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Automne - Assemblée nationale du Québec

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Les médias dans un parlement minoritaire<br />

Richard Merlini<br />

Le 26 mars 2007,<br />

l’échiquier politique <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> a changé. Le<br />

<strong>Québec</strong> s’est retrouvé<br />

avec le premier parlement<br />

minoritaire de son histoire<br />

moderne. Et, un jeune<br />

parti politique fondé en<br />

1994, l’Action démocratique<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, formait<br />

l’opposition officielle.<br />

Qui étaient ces nouveaux venus à l’<strong>Assemblée</strong><br />

<strong>nationale</strong>? Qui étaient ces inconnus de la politique<br />

québécoise? Deux questions fondamentales pour<br />

lesquelles les médias avaient le devoir d’explorer<br />

et de découvrir; deux questions pour lesquelles<br />

la population <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> méritait des réponses<br />

honnêtes et factuelles. Le rôle des médias allait<br />

devenir plus qu’essentiel : essentiel pour découvrir<br />

la nouvelle opposition officielle, considérée comme le<br />

gouvernement en attente; essentiel pour le deuxième<br />

groupe d’opposition pour rétablir sa crédibilité auprès<br />

de la population et essentiel pour le gouvernement pour<br />

réaliser son programme politique en vue d’une élection<br />

qui aurait pu venir à tout moment.<br />

Les médias locaux<br />

Une de mes priorités, en tant que député de la<br />

circonscription de Chambly, était de me rendre toujours<br />

disponible aux médias locaux. Je savais que ces médias<br />

étaient lus, écoutés et regardés avec assi<strong>du</strong>ité. Il y avait<br />

six hebdos locaux et une télévision locale régionale<br />

et je n’ai jamais refusé de rencontrer ces médias pour<br />

discuter de mon travail à l’<strong>Assemblée</strong> <strong>nationale</strong> et des<br />

enjeux de ma circonscription.<br />

C’est grâce aux médias locaux que je pouvais le<br />

mieux accomplir mon rôle d’intermédiaire entre la<br />

population et le gouvernement québécois; c’était<br />

beaucoup plus important que de simples annonces<br />

publicitaires. D’ailleurs, une des plus importantes<br />

interviews réalisées fut avec le Journal de Chambly<br />

44 BULLETIN DE L’AMICALE DES ANCIENS PARLEMENTAIRES DU QUÉBEC — QUÉBEC, AUToMNE 2011<br />

qui, tôt après mon élection, souhaitait faire connaître<br />

à ses lecteurs son nouveau député, ce qui m’a<br />

grandement aidé dans mes relations avec tous les groupes<br />

communautaires, la Chambre de commerce, les entrepreneurs,<br />

le milieu scolaire et les élus municipaux. Cette<br />

interview fut même reprise par le Journal Le Reflet, un<br />

autre hebdo local <strong>du</strong> groupe Les Hebdos Montérégiens,<br />

qui publie dans la MRC <strong>du</strong> Roussillon où j’habite.<br />

Les journalistes de la presse locale appréciaient ma<br />

disponibilité et la relation professionnelle établie; au<br />

cours de la soirée électorale <strong>du</strong> 8 décembre 2008,<br />

malgré la défaite, j’ai tenu à rencontrer d’abord les<br />

médias locaux. Deux ans plus tard, en 2010, le Journal<br />

de Chambly m’a interviewé, ainsi que d’autres anciennes<br />

députées <strong>du</strong> comté de Chambly, sur la vie après la<br />

politique.<br />

La Tribune de la presse parlementaire : le bonhomme<br />

sept heures!<br />

Trente-six nouveaux élus (sur 41 députés) de<br />

l’Action démocratique devaient apprendre très<br />

rapidement l’importance de la relation avec les médias,<br />

qu’ils soient locaux ou nationaux. Il fallait apprendre<br />

le rôle important que chacun avait; il fallait établir le<br />

plus rapidement possible une relation professionnelle<br />

et respectueuse. Pour certains, ce fut facile, alors que<br />

pour d’autres, ce fut plus difficile qu’anticipé, ce qui a<br />

certainement nui à notre travail d’opposition officielle.<br />

Plus les jours passaient, plus une certaine méfiance<br />

envers les médias s’emparait de nos députés. À tort ou à<br />

raison, les élus de l’Action démocratique étaient perçus,<br />

de plus en plus, comme n’étant pas à la hauteur de la<br />

tâche importante de l’opposition officielle dans un parlement<br />

minoritaire. La responsabilité de cette perception<br />

n’incombait pas uniquement aux médias; nous étions<br />

aussi responsables de cette perception principalement<br />

<strong>du</strong>e à notre manque d’expérience. Nous savions trop<br />

bien que nous n’aurions aucune clémence de nos adversaires<br />

politiques, mais le choix des reportages écrits, de<br />

radio et de télévision appartenait aux médias. Un reportage<br />

défavorable nous mettait, disons, de mauvaise<br />

humeur et semblait alimenter la méfiance envers les

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