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Chimie générale – Atomes et édifices moléculaires – Chapitre 3 ...

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A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

Plan<br />

<strong>Chimie</strong> <strong>générale</strong> <strong>–</strong> <strong>Atomes</strong> <strong>et</strong> <strong>édifices</strong> <strong>moléculaires</strong> <strong>–</strong> <strong>Chapitre</strong> 3 <strong>–</strong><br />

Molécules diatomiques <strong>et</strong> polyatomiques : la liaison covalente <strong>et</strong> le<br />

modèle de Lewis<br />

I. La liaison covalente <strong>et</strong> le modèle de Lewis<br />

1. Pourquoi une liaison chimique se forme-t-elle ?<br />

2. Nombre d’électron de valence d’un atome ( ) <strong>–</strong> Schéma de Lewis des atomes<br />

3. Théorie de Lewis de la liaison covalente localisée<br />

4. Règles de stabilité<br />

5. Représentation de Lewis des molécules<br />

6. Nombre de charges formelles<br />

II. Représentations de Lewis ne respectant pas la règle de l’oct<strong>et</strong><br />

1. Composés déficients en électrons<br />

2. Composés hypervalents<br />

3. Cas des éléments de transition<br />

III. Géométrie des <strong>édifices</strong> polyatomiques : méthode VSEPR de Gillespie<br />

1. Principe de la méthode<br />

2. Polyèdre de coordination (géométrie des doubl<strong>et</strong>s)<br />

3. Nomenclature de Gillespie <strong>et</strong> géométrie de la molécule<br />

4. Modification des angles de liaison<br />

5. Limite de la méthode VSEPR<br />

Exercices : TD CG2<br />

Compétences<br />

Savoir Savoir-faire<br />

- Formation d’une liaison chimique : longueur de liaison<br />

<strong>et</strong> énergie de liaison<br />

- Définition de la liaison covalente de Lewis<br />

- Règle de stabilité : du<strong>et</strong> <strong>et</strong> oct<strong>et</strong><br />

- Représentation de Lewis : nombre total d’électron de<br />

valence d’une molécule, méthode, liaisons multiples<br />

- Nombre d’électrons de valence apparent, nombre de<br />

charges formelles<br />

- Représentation de Lewis ne respectant pas la règle de<br />

l’oct<strong>et</strong><br />

- Règles des 18 électrons pour les éléments de transition<br />

- Méthode VSEPR <strong>et</strong> nomenclature de Gillespie<br />

1<br />

- Savoir trouver les représentations de Lewis de<br />

molécules par une méthode systématique<br />

- Savoir placer les charges formelles sur des molécules<br />

neutres ou des ions<br />

- Savoir repérer les représentations de Lewis ne<br />

respectant pas la règle de l’oct<strong>et</strong>, en particulier les<br />

composés hypervalents<br />

- Savoir trouver la géométrie d’une molécule à l’aide de<br />

la méthode VSEPR <strong>et</strong> savoir justifier les modifications<br />

des angles de liaisons


A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

III. Géométrie des <strong>édifices</strong> polyatomiques : méthode VSEPR de Gillespie<br />

1. Principe de la méthode<br />

La méthode VSPER (Valence Shell Electronic Pair Repulsions) est basée sur la répulsion des paires électroniques de la<br />

couche de valence <strong>et</strong> a été mise en place par Gillespie. Il a établit des règles qui prévoient l’orientation des liaisons autour<br />

d’un atome central porteur de doubl<strong>et</strong> non liants <strong>et</strong> lié à des atomes ou groupes d’atomes .<br />

Modèle :<br />

- Toutes les paires d’électrons liantes ou libres se trouvent statistiquement à la même distance de l’atome central,<br />

comme s’ils se plaçaient à la surface d’une sphère dont l’atome occuperait le centre<br />

- Ces doubl<strong>et</strong>s se repoussent mutuellement <strong>et</strong> se localisent, dans des positions qui minimisent les répulsions<br />

électroniques : ils sont donc le plus éloignés possible les uns des autres.<br />

2. Polyèdres de coordination (géométrie des doubl<strong>et</strong>s)<br />

Tableau 1 : Polyèdres de coordination prévus par la méthode VSEPR<br />

Quelques points importants sont à souligner quant à l’équivalence des différents somm<strong>et</strong>s des polyèdres :<br />

