De la lutte finale - PCF Reims

LÉGISLATIVES
2012
L' Union
Dans la I Ye circonscription de la Marne, comme ailleurs,
se joue un genre de troisième tour présidentiel ;
car si François Hollande a été élu, son concurrent
n'a pas subi la déroute annoncée. Et l'ampleur du vote nul
ou blanc, plus de deux millions d'électeurs, renforce
le sentiment d'une revanche possible de la droite aux
législatives, tout comme les espoirs triangulaires du FN.
Au-delà, les législatives permettent d'accrocher la manne
des financements publics, d'où cette frénésie à présenter
des candidats partout, quand bien même ils ne sont
parfois que des hommes-sandwichs.
La loi garantit des revenus fixes aux formations
dont les candidats obtiennent un minimum
de 1 % des suffrages exprimés sur 50 circonscriptions
au moins, environ 1,70 euro par voix et par an.
A la suite des législatives 2007, les partis ont encaissé
33 millions d'euros à ce titre et 40 millions d'euros ont
été répartis au prorata du nombre de parlementaires élus.
UR nombre de circonscriptions,
le poids du Front
S National sera minoré par
la faiblesse des candidatures
présentées, en dépit du « Rassemblement
bleu Marine »
une démarche destinée à faire
de l'icône du FN la véritable
candidate sur la majorité des
572 circonscriptions, sur 577,
où se présente « le Front s,
quitte à y investir un peu
n'importe qui...
Une stratégie initialement
peu risquée, car Marine Le l'en
pouvait présenter comme une
victoire le simple fait de conduire
un élu à l'Assemblée
nationale. Mais tout pourrait
être remis en cause par son
éventuel échec personnel face à
Jean-Luc Mélenchon, dans la
11` circonscription du Pas-de-
Calais.
Dans la première mamaise,
le FN 51 piloté par Pascal Erre,
a décidé d'engager Thierry
Besson, conseiller régional de
son état et conseiller municipal
de Fagnières. Un candidat
un peu déplacé dans une circonscription
très rémoise et de
fait bien éloigné de la 4' où il
devrait logiquement se présenter,
si Pascal Erre n'y était pas...
Marine Le Pen ayant réalisé au
premier tour présidentiel, sur
la « première s, un score de
10 215 voix, soit 14,76 % des inscrits,
le FN 51 rêve d'imposer
une triangulaire (Ndlr : ce qui
implique de faire au moins
12,5 % des inscrits) à Arnaud
Robinet (UMP),
Le député sortant a été élu
lors d'une partielle en 2008,
avec sa partenaire Véronique
Marchet (Parti radical), face à
Eric Quénard (PS). Le jeune
député a produit un travail
parlementaire conséquent et
assumé ses fonctions de maître
de conférences des universités
- praticien hospitalier à
l'Université de Reims et au Centre
hospitalier universitaire. Il
exerce donc un vrai métier, fruit
d'études ardues, oeuvre au
service de ses concitoyens dans
le domaine de la Santé publique
(Arnaud Robinet enseigne la
pharmacologie).
Une circonscription
réservée
à la « diversité »
Son credo vise à faire de
Reims,, une locomotive économique,
humaine et culturelle, afin de
tirer vers le haut les territoires
qui l'environnent [,..]je suis très
sensible aux discours des acteurs
de la société civile. Je compte
m'appuyer sur ces derniers pour
- Arnaud Robinet, suppléant Véronique Marchet, UMP
-Thierry Besson, suppléant Pierre-Corentin Laurent, FN
- Patrick Bourson, suppléant Mohamed El Hani, Ensemble
redressons la France (RLF)
- Clément Petit, suppléant Colette Leclercq-Chaudet, Alliance
écologie indépendante
- Nadine Parait, suppléant Camille Bouche, Le Trèfle
Nouveau écologiste hommes - nature- animaux
Sabrina Ghallal, suppléant Alain Wanschoor, PS
Stéphane Joly, suppléant Mireille Wojnarowski,
Europe Ecologie - lesVerts
- Cédric Lattuada, suppléant Francine Girard, Front de
gauche
- Vincent Varlet, suppléant Maryvonne Guillouche,
Lutte ouvrière
- Tess Burdo, suppléant Arthur Cochin, Nouveau parti
anticapitaliste
défendre et promouvoir l'attractivité
de Reims à l'Assemblée
nationale... »
Rémois, Arnaud Robinet n'est
pas pour autant un c, Gaulois »
au sens « identitaire » du terme,
car il atteste d'origines métissées,
avec des aïeux en Algérie,
tant juifs que musulmans et
kabyles. Il est donc plaisant de
voir que le Parti socialiste a fait
de la « première » une circonscription
réservée à la s diversité
s.
