bulletin n° 26 - Association des Amis des Câbles Sous-Marins
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ASSOCIATION DES AMIS DES CABLES SOUS-MARINS<br />
L'Ampère dans les glaces de Terre Neuve<br />
BULLETIN N° <strong>26</strong> – JUIN 2004
SOMMAIRE<br />
NUMERO <strong>26</strong> – Juin 2004 –<br />
Articles Auteurs<br />
Editorial A. Van Oudheusden<br />
Le câblier Ampère 3 (1950 – 1970) A. Van Oudheusden et J.L. Bricout<br />
Histoire de l’ensouillage et de la pénétration sous la mer Y Rolland, R. Salvador et G Fouchard<br />
Les opérations Caravelle G Py<br />
Le câblier Ampère 3à Beyrouth en novembre 1980 F Lagrippe<br />
Blind Mans’s Bluff ou le piratage <strong>des</strong> câbles en 1975 G Fouchard<br />
Récupération d’un Pisces (Août – Septembre 1973) Rédaction<br />
Les Açores LC Mertz<br />
Robida Rédaction<br />
Info presse dernière. Rédaction<br />
La vie de l’<strong>Association</strong>. Courrier <strong>des</strong> lecteurs Rédaction.<br />
RENOUVELLEMENT DE VOTRE ABONNEMENT.<br />
Ce numéro <strong>26</strong> du <strong>bulletin</strong> est envoyé aux membres de l’<strong>Association</strong> à jour de leur cotisation.<br />
Nous vous rappelons que le montant de la cotisation est de 10 Euros. Elle couvre la période de janvier à<br />
décembre et donne droit à 3 numéros annuels.<br />
Transmettez vos cotisations au Trésorier de l'AACSM à l'adresse ci-<strong>des</strong>sous :<br />
<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Amis</strong> <strong>des</strong> <strong>Câbles</strong> <strong>Sous</strong>-<strong>Marins</strong>.<br />
BP 340. Base Marine Méditerranée<br />
Rue Lazare Carnot prolongée<br />
83512 La Seyne sur Mer.Cedex
L’<br />
actualité de ce trimestre se résume<br />
à SEA-ME-WE 4 et à Suboptic<br />
2004. Les navires de FT (M) ont<br />
enregistré le renouvellement <strong>des</strong> accords<br />
ACMA en 2003 et MECMA en avril 2004.<br />
La flotte d’Alcatel est réduite aux 4 unités<br />
d’ALDA Marine. C’est peu pour satisfaire<br />
une profession morose<br />
Dans ce numéro, nous retraçons l'histoire<br />
de l'Ampère 3 et le rôle <strong>des</strong> câbliers dans la<br />
pénétration sous la mer. Nous n'épuiserons<br />
pas le premier sujet, l'Ampère ayant eu une<br />
carrière intéressante puisqu'il fut construit<br />
pour travailler près <strong>des</strong> côtes d'Afrique de<br />
l'Ouest et en Méditerranée mais il passa<br />
plus de six mois par an dans les parages de<br />
Terre Neuve et du Groenland dans les<br />
années 1960-70. Francis Lagrippe rappelle<br />
la dangereuse opération de l'Ampère dans<br />
le port de Beyrouth en novembre 1980<br />
René Salvador, G. Fouchard et Yves<br />
Rolland ont rédigé l'évolution de<br />
l'ensouillage <strong>des</strong> câbles avant qu'il soit<br />
généralisé plus récemment avec<br />
l'installation <strong>des</strong> câbles à fibres optiques.<br />
Cette étude constitue un chapitre de<br />
l'ouvrage sur les câbles sous marins.<br />
Nous revenons sur quelques opérations<br />
bien particulières : Gérard Py participa à<br />
toutes les campagnes de récupération <strong>des</strong><br />
débris de la Caravelle Ajaccio - Nice,<br />
disparue en mer le 11 septembre 1968, le<br />
sauvetage de l'équipage d'un sous marin de<br />
la compagnie Vickers bloqué au fond de la<br />
mer d'Irlande du 30 août au 2 septembre<br />
1973. Nous revenons également sur le<br />
piratage <strong>des</strong> câbles soviétiques par les sous<br />
marins américains pendant la guerre froide<br />
LE MOT DU PRESIDENT<br />
par Alain Van Oudheusden<br />
ainsi que sur le piratage tout azimut <strong>des</strong><br />
câbles à fibres optiques en nous référant au<br />
très officiel site de la NSA.<br />
Enfin, le cdt Mertz nous conduit aux<br />
Açores, centre du réseau télégraphique<br />
d'Atlantique et nous rappelle au passage<br />
une autre époque, celle <strong>des</strong> années 50.<br />
Jean Louis Bricout vous offre un <strong>bulletin</strong><br />
de qualité commandé à un imprimeur<br />
professionnel. Ce numéro est sponsorisé<br />
par France Télécom Marine. Serge Pujol et<br />
Michel Caro de la société seynoise<br />
buroconseil de nos amis Carayon tiennent<br />
à jour notre site Internel devenu adulte<br />
(www.chez.com/cablesm. Nous n'avons<br />
jamais reçu autant de lettres et de messages<br />
de félicitations et ne résistons pas à ouvrir<br />
la rubrique du courrier <strong>des</strong> lecteurs. Nous<br />
les engageons d'ailleurs à nous fournir leur<br />
témoignage.<br />
Et le livre ?<br />
Nous avons demandé un état d'avancement<br />
<strong>des</strong> travaux. Rejoignez le site pour prendre<br />
connaissance de la maquette de l'ouvrage.<br />
Certains articles que nous publions en sont<br />
les témoins. Nous recherchons un éditeur<br />
et <strong>des</strong> sponsors.<br />
Dans l'immédiat, ne souscrivez pas mais<br />
faites moi connaître votre intérêt :<br />
par internet :<br />
alain.vanoudheusden@wanadoo.fr .<br />
Ou par courrier :<br />
<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Amis</strong> <strong>des</strong> <strong>Câbles</strong> <strong>Sous</strong>-<br />
<strong>Marins</strong>.<br />
BP 340. Base Marine Méditerranée<br />
Rue Lazare Carnot prolongée<br />
83512 La Seyne sur Mer Cedex<br />
A. Van Oudheusden
L'AMPERE<br />
Historique de 32 ans de service<br />
par Alain Van Oudheusden<br />
L'Ampère, Navire Câblier, 3 éme du nom, est assez représentatif de l'excellence atteinte à l'époque <strong>des</strong> câbles<br />
télégraphiques.<br />
Ses dimensions, ses qualités manœuvrières en faisant un outil bien adapté. Il absorbera bien l'arrivée du<br />
câble téléphonique analogique, mais l'apparition de répéteurs rigi<strong>des</strong> le spécialisera plutôt dans la réparation. Sa<br />
carrière coïncidera alors avec le développement du nouveau système. Il effectue en effet la première pose d'un<br />
câble 120 voies(répéteurs souples), en 1956 entre Kelibia et Bouficha ( Tunisie) et finit par la première pose d'un<br />
câble fibre optique en 1982 entre Cagnes sur Mer et Juan les Pins entre temps, il aura assuré vaillamment<br />
l'entretien du réseau de la Méditerranée et de la côte Ouest d'Afrique à l'Atlantique Nord.<br />
C'est ce travail tenace et complexe, mais plus varié qu'on le croit qui est rappelé ici, d'abord sous forme de<br />
journal de mer simplifié ensuite par l'intermédiaire d'articles de presse. Ces derniers ont une saveur irremplaçable<br />
et ne sont pas avares de qualificatifs élogieux. Qu'on en juge ! "Ici, comme pour les expéditions polaires, comme<br />
en chirurgie, une admirable convergence <strong>des</strong> techniques a conduit au succès "…<br />
"Il a mis le cap vers l'aventure la plus passionnante mais aussi la plus dure et la plus dangereuse. Il s'en<br />
est allé vers les eaux glacées, vers les brumes dans lesquelles apparaissent parfois les immenses fantômes que<br />
sont les icebergs"…<br />
"Pour accomplir une mission magnifique, l'Ampère a emporté une élite que le monde peut envier à la<br />
France"… Même la mascotte du bord est exceptionnelle : " c'est un chien calme (Rex) qui offre toujours l'image<br />
de la tranquillité, même aux mauvaises heurs, quand les vagues énormes déferlent sur le pont"<br />
Quelques coquilles se glissent aussi :<br />
" Les dégâts (au câble) ont diverses origines, <strong>des</strong> coups d'encres (sic) à l'attentat, un tremblement de terre"<br />
… De quoi, en effet, se faire un mauvais sang d'ancre. Une manie Marseillaise légendaire, mais sympathique<br />
peut être soupçonnée, lorsqu'un vulgaire coup de pétoire essuyé par l'Ampère au large de Beyrouth devient" une<br />
salve d'artillerie".<br />
Quant à l'allure générale du navire c'est un "South of France pleasure cruiser" pour les canadiens et<br />
évidemment" un fringant petit yacht anglais " pour les Français, le fair play est de mise. Et bien sur un tel navire<br />
n'aura plus d'équivalent " La beauté glacée du Raymond Croze n'égalera jamais la rusticité raffinée de l'Ampère
.<br />
L'Ampère comme tout navire a eu sa part de chance et d'émotion, par exemple quant il est passé juste au<br />
<strong>des</strong>sus d'un haut fond inconnu (zéro au sondeur) dans un fjord menant a Clarenville (terre neuve), ou lorsqu'il<br />
cherchait son passage dans les chenaux erratiques dans la banquise (une pale d'hélice s'en souvient fort bien),<br />
angoisse encore lorsque le "Sibella" lui refuse la priorité (le davier est perdu dans la bagarre). Sans compter les<br />
manœuvres hasardeuses en travaillant en double avec un autre navire et qu'à la suite d'une attirance explicable mais<br />
involontaire, il reste entre les deux que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette et encore, comme c'est arrivé<br />
avec le chalutier "Grand Prince" à Terre Neuve ou plus simplement avec" l'Alsace" pendant l'opération " Caravelle".<br />
Sans parler du trou dans la coque du départ de Bizerte saisit par un courant traversier, les forme arrondies de<br />
l'arrière venant s'appuyer sur une bitte teigneuse qui pénètre avec un bruit de canon dans la cabine d'un chauffeur,<br />
mollement allongé sur sa bannette, en train de relire son journal de la semaine passée. On imagine sa stupeur<br />
indignée. Le suspense n'étant pas moins grand à la passerelle, l'embarcation du pilote étant encore quelques<br />
secon<strong>des</strong> avant, entre la muraille de l'Ampère et le quai qui se rapprochait d'une façon irrésistible.<br />
Je dédie cette revue de presse baroque à tous ceux qui ont eu la chance de naviguer sur ce fier navire.<br />
Notamment ceux qui ont su se faire un surnom. En fait, peut-être les représentants les plus significatifs de ce<br />
microcosme très particulier qui est un navire à la mer. On peut aussi se faire un nom, comme Louis Le Prince-Ringuet,<br />
Ingénieur <strong>des</strong> télégraphes, embarqué dans les années 30 sur la Charente, l'Emile Baudot et l'Ampère1<br />
Date de mise en service : 1951<br />
Constructeur : Chantier de Normandie Rouen<br />
Longueur hors tout : 91,30 mètres<br />
Largeur au maître bau : 12,55 mètres<br />
Tirant d'eau en charge : 5,14 mètres<br />
Déplacement en charge : 3450 tonnes<br />
Port en lourd : 1500 tonnes<br />
Propulsion : Turbine à vapeur 2 hélices<br />
Puissance <strong>des</strong> machines : 2500 C V<br />
Vitesse en service : 12,5 nœuds/ Maximum 14,5 nœuds<br />
Stockage de câble : 369 m3 en 3 cuves<br />
Effectif : Etat Major et Equipages 72<br />
: Ingénieurs et Techniciens 6<br />
L'Ampère a été construit sur le modèle de l'Alsace de 1939, ce qui lui donnait un incontestable air élégamment<br />
suranné. On peut même y trouver une ressemblance avec un " Emile Baudot" de 1917, c'est tout dire !<br />
En fait, l'innovation résidait dans son mode de propulsion : Turbines à vapeur et 2 hélices à pas variable.<br />
Ce dernier système eut de nombreux avatars et fut supprimé.<br />
Heureusement, l'Ingénieur responsable avait aussi prévu <strong>des</strong> turbines de marche arrière, ce qui sauva la<br />
situation. Mais c'était un homme du type " la ceinture plus les bretelles" formule qu'il utilisait fréquemment et qu'il est<br />
sain d'appliquer, surtout en mer.<br />
Historique de 32 ans de service<br />
Juin/Juillet 1951<br />
En armement à Rouen<br />
Août 1951<br />
Au lancement de l'Ampère, la marraine, Madame Lamiel, avait<br />
offert pour l'occasion, un bronze représentant une panthère. Objet<br />
qu'un maître d'hôtel irascible avait jeté par-<strong>des</strong>sus bord, heureusement<br />
le navire était à quai. On pu donc le repêcher et il se trouve<br />
actuellement sur le N/C Croze.<br />
Donc en Août 1951, l'Ampère inaugure une série d'essais<br />
(Commandant Pelletier) et son premier Ministre <strong>des</strong> P.T.T., qui fera le<br />
voyage de Rouen à Villequier.<br />
Les essais recommencent en Septembre, puis en Décembre.<br />
Le 16 Décembre, enfin appareillage pour Brest, puis Toulon, son<br />
futur port d'attache, et son premier noël en mer.
Avril 1952<br />
Réparation du câble télégraphique Marseille/Oran 1892, au large du cap Formentos, et premier coup de vent<br />
sérieux.<br />
Mai 1952<br />
Réparation du câble Benat/Port Cros.<br />
Juin/juillet 1953<br />
A Brest<br />
Septembre 1953<br />
Retour à Toulon<br />
Novembre 1953<br />
Embarquement de câble à Calais et retour à Toulon<br />
Août 1954<br />
Pose de la liaison Sainte Marguerite/Saint Honorat ( Cannes )<br />
Décembre 1954<br />
Le <strong>26</strong> à 23 h 15, au large du cap de Garde, l'Ampère aborde le<br />
"Sibella"<br />
Il venait de quitter Bône pour réparer le Marseille/Philippeville<br />
A ce sujet, il faut rappeler qu'un navire en pleine vitesse,<br />
mettant sa barre à droite toute, par exemple, va, dans un premier<br />
temps, gîter sur Tribord, ce qui va déplacer ses feux de mâts l'un par<br />
rapport à l'autre et donner l'impression fatale de virer sur Bâbord !<br />
bien que les angles soit faibles<br />
Dés que le navire amorce sa giration, la gîte change de sens et<br />
confirme l'abattée.<br />
Finalement chacun pu rejoindre le port par ses propres<br />
moyens.<br />
Mais l'Ampère avait perdu son davier dans l'affaire et le matelot<br />
de barre gagné une jaunisse<br />
L'homme de veille, envoyé sur place pour rendre compte <strong>des</strong><br />
avaries, avait résumé par : " Commandant, y'a plus d'avant" !!!<br />
Mai 1955<br />
Travaux au large de Dakar<br />
Juin 1955<br />
Abidjan<br />
Juillet 1955<br />
Retour à Toulon<br />
Octobre 1955<br />
Réparation N°3 du Cannes/Ste Marguerite (1939)<br />
Février 1956<br />
Brest, puis pose du premier câble téléphonique entre Kelibia et Bouficha (Tunisie), 50 milles de long pour 4<br />
répéteurs (Cdt Daynes, Ingénieurs Michel, Salvador, Mangon, Lafon).<br />
Mars 1956<br />
Ferryville<br />
Mai 1956<br />
Brest
Juin 1956<br />
Pose du câble Hollande Danemark avec l'aide de l'Emile Baudot et du Dompaire, dragueur de mines. A l'époque<br />
la mer du Nord ne se pratiquait que grâce à <strong>des</strong> chenaux soigneusement déminés. Il en reste encore quelques milliers<br />
de ces objets peu recommandables, mais heureusement la mise à feu, sur batterie, est obsolète.<br />
Octobre 1956<br />
Rouen, installation d'une nouvelle machine de pose à tribord et<br />
d'un davier arrière pour la pose du futur câble Marseille/Alger. Ajout de<br />
80 tonnes de lest.<br />
Décembre 1956<br />
Essais de pose par l'arrière d'un répéteur au large de<br />
Porquerolles par 2500 mètres de fond ( Cdt Daynes, Ingénieurs Mrs<br />
Mangon, Lafon, Salvador )<br />
Février 1957<br />
Relevages de câbles abandonnés, devant Marseille pour faire<br />
de la place pour le Marseille / Alger V et sondages ensuite<br />
Mai 1957<br />
Brest<br />
Juin 1957<br />
Essais de pose par l'arrière avec répéteur au large de Toulon<br />
par 2500 mètres de fond<br />
Août 1957<br />
Embarquement de câble à Calais et essais à la mer du frein Duclos ( Cdt Daynes, Ingénieurs Mrs Mangon et Armand).<br />
Septembre et Octobre 1957<br />
Pose Marseille/Alger 60 voies et 28 répéteurs souples, 485 milles nautiques à poser en deux fois à une vitesse<br />
moyenne de 4,6 nœuds. Durée totale de l'opération 72 jours dont 20 jours de mauvais temps.<br />
Février 1958<br />
Réparation du Toulon/Bizerte<br />
Mars/Avril/Mai 1958<br />
Travaux aux Açores<br />
Octobre 1958<br />
Essais de pose de câble pour EDF devant Boulogne (câble embarqué à calais)<br />
Décembre 1958<br />
Essais d'une section de câble à porteur central au large de Nice (Cdt Mattei, ingénieurs Mrs Salvador et Armand)<br />
Avril 1959<br />
Essais de pose de câble d'énergie devant Bandol par petits fonds (Cdt Daynes, Ing Mrs Blatrix et Thiery )<br />
Pose du câble le Lavandou/Ile du Levant<br />
Août 1959<br />
Travaux en Méditerranée<br />
Septembre/Octobre 1959<br />
Conakry/Abidjan/Douala/Dakar<br />
Novembre et Décembre 1959<br />
Essais de jointage simultané de deux câbles d'énergie, navire embossé sur 4 coffres (Cdt Daynes, ingénieur chef<br />
de mission Blatrix).<br />
Mars 1960<br />
Essais d'étanchéité du câble Perpignan/Oran (opération combinée avec l'Alsace)<br />
Avril 1960<br />
Remplacement <strong>des</strong> hélices à St Nazaire.<br />
De Juin à Septembre 1960<br />
Travaux Atlantique (Açores/Halifax)<br />
Octobre et Novembre 1960<br />
Embarquement de câble à Calais et essais de prototypes longs, à porteur central, zone Canarie (Cdt Daynes,<br />
ingénieur Mrs Salvador (C d M ) Thomas et Thiery)
Mars 1961<br />
Mesures de l'effet de pose sur un câble type Perpignan/Oran (opération combinée avec l'Alsace)<br />
Mai/Juin 1961<br />
Pose de la partie Française <strong>des</strong> deux câbles d'énergie entre Boulogne et Dungeness (Interconnexions entre France<br />
et Angleterre) opération combinée avec le d'Arsonval<br />
(Cdt Polére) et l'Emile Baudot (Cdt Blanchard) Mrs Salvador et Thiery IG étant sur l'Ampère (Cdt Daynes).<br />
Ces câbles sont posés par deux, avec jonction au milieu de la manche. Les Anglais posant de leur côté avec le<br />
dame Caroline Haslett. Récupération <strong>des</strong> extrémités par plongeurs et jointages simultané sur l'Ampère, amarré entre les<br />
coffres posés par la gabare de la Marine Nationale " Scorpion ". C'était quand même se compliquer la vie. D'ailleurs un<br />
<strong>des</strong> deux joints sera à refaire en Décembre 1964 par le Bayard.<br />
Juillet 1961<br />
Travaux aux Açores (Punta Delgada – Halifax)<br />
Fin Août 1961<br />
Retour à la Seyne sur Mer<br />
Janvier 1962<br />
Réparation du Marseille - Philippeville<br />
Février 1962<br />
Réparation N° 1 France/Algérie 1 suivie du France/Algérie 2.<br />
Mars 1962<br />
Réparation du câble Conakry/Monrovia<br />
Juin 1962<br />
Transfert de quelques tonnes de courrier au départ d'Alger pour Marseille (les paquebots"Poste" étant débordés à<br />
l'époque).<br />
Essais d'un prototype de câble à porteur interne par Pirelli (C d M Salvador, Cdt Pacaud) au large de Pouzzoles par<br />
3500 mètres de fond.<br />
Septembre 1962<br />
Réparation N°14 du Dakar/Conakry avec quelques difficultés (19 dragues)<br />
Octobre 1962<br />
Réparation du Monrovia/Port boué<br />