Tous les somm<strong>et</strong>s des polyèdres segment, triangle équilatéral, tétraèdre <strong>et</strong> octaèdre sont rigoureusement équivalents,<br />

par contre, les somm<strong>et</strong>s de la bipyramide à base triangulaire ne sont pas tous équivalents : si les liaisons reliant le<br />

centre de la sphère avec les somm<strong>et</strong>s sur les pôles font un angle de 90° avec les liaisons reliant le centre avec les<br />

somm<strong>et</strong>s sur l’équateur (base de la bipyramide), les liaisons de la base de la bipyramide ont des angles entre elles de<br />

120°.<br />

3. Nomenclature de Gillespie <strong>et</strong> géométrie de la molécule<br />

On considère un atome central lié directement avec atomes ou groupes d’atomes <strong>et</strong> portant paires d’électrons non<br />

liantes ou électrons célibataires.<br />

2


A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

La méthode VSEPR fait abstraction de la nature de A <strong>et</strong> des atomes X, <strong>et</strong> considère que la géométrie de la<br />

molécule AXmEn ne dépend que du nombre d’électrons des couches de valence, c’est-à-dire des nombres m <strong>et</strong> n.<br />

définit le polyèdre de coordination dans lequel s’inscrit la molécule (la géométrie des doubl<strong>et</strong>s)<br />

définit la géométrie réelle de la molécule<br />

Les résultats sont regroupés dans le tableau 2. Des exemples de molécules <strong>et</strong> ions, comportant différents types<br />

de liaisons (simples, multiples) <strong>et</strong> diverses possibilités d’entités non liantes (paires <strong>et</strong> électrons célibataires) sont<br />

proposés dans le tableau 2.<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

Tableau 2 : Géométrie des molécules AXmEn<br />

3


A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

Nom<br />

Dioxyde de<br />

carbone<br />

Trihydrurobore<br />

Dioxyde<br />

d’azote<br />

Méthane<br />

Ion oxonium<br />

Eau<br />

Pentachlorure<br />

de phosphore<br />

Trichlorure<br />

d’iode<br />

Ion triiodure<br />

Hexafluorure<br />

de soufre<br />

Formule<br />

brute<br />

Représentation de<br />

Lewis<br />

O<br />

H<br />

H<br />

O<br />

H<br />

C O<br />

B H<br />

N O<br />

H<br />

C<br />

H<br />

H<br />

H<br />

O<br />

H H<br />

H<br />

O<br />

H<br />

Cl<br />

Cl<br />

P<br />

Cl<br />

Cl Cl<br />

Cl<br />

O<br />

I<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl I Cl<br />

Cl<br />

I I I<br />

F<br />

F<br />

Cl<br />

F<br />

F<br />

Cl<br />

F<br />

S<br />

F<br />

O<br />

Xe<br />

I<br />

F<br />

F<br />

F<br />

F<br />

Cl<br />

Cl<br />

Formule de<br />

Gillespie<br />

4<br />

Géométrie Projection de Cram


A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

La projection de Cram perm<strong>et</strong> de représenter la structure tridimensionnelle des composés.<br />

Rappels des conventions : (figure 6)<br />

A <strong>et</strong> B sont dans le plan de la feuille<br />

D est dans le plan de la feuille <strong>et</strong> E est en avant du plan de la feuille<br />

G est dans le plan de la feuille <strong>et</strong> H est en arrière du plan de la feuille.<br />

Figure 6 : Convention de la projection de Cram des molécules tridimensionnelles<br />

Ainsi les exemples de molécules non planes du tableau précédent peuvent être représentés tels que sur la figure 7.<br />

Figure 7 : Quelques exemples de projection de Cram de structures tridimensionnelles<br />

Exercice<br />

Donner le polyèdre de coordination, la géométrie ainsi qu’une projection de Cram de l’ion phosphate<br />

4. Modification des angles de liaisons<br />

a. Influence des doubl<strong>et</strong>s libres<br />

A ce stade, le modèle proposé ne perm<strong>et</strong> pas d’expliquer l’évolution des angles de liaisons observés<br />

expérimentalement dans la série homologue , , . Ces quatre molécules sont telles que <strong>et</strong><br />

donc s’inscrivent dans un tétraèdre. Dans le cas du tétraèdre régulier, l’angle est de . C’est<br />

effectivement l’angle observé expérimentalement dans la molécule de méthane (figure 8). Par contre, dans le cas de<br />

la molécule d’ammoniac , c<strong>et</strong> angle est un peu plus faible ( ) <strong>et</strong> encore plus faible dans le cas de la<br />

molécule d’eau ( ).<br />

Figure 8 : Angle des liaisons<br />

dans la série des molécules CH4, NH3, H2O<br />

5<br />

.


