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Fonctions exponentielles - Page personnelle de M. ZERR

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<strong>Fonctions</strong> <strong>exponentielles</strong><br />

Ce document présente <strong>de</strong>ux façons <strong>de</strong> définir la fonction exponentielle. Dans les <strong>de</strong>ux cas, <strong>de</strong>s théorèmes lourds<br />

sont à connaitre en pré-requis.<br />

Première façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r : l'exponentielle comme solution d'équation différentielle<br />

En pré-requis, on supposera connu le théorème <strong>de</strong> Cauchy :<br />

THEOREME : soit dérivable. On considère l'équation différentielle suivante :<br />

Il existe une unique fonction solution à cette équation.<br />

{ ( ) ( )<br />

( )<br />

On définit ainsi la fonction exponentielle. Toute la difficulté d'admettre une telle définition rési<strong>de</strong> dans l'existence et<br />

dans l'unicité <strong>de</strong> cette fonction. La démonstration s'appuie sur la notion <strong>de</strong> suites adjacentes, et plus<br />

particulièrement sur la suite :<br />

qui constitue une bonne approximation <strong>de</strong> l'exponentielle lorsque est assez grand.<br />

(<br />

DEFINITION : la fonction exponentielle est l'unique fonction solution <strong>de</strong> cette équation différentielle. On note<br />

( ) ou .<br />

Le premier résultat essentiel est le suivant :<br />

THEOREME : Étant donnée une fonction dérivable non nulle, les trois propositions suivantes sont<br />

équivalentes (en d'autres termes, l'une <strong>de</strong> ces trois proposition entraine forcément l'autre) :<br />

i. vérifie l'équation fonctionnelle : ( ) ( ) ( )<br />

ii. vérifie l'équation différentielle : { ( ) ( )<br />

( )<br />

iii. est une fonction exponentielle : ( ) .<br />

REMARQUE :<br />

Il y a plusieurs types <strong>de</strong> fonctions (puisqu'il y a plusieurs valeurs possibles <strong>de</strong> ). Cependant, pour la fonction<br />

est la fonction exponentielle au sens <strong>de</strong> la définition ci-<strong>de</strong>ssus. Par conséquent, tous les résultats vérifiés par la<br />

fonction sont aussi vérifiés par la fonction exponentielle.<br />

DEMONSTRATION :<br />

Montrons que ii entraine i. On suppose que :<br />

On considère la fonction définie sur par :<br />

{ ( ) ( )<br />

( )<br />

)<br />

( ) ( ) ( )<br />

1


On a, par dérivation :<br />

Or d'après i :<br />

( ) ( ) ( ) ( ) ( )<br />

( ) ( ) ( ) ( ) ( )<br />

Par conséquent, ( ) donc la fonction est constante.<br />

( )<br />

Cette égalité est vraie pour tout . En particulier, pour :<br />

C'est-à-dire :<br />

Or ( ) donc :<br />

D'où :<br />

C'est-à-dire :<br />

( )<br />

( ) ( )<br />

( )<br />

( ) ( )<br />

On en déduit que la fonction ne s'annule jamais. En effet, on ne peut pas avoir à la fois :<br />

( ) ( ) ( )<br />

Comme la fonction ne s'annule jamais, on peut considérer la fonction définie sur par :<br />

où est quelconque.<br />

On a, par dérivation :<br />

Or d'après i, on :<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( ) ( ) ( ) ( ) ( )<br />

[ ( )]<br />

( )<br />

( ) ( ) ( ) ( )<br />

[ ( )]<br />

Par conséquent, ( ) donc la fonction est constante :<br />

( )<br />

Cette égalité est vraie pour tout . En particulier, pour :<br />

C'est-à-dire :<br />

Or ( ) donc :<br />

D'où :<br />

C'est-à-dire :<br />

Et donc :<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( ) ( )<br />

( )<br />

2


On a donc démontré que ii entraine i.<br />

Montrons que i entraine ii. On suppose que :<br />

Montrons d'abord que ( ) .<br />

( ) ( ) ( )<br />

( ) ( ) ( )<br />

L'égalité i est vraie pour tout En particulier, pour , on a :<br />

Par conséquent, soit ( ) , soit ( )<br />

Supposons que ( )<br />

Alors :<br />

( ) ( ) ( ) ( ) [ ( )]<br />

( ) (( ) ) ( ) ( ) ( )<br />

Donc la fonction f est la fonction nulle, ce qui est contraire à l'hypothèse du théorème.<br />

En en déduit que :<br />

( )<br />

Montrons maintenant que : ( ) ( )<br />

En dérivant par rapport à la variable , on obtient :<br />

En particulier, pour :<br />

( ) ( ) ( )<br />

( ) ( ) ( )<br />

Comme ( ) est une constante, on peut très bien poser :<br />

D'où :<br />

Montrons que ii entraine iii.<br />

( )<br />

{ ( ) ( )<br />

( )<br />

Montrons d'abord que la fonction est positive. Comme ii entraine i, on a :<br />

En particulier, en remplaçant les <strong>de</strong>ux inconnues par<br />

( ) (<br />

( ) ( ) ( )<br />

) (<br />

) (<br />

, on a :<br />

) [ (<br />

Par ailleurs, comme f est non nulle (voir ci-<strong>de</strong>ssus), on a donc démontré que :<br />

