Amis pédophiles, à demain

É D I T O R I A L
«Amis pédophiles, à demain ! »
Q UI ne connaît cette petite phrase, prononcée par le président de la
République française en marge du sommet de Lisbonne ? C’est une idée à
laquelle il va falloir se faire… Notre orientation sexuelle est devenue, avec
l’aval du gardien des insti tutions de la France, la plus haute insulte dont
un individu puisse être gratifié.
Cette phrase est à la fois un sommet et un seuil, c’est en cela qu’elle
mérite notre atten tion. Un sommet, parce que si nos adversaires considèrent
la passion qui nous « affecte », ou nous anime, c’est selon, comme un
mal susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique et morale de l’objet
de notre flamme, jusqu’à ce jour, un minimum — ténu — de rigueur
morale et intellectuelle permettait de croire qu’une distinction serait
maintenue entre le fait d’avoir des pulsions pédophiles et le fait d’enfreindre
la loi en portant « atteinte sexuelle » à des mineurs de quinze ans.
Par son « Discours de Lisbonne », le président de la République française
a balayé la dernière barrière à notre chasse, instaurant un nouveau
seuil. Hier, les seuils étaient constitués par la loi, et les infractions à celleci.
Nous péchions « par action ». Aujourd’hui, le nouveau seuil posé est
celui de nos pulsions. Nous péchons « par pensée ». C’est l’ouverture de
la voie royale pour la chasse aux pédophiles.
Est-ce vraiment surprenant ? N’avons-nous pas minimisé l’impact des
signes avant coureurs ? Devrons-nous faire ici la longue liste des coups qui
nous ont été portés ? Pourquoi avons-nous courbé l’échine quand des lois
d’exception ont été votées ? Pourquoi avons-nous laissé nos amis se faire
massacrer en prison ? Pourquoi tant d’indifférence devant ces hommes,
privés de leur travail, bannis de la société, sous le simple soupçon d’une
pulsion pédophile ? Que faisions-nous quand se votaient les lois nous
interdi sant de rêver sur des œuvres de création à caractère pédophile ?
Quand se discutaient celles qui bientôt fermeront nos forums ?
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Alors, « c’est quoi la suite ? » Au bout de ce palier inauguré par le
président de la République française, il y en a un autre. Celui où nous
pourrons être internés à vie au nom de ce que nous sommes, et ce même
si nous n’avons « rien fait »… Un nouveau palier qui aura au moins le
mérite de résoudre le vieux débat entre nous « l’abstinence pour les
pédophiles est-elle la voie pour vivre une pédophilie socialement
acceptable ? ».
À moins d’un sursaut. Que nous soyons capables de suffisamment de
révolte, de fierté, pour briser les mâchoires du piège. C’est ce que je nous
souhaite à tous pour 2011…
Verneuil
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