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Modernist Cuisine Teaser (pdf) - Taschen

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<strong>Modernist</strong><br />

<strong>Cuisine</strong><br />

Art et science culinAires<br />

« L’ouvrage le plus marquant dans<br />

les arts culinaires depuis Escoffier. »<br />

—Tim Zagat, New York


« Le livre de cuisine le plus<br />

étonnant de notre temps. »<br />

—Katy McLaughlin, Wall Street Journal<br />

La révolution de l’art culinaire est en marche. Tout comme les<br />

impressionnistes ont bouleversé des siècles de tradition, la cuisine<br />

moderniste est aujourd’hui en train de repousser les limites<br />

des arts culinaires. Des chefs novateurs dans des restaurants<br />

de réputation internationale comme elBulli, Th e Fat Duck,<br />

Alinea et wd~50 s’inspirent des techniques des laboratoires de<br />

recherche pour intégrer dans leur pratique les avancées de la<br />

science gastronomique et les derniers progrès de la technologie<br />

culinaire.<br />

Avec <strong>Modernist</strong> <strong>Cuisine</strong> : art et science culinaires, un ouvrage de<br />

2 438 pages en six volumes, Nathan Myhrvold, Chris Young et<br />

Maxime Bilet – scientifi ques, inventeurs et cuisiniers accomplis<br />

– vous livrent un ensemble de techniques d’inspiration scientifi -<br />

que pour préparer des plats confi nant au sublime. En recourant<br />

à l’utilisation de bains-marie, d’homogénéiseurs, de centrifugeuses<br />

ou encore d’ingrédients comme les hydrocolloïdes, les émulsifi<br />

ants et les enzymes, ces auteurs et leur équipe d’une vingtaine<br />

de collaborateurs du Cooking Lab sont parvenus à créer des<br />

saveurs et des textures nouvelles. Avec <strong>Modernist</strong> <strong>Cuisine</strong>, la cuisine<br />

se réinvente.<br />

NATHAN MYHRVOLD est le directeur<br />

général et l’un des fondateurs d’Intellectual<br />

Ventures, entreprise spécialisée dans la<br />

conception et le développement d’inventions.<br />

Non seulement il stimule le potentiel créatif<br />

des autres, mais il est lui-même inventeur,<br />

avec plus de 250 brevets déposés ou en cours<br />

d’homologation, dont plusieurs dans le domaine<br />

de la technologie culinaire. Stagiaire<br />

pendant deux ans dans le grand restaurant<br />

CHRIS YOUNG a ouvert la voie de la cuisine<br />

expérimentale au restaurant Th e Fat<br />

Duck où il a travaillé cinq ans auprès de Heston<br />

Blumenthal, chef de renommée mondiale,<br />

pour l’aider à mettre au point ses plats les<br />

plus novateurs. Après des études de mathématiques<br />

et de biochimie à l’Université de<br />

Washington, il abandonne un doctorat pour<br />

se former dans un des plus grands restaurants<br />

MAXIME BILET, diplômé du Skidmore<br />

College en écriture créative, littérature et arts<br />

visuels, a poursuivi ses études à l’Institute of<br />

Culinary Education à New York, dont il est<br />

sorti avec les félicitations. Après un stage au<br />

Jack’s Luxury Oyster Bar, il a rapidement été<br />

engagé par Jack Lamb comme chef. Ayant<br />

déménagé à Londres, il a suivi une formation<br />

à Th e Fat Duck, au sein de l’équipe de<br />

Avec cet ouvrage exceptionnel, vous découvrirez :<br />

• des phénomènes scientifi ques étonnants, qui sous-tendent les<br />

méthodes traditionnelles de préparation comme la cuisson au<br />

gril, le fumage et les sautés ;<br />

• le guide le plus complet à ce jour sur la cuisine sous vide, indiquant<br />

les meilleurs choix pour les bains, les emballages et<br />

les appareils à sceller ; les stratégies de cuisine ; les conseils en<br />

cas de problème ;<br />

• des centaines de recettes paramétriques et de techniques en pas à<br />

pas pour préparer la viande et les produits de la mer (plus de 250<br />

pages), ainsi que les fruits, les légumes et les céréales (130 pages) ;<br />

• des chapitres détaillés pour obtenir des résultats surprenants<br />

grâce à l’emploi de liants, de gelées, d’émulsions et de mousses,<br />

complétés de recettes et de formules pratiques ;<br />

• plus de 300 pages de recettes à l’assiette inédites adaptées aux<br />

grands restaurants, ainsi que d’autres inspirées de grands chefs<br />

comme Grant Achatz, Ferran Adrià, David Chang, Heston<br />

Blumenthal, Wylie Dufresne, David Kinch et bien d’autres.<br />

• Tous les exemplaires de l’édition américaine originale ont été<br />

vendus (mars 2011). Un troisième tirage sera diff usé en librairie<br />

avant la fi n de l’année.<br />

français de Seattle, le Rover’s, Nathan Myhrvold<br />

a parfait sa formation culinaire auprès<br />

d’Anne Willan, chef renommé, à la tête de<br />

l’École de cuisine La Varenne. Il a également<br />

été directeur gastronomique pour Zagat Survey.<br />

Nathan Myhrvold a fait des études de<br />

mathématiques, géophysique et physique spatiale<br />

à UCLA, et il a reçu un doctorat en économie<br />

mathématique et en physique théorique<br />

à l’Université de Princeton.<br />

de Seattle. À Th e Fat Duck, il a élargi la cuisine<br />

expérimentale à non plus un mais six chefs<br />

à plein temps. Il a également coordonné le<br />

travail de plusieurs consultants scientifi ques.<br />

Outre l’élaboration de nouveaux plats pour la<br />

carte de Th e Fat Duck, Chris Young a supervisé<br />

la mise au point de recettes pour la série<br />

(saisons 1 et 2) de la BBC, Heston Blumenthal:<br />

In Search of Perfection, saluée par la critique.<br />

Heston Blumenthal chargée du développement.<br />

Ayant intégré le Cooking Lab comme<br />

responsable de la recherche et du développement,<br />

Maxime Bilet a mené l’équipe culinaire<br />

quotidiennement, afi n de créer et documenter<br />

les nouvelles techniques et recettes<br />

ainsi que de concevoir l’esthétique originale<br />

de la photographie.<br />

« Considérer <strong>Modernist</strong><br />

<strong>Cuisine</strong> comme un livre<br />

de cuisine reviendrait<br />

à dire que l’Everest<br />

est une colline. Avec<br />

2 438 pages, 3 216<br />

photographies tout en<br />

couleur et 1,1 million<br />

de mots, <strong>Modernist</strong><br />

<strong>Cuisine</strong> est assuré<br />

d’être l’étude la plus<br />

longue et la plus<br />

approfondie sur la<br />

nourriture jamais<br />

publiée. »<br />

—Kenji Lopez-Alt, Gourmet


Volume 1<br />

Histoire & Fondamentaux<br />

Le premier volume est consacré aux fondamentaux, afi n de<br />

bien comprendre les techniques décrites dans les autres volumes.<br />

L’histoire, la philosophie et les techniques de la cuisine<br />

moderniste font l’objet du premier chapitre. « Microbiologie<br />

pour cuisiniers » démystifi e l’interaction des microbes et des<br />

aliments. La sécurité alimentaire est traitée au chapitre 3. Notre<br />

analyse met en évidence à quel point la sagesse conventionnelle<br />

présentée aux cuisiniers est fausse. Idem pour le chapitre 4,<br />

Une cuisson correcte permet<br />

de réduire le risque microbien pour<br />

la plupart des aliments, mais aucune<br />

infection alimentaire ne peut être<br />

évitée si une contamination croisée<br />

avec d’autres denrées ou surfaces<br />

de la cuisine a eu lieu.<br />

La plupart des jambons crus<br />

espagnols (ci-contre) sont interdits<br />

aux États-Unis, alors qu’il est tout à<br />

fait possible de servir du bœuf en<br />

tartare et de le garnir d’un œuf cru<br />

(page de droite).<br />

DE L’ORIGINE COMPLEXE<br />

DES DIRECTIVES SANITAIRES<br />

Les lois sur la sécurité alimentaire sont le résultat<br />

d’études scienti ques sur les germes d’origine<br />

alimentaire s’organisant généralement en deux<br />

groupes : les tests de laboratoire, qui étudient la<br />

température à laquelle un micro-organisme est tué<br />

ou neutralisé et nous avisent de ses propriétés<br />

intrinsèques, et les études d’épidémiologie, qui<br />

analysent chaque foyer de toxi-infection alimentaire et<br />

nous éclairent sur ce qui se passe dans le monde réel.<br />

Les directives o cielles devraient intégralement<br />

reposer sur l’obtention de preuves scienti ques, mais<br />

il n’en est rien. Les responsables o ciels se basent en<br />

e et sur une multitude de paramètres, incluant us et<br />

coutumes, tendances culturelles, intérêts politiques<br />

et pressions de l’industrie. Il semble raisonnable,<br />

dans une certaine mesure, que tous ces facteurs<br />

soient intégrés, car le but ultime des règles sanitaires<br />

est d’assurer la santé publique et non de prétendre à<br />

une perfection scienti que. En découlent toutefois<br />

des restrictions à la fois arbitraires et<br />

scienti quement infondées qui restreignent<br />

l’éventail des aliments disponibles, sèment la<br />

confusion dans les esprits et font obstacle à la<br />

préparation de mets de qualité. Une large part de ce<br />

chapitre est consacrée aux conséquences absurdes,<br />

parfois néfastes, de ces restrictions.<br />

Pour ne rien arranger, hasard et compromis sont<br />

inévitables à l’élaboration de ce type de normes.<br />

16 6 VO LU M E 1 · H I S TO I R E & F O N DA M E N TAU X<br />

Prenons la manière dont les o ciels xent les taux<br />

microbiologiques acceptables après cuisson d’un<br />

aliment. Dans le chapitre précédent, nous avons<br />

évoqué la réduction décimale, ou « réduction D » (D<br />

pour « décimal » ou facteur de 10), pour désigner ces<br />

limites microbiologiques. La diminution d’un<br />

contaminant à 90 % correspond à une réduction de<br />

1D, sa diminution à 99 %, à une réduction de 2D, sa<br />

raréfaction à 99,99 %, à une réduction de 4D, etc.<br />

En cuisine, on atteint de telles valeurs en<br />

maintenant un aliment à une certaine température<br />

pendant un temps donné. De fait, une réduction D<br />

importante signi e allonger le temps de cuisson à<br />

une température donnée. Si une réduction de 1D<br />

correspond à un temps de cuisson de 18 minutes à<br />

54,4 °C (130 °F), une réduction de 5D devrait<br />

logiquement demander cinq fois plus de temps, soit<br />

90 minutes, et une réduction de 6,5D, six fois et<br />

demie plus de temps, soit 117 minutes. En clair, les<br />

réductions D xées par nos administrations ont un<br />

impact considérable sur nos pratiques en cuisine et<br />

sur la qualité de nos plats.<br />

Existe-t-il une réduction D idéale ? Si, dès le<br />

départ, l’aliment ne contient aucun contaminant,<br />

alors il n’est pas nécessaire de se préoccuper d’une<br />

quelconque réduction D ! Une denrée fortement<br />

contaminée devra quant à elle subir un traitement<br />

assurant une réduction D très élevée. D’ores et déjà,<br />

S ÉC U R I T É A L I M EN TA I R E 167<br />

3<br />

• Historique<br />

• Microbiologie pour cuisiniers<br />

• Sécurité alimentaire<br />

• Aliments et santé<br />

• Chaleur et énergie<br />

• Physique des aliments et de l’eau<br />

« <strong>Modernist</strong> <strong>Cuisine</strong> est d’une<br />

importance capitale. Ce livre<br />

va faire prendre conscience aux<br />

chefs des nouvelles méthodes et<br />

des toutes dernières techniques<br />

culinaires pratiquées dans le<br />

monde. »<br />

—Heston Blumenthal, Restaurant Magazine, Londres<br />

« Aliments et santé ». Les croyances selon lesquelles certains aliments<br />

sont bons à la consommation et d’autres pas s’appuient<br />

généralement sur la recherche scientifi que. Malheureusement,<br />

les toutes dernières recherches scientifi ques font mentir la plupart<br />

de ces croyances. Lorsque la chaleur (chapitre 5) se propage<br />

dans un aliment, le reste dépend beaucoup de la physique<br />

de l’eau (chapitre 6).<br />

L’EAU EST UNE CHOSE ÉTRANGE<br />

Les propriétés et le comportement de l’eau nous Même après avoir atteint son point d’ébullition,<br />

sont sont si si familiers que nous ne réalisons pas que l’eau absorbe une grande quantité de chaleur — appelée<br />

c’est une substance vraiment unique. Chacun Chacun sait sait « chaleur latente de vaporisation » — avant de se<br />

qu’une molécule d’eau d’eau est composée composée de deux atomes transformer en vapeur. C’est la raison pour laquelle<br />

d’hydrogène liés à un un atome d’oxygène — H O, selon cela prend si longtemps de faire réduire un bouillon.<br />

2<br />

la formule chimique —, mais c’est la façon dont ces La barrière énergétique entre les états solide et liquide<br />

molécules interagissent les unes avec les autres qui de l’eau, appelée « chaleur latente de fusion », est<br />

donne à l’eau ses propriétés particulières uniques. similairement élevée.<br />

Les molécules de la plupart des liquides sont libres La cohésion principalement responsable de ces<br />

de se mouvoir, se tamponnant les unes les autres en excentricités est la liaison hydrogène, c’est-à-dire<br />

Les gouttelettes d’eau sont rondes fonction de la forme prise par le liquide. En revanche, l’attraction entre un atome d’hydrogène d’une<br />

à cause de la tension de surface,<br />

à cause de la tension de surface,<br />

qui fait que que l’attraction chimique<br />

entre les molécules d’un d’un liquide<br />

les molécules d’eau ont tendance à se coller les unes<br />

aux autres, et c’est pour cette raison que l’eau se<br />

molécule d’eau et l’atome d’oxygène d’une molécule<br />

d’eau adjacente. Les liaisons hydrogène ne sont<br />

attire celles qui sont en surface vers<br />

attire celles qui sont en surface vers<br />

comporte de façon si étrange.<br />

le centre. Parmi les liquides ordinaires,<br />

seul le mercure mercure possède une une tension Par exemple, l’eau bout à une température<br />

que dix fois moins puissantes que les liaisons qui<br />

maintiennent les atomes dans une molécule, mais<br />

de surface supérieure à celle de l’eau.<br />

de surface supérieure à celle de l’eau.<br />

beaucoup plus élevée que la plupart des autres liquides elles ont un eff et continu, et collectif, qui décourage<br />

composés de molécules similairement légères. Son suffi samment le mouvement à mesure qu’elles se<br />

point de congélation est aussi étonnamment élevé. Des forment et se brisent pour donner lieu à toutes<br />

gouttelettes d’eau forment des sphères parce que leur ces propriétés particulières mentionnées plus haut<br />

tension de surface est plus importante que celle de (voir « Pourquoi l’eau est bizarre », p. 298).<br />

