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34 Reportage Reportage 35<br />
Le croissant dans l’Hexagone<br />
Il est arrivé en France<br />
avec Auguste Zang, officier<br />
d’artillerie autrichien,<br />
installé en 1838 à Paris, au<br />
moment de l’Exposition<br />
universelle. On le trouvait<br />
dans ce qui fut la première<br />
échoppe de luxe, la<br />
Boulangerie Viennoise, située<br />
au 92 de la rue Richelieu. Ces<br />
croissants étaient fabriqués<br />
en pâte proche de la brioche.<br />
Le feuilletage pur beurre,<br />
une invention française du<br />
xvii e siècle attribuée à Marie-<br />
Antoine Carême (feuilletage<br />
à 5 tours), fera évoluer le<br />
croissant parisien dans la<br />
forme actuelle que nous lui<br />
connaissons, à partir de 1920.<br />
Ce reportage vous a été<br />
présenté en partenariat<br />
avec <strong>Bridor</strong><br />
La Boulangerie Plaisir<br />
choix des spots de lumière. Ainsi que<br />
des corbeilles de présentation, pour<br />
lesquelles il faut privilégier les tons<br />
sombres (marron foncé par exemple…)<br />
qui mettent en valeur la couleur dorée<br />
du croissant par contraste et éviter<br />
le ton sur ton (comme les corbeilles<br />
en osier). Aujourd’hui, on conçoit les<br />
vitrines de boulangeries comme des<br />
vitrines de bijoux.<br />
Yam | Vous livrez des croissants prêts-à-cuire.<br />
Mais dans la tête de certains clients,<br />
qualité rime avec fabrication sur place.<br />
Qu’en est-il selon vous ?<br />
P. E. | Le mythe du croissant « meilleurfait-sur-place-à-l’ancienne<br />
» est bien<br />
ancré ! J’aimerais pouvoir vous dire<br />
qu’il est fondé, mais ce serait abusif.<br />
Vous trouverez de bons ou de mauvais<br />
croissants, partout. Le lieu où il est<br />
fabriqué importe peu finalement. Ce<br />
qui compte, c’est le respect du produit,<br />
dans le choix des matières premières,<br />
l’amour et le soin apporté à l’ouvrage,<br />
l’engagement fort et quotidien pour<br />
la qualité et le service. Quant à la<br />
surgélation, elle fait peur, à tort. Elle est<br />
utilisée depuis des millénaires par les<br />
Esquimaux pour conserver les poissons<br />
issus de leur pêche. C’est le procédé de<br />
conservation naturel par excellence.<br />
Et adapté de surcroît aux produits de<br />
boulangerie, riches en matières sèches<br />
et pauvres en eau.<br />
Yam | Parlez-nous de la consommation<br />
de viennoiseries. Que mangent les Français<br />
au petit déjeuner ?<br />
P. E. | Une grande majorité (83 %) de<br />
la clientèle en hôtellerie prend son petit<br />
déjeuner sur place. C’est le premier<br />
repas du matin, le dernier repas avant<br />
le check-out, l’attente des clients est<br />
forte ! C’est aussi un enjeu économique<br />
avec 30 % du CA d’un établissement.<br />
La viennoiserie est le premier aliment<br />
plébiscité par les clients en hôtellerie<br />
(66 %) juste après le café (96 %) et le jus<br />
d’orange (93 %). Pour un établissement,<br />
bon croissant = bonne réputation.<br />
En termes de produits, les best-sellers<br />
sont le croissant à égalité avec le pain<br />
au chocolat, suivi de près par le pain<br />
aux raisins. 80 % de la consommation<br />
au total. La plupart des 70 millions de<br />
touristes qui visitent la France chaque<br />
année ont envie de découvrir ces<br />
starlettes françaises que sont la baguette<br />
et le croissant…<br />
Yam | Quelles sont les tendances,<br />
côté viennoiseries ?<br />
P. E. | Les mini-viennoiseries sont dans<br />
l’air du temps. 20 g au lieu de 60 g,<br />
faciles à consommer et qui permettent<br />
aux consommateurs de varier les<br />
plaisirs. C’est l’ère du « picking » et du<br />
« finger food ». On pioche, on goûte<br />
tout, sans culpabiliser. Nous avons aussi<br />
développé, avec la maison Lenôtre,<br />
notre partenaire depuis plus de<br />
15≈ans, une gamme viennoiserie lunch<br />
« une recette Lenôtre professionnel »<br />
proposée dans un grammage de 30 g<br />
à 40 g. Illustration parfaite de l’art de<br />
recevoir à la française, cette gamme<br />
lunch, délicate et parfaitement dosée,<br />
est devenue la référence de <strong>Bridor</strong> dans<br />
l’univers très fermé des palaces et des<br />
grands hôtels à travers le monde.<br />
Yam | Les croissants ordinaires sont un peu<br />
tombés aux oubliettes… Pourquoi ?<br />
P. E. | Dans les années 50 et 60,<br />
on trouvait beaucoup de croissants<br />
ordinaires, car la margarine se<br />
travaillait plus facilement que le beurre<br />
dans une ambiance chaude. Elle était<br />
également plus économique dans<br />
l’après-guerre. Et puis progressivement,<br />
on a maîtrisé le travail du beurre.<br />
Le goût du beurre, qui ne colle pas au<br />
palais plaisait davantage. Les ventes de<br />
croissant droit au beurre (« luxe »), ont<br />
peu à peu supplanté le croissant courbé<br />
à la margarine (« ordinaire »). Même si<br />
le croissant courbé demeure l’icône de<br />
la viennoiserie originelle, symbole de<br />
la victoire de l’armée autrichienne sur<br />
les troupes ottomanes en 1683, dixit<br />
la légende !