Avril 1963<br />
Réparation du Marseille/Bizerte 1938, particulièrement pénible (68 dragues) mais par petits fonds (50 m)<br />
Réparation du Nabeul/Beyrouth au large de la Libye par 3740 m. Le Lucas ( grappin coupant-relevant) n'ayant pas<br />
réussi à couper à 12 tonnes de tension, la drague est mise sur bouée. Le "Rouillard", plus simple mais efficace se<br />
chargera de sectionner le câble.<br />
Mai 1963<br />
Sondages Tètouan - Perpignan<br />
Juin/Juillet/Août 1963<br />
Travaux pour L.C.I. (Les Conduites Immergées) au large de Mostaganem. Essais de pose et relevage de gazoduc<br />
entre 1200 et 2500 m de fond (ingénieur Mrs Lafon, Godderis et Baron) Cdt Pacaud et Mertz.<br />
Opération combinée avec 2 gabares, 3 remorqueurs et 1 navire Hydrographe, positionnement Rana. Pose et<br />
relevage de 10 bouées câbles.<br />
Août 1963<br />
Reprise <strong>des</strong> sondages Tètouan - Perpignan<br />
Février 1964<br />
Réparation Malaga-Barcelone suivie de la réparation du Dakar-Fernando au large de Dakar et celle de l'Abidjan-<br />
Monrovia<br />
Mars 1964<br />
Réparation Rome-Malaga<br />
Mai 1964<br />
Réparation du Rome-Barcelone devant Rome.<br />
Août 1964<br />
Campagne CEPASM au large du Golf de Gascogne, opération combinée avec l'Origny ( 3 semaines)
Février à Avril 1965<br />
Campagne d'Hydrologie et Bathytermie au nord <strong>des</strong> açores. 47 stations de 5 heures chacune. L'Ampère fit preuve<br />
de ses excellentes qualités de tenue à la mer par mauvais temps durant cette opération, mais sans doute éprouvante<br />
pour l'équipage Cdt Pacaud, C d M Blavin et Grandeau.<br />
<strong>26</strong> Mai/5 Juin 1965<br />
Transit La Seyne sur Mer – Halifax Cdt Mertz C d M Baron<br />
Avant d'aller plus loin, plantons le décor.<br />
Voici ce qui attend l'équipage type Méditerranéen et le navire modèle Aviso Colonial.<br />
C'est un climat <strong>des</strong> régions nordiques, tempéré par la mer, et s'il n'y fait pas plus chaud en août qu'au nord de la<br />
Suède, le froid par contre n'est pas plus vif en janvier qu'au sud de la Norvège. La neige commence à tomber avec<br />
abondance vers la dernière quinzaine de décembre pour disparaître souvent qu'aux premiers jours d'avril. Les vents<br />
d'ouest sont, de tous, les plus fréquents et les plus forts, ils amènent <strong>des</strong> brumes plus ou moins épaisses et tenaces, qui<br />
durent <strong>des</strong> jours entiers parfois, si la brise n'est pas assez fraîche pour les dissiper en quelques heures. Juin et Juillet sont<br />
les mois les plus " bouchés" par ce brouillard humide et dense que les marins nomment la "purée de pois". Août et<br />
Septembre, plus clairs, sont les derniers beaux jours avant la pluie, la grêle, le verglas et la neige d'automne (d'après le<br />
capitaine Lacroix).<br />
Dans ces conditions la navigation au sextant devient plus qu'aléatoire. Heureusement la zone était assez bien couverte<br />
par le "Decca " et le " Loran A ", avec l'inévitable "effet de nuit " et les orages magnétiques qui affolent les transmissions<br />
radioélectriques.<br />
Mais ce n'est pas tout, reste encore les glaces, au printemps et en été. C'est-à-dire la banquise qui est de la glace de mer<br />
et les icebergs venant <strong>des</strong> glaciers du Groenland. Le tout entraîné vers le sud par le courant froid du labrador vers les<br />
grands bancs, pour atteindre le courant chaud du Gulf Stream, idées que le Titanic à heurté un iceberg au large de terre<br />
neuve à une latitude correspondant à celle de Vigo (St jean étant à peu prés à celle de Brest et notre zone encore plus<br />
Nord).<br />
Inutile d'ajouter que les instructions nautiques recommandent fortement aux navires en transit Europe/Etats-Unis,<br />
d'éviter ces parages meurtriers.<br />
Enfin le port, il est sinistre : une espèce de fjord dont les rues sont garnies de chalutiers et d'entrepôts. Le tout aussi<br />
animé que l'intérieur de la grande pyramide. Un sourire cependant, voici les fameux Royal stores, c'est une minable<br />
bâtisse en bois. St Jean est une de ces villes " du bout du monde " C'est-à-dire loin de tout, dans une nature hostile. On a<br />
tendance à imaginer le style " Frontière " <strong>des</strong> vestes de trappeur, un esprit pionner, et c'est le contraire. Ce ne sont que<br />
<strong>des</strong> super bourga<strong>des</strong> de provinces (d'après Alain Gliksman )<br />
En fait nos marins se sont assez rapidement adaptés à cet univers et la sympathie <strong>des</strong> "New fies " leur a été vite<br />
acquise, et nous étions à tous égards nettement favorisés par rapport aux derniers voiliers morutiers Terre Neuvas que le<br />
Portugal armait encore à l'époque.<br />
Type de pêche avec doris, et <strong>des</strong> kilomètres de palangres à poser et relever, qui ne se pratiquait plus en France<br />
depuis les années 30.<br />
Pendant leurs rares escales à St Jean, leurs équipages jouaient au ballon sur le quai toute la nuit à tour de rôle, car<br />
il n'y avait à bord qu'une bannette pour deux. Leurs visages burinés et mains crevassées, les vieillissaient prématurément<br />
et trahissaient l'extraordinaire dureté de leur métier, mais aussi faisait <strong>des</strong> sportifs redoutables. Un jour nous avons joués<br />
contre eux au football sur un terrain tout à fait réglementaire et nous avons perdus par 19 à 1 malgré nos tenues ad hoc et<br />
nos belles chaussures à crampons, et eux toujours pieds nus et grosses chemises à carreaux. Notre goal, boulanger dans
son état normal, en avait d'ailleurs perdu son dentier. Il faut dire, par exemple, que le chef mécanicien se découvrait avant<br />
de faire une tête pour ne pas abîmer sa belle casquette. Enfin l'important était de participer.<br />
Mais revenons plutôt sur l'Ampère.<br />
Nizou Van Quéré Guisot Bonhomme Leroy Dreano<br />
Coste Perhirin Bello Hervi LeLez<br />
Cayuella<br />
Juin 1965<br />
Début du contrat ACMA d'entretien <strong>des</strong> câbles atlantique Nord en association avec les câbliers anglais, canadiens<br />
et américains.<br />
Et pour commencer, patrouille sur zone de pêche, ce qui consistait à prévenir les chalutiers de la présence <strong>des</strong><br />
câbles téléphoniques, et qu'il valait mieux draguer un peu plus loin. Message pas toujours suivi d'effet. A St Jonh's, en<br />
escale, on leur portait <strong>des</strong> cartes marines éditées à leur usage avec les recommandations idoines. L'ATT avait aussi<br />
prévu <strong>des</strong> briquets " ZIPPO" pour les capitaines, ce qui était au moins aussi apprécié. Les effets pervers <strong>des</strong> patrouilles<br />
étaient d'une part d'attirer en plus grand nombre les chalutiers à l'affût de nos échanges radio avec leurs collèges sur un<br />
site poissonneux et d'autre part d'épuiser les réserves de mazout sinon d'encrasser les chaudières, ce qui nous obligeait à<br />
rentrer à St Jonh's. Il y avait aussi un avion qui dispersait <strong>des</strong> tracts à l'intention <strong>des</strong> chalutiers et qui était basé à St Pierre<br />
et Miquelon. Le pauvre devait terminer sa carrière contre un iceberg.<br />
Réparation Cantat<br />
Juillet 1965<br />
Patrouille suivie de réparation du TAT 2 (Clarenville-Penmarch)<br />
Août 1965<br />
Patrouille<br />
7 Août au <strong>26</strong> Août 1965<br />
Transit St Jonh's – La Seyne sur Mer<br />
Novembre Décembre 1965<br />
Travaux pour le Brusc.<br />
Essais d'hydrophone, et hydrologie au large de Gibraltar et Açores. Opération combinée avec le Maria Paolina<br />
5 au 30 Avril 1966<br />
Transit La Seyne sur Mer Halifax via Brest et Southampton.<br />
Mai 1966<br />
Sortie d'entraînement à Conception Bay, suivie de la réparation du TAT 4<br />
Patrouille dans l'est du New Jersey (Baltimore)
Juin1966<br />
Réparation CANTAT dans le golf du St Laurent.<br />
Juillet 1966<br />
Réparation du CANTAT B, même zone puis patrouille dans la zone 49 N 52 W (Bonavista)<br />
8 Août au 25 Août 1966<br />
Transit St Jonh's – La Seyne sur Mer via Brest<br />
Mars 1967<br />
Relevage de 49 milles de câble abandonné (Marseille-Oran 1939)<br />
19 Avril au 10 Mai 1967<br />
Transit La Seyne sur Mer St Jonh's via Brest<br />
Mai 1967<br />
Sortie d'entraînement à Conception Bay.<br />
Patrouille zone Bonavita<br />
Juin 1967<br />
Entraînement même zone, suivie d'une réparation de l'ICECAN puis d'une patrouille dans la zone Bonavista et<br />
réparation du Cantat B dans le Golfe du St laurent<br />
Juillet 1967<br />
Sortie d'entraînement ce qui donnait aussi lieu à la mise à l'eau de toutes les embarcations de sauvetage, pendant<br />
que le navire rejoignait son mouillage. Le retour à la voile ou là la rame était assez épique, mais instructif.<br />
Août 1967<br />
Réparation du TAT 1 dans le Cabot Strait<br />
21 Août au 31 Août 1967<br />
Transit St Jonh's – La Seyne sur Mer<br />
Janvier 1968<br />
Réparation du France Liban, Escale à Beyrouth<br />
9 Avril au 11 Mai 1968<br />
Transit La Seyne sur Mer St Jonh's Baltimore via Brest, Southampton et Punta Delgada<br />
Mai 1968<br />
Réparation du B.M.E.W.S ;( Ballistic Missile Early Warning System). En fait un câble stratégique reliant terre neuve<br />
(puis les U S A vers les silos abritant les missiles) et Thulé (zone avancé de détection de missiles adverses).<br />
Juin 1968<br />
Deux réparations du B.M.E.W.S à une semaine d'intervalle. Suivie d'une réparation de l'I.C.E.C.A.N. Entre deux<br />
réparations nous avons eu la visite d'un navigateur solitaire : Alain Gliksman engagé dans la course Plymouth/Newport<br />
parti le 1 er Juin il devra faire une escale technique à St Jean le 20 juin, en avarie, en tr'autres, de pilote automatique. Voici<br />
ce qu'il en dit dans son livre " Les Solitaire de l'Atlantique" : Mais il ne suffisait pas que je reparte de Terre Neuve battu, il<br />
fallait aussi que ce soit de ma faute, ou en tout cas qu'il subsiste un doute. Le salut était là, tout prés, sous la forme du<br />
navire câblier Français Ampère. L'ironie du sort avait voulu qu'il rentre samedi et se dirige vers une extrémité du port,<br />
tandis que nous étions enterrés dans l'autre.<br />
L'Ampère n'apparut à quai qu'au début de la semaine. Je le vis, mais ne trouvai pas l'énergie de monter à bord. La<br />
vérité oblige à dire que peu de yachtsmen peuvent se vanter d'avoir été bien reçus sur les navires de guerre ou même de<br />
commerce.<br />
L'idée d'avoir à raconter mes malheurs une fois de plus, et la perspective d'une rebuffade, pesaient plus lourds que<br />
la possibilité d'une aide.<br />
Mercredi, cependant, à bout de ressources, je me risquai à bord, accompagné de Marcellin, sous le prétexte de<br />
demander la météo. Le chef de mission, le commandant et les officiers m'accueillirent à bras ouverts et semblèrent mal<br />
comprendre pourquoi ma figure s'allongeait à mesure qu'ils accumulaient leurs offres de service.<br />
Il en va <strong>des</strong> courses à la voile comme toutes les compétitions. Pour en gagner une sérieuse, il faut comprendre la<br />
matière : métal, bois ou tissu, l'époque <strong>des</strong> champions aux mains blanches est finie.<br />
Sur l'Ampère, il y a tous les corps de métier. Avec une nouvelle ardeur, je tire l'aiguille avec les voiliers, je lime avec<br />
les ajusteurs, je grimpe dans les mâts avec les gabiers, je joue de la clé à molette avec les mécanos et je cherche les
polarités avec les électriciens. Autant il est déprimant d'essayer de faire comprendre quelque chose à <strong>des</strong> andouilles,<br />
autant il est agréable de travailler de ses mains avec <strong>des</strong> gens adroits et qui connaissent leur affaire. Il entre beaucoup de<br />
réflexion et de problèmes à résoudre dans le travail <strong>des</strong> artisans. Ce n'est pas étonnant qu'ils soient de plus en plus rares<br />
à une époque où on se donne tant de mal pour dissuader les gens de réfléchir. Enfin, on parle d'autre chose que d'argent.<br />
Ce qui intéresse les toulonnais de l'Ampère, c'est le temps que j'ai mis pour traverser : " Dix neuf jours", commente l'un<br />
d'eux. " Et nous autres, qu'on est venu en quinze !"<br />
J'en étais arrivé à me demander si je n'attendais pas trop de la nature humaine. Mais non, les ouvriers locaux<br />
étaient bien <strong>des</strong> mollusques.<br />
Sur l'Ampère, il y avait un atelier avec tous les outils possibles, et même le tour de gran<strong>des</strong> dimensions<br />
indispensable pour confectionner de nouveaux paliers; <strong>des</strong> officiers excellents ingénieurs et une équipe de marins, c'està-dire<br />
<strong>des</strong> gens capables de réfléchir et de comprendre à demi-mot, rapi<strong>des</strong>, leste, et ne s'arrêtant pas toutes les deux<br />
heures pour boire une tasse de thé.<br />
Leur accent toulonnais chante encore dans mes oreilles. Ces gens là travaillant jour et nuit, m'auraient remis en<br />
route en deux jours. Pour l'instant, ils me délivrent de l'écrasant travail qui consiste à remettre R A P H en état de prendre<br />
la mer: remettre le gréement en état, soulager le mât pour glisser <strong>des</strong>sous les clés qui manquent, réparer les voiles et<br />
ranger l'intérieur, nettoyer cet affreux cambouis qui envahit le pont, les voiles, les manœuvres, faire <strong>des</strong> pleins d'eau<br />
douce et de fuel, remettre le moteur en état. Le chef mécanicien découvre incidemment que la prise d'eau est fermée<br />
quand elle est marquée " ouverte". Encore une fois je me demande si je n'ai pas eu beaucoup de chance d'arriver jusquelà.<br />
Mes amis Canadiens et les journalistes viennent voir toutes les heures si je suis prêt à appareiller, me mettant au<br />
bord de l'apoplexie en me demandant à quelle heure je pars. Pendant ce temps, je prends mes repas à la place d'honneur<br />
au carré <strong>des</strong> officiers.<br />
Enfin, après dix heures d'efforts, le bateau a repris un air convenable.<br />
C'est la fin de l'après-midi, une journée lugubre. M Lafon, le chef de mission, me fait un petit discours très bien tourné, où<br />
il est questions de l'honneur du pavillon et de leur satisfaction à tous de trouver <strong>des</strong> gens qui font ce que je fais. Alors que<br />
je me demande de plus en plus ce que je suis venu faire dans ce Kilimandjaro de seconde zone, lui a l'air de savoir.<br />
Après remise en état, le canot de l'Ampère le remorquera jusqu'à la sortie <strong>des</strong> passes ("Thre Narrows").<br />
Malheureusement le R A P H aura de nouveau ennuis de safran et terminera sa course à St Pierre (St Pierre et Miquelon)<br />
Juillet 1968<br />
Sortie d'entraînement<br />
Août 1968<br />
Patrouille<br />
29 Septembre au 8 Octobre 1968<br />
Transit St Jonh's – La Seyne sur Mer<br />
Novembre1968<br />
Sortie d'essais au large d'Alistro (Corse)<br />
Mars / Avril 1969<br />
Tentatives de récupération de la caravelle Ajaccio-Nice, opérations combinées avec le Marcel Bayard et l'Alsace (<br />
Chalutage en bœuf par 2000 mètres de fond Cdt Pacaud C d M Y Le Fur<br />
19 Avril au 29 Avril 1969<br />
Transit La Seyne sur Mer St Jonh's<br />
Mai 1969<br />
Deux réparations de l'ICECAN<br />
Juin 1969<br />
Réparation de l' ICEAN suivie de celle du BMEWS<br />
Juillet 1969<br />
Sortie d'entraînement<br />
Août 1969<br />
Réparation du BMEWS suivie du CANTAT B<br />
24 Août au 3 Septembre 1969<br />
Transit St Jonh's – La Seyne sur Mer
Novembre / Décembre 1969<br />
Reprise de la recherche de la caravelle au large de Nice (50 traits de chalut successifs) Cdt Pacaud et Cdt Paquet<br />
Janvier 1970<br />
Réparation du Kelibia Bouficha<br />
Février /Mars 1970<br />
Pose de bouées marques pour la pose de Marseille – Beyrouth par le Marcel Bayard et mesures de différentiel<br />
Omega (Système de positionnement radioélectrique de couverture mondiale mais sujet à <strong>des</strong> écarts surtout au lever et<br />
coucher du soleil)<br />
Mars 1970<br />
Sondages entre St Raphaël et St Tropez<br />
28 Mai au 7 juin 1970<br />
Transit La Seyne sur Mer St Jonh's<br />
Juin 1970<br />
Sortie d'entraînement dans "Conception Bay". Le commandant, voulant éprouver l'attention de l'officier de quart<br />
avait fait monter le grappin "Deniell" à l'envers et s'était plongé ensuite dans la lecture de son roman policier favori<br />
pensant découvrir l'assassin sans être dérangé avant un bout de temps. Seulement, la chance aidant, le grappin<br />
fonctionna comme d'habitude et la tension commença à monter à la surprise générale. Au bout il y avait bel et bien le<br />
câble d'exercice.<br />
Juillet 1970<br />
Ressortie d'entraînement et escale à St Pierre, suivie de réparation du CANTAT 1<br />
Août 1970<br />
Réparation de l' ICECAN suivie de celle du BMEWS<br />
Septembre 1970<br />
Récupération de 5 canons par petit fond devant l'île aux <strong>Marins</strong> et débarquement <strong>des</strong> dits canons à St Pierre.<br />
C'était une idée du " Gentleman bootlegger" bien connu là-bas et qui avait germé lors d'un de ses précédents gueuletons<br />
où tout l'état major était invité. Cdt Mertz<br />
4 Octobre au 14 Octobre 1970<br />
Transit St Jonh's – La Seyne sur Mer<br />
Octobre 1970<br />
Réparation du Marseille Liban<br />
Décembre 1970<br />
Gréve<br />
Mars/Avril 1971<br />
Récupération <strong>des</strong> débris de la caravelle"Ajaccio/Nice"<br />
2 Avril au 6 Mai 1971<br />
Transit St Jonh's La Seyne sur Mer<br />
Mai 1971<br />
Réparation du TAT 5.<br />
Morceaux de la caravelle sur le pont de<br />
l'Alsace<br />
Escale à New York pour "ramonage"<br />
Juillet 1971<br />
Relevage de câble abandonné zone du "Bonnet Flamand" suivi d'une réparation TAT 1<br />
Août 1971<br />
Relevage du câble "Bay Roberts-Horta".<br />
Entraînement dans Conception Bay<br />
Réparation TAT 2
Septembre 1971<br />
Entraînement dans Conception Bay (Cdt Mertz CdM Levrel)<br />
<strong>26</strong> Octobre au 6 Novembre 1971<br />
Transit St Jonh's La Seyne sur Mer<br />
Décembre 1971<br />
Essais de pose de câble dans la baie d'Ajaccio<br />
19 Avril/ 5 mai 1972<br />
Transit La Seyne sur Mer / St John's via Brest<br />
Appareillage le 6 Mai pour réparation du Cantat A (13 jours prés de la banquise). Le navire ne pouvant<br />
