ernance_urbaine.pdf - France-Diplomatie-Ministère des Affaires ...
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Les mécanismes de régulation comme conditions essentielles de la pérennité<br />
<strong>des</strong> dispositifs de gouv<strong>ernance</strong> <strong>urbaine</strong>.<br />
Les termes de “gouv<strong>ernance</strong>” et de “régulation” sont devenus quasiment indissociables. Quel que soit le<br />
type de gouv<strong>ernance</strong> <strong>urbaine</strong> institué, dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre de politiques<br />
ou bien lors de projets, la recherche d’une forme de régulation, lorsque celle-ci est défaillante ou inexistante,<br />
est un objectif central dans la mise en place de dispositifs de gouv<strong>ernance</strong>. Cependant, dès lors<br />
qu’on traite de régulation, il est nécessaire d’identifier le type de mécanisme en cause : s’agit-il de<br />
régulation sociale, de régulation entre les systèmes administratifs et le marché, de régulation dans un<br />
contexte particulier de conflit d’ordre social, ethnique, intergénérationnel, armé ou non, ou bien encore<br />
de régulation institutionnelle ? Comme nous l’avons déjà esquissé, l’introduction de la notion de gouv<strong>ernance</strong>,<br />
entremêlant “marché”, “gouvernement” et “société civile”, a contribué à brouiller les rôles dévolus<br />
au secteur public, au secteur privé et aux citadins. Cela nous conduit à supposer que les mécanismes de<br />
régulation concomitants revêtent le même aspect multidimensionnel qui en rend complexes l’identification<br />
et la lecture.<br />
Parallèlement, lorsqu’on traite de régulation ou lorsque les partenaires associés aux processus participatifs<br />
de gouv<strong>ernance</strong> la recherchent, celle-ci se matérialise par la constitution d’un “lieu” ou par la mise<br />
en place de procédures spécifiques. Il s’agit “d’espaces de régulation” généralement institutionnalisés.<br />
Ceux-ci prennent la forme de table de concertation, de forum ou d’agora dans lesquels chaque acteur<br />
invité à participer est convié à débattre et à exprimer ses opinions et ses souhaits, le but étant d’aboutir à<br />
<strong>des</strong> compromis négociés. Ceci présuppose l’existence d’un cadre démocratique qui, au minimum,<br />
garantisse le statut d’acteurs à ceux qui sont conviés. C’est toute l’ambiguïté du thème de la gouv<strong>ernance</strong>.<br />
On sait que <strong>des</strong> États autoritaires sont à même d’établir <strong>des</strong> systèmes de régulation, mais dans un contexte<br />
non démocratique qui, notamment au plan local, ne permet pas à toutes les voix de s’exprimer. Il est <strong>des</strong><br />
situations limites dans lesquelles la coopération internationale ne peut prétendre appuyer <strong>des</strong> dispositifs<br />
qui se placent en dehors du jeu démocratique. Ces limites posées, nous considérons que la recherche de<br />
régulation répond à deux nécessités : en premier lieu, le besoin d’espaces d’échanges institutionnalisés,<br />
légitimés et ouverts, et en second lieu l’obligation de pallier les asymétries et apaiser les tensions entre<br />
acteurs animant les dispositifs de gouv<strong>ernance</strong>. En d’autres termes, on admet que la régulation vise à<br />
encadrer l’équilibre <strong>des</strong> relations entre acteurs “concernés”, reconnus au sein <strong>des</strong> dispositifs de gouv<strong>ernance</strong>,<br />
pour aboutir à <strong>des</strong> décisions concrètes validées par les parties prenantes.<br />
En observant les pratiques contemporaines de la gouv<strong>ernance</strong> <strong>urbaine</strong>, il est légitime de s’interroger sur<br />
les modalités de régulation antérieures à l’introduction <strong>des</strong> prescriptions normatives énoncées par la<br />
Banque mondiale : comment les mo<strong>des</strong> de régulation (sociale, entre marché et administration…) fonctionnaient-ils<br />
auparavant ? En fait, y avait-il une vie avant la gouv<strong>ernance</strong>, avec <strong>des</strong> modalités de<br />
coordination entre acteurs sociaux ? Ont-elles disparu ? Sont-elles l’une à côté de l’autre, l’une en<br />
<strong>des</strong>sous de l’autre, ou bien sont-elles imbriquées ? Quelles sont les parties visibles ou invisibles de ces<br />
nouveaux agencements ? Qui a dominé qui ? Qui dépend de qui ? Ainsi, replacer les dispositifs actuels<br />
de gouv<strong>ernance</strong> <strong>urbaine</strong> dans une dimension temporelle plus large que celle du projet, serait le moyen de<br />
porter un éclairage nouveau sur les conditions de réussite ou d’échec <strong>des</strong> processus mis en œuvre ?<br />
Enfin les débats du groupe de réflexion ont permis de rappeler que dans la plupart <strong>des</strong> cas la gouv<strong>ernance</strong><br />
<strong>urbaine</strong> est en quête “d’équilibrage”, dans laquelle la fonction d’arbitrage est forte, car elle vise<br />
l’établissement - ou le rétablissement - d’un “ordre urbain”. Ceci ne peut aller sans une prolifération et<br />
une diversification <strong>des</strong> modèles de régulation. Cependant, compte tenu de la complexité <strong>des</strong> dispositifs<br />
de gouv<strong>ernance</strong> et de leur multiplicité, proposer une typologie <strong>des</strong> mécanismes de régulation amplifierait<br />
davantage l’aspect multidimensionnel de la gouv<strong>ernance</strong> et nous conduirait à dresser un catalogue de<br />
situations singulières, donc sans véritable apport réflexif. Aussi, nous envisageons d’examiner la régulation<br />
à la lumière d’éléments mettant à l’épreuve les dispositifs de gouv<strong>ernance</strong> : les conflits qui ponctuent<br />
La Gouv<strong>ernance</strong> <strong>urbaine</strong> dans tous ses états<br />
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<strong>Ministère</strong> <strong>des</strong> <strong>Affaires</strong> étrangères et européennes - DgCiD