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IMPACT TECHNICO-ECONOMIQUE DU DESHERBAGE<br />

MECANIQUE SOUS LE RANG DE VIGNE, SYNTHESE DE<br />

5 ANNEES D'ESSAIS<br />

RÉSUMÉ<br />

C. GAVIGLIO (1)<br />

(1) IFV pô<strong>le</strong> sud ouest V’innopo<strong>le</strong> BP 22 81310 Brame Aigues - France<br />

christophe.gaviglio@vignevin.com<br />

Le travail <strong>du</strong> sol <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang a une action parfois marquée sur <strong>le</strong> rendement ou la vigueur.<br />

Son action sur <strong>le</strong> réseau racinaire superficiel de la vigne, surtout lors d’une phase de<br />

transition à partir <strong>du</strong> désherbage chimique, en est la principa<strong>le</strong> raison. La persistance d’une<br />

concurrence adventice modérée joue aussi sur ces paramètres. L’<strong>impact</strong> sur <strong>le</strong> rendement,<br />

qui peut s’atténuer avec <strong>le</strong> temps, a des conséquences économiques variab<strong>le</strong>s suivant <strong>le</strong><br />

niveau de rendement souhaité. En revanche, l’entretien mécanique <strong>du</strong> cavaillon a des<br />

conséquences très importantes sur l’organisation <strong>du</strong> travail et <strong>le</strong> coût de pro<strong>du</strong>ction.<br />

L’amélioration <strong>du</strong> matériel permet en partie de compenser la perte de confort liée à<br />

l’abandon des herbicides. Néanmoins, l’optimisation de la technique imposera sans doute<br />

des adaptations au vignob<strong>le</strong> : l’emplacement relatif des piquets et des plants par exemp<strong>le</strong>.<br />

INTRODUCTION<br />

Le désherbage chimique a apporté au viticulteur confort et facilité de mise en œuvre, avec un<br />

coût raisonnab<strong>le</strong> et une efficacité intéressante, tout en conservant des rendements et une<br />

qualité satisfaisants (ANPP et ITV, 1986). Dans <strong>le</strong> contexte général de ré<strong>du</strong>ction d’emploi des<br />

pro<strong>du</strong>its phytopharmaceutiques fixé par <strong>le</strong> Grenel<strong>le</strong> de l’environnement, <strong>le</strong>s alternatives à<br />

l’utilisation des herbicides font l’objet de plus en plus de questionnement de la part des<br />

viticulteurs. Le désherbage mécanique entre <strong>le</strong>s souches est une alternative parmi d’autres,<br />

qui a une certaine antériorité puisqu’avant d’être désherbées, <strong>le</strong>s vignes étaient travaillées. Or,<br />

<strong>le</strong>s modes de con<strong>du</strong>ite ont changé, l’enherbement de l’inter-rang s’est développé dans <strong>le</strong>s<br />

vignob<strong>le</strong>s où cela est possib<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s structures d’exploitation ont évolué vers une<br />

augmentation des surfaces cultivées et une mécanisation plus présente. Le retour à des<br />

façons aratoires, même superficiel<strong>le</strong>s, après des années de non-culture est susceptib<strong>le</strong> de<br />

bou<strong>le</strong>verser à la fois l’alimentation hydrominéra<strong>le</strong> de la vigne (Martin, 2000), mais aussi<br />

l’organisation <strong>du</strong> travail sur <strong>le</strong>s exploitations. Les années à forte pluviométrie entrainent en effet<br />

une augmentation <strong>du</strong> nombre d’interventions nécessaires (Cha<strong>le</strong>r, 1991), et <strong>le</strong> raisonnement<br />

des stratégies de désherbage mécanique (quels outils, à quel moment ?) devient une<br />

nécessité (Gaviglio, 2007). L’entretien mécanique entraîne une modification progressive de la<br />

flore présente sur <strong>le</strong> vignob<strong>le</strong> et modifie la vigueur et <strong>le</strong>s équilibres acido-basiques des moûts<br />