s'aventurer directement dans les glaces, il fallait attendre une dérive favorable libérant la zone <strong>des</strong> travaux quitte à<br />
abandonner le câble précipitamment en cas de danger.<br />
Juin 1972<br />
Réparation du B.M.E.W.S, du 3 juin au 7 juillet. Les travaux étant suspendus du 5 juin au 6 juillet par la banquise.<br />
Un mois d'attente avec pour distractions les oiseaux de mer et exceptionnellement la rencontre d'un ours blanc égaré et<br />
sans doute perdu lors de la fonte générale <strong>des</strong> glaces.<br />
Août/Septembre 1972<br />
Sortie d'entraînement dans Conception Bay<br />
Réparation du CANTAT B<br />
6 Octobre 1972<br />
Départ de St Jonh's.<br />
Travaux aux Açores prés de l'île Santa Maria. 29 Octobre 11H 00 fin <strong>des</strong> travaux, route sur La Seyne sur Mer. Le<br />
30 à 20 H 00, retour sur Sainte Marie, le câble étant déffecteux. Décision qui suscita une mini révolution à bord.<br />
L'équipage ayant un peu trop vite anticipé l'arrivé à la Seyne sur Mer. Un <strong>des</strong> timoniers un peu plus excité que les autres<br />
auquel le "Pacha" ayant dit "Monsieur, vous êtes un mutin" lui rétorqua " non Commandant, je suis un père de famille!".<br />
Bref, il fallut bien retourner aux Açores faire cette réparation. Pendant ce temps, ce fameux timonier essaya la grève de la<br />
faim et il le faisait savoir : au secours, je meurs ! En fait il pouvait tenir un certain temps vu les miettes de pain qui<br />
traînaient dans sa cabine et qui trahissaient un minimum de prévoyance de sa part.<br />
2 Novembre fin <strong>des</strong> travaux et 8 novembre arrivée à la Seyne sur Mer Enfin !<br />
17 Avril / 6 Mai 1973<br />
Transit La Seyne sur Mer/ Les Açores via Glasgow et Brest. Travaux devant Santa Maria. Arrivé le 16 mai à St<br />
Jonh's de terre neuve. Et comme toujours à pareille époque apparition <strong>des</strong> glaces et de la brume depuis la veille de<br />
l'arrivée.<br />
Juin 1973<br />
Réparation de l'ICECAN. Opération éclair arrivée sur travaux le 04 à 14h30, Epissure Finale le 05 à 08h00.<br />
Sortie d'essais du 12 au 15 dans Conception Bay.<br />
Juillet 1973<br />
Entraînement Conception Bay<br />
Août 1973<br />
Réparation du BMEWS et 2 fois le CANTAT A<br />
Septembre 1973<br />
Réparation de l'ICECAN<br />
Octobre 1973<br />
Visite de la Station de Clarenville<br />
Du 21 au 30 Octobre, Transit St Jonh's La Seyne sur Mer<br />
Février 1974<br />
Réparation Perpignan Tétouan<br />
Mars 1974<br />
Réparation câble Italien
Avril 1974<br />
Réparation Marseille Tel-Aviv<br />
Réparation Trapani Gagliari.<br />
Juin 1974<br />
Réparation Perpignan Oran<br />
Pose d'un câble d'essais devant Marseille et les Sablettes.<br />
Essais de chercheur de câble<br />
Août 1974<br />
Réparation Marseille Beyrouth<br />
Réparation Italie Gréce<br />
Septembre 1974<br />
Réparation de l'atterrissement du câble à Alexandrie<br />
Décembre 1974<br />
Réparation Perpignan Oran<br />
Travaux pour la bouée BOHRA II (Bouée météorologique habitée type perche de Foudre géante)<br />
Janvier 1975<br />
Opération de relevage de câble abandonné côté Bizerte.<br />
Réparation de la terre en mer devant St Raphaël. La terre en mer étant un panneau métallique que l'on mouille un<br />
peu au large et qui sert de "masse"<br />
Opération combinée avec le "Vercors" pour la pose du St Raphaël/La Foux.<br />
Février 1975<br />
Travaux pour la bouée BOHRA II<br />
Avril 1975<br />
Sondage zone Palma de Majorque<br />
Mai 1975<br />
Réparation du Marseille Beyrouth<br />
Octobre 1975<br />
Réparation du St Raphaël La Foux<br />
Janvier 1976<br />
Essais d'ensouillage d'un câble d'énergie devant Sormiou (Marseille)<br />
Relevage d'une terre en mer<br />
Février 1976<br />
Réparation du Penmarc'h casablanca<br />
Réparation du Marseille Alger<br />
Mars 1976<br />
Pose d'un câble entre Houat et Hoedic (Bretagne Sud) Cdt Mertz CdM Fouchard<br />
10/29 Avril 1976<br />
Changement <strong>des</strong> atterrissements <strong>des</strong> câbles arrivant à Marseille (plage du Prado).<br />
En effet les blocs de rocher <strong>des</strong>tinés à protéger la plage étant prévus à l'emplacement <strong>des</strong> câbles existants. Campagne<br />
mettant en œuvre les classiques arcs capables soigneusement mesurés au sextant; fleuron de la navigation côtière.<br />
Septembre 1976<br />
Pose du câble Calvi Ile Rousse (Corse)<br />
Décembre 1976<br />
Réparation du Perpignan Tétouan suivie de sondages aux Sablettes (La Seyne sur Mer) Cdt Pacaud CdM Mialet
Février 1977<br />
Réparation de l'Alexandrie Beyrouth puis sondages pour le Marseille Alger (Cdt Mertz CdM Fouchard)<br />
Avril 1977<br />
Réparation du St Raphaël La Foux, puis pose de terre en mer à Bastia et entraînement en baie de Pampelone. (Cdt<br />
Duret)<br />
Mai 1977<br />
Réparation du Casablanca Dakar<br />
Juin 1977<br />
Travaux devant Marseille (Cdt Mertz)<br />
Octobre1977<br />
Réparation du Marseille Alger II (CdM Rougensky)<br />
Décembre 1977<br />
Essais du chercheur de câble aux Sablettes et dans le golf de St Florent suivis de travaux au Frioul (Marseille)<br />
Janvier 1978<br />
Réparation du Marseille Tel Aviv (Atterrissement côté Israël CdM Kaufman)<br />
Février 1978<br />
Réparation du Marseille Alger II et du Alger Pise (CdM Bertron)<br />
Mars 1978<br />
Pose d'un atterrissement au cap Couronne et travaux à Porquerolles, suivis de la réparation du Tel-Aviv/Palo (Cdt<br />
Mertz/Duret, C d M Kaufman/Fouchard) (Opération ou le jeune lieutenant de quart apprend qu'il vaut mieux laisser un<br />
navire tourner tranquillement autour de son point de mouillage, plutôt que de s'obstiner à maintenir à tout prix le même<br />
cap à grand coup de machines)<br />
Avril 1978<br />
Travaux à Séte et réparation du Tel Aviv Palo (Cdt Duret CdM Fouchard/Godderis)<br />
Mai 1978<br />
Réparation du MAT 1 (Espagne Italie) Cdt Mertz CdM Levrel)<br />
Juin 1978<br />
Pose du câble EDF à Porquerolles (Cdt Duret CdM Fouchard)<br />
Sortie pour essais de bouée prototypes (CdM Fouchard)<br />
Réparation N°7 du Perpignan Oran<br />
Octobre 1978<br />
Réparation du Kélibia Bouficha (Cdt Van Oudheusden CdM Bertron)<br />
Novembre 1978<br />
Réparation N° 4 du Marseille Alger II (CdM Roujansky<br />
Pose de câble entre Endoume et Frioul et Château d'If (CdM Fouchard)<br />
Décembre 1978<br />
Réparation du Marseille Tel Aviv<br />
Marseille Alger II (Cdt Duret CdM Berrtron)<br />
Janvier 1979<br />
Sortie pour essais de bouée prototypes (CdM Fouchard)<br />
Mars 1979<br />
Essais de repêchage de la bouée "SELCO" perdue en Janvier (Cdt Mertz)<br />
Réparation du câble St Raphaël /La Foux (CdM Fouchard) et Ile du Levant Cap bénat (CdM Simon)
Avril 1979<br />
Réparation duTel Aviv/ Palo et Ile du Levant Cap Bénat (Cdt Pacaud CdM Fouchard/Simon)<br />
Juillet 1979<br />
Réparation du Porquerolles Port Cros (Cdt Bonhomme Cdm Fouchard)<br />
Octobre 1979<br />
Réparation du Marseille Beyrouth et casablanca Dakar (Cdt VanOudheusden CdM Lorber/Simon<br />
Novembre 1979<br />
Réparation du Marseille Beyrouth et casablanca Dakar (Cdt Peythaven CdM Levrel)<br />
Décembre 1979<br />
Réparation du Marseille Alger 1 (Cdt Peythaven CdM Rolland)<br />
Janvier 1980<br />
Sondages au sud de Martigues (Cdt Bonhomme CdM Bertron)<br />
Février 1980<br />
Réparation du Marseille Beyrouth (CdM Lober)<br />
Mars 1980<br />
Réparation du Marseille Tel Aviv (CdM Fouchard)<br />
Réparation Marseille Bizerte (Cdt Pacaud CdM Bertron)<br />
Août 1980<br />
Réparation de l'Ariane 2 / Marseille Héraklion (CdM Loubinoux)<br />
Septembre 1980<br />
Réparation du Marseille Tripoli (Cdt Bonhomme) CdM Bertron)<br />
Travaux devant Porquerolles<br />
Réparation du Marseille Beyrouth (CdM Lober)<br />
Travaux devant Porquerolles<br />
Octobre 1980<br />
Réparation de l'Alger Palma<br />
Novembre 1980<br />
Réparation N°10 du Marseille Beyrouth (Atterrissement) (Cdt Bonhomme CdM Lober/Serra)<br />
Janvier 1981<br />
Réparation du Canet Oran et Alger Palma (Cdt Pacaud CdM Serra)<br />
Février 1981<br />
Réparation N°5 du Canet Tétouan (Cdt Peythavin CdM Loubinoux)<br />
Mars 1981<br />
Réparation du Cantazaro Alexendrie et Agrigente Tripoli ( Cdt Pacaud CdM Bertron )<br />
Avril 1981<br />
Essais du câble fibre Optique au large d'Antibes ( CdM Loubinoux)<br />
Réparation du Casablanca Dakar (Cdt Van Oudheusden CdM Serra)<br />
Sondages devant Azilah<br />
Mai 1981<br />
Réparation N° 6 du Canet Tétouan (Cdt Peythavin CdM Loubinoux)<br />
Réparation N° 4 du Marseille Alger 1<br />
Réparation N° 5 du St Raphaël La Foux (CdM Bertron)<br />
Réparation N°4 du Casablanca Dakar (CdM Simon)<br />
Août 1981<br />
Réparation du Alger Pise (Cdt Pacaud CdM Loubinoux)
Octobre 1981<br />
Réparation N°3 du La Seyne Tripoli (Cdt Van Oudheusden CdM Rolland))<br />
Novembre 1981<br />
Réparation N°7 du Marseille Tel Aviv<br />
Réparation N°3 de L'Alger Pise<br />
Décembrer 1981<br />
Réparation N°3 du Tripoli Benghazi câble domestique Lybien d'origine Japonnaise (Cdt Pacaud CdM Goderris)<br />
Janvier 1982<br />
Sondages Cap Couronne Bizerte (CdM Maulini)<br />
Essais de câbles fibres optiques au large d'Antibes (Cdt Burg CdM Serra)<br />
Février 1982<br />
Réparation N°6 du Marseille Héraklion (Ariane) (Cdt Pacaud CdM Bertron)<br />
Mars 1982<br />
Réparation N°4 du La Seyne Tripoli (CdM Goderris)<br />
Réparation du Marseille Beyrouth<br />
Avril 1982<br />
Réparation N°7 et N°8 Du Marseille Héraklion ( CdM Serra)<br />
Juin1982<br />
Réparation N°8 du Marseille Tel Aviv (Cdt Van Oudheusden CdM Vergy)<br />
Essais du chercheur de câbles en baie <strong>des</strong> Sablettes.<br />
Juillet 1982<br />
Réparation de l'Atlantis (Portugal Dakar (Cdt Pacaud)<br />
Septembre 1982<br />
Pose Antibes Canne (Fibre Optique) (Cdt Van Oudheusden)<br />
Réparation N°8 du Marseille Héraklion (Ariane)<br />
Octobre 1982<br />
Réparation du câble Frioul/Endoume (Marseille) (C d M Fouchard).<br />
Nettoyage de la plage du Jonquet d'une dizaine de carcasses de voitures jetées du haut de la falaise. On faisait<br />
flotter les épaves amarrées à <strong>des</strong> ballons jusqu'au navire. Une fois sur le pont, on est allé les mouiller au large.<br />
Décembre 1982<br />
Réparation du Cantazaro Alexendrie (Cdt Pacaud CdM Bertron)<br />
Janvier 1983<br />
Relevage Aygade (câble abandonné) et sondages St Tropez antibes (CdM Vergy)<br />
Mars 1983<br />
Réparation Frioul Emdoume ( Marseille ) (CdM fouchard)<br />
Avril 1983<br />
Réparation Martigues Tétouan (CdM Devevey)<br />
Mai 1983<br />
Réparation N°7 du Canet – Tétouan (Cdt Burg)<br />
Septembre 1983<br />
Réparation du câble La Seyne/Tripoli (Cdt Pacaud, C d M Vergy) et fin de carrière de câblier pour<br />
L'Ampère
L’affaire « AMPERE » Beyrouth Novembre 1980<br />
Le 8 novembre 80 le navire câblier AMPERE ,<br />
3 ème du nom, appareillait de La Seyne sur Mer,<br />
après avoir chargé 500 brasses de câble<br />
double armure, réserve <strong>des</strong>tinée à la<br />
réparation de l’atterrissement Est de la liaison<br />
Marseille/ Beyrouth . Sont embarquées 73<br />
personnes dont le Commandant J.Bonhomme<br />
* le Chef de Mission P.Lorbert , et aussi un<br />
Lieutenant relativement nouveau au service de<br />
la compagnie (moi même) qui va accomplir<br />
une opération peu banale, à partir de ce<br />
vénérable navire appartenant au Ministère <strong>des</strong><br />
Postes et Télécommunications .<br />
Le 14, après un transit sans histoire, nous<br />
pénétrons à 3h du matin dans les eaux<br />
territoriales libanaises, et à 06h15 nous<br />
mouillons Td 3 maillons par 30m de fond à<br />
quelques encablures de Beyrouth, soit à 1 mile<br />
nautique au 062° de Ras Minat El Hussein<br />
(près de la zone d’atterrissement <strong>des</strong> câbles,<br />
qui aboutit plage de l’hôtel St Georges) .<br />
Le pays et notamment sa capitale sont<br />
ravagés par la guerre civile politico-religieuse<br />
qui fait rage à cette époque, malgré cela, à 8h<br />
les différentes autorités maritimes sont à bord<br />
et la libre pratique est rapidement obtenue ; à<br />
midi l’attaché Naval de l’Ambassade de France<br />
nous rend visite « dans le cadre d’un<br />
exercice » et recueille <strong>des</strong> informations sur les<br />
caractéristiques du navire. Bien que par<br />
intermittence nous entendons quelques tirs<br />
sporadiques dans le lointain. Confiants nous<br />
procédons à la mise à l’eau <strong>des</strong> embarcations<br />
et commencent « les préliminaires » pour<br />
localisation précise du défaut au chercheur de<br />
câble. Dans l’après-midi, alors qu’il a été fait<br />
appel à <strong>des</strong> plongeurs libanais et que ceux ci<br />
sont sur le zodiac avec le bosco Marcel<br />
Ferrara, <strong>des</strong> coups de feu claquent et <strong>des</strong><br />
par Francis LAGRIPPE<br />
impacts de balles sont aperçus autour du<br />
pneumatique par ses occupants qui, pris de<br />
panique quittent les lieux sans attendre pour<br />
venir se mettre à l’abri du navire ! Le<br />
Commandant donne immédiatement l’ordre à<br />
toutes les embarcations de regagner le bord et<br />
les travaux sont sur le champ suspendus, au<br />
moins jusqu'au lendemain matin. Dans la<br />
soirée de nombreux tirs de mitrailleuses<br />
lour<strong>des</strong>, à balles traçantes sont échangés<br />
entre les différentes factions et un cargo à quai<br />
est touché par un projectile ! Le 15 vers 3h du<br />
matin le personnel de quart constate qu’un<br />
coup de feu est tiré de la terre vers le navire, à<br />
5h30 deux autres coups de feu nous sont<br />
<strong>des</strong>tinés. Le Commandant décide de changer<br />
de mouillage pour nous éloigner de la zone<br />
suspecte et nous rapprocher du port, afin de<br />
réunir à bord les différentes parties prenantes<br />
et les autorités françaises A 14h les<br />
représentants de l’Ambassade de France, <strong>des</strong><br />
Télécoms Libanaises et de l’Agence sont<br />
présents sur l’Ampère ; le Cdt les avertit <strong>des</strong><br />
incidents de la nuit et du climat de crainte qui<br />
est entrain de s’installer sur le navire. Il les<br />
informe de sa décision de ne faire reprendre le<br />
travail que si il a la ferme assurance que tout<br />
sera mis en œuvre pour que: « Les incidents<br />
de la veille et de la nuit ne se reproduisent pas<br />
et que toutes les mesures soient prises pour<br />
assurer la sécurité du navire et de son<br />
personnel »<br />
Durant la journée du dimanche 16 nous<br />
restons au mouillage pendant que les autorités<br />
entrent en contact avec les factions<br />
combattantes, pour tractations « Afin d’assurer<br />
la sécurité du personnel de l’Ampère appelé à<br />
travailler en vue de la terre »<br />
Le 17 à 9h50 le Cdt reçoit de la part <strong>des</strong><br />
Autorités Libanaises et de l’Ambassade de<br />
France, l’assurance que toutes les mesures de<br />
sécurité sont prises ; mais il décide en outre de<br />
ne faire reprendre les travaux qu’aux<br />
conditions suivantes :<br />
« Présence d’une force armée régulière le long<br />
de la corniche littorale autour de la baie de<br />
l’Hôtel St Georges de 7h à16h »<br />
« Travaux de jour uniquement de 7h30 à<br />
15h30 »<br />
« Présence d’un officier <strong>des</strong> forces libanaises<br />
en armes et liaison VHF avec la terre, sur une<br />
embarcation du bord » (Je n’ai pas souvenir<br />
que nous ayons une seule fois vu ce<br />
personnage)
« N’utiliser que le personnel absolument<br />
indispensable pour les travaux en<br />
embarcation » et<br />
« Mouillage de nuit dans une zone éloignée du<br />
quartier d’insécurité »<br />
A midi, le Zodiac armé par le Sd Capitaine<br />
A.Burg, vérifie près de la zone<br />
d’atterrissements, que le dispositif de sécurité<br />
est en place (Un ou deux militaires en armes,<br />
par-ci, par-là semble-t-il) Enfin les<br />
embarcations sont remises à l’eau et le défaut<br />
est reconnu par les plongeurs libanais, par<br />
15m de fond et au niveau de l’épissure finale<br />
d’une réparation précédente. L’extrémité du<br />
câble est mise sur ballon puis les<br />
embarcations rentrent comme prévu pour la<br />
nuit.<br />
Le 18 à 7h30 les embarcations sont de<br />
nouveau à la mer, mais à 7h34 le zodiac parti<br />
en reconnaissance signale qu’il n’y a aucun<br />
dispositif de sécurité sur la côte ! Ordre est<br />
donné à toutes embarcations de rejoindre le<br />
navire ! Les autorités libanaises sont<br />
immédiatement contactées et c’est alors<br />
qu’elles demandent qu’un officier du bord se<br />
rende à terre pour faire la tournée d’inspection<br />
avec elles. Je suis volontaire, et me voilà parti<br />
de l’hôtel St Georges, à l’arrière d’une grosse<br />
Merce<strong>des</strong>, encadré de deux Libanais en civil<br />
qui parlent un Français parfait, l’un Chrétien à<br />
ma droite, de Télécom Liban, l’autre Musulman<br />
à ma gauche, d’un ministère Libanais, nous<br />
sommes précédés un court moment par une<br />
jeep où quelques militaires de l’armée<br />
régulière sont casqués et munis de pistolets<br />
mitrailleurs; nous longeons la corniche à vive<br />
allure, effectivement je constate la présence<br />
de quelques autres militaires, un tous les<br />
300m environ . La personne à ma gauche est<br />
très volubile et me fait remarquer, avec de<br />
grands gestes, que tout est vraiment très<br />
calme dans le secteur puis, alors que la jeep a<br />
disparu, demande au chauffeur de poursuivre<br />
sa route vers le centre ville; le personnage de<br />
droite n’a pas du tout l’air d’apprécier la<br />
promenade et, tassé sur le siège, l’air<br />
visiblement peu rassuré, demande à plusieurs<br />
reprise que l’on fasse demi-tour ! Que nenni !<br />
Nous irons jusque à la place <strong>des</strong> canons, et ce<br />
sera pour moi l’occasion de revoir Beyrouth, à<br />
la sauvette et dans quel triste état ! ( En 1965,<br />
je découvrais cette métropole lors de la toute<br />
première escale de ma vie de marin, c’était<br />
alors le Phare du Monde Arabe sur la<br />
Méditerranée) . A 8h30 Je suis de retour à<br />
bord et les travaux peuvent reprendre, mais<br />
seuls les volontaires iront sur les<br />
embarcations. A 12h30 nous avons la visite de<br />
Monsieur l’Ambassadeur de France et du<br />