Les liaisons hydrogène entre les n’importe quel autre liquide ordinaire, à l’exception du Au-delà de leurs eff ets sur les propriétés de l’eau et de<br />

molécules d’eau sont suffi samment<br />

molécules d’eau sont suffi samment mercure. L’eau gonfl e lorsqu’elle gèle et rétrécit lorsqu’elle la glace pures, les liaisons hydrogène sont responsables<br />

fortes pour conférer à l’eau beaucoup<br />

de propriétés inhabituelles, mais fond, à l’opposé de la plupart des autres substances. de la plupart des façons dont l’eau interagit avec les<br />

elles sont passagères et beaucoup<br />

plus faibles que celles qui lient<br />

les atomes au au sein d’une molécule molécule :<br />

L’étrangeté ne s’arrête pas là. Il faut fournir une<br />

quantité inhabituellement importante de chaleur<br />

autres substances. Ces liaisons permettent à l’eau<br />

d’être un solvant d’exception. Par exemple, le sucre<br />

liaisons covalentes des sucres, des<br />

liaisons covalentes des sucres, des<br />

graisses et des hydrates de carbone,<br />

liaisons liaisons ioniques ioniques des sels ou liaison<br />

à l’eau pour élever sa température ne serait-ce que<br />

de quelques degrés, c’est pourquoi cela prend tant<br />

et l’éthanol (alcool de grain) se dissolvent aisément<br />

dans l’eau car leurs molécules peuvent former des<br />

métallique des atomes de cuivre,<br />

métallique des atomes de cuivre,<br />

d’aluminium et de fer de nos<br />

ustensiles de cuisine. cuisine.<br />

de temps de porter une casserole d’eau à ébullition<br />

(surveiller la casserole n’a aucun eff et).<br />

liaisons hydrogène avec les molécules d’eau. Le même<br />

phénomène permet à la gélatine et à la pectine<br />

d’épaissir des solutions à base d’eau.<br />

Retirez l’eau des aliments, et la texture de ces<br />

substances déshydratées change, en partie parce que<br />

les protéines changent de structure, voire se dégradent<br />

lorsque les liaisons hydrogène sont retirées. C’est ainsi<br />

que des aliments crus déshydratés, comme le bœuf<br />

séché, donnent souvent l’impression d’être cuits.<br />

Les icebergs (à gauche et page suivante) fl ottent sur l’eau de<br />

mer parce que l’eau gelée est moins dense que l’eau liquide.<br />

La glace semble bleue car les liaisons hydrogène absorbent<br />

préférentiellement les lumières rouge et jaune, agissant comme<br />

un fi ltre qui ne laisse passer que le bleu et le bleu-vert.<br />

· · 2 9 6 VO LU M E 1 H I S TO I R E & F O N DA M EN TAU X<br />

PH YS I Q U E D E S A L I M EN T S E T D E L' E AU 2 97<br />

PH YS I Q U E D E S A L I M EN T S E T D E L' E AU 2 97<br />

6<br />

CÔTÉ PHYSIQUE<br />

QUAND VERSER LE LAIT DANS LE CAFÉ ?<br />

Imaginons que vous attendez une amie et que vous avez<br />

commandé deux tasses de café. Vous savez qu’elle met du<br />

lait dans le sien, donc vous envisagez de verser du lait dans<br />

son café pour l’impressionner par votre attention. Toutefois,<br />

vous craignez qu’ajouter le lait ne fasse refroidir le café plus<br />

rapidement. Est-ce le cas ?<br />

Le débat du lait dans le café est un problème de physique<br />

classique, à défaut d’être un sujet de discussion de comptoir.<br />

Il revient à se demander si l’ajout de lait accélère ou ralentit le<br />

refroidissement du café pendant que vous attendez votre amie.<br />

Plusieurs facteurs entrent en jeu. Premièrement, le taux de<br />

perte de chaleur par rayonnement varie avec la température.<br />

Selon la loi de Stefan-Boltzmann, un café chaud émet plus<br />

d’énergie qu’un café déjà légèrement refroidi par l’ajout de lait.<br />

Voilà déjà une raison de verser le lait.<br />

Pour conserver le café chaud le plus<br />

longtemps possible, faut-il ajouter<br />

le lait tout de suite ou juste avant de<br />

le boire ?<br />

Deuxièmement, le café noir, de par sa couleur, émet plus de<br />

rayonnement thermique que le café au lait. Cela tendrait donc<br />

aussi à prouver qu’il ne faut pas attendre pour verser le lait.<br />

Tertio, l’argument principal : le café au lait s’évapore moins<br />

vite que le café noir. Or, l’évaporation consomme beaucoup<br />

de chaleur rapidement. Les partisans de l’ajout immédiat du<br />

lait ont donc raison.<br />

Ces facteurs pointent tous dans la même direction, et<br />

l’expérience confi rme que le café au lait refroidit 20 % moins<br />

vite que le café noir. Il est intéressant de noter que les chercheurs<br />

qui ont effectué les mesures n’ont pas pu dire lequel des trois<br />

mécanismes jouait le plus grand rôle.<br />

Donc, si vous voulez impressionner votre amie, allez-y et<br />

versez le lait dans son café avant qu’elle n’arrive. Priez juste pour<br />

qu’elle ne vous demande pas pourquoi il est encore chaud.<br />

HEAT HEAT AND AND ENERGY ENERGY 289<br />

289<br />

5


Volume 2<br />

Techniques & Équipement<br />

Le volume 2 est consacré aux techniques et aux équipements.<br />

Le chapitre 7, « La cuisine traditionnelle », explique visuellement<br />

les divers processus de préparation des plats, utilisés depuis<br />

longtemps. « Les fours modernes » (chapitre 8) passe en revue les<br />

fours combi et les fours à vapeur d’eau à faible température. Ces<br />

outils très précieux sont faciles à trouver, mais pas toujours bien<br />

compris. L’inestimable technique du sous-vide est amplement<br />

décrite au chapitre 9.<br />

Un couvercle hermétique est<br />

nécessaire pour la cuisson<br />

vapeur, car, dans le cas contraire,<br />

la casserole se remplit d’air frais<br />

et de buée tandis que s’échappe<br />

la vapeur invisible. Le couvercle<br />

recueille la condensation qui<br />

redescend au fond de la<br />

casserole et alimente en eau la<br />

cuisson.<br />

Les gouttes d’eau qui se forment à la surface<br />

des aliments constituent une condensation<br />

en gouttes. Elles se dilatent et fusionnent<br />

pour former le condensat pelliculaire, une<br />

mince couche d’eau qui revêt la surface,<br />

l’isolant de la vapeur chaude. Ce fi lm d’eau<br />

emprisonne aussi de l’air au-dessous.<br />

L’ensemble de ces effets ralentissent<br />

considérablement la cuisson.<br />

Les aliments de petite taille cuisent plus<br />

vite à la vapeur que ceux de grande taille<br />

car, proportionnellement, ils exposent<br />

plus de surface sur laquelle la<br />

condensation peut se former.<br />

POURQUOI LA CUISSON VAPEUR EST SOUVENT PLUS<br />

LENTE QUE CELLE À L’EAU BOUILLANTE<br />

La plupart des livres de cuisine décrivent la cuisson vapeur comme beaucoup plus<br />

rapide que la cuisson à l’eau bouillante. Comme la vapeur peut être plus chaude<br />

que le point d’ébullition de l’eau et transporter de grandes quantités d’énergie<br />

calorifi que latente, cela semble donc logique, même à ceux qui ignorent tout des<br />

processus physiques en jeu. Mais ici l’intuition est mauvaise conseillère. Dans de<br />

nombreux cas, la cuisson vapeur exige un temps supérieur de cuisson pour une<br />

température donnée.<br />

Cela étant, des facteurs autres que la rapidité entrent en jeu pour privilégier la<br />

cuisson vapeur. Comparés aux légumes bouillis, les légumes vapeur conservent<br />

beaucoup plus de sucres naturels et de sels auxquels ils doivent leur fl aveur<br />

spécifi que, plus de pigments qui leur donnent leurs belles couleurs et plus de<br />

vitamines qui les rendent meilleurs pour la santé. La cuisson vapeur est aussi plus<br />

facile à réaliser pour de grandes quantités d’aliments.<br />

Température à cœur<br />

82 °C (180 °F)<br />

Condensat<br />

pelliculaire<br />

91 °C (196 °F)<br />

Vapeur<br />

102 °C (216 °F)<br />

La vapeur ? Donnez-lui du temps<br />

Les cuisiniers sont souvent surpris<br />

d’apprendre que l'eau bouillante cuit plus<br />

rapidement les légumes et le poisson que la<br />

vapeur. Nous aussi, et nous avons donc<br />

effectué des tests en laboratoire. Afi n de<br />

contrôler les variations de forme, de taille et<br />

de composition, nous avons conçu plusieurs<br />

cylindres identiques en aluminium percés en<br />

leur centre d'un trou, dans lequel fut inséré un<br />

thermocouple. Nous avons ensuite recensé<br />

les températures auxquelles s’élevaient les<br />

cylindres alors qu’ils étaient « cuits » dans l'eau<br />

bouillante et à la vapeur. Comme le montre le<br />

graphique, les sondes dans l’eau bouillante<br />

ont systématiquement atteint la température<br />

fi xée bien avant celles de la vapeur.<br />

Température (°C)<br />

100 212<br />

« cuit » à :<br />

92 ˚C (198 ˚F)<br />

80 176<br />

Ébullition Vapeur<br />

60 140<br />

40 104<br />

20 100 s<br />

68<br />

0 1,7 3,3 5 6,7 8,3 10 11,7 13,3<br />

Temps de cuisson (en min)<br />

Température (°F)<br />

Des gouttelettes de<br />

condensation se forment sur les<br />

fi nes parois du haut de la<br />

casserole car le métal est refroidi<br />

par l’air extérieur au-dessous du<br />

point d’ébullition de l’eau.<br />

Mieux vaut ne pas tasser les<br />

aliments dans le panier<br />

vapeur de sorte que la<br />

vapeur puisse circuler<br />

aisément autour d’eux,<br />

distribuant l’énergie de<br />

manière homogène.<br />

La condensation est à peine visible sur<br />

la paroi médiane de la casserole. Cette<br />

zone est à une température supérieure<br />

à celle du point d’ébullition de l’eau :<br />

la condensation se forme ici sur les<br />

surfaces moins chaudes des bouquets<br />

de brocoli.<br />

Lorsque les bulles éclatent<br />

au fond de la casserole, elles<br />

éclaboussent les parois en<br />

relâchant une vapeur<br />

légèrement plus chaude que<br />

le point d’ébullition de l’eau.<br />

7<br />

• La cuisine traditionnelle<br />

• Les fours modernes<br />

• La cuisine sous vide<br />

• L’approche moderniste<br />

Le chapitre 10, « L’approche moderniste », le dernier et le plus<br />

fourni du volume 2, étudie en en détail les ustensiles – issus des<br />

laboratoires scientifi ques et adaptés à la cuisine – utilisés par les<br />

chefs modernistes : centrifugeuses, évaporateurs rotatifs, lyophilisateurs<br />

et bien d’autres appareils et gadgets.<br />

IRRADIER LES ALIMENTS À LA PERFECTION<br />

Griller les aliments au-dessus d’un feu nu est vieux comme le monde. De fait, il<br />

est vraisemblable de penser que nous sommes humains précisément parce que<br />

nous avons appris à griller nos aliments. Peut-être est-ce ce vieux lien qui rend si<br />

alléchantes les grillades. Nous serions programmés par l’évolution pour trouver<br />

du réconfort dans la chaleur du gril, l’odeur de la fumée et le goût des aliments.<br />

Si les grillades sont si simples que nos ancêtres réussirent à les réaliser il y a des<br />

millénaires, la maîtrise de la chaleur du gril est l’un des plus redoutables défi s à<br />

relever en cuisine.<br />

Les aliments doivent être assez<br />

fi pour cuire n s correctement<br />

dans la chaleur intense et l’air<br />

brûlant qui s’élève des<br />

charbons. Des aliments trop<br />

épais brûleront à l’extérieur<br />

avant que la chaleur n’ait pu<br />

atteindre leur cœur.<br />

Une couche de cendres doit revêtir les<br />

charbons avant que les aliments ne<br />

soient placés sur le gril. Les cendres<br />

réduisent le rougeoiement des<br />

charbons et modèrent la chaleur<br />

irradiée. Elles réduisent aussi l’effet<br />

de cheminée en isolant les charbons<br />

de l’air.<br />

« Un feu d’artifi ce visuel<br />

dans le monde de la gastronomie<br />

et des techniques culinaires … »<br />

La fumée qui s’échappe donne forme à l’air agité<br />

qui s’élève vers le ciel, comme dans une cheminée.<br />

La chaleur de combustion du charbon provoque<br />

l’expansion de l’air adjacent, rendu plus léger. En<br />

s’élevant, l’air chaud cuit les aliments tout en créant<br />

un courant d’air qui alimente encore plus le feu.<br />

—Michael Ruhlman, The New York Times<br />

Un conduit d’air modulable<br />

permet de contrôler le fl ux d’air<br />

arrivant dans le feu. Privez les<br />

charbons d’air frais pour les<br />

refroidir et ralentir l’effet de<br />

cheminée. Ouvrez le conduit<br />

pour augmenter la chaleur.<br />

L’essentiel de la chaleur produite par un gril est<br />

perdue. Elle ne traverse pas les aliments et s’élève<br />

en fumée ou sous forme irradiée dans les airs. Mais,<br />

en l’absence de cette chaleur intense, les grillades<br />

n’auraient pas aussi bon goût.<br />

La fumée est un aérosol<br />

— un mélange de minuscules particules solides et<br />

de gouttelettes liquides dispersées au sein d’un mélange de gaz<br />

invisibles. Les solides rendent la fumée plus lourde que l’air. Celle-ci ne<br />

fl otte que lorsqu’elle est transportée par de l’air chaud qui s’élève du<br />

courant d’air. Si vous laissez la fumée refroidir la température ambiante,<br />

elle s’effondrera. Les solides répandent aussi de la lumière — l’effet<br />

Tyndall en est un bon exemple — et les rayons bleus l’emportent sur les<br />

rouges, donnant à la fumée ses nuances bleutées (voir p. 124).<br />

Les grils ne constituent assurément pas<br />

des surfaces antiadhésives. Les hautes<br />

températures auxquels agissent les<br />

charbons rendraient toute surface<br />

antiadhésive instable. Le fait de<br />

tremper les aliments dans l’huile<br />

fonctionne, mais peut provoquer des<br />

fl ambées soudaines qui recouvriront<br />

les aliments de suie. La meilleure façon<br />

d’éviter que les aliments ne collent au<br />

gril consiste à enduire ce dernier d’une<br />

patine, à la manière d’un poêlon en fer<br />

ou d’un wok en acier (voir comment<br />

patiner un wok p. 53).<br />

Les gouttes qui s’échappent des aliments grillés<br />

sont le véritable secret de leur saveur unique.<br />

Quand ces solutions chimiques complexes<br />

entrent en combustion, elles revêtent les<br />

aliments d’une multiplicité de composés<br />

aromatiques délicieux.<br />

Si des langues de feu semblent danser<br />

au-dessus des charbons,<br />

il s’agit en réalité de petits panaches de suie de charbon<br />

incandescents. Agité, l’air surchauffé soulève les particules de<br />

suie des charbons, leur permettant de réagir avec le dioxyde de<br />

carbone de l’air pour produire du monoxyde de carbone. Le<br />

monoxyde infl ammable brûle en une faible fl amme bleue à<br />

1 600 °C (299 °F) ou plus, ce qui chauffe tant les particules de suie<br />

qu’elles brillent d’une intense lumière blanche, masquant la faible<br />

lueur issue du monoxyde.<br />

Les charbons rougeoyants génèrent des températures<br />

très supérieures aux 700 °C (1 300 °F) nécessaires pour<br />

émettre une lumière dans la partie visible du spectre. La<br />

lumière orange vif émise au cœur des charbons ardents<br />

indique une température supérieure à 1 100 °C<br />

(2 000 °F). Les poches entre les charbons sont plus<br />

chaudes encore : le monoxyde de carbone qui y brûle<br />

chauffe la suie à un minimum de 1 400 °C (2 550 °F) !<br />

7 2 7 3<br />

8 VO LU M E 2 · T EC H N I Q U E S A N D EQ U I PM EN T T R A D I T I O N A L C O O K I N G 9<br />

7<br />

Les sucs des<br />

aliments explosent<br />

au contact de<br />

l'huile, émettant<br />

le siffl ement<br />

caractéristique<br />

du sauté.<br />

FAITES TOURNER LES SAVEURS : LE SAUTÉ<br />

Pour réussir un sauté, les chefs utilisent une poêle très chaude tout en remuant sans arrêt<br />

les aliments. Ils savent que le secret du sauté réside dans une cuisson rapide et homogène.<br />

