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Modernist Cuisine Teaser (pdf) - Taschen

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Volume 4<br />

Ingrédients & Préparations<br />

Le volume 4 dresse un panorama des nouveaux ingrédients essentiels<br />

en cuisine moderniste. Les chapitres consacrés aux liants<br />

(13), aux gels (14), aux émulsions (15) et aux mousses (16) explorent<br />

la mise en œuvre des techniques modernistes pour créer<br />

de nouvelles formes culinaires impossibles à réaliser avec des<br />

ingrédients conventionnels. Les œufs et les produits laitiers sont<br />

également traités dans ce volume.<br />

3 18 VO LU M E 4 · I N G R É D I E N T S & PR É PA R AT I O N S<br />

LE VIN<br />

L’une des boissons les plus connues au monde est<br />

l’une des créations de la gastronomie les plus complexes,<br />

l’une des plus étonnantes aussi. À première vue, le<br />

vin, c’est simple : des raisins que l’on presse, le jus qui<br />

fermente. Mais les potentialités multiples induites<br />

par le sol, la géographie, les saisons, l’environnement,<br />

la science et la main de l’homme l’auréolent d’une<br />

fascination sans n.<br />

Le vin captive l’humanité depuis l’Antiquité,<br />

un temps où il était beaucoup plus sûr d’en boire<br />

que de l’eau, et où on le consommait quotidiennement<br />

en grandes quantités. À cette époque, les auteurs<br />

ont établi des classi cations et en ont parlé en termes<br />

souvent grivois. Mais en s’appuyant sur un système<br />

international de médailles et sur une presse<br />

d’opinion, les vignerons d’aujourd’hui ont réussi<br />

à faire de grands vins des créations d’exception,<br />

plus proches de l’art que de la science. Les prix ont<br />

grimpé, parallèlement au respect croissant du<br />

public pour ce breuvage de plus en plus considéré<br />

comme le résultat d’un processus quasi mythique.<br />

Aujourd’hui, certaines bouteilles s’échangent<br />

à des dizaines de milliers de dollars, en fonction<br />

de l’étiquette et de la qualité du vin.<br />

Cependant, il existe aussi des vins régionaux, peu<br />

onéreux, et capables tout autant de faire impression.<br />

En même temps, le prestige de certains grands vins<br />

est tel que le consommateur reste convaincu qu’il<br />

est incapable de les di érencier et de les apprécier<br />

si son palais n’a pas été éduqué. Entre la perception<br />

d’un vin et l’expérience concrète de la dégustation,<br />

il y a un monde.<br />

Décanter un vin relève plus que<br />

du simple rituel : il permet au vin<br />

de s’oxygéner et de se départir des<br />

gaz dissous. Pour tout savoir sur<br />

les nouveaux modes de décantation,<br />

voir p. 343.<br />

Les légendes qui courent sur les grands vignobles,<br />

les attentes en matière de grand vin, la recherche<br />

délicate d’un accord parfait avec les mets… tous<br />

ces mythes perdurent tellement qu’au lieu de rendre<br />

le vin séduisant aux yeux du consommateur, c’est<br />

le contraire qui se produit. Il en découle un élitisme<br />

qui empêche de pro ter pleinement de l’un des<br />

plus grands plaisirs de la vie.<br />

Chaque dégustation est unique, et pour de<br />

multiples raisons. Entrent en ligne de compte la<br />

variété des cépages utilisés, les terres sur lesquelles<br />

poussent les vignes, le climat de la région (en<br />

général) et la météo de l’année (en particulier).<br />

Non seulement la nature, mais également le climat,<br />

la géographie, l’altitude, l’ensoleillement, la pente,<br />