ministre Libanais <strong>des</strong> Télécoms avec leur<br />
suite ; Je crois me souvenir que c’est à cette<br />
occasion qu’il a été négocié une « prime de<br />
risque » pour tous les membres de l’équipage<br />
ayant travaillé sur une annexe ; cela n’a pas<br />
eu pour conséquence de créer beaucoup de<br />
vocations, car les tirs sporadiques reprenaient<br />
régulièrement et quotidiennement au cours de<br />
la matinée. M l’Ambassadeur est débarqué<br />
vers 13h30 à l’Hôtel St Georges, puis les<br />
embarcations sont hissées et l’Ampère fait<br />
route sur le port où nous débarquerons le<br />
ministre. Juste franchi les passes entre les<br />
jetées principales, une énorme barge, tirée par<br />
un remorqueur et chargée de gros blocs de<br />
pierres de plusieurs tonnes, chavire et coule<br />
juste derrière nous ! Certains à bord voient la<br />
un acte délibéré, perpétré par <strong>des</strong><br />
« commandos » pour nous bloquer dans le<br />
port ! Il faut dire qu’après la tournure prise par<br />
les événements dès le début de cette<br />
campagne, une certaine psychose s’est<br />
ancrée à bord ! Pour l’instant c’est le navire qui<br />
va aller s’ancrer au large, pour passer la nuit,<br />
une de plus, loin <strong>des</strong> terroristes de tout poil !<br />
Dans la journée du 19, les travaux se<br />
déroulent normalement, enfin dès que le<br />
zodiac a fait sa tournée d’inspection de<br />
sécurité, bien sur ! Du fait de la présence<br />
proche <strong>des</strong> autres atterrissements, la vedette<br />
de l'Ampére aidée de la chaloupe et dirigée<br />
par la passerelle, effectue au grappin une<br />
drague fructueuse. Les plongeurs libanais<br />
reconnaissent le câble repêché : Ouf ! C’est le<br />
bon, enfin on progresse ! Une fois localisé le<br />
défaut franc, un ballon marquera le côté<br />
Beyrouth et un filin frappé sur le câble côté<br />
Marseille, permet de le remonter à bord, mais<br />
une bonne longueur supplémentaire est<br />
relevée pour nous éloigner de la zone réputée<br />
dangereuse, et nous permettre de<br />
confectionner tranquillement l’épissure initiale<br />
durant la nuit, qui ne sera pas chômée cette<br />
fois ! Le joint est terminé le 20 au matin et,<br />
après vérification de la présence du « cordon<br />
de sécurité », le navire part en pose jusqu'à<br />
récupérer le ballon, au cours d’une manoeuvre<br />
peu aisée par petits fonds, à tel point qu’un filin<br />
de propylène vient se prendre dans l’helice<br />
bâbord et est sectionné net ! A midi le navire<br />
retourné au mouillage a ses hélices dégagées<br />
de 10 brasses de filin grâce au concours <strong>des</strong><br />
plongeurs et à 16h la chaloupe est embossée<br />
sur le câble, avec les deux extrémités, parée<br />
pour le lendemain, car ce sera tout pour ce<br />
jour riche en émotions, émotions « câblières »<br />
cette fois ! Mais c’en est pas fini pour les<br />
imprévus, loin de là ! Dans la nuit du 20 au 21,<br />
aux alentours de 3h, le vent déjà frais de<br />
secteur Sud tourne à l’Ouest en fraîchissant de<br />
plus belle . Le navire chasse et il est
nécessaire de « virer la pioche » à trois<br />
reprises avant de mettre à la cape , mer forte<br />
et fort vent d’Ouest avec <strong>des</strong> rafales atteignant<br />
force 9 . A l’aube le Cdt préfère aller mouiller à<br />
l’abri de la côte, soit dans le NNW à moins<br />
d’un mile de l’ancien phare de la jetée du port,<br />
car là nous serons aussi à l’abri <strong>des</strong> tirs de<br />
« snippers » A partir de 8h notre personnel est<br />
en place sur les embarcations, mais il faut<br />
d’abord vider la chaloupe qui, dans la tempête<br />
de la nuit, a tenu le coup malgré les éléments<br />
déchaînés. A 16h lorsque nos marins<br />
regagnent l’Ampère, tout a été préparé pour<br />
que l’épissure finale puisse être confectionnée<br />
dans de bonnes conditions dés l’aube.<br />
Dimanche 23/11/80 au petit matin, après les<br />
vérifications de sécurité, il va sans dire,<br />
l’équipe de volontaires est à pied d’œuvre pour<br />
en finir « vite et bien » avec cette « maudite<br />
réparation ». En fait tout se passe<br />
normalement, du moins jusqu’au moment de la<br />
mise à l’eau de la finale vers 15h. A cet instant<br />
précis, je suis sur le youyou avec Norbert<br />
Giordiano, (pour liaison VHF et va et vient<br />
avec le bord) nous sommes accostés à la<br />
chaloupe quand <strong>des</strong> coups de feu éclatent de<br />
tous les côtés, mais ne nous sont pas<br />
<strong>des</strong>tinés, je peux vous dire que plus une seule<br />
tête ne dépasse du plat-bord, d’ailleurs,<br />
certain fanfaron qui pourtant la veille se vantait<br />
« d’avoir fait la guerre sous les bombes »<br />
n’était pas le dernier à plonger sous les bancs<br />
de la chaloupe. Enfin tout est bien qui fini bien.<br />
A 15h25 l’épissure finale était délicatement<br />
déposée sur le fond. Un autre fait anecdotique<br />
est présent en ma mémoire, et je vous le livre<br />
tout de go : Alors que tout était bien terminé et<br />
que les armes s’étaient tues, un maître pont<br />
(de passerelle pour être plus précis) qui n’avait<br />
pas mis une seule fois le pied sur une<br />
embarcation, demanda à pouvoir faire un allerretour<br />
jusqu'à la terre, avec le zodiac qui devait<br />
déposer le matériel <strong>des</strong> plongeurs ; nous nous<br />
sommes tous demandé (en riant sous cape) ce<br />
qui avait bien pu le motiver ? !<br />
L’Ampère est resté à l’ancre à proximité du<br />
port jusqu’au lundi midi puis, avec<br />
soulagement nous avons fait route cap à<br />
l’ouest, direction Toulon , mais une fois de plus<br />
nos ennuis n’étaient pas terminés pour autant !<br />
Beau temps belle mer jusqu’au détroit de<br />
Messine ; ensuite rapide dégradation de la<br />
météo, coup de vent de force 9 et, « histoire<br />
d’eau » L’eau douce ne l’est plus, elle est<br />
plutôt saumâtre, les caisses d’assiette qui ont<br />
été ballastées en eau de mer au départ de<br />
Beyrouth, ont du « communiquer » avec celles<br />
d’eau douce ! De plus, suite à cette campagne<br />
qui a duré plus que prévu, les vivres frais<br />
commencent à manquer ! L’escale de Bastia<br />
s’impose donc ; dans l’après-midi du 29 les<br />
quelques Corses du bord sont heureux de<br />
fouler la terre natale; et les autres ne sont pas<br />
en reste car le Cdt à décidé de relâcher pour la<br />
nuit, le Commissaire A . Ladrette fait l’achat de<br />
fruits et légumes et 120 T d’eau douce sont<br />
embarquées. Le dimanche 30, nous reprenons<br />
la mer qui ne s’est pas vraiment calmée, et le<br />
Lundi 1 er décembre à 8h45 l’Ampère est<br />
solidement amarré Tribord à quai dans la<br />
darse <strong>des</strong> Câbliers . Les familles et les amis<br />
sont venus nombreux nous accueillir sur le<br />
quai, car suite aux échanges téléphoniques<br />
personnels <strong>des</strong> membres de l’équipage, et aux<br />
rapports officiels du Cdt, la télévision et la<br />
presse ont été averties de nos mésaventures .<br />
*Je tiens particulièrement à remercier le Cdt<br />
Bonhomme, qui m’a aimablement<br />
communiqué copie <strong>des</strong> articles parus à<br />
l’époque dans la presse locale et<br />
professionnelle, et de son rapport de mer,<br />
sans lequel je n’aurais pu apporter autant de<br />
précisions à ce récit ( Sachant que les<br />
archives de l’Ampère ont été, en partie,<br />
malencontreusement détruites au Centre de<br />
La Seyne)
P<br />
eu après mon premier embarquement à bord<br />
du "d’Arsonval" on parle de nouveaux câbles<br />
qui ne seront plus télégraphiques mais<br />
téléphoniques. En attendant leur fabrication et leur<br />
pose, il faut continuer à entretenir le vieux réseau.<br />
Un <strong>des</strong> câbles est fautif au milieu <strong>des</strong> îles<br />
Açores, nous appareillons à <strong>des</strong>tination du port de<br />
Ponta Delgada, dans l’île de Sao Miguel. Le chef de<br />
mission est monsieur Armand, ingénieur sorti du<br />
génie maritime. Il doit aller, à terre, faire <strong>des</strong> mesures<br />
sur le câble pour bien localiser le défaut. Les<br />
techniciens de la station parlent anglais et M.<br />
Armand n’a fait que de l’allemand au lycée, il lui faut<br />
donc un interprète, désireux d’aller me promener, je<br />
propose mes services qui sont acceptés. Une voiture<br />
nous conduit, ce qui me permet de visiter un peu. Je<br />
remarque que beaucoup de gens se promène pieds<br />
nus et j’en suis surpris, croyant à une coutume<br />
locale, la vérité est que la population est trop pauvre<br />
pour se procurer <strong>des</strong> chaussures, pas même <strong>des</strong><br />
espadrilles. A la station, notre ingénieur multiplie ses<br />
mesures. De retour à bord, avec le commandant,<br />
nous reportons sur le tracé du câble la distance<br />
trouvée, le compas à pointes sèches tombe sur une<br />
épissure finale. Ces messieurs sont d’accord pour<br />
commencer par la draguer. Nous faisons route vers<br />
les travaux où nous arrivons à l’aube. Le temps est<br />
très clair, la visibilité excellente, on voit les sommets<br />
<strong>des</strong> îles à plus de 30 milles. Une bouée marque ne<br />
tarde pas à être mouillée malgré la profondeur qui<br />
est d’environ 3.000 mètres. La bouée à la mer, je<br />
tourne autour d’elle et relève son alignement avec<br />
plusieurs montagnes. Sa position parfaitement fixée,<br />
nous draguons, le câble est aux daviers au début de<br />
l’après midi, il y a beaucoup de mou, le grappin l’a<br />
croché au milieu de l’épissure finale. Le défaut est<br />
bien visible, immédiatement, sur le pont, bosser,<br />
couper, envoyer aux essais prennent peu de temps.<br />
Le défaut est éliminé. Grâce au mou, on peut<br />
préparer une autre finale sans ajouter de baguette.<br />
Dans la nuit, l’épissure est mise à la mer, le câble est<br />
reconnu "bon", nous récupérons notre bouée et<br />
faisons route sur Brest. L’opération n’a pas duré 24<br />
heures. L’équipage m’en veut terriblement, les gars<br />
avaient escompté une réparation longue et<br />
permettant de gagner beaucoup d’heures<br />
supplémentaires et par suite de notre travail trop<br />
précis, ils n’auront qu’une misère.<br />
Pendant notre escale à Ponta Delgada, nous<br />
avons aperçu un voilier français, nommé "Les quatre<br />
vents", il s’agissait donc du bateau de Marcel<br />
Bardiaux qui était en train d’achever son tour du<br />
monde en solitaire. Je l’invite à souper, à bord. Je<br />
me souviens qu’il apprécia la salade et surtout le<br />
camembert dont il n’avait pas connu le goût depuis<br />
LES ACORES<br />
Par L.C. Mertz<br />
longtemps. Parlant navigation, il m’apprend qu’il<br />
n’observe que le soleil car il ne sait pas calculer les<br />
droites de hauteur faites avec les autres astres. Sur un<br />
coin de table, je lui montre que ce n’est pas beaucoup<br />
plus difficile. Il est intéressé et me dira plus tard, que mes<br />
leçons lui ont été utiles. Car nous nous sommes revus à<br />
Brest où le "d’Arsonval", à couple duquel il s’amarra,<br />
constituera un solide rempart contre la meute de<br />
journalistes pendant son sommeil. Il n’a pas dormi<br />
pendant quatre jours pour traverser le golfe de Gascogne<br />
et l’Iroise.<br />
Toujours pendant une escale à Sao Miguel, M. Join a<br />
rencontré un habitant du pays qui parle remarquablement<br />
le français. Au début, connaissant la misère locale, je<br />
crains quelque tentative de nous extorquer <strong>des</strong> fonds.<br />
Mes craintes sont vaines, il aime vraiment notre pays, sa<br />
culture, sa littérature, ses artistes, etc … Il est plus au<br />
courant que nous de toutes ces choses et fait venir, à<br />
grand frais tout un tas de livres et revues de Paris. C’est<br />
un très mo<strong>des</strong>te employé de banque qui consacre le peu<br />
qu’il gagne à se tenir au courant de tout ce qui se passe<br />
en France. Il ne s’est pas marié car il aurait dû<br />
abandonner sa passion.<br />
Plus je connais les portugais, plus je rencontre <strong>des</strong><br />
francophiles touchants, désintéressés. Je me suis<br />
procuré la méthode Assimil de portugais mais mes<br />
interlocuteurs parlent si bien le français que je me sens<br />
ridicule et dois renoncer.<br />
Le port de Ponta Delgada est dirigé par une junte à<br />
laquelle j’ai eu parfois affaire pour <strong>des</strong> raisons<br />
administratives. Peu après avoir été commissionné<br />
second, au Service, nous faisons escale à Ponta et un<br />
matelot, envoyé par la junte, me remet un cendrier,<br />
produit de l’artisanat local, accompagné d’un mot de<br />
félicitations pour ma promotion. Touchant, non ?<br />
Bretanha (Brétagna)<br />
Notre tourisme dans les Açores se poursuit, au<br />
hasard <strong>des</strong> missions, par la visite d’une station baleinière,<br />
au nord-ouest de l’île Sao Miguel : Bretanha. Il s’agit d’un<br />
petit bourg, en bordure de mer, ou les bretons sont venus<br />
s’installer, il y a longtemps, d’où son nom de Bretanha.<br />
Notre première visite est celle de l’usine où l’on<br />
transforme en huile le lard <strong>des</strong> baleines. Dès que la<br />
portière du véhicule est ouverte une horrible odeur de<br />
porc rôti nous prend à la gorge, c’est une véritable<br />
infection car la viande est en voie de décomposition<br />
avancée. Ce n’est pas du cochon qu’on grille mais du<br />
cachalot.<br />
Nous montons un escalier aux marches de bois<br />
branlantes et accédons à l'étage d’où nous dominons la<br />
grande salle de l’usine. En entrant, l’odeur devient encore<br />
plus forte, presque insoutenable. A nos pieds <strong>des</strong><br />
hommes s’aident de palans pour hisser d’énormes
morceaux de viande blanchâtre au <strong>des</strong>sus de vastes<br />
chaudrons dans lesquels ils les plongent. <strong>Sous</strong> ces<br />
immenses marmites on entretient un feu de bois. La<br />
pestilence nous chasse de ce lieu.<br />
En sortant, nous avons devant nous une côte<br />
rocheuse où l’on a aménagé <strong>des</strong> plans inclinés<br />
cimentés où gisent les cadavres de cinq où six<br />
cétacés que les ouvriers dépècent. Sur une grève,<br />
sont allongés plusieurs magnifiques embarcations,<br />
fines, élégantes, d’environ 8 mètres de long. Nous<br />
<strong>des</strong>cendons et allons les voir de plus près. De l’avant<br />
à l’arrière, il y a une espèce de petit davier <strong>des</strong>tiné à<br />
recevoir le filin amarré au harpon, posé à tribord et<br />
dont l’autre extrémité est soigneusement lovée dans<br />
une baille, en galette, afin de pouvoir filer à la mer<br />
sans encombre; sur l’avant de cette baille il y a une<br />
robuste bitte sur laquelle le filin fait un tour mort.<br />
Au milieu de cette baleinière, le mât et la voile<br />
que l’on peut abattre immédiatement, en larguant un<br />
seul nœud très spécial. Allongés sur les bancs de<br />
nage, <strong>des</strong> avirons parés à être armés. J’en soupèse<br />
un, il est très léger, probablement du peuplier. Entre<br />
les bancs, <strong>des</strong> petits barils aux couleurs vives,<br />
percés pour un petit mât avec un pavillon et un bout<br />
en forme de ganse que l’on peut rapidement frapper<br />
sur le filin du harpon. Il s’agit de petites bouées qui,<br />
amarrées de loin en loin permettront de voir si la bête<br />
continue à "sonder" (plonger) ou si elle remonte pour<br />
respirer. Il y a aussi posées à l’avant, plusieurs<br />
lances dont le fer est affilé comme une lame de<br />
rasoir qui serviront pour la mise à mort de l’animal.<br />
Tout à bord est fonctionnel, dans un ordre<br />
parfait, prêt à servir immédiatement. On nous<br />
explique que, dans le clocher, se trouve un gamin<br />
chargé de scruter la mer et que s’il aperçoit quelque<br />
cachalot, au large, il est chargé de sonner la cloche<br />
ce qui provoque instantanément la ruée <strong>des</strong> hommes<br />
vers les baleinières qu’ils mettent à l’eau en un<br />
temps record. Il y a quelques années, nous dit-on,<br />
ces frêles esquifs auraient gagné la haute mer, à la<br />
voile ou à l’aviron, mais on s’est modernisé et<br />
maintenant, on a une vedette qui prend en remorque<br />
le chapelet <strong>des</strong> canots. Cependant, la phase finale,<br />
l’attaque de la bête, se fait toujours à l’aviron. On<br />
pense que le bruit du moteur pourrait faire fuir les<br />
cétacés.<br />
Une victime étant choisie, on s’en approche<br />
discrètement, les hommes font lève-rames et le<br />
patron gouverne avec le long aviron de queue. Le<br />
harponneur, debout à l’avant, brandit son arme<br />
pesante et, parvenu à deux mètres, si possible, en<br />
un geste rapide et puissant, il pique le cachalot. <strong>Sous</strong><br />
le coup de la surprise et de la douleur, l’animal<br />
dresse sa queue assez haut, hors de l’eau et en<br />
fouette l’air et la mer. Gare à la baleinière qui se<br />
trouverait <strong>des</strong>sous, elle serait réduite en bois<br />
d’allumettes et les hommes projetés à la mer. La<br />
bête plonge vers les abîmes, elle tire violemment sur<br />
le filin que l’on laisse courir, la bitte fume et on<br />
l’arrose pour qu’elle ne prenne pas feu.<br />
L’embarcation ainsi remorquée fait une vitesse<br />
extraordinaire, il arrive qu’un millier de mètres de filin<br />
se soit dévidé avant que le cétacé ne s’arrête. Si<br />
nécessaire un ou plusieurs barils seront frappés sur le<br />
filin dont on largue le bout. Mais tôt ou tard, l’animal<br />
revient en surface, pour respirer, pendant sa remontée, le<br />
filin a été embraqué avec patience, mètre par mètre. Dès<br />
qu’il émerge, le cétacé est percé de coups de lance en<br />
cherchant à atteindre les parties vitales. La boucherie<br />
peut durer. Il arrive aussi que l’énorme bête, dans sa<br />
fureur, croque la baleinière et les hommes car sa gueule<br />
mesurant un mètre, garnie de dents de dix à quinze<br />
centimètre lui permet cet exploit. Ecoeurés nous<br />
remontons en voiture et fuyons ces lieux dramatiques.(1)<br />
(1) Cette pêche hasardeuse sera abandonnée dans<br />
les années 80(n.d.l.r.)<br />
Coll. par A Van Oudheusden.