Il vous faudra des aliments coupés en petits morceaux, une poêle assez grande pour qu'ils<br />

soient tous en contact avec le fond, et une quantité appropriée de matière grasse. Émincez des<br />

champignons, quelques légumes verts et jetez-les dans la poêle chaude avec un peu d'huile,<br />

ou mieux, du beurre fondu. Faites régulièrement « sauter » les ingrédients dans la poêle. Soyez<br />

attentifs aux sons, odeurs et couleurs qui vous indiqueront que la cuisson est fi nie. Ajoutez une<br />

pincée de sel et de poivre, le résultat est délicieux.<br />

4 VOLUME VOLUME 2 2 · · TECHNIQUES TECHNIQUES & & ÉQUIPEMEN<br />

ÉQUIPEMENT<br />

ÉQUIPEMEN<br />

ÉQUIPEMENT<br />

Faire sauter les aliments expose<br />

toute leur surface à la chaleur<br />

conductrice de la poêle et<br />

garantit une cuisson rapide et<br />

homogène.<br />

Soyez généreux en huile<br />

ou matière grasse, même<br />

avec une poêle<br />

antiadhésive, car cela<br />

facilite le transfert de<br />

chaleur.<br />

Température de la poêle :<br />

175-230 °C<br />

(350-450 °F)<br />

Température Température de de brunissement<br />

brunissement :<br />

environ 130 °C (265 °F)


Volume 3<br />

Animaux & Végétaux<br />

Dans le volume 3, le chapitre 11 (« La viande et les produits<br />

de la mer ») aborde sous toutes ses formes la cuisson de la chair<br />

animale (poissons, volailles, mollusques, mammifères). « Les végétaux<br />

» (chapitre 12) étudie la biologie et la préparation de tous<br />

les types de légumes, de fruits, de céréales et autres dérivés végétaux.<br />

Ces deux grands chapitres comportent des explications<br />

visuelles et de nombreuses recettes.<br />

RECE T TE MODÈLE<br />

TARTARE DE SAUMON EN CORNET ADAPTÉ DE THOMAS KELLER<br />

Poids net 400 g (24 cornets)<br />

INGRÉDIENTS<br />

Pour les cornets<br />

QUANTITÉ PROP. DÉROULÉ<br />

Farine 65 g 4 5 % 1 Réunir et réserver.<br />

Farine 65 g 4 5 % 1 Réunir et réserver.<br />

Sucre 20 g 13,5 %<br />

Sucre 20 g 13,5 %<br />

Sel 4 g 2,5 %<br />

Sel 4 g 2,5 %<br />

Beurre doux, mou, mais 115 g 7 7 % 2 Battre jusqu’à l’obtention d’une crème lisse comme de la mayonnaise.<br />

encore encore froid sous sous le doigt<br />

Blancs d’œuf froids 90 g 60 % 3 Fouetter les blancs d’œuf dans le mélange à base de farine jusqu’à ce que la pâte soit lisse.<br />

Graines de sésame noir 20 g 13,5 %<br />

4 Incorporer le beurre mou en 3 fois au batteur jusqu’à ce que la pâte soit crémeuse.<br />

5 Poser un pochoir circulaire de 10 cm (4 in) de diamètre sur un tapis de cuisson en silicone.<br />

6 Étaler régulièrement la pâte dans le pochoir.<br />

7 Soulever et répéter l’opération pour obtenir 24 disques.<br />

8 Parsemer sur chaque disque de pâte.<br />

Graines de sésame noir 20 g 13,5 % 8 Parsemer sur chaque disque de pâte.<br />

Pour le tartare de saumon<br />

9 Cuire 4-6 min au four à 205 °C (400 °F) jusqu’à ce que la pâte prenne et gondole.<br />

A Placer le tapis de cuisson avec les disques sur la porte du four ouverte pour les garder au chaud.<br />

B Retourner un disque, face graines de sésame vers le bas ; placer un moule à cornet de , , cm<br />

(½ (½ in) au bord.<br />

C Placer (pour un droitier) la pointe du moule à gauche et l’ouverture à droite. La pointe doit<br />

toucher le bord inférieur gauche du disque. Faire l’inverse pour un gaucher.<br />

D Replier le bas du disque sur le moule.<br />

E Rouler avec précaution le moule vers le haut et la gauche de façon à l’envelopper serré avec le<br />

disque. Laisser le disque en place.<br />

F Procéder ainsi pour tous les disques.<br />

G Ranger les cornets, jointure vers le bas, les uns contre les autres.<br />

H Dorer - - min de plus au four à °C ( ( °F) pour coller les joints.<br />

I Retirer du four, laisser refroidir s. Ôter les moules.<br />

J Réserver dans un récipient hermétique h au maximum.<br />

Filet de saumon, dans 150 g 100 % l’abdomen de préférence<br />

K Retirer la peau et les arêtes.<br />

l’abdomen de préférence<br />

L Émincer fi nement.<br />

Échalotes émincées fi n 7 g 4,5 % Échalotes émincées fi n 7 g 4,5 % M Ajouter au saumon.<br />

Ciboulette<br />

5 g 3,5 %<br />

M Ajouter au saumon.<br />

Ciboulette<br />

5 g 3,5 %<br />

émincée fi n<br />

N Incorporer.<br />

Huile d’olive vierge extra 2 g 1,5 %<br />

O Ajuster l’assaisonnement si nécessaire.<br />

Huile d’olive vierge extra 2 g 1,5 %<br />

Sel kasher 2 g 1,5 %<br />

P Couvrir le tartare de saumon et réfrigérer au moins min.<br />

Sel kasher 2 g 1,5 %<br />

Zeste de citron 1,6 g 1 %<br />

Zeste de citron 1,6 g 1 %<br />

Poivre blanc fraîchement Selon le goût<br />

Poivre blanc fraîchement Selon le goût<br />

moulu<br />

Pour la crème crème d’oignon rouge rouge<br />

Oignon rouge émincé fi n 9 g 6 % Crème fraîche épaisse 115 g 7 7 %<br />

Q Rincer les oignons à l’eau froide dans une passoire et sécher.<br />

Crème fraîche épaisse 115 g 7 7 % R Battre jusqu’à la formation de petits pics moelleux.<br />

Sel Selon<br />

R Battre jusqu’à la formation de petits pics moelleux.<br />

S Incorporer les oignons.<br />

T Assaisonner.<br />

Sel Selon le goût Poivre blanc fraîchement Selon le goût<br />

moulu<br />

U Transférer la crème aux oignons dans une poche à douille.<br />

moulu<br />

V Réfrigérer au moins h pour qu’elle raffermisse.<br />

Brins de ciboulette 24 brins Brins de ciboulette 24 brins<br />

de 2,5 cm (1 in) de long<br />

W Mettre de la crème aux oignons dans chaque cornet.<br />

X Poser g de tartare de saumon dessus.<br />

Y Ajouter un brin de ciboulette.<br />

(recette originale de 1990, publiée en 1999)<br />

Cette recette classique et moderne<br />

de de Thomas Thomas Keller montre montre à à quel<br />

point ce chef cultive fantaisie et<br />

humour humour et peut transformer transformer un plat<br />

plutôt formel formel en une expérience<br />

culinaire légère. Cette glace glace factice factice<br />

de de saumon saumon est en général général servie servie<br />

en en début de repas comme comme<br />

amuse-bouche amuse-bouche dans ses restaurants<br />

The French Laundry et Per Se.<br />

· · M E AT A N D S E A F O O D 69<br />

6 8 VO LU M E 3 A N I M AU X & V ÉG É TAU X<br />

M E AT A N D S E A F O O D 69<br />

• La viande et les produits de la mer<br />

• Les végétaux<br />

Le sel est l’un des principaux agents<br />

de transformation de la viande. Il peut<br />

être utilisé pour modifi er la texture<br />

et le goût d’un aliment, comme le<br />

corned-beef (page de droite) ou pour<br />

le sécher par osmose, comme ce<br />

fl étan au sel (ci-contre).<br />

« La publicité n’est pas mensongère :<br />

l’ouvrage est grand et beau. La<br />

réponse à tout ce que vous vouliez<br />

savoir sur la cuisine, y compris ce<br />

à quoi vous n’aviez jamais pensé. »<br />

—Andreas Viestad, The Washington Post<br />

SALAISON ET SÉCHAGE<br />

Les hommes ont toujours éprouvé le besoin de Pour accélérer le processus, on ajoute souvent des<br />

conserver les aliments. Une fois l’art de la chasse nitrates et des nitrites. Il existe deux méthodes. La<br />

maîtrisé, nos lointains ancêtres se sont aperçus que, première, la salaison en saumure ressemble beaucoup<br />

lorsqu’ils tuaient un gros animal, ils disposaient au saumurage classique dans la mesure où la viande<br />

d’une importante réserve de nourriture. Mais sans crue est immergée dans un bain de sel concentré. Le<br />

moyen d’empêcher la viande de se putré er, leurs jambon cuit, le corned-beef et le saumon fumé sont<br />

e orts se trouvaient en grande partie réduits à néant. souvent préparés ainsi. La salaison à sec exige<br />

La première technique de conservation n’a été autre l’application d’une couche de sel qui va se dissoudre<br />

que le séchage – soit, de façon aléatoire, au soleil, progressivement et se di user dans la chair pour lui<br />

soit, de manière plus able, au-dessus d’un feu ou, donner un goût et une texture caractéristiques. Le<br />

plus tard encore, dans un four. À un moment donné, jambon cru et la morue sont souvent salés à sec.<br />

un moyen purement chimique d’arriver au même La salaison est pratiquée pour conserver les<br />

résultat a été découvert : le salage. Les premiers aliments, mais elle est loin d’être su sante. Une<br />

exemples datent d’il y a cinq mille ans, mais la viande en saumure contient bien trop d’eau pour ne<br />

technique devait exister bien avant.<br />

pas s’abîmer. Il est donc indispensable de la réfrigér-<br />

Au l du temps, les cuisiniers ont mis au point er. D’autres viandes doivent être mises à sécher des<br />

diverses techniques visant à transformer la chair avec semaines ou des mois d’a lée avant de pouvoir se<br />

du sel. Le saumurage consiste à immerger de la garder.<br />

viande ou du poisson dans une solution de sel<br />

Les cuisiniers – et certains producteurs de viande<br />

additionnée de di érents aromates. Le but est industriels – parlent souvent à tort de la « salinité<br />

d’utiliser une faible concentration de sel pour que les d’une saumure ». Il s’agit là d’une vision erronée des<br />

bres musculaires absorbent l’eau et la retiennent choses. On s’intéresse à la concentration en sel d’un<br />

mieux une fois cuites. Le sel va également assaison- aliment (sa salinité), pas à celle du liquide dans<br />

ner la chair et relever son goût de départ. Un rapide lequel il baigne. C’est ce qui détermine si le résultat<br />

frottage à sec peut donner un résultat analogue, sauf nal sera une saumure ou une salaison. Si la salinité<br />

que le processus est plus rapide et qu’il n’est pas est inférieure à 2 % (par rapport au poids de la<br />

nécessaire d’ajouter d’eau. En fait, une partie de viande), il s’agit d’un saumurage. Une concentration<br />

l’humidité se trouvera absorbée.<br />

en sel plus élevée accélère l’opération de salage et<br />

La salaison, elle, vise à modi er la texture de la donne une texture plus ferme. La salinité nale<br />

viande, tout en ralentissant sa décomposition, en d’une viande qui a été salée est en général de 3 %.<br />

préservant sa couleur et en développant ses arômes. Elle passe à 5 % et plus lorsque la viande est<br />

