Je lève la tête L'arbre que j'abats Comme il est calme ! La barque et ...
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SALUT, LA GUERRE !<br />
On les a appelés, <strong>il</strong>s sont partis dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté du jour.<br />
Dans leurs yeux br<strong>il</strong><strong>la</strong>it l’amour<br />
pour le foyer, pour les parents, pour le prochain.<br />
Dans <strong>la</strong> maison de leur âme,<br />
le tic-tac d’une montre ordonne :<br />
les jeunes gens de dix-huit ans, <strong>et</strong> de vingt ans <strong>et</strong> de...<br />
Un gouffre obscur dévore leur esprit.<br />
Ils sont partis à l’aube en chantant vers <strong>la</strong> lune<br />
invisible. Le cheveu fou, l’air vagabond,<br />
fous de vivre, <strong>il</strong>s al<strong>la</strong>ient au-devant de <strong>la</strong> vie<br />
<strong>et</strong> leur voix <strong>est</strong> inscrite au désordre des tombes.<br />
Les autres boivent leurs pleurs.<br />
Ils avaient salué <strong>la</strong> paix d’une poignée de main,<br />
purs de haine, ignorant les semences de guerre,<br />
<strong>et</strong> leur <strong>calme</strong> a péri sous les tirs de barrages,<br />
les jeunes gens de dix-huit ans <strong>et</strong> de vingt ans, <strong>et</strong> de...<br />
Une averse de plomb <strong>la</strong>ve leur sang séché.<br />
<strong>Je</strong> connais chacun d’entre eux,<br />
<strong>il</strong>s sont beaux comme l’automne,<br />
leur bouche ne se connaissait pas d’ennemi.<br />
Leur corps <strong>est</strong> à l’encan,<br />
leur sang abreuve les buveurs de sang.<br />
Yevi<br />
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