Atteintes multiples des nerfs crâniens - Psychologie - M. Fouchey
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17-086-B-10 <strong>Atteintes</strong> <strong>multiples</strong> <strong>des</strong> <strong>nerfs</strong> <strong>crâniens</strong> Neurologie<br />
Christian, de Paget, de Hodgkin, métastases, chordome). Il peut<br />
encore s’agir d’un méningiome de l’arête sphénoïdale propagé aux<br />
berges de la fente sphénoïdale ou de lésions expansives d’origine<br />
congénitale (méningoencéphalocèles, kystes dermoï<strong>des</strong> ou<br />
épidermoï<strong>des</strong>).<br />
Au niveau du sinus caverneux, il peut s’agir de tumeurs d’origine<br />
locale (craniopharyngiomes, adénomes hypophysaires, chordomes<br />
parasellaires, métastases intrahypophysaires [cancer du sein]),<br />
régionale (tumeurs malignes du nasopharynx ou de la trompe<br />
d’Eustache étendues à la base du crâne) ou de métastases à distance<br />
(carcinomes, myélomes, lymphomes) [3] .<br />
• Infections<br />
Les thrombophlébites infectieuses du sinus caverneux, avec leur état<br />
septicémique, l’œdème palpébral et le cordon veineux induré,<br />
l’exophtalmie douloureuse, l’ophtalmoplégie, l’anesthésie<br />
cornéenne, compliquant une cellulite de la face, sont devenues<br />
exceptionnelles. Elles peuvent être compliquées d’une ischémie <strong>des</strong><br />
artères rétiniennes à l’origine d’une cécité bilatérale [23] . Leur origine<br />
est habituellement bactérienne, mais un cas d’origine aspergillaire a<br />
pu être observé [26] . L’hypopituitarisme peut en être une<br />
complication retardée [38] . L’IRM peut permettre un diagnostic<br />
précoce et contribuer ainsi à améliorer le pronostic. L’abcès de<br />
l’hypophyse peut être à l’origine d’une forme bilatérale.<br />
Les mucocèles sphénoïdales sont relativement plus fréquentes,<br />
insidieuses et trompeuses. Elles sont marquées par une douleur<br />
fronto-orbitaire persistante, une ophtalmoplégie, une anesthésie<br />
dans le territoire du V. Le diagnostic repose sur le scanner, les<br />
radiographies et surtout les tomographies de face, qui montrent<br />
l’aspect soufflé du sinus sphénoïdal. Plus rarement, les mucocèles<br />
donnent un syndrome d’insuffisance antéhypophysaire ou une<br />
compression du nerf optique. Le drainage chirurgical par voie<br />
rhinoseptale basse amène la guérison.<br />
• Causes vasculaires<br />
Il peut s’agir de pathologies malformatives, traumatiques ou<br />
ischémiques :<br />
– anévrismes de la carotide interne infraclinoïdienne ou<br />
malformations artérioveineuses ;<br />
– fistules carotidocaverneuses d’origine traumatique. Dans ce<br />
dernier cas, s’associent à une ophtalmoplégie volontiers<br />
douloureuse, une protrusion du globe oculaire et une infiltration<br />
œdémateuse conjonctivale ;<br />
– syndromes ischémiques artériels : la vascularisation <strong>des</strong> troncs <strong>des</strong><br />
III, IV et VIe paires crâniennes ainsi que de la branche ophtalmique<br />
du V est assurée, à l’intérieur du sinus caverneux, par un tronc<br />
commun (le tronc inférolatéral) issu de la carotide intracaverneuse.<br />
Il a été décrit <strong>des</strong> atteintes <strong>multiples</strong>, récurrentes et non<br />
douloureuses <strong>des</strong> <strong>nerfs</strong> oculomoteurs en relation avec <strong>des</strong> embolies<br />
dans le territoire de cette artère [1] . En raison <strong>des</strong> variations<br />
anatomiques, la cause ischémique artérielle de ce type<br />
d’ophtalmoplégie est difficile à démontrer [50] ;<br />
– diabète ;<br />
– maladie de Horton ;<br />
– migraine ophtalmoplégique.<br />
• Traumatismes<br />
La fracture de la petite aile du sphénoïde donne surtout une<br />
paralysie <strong>des</strong> IIIe et IVe <strong>nerfs</strong> <strong>crâniens</strong> ; en revanche, le trijumeau<br />
serait le premier atteint en cas de déchirure du sinus de Breschet.<br />
Ces fractures sont mises en évidence par <strong>des</strong> radiographies centrées<br />
sur les fentes sphénoïdales, sur les canaux optiques et <strong>des</strong><br />
