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ILS ont tenté L'exPLoIt ! - Ville de Chantilly

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Brèves <strong>de</strong> ville<br />

Un autre regard sur le parking <strong>de</strong> Manse<br />

Hommage photographique aux "Nouveaux bâtisseurs <strong>de</strong> <strong>Chantilly</strong>"<br />

Né à <strong>Chantilly</strong> en mai 1968, j’y ai<br />

savouré la vie jusqu’à mes 18 ans.<br />

Etu<strong>de</strong>s, coopération en Afrique, vie<br />

professionnelle aux quatre coins <strong>de</strong> la France<br />

me voici <strong>de</strong> retour en 2005 en terre cantilienne,<br />

plus exactement, rue <strong>de</strong>s Casca<strong>de</strong>s, dans la<br />

maison familiale, en face même du pavillon<br />

<strong>de</strong> Manse où, enfant, je venais parfois trouver<br />

refuge avec mes copains Scouts <strong>de</strong> France.<br />

On me fait alors rapi<strong>de</strong>ment part d’un projet<br />

d’ascenseur, <strong>de</strong> parking. Où ? A la place <strong>de</strong>s<br />

moutons ! Nos amis les ovins auraient-ils besoin<br />

eux aussi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnité et d’élévation ? Le projet<br />

n’est alors qu’un… projet. De vagues plans pour<br />

ce terrain vague. Puis le tout se <strong>de</strong>ssine peu à<br />

peu, une photo virtuelle vient orner la faça<strong>de</strong><br />

d’un vieux bâtiment, une ancienne étable.<br />

J’emmène mes enfants dire bonjour aux<br />

moutons "Alors les moutons on va prendre <strong>de</strong><br />

la hauteur ?". Bêlements hilares ceux ci n’<strong>ont</strong><br />

pas l’air d’être au courant…<br />

Et pourtant à <strong>Chantilly</strong> autour <strong>de</strong> ce projet, on<br />

discute, on glose, on c<strong>ont</strong>este, on parlemente,<br />

on argumente…. Les moutons, mes enfants et<br />

moi n’en avons que faire, car dans "projet" on<br />

entend "avenir", "changement", "nouveauté",…<br />

Les mois passent, on ne voit rien venir. On<br />

4 <strong>Chantilly</strong> mag - février 2012<br />

© Xavier Chretien<br />

installe quelques cabines <strong>de</strong> chantier sous mes<br />

fenêtres, pas très esthétiques certes "On dirait<br />

un camping !" me dit ma fille aînée. Non lui<br />

dis-je, ce n’est pas un camping, c’est un "projet".<br />

"Ah c’est ça un projet !!!".<br />

Les mois passent et toujours rien à l’horizon.<br />

Les moutons, eux aussi passent et repassent.<br />

Le matin, ils traversent la route et le soir<br />

ils…retraversent la route, scène bucolique,<br />

paysanne et improbable en plein centre <strong>de</strong> notre<br />

commune.<br />

Puis arrivent les premiers engins : araser,<br />

aplanir, détruire, nettoyer pour mieux<br />

reconstruire, repartir <strong>de</strong> zéro pour ce vaste<br />

espace situé exactement entre le canal et la rue<br />

du Connétable et à équidistance <strong>de</strong> la maison<br />

natale <strong>de</strong> mon père, rue <strong>de</strong>s Casca<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> celle<br />

<strong>de</strong> ma mère, rue <strong>de</strong> la Machine. Pur hasard,<br />

totale coïnci<strong>de</strong>nce, le symbole m’amuse.<br />

Je commence alors à m’intéresser à ce chantier,<br />

dans un premier temps, il est vrai, pour<br />

apprendre à mon fils récemment arrivé du<br />

Burkina Faso, le nom <strong>de</strong> ces bestioles bizarres<br />

et ces engins improbables, <strong>de</strong> ces monstres<br />

bizarroï<strong>de</strong>s, pelleteuses, niveleuses et autres<br />

tractopelles,…<br />

Il s’agit alors <strong>de</strong> redonner vie à cet espace<br />

abandonné, <strong>de</strong> lui offrir un nouveau visage<br />

mo<strong>de</strong>rne, fonctionnel, utile à la communauté.<br />

Tels <strong>de</strong> petits "Playmobiles" au casque <strong>de</strong><br />

chantier coloré, les ouvriers s’agitent, virevoltent<br />

parfois dans un vacarme assourdissant surtout<br />

lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> percer la falaise. Les artisans<br />

