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imprimé dans son ADN. Notre Maison temporaire devrait
servir, selon le législateur, à nous punir pour le mal accompli
et en même temps, nous donner l’occasion de revoir, de
manière critique, notre mode d’agir, et de poser les bases
d’une vie future, loin du crime. Cet objectif est difficilement
poursuivi dans presque tous les Instituts de peine.
Mais dans l’Institut de Trani, toutes les conditions existent
pour qu’un tel objectif puisse se réaliser complètement.
Notre Institut est hors du commun. Il s’agit d’un ancien
bâtiment qui n’est pas né comme prison, mais a été
modifié au cours du temps pour le devenir.
Chacune de nous peut être occupée, si elle le veut, depuis
huit heures du matin jusqu’à vingt heures.
Durant la matinée, nous travaillons presque toutes. En
général, il s’agit d’activités qui visent à maintenir la
propreté et l’ordre dans l’Institut. Et les adeptes de la
cuisine et des achats ne manquent pas, ni celles qui, avec
une association, fabriquent des sacs à vendre à l’extérieur.
Pour une telle activité nous recevons un petit salaire qui
suffit à soutenir les dépenses nécessaires pour notre
entretien personnel et quelques caprices alimentaires,
comme les confiseries et les cigarettes.
Dans l’après-midi, nous faisons des activités de tous
genres parce que la Direction de l’Institut est ouverte
aussi à l’idée d’accepter l’entrée des volontaires qui
proposent des moments de divertissement : de simples
colloques, des activités manuelles ou
des jeux. L’image du détenu qui ne
sait pas comment occuper son temps
n’existe pas, ici à Trani. Celle qui
vous écrit est souvent obligée de
chercher un moment exclusivement
pour elle-même.
Si tout cela est possible, c’est aussi
parce que, jusqu’à 1992 (l’année de la
Réforme du Système Pénitencier) cet
Institut a été guidé par une petite
communauté de Soeurs de la Charité
qui ont donné leur vie pour la mission.
A gauche: la ville de
Trani.
A droite: le château.
en Europe CHEMINS DE LA MISSION
en Italie
Il suffit de penser que l’Institut de Trani est l’unique
institut où, après la Réforme, les Sœurs sont encore
présentes; elles n’auraient jamais voulu renoncer à ce que
fut leur maison depuis tant d’années. Actuellement, elles
sont six Soeurs dans cette Maison, dont trois qui sont
présentes depuis plus de 50 ans. Ce n’est pas une simple
présence; elles travaillent et se donnent pour le bon
fonctionnement et la gestion de la Maison.
Elles nous accompagnent, nous, les détenues, depuis le
moment de l’entrée, elles nous suivent durant notre
parcours, sont à nos côtés dans les moments difficiles mais
aussi joyeux. Une vraie relation affective peut se créer qui
permet de dépasser nos éventuelles erreurs ou leurs
reproches; une relation qui naît grâce à leur capacité de
nous considérer avant tout comme des êtres humains en
difficulté et non pas comme des monstres à éviter par
dédain ou peur; une relation qui, justement à cause de
cela, continue souvent après l’expiration de la peine.
Nous recevons d’elles du réconfort, des reproches, des
marques de confiance en vue de l’avenir, justement,
comme le feraient des parents qui sont loin de nous.
Les Sœurs font partie intégrale de notre parcours de
croissance et elles sont les premières à se réjouir pour
chacune de nos victoires.
Grâce à elles, cet Institut peut être réellement appelé : Maison!