(Crozier et al, 2004). Les <strong>impact</strong>s in<strong>du</strong>its par <strong>le</strong> changement de pratique d’entretien <strong>du</strong> sol<br />

<strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang sont-ils importants ? Sont-ils <strong>le</strong>s mêmes quelque soient <strong>le</strong>s outils employés ?<br />

Sont-ils <strong>du</strong>rab<strong>le</strong>s ou réversib<strong>le</strong>s ? Comment <strong>le</strong>s limiter ? A quel coût s’effectue ce<br />

changement ? Les parcel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ont été mises en place <strong>le</strong>s expérimentations de<br />

désherbage mécanique <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang en 2005 commencent à apporter des éléments de<br />

réponse.


MATERIEL ET MÉTHODE<br />

CARACTERISTIQUES DES PARCELLES D’ESSAI<br />

Site <strong>du</strong> DEVT (Brame-Aigues, Tarn), parcel<strong>le</strong>s de Fer Servadou et Duras<br />

Cépage Fer Servadou clone 420 sur Gravesac clone 264.<br />

Cépage Duras clone 554 sur Gravesac clone 264.<br />

Les parcel<strong>le</strong>s ont été plantées en 1999, avec un écartement entre rangs de 2,2 m pour un<br />

espacement entre souches de 1 m, soit 4545 pieds par hectare.<br />

Les inter-rangs ont été enherbés en totalité depuis 2001 jusqu’en 2009. En 2010 un inter-rang<br />

sur deux a été travaillé pour répondre à une problématique de rendement sur l’ensemb<strong>le</strong> de<br />

l’exploitation.<br />

Le sol est limoneux à tendance battante.<br />

Site de la ferme expérimenta<strong>le</strong> d’Anglars (Lot), parcel<strong>le</strong> de Merlot<br />

Cépage Merlot clone 343 sur RGM (Riparia Gloire Montpellier)<br />

La parcel<strong>le</strong> a été plantée en 1994.<br />

Tous <strong>le</strong>s inter-rangs sont enherbés depuis 1998.<br />

Le sol est sablo-argi<strong>le</strong>ux.<br />

Ces deux sites expérimentaux étaient désherbés chimiquement <strong>sous</strong> la ligne des souches<br />

avant <strong>le</strong> début de l’expérimentation en 2005.<br />

DISPOSITIF EXPERIMENTAL ET OBSERVATIONS<br />

Le dispositif retenu est en bandes (aspect pratique pour <strong>le</strong> passage des engins) avec<br />

répétitions <strong>le</strong> long <strong>du</strong> rang.<br />

Les observations vitico<strong>le</strong>s portent sur <strong>le</strong>s critères de rendement (poids par souche et nombre<br />

de grappes par souche), de vigueur (poids de bois de tail<strong>le</strong> par souche) et de qualité des baies<br />

(sucre, AT, pH, IPT, anthocyanes). Les modalités ont été vinifiées séparément et dégustées à<br />

l’aveug<strong>le</strong>. L’aspect économique est pris en compte par <strong>le</strong> dénombrement des interventions et<br />

la mesure de la vitesse de travail. Le calcul <strong>du</strong> coût des opérations de désherbage comprend :<br />

la traction, la main d’œuvre, l’amortissement <strong>du</strong> matériel. Toutes ces observations se sont<br />

étalées de l’année 2006 à l’année 2009.<br />

La climatologie des millésimes est enregistrée pour chacun des sites avec une station météo.<br />

MODALITES<br />

Les modalités sont <strong>le</strong>s suivantes : témoin désherbage chimique <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang et<br />

désherbage mécanique. Les modalités de désherbage mécanique sont différenciées par <strong>le</strong><br />

type d’outil employé. On distinguera seu<strong>le</strong>ment deux groupes : <strong>le</strong>s modalités utilisant une<br />

décavaillonneuse et <strong>le</strong>s autres, avec lames interceps et houes rotatives.<br />

Le désherbage chimique <strong>du</strong> rang témoin a été effectué avec un passage de glyphosate avant<br />