A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

Comment affiner le modèle pour rendre compte de c<strong>et</strong>te observation ? Si on accepte que la répulsion entre électrons soit<br />

une fonction décroissante de la distance, plus les électrons seront nombreux, <strong>et</strong> occupent des régions éloignées de l’axe<br />

internucléaire, plus la répulsion est grande. Les doubl<strong>et</strong>s liants devant assurer la liaison entre atomes, ils sont plus<br />

astreints à rester au voisinage de l’axe internucléaire que ne le sont les doubl<strong>et</strong>s libres. La paire libre est donc plus<br />

répulsive que la paire liante, <strong>et</strong> cherche à s’éloigner le plus possible des autres paires électroniques.<br />

En tenant compte de l’ordre répulsion ( ) < répulsion ( ), le résultat de l’évolution des angles de liaison ,<br />

<strong>et</strong> s’interprète bien. Dans le cas de l’ammoniac, le doubl<strong>et</strong> non liant a tendance à repousser les doubl<strong>et</strong>s liant<br />

N à H, fermant ainsi l’angle . C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est accru dans le cas de la molécule d’eau dont l’atome d’oxygène est<br />

porteur de deux doubl<strong>et</strong>s non liants.<br />

b. Influence des liaisons multiples<br />

De la même manière, lorsque l’atome est relié à l’atome par une liaison simple ou multiple (double ou triple), on peut<br />

s’attendre à avoir des répulsions différentes <strong>et</strong> on a l’ordre croissant :<br />

C’est pour cela que l’angle<br />

dans la molécule de méthanal n’est pas de (cf. figure 9).<br />

O<br />

C<br />

H H<br />

<br />

Figure 9 : géométrie du méthanal<br />

Dans le cas ou les atomes autour de l’atome central sont de natures différentes, plusieurs stéréoisomères de configuration<br />

sont envisageables. Par exemple, dans le cas de la molécule de formule brute , l’atome d’oxygène peut se placer sur<br />

deux positions différentes, comme cela est présenté figure 10. L’atome d’oxygène est engagé dans une double liaison<br />

alors que les atomes de chlore sont engagés dans une simple liaison : l’atome d’oxygène se placera préférentiellement de<br />

manière à être le plus éloigné des atomes de chlore.<br />

Figure 10 : Stéréoisomères de configuration de IOCl3<br />

Dans le cas a) l’atome d’oxygène est à de deux atomes de chlore <strong>et</strong> à du troisième. Dans le cas b) l’atome<br />

d’oxygène est à de deux atomes de chlore <strong>et</strong> à du troisième. Le cas b) est donc plus favorable pour la structure.<br />

On peut continuer ainsi à raffiner la méthode en établissant des règles de répulsion croissante entre paires non liantes <strong>et</strong><br />

paires liantes multiples, travail qui a été effectivement réalisé par Gillespie.<br />

6


A. Guillerand <strong>–</strong> BCPST 1 A Cours de chimie Lycée Hoche, Versailles, 2012/2013<br />

5. Limite de la méthode VSEPR<br />

La description des molécules <strong>et</strong> des ions dans le modèle de Lewis <strong>et</strong> la prévision de leur géométrie par la méthode VSEPR<br />

perm<strong>et</strong> d’interpréter un très grand nombre de propriétés physicochimiques. Cependant, comme avec tout modèle,<br />

certaines propriétés ne peuvent pas s’interpréter. Par exemple, expérimentalement l’éthène est une molécule plane.<br />

L’application de la méthode VSEPR à l’atome de carbone , de type , perm<strong>et</strong> d’affirmer que les atomes , ,<br />

<strong>et</strong> sont dans un plan . L’application de la méthode VSEPR à l’atome de carbone , de type perm<strong>et</strong><br />

d’affirmer que les atomes , , <strong>et</strong> sont dans un plan . La méthode VSPER perm<strong>et</strong> de prévoir l’existence de ces<br />

deux plans, mais pas la réalité, c’est-à-dire qu’ils sont confondus (figure 11). La méthode VSEPR rencontre ici une limite.<br />

Le modèle des orbitales <strong>moléculaires</strong>, plus élaboré, perm<strong>et</strong> d’expliquer c<strong>et</strong>te planéité, mais nécessite l’utilisation d’outils<br />

mathématiques plus compliqués.<br />

Figure 11 : La méthode VSEPR ne perm<strong>et</strong> pas d’expliquer la planéité de la molécule d’éthène<br />

7

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