L<br />
’idée de protéger par ensouillage les câbles<br />
contre les crochages dans les zones de<br />
pêche est venue avec le début du chalutage<br />
entre les deux guerres. Un premier essai a été<br />
fait par Western Union en 1938 au large de<br />
l’Irlande et 80 Km de câble télégraphique ont<br />
été ensouillés à 30 cm seulement à l’aide<br />
d’une charrue remorquée. Mais la guerre est<br />
venue mettre fin à de telles tentatives, d’autant<br />
plus que cette méthode était controversée,<br />
parce qu’il semblait difficile voir impossible de<br />
réparer un câble enterré.<br />
A la même époque en Allemagne, la Société<br />
Harmstorff s’est spécialisée dans l’ensouillage<br />
<strong>des</strong> traversées de rivière, avec un engin à soc<br />
énorme devant lequel la tranchée était<br />
amorcée par <strong>des</strong> jets d’eau sous pression car<br />
poser <strong>des</strong> câbles sur les ponts était interdit.<br />
Pendant la guerre, la règle s’appliqua dans les<br />
zones occupées et <strong>des</strong> traversées du Rhône à<br />
Salins-de-Giraud, de la Gironde, de la Loire et<br />
de la Seine ont été posées, qui étaient encore<br />
en service en 1960 quand leur capacité est<br />
devenue insuffisante. Par la suite ce procédé a<br />
été utilisé dans <strong>des</strong> cas très particuliers où il<br />
fallait ensouiller très profond, comme par<br />
exemple devant Singapour pour tous les<br />
câbles y atterrissant à partir de 1986,le premier<br />
étant le SEA-ME-WE enterré à 10 mètres de<br />
profondeur sur 10 Km.<br />
Les premiers ensouillages par charrue.<br />
ENSOUILLAGE<br />
ET<br />
REPARATION DES CABLES ENSOUILLES<br />
Les étu<strong>des</strong> d’ensouillage ont été reprises avec<br />
<strong>des</strong> moyens importants en 1959. Les TAT 1,<br />
TAT 2, et CANTAT 1 traversaient les bancs de<br />
Terre Neuve, où la multiplication de chalutiers<br />
puissants, sur lesquels le relevage latéral était<br />
remplacé par le travail par l’arrière, provoquait<br />
déjà un véritable massacre. Les futurs TAT 3<br />
et 4 seraient également exposés, aussi bien<br />
sur le plateau continental américain où<br />
opéraient non seulement <strong>des</strong> chalutiers mais<br />
<strong>des</strong> dragueurs de coquillages, que sur le<br />
plateau continental européen qu’ils devaient<br />
aborder dans <strong>des</strong> zones où il est très large. Il<br />
en serait de même dans l’avenir avec les<br />
générations prévisibles de câbles aux<br />
capacités de transmission toujours plus<br />
gran<strong>des</strong>, dont les interruptions auraient <strong>des</strong><br />
conséquences majeures sur la stabilité de<br />
l’écoulement du trafic.<br />
R Salvador et Y Rolland<br />
Mettre au point la protection par ensouillage,si<br />
elle s’avérait faisable devenait donc une<br />
priorité. ATT, responsable de l’entretien <strong>des</strong><br />
TAT, a pris l’affaire en main et a entrepris<br />
d’abord <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de faisabilité. Les Japonais<br />
s’y sont associé parce que leur réseau national<br />
de liaisons entre les îles était soumis au même<br />
massacre. Ces étu<strong>des</strong> ont montré deux<br />
choses, d’abord que l’enterrement était<br />
possible jusqu’à environ 80 cm lorsque le sol<br />
s’y prête, ensuite que le système de<br />
creusement par soc était préférable au jet<br />
d’eau beaucoup plus difficile à mettre en<br />
oeuvre. La méthode retenue a donc été<br />
l’ensouillage par charrue remorquée par le<br />
navire poseur et dans laquelle passerait le<br />
câble, une étude approfondie du sol devant<br />
précéder l’opération. Chacun alors a travaillé<br />
de son côté à la mise au point <strong>des</strong> engins, de<br />
l’aménagement <strong>des</strong> navires tracteurs et <strong>des</strong><br />
procédures d’exécution, et a réalisé ses<br />
propres opérations.<br />
1 - La charrue américaine et ses<br />
premières applications<br />
La charrue américaine et son navire tracteur le<br />
« John Cabot » étaient prêts en 1966 .La<br />
charrue a un soc unique et le câble est<br />
appliqué au fond de la tranchée juste derrière.<br />
Une porte se soulève au passage du répéteur.<br />
La charrue est mise à l’eau à l’aide d’un<br />
portique et le câble de remorque sort par le<br />
davier arrière. Le câble sous marin est posé<br />
par l’avant et passe dans la gorge d’entrée de<br />
la charrue. Un troisième câble muni de<br />
flotteurs contient l’alimentation en énergie et<br />
toutes les comman<strong>des</strong> .La charrue porte une<br />
caméra de télévision qui permet d’observer<br />
son travail. A bord une salle de commande en<br />
container amovible permet la commande et le<br />
contrôle de l’exécution. La vitesse est de 1<br />
nœud, mais il y a trois ‘’ficelles’’ à contrôler qui<br />
ne doivent pas se mélanger ce qui, surtout<br />
dans les manœuvres de départ, d’arrêt ou de<br />
fin n’est pas de tout repos et exige une<br />
vigilance constante.<br />
Les premières applications sur <strong>des</strong> liaisons<br />
neuves étaient prévues sur les liaisons en<br />
système SF en projet, Floride – Saint Thomas,<br />
et surtout le TAT 5 Conil (Espagne) – Green<br />
Hill (EU),<br />
mais auparavant et à titre d’essai les parcours<br />
en petit fond de 90 Km du TAT 3 et du TAT 4<br />
au large de Tuckerton avaient été remplacés
par <strong>des</strong> sections ensouillées en 1967. En 1968<br />
80 Km du Floride - Saint Thomas ont été<br />
ensouillés, et en 1969, après une exploration<br />
du fond par passage d’une charrue plus<br />
légère, les deux extrémités du TAT 5 ont été<br />
ensouillées. Ces opérations semblaient être un<br />
succès et ultérieurement le TAT 4 a été<br />
remplacé au large de Saint Hilaire de Riez.<br />
2 - Les charrues japonaises<br />
Au Japon, deux charrues ont été développées<br />
l’une par NTT pour les applications nationales<br />
avec le Kuroshio Maru comme navire associé,<br />
et l’autre par KDD avec le KDD Maru » comme<br />
navire associé .<br />
Elles ont un point commun, tout se fait par<br />
l’arrière, pose du câble compris, et le câble de<br />
remorquage, le câble auxiliaire de contrôle et<br />
le câble en pose passent tous à l’intérieur<br />
d’une cage de guidage déroulée entre le navire<br />
et la charrue en même temps que le câble de<br />
remorque. Elles différent sensiblement par les<br />
points suivants :<br />
(i) La charrue NTT a un soc unique et un<br />
système très sophistiqué de contrôle par<br />
anneau flottant de la vitesse de déroulement<br />
du câble.<br />
(ii) La charrue KDD est à socs multiples, mais<br />
l’absence de bon contrôle de déroulement du<br />
câble oblige le navire à se faire assister par un<br />
remorqueur pendant toute l’opération.<br />
Cependant on notera un certain retard avec les<br />
Américains, puisque la première grande<br />
opération de la charrue KDD a été la pose du<br />
ECSC ensouillé sur toute sa longueur excepté<br />
la traversée de la fosse d’Okinawa, en 1976<br />
seulement<br />
3 - L’entrée en scène de la France et<br />
du « Vercors »<br />
En France, on ne s’était guère intéressé avant<br />
1974 au problème de l’ensouillage pour<br />
plusieurs raisons : les projets français ne<br />
traversaient pas de plateaux continentaux<br />
inexistants en Méditerranée, et on avait fort à<br />
faire pour relancer une politique de liaisons<br />
sous-marines qui retombaient périodiquement<br />
en panne. Quant aux transatlantiques, on<br />
s’était complètement effacé devant l’ATT<br />
responsable de leur maintenance. Le réveil a<br />
été brutal lorsque, en Novembre 1974 à la<br />
suite de l’incendie de la salle <strong>des</strong> machines du<br />
John Cabot, l’ATT a demandé à la Direction<br />
<strong>des</strong> <strong>Câbles</strong> sous marins (DCSM) si, pour<br />
assurer la mise en service du TAT 6 à sa date<br />
contractuelle, il serait possible d’équiper le<br />
Vercors dans les six mois. La réponse a été<br />
positive et la promesse a été tenue grâce à un<br />
effort exceptionnel du service Navires de la<br />
DCSM et du chantier du Havre (ACH), et à la<br />
souplesse de financement apportée par<br />
France <strong>Câbles</strong> et Radio (FCR). Les deux<br />
extrémités du TAT 6, soit 170 Km côté Ouest<br />
et 200 Km côté Est, ont été ensouillées dans<br />
les temps. En 1976, après l’ensouillage du<br />
câble Marseille – Rome (MARPAL) côté italien,<br />
le Vercors est devenu pour quelques années le<br />
navire ensouilleur mondial <strong>n°</strong> 1.<br />
Contrôle de l’ensouillage et réparation <strong>des</strong><br />
câbles ensouillés<br />
L’ensouillage avait été décidé sans se<br />
préoccuper immédiatement de la manière dont<br />
on réparerait les câbles ensouillés, pensant<br />
que l’on avait le temps d’étudier la question. Or<br />
il n’en a rien été et les ennuis ont commencé<br />
sur le TAT 4 devant Saint Hilaire.<br />
Lorsqu’ ATT reprit la protection du TAT 4<br />
devant Saint Hilaire, le câble armé fut<br />
remplacé par du porteur central, trop léger et<br />
difficile à ensouiller. Un premier défaut dans<br />
une zone exposée et une réparation délicate<br />
fragilisa le câble qui enregistra une succession<br />
d’interruptions. Le choix du câble était mauvais<br />
et le navire de réparation accumula les
tentatives de drague, coupant<br />
systématiquement le câble avec son grappin<br />
au moment du crochage. On appela le Marcel<br />
Bayard à la rescousse qui, grâce au vieux<br />
grappin Rouillard réussit à réparer. Après les<br />
réparations il fallait ensouiller à nouveau. Or,<br />
pour un tel travail sur le fond, il n’existait sur le<br />
marché que <strong>des</strong> sous-marins de poche : les<br />
pisces de la société Vickers, développés pour<br />
intervenir sur les premiers champs pétroliers<br />
offshore de la Mer du Nord. Leur mise en<br />
oeuvre était lente et coûteuse. Deux d’entre<br />
eux restèrent bloqués près du câble. Sur l’un<br />
d’eux, A. Dodeman de l’ATT et le pilote<br />
réussirent à s’en tirer seul. Le second cas fût<br />
dramatique et tint le monde en haleine pendant<br />
3 jours. Pour débloquer l’engin pris au fond de<br />
la mer d’Irlande, la marine américaine dépêcha<br />
l’Alvin, le seul sous-marin télécommandé et<br />
opérationnel de l’époque. Pour résoudre les<br />
difficultés liées aux réparations <strong>des</strong> câbles<br />
ensouillés, BT développa <strong>des</strong> outils nouveaux :<br />
grappin désensouilleurs (detrenching grapnel),<br />
grappin coupant et relevant (cut and hold<br />
grapnel), crocs à déclenchement (hook<br />
release).<br />
Mais tout ceci n’était qu’ expédients, c’est<br />
pourquoi, l’option du sous-marin habité étant<br />
désormais exclue, ATT décida en 1975 de<br />
développer un sous-marin télécommandé<br />
adapté au travail demandé, qui serait un<br />
complément indispensable <strong>des</strong> charrues. Le<br />
programme fut confié initialement à Ametek<br />
Strazza d’El Cajon, Californie. ATT proposa<br />
aux autres fournisseurs de navires en<br />
maintenance atlantique, C & W, BT, France<br />
Telecom, Teleglobe et Telefonica, d’en<br />
partager le coût . Après l’échec de l’entreprise<br />
en 1978, la mise au point et la construction de<br />
deux véhicules baptisés SCARAB<br />
(Submersible Craft Assisting Repair and<br />
Burial) <strong>n°</strong>1 et 2 fut confiés aux Bell<br />
Laboratories (BTL). Les deux systèmes furent<br />
testés en septembre 1980 et immédiatement<br />
mis en service dans le cadre d’un accord<br />
d’utilisation appelé : Accord SCARAB. Le<br />
programme de l’accord comprenait également<br />
le développement de nouveaux équipements :<br />
chercheurs de câble, bras manipulateurs,<br />
outils coupeur de câble mais aussi <strong>des</strong><br />
propulseurs, projecteurs, caméras et <strong>des</strong> outils<br />
<strong>des</strong>tinés à guider les engins par rapport au<br />
câble pour travailler sans visibilité.<br />
Le SCARAB s’utilise avec un navire câblier<br />
porteur, qui le met à l’eau et le récupère à<br />
l’aide d’une grue. Un câble le relie en<br />
permanence au navire dont la fonction est<br />
triple : alimentation en énergie, télécommande<br />
et réception <strong>des</strong> images télévisées permettant<br />
de contrôler et de diriger le travail. Dans le cas<br />
d’une réparation, le véhicule repère le câble<br />
grâce à son chercheur, le déterre, le coupe,<br />
bosse les extrémités à <strong>des</strong> filins venant du<br />
bord. Le navire remonte alors les deux<br />
extrémités et continue l’opération de façon<br />
classique jusqu’à l’immersion de l’épissure<br />
finale. Après quoi, le véhicule réensouille le<br />
câble. Le SCARAB est également utilisé après<br />
l’ensouillage d’une liaison neuve pour vérifier<br />
la qualité du travail et reprendre <strong>des</strong> portions<br />
mal ensouillées.<br />
Comme toutes les bonnes idées le SCARAB<br />
ne fut pas reconnu immédiatement. Pourtant,<br />
les deux SCARAB(s) étaient toujours en<br />
service en 1996, près de 10 ans après leur<br />
remplacement dans l’Accord d’entretien <strong>des</strong><br />
câbles de l’Atlantique (ACMA) par <strong>des</strong> engins<br />
plus modernes. Le premier est conservé par<br />
ATT et le second est devenu Britannique après<br />
une vente aux enchères organisée entre ses<br />
propriétaires européens. Il se trouve désormais<br />
abrité au Musée National Maritime de<br />
Greenwich. Plus de 500 appareils semblables<br />
furent construits pour <strong>des</strong> besoins civils dans<br />
les 30 ans qui suivent. Ce genre d’engin a reçu<br />
par la suite le nom générique de ROV<br />
(Remotely Operated Vehicle - en français<br />
Filoguidé), et le SCARAB constitue la première<br />
génération de ROV.<br />
A noter, hors câble sous marin, l’utilisation <strong>des</strong><br />
deux SCARAB pour récupérer les boites noires<br />
de l’avion d’Air India tombé en mer au Sud de<br />
Cork en 1985, les débris d’un booster de<br />
navette en 1983 et <strong>des</strong> débris de la navette<br />
Challenger au large de la Floride en 1986 .
Généralisation de l’ensouillage <strong>des</strong> grands<br />
câbles coaxiaux (1975 -1990).<br />
A partir de 1982, la pratique de l’ensouillage<br />
dont l’efficacité a fait la preuve se généralise<br />
sur les grands câbles coaxiaux puis sur les<br />
câbles optiques partout où les étu<strong>des</strong><br />
préliminaires du sol ont montré que cela était<br />
possible .C’est pour quoi de nouveaux<br />
modèles de charrue plus adaptés sont<br />
développés. En 1981 et 1982, ATT installe sur<br />
le Vercors une charrue plue performante<br />
(Seaplow 5) pour un programme d’ensouillage<br />
de 1.790 Km comprenant en particulier le<br />
transatlantique TAT 7, la liaison Hollande –<br />
Danemark pour le compte du constructeur<br />
japonais Fujitsu et la liaison Espagne –<br />
Belgique (Méridien), opération d’ensouillage<br />
tout à fait exceptionnelle, qui parcourt toute la<br />
Manche de la Belgique jusqu’au rebord du<br />
plateau continental au Sud-Ouest de<br />
Penmarch pour le compte d’Alcatel.<br />
La Direction Générale <strong>des</strong><br />
Télécommunications et FCR décident alors de<br />
construire leur propre charrue. L’appel d’offres<br />
est lancé en 1981 et la construction est confiée<br />
au consortium d’entreprises ECA - SIMEC<br />
domiciliées près de Toulon et Aix en Provence.<br />
Le premier travail de cette charrue baptisée<br />
ELISE 1 sera l’ensouillage de la liaison<br />
Penmarch – Casablanca en 1984, puis de la<br />
branche française du TAT 8 (novembre 1988)<br />
par un temps déplorable. ATT avait fortement<br />
déploré la construction de la charrue française<br />
assez semblable à la charrue américaine, et le<br />
Vercors, heureusement engagé sur le SEA-<br />
ME-WE, fut boudé par l’opérateur américain<br />
entre 1984 et 1986. La coopération a<br />
heureusement repris en 1989 (HawaI 4 et<br />
Pencan 4).<br />
Mais l’extension de la pêche au chalut à <strong>des</strong><br />
profondeurs de plus en plus gran<strong>des</strong> a<br />
nécessité de revoir les techniques<br />
d’ensouillage. Les Japonais se sont attelés à<br />
ce problème en 1987 et ont repris leur<br />
programme MARCAS, pour rendre leurs<br />
équipements opérationnels jusqu’à 2.500<br />
mètres et les utiliser pour l’installation du TPC3<br />
(1989), premier câble Trans-Pacifique à fibres<br />
optiques, mis en service par KDD et ATT<br />
immédiatement après le TAT 8.<br />
Les Britanniques, qui étaient restés jusque là<br />
un peu en retrait vis à vis de l’ensouillage, pour<br />
<strong>des</strong> raisons à la fois industrielles (augmenter<br />
les fournitures de STC) et opérationnelles<br />
(conserver une grande activité à la flotte de<br />
C&W) reprennent leurs réflexions sur la<br />
protection <strong>des</strong> câbles au début <strong>des</strong> années 80 1<br />
Pour conclure enfin comme tout le monde, que<br />
1<br />
Articles de Marle - Suboptic 86 et Cole – BTE<br />
review 86<br />
(1ou 10 tonnes ?<br />
l’ensouillage, partout où cela est possible,<br />
constitue la meilleure protection <strong>des</strong> câbles<br />
sous-marins contre les défauts liés aux<br />
nouvelles techniques de pêche de plus en plus<br />
agressives. BT identifie alors <strong>des</strong> chalutiers<br />
dont la puissance est de 4.000 CV, qui ont <strong>des</strong><br />
puissances de traction de 20 tonnes et dont les<br />
chaluts s’enfoncent de 40 cm dans le sol.<br />
La charrue développée en 1985 en commun<br />
avec les PTT danois s’appuie sur deux skis,<br />
est légère (10 tonnes) et économique (traction<br />
10 à 20 tonnes). L’objectif est d’ensouiller<br />
à(de) 90 cm jusqu’aux profondeurs de 1.000<br />
mètres. Son soc est une roue tranchante,<br />
étroite et relevable dans les sols durs. Un<br />
presseur permet de maintenir le câble au fond<br />
de la tranchée au moment de son comblement.<br />
Le câble est guidé dans un tube permettant de<br />
réduire la tension à l’entrée, donc à la sortie de<br />
la machine. Les essais du NC Peter Faber se<br />
déroulent en juillet 1985 entre Nybord et<br />
Halsskov et la première opération est réalisée<br />
avec l’installation du premier câble à fibres<br />
optiques GB - Belgique 5 (avril 1986) puis TAT<br />
8 (1988).<br />
Parallèlement, BT développe un grappindétrancheur<br />
et un tracteur-ensouilleur<br />
télécommandé pour récupérer et ré-ensouiller<br />
les câbles pendant les réparations.<br />
Convaincus les derniers, les britanniques<br />
s’engagent à fond dans l’ensouillage <strong>des</strong><br />
câbles sous-marins qu’ ATT avait ouverte dix<br />
ans plus tôt. BT avait suscité la naissance de<br />
SMD (Soil Machine Dynamics Ltd) en 1985. A<br />
partir de 1987, SMD construit <strong>des</strong> charrues<br />
pour C&W (12 tonnes), BTM (35 tonnes,<br />
spécialisée dans l’ensouillage de câbles<br />
d’énergie, ATT (SEAPLOW 6 de 22 tonnes).<br />
Ainsi à partir de 1990, SMD est le constructeur<br />
incontournable de pratiquement tous les outils<br />
de pose et de réparation de câbles sous<br />
marins. Comme quoi, partis les derniers, grâce<br />
à leur acharnement et leur sens pratique bien<br />
britanniques, ils vont terminer les premiers.<br />
Politique française d’engins d’ensouillage<br />
autres que la charrue<br />
En France, essentiellement pour répondre à<br />