<strong>le</strong> débourrement complété d’une application d’un herbicide de pré-<strong>le</strong>vée lorsque la parcel<strong>le</strong> est<br />

propre.<br />

MATERIELS D’ENTRETIEN DU SOL UTILISE<br />

Site <strong>du</strong> DEVT (Tarn), parcel<strong>le</strong>s de Fer Servadou et Duras<br />

L’entretien <strong>du</strong> sol a été réalisé grâce au Tournesol Pel<strong>le</strong>nc, et à un ensemb<strong>le</strong> Humus Hugg<br />

composé d’une houe rotative « interplanet », d’une lame intercep « lame sarc<strong>le</strong>use » et d’une<br />

décavaillonneuse. Le Tournesol Pel<strong>le</strong>nc est un outil rotatif animé par une centra<strong>le</strong> hydraulique


anchée sur prise de force. Il réalise un travail de binage <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang avec des couteaux<br />

disposés <strong>sous</strong> une cloche de plastique qui protège <strong>le</strong>s ceps. Il désherbe une bande de 80 cm<br />

de large <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang. L’ensemb<strong>le</strong> Humus Hugg « interplanet » utilise l’hydraulique <strong>du</strong> tracteur<br />

uniquement. La largeur désherbée de part et d’autre des ceps est de 60 cm en tout. La lame<br />

sarc<strong>le</strong>use a un fonctionnement complètement mécanique qui ne sollicite pas l’hydraulique <strong>du</strong><br />

tracteur. La profondeur de travail avec <strong>le</strong>s outils rotatifs n’excède pas 4 cm. Avec <strong>le</strong> soc<br />

décavaillonneur on peut en revanche atteindre 8 cm.<br />

Site de la ferme expérimenta<strong>le</strong> d’Anglars (Lot), parcel<strong>le</strong> de Merlot<br />

Le site a été equipé avec <strong>du</strong> matériel Souslikoff : décavaillonneuse Déca<strong>le</strong>x et lame intercep<br />

bineuse Bina<strong>le</strong>x dont l’action se limite à un binage à plat en entretien estival à faib<strong>le</strong><br />

profondeur. En complément, <strong>le</strong> Tournesol Pel<strong>le</strong>nc <strong>du</strong> DEVT a aussi été utilisé, notamment<br />

pour compenser <strong>le</strong>s déplacements de terre in<strong>du</strong>its par la décavaillonneuse.<br />

Figure 1 : décavaillonneuse Déca<strong>le</strong>x Souslikoff<br />

RESULTATS<br />

EVOLUTION DES RENDEMENTS<br />

Globa<strong>le</strong>ment, toutes modalités d’entretien mécanique confon<strong>du</strong>es<br />

Figure 2 : évolution des rendements par rapport au témoin en base 100<br />

(Yields evolution compared to reference in percentage)<br />

Nous constatons des effets très contrastés <strong>du</strong> désherbage mécanique <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang par rapport<br />

au désherbage chimique. La parcel<strong>le</strong> de Merlot semb<strong>le</strong> supporter <strong>le</strong> changement de pratique<br />

sans difficulté alors que <strong>le</strong> rendement de la parcel<strong>le</strong> de Duras est très fortement pénalisé, a


priori de façon <strong>du</strong>rab<strong>le</strong> car aucune inf<strong>le</strong>xion de la chute des rendements n’est observée année<br />

après année. Sur la parcel<strong>le</strong> de Fer, après trois années de baisse de rendement, nous avons<br />

observé une inversion de tendance. Les années suivantes nous permettront de savoir si cela<br />

se confirme. Deux hypothèses peuvent expliquer ce phénomène : d’une part la destruction<br />

d’une partie <strong>du</strong> réseau racinaire de la vigne, et d’autre part la persistance au cours de la<br />

période végétative d’une concurrence hydro-azotée modérée. La part de sol couverte par <strong>le</strong>s<br />

adventices (majoritairement vivaces) au moment des vendanges oscil<strong>le</strong> en effet entre 5 et 25<br />

% (Gaviglio, 2007) alors que <strong>le</strong> désherbage chimique permet de maintenir <strong>le</strong> sol propre.<br />

