partie de l’assemblée <strong>Lorient</strong><br />
Plus. Cette année, les membres<br />
de cette commission ont choisi<br />
le thème du sport pour la prochaine<br />
semaine <strong>Lorient</strong> Plus.<br />
Elle se déroulera du lundi 21 au<br />
vendredi 25 mai 2012. À l’instar<br />
des années passées, son objectif<br />
est d’inviter tous les <strong>Lorient</strong>ais à<br />
mieux connaître leur ville pour<br />
en devenir d’avantage acteur.<br />
Elle comprendra différentes visites<br />
de sites sportifs tels que la<br />
Nous avons besoin de vos idées, de vos suggestions, de vos réactions.<br />
Ecrivez-nous à <strong>Lorient</strong> Plus- Mairie de <strong>Lorient</strong>- Merci !<br />
8 <strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />
Beurrer un plat au four.<br />
Verser les oignons au fond du plat,<br />
puis poser dessus les fonds d’artichauts<br />
égouttés.<br />
Saler et poivrer.<br />
Faire la béchamel et mélanger la<br />
crème fraîche avec un peu de noix<br />
de muscade.<br />
Verser ce mélange sur les artichauts,<br />
saupoudrer de parmesan et faire gratiner<br />
10 minutes au four.<br />
Servir chaud en accompagnement<br />
d’une viande.<br />
Bon appétit !<br />
Yolande Auffret<br />
base nautique du Ter, les tennis<br />
de Kerolay, la salle Svob, la salle<br />
Carnot, le gymnase du Bois du<br />
château de Kervénanec, le centre<br />
aquatique, le stade du Moustoir<br />
et bien d’autres équipements<br />
encore… À travers des balades<br />
découvertes, nous découvrirons<br />
ensemble comment fonctionnent<br />
ces équipements, qui<br />
ils accueillent et comment il est<br />
possible de pratiquer un sport<br />
ou bien de s’investir dans une<br />
association sportive. Pour de plus<br />
amples renseignements, n’hésitez<br />
pas à contacter Delphine<br />
Fontaine à la mairie de <strong>Lorient</strong><br />
au 02 97 02 21 23.<br />
Le coin<br />
du poète<br />
Douleurs du présent<br />
Penché à ma fenêtre<br />
Je regarde ce quartier<br />
Qui m’a vu naître<br />
Comme il a changé<br />
Dans le temps à la place des<br />
maisons<br />
Un champ de blé attendait la<br />
moisson<br />
Des vaches paissaient dans<br />
les près<br />
On entendait les grillons<br />
striduler<br />
Maintenant plus de grillons<br />
Mais une noriade de camions<br />
Il n’y a pas que le bruit<br />
L’amitié et les soirées entre<br />
amis<br />
C’est fi ni on entre chez soi<br />
On s’assoit devant la télé<br />
Et c’est chacun pour soi<br />
Maurice Le Diffon<br />
Notre fl euve le Scorff<br />
Le Scorff a des langueurs et<br />
sa lenteur étonne,<br />
Il enserre en ses eaux les<br />
brouillards de l’Automne,<br />
De ses rives, on le voit<br />
promener sans arrêt,<br />
Le fl ux et le refl ux de nos<br />
belles marées.<br />
Et l’estran impudique nous<br />
livre ses chairs grasses,<br />
Où un pâle soleil ce matin se<br />
prélasse.<br />
Les barques tirent leurs<br />
longes, elles veulent<br />
naviguer ;<br />
Tout au-delà des ponts qui<br />
enjambent les gués,<br />
L’Orientissime rade génère<br />
encore l’envie,<br />
D’aller encore là-bas où la<br />
mer se fi nit.<br />
Daniel Faurie