<strong>des</strong> deman<strong>des</strong> de clients autres que les<br />
télécommunications, EDF en particulier, un<br />
certain nombre d’industriels se sont penchés<br />
sur la question de l’ensouillage en cherchant à<br />
y apporter <strong>des</strong> solutions différentes de la<br />
charrue. Il s’agit généralement d’engins du<br />
type tracteur à chenilles qui se déplacent sur le<br />
fond en creusant une tranchée. Dès 1973,<br />
COMEX construit une première ensouilleuse.<br />
Deux clients sont sollicités EDF et la DGT.<br />
Pour EDF, il s’agit d’enterrer les câbles de la<br />
future ligne électrique à travers la Manche IFA<br />
2000, mais pour la DGT, il s’agit de suivre le
projet. Mais en 1976, à la suite d’un accident<br />
entraînant la noyade d’un ingénieur d’EDF,<br />
COMEX abandonne son programme.<br />
EDF se tourne alors vers Travocéan, autre<br />
entreprise marseillaise, pour développer un<br />
projet en deux ans (1976 – 1978). L’objectif :<br />
enterrer à une profondeur de – 3 mètres dans<br />
le sable, les graviers et la craie, est ambitieux<br />
et coûteux mais il aboutit. Le projet IFA 2000<br />
fut installé à partir de 1990 entre Sangatte et<br />
Folkestone et Travocéan fut chargé de<br />
l’entretien <strong>des</strong> 4 câbles.<br />
Le centre de La Seyne sur Mer de la DCSM<br />
reste en contact étroit avec COMEX, EDF,<br />
IFREMER et la Marine Nationale. Celle-ci<br />
disposait d’un sous-marin télécommandé du<br />
type ROV (ERIC), qui a pu être utilisé lors de<br />
la perte de la charrue suite à la rupture du<br />
câble tracteur devant Casablanca en 1984.<br />
Mais la politique (de la marine) française<br />
d’intervention sous la mer privilégiait<br />
l’intervention humaine et non la robotique<br />
sous-marine.<br />
Un autre projet mérite l’attention, celui de<br />
SIMEC. Pierre Blanc, qui avait participé au<br />
projet d’EDF tant chez COMEX que Travocéan<br />
fonde sa société en 1978. Il estimait qu’il y<br />
avait dans le secteur <strong>des</strong> télécommunications,<br />
un marché pour un engin télé-alimenté et piloté<br />
par plongeur. Son idée était simple, il s’agissait<br />
de rendre marin un véhicule développé par le<br />
CNET (Centre National d’Etu<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />
Télécommunications), pour la pose mécanisée<br />
<strong>des</strong> câbles lors du boom <strong>des</strong><br />
télécommunications (1975 – 1980). Le<br />
CASTOR I est opérationnel en 1980 et <strong>des</strong><br />
essais d’évaluation en rade d’Hyères<br />
démontrent l’efficacité de cet engin dans les<br />
fonds sableux. Des chantiers au Moyen-Orient<br />
dans <strong>des</strong> sols durs coralliens permettent de<br />
constater la complémentarité du CASTOR et<br />
<strong>des</strong> ROV. L’idée sera poursuivie et en 1989,<br />
FCR commandera à SIMEC un CASTOR 2<br />
télécommandé capable d’opérer dans <strong>des</strong> sols<br />
durs jusqu’à 1.000 mètres de profondeur. Les<br />
premières opérations d’ensouillage (GB -<br />
France 4, TAT 9 et Eurafrica se sont déroulées<br />
en 1991. La réussite de cet engin encouragea<br />
ATT (Seabed tractor), les japonais (NTT et<br />
KDD) et les britanniques à se doter d’engins<br />
équivalents. Mais CASTOR 2, version marine<br />
de l’équipement de pose mécanisée <strong>des</strong><br />
câbles souterrains développé par le CNET,<br />
s’est révélé le meilleur de sa génération.<br />
Ainsi, au moment de la généralisation <strong>des</strong><br />
poses ensouillées <strong>des</strong> câbles à fibres optiques,<br />
la DGT et FCR possèdent les charrues ELISE<br />
2 & 3 (versions modernisées d’ELISE 1)<br />
construites respectivement en 1990 et en<br />
1995. Avec SCARAB et CASTOR I & 2<br />
(version télécommandée exploitable à 1.000<br />
mètres du CASTOR 1), et l’introduction de<br />
deux ROV SCORPIO 2000 en Méditerranée<br />
en 1994 – 95, au moment où la DGT devient<br />
France Télécom, on avait réalisé en France un<br />
programme au moindre coût.<br />
L’ensouillage à l’ère de la fibre optique<br />
(1990-2000)<br />
L’ère de la fibre optique et le développement<br />
exceptionnel qu’elle a connu ont bien sûr mis<br />
au premier plan la protection <strong>des</strong> liaisons, mais<br />
vu leur capacité de transmission inégalée<br />
jusque là, il n’était pas question de lésiner sur<br />
les moyens. L’ensouillage a continué à être de<br />
règle pour les grands câbles et sa technique<br />
s’est perfectionnée. Les grands opérateurs<br />
(ATT, FT, KDD et BT) étaient déjà dotés d’une<br />
gamme d’outils et une industrie anglo-saxonne<br />
d’outils nouveaux a commencé à se<br />
développer en Grande Bretagne et aux Etats-<br />
Unis.<br />
Du côté <strong>des</strong> acheteurs, FCR décide de<br />
reprendre les spécifications <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />
préalables (autorisations, bathymétrie du tracé,<br />
étu<strong>des</strong> préalables à l’ensouillage) au moment<br />
de rédaction de l’appel d’offres du système<br />
SEA-ME-WE 2 (1990-1991). Après<br />
l’ensouillage avec la charrue, le travail doit être<br />
complété par <strong>des</strong> ensouillages<br />
complémentaires par <strong>des</strong> ROV ou autres<br />
CASTOR. Les bons résultats d’une inspection<br />
de 30% <strong>des</strong> sections ensouillées, déterminées<br />
par les acheteurs, conditionnaient la recette<br />
<strong>des</strong> travaux. L’exigence d’ensouillage à – 90<br />
cm ± 30 cm jusqu’au fonds de 1.000 mètres<br />
deviendra la règle dans les Appels d’offres qui<br />
suivront.<br />
Pour réaliser les objectifs assignés, les<br />
fabricants de moyens d’ensouillage, en<br />
particulier SMD proposent de nombreux engins<br />
(charrues, ROV et trenchers) s’adaptant aux<br />
différents types de sol. Les constructeurs<br />
français n’ont malheureusement pas relevé le<br />
défi, souvent faute de support bancaire. ATT,<br />
affaiblie par la déréglementation n’a pas non<br />
plus suivi, laissant ainsi le champ libre à
maintenance, les ROV deviennent un outil<br />
indispensable d’un câblier de réparation. A<br />
partir de 1995 les ROV de la première<br />
génération sont remplacés par <strong>des</strong> engins plus<br />
puissants. Ainsi la série HECTOR remplace les<br />
SCORPIO sur les navires câbliers français.<br />
La construction de SEA-ME-WE 3 entre 1997<br />
et 1998 a permis de renforcer les<br />
spécifications. Dans certains cas particuliers,<br />
un ensouillage jusqu’à 2.000 mètres (en<br />
Australie), à - 200 cm dans les eaux<br />
territoriales <strong>des</strong> pays du Sud-Est Asiatique et<br />
à – 10 mètres devant Singapour, Shanghaï,<br />
Hong-Kong et Pyapon (Myanmar) est exigé<br />
pour obtenir la fiabilité maximale sur une<br />
liaison de 40.000 Km.<br />
Suboptic 97 (San Francisco) consacre la<br />
généralisation <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et <strong>des</strong><br />
procédures d’installation. Les communications<br />
présentées portent sur l’informatisation <strong>des</strong><br />
différentes procédures de sélection de la route,<br />
de navigation, de pose, d’ensouillage et<br />
contrôle de la liaison plutôt que sur de<br />
nouveaux matériels eux-mêmes<br />
télécommandés. Les capacités colossales <strong>des</strong><br />
liaisons à fibres optiques récentes,( avec leur<br />
capacité colossale) qui maintenant atteignent<br />
le térabit, ont conduit à <strong>des</strong> exigences<br />
d’ensouillage, tant en profondeur qu’en<br />
qualité.( que)La performance <strong>des</strong> engins à dû<br />
suivre et (que) l’on arrive à <strong>des</strong> engins de<br />
poids, de dimensions et de puissance tels<br />
qu’ils ont eu, nous l’avons vu, <strong>des</strong> incidences<br />
profon<strong>des</strong> sur la structure et la propulsion <strong>des</strong><br />
navires.<br />
Les mises en service <strong>des</strong> ROV sur les navires<br />
câbliers de France Télécom sont les<br />
suivantes :<br />
1978 : Scarab 1 est en service partagé entre<br />
les trois navires de l’ACMA de la zone Est.<br />
1990 : Scarab 3 est en service partagé entre<br />
les trois navires de l’ACMA de la zone Est à<br />
compter du 15 août.<br />
1994 : Scorpio 2000 (fourniture Margus) est<br />
installé sur le Raymond Croze le 1 septembre,<br />
démobilisé en 2003 mais remobilisé en février<br />
2004 pour les boites noires du Boeing 737<br />
tombé en mer au large de Sharm El-Sheick.<br />
1996 : Scorpio 2000 (prêt du CEA) est installé<br />
sur le Vercors le 1 er janvier, puis placé en<br />
dépôt à Singapour pour l’ensouillage<br />
complémentaire de SEA-ME-WE 3.<br />
2000 : Hector 2 mis en service sur <strong>des</strong> navires<br />
de circonstance (Hondo River et Normand<br />
Carrier) pour <strong>des</strong> opérations sur le câble Flag.<br />
Modifié pour répondre aux normes ACMA en<br />
2003, il est mobilisé sur le Léon Thévenin.<br />
2001 : Hector 3 mis en service sur le Léon<br />
Thévenin à Brest puis mobilisé sur le<br />
Raymond Croze en 2003, en remplacement<br />
du S2000.<br />
2002 : Hector 4 est embarqué à bord du<br />
Chamarel au Cap (Afrique du Sud)<br />
2004 : Hector 5 en construction.<br />
Conclusion<br />
Les efforts considérables consentis pour<br />
protéger les câbles sous-marins devant les<br />
agressions extérieures chalutages et ancrages<br />
dans les approches <strong>des</strong> zones portuaires<br />
entraînent un coût de l’installation représentant<br />
une part comprise entre 20 et 40 % du montant<br />
total d’un projet. Ceci paraît énorme par<br />
rapport aux 5 à 10% <strong>des</strong> débuts du coaxial.<br />
Est-ce que cela a eu un effet conséquent sur la<br />
diminution <strong>des</strong> interruptions ?<br />
Malheureusement, aucune statistique globale<br />
n’est disponible. Lors <strong>des</strong> derniers forums<br />
Suboptic (1997 et 2001), ATT et Alcatel en<br />
1997, puis Global Marine en 2001 ont publié<br />
<strong>des</strong> analyses sur les défauts. Tout en<br />
déclarant que les défauts sont très variables<br />
selon les régions et les risques, quelques<br />
idées générales peuvent être dégagées :<br />
(i) D’une façon générale, l’ensouillage a<br />
permis de diviser par 10 le nombre <strong>des</strong> défauts<br />
sur les câbles à fibres optiques avec la<br />
généralisation <strong>des</strong> profondeurs d’ensouillage<br />
à – 1 mètre.<br />
(ii) Les causes naturelles (tremblements<br />
de terres, courants de turbidité, ..) représentent<br />
toujours moins de 10% <strong>des</strong> défauts.<br />
(iii) Il y a 10 fois plus de dérangements par<br />
faibles profondeurs (2 défauts/1000 Km par
moins de 200 mètres) qu’au delà de cette<br />
profondeur (0,2 défaut/1000 Km au delà de<br />
200 mètres).<br />
(iv) Les actes de pêche sont toujours la<br />
cause d’environ 50 % <strong>des</strong> défauts mais la part<br />
<strong>des</strong> croches par chalutage a diminué<br />
(principalement depuis le retrait du service <strong>des</strong><br />
câbles TAT 1 et TAT 2 en 1982) par rapport<br />
aux croches <strong>des</strong> dragues à coquilles.<br />
Ceci est encourageant, surtout lorsque l’on<br />
considère le coût de la perte de trafic lorsqu’un<br />
câble débitant plusieurs dizaines de Gigabits<br />
s’interrompt .Mais bien sûr tout cela est très<br />
difficile à évaluer, surtout avec l’immense<br />
réseau très maillé avec <strong>des</strong> branches<br />
contenant une part importante de capacité<br />
inutilisée permettant la plupart du temps un re<br />
routage immédiat, à condition que les<br />
opérateurs veuillent bien s’entendre malgré la<br />
concurrence acharnée introduite par la<br />
déréglementation.<br />
ENSOUILLAGE ET REPARATION DES CABLES ENSOUILLES<br />
CHARRUES UTILISEES PAR LES NAVIRES DE FT MARINE<br />
VEHICULE ELISE 1 ELISE 2 ELISE 3 ELISE 4 ELODIE<br />
RFS 1982 1990 1995 1998 2002<br />
Constructeur ECA & SIMEC ECA & SIMEC ECA & SIMEC ECA ECA<br />
Tranchée 0,6 m 1,0 m 1,0 m 1,1 m 3 m<br />
Profondeur 1.000 m 1.500 m 1.500 m 1.500 m<br />
Poids 10 tonnes<br />
Câble tracteur 20 tonnes<br />
Instrumentation RAS chenille chenille<br />
Références Vercors de 1984<br />
CHARRUES AMERICAINES d’ATT<br />
VEHICULE SEAPLOW 4 SEAPLOW 5 SEAPLOW 6 SEAPLOW 7<br />
RFS 1974 1982 ? 1987 1990<br />
Constructeur ATT-BTL ATT-BTL SMD (GB) SMD (GB)<br />
Tranchée 1,1 m 1,0 m<br />
Profondeur max 1.000 mètres 1.400 mètres<br />
Poids air/eau 25/20 t. 14/11,2 t.<br />
Câble tracteur 10 à 50 t. 10 à 50 t<br />
Instrumentation<br />
Sonar,<br />
Sonar,<br />
hydrophone, 3 hydrophone, 3<br />
caméras, pan & caméras, pan &<br />
tilst units et 4 tilst units et 4<br />
lightning units lightning units<br />
Références Poses Vercors de<br />
1984<br />
SOUS MARINS FILOGUIDES (ROV) UTILISES EN FRANCE<br />
VEHICULE SCARAB 1 & 2 SCARAB 3&4 SCORPIO 2000 2 HECTOR 2 HECTOR 3<br />
RFS 1978 15 août 1990 1990 2000<br />
Propriétaire<br />
Tranchée<br />
Consortium Consortium FT – M (1995)<br />
Profondeur max 1.850 1.850 mètres 1100 m<br />
Poids ROV seul<br />
3 tonnes<br />
avec outil jetting<br />
6,75 tonnes<br />
Puissance 50CV 150 CV 75 CV<br />
Outillage<br />
2 bras manip.<br />
Coupe câble<br />
Chercheur câble<br />
Jetting<br />
Références Entretien Atlant. Entretien Atlant. Entretien Med. De Ent. Atlant à En Med. à partir<br />
depuis 1978 depuis 1990 1994 à 2003 partir de 2003 de 2003<br />
Le Léon Thévenin en Atlantique et le Raymond Croze en Méditerranée sont les navires supports<br />
<strong>des</strong> ROV utilisés par France Télécom. Le ROV Hector 4 a été embarque à bord du Chamarel (ex<br />
Vercors)<br />
2 Un second SCORPIO 2000 appartenant au CEA a été modifié par FCR puis installé sur le Vercors en<br />
1996 et fut utilisé en 1997 pour l’installation de SEA ME WE 3
L<br />
e 11 septembre 1968, décidément la date du<br />
11 septembre est fatidique, la Caravelle<br />
"Béarn", Ajaccio - Nice s'abîmait en mer à une<br />
vingtaine de milles au sud de Nice avec 6<br />
membres d'équipage et 89 passagers à bord.<br />
L'épave gisait désormais par 2300 mètres de fond.<br />
Plusieurs hypothèses concernant ce crash furent<br />
avancées : caravelle heurtée par un missile,<br />
sabotage, erreur de pilotage, erreur de guidage<br />
par le contrôle au sol, explosion d'un moteur<br />
provoquant l'incendie ...<br />
Derniers contacts du pilote avec la tour de contrôle<br />
RECUPERATION DES DEBRIS<br />
DE LA CARAVELLE<br />
AJACCIO – NICE<br />
Par Gérard PY<br />
_______<br />
Une commission d'enquête, composée de sept<br />
membres, techniciens et représentants <strong>des</strong><br />
services officiels, présidé par l'ingénieur général<br />
de l'air Gaston Fournier, est chargée de<br />
déterminer pourquoi et comment la caravelle<br />
"Béarn" s'est écrasée en mer.<br />
La première campagne Caravelle :<br />
Le premier octobre 1968 l'aviation civile<br />
décide de faire appel au ministère <strong>des</strong> PTT pour<br />
effectuer une opération de repêchage de l'épave<br />
de la caravelle avec le concours <strong>des</strong> Navires<br />
Câbliers de la direction <strong>des</strong> CSM.. Après l'accord<br />
officiel, le 8 octobre 1968, du Ministère <strong>des</strong> PTT<br />
une campagne eut lieu du 12 au 30 novembre<br />
1968 avec les navires Câbliers Marcel Bayard et<br />
Ampère. Le chef de mission était Mr Hirch, les<br />
commandants Mrs Pacaud et Gallas<br />
Cette campagne fût négative, faute de n'avoir pu<br />
repérer l'épave dans une zone de 30 Km² définie<br />
grâce aux photographies aériennes de la tache<br />
d'huile prise peu après la catastrophe par les<br />
hélicoptères de sauvetage. Cette campagne<br />
permit tout de même de mettre au point les<br />
métho<strong>des</strong> de chalutage et de restreindre la zone<br />
<strong>des</strong> recherches.<br />
Une petite anecdote : lors du dernier trait de<br />
chalut, nous avions réussi à ramener à la surface<br />
<strong>des</strong> canettes de bière, numérotées que nous<br />
avions immergées dans la zone au cours <strong>des</strong> traits<br />
de chalut précédents.<br />
Le chalut spécial, dit "filet boeuf", a été conçu par<br />
le commandant Huido, ancien patron pêcheur, et<br />
mis en œuvre par une équipe de marins pêcheurs<br />
de Fécamp.<br />
Ce chalut était traîné sur le fond à une vitesse<br />
constante de un nœud. La navigation s'effectuait<br />
par rapport à une bouée "marque", mouillée avec<br />
précision mais dont l'évitage était d'environ 550<br />
mètres ce qui ne permettait pas d'avoir de position<br />
suffisamment exacte pour une telle opération.<br />
D'autre part, nous n'étions pas certains de la<br />
position du chalut par rapport aux navires et enfin<br />
les flotteurs en plastique installés sur la corde du<br />
dos du chalut s'écrasaient sous l'effet de la<br />
pression énorme à cette profondeur.Une solution<br />
à tous ces problèmes était nécessaire pour les<br />
futures campagnes.
Le Cdt Huido et les marins pêcheurs<br />
Par contre les divers débris ramenés à bord<br />
(pneus de voiture, déchets divers, une roue de<br />
vélo) prouvaient que le repêchage de débris par<br />
2300 mètre de fond était possible.<br />
Débris divers<br />
Deuxième campagne de chalutage :<br />
Effectuée par l'Alsace et l'Ampère du<br />
23/03/69 au 30/03/69 et du 11/04/69 au 16/04/69.<br />
Chef de mission Mr Hirch, commandants Mr Mertz<br />
et Mr Pacaud.<br />
Cette campagne fût interrompue du 1 er mars au 10<br />
Avril pour permettre à l'Alsace d'aller effectuer une<br />
réparation sur le Marseille / Bizerte ou il fallait<br />
changer un répéteur par grand fond avec<br />
adjonction de câble "DR" de réparation. C'était là<br />
aussi, la première fois qu'une telle réparation était<br />
effectuée.<br />
Au cours de cette campagne Caravelle, quelques<br />
débris métalliques, <strong>des</strong> morceaux de fauteuil<br />
brûlés de l'avion, ainsi que <strong>des</strong> objets personnels<br />
<strong>des</strong> passagers ont été récupérés.<br />
Il est évident que la zone de l'épave est<br />
maintenant bien cernée. La campagne s'arrête le<br />
16/04/1969 car l'Ampère doit partir pour effectuer<br />
la garde à Terre Neuve pour 6 mois.<br />
Débris divers provenant de l'avion<br />
Troisième campagne de chalutage :<br />
Effectuée du 14/11/69 au 15/12/69 avec<br />
l'Ampère et l'Alsace; Les chefs de mission étaient<br />
Mrs Hirch et Lefur, les commandants étaient Mrs<br />
Pacaud et Paquet.<br />
Au cours de cette campagne il a été fait 50 traits<br />
de chalut successifs; Chaque trait, entre la mise à<br />
l'eau et la remontée sur le pont du chalut,<br />
demandait six heures de temps. Entre chaque<br />
trait, il fallait réparer le filet. Ouf!!!<br />
De nombreux morceaux de la Caravelle ont été<br />
remontés, environ 2 tonnes, mais toujours pas<br />
cette sacrée boite noire !<br />
Trois campagnes de Troïka<br />
Effectuées par l'Alsace commandé par le<br />
Cdt Mertz, chef de mission Mr Lefur, adjoint Mr Py.<br />
Elles eurent lieu du 25/02/70 au 28/02/70, du<br />
11/03/70 au 15/03/70 et du 28/09/70 au 05/10/70.<br />
Il s'agissait de prendre <strong>des</strong> photos de la zone à<br />
l'aide d'une sorte de traîneau spécialement caréné<br />
à l'avant sur lequel étaient installés une caméra et<br />
deux flashs puissants disposés de façon à<br />
photographier l'espace situé à quelques mètres à<br />
l'avant de l'engin. Cette Troïka était traînée sur le<br />
fond à environ trois kilomètres derrière l'Alsace à<br />
une vitesse très faible (un nœud maximum).