Ces parcel<strong>le</strong>s ayant été désherbées mécaniquement avec des outils différents qui n’ont pas <strong>le</strong><br />

même profil, nous avons voulu mettre en évidence l’<strong>impact</strong> <strong>du</strong> type d’entretien mécanique.<br />

Selon <strong>le</strong> mode d’entretien mécanique<br />

Figure 3 : Comparaison des rendements entre <strong>le</strong>s modalités d’entretien mécanique<br />

utilisant une décavaillonneuse et cel<strong>le</strong>s utilisant une houe rotative, Merlot,<br />

interval<strong>le</strong> de confiance avec α 5%.<br />

(Yields comparison between soil tillage treatment using a hoeing or de-earthing<br />

machine, confidence interval α 5 %)<br />

Les résultats montrent nettement, sur la parcel<strong>le</strong> de Merlot que l’utilisation d’une<br />

décavaillonneuse dans l’itinéraire de désherbage mécanique a un <strong>impact</strong> plus important sur <strong>le</strong><br />

rendement que l’utilisation d’une houe rotative. Une décavaillonneuse a un profil plus agressif<br />

sur <strong>le</strong>s racines de la vigne, et ce à une profondeur plus importante que d’autres outils. Cette<br />

différence n’a pas été mise en évidence sur <strong>le</strong>s deux autres parcel<strong>le</strong>s d’essai, affectées de<br />

manière identique par tous <strong>le</strong>s modes d’entretien <strong>du</strong> sol. Ceci pourrait être expliqué par une<br />

implantation <strong>du</strong> système racinaire beaucoup plus exposée aux interventions mécaniques,<br />

superficiel<strong>le</strong>s ou non.<br />

EVOLUTION DE LA VIGUEUR<br />

Figure 4 : évolution de la vigueur exprimée par <strong>le</strong> poids de bois de tail<strong>le</strong> par rapport au<br />

témoin en base 100<br />

(Vigor evolution compared to reference in percentage)


Nous avons constaté pour toutes <strong>le</strong>s années de suivi une baisse de vigueur par rapport au<br />

témoin comprise entre 5 et 20 %. Sur la parcel<strong>le</strong> de Duras, l’<strong>impact</strong> est beaucoup plus<br />

marqué et paraît s’accentuer. La tendance pour <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>s de Fer et de Merlot semb<strong>le</strong><br />

être un retour vers <strong>le</strong> niveau de vigueur <strong>du</strong> témoin désherbé chimiquement.<br />

Figure 5 : comparaison de la vigueur entre <strong>le</strong>s modalités d’entretien mécanique utilisant une<br />

décavaillonneuse et cel<strong>le</strong>s utilisant une houe rotative, Merlot, interval<strong>le</strong> de confiance<br />

avec α 5%<br />

(Vigor comparison between soil tillage treatment using a hoeing or a de-earthing,<br />

machine confidence interval α 5 %)<br />

De la même façon que pour <strong>le</strong> rendement, la figure 5 nous montre que <strong>le</strong> poids de bois de<br />

tail<strong>le</strong> est très affecté par l’utilisation d’une décavaillonneuse dans l’itinéraire de désherbage.<br />

EVOLUTION DES PARAMETRES ANALYTIQUES<br />

Nous avons constaté un simp<strong>le</strong> effet de concentration lié à la très forte chute des<br />

rendements sur Duras, qui se tra<strong>du</strong>it par un TAP plus important (1,4° et 1,6° de plus


espectivement pour 2008 et 2009) et des teneurs plus fortes en anthocyanes (+35%) et<br />

polyphénols (+19 %). Ceci se vérifie dans une moindre mesure sur Fer Servadou (écarts de<br />

0,5° maximum et 12 % sur anthocyanes), et n’est pas <strong>du</strong> tout marqué sur la parcel<strong>le</strong> de<br />

Merlot.<br />

DEGUSTATIONS D’ESSAIS<br />

Les dégustations effectuées en triangulaires avaient pour objectif de savoir s’il <strong>le</strong> mode<br />

d’entretien <strong>du</strong> sol <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang peut discriminer <strong>le</strong>s vins d’un point de vue organo<strong>le</strong>ptique.<br />

