Valorisation de l'exercice professionnel en gériatrie - C2R Santé

L’existence même de ce document témoigne de la prise de conscience d’un exercice
particulier du soin auquel sera confronté chaque soignant, davantage chaque année,
quel que soit son métier.
Mais pourquoi ce travail, pourquoi tant de réflexion sur l’exercice professionnel auprès d’une
population que l’on retrouve aussi bien dans les cabinets médicaux, les services de médecine,
de chirurgie, de spécialités, et pour être plus concis, partout dans les secteurs sanitaire, social
ou médico-social ?
Imagine-t-on de se soucier de valoriser le soin et les soignants d’un service de pneumologie ou
de réanimation ?
Néanmoins, le lecteur trouvera, dans ce document, une analyse fine, compétente, militante, de
l’exercice du soin auprès des personnes âgées ; il remarquera à quel point cet exercice est
complexe, complet, varié, difficile, et requiert de grandes compétences personnelles et
professionnelles.
A la lecture de ce texte, plutôt qu’une discipline sur la défensive à la recherche d’une
reconnaissance, la gériatrie apparaît comme un modèle que d’autres disciplines pourraient
étudier.
Ayant eu la chance de découvrir, il y a 20 ans, quelques institutions recevant des personnes
âgées, je peux mesurer les progrès accomplis.
Nul doute que les soignants en gériatrie ont élaboré, en quelques années, un savoir-faire qui
démontre le dynamisme de leur discipline, les pages qui suivent, participent à ce mouvement.
Là aussi, nous pourrions nous interroger et rechercher quelle spécialité a, autant que la
gériatrie, élaboré, évolué, créé des structures adaptées à la grande variété des situations des
personnes âgées.
Puisqu’il m’a été permis, en tant que médecin, d’être associé à ce travail, il me semble qu’il faut
faire savoir que la gériatrie est maintenant une spécialité à part entière.
Cette pierre s’ajoute à l’édifice que chaque soignant en gériatrie contribue à bâtir, même dans
les conditions d’exercice qui lui sont imposées actuellement.
Qu’il me doit permis de dire la fierté des médecins gériatres, de travailler avec ces équipes, de
dire que nous devons rester solidaires et vigilants pour que les moyens soient donnés à cette
belle discipline de remplir ses missions auprès des personnes âgées.
Docteur Philippe BABADJIAN
Chef de Département de Gérontologie
Hôpital d’Argenteuil
1

SOMMAIRE
Introduction : (page 4)
hLa situation des personnes âgées en ILE DE FRANCE en secteur médico-social :
1 Quelques éléments démographiques
2 Les structures et services pour personnes âgées
3 Le contexte socio-économique
hMéthodologie et limites de l’étude
Chapitre I. Comment donner du sens à l'exercice soignant ? (page 9)
1.1. Constats :
1.1.1. Le contexte professionnel
1.1.2. L’ouverture vers une spécialisation
1.1.3. Un secteur de soin exigeant pour les professionnels
1.1.4. Une recherche de cohérence
1.2. Comment donner du sens à l’exercice soignant en gérontologie
1.3. Projet de vie :
1.3.1. La vie en institution
1.3.2. Les préalables au projet de vie :
- L’information
- Les rencontres avec les résidants et les soignants
- La création du groupe de pilotage
- L’élaboration du projet de vie
- La mise en place du groupe de travail
- La rédaction des projets de vie
Chapitre II. Les lieux d’exercice, les professionnels, les missions : (page 20)
2.1. Les lieux de prise en charge de la personne âgée et les missions
2.2. Le domicile privé
2.3. Les alternatives temporaires au domicile privé
2.4. Les structures d'hébergement
Chapitre III. Missions et soins en gérontologie : (page 27)
L'exercice soignant en gérontologie/gériatrie est une valeur ajoutée. Pourquoi?
3.1. Missions communes à tous les professionnels quels que soient les lieux d'exercice :
3.1.1. Mission, maintien de la vie sociale :
Mission accompagnement
3.1.2. Mission Soins :
Organisation des soins
Soins de la vie quotidienne
Soins cliniques
Administration médicamenteuse
2

3.1.3. Missions prise en charge de la douleur à la prévention des risques :
Prise en charge en fin de vie
Bientraitance/Maltraitance
Vigilances
3.1.4. Coordination : institutionnelle
Coordination de la prise en charge quotidienne
Management et coordination des projets de vie et institutionnels
Coordination en réseau territorial
3.1.5. Logistique – Gestion
3.1.6. Formation :
Accueil, formation des stagiaire, des nouveaux professionnels et
formation continue
Connaissances en gérontologie/gériatrie
Organisation
Environnement,
Communication
Ressources humaines
Qualité
Conditions d’apprentissage
3.1.7. Préconisation
Chapitre IV. Compétences individuelles et collectives pour une valorisation de l’exercice
professionnel : (page 38)
4.1. Les compétences
4.2. Les étapes du raisonnement
4.3. Le chemin des compétences
4.4. L’expertise étape « finale » du chemin des compétences
CONCLUSION (page 44)
ANNEXES (page 45)
TERMINOLOGIE ET CONCEPTS (page 64)
BIBLIOGRAPHIE (page 68)
REMERCIEMENTS (page 72)
3