la structure du sol et de la roche ont une in uence<br />

directe sur le développement du raisin. Sans oublier<br />

les facteurs spéci ques inhérents au domaine<br />

lui-même : le style de vin, la démarche de l’œnologue,<br />

le genre de consommateur visé, la qualité et la taille<br />

de l’équipement. Toutes ces variables, liées à<br />

beaucoup d’autres encore, donnent des résultats<br />

pour le moins très di érents. De fait, l’éventail<br />

des variantes dans le goût, le bouquet, la densité,<br />

la teneur en tanins et la couleur est immense.<br />

Curieusement, le seul élément avec lequel joue<br />

l’œnologue est en réalité le raisin. Les variétés sont<br />

in nies tant sur le plan de la couleur, la teneur<br />

en sucres, que sur celui de l’épaisseur de la peau<br />

(responsable des tanins), la grosseur des baies, etc.<br />

Il n’empêche, l’intervention du vigneron est contrainte<br />

par cet élément clé et les outils mis à sa disposition,<br />

Toute source de sucre peut faire<br />

l’objet d’une fermentation pour<br />

devenir une boisson alcoolisée<br />

semblable au vin. L’hydromel, issu<br />

de la fermentation de miel dilué, est<br />

produit depuis des milliers d’années.<br />

Le cidre est issu de la fermentation<br />

du jus de pomme, et il existe depuis<br />

longtemps dans le monde d’autres<br />

fruits ayant donné naissance à des<br />

boissons fermentées. Mais aucune<br />

source de sucre de fruit n’a autant<br />

captivé nos papilles que le jus de<br />

raisin fermenté.<br />

L E V I N 3 19<br />

17<br />

• Les liants<br />

• Les gels<br />

• Les émulsions<br />

• Les mousses<br />

• Le vin<br />

• Le café<br />

Les deux derniers chapitres du volume 4 sont consacrés au vin<br />

(17) et au café (18), boissons les plus importantes d’un repas.<br />

Chaque fois, nous adoptons une approche novatrice. Dans « Le<br />

vin », nous évoquons les dernières recherches sur les fl aveurs et<br />

les terroirs et proposons de nouvelles manières d’utiliser le vin,<br />

notamment l’« hyperdécantation ». « Le café » aborde les manières<br />

de faire un excellent café et des expressos, art négligé aussi<br />

bien dans les restaurants qu’à la maison.<br />

LES TEXTURES D’UN ŒUF<br />

C’est la température, et non la durée de cuisson, qui détermine<br />

la texture d’un œuf mis à cuire. La série de photos ci-dessous<br />

montre les effets spectaculaires qu’une augmentation de<br />

quelques degrés aura sur le blanc et sur le jaune. À environ<br />

60 °C (140 °F), le blanc commence à devenir opaque ; le jaune,<br />

lui, ne sera pas complètement solide avant 74 °C (165 °F), qui est<br />

« Après ce livre, il n’y<br />

aura plus de livre de<br />

cuisine. »<br />

—David Chang, New York<br />

notre température favorite pour confectionner des œufs durs.<br />

Les préférences individuelles varient ; avec le matériel moderne,<br />

on peut choisir une température précise et atteindre<br />

invariablement la texture visée : de pasteurisée et crue jusqu’à<br />

cassante et sèche, en passant par moelleuse et poisseuse.<br />

55 °C / 131 °F 60 °C / 140 °F 62 °C / 144 °F 65 °C / 149 °F 68 °C / 154 °F 70 °C / 158 °F 72 °C / 162 °F<br />

Œuf entier pasteurisé, 2 h semi-liquide œuf onsen ferme œuf onsen poché à la coque le jaune devient sphérique<br />

Blanc d’œuf pasteurisé, 2 h commence à gélifi er liquide semi-solide tout juste pris tendre soyeux<br />

Jaune d’œuf pasteurisé, 2 h liquide visqueux sirupeux poisseux collant pâteux<br />

