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Michel BAKOUNINE - William Marie

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iv <strong>Michel</strong> Bakounine<br />

sociales et, entrant à leur tour dans le cercle Stankévitch, ils détournent rapidement le<br />

jeune <strong>Michel</strong> de son hégélianisme à la mode russe. Malgré tout, désireux<br />

d'approfondir la philosophie allemande, Bakounine quitte Moscou en 1840 pour<br />

Saint-Pétersbourg et Berlin. Dans la grande ville allemande il rencontre Ivan<br />

Tourguéniev. A ce moment là il croit encore à l'immortalité de l'âme — on en trouve<br />

la preuve dans sa correspondance — mais bientôt ses idées évoluent lorsque quittant<br />

Berlin pour Dresde il écrit dans une revue publiée par Arnold Ruge un article qu'il<br />

signe Jules Elysard, article qui trompe Herzen lui-même bien qu'il l'ait considéré<br />

comme « un appel puissant, ferme, triomphant du parti démocratique ».<br />

UN VOYAGEUR IMPÉNITENT<br />

Encore au début de ses tribulations, Bakounine rencontre à Dresde Georg<br />

Herwegh, poète révolutionnaire, qui loge chez lui, puis le musicien Adolf Reichel qui<br />

demeurera son ami. Toutefois la police russe veille sur les exilés et entreprend le<br />

siège du gouvernement saxon qui, soucieux de se débarrasser de Ruge et de ses<br />

collaborateurs, gêneurs systématiques, fait preuve d'hostilité contre les « Deutsche<br />

Jahrbucher » auxquelles collaborait Bakounine. Il faut quitter le pays sans retard.<br />

Accompagné d'Herwegh, Bakounine s'installe à Zurich (janvier 1843) où il fréquente<br />

des communistes groupés autour du tailleur Weitling. La police arrête ce dernier et<br />

voici le révolutionnaire russe obligé de quitter la ville pour se diriger vers Berne où<br />

l'accueille la famille Vogt. Peu de temps, car ses pérégrinations sont loin d'être<br />

terminées par la faute des agents russes qui veillent et créent toutes sortes de<br />

difficultés au proscrit. Il quitte donc l'Helvétie, se rend à Bruxelles puis à Paris<br />

(juillet 1844) où il séjourne jusqu'en décembre 1847.<br />

Dans la capitale française nombreux sont les réfugiés allemands. <strong>Michel</strong><br />

Bakounine se mêle à eux. Il retrouve Arnold Ruge qui publie, en compagnie de Karl<br />

Marx, les Annales franco-allemandes auxquelles devait succéder le Vorwaerts. C'est<br />

à ce moment qu'il fait la connaissance de son futur adversaire. Il collabore à ce<br />

périodique et se lie d'amitié avec Pierre Leroux, Georges Sand, Lamennais et surtout<br />

Proudhon.<br />

Comme il fréquentait ces hommes politiques que l'on considérait de nos jours<br />

comme de gauche il se vit sommé par le gouvernement tsariste — ainsi qu'un autre<br />

réfugié russe nommé Golovine—de regagner l'empire des tsars. Il s'y refusa,<br />

appliquant ainsi la règle qu'il s'était fixée lorsqu'il écrivait le 3 février 1843 à Emma<br />

Siegmund:<br />

« Je n'ai plus de patrie depuis que j'ai renoncé à la mienne, et pareil au Juif errant, je<br />

suivrai docilement la route que mon sort et mes croyances m'indiqueront. Il est impossible<br />

de se refaire une patrie, aussi ne me donnerai-je pas cette peine inutile, d'autant plus que je<br />

suis convaincu qu'elle (la Russie) est appelée à un grand rôle sur le champ sacré de la<br />

démocratie. Ce n'est qu'à cette condition que je l'aime... »<br />

LE TSAR SEVIT<br />

Or, le 15 janvier 1845, la « Gazette des Tribunaux " publia les termes d'un ukase<br />

où il était dit qu'

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