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CHEMINS DE LA MISSION<br />
A Yverdon<br />
Frères et sœurs<br />
de tous pays<br />
de<br />
Ils viennent de l’Afghanistan, du Soudan, de la Somalie,<br />
de l’Erythrée, de l’Irak, de Serbie, du Kosovo et frappent à<br />
la porte de la Coordination Asile, permanence d’accueil et<br />
de soutien. Ils viennent à nous comme on se raccroche à<br />
une bouée de sauvetage. Ce sont des hommes, des<br />
femmes, des familles requérantes d’asile. Ils hab<strong>it</strong>ent<br />
provisoirement à Yverdon et ils voudraient apporter leur<br />
pierre à notre société.<br />
C’est M. Alali, (nom d’emprunt), soudanais, arrivé en<br />
Suisse, il y a dix ans. Son permis de séjour retiré, il est<br />
devenu un « débouté », à l’aide d’urgence. Il reço<strong>it</strong> l’ordre<br />
de qu<strong>it</strong>ter son appartement pour aller dans un Centre.<br />
Munis de son certificat médical déplorable, nous faisons<br />
recours à l’Office des Migrations et attendons la réponse.<br />
C’est Mme Sweta, Iranienne en Suisse depuis 17 ans,<br />
frappée d’interdiction de travailler, déboutée. Elle do<strong>it</strong><br />
aller chercher tous les mois « un papier blanc »<br />
renouvelable, la peur au ventre que ce papier ne so<strong>it</strong> pas<br />
renouvelé. C’est la famille Kom<strong>it</strong>hi du Kosovo, ici depuis<br />
20 ans, qui reço<strong>it</strong> son plan de vol pour un retour au pays.<br />
Nous faisons pour eux une pét<strong>it</strong>ion sur le marché et<br />
partout où nous pouvons. Enfin, il m’est donné de vivre un<br />
parrainage pour M. Monbogo, de RCA. L’Office des<br />
Migrations nous annonce le rejet quasi imminent du<br />
dossier (permis de séjour.) Nous ne baissons pas les bras;<br />
nous apportons des pièces nouvelles. Victoire ! Il est<br />
accepté. Ensemble, nous accueillons le miracle de la Vie !<br />
Toutes ces personnes et combien d’autres, surtout celles<br />
qui sont frappées par les « accords de Dublin » viennent à<br />
nous pour chercher un appui, une défense. Nous sommes<br />
à leurs côtés une présence fraternelle. Souvent<br />
impuissants. Nous voulons être veilleurs du moindre<br />
signe qui annonce la résurrection. A l’obtention d’un<br />
permis de séjour, d’un travail, d’un mariage, ils nous font<br />
entrer dans leur fête.<br />
“Un frère aidé par son frère<br />
est comme une ville fortifiée.”<br />
26<br />
Sr Christiane Marmy, sdc<br />
cte-yverdon@bluewin.ch<br />
en Europe<br />
en Suisse<br />
Les vis<strong>it</strong>es à domicile pour tra<strong>it</strong>er les mille questions du<br />
quotidien : santé, scolar<strong>it</strong>é, des enfants, problème des<br />
jeunes sans emploi, logement… permettent une plus<br />
grande proxim<strong>it</strong>é avec eux. Une fratern<strong>it</strong>é. J’essaie de ne<br />
pas les assister. Seulement de leur donner des repères, de<br />
créer des passerelles. Ils osent alors franchir une porte<br />
inconnue, aller à la rencontre des autres : ils savent qu’ils<br />
ne sont pas seuls. Ils sont respectés. Ils sont reconnus. Ils<br />
sont aimés. Pas seulement pourchassés.<br />
La communauté des Sœurs se fa<strong>it</strong> aussi lieu d’accueil et<br />
de partage. Luana, une fillette de l’Erythrée, née dans un<br />
centre en Italie, a besoin de nous pour du soutien scolaire.<br />
Elle hab<strong>it</strong>e notre quartier. Un compagnonnage se v<strong>it</strong> avec<br />
elle et ses parents. Par Soeur Claire, elle découvre la<br />
paroisse, la catéchèse. Elle entre dans un groupe et se<br />
prépare au baptême. Silvia, une jeune fille de 15 ans,<br />
Room de Bulgarie, sans papier et très peu scolarisée,<br />
vient se faire aider pour les mathématiques. Elle fa<strong>it</strong> des<br />
progrès et reprend confiance en elle. Lors de la prochaine<br />
kermesse paroissiale, des requérants d’asile paroissiens<br />
vont tenir un stand au milieu des autres et préparer un<br />
repas mongolien.<br />
Ils nous apportent leur culture et nous communiquent leur<br />
foi inébranlable en Dieu, leur Sauveur et leur Consolateur.<br />
Ils nous montrent le chemin de l’espérance. Ils nous<br />
enseignent un aspect de la traversée pascale. Ils nous<br />
rappellent une chose essentielle : la personne humaine n’a<br />
pas de prix. Elle a dro<strong>it</strong> à la dign<strong>it</strong>é. Elle est un don de<br />
Dieu à déployer pour le service des frères.<br />
Riches de cette human<strong>it</strong>é partagée, nous offrons à<br />
l’Eucharistie et à la prière des Heures nos frères et sœurs<br />
rencontrés. Comme une mosaïque, un trésor pour notre vie.<br />
“Dieu est partout…notre prochain est partout…”<br />
sainte Jeanne-Antide