Revenons à ii. On suppose que :<br />

On considère la fonction auxiliaire :<br />

( )<br />

( ) ( )<br />

)]<br />

3


REMARQUE :<br />

Par dérivation :<br />

Or d'après ii :<br />

Donc :<br />

( ) ( )<br />

( ) ( ) ( )<br />

( ) ( ) ( )<br />

Par conséquent, la fonction est constante :<br />

En particulier, pour :<br />

C'est-à-dire :<br />

( )<br />

Comme ( ) , on en déduit que :<br />

D'où :<br />

C'est-à-dire :<br />

D'où :<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

car (voir ci-<strong>de</strong>ssus). On a donc démontré iii.<br />

Montrons que iii entraine ii. On suppose que :<br />

Par conséquent :<br />

Par ailleurs :<br />

On a donc démontré ii :<br />

Si l'on suppose connue la fonction logarithme, alors :<br />

( )<br />

( )<br />

( ) ( )<br />

{ ( ) ( )<br />

( )<br />

En effet, la fonction logarithme est continue, strictement croissante sur ] [ à valeurs dans d'où le résultat<br />

par le théorème <strong>de</strong>s valeurs intermédiaires (théorème dont la démonstration n'est pas évi<strong>de</strong>nte).<br />

Par conséquent, la fonction peut s'écrire :<br />

Sous cette forme, on dit que la fonction f est la fonction exponentielle <strong>de</strong> base .<br />

Une fois toutes les propriétés <strong>de</strong> l'exponentielle et du logarithme connues, on démontre que :<br />

( )<br />

( )<br />

( )<br />

( ) ( ) ( ( ) )<br />

Les fonctions puissances <strong>de</strong> la forme sont <strong>de</strong>s fonctions <strong>exponentielles</strong> <strong>de</strong> base , c'est-à-dire :<br />

( )<br />

4


Deuxième façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r : l'exponentielle comme bijection réciproque <strong>de</strong> la<br />

fonction logarithme népérien<br />

Pour ce faire, il faut bien évi<strong>de</strong>mment supposer connue la fonction logarithme népérien. On la définit ainsi :<br />

DEFINITION : la fonction logarithme népérien est l'unique primitive <strong>de</strong> la fonction inverse qui s'annule en 1 :<br />

( ) ∫<br />

Cette définition suppose que toute la théorie <strong>de</strong> l'intégration au sens <strong>de</strong> Riemann est maitrisée. En particulier, toutes<br />

les fonctions n'admettent pas forcément une primitive. Pourquoi la fonction inverse admettrait-elle une primitive ?<br />

Parce qu'on suppose connu le théorème suivant :<br />

THEOREME : toute fonction continue admet une primitive.<br />

Cela justifie l'existence <strong>de</strong> la fonction logarithme, mais pas son unicité. Celle-ci se déduit <strong>de</strong> la manipulation<br />

élémentaire d'intégrales.<br />

La définition <strong>de</strong> la fonction exponentielle repose alors sur le théorème <strong>de</strong> fonctions réciproques :<br />

THEOREME : Étant donnée un intervalle et une fonction à la fois continue et strictement monotone sur<br />

cet intervalle , on a :<br />

La fonction est une bijection <strong>de</strong> sur ( ). On note sa bijection réciproque.<br />

La fonction ( ) est une fonction à la fois continue et strictement monotone, <strong>de</strong> même sens <strong>de</strong><br />

monotonie que<br />

La fonction logarithme étant continue et strictement croissante sur ] [, le théorème précé<strong>de</strong>nt s'applique.<br />

DEFINITION : la fonction exponentielle est la bijection réciproque <strong>de</strong> la fonction logarithme népérien.<br />

On la note .<br />

Le théorème <strong>de</strong>s fonctions réciproques, ainsi que les propriétés générales <strong>de</strong>s fonctions bijectives, nous donnent :<br />

PROPRIETES :<br />

i. ] [ donc ] [<br />

ii. La fonction exponentielle est continue et strictement monotone sur <strong>de</strong> même sens <strong>de</strong> monotonie que<br />

la fonction logarithme népérien, c'est-à-dire strictement croissante sur<br />

iii. on a :<br />

iv.<br />

En particulier, on sait que :<br />

De même, on sait que :<br />

( ) ( )<br />

( ) ( )<br />

( ) ( )<br />

( ( ))<br />

( ( ))<br />

v. Comme pour toutes applications réciproques, le graphe <strong>de</strong> la fonction exponentielle se déduit du graphe<br />

<strong>de</strong> la fonction logarithme népérien par symétrie par rapport à la première bissectrice.<br />

5

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