Je lève la tête L'arbre que j'abats Comme il est calme ! La barque et ...
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LA RIVIÈRE ENDORMIE<br />
Dans son somme<strong>il</strong> glissant l’eau se suscite un songe<br />
un chuchotis de joncs de roseaux d’herbes lentes<br />
<strong>et</strong> ne sait jamais bien dans son dormant mé<strong>la</strong>nge<br />
où le bougeant de l’eau cède au <strong>calme</strong> des p<strong>la</strong>ntes<br />
<strong>La</strong> rivière engourdie par l’odeur de <strong>la</strong> menthe<br />
dans les draps de son lit se r<strong>et</strong>ourne <strong>et</strong> se coule<br />
Mê<strong>la</strong>nt ses mortes eaux à sa chanson cou<strong>la</strong>nte<br />
elle <strong>est</strong> celle qu’elle <strong>est</strong> surprise d’être une autre<br />
L’eau qui dort se réve<strong>il</strong>le absente de son flot<br />
écarte de ses bras les lianes qui <strong>la</strong> lient<br />
déjouant <strong>la</strong> verdure <strong>et</strong> l’incessant complot<br />
qu’ourdissent dans son flux les algues a<strong>la</strong>nguies<br />
C<strong>la</strong>ude Roy<br />
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