Il aligne à ce titre une Sabrina
Ghallal qui a pourtant affirmé,
dans un journal de gauche
national, que « vouloir une
représentati on juste de la société
à l'Assemblée nationale ne doit
passe restreindre à la couleur de
la peau... » Dont acte.
Mais son argumentaire varie
selon les opportunités, elle
explique ailleurs : «En 2012, si
des élus issus de l'immigration
entrent à l'Assemblée nationale,
Date de parution: 26.05.2012
l m circonscription
De la lutte finale
alors on pourra dire que le PS,
enfin, sait parler aux enfants de
l'immigration f...) Je pense que,
enfin, le Parti socialiste a compris
qu'il y a des gens en France qui
sont discriminés en fonction de
leur origine, de leur appartenance
à une religion, de leur
quartier d'origine... Le souci du
Parti socialisteau départ est qu'il
estimait qu'il ne devait pas y
avoirde différence entre issu de
l'immigration et pas issu de
l'immigration...
Melle Ghallal, si on se fie à
cette dernière remarque, semble
penser que l'égalité
citoyenne est un problème, ce
qui n'est pas très républicain,
sauf à rentrer dans cette logique
qui tend à « soigner » la discrimination
des uns par celle des
autres... Originaire de Haute-
Marne, Sabrina Ghallal affiche
un CV de parfaite,< militante
Sabrina Ghallal dans ses onuvres militantes en 2006...
P, -ca,cv,e
Le site de campagne d'Arnaud Robinet et Véronique Marchet.
adhérente du Mouvement des
jeunes socialistes, puis SOS
Racisme, Unef, elle sera présidente
de l'Unef rémois de 2004
à 2006... C'est à ce titre qu'elle
s'illustrera en organisant le blocage
du campus Croix-Rouge,
aux dépens de bon nombre
d'étudiants privés de cours à la
suite des assemblées générales
lors desquelles étaient organisés
des votes à main levée à la
fiabilité pour le moins relative...
Il était alors question de
s'opposer au gouvernement Villepin.
Début 2008, elle est élue au
conseil général, en lieu et place
de Jean-René Maillard, conseiller
PS sortant sur le 4' cariton,
écarté manu militari par
ses pairs de la Fédé ;jean-René
Maillard qui sera le seul au PS à
souligner le fait qu'elle venait
d'être condamnée - au titre de
l'Unef -, pour une histoire de
dégradation de biens. En 2008,
elle poursuivait ses études en
masters 2 à l'UFR de sciences
sociales ; cursus terminé
depuis.
Elle siège au conseil général
et bat la campagne en s'affichant
aux côtés de tous les
leaders socialistes de passage à
Reims - c'est de bonne guerre -
sans oublier quelques footballeurs
rémois, montée en première
division oblige...
Alternance oblige, bien que
plus « aubryste », voire « hamoniste
s que s hollandaise », elle
portera le fer surs le bilan « du
précédent gouvernement et
fera un peu de bruit au sujet de
la BA 112, ce qui n'est pas franchement
un cadeau pour
Madame Hazan...
Dossier Philippe LE CLAIRE
Thierry Besson, un candidat FN un peu à côté de ses bases...
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L' Union
Date de parution: 26.05.2012
de la Mame
aux règlements de comptes
A gauche de « la gauche molle s et donc
du PS, pour reprendre le lexique de ceux
qui se considèrent comme représentatifs
de « la gauche de conviction », on ne
compte pas inclus de quatre candidatures.
A commencer par celle de Stéphane
Joly, élu EELV membre éminent de la
majorité municipale rémoise et à ce titre
quasiment une candidature officielle bis
sur les brisées de Sabrina Ghallal...
Cette dernière n'a pas été admise sur la
liste Hazan 2007, quand Stéphanejoly est
non seulement adjoint au maire chargé du
développement durable, vice-président
de Reims Métropole mais encore président
salarié - il faut bien lui donner une
couverture sociale - de la SAEM CPA ; à
savoir une société au capital de 4 millions
d'euros, de droit privé, dont 65 % du capital
sont municipaux. Le montant de son
salaire est secret, les élus rémois n'en ont
pas connaissance en dépit de demandes
réitérées de la part de l'opposition.
Au-delà Stéphane joly semble être un
brave homme, que l'on voit parfois prendre
un peu d'exercice le long de la section
rémoise du canal de l'Aisne à la Marne,
avec sa copine. Il a annoncé une campagne
« douce » sans affiches, et donc sans
crêpage de chignons entre équipes de
collage- le PS s'est déjà fait remarquer en
la matière sur la même circonscription.