152 Vo lu m e 3 · A n i m Au x & V ég é tAu x<br />

Pl A n t F o o D S 15 3<br />

12<br />

LES NOMBREUX TYPES D’ALIMENTS VEGETAUX<br />

Les cuisiniers classent les plantes autrement que<br />

ne le font les botanistes. Nous trouvons commode<br />

de catégoriser les produits comme vous pourriez<br />

les trouver dans les rayons d’une épicerie. Les<br />

fruits, tels que les poires et les tomates, sont de<br />

douces offrandes qui sont le résultat d’une longue<br />

évolution incitant les animaux à répandre les<br />

semences qu’ils contiennent. Les racines et les<br />

tubercules, comme le gingembre et les pommes<br />

de terre, sont des coffres souterrains remplis<br />

d’énergie qui permettent aux plantes de passer les<br />

saisons froides ou sèches. Bien que les truffes et<br />

les champignons représentent la fructification<br />

comestible de Fungi, et ne soient à proprement<br />

parler pas du tout des plantes, les chefs les ont<br />

toujours classés avec les aliments végétaux. Les<br />

légumes comprennent souvent la tige ou les<br />

feuilles de la plante, ou quelquefois (comme dans<br />

le brocoli) ses fleurs comestibles. Enfin, les noix,<br />

noisettes et autres graines comestibles, telles les<br />

diverses céréales et les noix de bancoulier ou<br />

d’abrasin, emmagasinent l’énergie des aliments<br />

pour nourrir les semis au cours de leurs premières<br />

poussées de croissance.<br />

Volume 3 · AnimA ux & V égétA ux


Volume 4<br />

Ingrédients & Préparations<br />

Le volume 4 dresse un panorama des nouveaux ingrédients essentiels<br />

en cuisine moderniste. Les chapitres consacrés aux liants<br />

(13), aux gels (14), aux émulsions (15) et aux mousses (16) explorent<br />

la mise en œuvre des techniques modernistes pour créer<br />

de nouvelles formes culinaires impossibles à réaliser avec des<br />

ingrédients conventionnels. Les œufs et les produits laitiers sont<br />

également traités dans ce volume.<br />

3 18 VO LU M E 4 · I N G R É D I E N T S & PR É PA R AT I O N S<br />

LE VIN<br />

L’une des boissons les plus connues au monde est<br />

l’une des créations de la gastronomie les plus complexes,<br />

l’une des plus étonnantes aussi. À première vue, le<br />

vin, c’est simple : des raisins que l’on presse, le jus qui<br />

fermente. Mais les potentialités multiples induites<br />

par le sol, la géographie, les saisons, l’environnement,<br />

la science et la main de l’homme l’auréolent d’une<br />

fascination sans n.<br />

Le vin captive l’humanité depuis l’Antiquité,<br />

un temps où il était beaucoup plus sûr d’en boire<br />

que de l’eau, et où on le consommait quotidiennement<br />

en grandes quantités. À cette époque, les auteurs<br />

ont établi des classi cations et en ont parlé en termes<br />

souvent grivois. Mais en s’appuyant sur un système<br />

international de médailles et sur une presse<br />

d’opinion, les vignerons d’aujourd’hui ont réussi<br />

à faire de grands vins des créations d’exception,<br />

plus proches de l’art que de la science. Les prix ont<br />

grimpé, parallèlement au respect croissant du<br />

public pour ce breuvage de plus en plus considéré<br />

comme le résultat d’un processus quasi mythique.<br />

Aujourd’hui, certaines bouteilles s’échangent<br />

à des dizaines de milliers de dollars, en fonction<br />

de l’étiquette et de la qualité du vin.<br />

Cependant, il existe aussi des vins régionaux, peu<br />

onéreux, et capables tout autant de faire impression.<br />

En même temps, le prestige de certains grands vins<br />

est tel que le consommateur reste convaincu qu’il<br />

est incapable de les di érencier et de les apprécier<br />

si son palais n’a pas été éduqué. Entre la perception<br />

d’un vin et l’expérience concrète de la dégustation,<br />

il y a un monde.<br />

Décanter un vin relève plus que<br />

du simple rituel : il permet au vin<br />

de s’oxygéner et de se départir des<br />

gaz dissous. Pour tout savoir sur<br />

les nouveaux modes de décantation,<br />

voir p. 343.<br />

Les légendes qui courent sur les grands vignobles,<br />

les attentes en matière de grand vin, la recherche<br />

délicate d’un accord parfait avec les mets… tous<br />

ces mythes perdurent tellement qu’au lieu de rendre<br />

le vin séduisant aux yeux du consommateur, c’est<br />

le contraire qui se produit. Il en découle un élitisme<br />

qui empêche de pro ter pleinement de l’un des<br />

plus grands plaisirs de la vie.<br />

Chaque dégustation est unique, et pour de<br />

multiples raisons. Entrent en ligne de compte la<br />

variété des cépages utilisés, les terres sur lesquelles<br />

poussent les vignes, le climat de la région (en<br />

général) et la météo de l’année (en particulier).<br />

Non seulement la nature, mais également le climat,<br />

la géographie, l’altitude, l’ensoleillement, la pente,<br />

la structure du sol et de la roche ont une in uence<br />

directe sur le développement du raisin. Sans oublier<br />

les facteurs spéci ques inhérents au domaine<br />

lui-même : le style de vin, la démarche de l’œnologue,<br />

le genre de consommateur visé, la qualité et la taille<br />

de l’équipement. Toutes ces variables, liées à<br />

beaucoup d’autres encore, donnent des résultats<br />

pour le moins très di érents. De fait, l’éventail<br />

des variantes dans le goût, le bouquet, la densité,<br />

la teneur en tanins et la couleur est immense.<br />

Curieusement, le seul élément avec lequel joue<br />

l’œnologue est en réalité le raisin. Les variétés sont<br />

in nies tant sur le plan de la couleur, la teneur<br />

en sucres, que sur celui de l’épaisseur de la peau<br />

(responsable des tanins), la grosseur des baies, etc.<br />

Il n’empêche, l’intervention du vigneron est contrainte<br />

par cet élément clé et les outils mis à sa disposition,<br />

Toute source de sucre peut faire<br />

l’objet d’une fermentation pour<br />

devenir une boisson alcoolisée<br />

semblable au vin. L’hydromel, issu<br />

de la fermentation de miel dilué, est<br />

produit depuis des milliers d’années.<br />

Le cidre est issu de la fermentation<br />

du jus de pomme, et il existe depuis<br />

longtemps dans le monde d’autres<br />

fruits ayant donné naissance à des<br />

boissons fermentées. Mais aucune<br />

source de sucre de fruit n’a autant<br />

captivé nos papilles que le jus de<br />

raisin fermenté.<br />

L E V I N 3 19<br />

17<br />

• Les liants<br />

• Les gels<br />

• Les émulsions<br />

• Les mousses<br />

• Le vin<br />

• Le café<br />

Les deux derniers chapitres du volume 4 sont consacrés au vin<br />

(17) et au café (18), boissons les plus importantes d’un repas.<br />

Chaque fois, nous adoptons une approche novatrice. Dans « Le<br />

vin », nous évoquons les dernières recherches sur les fl aveurs et<br />

les terroirs et proposons de nouvelles manières d’utiliser le vin,<br />

notamment l’« hyperdécantation ». « Le café » aborde les manières<br />

de faire un excellent café et des expressos, art négligé aussi<br />

bien dans les restaurants qu’à la maison.<br />

LES TEXTURES D’UN ŒUF<br />

C’est la température, et non la durée de cuisson, qui détermine<br />

la texture d’un œuf mis à cuire. La série de photos ci-dessous<br />

montre les effets spectaculaires qu’une augmentation de<br />

quelques degrés aura sur le blanc et sur le jaune. À environ<br />

60 °C (140 °F), le blanc commence à devenir opaque ; le jaune,<br />

lui, ne sera pas complètement solide avant 74 °C (165 °F), qui est<br />

« Après ce livre, il n’y<br />

aura plus de livre de<br />

cuisine. »<br />

—David Chang, New York<br />

notre température favorite pour confectionner des œufs durs.<br />

Les préférences individuelles varient ; avec le matériel moderne,<br />

on peut choisir une température précise et atteindre<br />

invariablement la texture visée : de pasteurisée et crue jusqu’à<br />

cassante et sèche, en passant par moelleuse et poisseuse.<br />

55 °C / 131 °F 60 °C / 140 °F 62 °C / 144 °F 65 °C / 149 °F 68 °C / 154 °F 70 °C / 158 °F 72 °C / 162 °F<br />

Œuf entier pasteurisé, 2 h semi-liquide œuf onsen ferme œuf onsen poché à la coque le jaune devient sphérique<br />

Blanc d’œuf pasteurisé, 2 h commence à gélifi er liquide semi-solide tout juste pris tendre soyeux<br />

Jaune d’œuf pasteurisé, 2 h liquide visqueux sirupeux poisseux collant pâteux<br />

74 °C / 165 °F 78 °C / 172 °F 80 °C / 176 °F 82 °C / 180 °F 84 °C / 183 °F 86 °C / 187 °F 90 °C / 194 °F<br />

Œuf entier blanc et jaune pris, combinaison<br />

gagnante pour un œuf entier<br />

mollet, élastique dur rigide rigide solide solide<br />

Blanc d’œuf juste pris modérément ferme ferme très ferme caoutchouteux cassant, caoutchouteux très cassant et caoutchouteux<br />

Jaune d’œuf juste solide moelleux tendre légèrement sec ; début<br />

du verdissement<br />

sec ; accentuation<br />

du verdissement<br />

poudreux ; plus de verdissement très poudreux ; beaucoup<br />

de verdissement<br />

76 VO LU M E 4 • I N G R ÉD I EN T S & PR ÉPA R AT I O N S L E S G EL S 7 7<br />

1 4<br />

la banane est un aliment délicat à cuisiner en<br />

raison d’une enzyme, la polyphénol oxidase, qui<br />

provoque le brunissement rapide de sa chair dès<br />

qu’elle est pelée. Pour neutraliser l’enzyme, nous<br />

cuisons la banane entière dans sa peau 12 minutes<br />

sous vide à 88 °C (190 °F). Cette méthode convient<br />

aux autres fruits possédant cette enzyme, tels<br />

l’avocat ou le kaki, surtout si vous ne souhaitez<br />

pas ajouter d’acide.<br />

Recette modèle<br />

GEL DE BANANE ChAUD<br />

volume 4 · IngrédI IngredI IngrédI IngredI ents & PréP PreP PréP PreP aratI ons<br />

Poids net 300 g<br />

INGRéDIENTS QUANTITé PROP. DéROULé<br />

Banane non pelée 100 g 100 % 1 Cuire sous vide 12 min dans un bain à 88 °C<br />

(190 °F).<br />

2 éplucher.<br />

3 égoutter.<br />

Eau 175 g 175 % 4 Mélanger tous les ingrédients avec la banane<br />

Fructose Gomme de caroube (POR/A2<br />

Powder, marque TIC Gums)<br />

25 g 2,2 g 25 %<br />

2,2 %<br />

pelée ; porter à ébullition pour hydrater la<br />

gomme de caroube.<br />

5 Verser dans un moule, laisser refroidir.<br />

Gomme xanthane (Keltrol T,<br />

marque CP Kelco)<br />

0,55 g 0,55 %<br />

6 Congeler complètement et réserver.<br />

7 Décongeler le gel avant de servir.<br />

(2009)<br />

Recette modèle<br />

GEL DE POMME VERTE ChAUD<br />

Poids net 300 g<br />

INGRéDIENTS QUANTITé PROP. DéROULé<br />

Pomme verte pelée<br />

100 g 100 % 1 Cuire 30 min sous vide dans un bain à 90 °C<br />

et émincée fin<br />

(194 °F).<br />

2 Mixer jusqu’à obtenir une texture homogène ;<br />

réserver.<br />

Acide malique 4 g 4 % 3 Dissoudre l’acide dans le jus de pomme pour<br />

Jus de pomme verte (ou eau) 175 g 175 %<br />

préserver sa couleur.<br />

Fructose 25 g 25 % 4 Mélanger les poudres à sec.<br />

Gluconate de calcium 1,25 g 1,25 %<br />

5 Les verser dans le jus.<br />

Gomme gellane faibl. acétyl.<br />

0,55 g 0,55 %<br />

6 Incorporer à la purée réservée.<br />

(Kelcogel F, marque CP Kelco)<br />

7 Chauffer à 85 °C (185 °F) au minimum pour<br />

Gomme xanthane (Keltrol T) 0,42 g 0,42 %<br />

hydrater.<br />

Gomme gellane haut. acétyl.<br />

(Kelcogel LT 100, marque<br />

CP Kelco)<br />

0,275 g 0,275 %<br />

8 Verser dans un moule et laisser prendre environ<br />

5 min au frais.<br />

hexamétaphosphate<br />

de sodium<br />

(2009)<br />

0,2 g 0,2 %


Volume 5<br />

Recettes à l’assiette<br />

Le volume 5, le plus proche d’un livre de cuisine traditionnel,<br />

propose nos recettes à l’assiette. Celles-ci couvrent toutes sortes<br />

de plats : hamburgers et grillades, curries indiens et plats à plusieurs<br />

ingrédients dans le style des restaurants modernistes. Chacune<br />

de ces recettes réunit plusieurs recettes brèves, afi n de créer<br />

une assiette complète ou un ensemble de plats du même type. En<br />

général, un livre de cuisine est destiné à mettre en valeur le style<br />

d’un chef ou à explorer un genre de cuisine (cuisine coréenne,<br />

16 6 VO LU M E 5 • R EC E T T E S À L’A S S I E T T E<br />

ROUGET VAPEUR A LA MALAISIENNE<br />

Peau croustillante, feuille de bananier, crevettes roses fermentées, huile aromatique malaisienne<br />

Dans le creuset de saveurs que constitue la Malaisie, un plat simple<br />

et traditionnel se distingue. Il s’agit du poisson cuit à la vapeur sur<br />

une feuille de bananier. La feuille cireuse est idéale pour la nourriture<br />

et convient tout aussi bien pour la cuisson, la présentation que pour<br />

la dégustation… avant qu’elle ne soit biodégradée. La cuisson sur<br />

feuille crée un environnement très humide qui empêche la surface<br />

de l’aliment de sécher. L’e et est similaire à celui de la cuisson<br />

sous vide, si ce n’est qu’il n’y a pas de contrôle de la température.<br />

Les feuilles de bananier sont utilisées depuis des siècles pour<br />

NOMBRE DE PARTS : 4 parts<br />

MATÉRIEL SPÉCIFIQUE : matériel sous vide<br />

MATÉRIEL FACULTATIF : déshydrateur, four combi<br />

TEMPS NÉCESSAIRE : 13 h en tout, dont 45 min de préparation et 25 min pour le réchauff age et la fi nition<br />

A S S E M B L A G E :<br />

Cuire 20 min au moins le poisson sous vide dans un bain à 52 °C<br />

(125 °F) pour une température à cœur de 51 °C (123 °F).<br />

Pendant que le poisson cuit :<br />

Faire sauter 2 min 30 environ les légumes avec de l’huile dans<br />

un wok pour une cuisson al dente.<br />

la cuisson. Par comparaison, les nouilles aux crevettes roses proposées<br />

dans cette recette sont une invention moderne. Le chef Wylie<br />

Dufresne, dans son restaurant de Manhattan w d ~ 5 0 , a créé des<br />

nouilles faites à 95 % de crevettes roses. Il passe les crevettes en purée<br />

et les saupoudre d’Activa, avant de plonger la purée dans de l’eau<br />

chaude pour fabriquer des nouilles.<br />

Inspirés par ces idées, nous avons ajouté le lait de coco et le belacan<br />

(pâte de crevettes) à nos nouilles de crevettes, leur donnant ainsi une<br />

indubitable saveur d’Asie du Sud-Est.<br />

ORDRE DE PRÉPARATION :<br />

ÉLÉMENTS<br />

TEMPS DE<br />

PRÉPARATION CUISSON FINITION QUANTITÉ<br />

Peau de rouget croustillante 5 min 3 h* et 5 h* 50 g<br />

Huile aromatique malaisienne 5 min 45 min et 12 h* 25 g<br />

Feuilles de crevettes fermentées 5 min 10 min et 12 h* 40 g<br />

Légumes à la malaisienne cuits au wok 10 min 2 min 30 200 g<br />

Rouget sous vide 5 min 20 min 400 g<br />

Salade de mangue verte et de noix de cajou 15 min 1 min 250 g<br />

garniture<br />

Feuilles de menthe 15 g<br />

Feuilles de coriandre 12 g<br />

*(temps sans surveillance)<br />

Incorporer la mangue verte avec les éléments de salade restants.<br />

Disposer les parts de poisson vapeur sur chaque assiette et ajouter<br />

dessus les légumes sautés.<br />

Terminer avec la mangue verte et la salade de noix de cajou.<br />

Garnir avec la peau croustillante, la menthe et les feuilles de coriandre.<br />

L E P O I S S O N 167<br />

<strong>Teaser</strong>-VOL5_p.166-167 teaser BAT.indd 166-167 09/09/11 10:31<br />