74 °C / 165 °F 78 °C / 172 °F 80 °C / 176 °F 82 °C / 180 °F 84 °C / 183 °F 86 °C / 187 °F 90 °C / 194 °F<br />

Œuf entier blanc et jaune pris, combinaison<br />

gagnante pour un œuf entier<br />

mollet, élastique dur rigide rigide solide solide<br />

Blanc d’œuf juste pris modérément ferme ferme très ferme caoutchouteux cassant, caoutchouteux très cassant et caoutchouteux<br />

Jaune d’œuf juste solide moelleux tendre légèrement sec ; début<br />

du verdissement<br />

sec ; accentuation<br />

du verdissement<br />

poudreux ; plus de verdissement très poudreux ; beaucoup<br />

de verdissement<br />

76 VO LU M E 4 • I N G R ÉD I EN T S & PR ÉPA R AT I O N S L E S G EL S 7 7<br />

1 4<br />

la banane est un aliment délicat à cuisiner en<br />

raison d’une enzyme, la polyphénol oxidase, qui<br />

provoque le brunissement rapide de sa chair dès<br />

qu’elle est pelée. Pour neutraliser l’enzyme, nous<br />

cuisons la banane entière dans sa peau 12 minutes<br />

sous vide à 88 °C (190 °F). Cette méthode convient<br />

aux autres fruits possédant cette enzyme, tels<br />

l’avocat ou le kaki, surtout si vous ne souhaitez<br />

pas ajouter d’acide.<br />

Recette modèle<br />

GEL DE BANANE ChAUD<br />

volume 4 · IngrédI IngredI IngrédI IngredI ents & PréP PreP PréP PreP aratI ons<br />

Poids net 300 g<br />

INGRéDIENTS QUANTITé PROP. DéROULé<br />

Banane non pelée 100 g 100 % 1 Cuire sous vide 12 min dans un bain à 88 °C<br />

(190 °F).<br />

2 éplucher.<br />

3 égoutter.<br />

Eau 175 g 175 % 4 Mélanger tous les ingrédients avec la banane<br />

Fructose Gomme de caroube (POR/A2<br />

Powder, marque TIC Gums)<br />

25 g 2,2 g 25 %<br />

2,2 %<br />

pelée ; porter à ébullition pour hydrater la<br />

gomme de caroube.<br />

5 Verser dans un moule, laisser refroidir.<br />

Gomme xanthane (Keltrol T,<br />

marque CP Kelco)<br />

0,55 g 0,55 %<br />

6 Congeler complètement et réserver.<br />

7 Décongeler le gel avant de servir.<br />

(2009)<br />

Recette modèle<br />

GEL DE POMME VERTE ChAUD<br />

Poids net 300 g<br />

INGRéDIENTS QUANTITé PROP. DéROULé<br />

Pomme verte pelée<br />

100 g 100 % 1 Cuire 30 min sous vide dans un bain à 90 °C<br />

et émincée fin<br />

(194 °F).<br />

2 Mixer jusqu’à obtenir une texture homogène ;<br />

réserver.<br />

Acide malique 4 g 4 % 3 Dissoudre l’acide dans le jus de pomme pour<br />

Jus de pomme verte (ou eau) 175 g 175 %<br />

préserver sa couleur.<br />

Fructose 25 g 25 % 4 Mélanger les poudres à sec.<br />

Gluconate de calcium 1,25 g 1,25 %<br />

5 Les verser dans le jus.<br />

Gomme gellane faibl. acétyl.<br />

0,55 g 0,55 %<br />

6 Incorporer à la purée réservée.<br />

(Kelcogel F, marque CP Kelco)<br />

7 Chauffer à 85 °C (185 °F) au minimum pour<br />

Gomme xanthane (Keltrol T) 0,42 g 0,42 %<br />

hydrater.<br />

Gomme gellane haut. acétyl.<br />

(Kelcogel LT 100, marque<br />

CP Kelco)<br />

0,275 g 0,275 %<br />

8 Verser dans un moule et laisser prendre environ<br />

5 min au frais.<br />

hexamétaphosphate<br />

de sodium<br />

(2009)<br />

0,2 g 0,2 %

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