Environnement et santé composent le
coeur du message électoral, avec en arrière
plan la nécessité de rapporter des fonds au
parti dont les finances, déjà calamiteuses
avant la présidentielle, ont été mises à
mal par la campagne d'Eva joly,
Faute d'avoir atteint les 5 % fatidiques
donnant droit au remboursement des frais
de campagne par l'Etat, le Dracon Vert en
déroute ne peut compter que sur les
842 550 euros forfaitaires. Or sa campagne
prévoyait d'engager 2,2 millions
d'euros.
Par ailleurs, le parti dont Cécile Duflot
va abandonner la direction le 22 juin
prochain, ambitionne de renflouer ses
comptes grâce aux législatives en raflant
A gauche de la gauche,
convictions et portefeuille
de 1,5 à 1,8 million de voix, qui lui permettraient,
au mieux, d'encaisser tous les ans
environ 1,3 million d'erres. Pour y parvenir
EELV espérait passer un accord avec le
PS de façon à disposer de 80 circonscriptions
réservées, sur lesquelles étaient
envisagés des scores moyens de 35 % des
suffrages exprimés...
Dans les faits, le deal Aubry-Duflot n'a
rapporté, sur le papier, qu'une soixantaine
de circonscriptions réservées, dont
un tiers supposément garanti... Mais la
débandade d'Eva joly n'incline pas les
prétendants socialistes à céder leur siège
du Palais Bourbon à des candidats qui ne
pèsent rien, ou si peu...
Rebaptiser la place Royale
en « place au Peuple »
Au-delà des partis dominants, tout le spectre politique local
est sur le pont, ou presque. Morio Rossi, d'Alliance Centriste,
pressenti sur cette circonscription, a préféré se désister au profit
d'Arnaud Robinet pour éviter tout éparpillement des voix.
En parallèle au candidat du FN, on trouve Patrick Bourson, ex-
FN - qui avait conduit la liste municipale « Reims fait front »
en 2008 - aujourd'hui à son compte avec « Ensemble redressons
la France ». Sa campagne présidentielle avortée ne sera
pas totalement perdue. Personnage atypique, baroudeur
devenu homme d'affaire, Patrick Bourson a réussi à s'implanter
dans le milieu très fermé du champagne... Sans doute
mordra-t-il sur l'électorat frontiste, d'autant plus volatil que
Thierry Maillard qui avait réalisé un score avantageux sur
Reims 9 aux dernières cantonales, plus de 30% au premier tour,
et sept points de plus au second, n'a pas été investi.., comme
par ailleurs M. Domingues, meilleur score du FN au second
tour des cantonales marnaises, avec plus de 40 % surThiéblemont-Farémont
(4' circonscription).
Toujours sur le côté droit du spectre politique, on découvre la
candidature de Clément Petit, pour l'Alliance écologie indépendante,
un mouvement aux contours incertains, qui n'a plus
d'Alliance que le nom, du fait de la scission des trois partis ou
Moralité : sur une quarantaine de dissidences
socialistes, une bonne moitié
concerne des candidats PS qui refusent
de s'effacer au profit de bénéficiaires de
l'accord EELV-PS. Il s'en suit une litanie
d'exclusions d'autant plus mal perçues
que les« pointures » du parti ne donnent
pas l'exemple, quand Solferino n'est pas en
opposition frontale avec les instances
locales.
Ainsi Gérard Collomb, maire de Lyon, qui
fait cause commune avec Thierry Braillard
(PRG), par ailleurs son adjoint municipal,
aux dépens de Philippe Meirieu, leader
« écolo » en Rhône-Alpes. Mais il y a pire
avec Arnaud Montebourg, ministre au
Redressementiproductif, qui, avec la fédération
départementale de Saône-et-Loire,
a apporté son soutien à Edith Gueugneau
contre Nicolas Guillemet, candidat officiel
EELV-PS.:: Il va sans dire que les ambitions
des écologistes en mal de « phynance »
risquent de pâtir sérieusement de cette
situation. Ironie du sort, dans la huitième
circonscription de l'Essonne, Eva Sas,
bénéficiaire de l'accord PS-EELV, voit sa
candidature contestée par le socialiste
François Garcia... La même Eva Sas, trésorière
nationale d'EELV, qui a établi le plan
d'apurement des dettes sur la base duquel
a été signé l'accord avec le PS, et scellé le
destin d'une Eva Joly devenue, sinon
inutile, dti moins encombrante.