C’est uniquement sur <strong>le</strong>s dégustations des vins de 2009 que nous avons constaté des<br />

écarts significatifs sur Duras.<br />

COUT DU DESHERBAGE MECANIQUE SOUS LE RANG<br />

Le climat des différents millésimes n’a pas permis de réaliser moins de quatre interventions<br />

par an. Cela positionne <strong>le</strong> coût <strong>du</strong> désherbage mécanique autour de 250 € par hectare alors<br />

que <strong>le</strong> désherbage chimique <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang revient entre 140 et 230 € par hectare avec deux<br />

interventions, selon <strong>le</strong> prix des pro<strong>du</strong>its employés (glyphosate, flazasulfuron, propyzamide).<br />

Il est à noter que, quelque soit <strong>le</strong>s outils employés pour <strong>le</strong> désherbage mécanique, la part de<br />

l’investissement (amortissement) dans <strong>le</strong> coût total ne dépasse par 25 %. Le coût est<br />

majoritairement composé de frais de traction et de main d’œuvre, c'est-à-dire de temps de<br />

travail. Le coût de l’entretien est quand à lui très variab<strong>le</strong> et fonction <strong>du</strong> type d’outil et <strong>du</strong> type<br />

de sol. Les outils ne demandant pas d’hydraulique seront naturel<strong>le</strong>ment moins couteux que<br />

<strong>le</strong>s houes rotatives qui vont s’user plus vite dans <strong>le</strong> sol et qui sollicitent <strong>le</strong>s pompes et <strong>le</strong>s<br />

moteurs hydrauliques.<br />

DISCUSSION<br />

Nos expérimentations mettent en évidence un risque de perturbation de la pro<strong>du</strong>ction par <strong>le</strong><br />

travail <strong>du</strong> sol <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang. Nous devons toutefois relativiser ce risque car <strong>le</strong> rendement et la<br />

vigueur ne sont très fortement affectés que sur la parcel<strong>le</strong> de Duras <strong>du</strong> DEVT, que nous<br />

aurions pu classer dès <strong>le</strong> départ de l’expérimentation comme « délicate à travail<strong>le</strong>r » car <strong>le</strong>s<br />

souches étaient plutôt frê<strong>le</strong>s, avec beaucoup de racines superficiel<strong>le</strong>s.<br />

Au vu de ces résultats, très variab<strong>le</strong>s d’un site à l’autre, il nous semb<strong>le</strong> important de faire<br />

ressortir un élément prépondérant dans l’<strong>impact</strong> de la technique sur la vigne : l’établissement<br />

<strong>du</strong> vignob<strong>le</strong>. En effet, <strong>le</strong>s conditions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s est faite la plantation : état <strong>du</strong> sol,<br />

discontinuités ou pas, porte-greffe choisi, jouent sur <strong>le</strong>s capacités d’exploration <strong>du</strong> réseau<br />

racinaire. La conformation des ceps et <strong>le</strong>ur rigidité déterminent <strong>le</strong>ur capacité à supporter un<br />

changement de pratique aussi radical. Eviter de placer <strong>le</strong>s piquets entre <strong>le</strong>s souches permet<br />

de limiter <strong>le</strong>s zones non désherbées dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s outils ne peuvent pas travail<strong>le</strong>r faute<br />

de place (cf. figure 6).<br />

Figure 6 : emplacement <strong>du</strong> piquet entre 2 souches, causant un défaut de désherbage<br />

(post placed between two stocks, causing incomp<strong>le</strong>te weeding)


CONCLUSION<br />

Le désherbage mécanique <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang est une technique d’entretien <strong>du</strong> sol compatib<strong>le</strong> avec<br />

<strong>le</strong> maintien de la pro<strong>du</strong>ction, tant en quantité qu’en qualité, à certaines conditions. Aussi, pour<br />

éviter <strong>le</strong>s <strong>impact</strong>s importants sur <strong>le</strong> rendement que l’on a pu observer, nous préconisons :<br />