22<br />

• Les morceaux tendres<br />

• Les morceaux fermes<br />

• La volaille<br />

• Le poisson<br />

• Les fruits de mer<br />

• Les œufs<br />

• Les féculents<br />

• Les fruits et légumes<br />

• Glossaires des termes culinaires<br />

et techniques<br />

• Où trouver le matériel et les<br />

ingrédients<br />

• Tableaux de référence<br />

• Index<br />

nouvelle cuisine américaine, plats végétariens, etc.). Notre livre<br />

présente les méthodes et techniques de la cuisine moderniste dans<br />

toutes ses applications potentielles. Vous ne trouverez donc ici<br />

aucun style culinaire particulier. Nous expliquons comment<br />

préparer le parfait hamburger, des œufs sur le plat et des curries<br />

indiens. Nous abordons aussi des plats et des procédés très techniques,<br />

comme les crèmes construites, la sphérifi cation inverse<br />

et la déshydratation par atomisation.<br />

OmAKAse de fruits de mer<br />

Trésor de crustacés du Pacifique Nord-Ouest<br />

Au Japon, omakase signifie « à vous de décider » — le choix du chef.<br />

C’est un signe de confiance et d’appréciation. Le chef sert une série<br />

de plats magnifiquement présentés, prenant en considération la saison,<br />

les ingrédients disponibles et les réactions du client. Si le chef connaît<br />

déjà les goûts et les aversions d’un fidèle client, l’omakase peut être une<br />

expérience très personnelle. Washoku, au Japon, c’est l’« art de se<br />

nourrir », selon la tradition. Il imprègne tout repas omakase : équilibre<br />

nutritionnel et harmonie esthétique, cinq couleurs, cinq saveurs,<br />

cinq sens, cinq façons de cuisiner et cinq « conceptions différentes »<br />

(y compris l’état d’esprit de chaque convive). Mais le temps modifie les<br />

traditions et de nos jours le terme omakase renvoie souvent dans les<br />

restaurants japonais à un menu de dégustation à prix fixe. L’incroyable<br />

abondance de fruits de mer du nord-ouest du Pacifique nous a inspiré<br />

les recettes suivantes. À vous de décider laquelle vous préférez.<br />

Nombre de parts : 4 parts<br />

m atériel spécifique : matériel sous vide, machine de carbonatation, pot shabu shabu, chalumeau, déshydrateur, siphon<br />

m atériel facultatif : lyophilisateur, gril au bincho-tan, centrifugeuse, homogénéisateur rotor-stator<br />

temps Nécessaire : 24 h au total, dont 5 h de préparation et 40 min pour la cuisson et la finition<br />

Ordre de préparatiOn :<br />

temps de<br />

élémeNts préparatioN cuissoN fiNitioN quaNtité<br />

Yuba de soja<br />

voir p. 4 •115<br />

ponzu sous vide<br />

voir p. 2 •313<br />

poudre de saint-jacques lyophilisées<br />

voir p. 2 • 451<br />

Hon dashi<br />

voir p. 2•306<br />

Mochi de pétoncles<br />

voir p. 4•308<br />

Sauce soja claire fumée<br />

voir p. 3•362<br />

Couteaux takoyaki, poutargue de mulet,<br />

salicornes, pomme mutsu<br />

5 min 1 h 120 g<br />

15 min 1 semaine* 80 g<br />

10 min 24 h* 28 g<br />

5 min 1 h* 550 g<br />

10 min 2 h* 60 g<br />

(4 de 15 g)<br />

24 h* 10 0 g<br />

20 min 2 h et 45 m i n* 2 min 250 g<br />

(10 boulettes de 25 g)<br />

Huîtres shigoku, raisins pétillants, wasabi frais 15 min 12 h* 2 min 200 g<br />

palourde royale marinée, jeune gingembre, shiso 20 min 20 s 1 min 120 g<br />

tempura de crevettes tachetées et de racine de lotus 35 min 10 min 240 g<br />

tofu d’oursins, tokyo negi, sésame, ponzu 10 min 5 h* 1 min 10 0 g<br />

Atrina rigida, pluots, mioga, mochi de pétoncles 30 min 7 min 200 g<br />

Concombres de mer grillés au bincho-tan, maitake,<br />

piment shisito<br />

15 min 5 min 250 g<br />

Ormeaux et foie gras shabu shabu,<br />

yuba, enoki<br />

15 min 12 h* 8 min 500 g<br />

*(temps sans surveillance)<br />

l e s f r u i t s d e m e r 19 7<br />

23<br />

Plat de cÔtes BraisÉ<br />

Bœuf croustillant et échalote en salade, glaçage aigre-doux salé<br />

Remarquable, le plat de côtes est aussi goûteux que bon marché.<br />

La gamme infinie des textures dépend du mode de cuisson, qui<br />

donne une viande moelleuse comme un steak jusqu’à tendre à<br />

se défaire. Le braisage classique est néanmoins soumis au caprice<br />

des variations de température du four ou de la table de cuisson.<br />

42 v volume olume 5 5 · · Plated-d Plated d ish ish reciP r eciP es<br />

es<br />

Les fluctuations saisonnières au sein d’une même cuisine ont également<br />

un lourd impact sur l’issue d’une bonne recette (voir p. 2•96). La<br />

cuisson sous vide lève le mystère en garantissant systématiquement<br />

un résultat parfait. La succulente texture de la viande contraste<br />

ici avec le croustillant intense de l’effilochée de bœuf frit.


Volume 6<br />

Manuel du chef<br />

Ce livre comprend trois sortes de recettes bien distinctes : les recettes<br />

modèles, les recettes paramétriques et les recettes à l’assiette.<br />

Chaque type de recettes vise un objectif spécifi que en montrant<br />

comment certains ingrédients et certaines techniques peuvent être<br />

utilisés en cuisine. Les recettes modèles sont les plus courtes et<br />

les plus simples. Certaines émanent de grands cuisiniers modernistes<br />

; les autres ont été élaborées par nous-mêmes. Les recettes<br />

paramétriques sont assez diff érentes des recettes habituelles et, de<br />

Fruits et légumes sous vide<br />

1 Sélectionner et préparer les ingrédients. Certains de nos préférés, ainsi<br />

que les étapes préparatoires, apparaissent dans les tableaux de cette<br />

double page.<br />

2 Sceller sous vide. Voir le chapitre 9 « La cuisine sous vide », p. 2•192.<br />

3 Cuire. Les tableaux donnent les températures et les temps de cuisson<br />

recommandés et renvoient à des recettes présentées à d’autres endroits<br />

de l’ouvrage.<br />

combinaison gagnante cuisson des fruits sous vide jusqu'à tendreté<br />

coupe cuisson voir<br />

Ingrédients Préparation<br />

(cm) (in) (°C) (°F) (min) page<br />

abricots pelés, dénoyautés moitiés 88 19 0 15<br />

pommes pelées, épépinées moitiés 88 19 0 40 4 • 2 7 6<br />

bananes avec la peau entières 88 19 0 12 4 •1 6 6<br />

melons pelés, épépinés, en cubes 2,5 1 53 12 7 15<br />

cerises entières 88 19 0 7<br />

canneberges entières 88 19 0 45<br />

raisins entières 83 18 1 10<br />

mangues pelées, dénoyautées, en 2,5<br />

cubes<br />

1 75 16 7 10<br />

nectarines pelées, dénoyautées moitiés 88 19 0 12<br />

pêches pelées, dénoyautées moitiés 88 19 0 16<br />

poires pelées, épépinées entières 88 19 0 60<br />

kakis hachiya équeutés quartiers 88 19 0 20<br />

ananas pelés, cœur ôté, en cubes 2,5 1 75 16 7 60<br />

prunes<br />

voir page 3•288<br />

dénoyautées moitiés 75 16 7 20<br />

minibetteraves sous vide Poids net 375 g<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

minibetteraves coupées, 250 g 100 % 1 Sceller sous vide.<br />

non pelées<br />

Huile d’olive vierge extra 75 g 30 %<br />

eau 50 g 20 %<br />

sel 3,5 g 1,4 %<br />

vinaigrette soja claire et<br />

fruits de la passion<br />

Huile de sésame grillé<br />

voir page 5•183<br />

50 g<br />

10 g<br />

20 %<br />

4 %<br />

2 Cuire sous vide 1 h dans un bain à 88 °C (190 °F).<br />

3 Sortir du sac, réserver les jus et enlever la peau des betteraves en frottant avec un torchon propre.<br />

4 Sceller sous vide les betteraves et les jus.<br />

5 Réfrigérer au moins 2 h avant de servir.<br />

6 Bien mélanger les betteraves avec la vinaigrette et l’huile.<br />

voir p. 23<br />

7 7 Rectifier l’assaisonnement en sel.<br />

oignons Perlés glacés sous vide Poids net 50 g<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

oignons perlés 50 g 100 % 1 Blanchir 1 min.<br />

2 Refroidir dans un bain d’eau glacée.<br />

3 Éplucher et réserver.<br />

eau 20 g 40 % 4 Mélanger.<br />

Huile d’olive vierge extra 5 g 10 %<br />

Poivre noir selon le goût<br />

sel selon le goût<br />

5 Sceller sous vide avec les oignons.<br />

6 Cuire 2 h 30 sous vide dans un bain à 90 °C (194 °F).<br />

Huile neutre selon les besoins 7 Égoutter, assaisonner et réfrigérer jusqu’à utilisation.<br />

Poivre noir selon le goût<br />

sel selon le goût<br />

voir page 5•221 voir page 5•32<br />

combinaison gagnante cuisson des légumes sous vide jusqu’à tendreté<br />

coupe cuisson<br />

Ingrédient Peau<br />

(cm) (in) (°C) (°F) (min) voir page<br />

asperges, vertes ou blanches avec 15 6 85 18 5 15 5 • 1 4 7 ,<br />

2 • 3 4 1<br />

pousses de bambou, fraîches avec 2,5 1 80 1 7 6 6 h 5 • 2 4 7<br />

minibetteraves sans entières 85 18 5 1 h<br />

grosses betteraves facultatif 5 2 82 18 0 1 h<br />

grosses carottes avec 15 6 85 18 5 45 5 • 1 6 4<br />

carottes primeurs sans entières 85 18 5 40 5 • 3 2<br />

racines de céleri avec 5 2 85 18 5 1 h 30<br />

côtes de bette 15 6 88 19 0 25<br />

épis de maïs 7 , 5 3 60 14 0 15<br />

radis daikon avec 5 2 85 18 5 25<br />

endives entières 88 19 0 50<br />

bulbes de fenouil en deux 85 18 5 30<br />

cœurs de palmier avec entiers 85 18 5 1 h 30<br />

chou-rave facultatif 5 2 88 19 0 1 h 15<br />

poireaux sans racines en deux 85 18 5 50<br />

champignons<br />

(shiitake, crimini, pleurotes, shimeji, enoki, russules, cèpes)<br />

sans entiers 90 19 4 10<br />

oignons cipollini avec entiers 90 19 4 2 h 5 • 1 9<br />

oignons perlés avec entiers 85 18 5 50 5 • 2 3 0<br />

oignons doux avec en deux 88 19 0 45<br />

rutabagas avec 5 2 85 18 5 1 h 5•5 3<br />

salsifis avec 5 2 88 19 0 15 5 • 2 0 5<br />

échalotes avec entières 85 18 5 1 h 25<br />

topinambours (artichauts de Jérusalem) facultatif 5 2 85 18 5 1 h<br />

courgettes jaunes (courgettes d’été) sans 5 2 65 14 9 40<br />

courges, variétés d’automne fermes (hokkaido, kabocha, kuri ) avec 5 2 90 19 4 15<br />

courges, variétés d’automne tendres (poivrées, butternut, delicata) avec 5 2 85 18 5 25<br />

navets avec 5 2 85 18 5 35 5 • 3 3<br />

navets sous vide Poids net 200 g<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

navets 200 g 100 % 1 Couper les navets en tranches de 3 mm ( 1 ⁄8 in) d’épaisseur.<br />

2 Découper des disques dans chaque tranche avec<br />

un emporte-pièce de 2,5 cm (1 in).<br />

beurre doux 25 g 12,5 % 3 Sceller sous vide les disques en une seule couche régulière avec le beurre, l’eau et le sel.<br />

eau 25 g 12,5 %<br />

sel 2 g 1 %<br />

voir page 5•33<br />

4 Cuire sous vide 20 min dans un bain à 85 °C (185 °F).<br />

5 Saler selon le goût.<br />

carottes blancHes glacées Poids net 300 g<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

Petites carottes blanches 300 g 100 % 1 Sceller sous vide.<br />

pelées<br />

eau 50 g 17 %<br />

beurre doux 45 g 15 %<br />

Fructose 6 g 2 %<br />

sel 3 g 1 %<br />

2 Cuire sous vide 45 min dans un bain à 85 °C (185 °F).<br />

3 Verser les jus de cuisson dans une casserole, en laissant les carottes dans le sac.<br />

4 Réduire environ 8 min les jus de cuisson en sirop.<br />

5 Mélanger les carottes dans le sirop et saler selon le goût.<br />

138 vo lu m e 6 · m a n u e l d u c h e f l e s v ég é tau x 139<br />

voir page 3•289<br />

• Recettes modèles<br />

• Recettes paramétriques<br />

• Sélection de recettes à l’assiette<br />

• Tableaux de référence<br />

• manuel pratique, avec reliure à<br />

spirale<br />

• plus de 1 500 recettes extraites<br />

des volumes 2 à 5<br />

• imprimé sur un papier<br />

synthétique, résistant à l’eau et<br />

aux déchirures<br />

notre point de vue, beaucoup plus intéressantes. « Paramétrique »<br />

signifi e qu’elles ont des paramètres défi nis par un ingrédient ou<br />

une technique majeure. La recette paramétrique fait écho à la<br />

recette de base dont de nombreux livres de cuisine se sont servi<br />

comme point de départ. La dernière catégorie concerne les recettes<br />

à l’assiette. Elles permettent de créer des assiettes dignes d’un<br />

restaurant ; nous indiquons les ingrédients principaux, les multiples<br />

garnitures et les détails concernant la présentation fi nale.<br />

Œufs entiers cuits<br />

combinaison gagnante cuire des œufs entiers<br />

cuisson<br />

voir<br />

Recette<br />

(°c) (°c) (°f) (min)<br />

matériel<br />

page<br />

œuf pasteurisé 55 131 2 h bain d’eau 1•1 9 0<br />

œuf onsen (œuf japonais cuit lentement) 62-68 144-154 35 bain d’eau 4 • 7 6<br />

œuf à la coque parfait 100 212 3 bain d’eau<br />

64 147 35<br />

et chalumeau<br />

œuf dur parfait 79 1 74 35 bain d’eau 4 • 7 6<br />

œuf de printemps rapide<br />

recette adaptée d’Aki Kamozawa et de H. Alexander Talbot<br />

75 167 13 bain d’eau<br />

œuf de caille de printemps rapide<br />

recette adaptée de Ferran Adrià<br />

70 158 7 bain d’eau<br />

œuf blossom d’Arzak 85 85 185 12 bain d’eau 4•80<br />

voir page 4•78<br />

Cœur liquide d’œuf de Cane Poids net 340 g<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

