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Gazette des grands prédateurs - Ferus

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<strong>des</strong> loups d’origine italienne via la vallée<br />

du Rhône avec ses infrastructures et le<br />

massif Central. Ce cheminement, réalisé<br />

par étapes, a été confirmé par les analyses<br />

génétiques avec notamment un mâle<br />

initialement identifié dans le Mercantour et<br />

ensuite connu dans les Pyrénées où il se<br />

trouve depuis 7 ans (Léonard et coll., 2012).<br />

Les distances qui séparaient les massifs<br />

recolonisés <strong>des</strong> populations espagnoles et<br />

italo-alpines sont comparables de l’ordre de<br />

700 km. Les loups qui se maintiennent dans<br />

la province d’Alava (Pays-Basque espagnol)<br />

sont braconnés en direction <strong>des</strong> Pyrénées.<br />

Hors <strong>des</strong> Alpes, peu d’installation<br />

durable <strong>des</strong> loups<br />

Hors <strong>des</strong> Alpes, la colonisation est marquée<br />

par <strong>des</strong> lenteurs comme le Jura confirmé<br />

seulement en 2010 puis les Vosges en<br />

2011 dix-sept ans après la première<br />

observation de 1994. La recolonisation est<br />

également limitée dans le Massif Central et<br />

les Pyrénées dans lesquels aucune preuve<br />

de reproduction n’est connue alors que<br />

l’espèce est signalée, parfois de manière<br />

discontinue, depuis 10 à 15 ans.<br />

Avant 2004, le taux de croissance annuelle<br />

de la population française était estimé<br />

entre 20 et 30% (Duchamp et coll., 2004).<br />

Ce taux a ensuite été de l’ordre de 15%<br />

et l’accroissement de l’effectif global<br />

semble suivre une progression plus ou<br />

moins régulière pour atteindre environ 250<br />

individus en 2012 (Léonard et coll., 2012).<br />

Même s’il y a <strong>des</strong> pertes illégales que nous<br />

Louve italienne 16 photographiée<br />

la gazette <strong>des</strong> <strong>grands</strong> <strong>prédateurs</strong> - novembre 2012<br />

au parc Alpha à Saint-Martin-Vésubie.<br />

avions tenté d’estimer et qui représentent<br />

<strong>des</strong> centaines d’individus depuis le retour<br />

de l’espèce (Vignon, 2009), la population<br />

est en croissance et toujours susceptible de<br />

poursuivre son expansion territoriale.<br />

Ainsi, alors que l’effectif global augmente<br />

régulièrement ainsi que le nombre de<br />

« zones de présence permanente (ZPP) »,<br />

une divergence apparaît dans les courbes<br />

de suivi avec le décrochement du nombre<br />

de meutes (une partie <strong>des</strong> ZPP) qui amorce<br />

un plateau depuis 2008/09. Cette tendance<br />

pourrait correspondre à la saturation <strong>des</strong><br />

espaces où la population est viable. La<br />

localisation <strong>des</strong> meutes reproductrices<br />

montre la prédominance alpine, notamment<br />

les zones protégées de haute montagne<br />

(parcs nationaux, réserve naturelle du<br />

Vercors…). Une installation durable avec<br />

reproduction semble difficile, mais pas<br />

impossible, dans les zones qui comprennent<br />

moins d’aires protégées et/ou qui sont plus<br />

accessibles aux activités humaines ou à<br />

la chasse. Cela se produit, de place en<br />

place, dans les Préalpes du sud. Dans les<br />

prochaines années, on pourrait observer une<br />

baisse de la croissance de la population si<br />

les loups ne parviennent pas à se reproduire<br />

en dehors <strong>des</strong> zones les plus propices <strong>des</strong><br />

Alpes déjà occupées.<br />

Quand verra-t-on <strong>des</strong> loups dans la<br />

plaine française ?<br />

Le loup est partout où il peut manger et où il<br />

n’est pas tué (Fuller, 1995). Avec l’importante<br />

capacité de dispersion de l’espèce, il n’est<br />

pas impossible qu’un loup soit un jour<br />

observé dans une région inhabituelle de<br />

la plaine française à plusieurs centaines<br />

de kilomètres <strong>des</strong> massifs actuellement<br />

colonisés.<br />

Depuis l’application du plan de chasse<br />

au gros gibier en 1979 et à la suite <strong>des</strong><br />

nombreuses réintroductions d’ongulés de<br />

plaine et de montagne (cerfs, chevreuils,<br />

chamois…), le facteur limitant n’est pas la<br />

ressource alimentaire mais la tranquillité<br />

pour la reproduction.<br />

Plusieurs groupes de meutes se sont<br />

installés dans les forêts de plaine en<br />

Allemagne, depuis 1998, entre Berlin et<br />

la Pologne avec la première reproduction<br />

dès 2000. Le noyau de populations le plus<br />

important, situé dans la Lausitz (länder de<br />

Saxe et du Brandebourg), comprend une<br />

cinquantaine d’individus sur 2500 km².<br />

D’autres groupes se sont ensuite installés<br />

dans d’autres régions d’Allemagne malgré<br />

du braconnage et <strong>des</strong> collisions sur les<br />

routes. Ces pertes n’ont pas été trop<br />

importantes pour empêcher la progression<br />

du loup dans les autres forêts de plaine.<br />

Quelle viabilité de la population ?<br />

Le plan d’action pour la conservation du<br />

loup en Europe (Boitani, 2000) indique,<br />

à dire d’expert, un seuil de 15 couples<br />

reproducteurs, soit un ordre de grandeur<br />

de 100 individus pour admettre qu’une<br />

population complètement isolée soit viable.<br />

La population de loups en France est dans<br />

la continuité de celle <strong>des</strong> Alpes avec l’Italie et

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