<strong>de</strong>viennent alors alpinistes passionnés soucieux<br />

<strong>de</strong> sécuriser la falaise et d’envelopper ses épaules<br />

d’une large et vaste <strong>de</strong>ntelle métallique.<br />

Le chantier prend vie au fil <strong>de</strong>s saisons, s’anime<br />

et puis s’endort. La neige l’assoupit, le printemps<br />

le réveille.<br />

Un dicton picard affirmant "Amiante trouvé,<br />

chantier arrêté" celui-ci s’endort une nouvelle<br />

fois juste après avoir trouvé son nouveau visage<br />

qui laisse apparaître, sous une chevelure <strong>de</strong><br />

végétation, la falaise <strong>de</strong>s anciennes carrières,<br />

terrains <strong>de</strong> jeux et cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> nombreux<br />

vieux cantiliens.<br />

Mon intérêt se renforce un matin <strong>de</strong> mars 2011<br />

où le chantier semble vouloir s’accélérer. Une<br />

énorme grue jaune vient <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>vant la<br />

maison, un monstre <strong>de</strong> technologie vient <strong>de</strong><br />

s’arrêter <strong>de</strong>vant le chantier. Cette créature a<br />

pour objectif <strong>de</strong> faire passer le chantier <strong>de</strong><br />

l’horiz<strong>ont</strong>alité à la verticalité, <strong>de</strong> la boue à la<br />

structure métallique, du terrien à l’aérien, <strong>de</strong>s<br />

Casca<strong>de</strong>s au Connétable. L’aventure <strong>de</strong>vient<br />

esthétique. Equipé <strong>de</strong> mon reflex, j’erre au<br />

milieu <strong>de</strong>s engins, les pieds dans la boue, les<br />

yeux vers le ciel. Au travers <strong>de</strong> mon objectif<br />

le chantier se transforme, s’embellit. Chaque<br />

détail <strong>de</strong>vient source d’émerveillement. "Tiens,<br />

une échelle vient <strong>de</strong> passer au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> nos<br />

têtes !". J’étais jusqu’à présent, dans ce coin <strong>de</strong><br />

<strong>Chantilly</strong>, plus habitué au vol d’oies sauvages<br />

qu’au passage aérien d’échelles princières<br />

centenaires. Je photographie en noir et blanc les<br />

hommes au travail comme pour les figer dans<br />

le temps et leur offrir l’intemporalité inhérente<br />

à la beauté et à la noblesse <strong>de</strong> leur ouvrage. Ce<br />

s<strong>ont</strong> ces hommes que je surnommerai dans<br />

mon ouvrage photographique "Les nouveaux<br />

bâtisseurs <strong>de</strong> <strong>Chantilly</strong>". Leur travail est<br />

beau, précis, noble, mais toujours réalisé avec<br />

professionnalisme et passion. La structure<br />

s’élève dans le ciel ! Toujours plus hauts, en<br />

métal ou en bois, les édifices s’élèvent sous mon<br />

regard et sous mon objectif. Jeux d’ombres et<br />

<strong>de</strong> lumières, les nuages jouent avec le soleil<br />

qui étincelle sur la charpente métallique du<br />

futur ascenseur…. Les immenses structures<br />

<strong>de</strong> bois du bâtiment <strong>de</strong>s échelles suspendues à<br />

un simple câble métallique s<strong>ont</strong> délicatement<br />

déposées, assemblées tel un gigantesque jeu <strong>de</strong><br />

Meccano. Opération millimétrée dans les mains<br />

burinées et expertes <strong>de</strong> ces artisans mo<strong>de</strong>rnes,<br />

les chevilles <strong>de</strong> bois viennent solidariser<br />

l’édifice. Je découvre, photographie et me régale<br />

<strong>de</strong> ces métiers méconnus <strong>de</strong> la construction.<br />

Les transformations <strong>de</strong>s lieux s<strong>ont</strong> désormais

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