Œufs de cane 320 g<br />

100 % 1 Immerger 4 min les œufs entiers dans de l’eau<br />

(4 œufs)<br />

bouillante.<br />

2 Refroidir 20 min dans un bain d’eau glacée.<br />

le blanc d’œuf a une température<br />

3 Cuire 30 min au bain-marie à 62 °C (143 °F).<br />

de coagulation supérieure à celle<br />

du jaune. Il faut donc utiliser<br />

4 Refroidir à nouveau dans de l’eau glacée.<br />

d’abord de l’eau bouillante afin de<br />

5 Briser en douceur les coquilles sans les enlever.<br />

fixer suffisamment le blanc pour<br />

6 Réserver.<br />

pouvoir l’éplucher par la suite. dans<br />

un second temps, il faut un bain-<br />

Jus de betterave 800 g 250% 250 % 7 Mélanger, réduire à 750 g, refroidir.<br />

marie à basse température pour<br />

Porto rouge 350 g 109 %<br />

8 Immerger les œufs en réduction et faire tremper 12 h<br />

cuire le centre. si vous remplacez<br />

au réfrigérateur.<br />

les œufs de canard par des œufs de<br />

9 Les sécher et les écaler délicatement.<br />

poule, généralement plus petits, il<br />

sera sans doute nécessaire de<br />

A Replonger les œufs 25 min dans un bain à 62 °C<br />

réduire le temps d’ébullition entre<br />

(143 °F)..<br />

3 min et 3 min 30.<br />

sel de mer en paillettes<br />

selon le goût<br />

B A ssaisonner.<br />

glace de vin rouge<br />

65 g 20%<br />

C Napper de glace.<br />

construite, chaude<br />

voir p. 24<br />

voir page 5•220<br />

Œuf Blossom insPiré Par Juan mariarZaK mari arZaK Pour 4 œufs<br />

ajouter a 2 min au temps de cuisson<br />

pour les œufs de cane.<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

Œufs entiers 4 gros 1 Couvrir de film alimentaire l’intérieur d’un bol.<br />

graisse de canard 50 g 100 %<br />

graisse de canard 50 g 100 %<br />

Huile d’olive vierge 25 g 50% 50 %<br />

2 Mélanger la graisse et les huiles, et en étaler<br />

une partie au centre du film plastique.<br />

cette recette préconise une seule<br />

cette recette préconise une seule<br />

étape de cuisson dans un bain-<br />

extra<br />

3 Casser 1 œuf au centre du bol.<br />

marie à 85 °c (185 °f) pendant<br />

marie à 85 °c (185 °f) pendant<br />

Huile de truffe 10 g 20 %<br />

Huile de truffe 10 g 20 %<br />

12 min, mais on peut également<br />

4 Ajouter le sel et le reste de matières grasses.<br />

sel selon le goût<br />

sel selon le goût<br />

cuire les œufs en deux étapes (de la<br />

5 Rassembler avec précaution les coins du film.<br />

6 Les entortiller pour que la préparation se retrouve en<br />

6 Les entortiller pour que la préparation se retrouve en<br />

même façon que l’œuf à la coque<br />

décrit page 4•79) : les faire bouillir<br />

décrit page 4•79) : les faire bouillir<br />

boule et les nouer ensemble.<br />

1-3 min, et continuer à les cuire au<br />

7 Répéter à l’identique avec les autres œufs.<br />

bain-marie à 40-64 °c (104-147 °f).<br />

voir page 4•80<br />

8 Cuire les œufs 12 min au bain-marie à 85 °C (185 °F).<br />

9 Couper le film alimentaire et servir.<br />

Œufs à la diaBle<br />

Pour 4 parts<br />

ingrédients Quantité ProP. déroulé<br />

Œufs entiers,<br />

200 g<br />

100 % 1 Cuire 35 min dans un bain à 72 °C (162 °F).<br />

À 72 °c (162 °f), le jaune se tient<br />

avec leur coquille<br />

(4 gros)<br />

2 Plonger dans de l’eau glacée.<br />

suffisamment et reste sphérique sans<br />

3 Écaler les œufs, et séparer les jaunes des blancs.<br />

être écrasé par son propre poids,<br />

4 Mettre les jaunes de côté.<br />

comme il l’est à des températures<br />

plus basses (voir p. 4•76). ces boules<br />

5 Garder les blancs pour la mayonnaise.<br />

de jaune ont une consistance<br />

formidable. elles peuvent être<br />

Blancs d’œuf d’œuf réservés, 145 g 72,5% 6 Mélanger.<br />

145 g 72,5 % 6 Mélanger.<br />

utilisées comme des quenelles dans<br />

voir plus haut<br />

une soupe ou tout autre plat.<br />

Vinaigre de champagne 25 g 12,5 %<br />

Vinaigre de champagne 25 g 12,5 %<br />

moutarde de dijon 10 g 5 %<br />

moutarde de dijon 10 g 5 %<br />

Huile d’olive vierge extra 100 g 50% 7 Verser lentement dans la préparation de blancs<br />

Huile d’olive vierge extra 100 g 50 % 7 Verser lentement dans la préparation de blancs<br />

Huile de noix 20 g 10 %<br />

Huile de noix 20 g 10 %<br />

estragon coupé fin 4 g 2 %<br />

d’œuf en mélangeant.<br />

8 Émulsifier complètement pour faire la mayonnaise.<br />

9 Ajouter.<br />

estragon coupé fin 4 g 2 % 9 Ajouter.<br />

Poivre noir grossièrement selon le goût A Assaisonner la mayonnaise.<br />

Poivre noir grossièrement selon le goût A Assaisonner la mayonnaise.<br />

broyé<br />

B Étaler sur chaque assiette, puis garnir chacune<br />

Piment de cayenne selon le goût<br />

Piment de cayenne selon le goût<br />

sel selon le goût<br />

d’un jaune.<br />

sel selon le goût<br />

Bottarga di muggine<br />

20 g 10 % C Râper finement au-dessus de chaque assiette.<br />

Bottarga di muggine<br />

20 g 10 % C Râper finement au-dessus de chaque assiette.<br />

(du commerce)<br />

voir 4•81<br />

crèmes d’entremets<br />

la température pour obtenir une crème d’entremets parfaite dépend de trois<br />

ci-dessous, vous pourrez obtenir le résultat que vous désirez. notez que les<br />

choses choses: : l’utilisation de jaunes ou d’œufs entiers, la proportion d’œufs par termes utilisés dans ce tableau tels que « lait lait», », « quiche quiche» » et autres font<br />

rapport au liquide et la température finale à cœur. en utilisant le tableau<br />

référence à la texture finale obtenue, et non à des ingrédients ou à des plats.<br />

textures t des crèmes d’entremets<br />

Œuf entier Jaune d’œuf<br />

cuis. (°c) 70 75 80 83 88 70 75 80 83 88<br />

(°f) (°f) 158 167 176 181 190 158 167 176 181 190<br />

Œuf<br />

(prop.)*<br />

10 10% %<br />

lait<br />

mi-laitmi-crème<br />

crème<br />

liquide<br />

crème<br />

crème angl.<br />

fleurette<br />

liquide<br />

lait<br />

crème<br />

liquide<br />

crème<br />

crème angl.<br />

crème<br />

fleurette<br />

liquide<br />

anglaise<br />

30 30% %<br />

lait<br />

crème angl.<br />

crème<br />

liquide<br />

anglaise<br />

crème<br />

œufs au lait brûlée<br />

lait<br />

crème angl.<br />

crème<br />

crème angl.<br />

œufs au lait<br />

liquide<br />

anglaise<br />

épaisse<br />

50 50% %<br />

lait<br />

crème<br />

anglaise<br />

crème<br />

œufs brouil.<br />

œufs au lait brûlée<br />

moelleux<br />

lait<br />

crème angl.<br />

pudding œufs au lait épaisse<br />

flan<br />

70 70% %<br />

lait<br />

crème angl.<br />

œufs brouil.<br />

œufs au lait frittata<br />

épaisse<br />

moelleux<br />

crème<br />

liquide<br />

crème<br />

œufs au lait brûlée<br />

flan quiche<br />

90 90% % mi-laitmi-crème<br />

crème<br />

brûlée<br />

quiche frittata<br />

omelette<br />

baveuse<br />

crème<br />

œufs au lait fleurette flan œufs brouil.<br />

quiche<br />

moelleux<br />

110 110% % crème<br />

œufs au lait frittata<br />

liquide<br />

omelette<br />

omelette<br />

baveuse<br />

crème angl.<br />

liquide<br />

flan œufs brouil.<br />

quiche<br />

frittata<br />

moelleux<br />

130 130% % crème<br />

fleurette<br />

flan<br />

omelette<br />

omelette<br />

baveuse<br />

omelette<br />

ferme<br />

crème<br />

anglaise<br />

œufs brouil.<br />

quiche<br />

frittata<br />

moelleux<br />

omelette<br />

baveuse<br />

150 % crème angl.<br />

omelette<br />

œufs<br />

crème angl.<br />

œufs brouil.<br />

omelette<br />

omelette<br />

quiche omelette<br />

frittata<br />

liquide<br />

ferme<br />

brouillés<br />

épaisse<br />

moelleux<br />

baveuse<br />

ferme<br />

200% crème œufs brouil.<br />

omelette<br />

œufs<br />

texture<br />

œufs brouil.<br />

omelette<br />

omelette<br />

œufs<br />

frittata<br />

anglaise moelleux<br />

ferme<br />

brouillés<br />

élastique<br />

moelleux<br />

baveuse<br />

ferme<br />

brouillés<br />

250% crème angl.<br />

œufs<br />

texture<br />

text.<br />

omelette<br />

omelette<br />

œufs<br />

texture<br />

frittata<br />

frittata<br />

épaisse<br />

brouillés<br />

élastique<br />

caoutch.<br />

baveuse<br />

ferme<br />

brouillés<br />

élastique<br />

voir page 5•32 (* ( établir le poids du liquide à 100%) 100 %)<br />

· · l e s g el ée s 233<br />

232 vo lu m e 6 m a n u e l d u c h e f l e s g el ée s 233


LA BONNE VIEILLE CHIMIE<br />

Bien que nous n’y pensions que rarement, la plupart des aliments considérés comme naturels et sûrs<br />

sont en réalité produits par transformation chimique sous le regard attentif de spécialistes scientifiques.<br />

Bicarbonate de soude<br />

Fabriqué à partir de carbonate de calcium,<br />

de sel, d’ammoniaque, d’eau et de dioxyde<br />

de carbone<br />

Procédé : purifi cation chimique de sources<br />

organiques et inorganiques<br />

Alcools forts<br />

Fabriqués à partir de fruits, de sucres,<br />

de céréales et d’autres produits végétaux<br />

Procédé : fermentation puis distillation<br />

Sucre<br />

Fabriqué à partir de jus de canne ou de betterave<br />

Procédé : purifi cation chimique de sources<br />

organiques naturelles<br />

Café décaféiné<br />

Fabriqué à partir de grains de café<br />

et de dioxyde de carbone<br />

Procédé : extraction supercritique<br />

(voir p. 4•363)<br />

Sirop d’érable<br />

Fabriqué à partir de la sève de l’arbre<br />

Procédé : purifi cation chimique de sources<br />

organiques naturelles<br />

Vinaigre<br />

Fabriqué à partir de sucres, de levures<br />

et de bactéries. Procédé : fermentation<br />

microbienne et parfois distillation<br />

Gélatine<br />

Fabriquée à partir de couenne de porc<br />

ou de peau de poisson<br />

Procédé : purifi cation chimique de sources<br />

organiques naturelles<br />

Sel<br />

Fabriqué à partir d’eau de mer et de sels<br />

minéraux<br />

Procédé : purifi cation chimique de sources<br />

inorganiques<br />

Vin<br />

Fabriqué à partir de raisin, de sucres<br />

et de levures<br />

Procédé : fermentation microbienne<br />

LES NATURELS ULTRAMODERNES<br />

Les méthodes utilisées pour fabriquer les ingrédients utilisés en cuisine moderniste sont identiques à celles utilisées<br />

pour produire les ingrédients traditionnels mentionnés ci-contre. À l’exception de la gomme xanthane, qui est obtenue<br />

par fermentation, tous les composés ci-dessous sont obtenus par purification chimique.<br />

Activa (transglutaminase)<br />

Fabriquée à partir du lait<br />

Usages : liant, affermissant, exhausteur<br />

d’onctuosité<br />

Gomme guar<br />

Fabriquée à partir de graines de guar<br />

Usages : épaississant, homogénéisant, liant<br />

Amidon modifi é<br />

Fabriqué à partir d’amidon de tapioca issu<br />

du manioc et d’autres sources naturelles<br />

Usages : épaississant, stabilisant, émulsifi ant<br />

Alginate<br />

Fabriqué à partir d’algues marines<br />

Usages : épaississant, agent de sphérifi cation<br />

Gomme arabique<br />

Fabriquée à partir de sève d’arbre<br />

Usage : liant<br />

Pectine<br />

Fabriquée à partir d’écorces d’orange<br />

Usages : épaississant, gélifi ant, stabilisant<br />

Carraghénane<br />

Fabriquée à partir d’algues marines<br />

Usages : épaississant, clarifi ant, liant,<br />

humectant<br />

Gomme de caroube<br />

Fabriquée à partir de graines de caroube<br />

Usages : épaississant, gélifi ant<br />

Gomme xanthane<br />

Fabriquée à partir de sucre et de bactéries<br />

Usage : stabilisant<br />

2 5 6 VO LU M E 1 · H I S TO I R E & F O N DA M E N TAU X A L I M EN T S E T S A N T É 2 57<br />

LA PANOPLIE DU CHEF<br />

POUR UNE HYGIÈNE ASSURÉE<br />

Les cuisiniers ont raison de craindre pour la propreté de leurs ustensiles<br />

et accessoires, et de faire la chasse aux contaminants dangereux. Nous<br />

sommes cependant couverts de la tête au pied d’une autre source<br />

de problèmes : les fragments de peau et les poils qui chutent sans cesse<br />

de notre tête, de nos bras, de notre visage et d’autres parties du corps.<br />

Les études menées par la Campden & Chorleywood Food Research<br />

Association au Royaume-Uni indiquent que les individus perdent chaque<br />

jour une quantité stupéfiante de squames, même si cela se produit de<br />

manière invisible. Les professionnels doivent se vêtir en conséquence.<br />

Les résilles ne peuvent contenir les squames. Elles<br />

retiennent seulement les cheveux les plus épais<br />

et vous évitent le courroux des clients.<br />

Prenez soin de retirer bagues, bracelets et montres :<br />

ils sont susceptibles de piéger des germes et de<br />

rendre le nettoyage de vos mains plus difficile.<br />

Les vestes de chef sont l’élégance<br />

suprême en cuisine, mais elles ne<br />

répondent absolument pas aux<br />

exigences d’une bonne hygiène.<br />

À chaque fois que vous vous<br />

déplacez ou que vous remuez<br />

les bras, les manches amples de<br />

la veste peuvent laisser glisser<br />

des squames et des poils qui vont<br />

se déposer sur tous les endroits<br />

que vous fréquentez.<br />

Les torchons font partie des<br />

ennemis jurés de la cuisine.<br />

Souvent, un torchon unique sert<br />

à essuyer les mains, les planches à<br />

découper, les ustensiles et autres<br />

accessoires, ce qui augmente<br />

considérablement les risques<br />

de contamination croisée.<br />

2 02 VO LU M ME E 1 1 · · H HI ISS TO TORY I R E A N& D F OF UNNDA DAMME NE NTAU TA LXS VOL. 1: « HISTOIRE & FONDAMENTAUX »<br />