Ce matériel avait été mis à la disposition de CSM<br />
par le CNEXO et le GERTSM de la marine.<br />
Pour mettre en œuvre ces matériels, les conseils<br />
de l'équipe Cousteau au musée océanographique<br />
de Monaco qui avait l'habitude d'utiliser ce type<br />
d'engin, me furent bien utiles.<br />
La TROIKA sur le pont de l'Alsace<br />
A chaque trait de Troïka nous obtenions 750<br />
photos de la zone visitée (une photo toutes les 10<br />
secon<strong>des</strong>). Pour chaque photo on avait l'indication<br />
sur la pellicule de la sonde et de l'heure.<br />
Indicateurs associés à chaque photo.<br />
Après beaucoup de mises au point de la méthode,<br />
nous réussîmes à obtenir <strong>des</strong> photos d'une qualité<br />
exceptionnelle <strong>des</strong> débris de la Caravelle ainsi que<br />
de nombreux poissons de grand fond.<br />
Débris de caravelle au fond<br />
Poisson de grand fond
Nous avions également à bord de l'Alsace le<br />
Trident prêté par le service hydrographique de la<br />
marine, qui nous permettait de nous positionner à<br />
10 mètres près. (Précision exceptionnelle pour<br />
l'époque).<br />
Maintenant, nous avions une position très précise<br />
de la Caravelle.<br />
Débris de caravelle au fond<br />
Débris de caravelle au fond<br />
Débris de caravelle au fond<br />
Quatrième et dernière campagne de chalutage.<br />
Effectuée du 29/03/71 au 14/04/71.<br />
Avec le trident pour la navigation, les balises<br />
Thomson pour connaître la position précise du<br />
chalut par rapport au navire et la connaissance de<br />
la position <strong>des</strong> débris au fond, cette campagne fut<br />
un succès complet.<br />
Cette campagne a été effectuée par l'Ampère et<br />
l'Alsace, commandés par le Cdt Pacaud et le Cdt<br />
Mertz, chef de mission Mr Lefur. Mr Guillevic,<br />
ingénieur en chef représentait l'aviation civile.<br />
Environ 8 tonnes de débris au total ont été remises<br />
à Sud aviation représentant environ le tiers de<br />
l'appareil.<br />
Parmi ces débris, la fameuse boite noire et la<br />
moitié arrière du fuselage.<br />
Les derniers traits de chalut, effectués dans <strong>des</strong><br />
conditions d'efficacité maximum, n'ayant permis de<br />
recueillir que <strong>des</strong> fragments insignifiants, les<br />
recherches furent définitivement arrêtées.<br />
Du fait de la profondeur à laquelle l'épave gît, la<br />
récupération de près de 8 tonnes de morceaux de<br />
caravelle a constitué un exploit remarquable,<br />
réussi pour la première fois au monde.<br />
Les enseignements techniques tirés de cette<br />
opération ont ouvert de nouvelles perspectives<br />
pour la récupération d'épaves au fond <strong>des</strong> mers et<br />
se sont avérés utiles pour d'autres opérations de<br />
repêchage d'épaves effectuées par nos navires<br />
câbliers.<br />
Débris sur le pont de l'Alsace
Quelques morceaux récupérés lors <strong>des</strong> différents traits de chalut<br />
Renvoi de comman<strong>des</strong> de vol<br />
Le Chalut avec <strong>des</strong> morceaux de la<br />
caravelle<br />
Débris sur le pont de l'Alsace<br />
Renvoi de comman<strong>des</strong> de vol<br />
Débris sur le pont de l'Alsace
LE PIRATAGE DES CABLES (Suite)<br />
G. Fouchard<br />
La question du piratage <strong>des</strong> câbles a été abordée dans les <strong>bulletin</strong>s 20 (février 2002) et 21<br />
(septembre 2002). Nous avions publié un article du New York Times du 23 mai 2002 sur la question.<br />
Cet article de Niel King reprenait les informations publiées dans un livre de poche rédigés par deux<br />
journalistes américains : Sontag (Sherry) & Drew (Christopher), Blind Man’s Bluff, the untold story of<br />
american submarine espionage publié à New York en octobre 1999 chez Harper Collins, New York.<br />
Nous ne décrirons pas toutes les pages de cet excellent thriller qui se lit en une nuit. Des fortunes ont<br />
été dépensées de part et d’autre pour récupérer les pièces <strong>des</strong> missiles d’exercice perdus en mer au<br />
cours d’essais ou de manœuvres. Certains épiso<strong>des</strong> le la guerre froide qui couvre la période allant de<br />
1945 à la chute du mur de Berlin peuvent vous donner un froid dans le dos rétrospectif. Ainsi, chaque<br />
sous marin stratégique lanceur de missiles à longue portée était suivi comme son ombre par un sous<br />
marin d’attaque de l’autre nationalité prêt à le détruire avec un missile nucléaire.<br />
Les trois sous marins espions à propulsion nucléaire qui se sont succédés depuis les années 70 :<br />
Hallibut, Seawolf et Parche ont reçu les plus hautes récompenses pour avoir fixer <strong>des</strong> bretelles sur les<br />
câbles sous marins reliant les bases navales de Mourmansk à Cronstadt et Pétropavlosk à<br />
Vladivostok. Chaque navire était équipé d’un caisson hyperbare qui permettait à une équipe de<br />
plongeurs chargés de poser une bretelle sur les câbles soviétiques reliant les bases stratégiques à<br />
leur Etat Major. La bretelle, un cylindre rempli de capteurs <strong>des</strong> conversations a été fabriqué par le<br />
centre de recherche d’AT&T (les Bell Laboratories), enserrait le câble espionné et enregistrait tous les<br />
circuits analogiques. Le développement de l’Hallibut, dont la première mission s’est déroulée en<br />
octobre 1971, avait surpris les membres du Congrès, son prix étant 10 fois supérieur à un sous marin<br />
du même type. En 1972, le Seawolf est moins chanceux que l’Halibut lorsqu’il est surpris par une<br />
terrible tempête en plein travail. Il récupère les plongeurs, abandonne le cylindre et s’enfuit. Le sable<br />
envahit ses circuits de refroidissement et la fuite sur un seul moteur est lente et bruyante. Il est repéré<br />
par un chalutier couvert d’antennes qui assure la protection à distance de la base de Pétropavlosk.<br />
L’alerte est donnée, le cylindre made in US est récupérer et exposé au musée de l’ex-KGB de<br />
Moscou.<br />
Cet échec relatif a stimulé l’effort de recherche américain. En 1979, le Parche, dernier né <strong>des</strong> sous<br />
marin espions fait le voyage de San Francisco en mer de Barentz. Il pose <strong>des</strong> bretelles devant<br />
Mourmansk et en mer d’Okhotsk. Couvert de récompense chaque année jusqu’en 1997, il vient d’être<br />
retirer du service.<br />
Selon les auteurs, la fin de la guerre froide n’a pas tari le montant <strong>des</strong> crédits affectés à la Marine<br />
américaine pour réaliser cette tâche. Le sous marin Jimmy Carter, quatrième espion de la lignée, est<br />
mis en service cette année. Son budget prévisionnel est impressionnant car dériver les informations<br />
d’un câble à fibres optiques pour le compte de la NSA (National Security Agency) n’est pas une mince<br />
affaire.<br />
Le livre est relativement peu explicite pour décrire les opérations menées après la chute du mur de<br />
Berlin. Pour essayer d’en savoir plus, nous avons consulté le site de la NSA :<br />
http://echelononline.free.fr/. En effet, les câbles en fibre optique ne s’interceptent pas comme les<br />
anciens câbles analogiques. Nous y avons lu que :<br />
CITATION<br />
L’interception se situe au niveau <strong>des</strong> répéteurs régénérés qui transforment l’impulsion optique en<br />
impulsion électrique afin de redynamiser le signal puis la retransforme. C’est lorsque les données se<br />
trouvent sous la forme de l’impulsion électrique que se mène l’interception qui est alors similaire à<br />
celle d’un téléphone classique.<br />
Les câbles sous marins jouent maintenant un rôle dominant dans toutes les télécommunications<br />
internationales, puisque - contrairement à la largeur de bande disponible et limitée sur les systèmes<br />
spatiaux - les médias optiques offrent une capacité apparemment illimitée. Économiser<br />
l'aboutissement <strong>des</strong> câbles dans les pays où les opérateurs de télécommunications fournissent l'accès
à Comint (tel que le Royaume Uni et les USA), les câbles sous marins semblent intrinsèquement plus<br />
sécurisés en raison de la nature de l'environnement océanographique.<br />
L'opération de raccordement du câble d'Okhotsk a continué pendant dix ans, impliquant <strong>des</strong> voyages<br />
courants pour trois sous marins différents spécialement équipés pour collecter les anciens pods et en<br />
placer <strong>des</strong> neufs, parfois, plus d'un pod à la fois. De nouvelles cibles ont été rajoutées en 1979. C'est<br />
cet été, qu'un submersible nouvellement converti appelé USS Parche a voyagé de San Francisco<br />
sous le Pôle Nord à la mer de Barents, et a étendu un nouveau câble de raccordement près de<br />
Mourmansk. Son équipage a reçu une citation présidentielle pour cette réalisation. Le raccordement<br />
du câble d'Okhotsk a été terminé en 1982, après que sa localisation ait été compromise par un ancien<br />
employé de NSA qui a vendu <strong>des</strong> informations sur ce raccordement, nom codé « IVY BELLS », pour<br />
l'Union Soviétique. Un de ces pods IVY BELLS, est maintenant présenté dans le musée de Moscou<br />
de l'ex-KGB. Le raccordement du câble en mer de Barents a continué à fonctionner, tant qu'il n'a pas<br />
été détecté, jusqu'à ce que raccordement soit arrêté en 1992.<br />
Durant 1985, les opérations de raccordement sur les câbles ont été étendues en méditerranéen, pour<br />
intercepter les liaisons câblées entre l'Europe et l'Afrique occidentale. Après la fin de la guerre froide,<br />
l'USS Parche a été reconditionné pour faciliter le matériel de raccordement et les pods. Les câbles de<br />
raccordement ont pu être étendus par le contrôle à distance en utilisant <strong>des</strong> drones. USS Parche a<br />
continué ses opérations jusqu’en 2003 mais les cibles précises de ses missions après la guerre froide<br />
sont restées inconnues. L'administration Clinton place évidemment la valeur élevée sur ses<br />
accomplissements, chaque année de 1994 à 1997, l'équipage du submersible a été fortement<br />
recommandée. Les cibles probables peuvent inclure le Moyen-Orient, la Méditerranée et l'Asie<br />
orientale, et l'Amérique du Sud. Les Etats-Unis sont la seule puissance navale connue pour avoir<br />
déployé une technologie sous marine à cette fin.<br />
Des enregistreurs inductifs miniaturisés ont été également utilisés pour intercepter les câbles<br />
souterrains. Cependant, les signaux radiofréquences ne fuient pas <strong>des</strong> câbles fibres optiques et ne<br />
peuvent pas être captés en utilisant les boucles inductives. La NSA et d'autres agences Comint ont<br />
dépensé beaucoup d'argent en recherche pour se raccorder sur les fibres optiques, visiblement avec<br />
peu de succès. Mais les câbles à fibres optiques au fond ne sont pas invulnérables. Le principal<br />
moyen d'accès est de s'attaquer aux " répéteurs " optoélectroniques qui amplifient les niveaux <strong>des</strong><br />
signaux sur les longues distances. Il s'ensuit qu'aucun système de câble submersible utilisant <strong>des</strong><br />
répéteurs optoélectroniques submergés ne peut être considéré à l'abri <strong>des</strong> activités du renseignement<br />
<strong>des</strong> communications et <strong>des</strong> interceptions.<br />
Signalons enfin qu'afin d'éviter de limiter les coûts, il semble logique que <strong>des</strong> interceptions soient<br />
effectuées également à l'extrémité <strong>des</strong> câbles sous marins, se trouvant sur les territoires <strong>des</strong><br />
membres du Pacte UK - USA. Ainsi, en Europe, l'accès à la communication par câble à l'entrée et à la<br />
sortie du territoire n'est possible qu'au Royaume-Uni.<br />
FIN DE CITATION.<br />
Comme quoi la réalité d’un site officiel dépasse la fiction d’un roman historique. Revenons aux<br />
informations fournies par la presse américaine :<br />
10 juin 2001: selon La Tribune, la NSA voit d'un mauvais oeil l'évolution de la technologie. Depuis<br />
1989 le Pentagone aurait réuni <strong>des</strong> chercheurs pour tenter de percer les connexions réalisées via la<br />
fibre optique. Finalement, la NSA aurait conçu une chambre sous marine <strong>des</strong>tinée à mettre sur écoute<br />
<strong>des</strong> câbles transatlantiques. Y aurait-il cause à effet <strong>des</strong> câbles sous marins qui ont mystérieusement<br />
cassé en Australie et en Asie du sud est ?<br />
Février 2001: un second câble de liaison Internet casse entre la Chine et les USA. Les internautes<br />
chinois risque de ne plus pouvoir surfer pendant plusieurs jours en raison de "travaux" sur un câble<br />
sous marin défectueux. Un câble qui donne accès aux serveurs basés aux Etats-Unis. C'est la<br />
seconde fois qu'un câble sous marin est "défectueux" dans cette région. Il y a quelques mois déjà un<br />
autre câble, donnant une liaison entre l'Europe et l'Australie avait souffert du côté de Taiwan. Un sous<br />
marin poserait-il une dérivation?<br />
7 juillet 2001: le Wall Street Journal rapporte que la NSA a réussi l'exploit d'aller percer et capter <strong>des</strong><br />
câbles à fibres optiques, qui transportent <strong>des</strong> millions de liaisons entre matériels informatiques et<br />
téléphones, au fond de l'océan, grâce à un sous marin spécial. Mais, selon son directeur général,
Michael Hayden, la difficulté est d'analyser <strong>des</strong> masses d'informations. "Avec les nouvelles<br />
technologies, il y a trop de choses, trop compliquées à interpréter", a-t-il confié au WSJ.<br />
La presse américaine n’a pas évoqué la mystérieuse et récente coupure d’un câble méditerranéen qui<br />
relie l’Europe à l’Asie du Sud Est et qui a fortement intrigué le personnel du navire chargé de la<br />
réparation. Il est vrai qu’il n’est pas courant de trouver un câble sous marin tranché net par grande<br />
profondeur.
LE SAUVETAGE DU PISCES III AU LARGE DE L’IRLANDE<br />
NDLR - La récupération en mer de débris d’une<br />
caravelle, de boîtes noires de Boeing, de navettes<br />
spatiales ou d’hélicoptères permet de comprendre la<br />
nature et l’origine d’accidents spectaculaires et<br />
toujours dramatiques. Il faut faire vite car la<br />
manifestation de la vérité ne doit pas attendre. En<br />
cas de perte d’un engin sous marin (charrues sous<br />
marines ou ROV) ou de pièces militaires<br />
stratégiques, l’aventure devient anecdotique et le<br />
secret (commercial ou militaire) s’impose. Nul n’est à<br />
l’abri de ce genre d’incident. Safety at sea<br />
international rappelle l’anniversaire d’un accident<br />
largement repris dans la presse quotidienne<br />
mondiale.<br />
Jeudi 30 août 1973, au moment <strong>des</strong> vacances, le<br />
petit monde <strong>des</strong> câbles sous marins est traumatisé<br />
par une information qui fait le tour du monde. Elle est<br />
reprise en boucle par les radios et les télévisions. Il<br />
s’agit d’un sous marin habité, le Pisces III, immobilisé<br />
au fond de la mer, à 150 MN au large de l’Irlande,<br />
avec deux hommes à bord, sans espoir de remonter<br />
par ses propres moyens. Mercredi 29 août, à 9h45<br />
GMT, le pilote informe le navire support: “On<br />
botttom/1575 ft stern stuck communications every<br />
half hour till we sort ourselves out”.<br />
La société britannique Vickers dépêchent sur les<br />
lieux deux sous marins, Pisces II et Pisces V qui<br />
arrivent le lendemain matin sur site. Mais Pisces II<br />
casse son bras manipulateur et endommage<br />
l’hydraulique de sa rotule. Vendredi, Pisces V est au<br />
fond à 6h15 mais passe plus de 6h30 pour retrouver<br />
le sous-marin à cause de son gyro défaillant et d’un<br />
sonar perturbé par les équipement <strong>des</strong> chalutiers en<br />
pêche. A bord de Pisces III, le sondeur communique<br />
une mauvaise indication.<br />
La Marine dépêche le CURV III de toute urgence, un<br />
sous marin du type ROV automatique, celui-là même<br />
qui repêcha la bombe de Palomares perdue par<br />
Publié en décembre 2003 par Safety at sea international<br />
2.800 pieds alors qu’il n’est défini que pour 2000<br />
pieds. Le vendredi à 23h59 après une dernière<br />
tentative de Pisces V dont la batterie est déchargée,<br />
le robot est immergé mais doit remonter pour<br />
étancher une fuite d’huile. Il replonge à nouveau<br />
samedi à 9h40 et maille un filin de relevage sur l’œil<br />
du submersible à 10h35. A 13h17, Pisces III est à<br />
bord de son navire support et son équipage est<br />
sauvé. Les pilotes ont passé 3 jours 3 heures et 32<br />
minutes alors que l’autonomie de leur batterie n’est<br />
que 48 heures. Par leur self control, ils ont limité<br />
leurs gestes et leur consommation d’oxygène.<br />
En dépit de s conclusion favorable, cette aventure a<br />
sonné le glas de la société Vickers et de l’utilisation<br />
<strong>des</strong> sous marins de poche à <strong>des</strong> fins civiles sur les<br />
câbles. AT&T, qui déplora un second incident avec<br />
notre ami Gus Dodeman sur le TAT 4 devant Saint<br />
Hilaire (mais l’équipage s’en sorti sans intervention<br />
extérieure), décida de ne plus utiliser de sous marin<br />
habité. Peu après, AT&T lance le programme<br />
SCARAB.<br />
Selection du Reader’ Digest a publié un article de ce<br />
sauvetage réussi d’un équipage de sous marin. Nous<br />
incitons nos <strong>Amis</strong> lecteurs de le rechercher dans leur<br />
bibliothèque préférée pour nous le communiquer.
DU MORSE A L’INTERNET – 150 ANS DE TELECOMMUNICATIONS INTERNATIONALES<br />
1 - Où en sommes nous ?<br />
L<br />
’association <strong>des</strong> <strong>Amis</strong> <strong>des</strong> câbles sous marins, fondée<br />
en 1981, s’est fixée comme principal objectif de publier<br />
une histoire <strong>des</strong> câbles sous marins sous la direction<br />
de René Salvador. Cette histoire couvre 150 ans<br />
d’histoire <strong>des</strong> télécommunications internationales depuis<br />
1850 et intègre les télécommunications par radio et par<br />
satellite.<br />
En France, cette aventure technique, politique, juridique<br />
et humaine est mal connue contrairement à d’autres<br />
aventures industrielles modernes (électricité, chemin de<br />
fer, transport maritime ou aviation commerciale). Elle<br />
associe l’histoire maritime à celle <strong>des</strong><br />
télécommunications à grande distance, l’une dépendant<br />
de l’autre et réciproquement. Depuis plus de cinq ans,<br />
quatre rédacteurs se sont attelés à la tâche, chacun<br />
ayant à sa charge la rédaction d’une partie spécifique (le<br />
télégraphe, le coaxial, les fibres optiques et les navires<br />
câbliers et les travaux en mer). Dans les derniers<br />
<strong>bulletin</strong>s, nous avons publié un chapitre sur les navires<br />
câbliers (<strong>bulletin</strong> 25) et l’ensouillage <strong>des</strong> câbles (<strong>bulletin</strong><br />
<strong>26</strong>). Nos lecteurs peuvent s’interroger.<br />
Le siècle du télégraphe s’étend de 1950 à 1960. Les sources sont dispersées entre les Archives<br />
Nationales, le service Historique de la Marine Nationale, le service <strong>des</strong> Archives et du Patrimoine<br />
Historique de France Télécom, la bibliothèque Historique <strong>des</strong> Postes et <strong>des</strong> Télécommunications, la<br />
bibliothèque de l’Ecole Supérieure <strong>des</strong> Télécom et certains services (Base Marine de La Seyne sur<br />
Mer). Les synthèses les plus récentes publiées en français sont le cours Couderc à l’intention <strong>des</strong><br />
élèves Ecole Supérieure <strong>des</strong> Télécommunications publié en 1944 et la thèse de Pascal Griset,<br />
professeur à Paris sur les télécommunications transatlantiques de la France publiée en 1996. On trouve<br />
dans les bibliothèques la plupart <strong>des</strong> nomenclatures de Berne (éditées entre 1877 et 1961). Par contre<br />
les ouvrages en langue anglaise ne manque pas. Il faut souvent se tourner vers ces sources pour<br />
comprendre les nombreuses publications françaises éditées entre 1880 et 1910, rarement exemptes<br />
d’arrières pensées politiques. La rédaction de cette partie est terminée.<br />
L’ère du coaxial (1950 – 1988) est bien connue de René Salvador, notre président d’honneur qui fut au<br />
centre de toutes les décisions françaises. Par contre, si l’on veut recenser les câbliers de cette époque<br />
et les câbles posés dans le monde, il faut se pencher sur <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> gouvernementales américaines. La<br />
rédaction de cette partie est terminée.<br />
L’ère <strong>des</strong> fibres optiques (depuis 1980) est en cours de rédaction par Alain Paul Leclerc. Contrairement<br />
à ses <strong>Amis</strong>, le directeur d’Axiom occupe l’essentiel de son temps à ses activités professionnelles, ce qui<br />
laisse peu de loisirs pour la recherche historique.<br />
La partie maritime est rédigée par Yves Rolland, assisté pour la partie historique par René Salvador qui<br />
avait déjà publié <strong>des</strong> articles sur les anciens navires câbliers et les travaux en mer.<br />
L’iconographie de l’ouvrage proviendra d’abord du service <strong>des</strong> Archives et du Patrimoine Historique de<br />
France Télécom, de FT-LD (plus de 100 gravures et photographies) et de diverses collections privées.<br />
Le nombre <strong>des</strong> illustrations dépendra du budget disponible et du nombre d’exemplaires édités.<br />
En principe, l’ouvrage devrait être publié en fin d’année si … Alain Leclerc nous fournit son manuscrit<br />
avant l’assemblée générale.
2 - Public ciblé et sponsors intéressés ?<br />
Cette fresque historique devrait d’abord intéresser les acteurs, tous ceux qui ont participé à la<br />
construction et à l’installation du réseau, qu’ils soient marins, techniciens, cadres. Ils sont nombreux à<br />
avoir consacrer leur activité professionnelle dans le milieu <strong>des</strong> câbles.<br />
Nous avons la faiblesse de croire qu’une population de chercheurs et d’étudiants aimerait également<br />
connaître cette aventure industrielle moderne qui a révolutionné la vitesse de transmission <strong>des</strong><br />
informations, qui est passée en quelques années de la vitesse d’un cheval à celle de la lumière.<br />
Ainsi, les références nombreuses aux sources bibliographiques permettront aux étudiant d’éviter les<br />
pertes de temps et de ne plus être dépendant de la bonne volonté de leur tuteur et <strong>des</strong> certitu<strong>des</strong> de leur<br />
chef de projet.<br />
Nous avons souhaité associer France Télécom et Alcatel à notre projet. Depuis plus d’un siècle, ils<br />
furent les principaux acteurs de la politique (ou de l’absence de politique) française dans le secteur <strong>des</strong><br />
télécommunications.<br />
La crise de ce secteur nous a conduit à différer le projet mais les contacts pris au cours de Suboptic<br />
2004 qui vient de se tenir à Monaco du 28 mars au 1 avril 2004 nous laisse espérer une participation<br />
significative de ces deux acteurs et de quelques autres sponsors.<br />
3 – <strong>Sous</strong>cription.<br />
Dès aujourd’hui, pour nous conforter dans notre analyse, nous enquêtons auprès <strong>des</strong> membres de<br />
l’association pour recueillir <strong>des</strong> promesses se souscription. Votre réponse sera évidemment un<br />
encouragement pour les éditeurs que nous sollicitons.<br />
Réponse à adresser à :<br />
Alain Van Oudheusden, président de l'<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Amis</strong> <strong>des</strong> câbles sous marins<br />
23 allée Saint Jean. Les Moulières - 83500 LA SEYNE SUR MER.<br />
Mail : alain.vanoudheusden@wanadoo.fr.<br />
OUI, j'accepte de souscrire à la publication de l'ouvrage<br />
" DE MORSE A L'INTERNET (150 ANS DE TELECOMMUNICATIONS INTERNATIONALES ",<br />
au prix approximatif de 35 Euros.<br />
Dans l'immédiat, n’envoyez pas d’argent, mais faites moi connaître votre intérêt par :<br />
internet : alain.vanoudheusden@wanadoo.fr<br />
ou Par courrier .<br />
Réponse à adresser à :<br />
Alain Van Oudheusden, président de l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Amis</strong> <strong>des</strong> câbles sous marins<br />
23 allée Saint Jean. Les Moulières - 83500 LA SEYNE SUR MER.<br />
Mail : alain.vanoudheusden@wanadoo.fr.<br />
OUI, j’accepte de souscrire à la publication de l’ouvrage<br />
« DE MORSE A L’INTERNET (150 ANS DE TELECOMMUNICATIONS INTERNATIONALES »,<br />
au prix approximatif de 35 Euros.