- De privilégier <strong>le</strong> choix de parcel<strong>le</strong>s bien implantées, avec des souches présentant une<br />

certaine résistance physique.<br />

- De réserver l’utilisation des décavaillonneuses à des situations bien précises dans<br />

<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s la butte maintenue <strong>sous</strong> <strong>le</strong> rang n’amènera pas à travail<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong>s interceps<br />

<strong>sous</strong> <strong>le</strong> niveau de l’inter-rang.<br />

- De soigner <strong>le</strong> maintien des ceps au niveau <strong>du</strong> fil porteur afin d’assurer une rigidité<br />

suffisante de l’ensemb<strong>le</strong>.<br />

La viabilité économique <strong>du</strong> désherbage intercep passe par une bonne adéquation entre la<br />

surface à entretenir, la capacité de travail des outils et <strong>le</strong> contexte pédoclimatique (directement<br />

lié à la pression adventice). Une mécanisation adaptée et si possib<strong>le</strong> combinée à d’autres<br />

opérations (épamprage) permet de rendre la technique plus efficace et surtout moins<br />

gourmande en temps de travail. En effet, Les jours disponib<strong>le</strong>s pour intervenir en désherbage<br />

mécanique lors de la saison dépendent de plusieurs facteurs : jours de pluie, concurrence<br />

avec <strong>le</strong>s autres opérations au vignob<strong>le</strong> demandeuses de main d’œuvre ou de traction, capacité<br />

de réessuyage des sols. La vitesse de travail et <strong>le</strong> nombre d’interventions nécessaires dans<br />

l’année vont déterminer la surface qu’il est envisageab<strong>le</strong> de désherber mécaniquement avec<br />

un ensemb<strong>le</strong> tracteur – outil – chauffeur. Nos observations montrent que cette surface se situe<br />

entre 10 et 15 ha, c’est un paramètre qu’il faut bien prendre en compte indépendamment des<br />

considérations de qualité et de rendement.<br />

REMERCIEMENTS<br />

Pour la réalisation de cette étude et sa poursuite, nous remercions particulièrement :<br />

- pour la mise à disposition des parcel<strong>le</strong>s concernées : <strong>le</strong> DEVT (Domaine Expérimental<br />

Vitico<strong>le</strong> Tarnais), la Ferme expérimenta<strong>le</strong> d’Anglars-Juillac<br />

- pour la mise à disposition et <strong>le</strong> prêt <strong>du</strong> matériel intercep : <strong>le</strong>s sociétés Pel<strong>le</strong>nc,<br />

Souslikoff et Humus Hugg<br />

BIBLIOGRAPHIE


ANPP et ITV, 1986 – Incidences des différentes techniques sur <strong>le</strong>s sols. II° Symposium<br />

international sur la non-culture de la vigne et <strong>le</strong>s autres techniques d’entretien des sols<br />

vitico<strong>le</strong>s, 319-377<br />

Cha<strong>le</strong>r G., 1991 – Intérêts et limites de quelques techniques d’entretien des sols autres que<br />

<strong>le</strong> désherbage chimique et l’enherbement. Cahier technique Euroviti, 97<br />

Crozier P., Heinzlé Y., Perez C., 2004 - Incidence sur la vigne et <strong>le</strong>s vins de quatre<br />

itinéraires techniques d’entretien des sols en Bourgogne. AFPP – Dix-neuvième conférence<br />

<strong>du</strong> Columa Journées internationa<strong>le</strong>s sur la lutte contre <strong>le</strong>s mauvaises herbes.<br />

Gaviglio C., 2007 - Alternatives au désherbage chimique : quel<strong>le</strong>s stratégies pour l’entretien<br />

mécanique des vignes ? AFPP – Vingtième conférence <strong>du</strong> Columa Journées internationa<strong>le</strong>s<br />

sur la lutte contre <strong>le</strong>s mauvaises herbes.<br />

Martin R., 2000 – Retravail<strong>le</strong>r un sol désherbé. Terroirs 117, octobre 2000

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