À NE PAS FAIRE À FAIRE<br />

Des chaussures à lacets auront<br />

tendance à piéger les débris, les<br />

poils et autres fragments de peau.<br />

De plus, elles offrent peu de<br />

protection face aux projections<br />

d’huile chaude ou d’azote liquide.<br />

Une blouse à manches longues est impérative si<br />

vous désirez garder votre veste de chef ; ainsi, vos<br />

bras resteront couverts jusqu’aux poignets. Lorsque<br />

vous manipulez des aliments sensibles, remontez<br />

vos gants sur les manches.<br />

Enfilez des sabots ou<br />

d’autres chaussures<br />

ayant une empeigne<br />

constituée d’un matériau<br />

lisse et solide.<br />

L’essuie-tout a un coût, mais il est<br />

largement plus hygiénique.<br />

Les professionnels désirant<br />

réduire le risque de<br />

contamination par les poils et<br />

autres squames devront renoncer<br />

à leur résille et porter une coiffe<br />

de chirurgien ou le couvre-chef<br />

en papier préféré des chefs<br />

japonais.<br />

Une longue blouse pourvue de<br />

manches élastiques recouverte<br />

par des gants, à la manière des<br />

chirurgiens, constitue l’uniforme<br />

de choix des industries<br />

agroalimentaires soumises aux<br />

règles d’hygiène les plus strictes.<br />

Cela peut paraître exagéré, mais,<br />

concernant des aliments<br />

propices aux contaminations,<br />

comme les sushis ou la crème<br />

glacée, c’est le minimum.<br />

S ÉC U R I T É A L I M E N TA I R E 2 0 3<br />

4<br />

3<br />

À 10 °C (50 °F), le<br />

cœur des légumes<br />

les plus épais<br />

commence<br />

seulement à chauffer.<br />

Remuer régulièrement la<br />

casserole permet de<br />

mélanger les légumes,<br />

assurant ainsi une cuisson<br />

homogène et un glaçage par<br />

les jus riches en beurre.<br />

6 0 VO LU M E 2 · T EC H N I Q U E S & ÉQ U I PE M E N T L A C U I S I N E T R A D I T I O N N E L L E 6 1<br />

MONTEZ LA PRESSION,<br />

CHAUFFEZ À TOUTE VAPEUR<br />

Les autoclaves sont indispensables pour mettre<br />

en conserve en toute sécurité les aliments<br />

ayant un pH supérieur à 4,6. Sous pression,<br />

l’eau devient suffi samment chaude pour<br />

détruire les spores toxiques qui peuvent se<br />

développer sur des aliments faiblement acides<br />

et non réfrigérés, même lorsque le pot est<br />

hermétiquement scellé.<br />

L’inconvénient de l’autoclave est qu’il est<br />

impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur<br />

une fois que le couvercle est mis. Une bonne<br />

jauge de pression est donc essentielle car elle<br />

vous indiquera (après un peu de calcul mental)<br />

la pression régnante — et donc la température<br />

— de la vapeur chaude qui opère la cuisson.<br />

Mais, si vous ne prêtez pas attention à ce qui se<br />

passe, la jauge pourrait bien vous mentir.<br />

L’aluminium sans revêtement, utilisé dans la<br />

fabrication de la plupart des autoclaves, est<br />

peu coûteux mais convient uniquement<br />

pour cuire des aliments placés dans des<br />

récipients.<br />

Ne submergez pas les pots. Mettez<br />

juste suffi samment d’eau pour<br />

éviter d’en manquer lorsque<br />

l’autoclave chauffe, évacue l’air et<br />

stérilise.<br />

Un support perforé permet de maintenir les pots au fond de<br />

l’autoclave de sorte que l’eau puisse circuler librement. Il sépare<br />

le verre du métal chaud qui, en cas de surchauffe, pourrait fêler<br />

les pots.<br />

La jauge de pression est essentielle<br />

pour mettre en conserve en toute<br />

sécurité, mais il faut interpréter ce<br />

qu’elle vous dit. Ainsi, vous devez<br />

savoir que l’indication donnée par la<br />

jauge ne tient pas compte de la<br />

pression atmosphérique externe<br />

(voir p. 86).<br />

C’est la vapeur qui chauffe les<br />

pots en se condensant dessus.<br />

Les aliments se dilatent beaucoup plus dans un<br />

autoclave qu’ils ne le font durant la mise en conserve à<br />

l’eau bouillante. Ainsi, ces tomates se sont dilatées au<br />

point de remplir tout le pot. Pour empêcher les aliments<br />

de déborder et de détruire le sceau, il importe de<br />

toujours laisser 2,5 cm (1 in) de libre au-dessus lorsque<br />

vous remplissez les pots.<br />

Le poids calibré : un élément essentiel.<br />

Enlever le poids permettra à l’air de<br />

s’évacuer alors que s’élève le niveau de<br />

vapeur.<br />

L’air emprisonné<br />

dans l’autoclave va se mélanger à la<br />

vapeur, la température sera alors plus basse que celle<br />

indiquée sur la jauge. Mais il est impossible de savoir dans<br />

quelles proportions. Donnez-vous donc toujours au moins<br />

10 minutes pour évacuer l’air de l’appareil avant de le<br />

sceller.<br />

Laissez de l’espace autour des pots.<br />

Dans un autoclave surchargé, la vapeur<br />

se condense plus vite qu’elle n’est<br />

produite et les aliments ne chauffent<br />

donc pas de manière homogène.<br />

Le centre de chaque pot doit atteindre sa température de<br />

stérilisation optimale avant que vous ne déclenchiez le<br />

compte à rebours. Parce qu’il est généralement impossible<br />

de savoir combien de temps cela prend, référez-vous aux<br />

recommandations du fabricant.<br />

Autrefois, les tomates étaient suffi samment acides pour une<br />

mise en conserve dans l’eau bouillante. Mais l'acidité a été<br />

retirée des hybrides modernes, qui ont souvent un pH<br />

proche ou supérieur à 4,6. Pour ne pas prendre de risques,<br />

mettez-les en conserve avec un autoclave.<br />

9 0 VO LU M E 2 · T EC H N I Q U E S & ÉQ U I PE M E N T L A C U I S I N E T R A D I T I O N N EL L E 9 1<br />

VOL. 2: « TECHNIQUES & ÉQUIPEMENT »<br />

CUIRE LES LÉGUMES DANS LEUR JUS<br />

Il existe deux façons de cuire à l’étouffée. La première, qui convient bien<br />

aux aliments de grande taille, allie le sauté à l’ébullition et à la vapeur – une<br />

méthode très voisine du chao en wok abordée p. 56. Ici, nous décrivons<br />

la seconde approche, le glaçage, qui dispense totalement de faire sauter<br />

les aliments. Le glaçage allie la rapidité de cuisson de l’aliment bouilli, la<br />

préservation des parfums de la cuisson vapeur, et la richesse du beurre<br />

ou de l’huile.<br />

La vapeur en condensation élève<br />

rapidement la température de surface des<br />

légumes à plus de 92 °C (198 °F), une<br />

température suffi sante pour adoucir les<br />

tissus de la plante et laisser les jus<br />

s’échapper. La circulation des jus dans les<br />

tissus accélère la cuisson, c’est pourquoi<br />

les légumes peuvent si rapidement passer<br />

de l’état de « presque cuits » à celui de<br />

« trop cuits ».<br />

Les jus végétaux<br />

naturellement sucrés<br />

s’accumulent dans la<br />

casserole couverte. En<br />

mijotant à 95-100 °C (203-<br />

212 °F), ils cuisent les<br />

légumes à l’étouffée.<br />

Le beurre est complètement<br />

liquéfi é à 36 °C (97 °F),<br />

c’est-à-dire juste au-dessous<br />

de la température corporelle.<br />

C’est ce qui lui donne sa<br />

saveur fondante en bouche.<br />

À 28 °C (82 °F), le<br />

beurre commence<br />

tout juste à fondre.<br />

Les jus des légumes s’allient<br />

au beurre fondu pour former<br />

une sauce simple. Ajoutez<br />

une faible quantité de fécule<br />

au beurre avant la cuisson<br />

afi n d’obtenir une sauce<br />

plus épaisse.<br />

7<br />

7


EN PROVENANCE DE L’OCÉAN<br />

Les poissons ont un corps caréné adapté au fait que la plupart<br />

d’entre eux nagent lentement, ne faisant preuve d’extrême vitesse<br />

et d’agilité que de manière brève et exceptionnelle. La<br />

structure minimaliste de leurs muscles en deux tons témoigne<br />

de ce mode de vie : quelques fi bres d’endurance rouge foncé<br />

fournissent les contractions rythmiques constantes qui propulsent<br />

le poisson en avant la majorité du temps. Et lorsqu’il se<br />

trouve confronté à un danger imminent, il peut fuir comme une<br />

fl èche, grâce à l’énorme quantité de fi bres musculaires blanches<br />

puissantes, mais rapidement fatigables, qu’il possède. Conséquence<br />

pour le cuisinier : la texture et la saveur de la chair varient<br />

selon la proportion relative des fi bres musculaires blanches<br />

et rouges, laquelle dépend de l’endroit du corps du poisson où a<br />

été prélevé le morceau.<br />

Le septum vertical<br />

est la couche de tissu<br />

conjonctif qui divise le<br />

poisson en deux parties,<br />

la gauche et la droite.<br />

2 2 Vo lu m e 3 · A n i m Au x & V ég é tAu x Pl A n t F o o D S 2 3<br />

2 70 VO LU M E 4 • I N G R ÉD I EN T S & PR ÉPA R AT I O N S L E S M O U S S E S 2 7 1<br />

2 6 0 VO LU M E 3 · A N I M AU X & V ÉG É TAU X<br />

VOL. 3: « ANIMAUX & VÉGÉTAUX »<br />

Les fi bres musculaires blanches<br />

anaérobies sont spécialisées dans les<br />

mouvements soudains et rapides.<br />

Les fi bres rouges aérobies<br />

concentrées le long de la<br />

ligne médiane sont<br />

conçues pour l’endurance.<br />

L’arc neural est le canal qui abrite les nerfs spinaux.<br />

L’iké jimé, méthode japonaise pour tuer le poisson, consiste à y<br />

enfoncer une aiguille ; pour savoir pourquoi, voir p. 37.<br />

L’arc hémal abrite le vaisseau sanguin central du poisson. Il faut<br />

l’ouvrir au couteau, le vider et le nettoyer pour éviter que la chair<br />

ne prenne un désagréable goût de sang pas frais.<br />

L’abdomen est riche en<br />

graisse mais pauvre en<br />

myoglobine. C’est de cette<br />

partie que provient la<br />

chair de thon de première<br />

catégorie Otoro.<br />

Les fi bres musculaires d’endurance forment la chair<br />

rouge foncé, riche en myoglobine juste sous la peau,<br />

au niveau de la ligne latérale. On croit souvent,<br />

mais à tort, que cette région contient du sang, alors<br />

que celui se rencontre surtout dans l’arc hémal.<br />

La chair sombre est peu marquée sur ce poisson,<br />

mais elle peut être plus visible (voir p. 54 et 61).<br />

les arêtes sont les « os fl ottants » du<br />

poisson : elles ne sont pas attachées au<br />

squelette principal et ne participent pas<br />

au maintien de la structure du corps. on<br />

les trouve à l’intérieur des couches de<br />

tissu conjonctif qui séparent les muscles<br />

; leur rôle est vraisemblablement de<br />

renforcer ces gaines et donc d’amplifi er la<br />

force de contraction de la fi bre musculaire.<br />

La ligne latérale divise les<br />

poissons ronds en parties<br />

supérieure et inférieure.<br />

Chaque myotome<br />

ou muscle de<br />

poisson deviendra<br />

une lamelle de chair<br />

à la cuisson.<br />

LES VÉGÉTAUX<br />

Pauvres plantes sans défense ! Ancrées dans le sol et<br />

dépourvues de peaux ou d’os pour se défendre, elles<br />

semblent impuissantes face à ceux qui voudraient<br />

déjeuner de leurs tendres pousses. Du fait de leur<br />

vulnérabilité, les plantes ont mis au point des<br />

obstacles physiques et chimiques élaborés pour nous<br />

dissuader, ainsi que les autres animaux, de nous<br />

servir. Le goût amer de nombreuses plantes signale<br />

la présence possible de composés toxiques.<br />

Quelques-unes même des plantes de nos marchés,<br />

comme les pommes de terre et les panais, peuvent<br />

accumuler les toxines si leur peau est manipulée<br />

sans précaution. D’autres présentent des épines<br />

aiguës. On dit qu’il fallut de la bravoure pour ouvrir<br />

la première huître, mais qui donc a le premier essayé<br />

de s’attaquer à un artichaut ? Ou à une racine de<br />

manioc imbibée de cyanure ? Les cellules même de<br />

la plupart des plantes, renforcées par des bres<br />

rigides et indigestes ou par des toxines protectrices,<br />

ne se rendent pas sans combattre.<br />

Les fruits sont l’exception. S’ils sont sucrés et<br />

prêts à être mangés, il y a une raison : ils ont évolué<br />

a n que les animaux les mangent et dispersent leurs<br />

graines non digérées. En revanche, nous modi ons<br />

les aliments classés comme légumes, amidons ou<br />

graines avant de les servir. Quelquefois nous faisons<br />

appel à la chimie en salant ou en saumurant les<br />

plantes a n de les conserver plus longtemps ou pour<br />

les rendre plus agréables au goût, ou encore plus<br />

nutritifs qu’à l’état brut. D’autres fois, il nous faut<br />

les traiter par la cuisson ou par une autre méthode<br />

pour éviter qu’elles ne nous empoisonnent.<br />

Les êtres humains consomment un éventail considérable<br />

d’aliments végétaux : tubercules et racines, feuilles et<br />

pousses, légumes et semences, herbes et épices, et même<br />

champignons et, de temps à autre, moisissures — bien que<br />

ni les uns, ni les autres ne soient à proprement parler des<br />

plantes —, mais seul le fruit d’une plante a évolué pour<br />

devenir comestible. Presque toutes les autres parties d’une<br />

plante nécessitent l’ingéniosité d’un cuisinier pour pouvoir<br />

être consommées.<br />

Le myocomme est la couche de<br />

tissu conjonctif qui sépare les<br />

muscles adjacents. C’est là que la<br />

chair se scinde.<br />

Qui n’a pas sou ert toute une nuit après avoir avalé<br />

des haricots secs pas assez cuits ! Pour toutes ces<br />

raisons, nous utilisons la chimie pour surmonter les<br />

défenses des plantes.<br />

Heureusement, les humains et les plantes ont<br />

disposé de beaucoup de temps pour s’habituer les<br />

uns aux autres. Au bout de dix mille ans de<br />

domestication, la plupart des plantes que nous<br />

consommons aujourd’hui ont été modi ées de<br />

manière à devenir plus tendres, plus colorées, plus<br />

grosses, de goût plus doux ou plus compatibles avec<br />

nos notions de plaisir et de commodité.<br />

Autre avantage : nous avons le choix parmi de<br />

nombreuses méthodes e caces pour préparer les<br />

plantes. Comme leur chair, contrairement aux bres<br />

musculaires délicates des animaux, tolère une<br />

gamme relativement large de températures de<br />

cuisson tout en restant agréable au goût, on peut<br />

s’amuser à combiner techniques traditionnelles et<br />

modernistes. Testez par exemple un nouveau style<br />

de « risotto » en utilisant des graines et un<br />

autocuiseur. Ou bien explorez la texture des légumes<br />

cuits sous vide ou des fruits congelés brusquement<br />

dans l’azote liquide.<br />

Peut-être vous a-t-on appris un ensemble de règles<br />

dictant la préparation des plantes comme aliments.<br />

Certes, les lois de la nature imposent certaines<br />

limites. Mais avec su samment de connaissance des<br />

propriétés physiques et chimiques d’une plante, ainsi<br />

que des modi cations physico-chimiques induites<br />

par di érents procédés de préparation, on peut<br />

obtenir presque tous les résultats que l’on désire !<br />

La peau des poissons est très<br />

différente de celle des animaux<br />

terrestres. Pour en savoir plus<br />

sur ses qualités uniques et sur les<br />

techniques de cuisson qui la<br />

rendront croustillante, voir p. 116.<br />

L E S V ÉG É TAU X 2 6 1<br />

11<br />

RECETTE PARAMÉTRIQUE<br />

LES MOUSSES LÉGÈRES<br />

Une partie de l’attraction exercée par les mousses comestibles est<br />

due à leur légèreté et à leur caractère aérien. Un nuage léger envahit<br />

la bouche avant de disparaître, parfois en laissant l’impression d’avoir<br />

éclaté en bouche. Les mousses légères forment des pics mous et<br />

de douces vagues, comme le classique sabayon chaud ou la mousse<br />

du cappuccino. Ces mousses sont particulièrement adaptées comme<br />

garnitures ou pour remplacer une sauce, ajoutant de la saveur,<br />

de la texture, mais peu de masse.<br />

Il vaut mieux commencer avec un liquide fi n lorsqu’on prépare<br />

une mousse légère. Si le liquide est dépourvu de qualités moussantes<br />

naturelles, il faut ajouter un agent moussant suffi samment discret<br />

pour ne pas modifi er la saveur. Le tableau ci-dessous off re des<br />

formules pour créer des mousses veloutées composées de fi nes<br />

petites bulles et des mousses plus épaisses, plus sèches, aux bulles<br />

plus massives.<br />

CRÉER UNE MOUSSE LÉGÈRE<br />

1<br />

Sélectionner la recette correspondant à la température et à la taille<br />

des bulles souhaitées.<br />

Mesurer soigneusement les ingrédients et incorporer les agents<br />

2 moussants dans le liquide. Fixer le poids du liquide à 100 %. Ainsi,<br />

pour faire une mousse épaisse chaude, on ajoute 0,35 g de gomme<br />

xanthane et 0,2 g de gomme de guar pour 100 g de liquide.<br />

Hydrater à la température et pendant le temps indiqués. Cela est<br />

3 inutile pour les agents moussants solubles dans le froid.<br />

Refroidir ou chauffer le liquide à la température à laquelle il sera servi.<br />