INFO PRESSE DERNIERE.......INFO PRESSE DERNIERE .....<br />
SUBOPTIC 2004 - MONTE CARLO (29 mars - 1 avril)<br />
La cinquième édition de Suboptic s'est déroulée du 29<br />
mars au 1 avril 2004 dans le prestigieux forum<br />
Grimaldi à Monaco. Les précédentes éditions s'étaient<br />
déroulées à Versailles (1986 et 1993), San Francisco<br />
(1997) et Kyoto (2001). Elle s'est déroulée dans un<br />
contexte particulièrement déprimé puisque la plupart<br />
<strong>des</strong> câbles privés posés entre 1999 et 2001 n'ont pas<br />
atteint leur seuil de rentabilité provoquant la faillite de<br />
plusieurs investisseurs privés, alors que dans la<br />
même période, les opérateurs traditionnels, mis en<br />
difficulté financière par la dérégulation, gelaient la<br />
plupart de leurs nouveaux projets.<br />
L'annonce <strong>des</strong> seuls nouveaux systèmes SEA-ME-<br />
WE 4 (Marseille-Singapour), Falcon (Suez/HongKong)<br />
à l'horizon 2005 et de quelques liaisons régionales n'a<br />
pas éveillé beaucoup d'optimisme parmi les membres<br />
de la profession.<br />
La représentation française était réduite : Alcatel,<br />
France Télécom, FT Marine, Alda Marine, Travocéan<br />
et Axiom. C'est peu, par rapport aux représentations<br />
britanniques et américaines nourries de nombreuses<br />
entreprises de consultance et de sous-traitance, dont<br />
les spécialistes sont d'anciens d'ATT, de BT et de<br />
Cables & Wireless offrant leurs services aux<br />
opérateurs et aux constructeurs demandeurs de<br />
matière grise spécialisée. Que deviennent les<br />
spécialistes français qui, ces dernières années, ont<br />
construit <strong>des</strong> systèmes dans le monde entier.<br />
Rendons hommage au fondateur de Suboptic, notre<br />
Ami et collaborateur Jean Devos qui a décidé de se<br />
retirer après Suboptic 2004.<br />
PROJETS DE CÂBLES SOUS-MARINS<br />
JUIN 2004 EN BREF<br />
1 - SEA-ME-WE 4.<br />
L'offre Alcatel - Fujitsu a été retenue et la fourniture<br />
<strong>des</strong> multiplex a été confiée à Alcatel. Le contrat a été<br />
signé à Dubai le <strong>26</strong> mars 2004. La signature du<br />
contrat a été annoncée à Monaco lors de la cérémonie<br />
d'ouverture de Suboptic 2004. On ne connaît pas<br />
encore les navires poseurs.<br />
2 - FALCON. .<br />
.Après son rachat effectif par le groupe indien<br />
Reliance, la société FLAG TELECOM a lancé fin 2003<br />
un appel d'offre pour un câble reliant l'Egypte à Hong<br />
Kong en passant par l'Inde. Ce système privé,<br />
dénommé FALCON, s'il voit le jour, sera donc en<br />
compétition directe avec SEA-ME-WE 4<br />
3 - SMITCOMS<br />
Opérateur de l'île de Saint Martin (côté hollandais) a<br />
annoncé la construction d'une liaison sous-marine<br />
optique sans répéteur vers Porto Rico (fournisseur<br />
NSW).<br />
4 - Guadeloupe Numérique.<br />
Le conseil régional de Guadeloupe a lancé une<br />
initiative pour promouvoir la mise en place d'une<br />
liaison internationale au départ de la Guadeloupe en<br />
vue d'y développer l'Internet numérique. Actuellement<br />
l'ile de la Guadeloupe n'est reliée que par le câble<br />
ECFS mise en service au milieu de années 90.<br />
5 - Nouvelle Calédonie.<br />
L'OPT de Nouvelle Calédonie a officiellement lancé<br />
les étu<strong>des</strong> de faisabilité d'un projet de câble sous<br />
marin reliant Nouméa à Sydney visant une mise en<br />
service à l'horizon 2007. Le dernier câble atterrissant<br />
en Nouvelle Calédonie et reliant Ouaco à Bundaberg<br />
(Queensland, Australie) avait été posé il y a plus de<br />
cent ans !<br />
6 - Projet de câble Est Africain.<br />
Présenté à Suboptic, ce projet de câble, reliant<br />
Djibouti à Durban (Afrique du Sud), via le Kenya, la<br />
Tanzanie, le Mozambique et Madagascar, s'il est<br />
réalisé, comblerait un vide du réseau mondial. Ses<br />
promoteurs sont à la recherche de soutiens financiers<br />
et évoquent même la possibilité de " récupérer un<br />
câble inutile " de l'hémisphère nord !<br />
7 - Chennai - Singapour: L'opérateur historique indien,<br />
VSNL, a signé fin 2003 un contrat avec l'américain<br />
Tyco pour la fourniture d'une liaison 8 paires de fibres<br />
entre Chennai (Madras) et Singapour. Objectif: une<br />
mise en service avant la fin 2004 ! Dans le cadre du<br />
projet SEACN, ayant sensiblement le même tracé, il<br />
semble que la société Tyco avait déjà largement<br />
entamé la production d'une telle liaison. Néanmoins,<br />
un tel calendrier reste très audacieux dans une région<br />
où la mousson peut rendre les opérations de poses<br />
très délicates<br />
VIE DES SOCIETES<br />
1 - C2C.<br />
Restructuration financière majeure de la société ,<br />
l'actionnaire principal, Singtel, se voit obligé de<br />
remettre la main à la poche pour combler les pertes<br />
d'exploitation de la société propriétaire de ce système<br />
reliant divers pays du Sud Est Asiatique et d'Extrême<br />
Orient.<br />
2 - MCI<br />
Sort enfin de la faillite. L'opérateur international était<br />
rentré dans une procédure dite de chapitre 11 (" dépôt<br />
de bilan ") à la suite de la découverte de<br />
malversations financières visant à masquer une dette<br />
de 40 milliards de dollars.<br />
3 - Tyco Telecom<br />
A indiqué son intention de céder son activité<br />
d'opérateur de réseau. En 2000, ce même<br />
constructeur avait révolutionné le marché et<br />
déstabilisé ses concurrents en annonçant son<br />
intention de construire un réseau planétaire " Tyco<br />
Global Network - TGN " dont il assurerait lui-même la
commercialisation auprès <strong>des</strong> opérateurs de<br />
télécommunication. Plusieurs parties importantes du<br />
réseau ont été construites pour un coût total supérieur<br />
à 3 milliards de dollars et sont actuellement en service<br />
(boucle transatlantique, boucle trans-pacifique, C2C<br />
(en partie), réseau paneuropéen, réseau trans-US,<br />
etc.).<br />
NAVIRES ET OPERATIONS MARINES<br />
1 - MECMA 2004.<br />
L'accord Mecma 2 a pris fin le 19 avril 2004 pour être<br />
remplacé le 20 avril par l'Accord MECMA 2004.<br />
Par rapport au précédent accord, il faut signaler<br />
(i) la sortie du navire espagnol Teneo. Deux navires<br />
assurent l'entretien du réseau quelque peu réduit.<br />
(ii) les activités ROV font partie intégrante de l'accord,<br />
ce qui n'était pas le cas précédemment.<br />
2 - Global Crossing<br />
A fait appel à la banque américaine Citygroup pour<br />
vendre son activité câblière, Global Marine. Global<br />
Crossing avait acheté cette activité à Cable and<br />
Wireless courant 1999 pour environ 900 millions de<br />
dollars.<br />
LA VIE DE L’ASSOCIATION<br />
Petits poèmes reçus de Robert MARX<br />
Vercors<br />
C'est ton dernier voyage sous couleurs françaises<br />
Le commandant Lagrippe et une équipe de choix<br />
T'accompagne en Afrique pour une nouvelle genèse<br />
Malgré toutes les années dont tu portes le poids<br />
Si ta carcasse est vielle, ton esprit reste intact<br />
Après une bonne toilette, tu s'ras tout rutilant<br />
Tu resteras gaillard, toujours prêt et d'attaque<br />
A pourfendre les mers, affronter l'océan<br />
Nous allons regretter tes nombreuses prouesses<br />
Et ta coque racée ne luira plus à Brest<br />
Tu seras comparé à ces vieux généraux<br />
Si la toison est blanche, la tige est toujours verte<br />
C'est pour cela sans doute qu'on les nomme les<br />
poireaux<br />
Tu seras en attente, mais toujours en alerte<br />
J'espère que mes amis Mouloud et Piveteau<br />
Mouill'rons une dernière fois sévèr'ment leur maillot<br />
Et nous remercions notre chef Marzin<br />
Qui aura bichonné la batt'rie d'vil'brequins<br />
A vous tous mes amis, et à toi vieux bateau<br />
Je vous souhaite bon vent et vous dit à bientôt.<br />
AMIS DISPARUS<br />
Nous venons d'apprendre le décès d'Etienne<br />
Amtombrandi <strong>des</strong> suite d'une longue maladie, la<br />
rédaction présente toutes ses condoléances à sa<br />
famille.<br />
Nous apprenons aussi le décès de Francois Ettori dit<br />
"Tchoua" veille figure <strong>des</strong> câbles <strong>Sous</strong>-<strong>Marins</strong>. Il fit<br />
toute sa carrière aux câbles pour finir comme maître<br />
de manœuvre.<br />
Il parait même que c'était Francois qui été à la barre<br />
de l'Ampére quand celui-ci s'est fait abordé, et qu'il en<br />
aurait attrapé une jaunisse (Voir article sur la carrière<br />
de l'Ampére)<br />
Nous apprenons aussi le décès de Louis Kermagoret,<br />
embarqué dans la fin <strong>des</strong> années 1960 débuts <strong>des</strong><br />
années 1970 comme matelot, il finit sa carrière<br />
d'inscrit maritime comme cambusier.<br />
Il termina ensuite à l'entrepôt comme gardien.<br />
Louis était un baroudeur, il s'expatria 2 fois au<br />
Canada, la première fois il y resta plus de 10 ans<br />
comme soudeur sur pipeline où il y gagna<br />
suffisamment d'argent pour s'acheter une maison.<br />
Il y retourna pendant 3 ans, et finit par entrer au CSM.
DES LECTEURS NOUS ECRIVENT<br />
De M Salvador . Après réception du <strong>bulletin</strong> 25.<br />
Mes félicitations à tous ceux qui ont participé au<br />
<strong>bulletin</strong> 25. Il est essentiel de publier dans ce<br />
<strong>bulletin</strong> toutes les informations d'actualité du Monde<br />
sous-marin, un courrier <strong>des</strong> lecteurs et les<br />
anecdotes de l'histoire ancienne doivent y laisser<br />
une trace écrite Voici quelques commentaires sur<br />
ce <strong>bulletin</strong>: la présentation et la mise en page sont<br />
très bonnes, l’utilisation de polices différentes<br />
suivant les articles est intéressante (en particulier<br />
pour l'article de Julien). Pouvez vous joindre<br />
Cougrand pour le féliciter ?<br />
C'est la première fois que je vois cet article du<br />
Directeur et je ne croyais pas qu'on n'avait pas écrit<br />
sur le Marseille Alger avant 1958. Il est fort bien fait<br />
et très complet dans sa brièveté c'est pourquoi<br />
sans être irrévérencieux vis à vis de mon ancien<br />
directeur, je me demande qui l'a écrit. Ce n'est pas<br />
moi car je ne reconnais nulle part mon style et je<br />
baignais dans les joies du mariage. Je reconnais la<br />
patte de Julien pour la mise en valeur de ce qui<br />
était considéré alors comme un exploit. Pour le<br />
reste, c'est sûrement Albert Blatrix en se faisant<br />
aider par Mangon et quelqu'un du CNET.<br />
De Michel Bougeard et Bernard Gillet et<br />
quelques autres, nous avons reçu :<br />
Très bien la revue. Toujours intéressante, donnant<br />
<strong>des</strong> nouvelles de notre petit monde <strong>des</strong> câbles<br />
sous marins en pleine turbulence. Que de<br />
changements. Il est loin le bon vieux temps <strong>des</strong><br />
années 70-80 voire 90. (MB)<br />
Je tiens à remercier tous ceux qui animent<br />
l’association et permettent ainsi d’entretenir <strong>des</strong><br />
liens d’amitié et de fierté, <strong>des</strong> vétérans de ce qui fut<br />
sans doute <strong>des</strong> infimes évènement de la grande<br />
épopée <strong>des</strong> câbles sous marins. (BG)<br />
Lettre de l’<strong>Association</strong> à M Le Pestipon,<br />
historien qui souhaitait connaître les moyens<br />
d’acheminement du courrier <strong>des</strong> bords.<br />
Notre lecteur demande du <strong>26</strong> janvier sur les<br />
rapports entre les navires câbliers avec le service<br />
postal ?<br />
1 - L’Ampère 3 a été utilisé une fois pour<br />
transporter le courrier entre la France et l’Algérie en<br />
1962. Le navire était requis pour acheminer du<br />
courrier d’Algérie vers la France.<br />
LE COURRIER DES LECTEURS<br />
2 – Pour les échanges de courrier entre le courrier du bord et<br />
les correspondants en France lors de l’escale d’un navire à<br />
l’étranger, il y avait trois possibilités :<br />
(i) Le confier au Commissaire du bord (ou à son adjoint<br />
inscrit maritime l’écrivain) en l’affranchissant par un TP<br />
français. Il y avait la boite aux lettres à bord, qui n’avait rien<br />
de PTT. La coopérative du bord (gérée comme un commerce<br />
privé, indépendante du bord) fournissait timbres, dentifrice,<br />
rasoirs, tabac et cigarettes … mais pas l’alcool). Ainsi, le<br />
Commissaire plaçait le courrier personnel dans l’enveloppe<br />
quotidienne à <strong>des</strong>tination de la Direction. A Paris, le<br />
secrétariat de la Direction postait le courrier.<br />
(ii) En escale à l’étranger, on pouvait toujours utiliser les<br />
services <strong>des</strong> Postes étrangères et poster directement son<br />
courrier personnel.<br />
(iii) L’UPI (Union Postale Internationale) prévoyait pour les<br />
câbliers <strong>des</strong> PTT en escale à l’étranger la possibilité de<br />
poster une lettre affranchie avec un timbre français en le<br />
remettant au guichet du bureau de poste. Un philatéliste<br />
pouvait recueillir une oblitération étrangère sur un timbre<br />
français. Autant dire que cette possibilité n’était utilisée que<br />
par les connaisseurs qui devaient expliquer la règle au<br />
postier étranger ignorant. Elle retardait considérablement le<br />
courrier.<br />
Les correspondants adressaient le courrier à la Direction qui<br />
le ventilait dans les enveloppes quotidiennes aux navires.<br />
3 – L’acheminement du courrier entre la Direction et les bord<br />
a évolué au cours du temps. Avant les années 60, le réseau<br />
télégraphique couvrait la Méditerranée et la côte d’Afrique. A<br />
cette époque où il n’y avait ni BLU, ni satellite, les câbliers en<br />
mer échangeaient un télégramme quotidien avec la<br />
Direction. Avant chaque escale, un accord était formalisé<br />
avec la Direction sur l’expédition de son courrier. En escale,<br />
on recevait le courrier et expédions le nôtre. D’ailleurs, les<br />
escales à l’étranger étaient rares : Tenerife (Canaries),<br />
Monrovia, l’Espagne, l’Italie, la Yougoslavie (Cattaro),<br />
Beyrouth. Comme un navire d’Etat n’avait pas d’agent<br />
maritime, son représentant était le Consul de France dans le<br />
port du lieu. Ainsi le courrier empruntait la valise<br />
diplomatique.<br />
Par ailleurs, le franc n’était pas convertible et le Consul<br />
fournissait les devises sous forme d’avances au<br />
Commissaire et les frais de mission <strong>des</strong> fonctionnaires.<br />
Ce service n’était pas rémunéré mais le bord était ouvert aux<br />
invités du Consul. Celui-ci ne se privait pas d’inviter les<br />
autorités locales sur les beaux navires blancs de l’Etat.<br />
Chacun y trouvait son compte.<br />
Après la guerre, la remise en état du réseau télégraphique<br />
qui avait mobilisé 5 câbliers, le travail se fait rare. En 1965, il<br />
n’y a plus que 3 câbliers après le remplacement du<br />
d’Arsonval par le navire océanographique Jean Charcot.<br />
C’est alors que la société américaine ATT demande aux
câbliers <strong>des</strong> PTT et du British PO de faire leurs<br />
premières campagnes de patrouille sur les bancs<br />
de Terre Neuve pour réparer les TAT. En 1965, nos<br />
deux câbliers Ampère (6 mois) puis Marcel Bayard<br />
(4 mois) sont affrétés tour à tour et basés à Saint<br />
Jean de Terre Neuve. Le Consulat <strong>des</strong> provinces<br />
Atlantiques du Canada est situé à Moncton dans<br />
Nouveau Brunswick, bien loin de St Jean de Terre<br />
Neuve.<br />
A Terre Neuve, les services du Consul de Moncton<br />
montrent leurs limites mais les services consulaires<br />
ouvrent le courrier officiel et privé, en particulier les<br />
lettres <strong>des</strong> épouses. Le personnel est révoltés: La<br />
Direction prend l’initiative de transmettre le courrier<br />
par l’intermédiaire de l’agent maritime désigné par<br />
ATT. Dès lors, nous avons abandonné la règle<br />
(considérer le consul comme prestataire obligé) et<br />
nous nous sommes alignés sur les règles de la<br />
Marine Marchande en confiant nos intérêts et le<br />
courrier de la Direction à un agent maritime pour<br />
l’acheminer. Plus besoin d’aller chez le Consul pour<br />
chercher de l’argent local, l’Agent y veillait. A Terre<br />
Neuve, l’administration ne trouvait rien à dire car le<br />
Consul était payé par le client (ATT) qui gérait le<br />
dispositif d’entretien <strong>des</strong> câbles.<br />
Petit poème reçu de Robert MARX<br />
La retraite<br />
Je ne retournerai plus voguer sur l'océan.<br />
Arrive l'instant crucial ou je deviens rampant.<br />
Isolé dans un coin de ma belle Bretagne<br />
Je s'rai aussi perdu qu'au sommet d'une montagne<br />
Je ne reverrai plus le spectacle enchanteur<br />
De ces sites magnifiques qui ont fait mon bonheur,<br />
De ces mers monstrueuses testant notre courage<br />
Nous laissant espérer un accueillant rivage.<br />
Je ne veux plus penser à tous ces camara<strong>des</strong><br />
Que j'ai accompagnés sur la grande esplanade.<br />
De tous ces beaux bateaux qui m'ont tant fait plaisir<br />
Il ne restera rien qu'un immense désir.<br />
Pouvoir encore une fois veiller à la passerelle,<br />
Recommencer ces gestes avec les jumelles,<br />
Manœuvrer le bateau quand on est en travaux<br />
Avec cet air sérieux qu'ont certains vieux mat'lots.<br />
Allez, on ne rêve plus, ce temps est révolu.<br />
Assis sur un muret, je me sens très ému<br />
De voir défiler voiliers et chalutiers<br />
Qui me rappellent, hélas, que j'avais un métier.<br />
La retraite<br />
Je ne retournerai plus voguer sur l'océan.<br />
Arrive l'instant crucial ou je deviens rampant.<br />
Isolé dans un coin de ma belle Bretagne<br />
Je s'rai aussi perdu qu'au sommet d'une montagne<br />
Je ne reverrai plus le spectacle enchanteur<br />
De ces sites magnifiques qui ont fait mon bonheur,<br />
De ces mers monstrueuses testant notre courage.<br />
Nous laissant espérer un accueillant rivage.<br />
Je ne veux plus penser à tous ces camara<strong>des</strong><br />
Que j'ai accompagnés sur la grande esplanade.<br />
De tous ces beaux bateaux qui m'ont tant fait plaisir<br />
Il ne restera rien qu'un immense désir.<br />
Pouvoir encore une fois veiller à la passerelle,<br />
Recommencer ces gestes avec les jumelles,<br />
Manœuvrer le bateau quand on est en travaux<br />
Avec cet air sérieux qu'ont certains vieux mat'lots.<br />
Allez, on ne rêve plus, ce temps est révolu.<br />
Assis sur un muret, je me sens très ému<br />
De voir défiler voiliers et chalutiers<br />
Qui me rappellent, hélas, que j'avais un métier.<br />
AMIS DISPARUS <br />
Nous venons d'apprendre le décès d'Etienne Amtombrandi<br />
<strong>des</strong> suite d'une longue maladie, la rédaction présente<br />
toutes ses condoléances à sa famille.<br />
Nous apprenons aussi le décès de Francois Ettori dit<br />
"Tchoua" veille figure <strong>des</strong> câbles <strong>Sous</strong>-<strong>Marins</strong>. Il fit toute sa<br />
carrière aux câbles pour finir comme maître de manœuvre.<br />
Il parait même que c'était Francois qui été a la barre de<br />
l'Ampére quand celui-ci s'est fait abordé, et qu'il en aurait<br />
attrapé une jaunisse (Voir article sur la carriére de<br />
l'Ampére)<br />
Nous apprenons aussi le décès de Louis Kermagoret,<br />
embarqué dans la fin <strong>des</strong> années 1960 débuts <strong>des</strong> années<br />
1970 comme matelot, il finit sa carrière d'inscrit maritime<br />
comme cambusier.<br />
Il termina ensuite à l'entrepôt comme gardien.<br />
Louis était un baroudeur, il s'expatria 2 fois au Canada, la<br />
première fois il y resta plus de 10 ans comme soudeur sur<br />
pipeline où il y gagna suffisamment d'argent pour s'acheter<br />
une maison.<br />
Il y retourna pendant 3 ans, et finit par entrer au CSM.