Et il ne faudra pas compter sur la
mansuétude du Front de Gauche, 11 %à la
présidentielle, pour faire la courte échelle
aux « privilégiés s EELV-PS... Parti de
gauche et PCF étant contraints de ne
compter que sur leurs propres forces pour
constituer un groupe à l'Assemblée. A chacun
son « vote utile ».-
Cédric Lattuada (Front de Gauche)
jouera donc sa partie sans trop de mansuétude
pour les autres, quand bien même il
lui faudra limiter sa nature « sans-culotte »
à l'exploit historique qui lui a permis de
rebaptiser la place Royale en « place au
Peuple ».
Chargé de mission développement
économique et revitalisation du territoire, ri
il est salarié de la Région Champagne-
Ardenne, conseiller municipal dans la
majorité Flazan, vice-président de Reims
Métropole en charge de l'habitat, trésorier
de la Maison de l'Emploi, dont on sait
l'extraordinaire efficacité qui lui a valu
d'être déconventionnée par l'état; le
secrétaire départemental de la fédération
communiste de la Marne dispose d'une
marge de manoeuvre assez réduite, quand
bien même on lui connaît un sens
facétieux du piratage...
A gauche du PCF, on trouve encore la
candidature de Vincent Varlet, connu des
agents municipaux rémois pour être un
responsable syndical UFICT-CGT...
Une candidature qui n'a de sens que dans
l'engagement de Lutte Ouvrière, lequel
espère l'avènement du grand soir et de la
révolution internationale par la lutte des
classes, comme certaines chapelles
millénaristes l'apocalypse...
Idem pour la candidature de l'étudiante
Tess Borde, pour le Nouveau parti anticapitaliste...
lequel a bu la tasse comme
jamais, avec Philippe Poutou, à la présidentielle,
Mélenchon ayant siphonné une part
appréciable de cet électorat.
particules qui s'y étaient unis pour les européennes de 2009,
à savoir La France en Action, Génération Ecologie et le Mouvement
écologiste indépendant. De cette triade ne reste que
le premier, dédié à la carrière de Jean-Marc Governatori, incapable
de rassembler 500 signatures pour la présidentielle
2012... Foin de discours bio, Clément Petit se présente comme
un « candidatfédéraliste » en opposition frontale par rapport au
FN en matière de politique européenne... Sur son site, l'Alliance
affirme présenter 369 candidats aux législatives...
Sur un créneau similaire bien que plus clair dans ses fondements,
Nadine Paruit se présente au titre du mouvement « Le
Trèfle - Nouveau écologiste - Hommes - Nature -Animaux »
(sic). Ce parti créé à Marseille dans les années quatre-vingtdix,
à l'initiative de feu Bernard Manovelli, actuellement présidé
parAlbert Lapeyre - un autre Marseillais - s'il e connu des
fortunes diverses a toujours bien géré sa cassette, et s'est régulièrement
présenté aux législatives, alignant ne serait-ce qu'en
2007, 130 candidats qui ont recueilli 120 000 voix.
Historiquement proche du RPR et de l'UDF, leTrèfle s'est allié
avec le Parti radical (Jean-Louis Borloo) pour les législatives
de 2012, sur la base d'un contrat largement comptable. En effet,
les députés « borloophiles » élus en 2007 l'ont été sur le
Stéphane joly pour EELV mais quasiment une candidature
municipale bis... Objectif : 5 % des suffrages exprimés
au premier tour, « phynances » du parti obligent...
Cédric
Lattuada:
le Front
de gauche
en pleine
action
symbolique.
Vincent
Varlet,
candidat
de Lutte
ouvrière
très
impliqué
au plan
municipal.
compte de l'UMP; lequel percevait le financement public
avant de leur en rétrocéder environ 1 million d'euros, montant
proportionnel au nombre de parlementaires. Mais la sécession
de Borloo en mai 2011, dans la perspective d'une candidature
présidentielle, les a laissés un temps suspendus à la bonne
volonté de l'UMP - qui n'en avait pas trop - en matière de financement...
LePR s'est donc associé auTrèfle habilité à percevoir la manne
publique du fait de sa participation aux législatives de 2007
qui lui rapporte soit 155 000 euros par an ; 13 députés et 6 sénateurs
« borloolâtres s ayant décidé de fourrager dans IeTrèfle
de M. Lapeyre, environ 800 000 euros supplémentaires
atterrissent dans sa tirelire, qui, écologie oblige, les rétrocède
aux « borlooïstes », permettant au PR de financer sa campagne
législative 2012. Mais cet arrangement implique normalement
que les deux partis ne présentent pas de candidats concurrents
sur les mêmes circonscriptions, or sur la « Première »
marnaise, la candidature de Nadine Paruit (Trèfle) intervient
en parallèle de la suppléance de Véronique Marchet (Parti
radical) associée au candidat UMP Arnaud Robinet... Quoi
qu'il en soit, IeTrèfle appellera à voter UMP au second tour selon
les responsables nationaux du mouvement.
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