4<br />
tomographies de l’étage antérieur (fréquence <strong>des</strong> fractures<br />
propagées aux deux étages) et surtout grâce au scanner avec fenêtres<br />
osseuses.<br />
• Pseudotumeurs fibreuses parasellaires<br />
Elles sont en relation avec <strong>des</strong> lésions de pachyméningite et,<br />
s’intégrant dans le cadre plus large <strong>des</strong> fibroscléroses multifocales<br />
<strong>des</strong> aponévroses et séreuses (maladie de Dupuytren, sclérose<br />
testiculaire, fibrose rétropéritonéale...), peuvent être à l’origine d’une<br />
atteinte conjointe <strong>des</strong> <strong>nerfs</strong> <strong>crâniens</strong> V, VI ainsi que de la branche<br />
sensitive du VII associée à <strong>des</strong> signes d’insuffisance<br />
antéhypophysaire [70] . L’IRM peut montrer un épaississement de la<br />
tente du cervelet, et la ponction lombaire un liquide<br />
inflammatoire [10] .<br />
• Syndrome de Tolosa-Hunt « idiopathique »<br />
Le syndrome de Tolosa-Hunt comporte une douleur péri- ou<br />
intraorbitaire accompagnée ou suivie d’une ophtalmoplégie plus ou<br />
moins complète, auxquelles peuvent s’associer une atteinte de la<br />
branche ophtalmique du trijumeau et/ou un syndrome de Claude<br />
Bernard-Horner. Il s’agit en fait d’une variété étiologique de<br />
syndrome latérosellaire dû à un granulome inflammatoire infiltrant<br />
la paroi et les septa du sinus caverneux et comprimant les <strong>nerfs</strong> qui<br />
le traversent ainsi parfois que la carotide intracaverneuse.<br />
L’extension ipsilatérale postérieure <strong>des</strong> lésions peut occasionner une<br />
atteinte <strong>des</strong> autres branches du V ou une paralysie faciale. L’IRM<br />
(coupes coronales +++)montre une lésion infiltrante du sinus<br />
caverneux prenant le gadolinium, sans modification osseuse. Cette<br />
image n’est pas spécifique et peut correspondre aussi à une<br />
infiltration tumorale ou une sarcoïdose. L’angiographie par<br />
résonance magnétique (ARM) ou l’artériographie peuvent montrer<br />
une sténose de la carotide intracaverneuse. Le liquide<br />
céphalorachidien (LCR) est habituellement normal, toute anomalie<br />
persistante devant faire rechercher une étiologie spécifique. Il a été<br />
rapporté dans quelques cas une accélération de la vitesse de<br />
sédimentation (VS), voire <strong>des</strong> anticorps antinucléaires, mais en<br />
principe le syndrome de Tolosa-Hunt idiopathique n’affecte pas le<br />
reste de l’organisme. Il s’agit d’un diagnostic d’élimination, qui<br />
suppose la recherche d’autres étiologies, en particulier tumorales.<br />
Autres syndromes de l’étage moyen<br />
Bien que ces syndromes ne diffèrent <strong>des</strong> précédents que par <strong>des</strong><br />
détails sémiologiques, ils ont une valeur d’orientation dont la<br />
connaissance peut faciliter l’enquête étiologique.<br />
Syndrome de l’apex orbitaire<br />
Il ajoute au syndrome de la fente sphénoïdale une atteinte du nerf<br />
optique responsable d’un scotome central et <strong>des</strong> signes d’atrophie<br />
au fond d’œil. Les traumatismes en sont une cause plus fréquente<br />
que les tumeurs, mais donnent souvent un syndrome incomplet. Des<br />
lésions de mucormycose chez un patient diabétique mal équilibré<br />
ont été rendues directement responsables d’un tel syndrome [25]<br />
habituellement compliqué dans cette étiologie de douleurs<br />
rétrobulbaires ainsi que d’une éventuelle thrombose de la carotide<br />
interne par extension de voisinage.<br />
Syndrome du plancher de l’orbite<br />
et syndrome de la fosse ptérygopalatine<br />
Il résulte de l’envahissement du plancher de l’orbite par une tumeur<br />
de voisinage. L’atteinte du nerf maxillaire supérieur est précoce et<br />
s’ajoute au syndrome de la fente sphénoïdale. Dans le même<br />
registre, <strong>des</strong> cancers cutanés de la face ou du cou peuvent être<br />
responsables d’un envahissement périneural <strong>des</strong> <strong>nerfs</strong> V et VII puis<br />
<strong>des</strong> <strong>nerfs</strong> oculomoteurs [21] .