4<br />

Pour servir, aérer le mélange à l’aide d’un fouet ou d’un mixeur. On<br />

5 peut aussi verser le liquide dans un siphon de 1 litre et le pressuriser<br />

avec des cartouches de N O (le nombre de cartouches nécessaire<br />

2<br />

est donné dans le tableau).<br />

COMBINAISON GAGNANTE Les mousses légères<br />

Taille<br />

Hydratation<br />

Température des Agents<br />

Cartouches<br />

Voir<br />

de service bulles moussants (prop.*) (°C) (°F) (min) Méthode<br />

de N O 2 Exemple<br />

page<br />

froide petite gélatine à<br />

% siphon 2 mousse d’orange 272<br />

160 °Bloom<br />

sanguine<br />

gélatine à<br />

160 °Bloom<br />

, % siphon 2-3 mousse de maïs 273<br />

gomme xanthane , %<br />

poudre<br />

% à froid fouet électrique 3 mousse de revêtement<br />

d’albumine<br />

ou siphon<br />

léger<br />

grande gomme xanthane , % à froid siphon 3 écume de verveine<br />

citronnelle et de pêche<br />

273<br />

gomme xanthane , % siphon 2 mousse de cava 277<br />

agar ** , %<br />

chaude petite gomme gellane , % siphon 2 sabayon sans œufs<br />

et froide<br />

faiblement<br />

chaud, proche de la<br />

acétylée**<br />

mousse de bière<br />

agar** , % siphon 2<br />

jaune d’œuf** , % siphon 3 sabayon de bergamote 274<br />

Maltrin M100 , %<br />

grande gomme xanthane , % à froid siphon 3 milk-shake sans<br />

gomme de guar , %<br />

produits laitiers<br />

* (poids de liquide fi xé à 100 %) ; ** (faire un gel fl uide avant de remplir le siphon)<br />

COMMENT FAIRE DU LATTE ART<br />

Beaucoup de baristas professionnels proposent aujourd’hui<br />

caffè latte et cappuccinos en exécutant de spectaculaires<br />

motifs artistiques avec le lait mousseux. Un résultat<br />

apparemment diffi cile et compliqué à obtenir, mais un<br />

1<br />

Préparer un expresso et du lait mousseux (moelleux et pas trop<br />

sec), pencher légèrement la tasse et verser lentement le lait au<br />

milieu de la crème. Soulever le fond de la tasse pour l’incliner un<br />

peu vers soi tout en versant le lait régulièrement mais pas trop vite<br />

pour l’empêcher de briser la crème. Maintenir le bec du pichet<br />

près de la surface du café pour éviter tout remous indésirable.<br />

Secouer le pichet pour agrandir le motif. Dès qu’un pâle nuage<br />

2 de lait troue la surface, commencer à imprimer au pichet un<br />

mouvement d’oscillation d’avant en arrière pour créer des zigzags<br />

de mousse sur le fond d’expresso. Simultanément, ramener le<br />

pichet vers le bord de la tasse mais en veillant à ne pas le soulever<br />

à mesure que la tasse se remplit.<br />

Terminer le dessin. En ajoutant le restant de mousse, remonter<br />

3 légèrement le pichet et parachever le motif en versant un mince<br />

fi let sur la surface d’un bord à l’autre de la tasse et par le milieu.<br />

minimum de pratique suffi t pour maîtriser aussi bien cette<br />

technique que celle du dosage ou du tassement. Voici toutes<br />

les indications nécessaires pour réussir une rosetta, l’un des<br />

dessins les plus courants.<br />

Une mousse légère complète superbement<br />

une tranche de citron confi t (voir p. 3•350).<br />

3 9 4 VO LU M E 4 · I N G R ÉD I EN T S & PR ÉPA R AT I O N S L E C A F É 3 9 5<br />

VOL. 4: « INGRÉDIENTS & PRÉPARATIONS »<br />

Cœur<br />

Tulipe<br />

Rosetta<br />

Le cœur, la tulipe et la rosetta sont<br />

quelques-uns des splendides motifs<br />

de latte art que des baristas confi rmés<br />

savent réaliser et dont il faut profi ter<br />

sans tarder, avant l’apparition soudaine<br />

de grosses bulles indiquant que la<br />

mousse et sa merveilleuse texture sont<br />

en train de se dissiper.<br />

16<br />

18


OSSO-BUCO<br />

Crème de moelle au café, pignons braisés, potimarron, craquelins de gremolata<br />

Ce classique de la gastronomie lombarde existe en Italie depuis<br />

bien plus longtemps que les tomates, dont la présence est attestée<br />

en Europe par des herboristes hollandais et italiens au milieu<br />

du xvi e siècle. Appartenant à la famille des Solanacées, les tomates<br />

étaient considérées comme toxiques, et cent cinquante ans<br />

s’écouleront encore avant qu’un livre de cuisine napolitain ne<br />

les cite pour la confection d’une sauce « à l’espagnole ». Plus au nord,<br />

à Milan, les tomates étaient toujours rarement consommées un<br />

siècle plus tard, de sorte que l’osso-buco était à l’origine braisé avec<br />

cannelle, toute-épice et laurier, mais sans tomates. La recette<br />

actuelle, avec tomates, carottes, céleri et oignon, s’avère<br />

complètement diff érente. La savoureuse moelle osseuse, point fort<br />

du plat, est toujours présente. Elle se transforme ici en crème<br />

corsée au café. L’osso-buco s’accompagne traditionnellement d’un<br />

risotto safrané. Le risotto est ici à base de courge d’hiver et le riz<br />

est remplacé par des pignons, clin d’œil à Ferran Adrià, chef<br />

du restaurant elBulli, qui a déclaré à propos de ses créations :<br />

« Il ne faut pas se fi er aux apparences. »<br />

NOMBRE DE PARTS : 4 parts<br />

MATÉRIEL SPÉCIFIQUE : matériel sous vide, autocuiseur, siphon à crème fouettée, matériel de réduction sous vide<br />

MATÉRIEL FACULTATIF : centrifugeuse, four combi ou four à vapeur d’eau, lyophilisateur<br />

TEMPS NÉCESSAIRE : 73 h en tout, dont 3 h 15 de préparation et 35 min pour le réchauff age et la fi nition<br />

ORDRE DE PRÉPARATION :<br />

TEMPS DE<br />

ÉLÉMENTS PRÉPARATION CUISSON FINITION QUANTITÉ<br />

Fond blanc de veau<br />

voir p. 2•296<br />

Ail confi t<br />

voir p. 3•354<br />

Eau de tomate<br />

voir p. 2•366<br />

30 min 20 min et 2 h 30* 1,1 kg<br />

10 min 2 h* 15 g<br />

10 min 1 h* 1 kg<br />

Jarret de veau braisé 30 min 72 h 25 min 500 g<br />

(4 morceaux,<br />

125 g chacun)<br />

Crème de moelle 10 min 12 h* et 15 min 5-8 min 200 g<br />

Mousse de tomate vinaigrée 10 min 12 h* 1 min 125 g<br />

Tomates confi tes 30 min 5 h* 17 g<br />

Glaçage à la courge 45 min 1 h* 1 min 150 g<br />

Courge butternut marinée 5 min 1 h* 100 g<br />

Pignons braisés et courge d’hiver 15 min 1 h 3 0 * 3 min 500 g<br />

Craquelins de gremolata 10 min 45 min 4<br />

*(temps sans surveillance)<br />

6 0 VO VOLULUMME E 5 5 • PL R EC ATEETD T EDS I SÀ H L’A R EC S SIIPE E TST E<br />

MORUE CHARBONNIÈRE « FRÉDY GIRARDET »<br />

Distillat de condrieu, confit d’artichauts violets, salade de fleurs fraîches<br />

Frédy Girardet a mis au point l’une des plus remarquables techniques<br />

de cuisson du poisson en plaçant les fi lets côté peau dessus dans une<br />

poêle suffi samment remplie de vin pour couvrir la chair du poisson,<br />

mais non sa peau, avant de la griller — pour plus de détails sur<br />

ce procédé, voir « La méthode Girardet » p. 2•24.<br />

Grâce à un tel procédé, la peau absorbe d’abord doucement la<br />

chaleur du gril lorsque le poisson est argenté et brillant, puis plus<br />

rapidement alors que la peau noircit. Normalement, faire griller le<br />

poisson entraîne le risque que sa chair soit trop cuite, mais ce n’est<br />

pas le cas grâce à l’évaporation du vin. La peau devient croustillante,<br />

et le vin poche le poisson à température modérée — vous avez ainsi<br />

le meilleur des deux mondes !<br />

Girardet utilise un vin de qualité, tel que le fantastique<br />

condrieu de la vallée du Rhône — peut-être un vin vif de la maison<br />

Chapoutier ou un vin fruité aux senteurs estivales du domaine<br />

Georges Vernay. Quand vous servez la morue, elle possède l’arôme<br />

subtil, diffi cile à défi nir, que vous trouvez souvent dans un grand<br />

cru de Condrieu.<br />

NOMBRE DE PARTS : 4 parts<br />

MATÉRIEL SPÉCIFIQUE : matériel sous vide<br />

MATÉRIEL FACULTATIF : matériel de réduction sous vide<br />

TEMPS NÉCESSAIRE : 2 h 15 en tout, dont 1 h 30 de préparation et 25 min pour le réchauff age et la fi nition<br />

170<br />

VOL. 5: « RECETTES À L’ASSIETTE »<br />

ORDRE DE PRÉPARATION :<br />

ASSEMBLAGE :<br />

Placer les parts de poisson dans une poêle peu profonde.<br />

Verser du vin pour immerger le poisson, mais pas sa peau.<br />

Placer sous un gril chaud et cuire jusqu’à ce que le vin atteigne<br />

55 °C (131 °F), que la peau soit noire et croquante, 6-10 min.<br />

Retirer la poêle du gril et attendre que la température à cœur<br />

de la chair du poisson atteigne 52 °C (125 °F), 5 min environ.<br />

Enlever le poisson de la poêle et laisser reposer 5 min à température<br />

ambiante.<br />

L E S MTO O RC U GEH AUCX UFTES R M E S 6 1<br />

TEMPS DE<br />

ÉLÉMENTS PRÉPARATION CUISSON FINITION QUANTITÉ<br />

Beurre au condrieu 15 min 2 h* 5 min 340 g<br />

Confi t d’artichauts 10 min 1 h 3 0 * 8 min 150 g<br />

Fricassée de fèves et de litchis 10 min 3 min 150 g<br />

Purée d’abricots et de jasmin 10 min 250 g<br />

Salade de fl eurs 15 min 1 min 125 g<br />

Morue charbonnière sous vide 5 min 1 h* 20 min 4 parts de 125 g<br />

*(temps sans surveillance)<br />

Pendant que le poisson est en train de cuire :<br />

Chauffer la base de beurre au condrieu et émulsifier dans le beurre froid.<br />

Assaisonner avec du vinaigre, des huiles essentielles et du sel.<br />

Conserver au chaud dans un récipient ouvert au bain-marie<br />

maintenu à 53 °C (127 °F).<br />

Chauffer le confit d’artichauts au bain-marie à 53 °C (127 °F), 8 min.<br />

Pendant que le poisson repose :<br />

Sauter les fèves et la romaine dans le beurre jusqu’à ce qu’elles soient<br />

entièrement chauffées, 2 min environ.<br />

Ajouter les litchis et les faire chauffer uniformément, 1 min environ.<br />

Saler.<br />

Couper les artichauts crus en tranches de 1 mm ( 1 ⁄16 in) d’épaisseur<br />

à l’aide d’une mandoline.<br />

Mélanger avec les autres composants de la salade de fleurs.<br />

Assaisonner selon le goût.<br />

Disposer le poisson sur les assiettes.<br />

Garnir chaque assiette d’une cuillerée de purée d’abricots et de jasmin.<br />

Terminer avec les tranches d’artichaut et la fricassée de fèves et<br />

de litchis.<br />

Servir le beurre au condrieu et la salade à côté.<br />

Il est aussi possible de cuire sous<br />

vide 25 min environ à 53 °C (127 °F)<br />

les parts de morue charbonnière<br />

pour une température à cœur de<br />

52 °C (126 °F).<br />

L E P O I S S O N 17 1<br />

20<br />

22<br />

Pain à hamburger tendre,<br />

fait maison et grillé dans<br />

de la graisse de bœuf<br />

Glaçage composé de graisse<br />

de bœuf, purée de tomates<br />

confites, bouillon de bœuf<br />

et sel fumé<br />

Champignons maitaké<br />

sautés dans de la graisse<br />

de rognon<br />

Romaine infusée sous vide<br />

avec de la fumée liquide<br />

de bois de carya<br />

Tomates anciennes<br />

compressées sous vide<br />

Tranche de fromage à base<br />

d’emmental vieux, de comté<br />

et de bière blonde<br />

Plat de côtes haché<br />

verticalement en steak<br />

Ketchup de champignons<br />

de Paris aux miel, raifort,<br />

sauce de poisson, gingembre<br />

et piment de la Jamaïque<br />

92 Volume 1 · histoire & fondamentaux


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—Ferran Adrià, Barcelone<br />

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