Introduction
LA SITUATION DES PERSONNES AGEES EN ILE DE FRANCE
EN SECTEUR MEDICO SOCIAL
1. Quelques éléments de démographie :
La région Ile de France compte, selon les estimations INSEE au 1 er janvier 2002, 636.764
personnes de 75 ans et plus.
Notre région se caractérise par une répartition inégale sur son territoire de la population des
personnes âgées de 75 ans et plus. Plus du quart de cette classe d’âge vit sur Paris, 15% dans
les Hauts de Seine et seulement 8% dans le Val d’Oise et en Seine et Marne.
L’Ile de France est une région jeune puisque 16,6% de sa population a plus de 60 ans contre
22% sur la France entière.
Néanmoins, les perspectives démographiques prévoient le doublement du nombre de
personnes âgées de 75 ans et plus à l’horizon 2030 et l’augmentation de 36% du nombre de
franciliens dépendants (dans l’incapacité de réaliser les actes essentiels de la vie quotidienne).
Cet accroissement sera accompagné d’une profonde modification de la répartition
géographique au profit des départements de la grande couronne.
Ces chiffres illustrent avec une réelle acuité les besoins croissant en établissements et services
adaptés à la prise en charge de la dépendance.
Une autre donnée est à mettre en avant : la solitude et parfois l’isolement des personnes
âgées. 36% des franciliens vivant seuls ont plus de 60 ans.
2. Les structures et services pour personnes âgées :
L’Ile de France compte au 31/12/2004, 87.379 places de foyers-logements, maisons de retraite,
EHPAD et unités de soins de longue durée. Le taux d’équipement en structures de ce type
s’élève à 137% et reste encore inférieur au taux national de 140% (source enquête EHPA).
Paris est le département le mieux doté de la région en valeur absolue mais son taux
d’équipement reste le plus faible eu égard au nombre élevé de personnes âgées de 75 ans et
plus. Globalement, l’offre est encore faible en petite couronne. En revanche, les départements
de la grande couronne disposent aujourd’hui d’un taux d’équipement en structures d’accueil des
personnes âgées plus élevé que le taux régional et même que la moyenne nationale.
Au 10 avril 2005 et depuis l’année 2000, première année d’entrée en vigueur de la réforme de
la tarification des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes, 323
conventions ont été signées soit plus de 31.000 lits qui ont bénéficié d’une médicalisation
accrue et d’un engagement dans une démarche d’amélioration de la qualité.
L’analyse de ces 323 conventions montre un besoin important en personnel, besoin évalué à
386 postes d’I.D.E et 1.668 postes d’A.S / A.M.P. Ce personnel supplémentaire a été jugé
nécessaire par les établissements et approuvé par les Directions Départementales des Affaires
Sanitaires et Sociales (D.D.A.S.S.) afin de permettre la médicalisation des établissements dans
le respect du cahier des charges de l’arrêté du 26 avril 1999 modifié le 13 août 2004.
4

De plus, un nombre important d’établissements pourraient voir le jour dans les prochaines
années (50 projets sont à ce jour déposés), perspective qui va à nouveau accroître la tension
sur le recrutement de personnel qualifié.
Le maintien le plus longtemps possible à domicile constitue le souhait majeur des personnes
âgées. Cette aspiration se trouve placée au cœur des préoccupations des pouvoirs publics
depuis de nombreuses années notamment grâce au développement des services de soins
infirmiers à domicile (S.S.I.A.D). Ainsi, en 10 ans l’offre de places en S.S.I.A.D a augmenté de
près de 70% passant de 6.955 places en 1995 à 11.704 places financées à ce jour portant le
taux d’équipement francilien à 18,38% (proche du taux national). Signalons les difficultés
importantes de recrutement rencontrées par les services de soins infirmiers qui, faute de
personnel, ne peuvent ouvrir la totalité des places qui leur sont allouées.
Enfin, le développement des alternatives à l’hébergement complet par la création de places
d’accueil de jour et d’hébergement temporaires (dans le cadre notamment du soutien aux
aidants) vient compléter ce panorama des structures franciliennes. La région dispose, à ce jour,
de financements correspondants à 1.936 places créées en 2002, grâce au programme d’action
pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.
Les années 2004 et 2005 ont vu une augmentation sans précédent de l’effort financier en
faveur des personnes âgées, grâce au vote de la loi n°204-626 du 30 juin 2004 relative à la
solidarité pour l’autonomie des personnes âgées. Il est annoncé d’ici à la fin 2007 au plan
national, la création de 10.000 places nouvelles en établissements ainsi qu’un renforcement de
l’encadrement dans les structures existantes, de la création de 13.000 places d’accueil de jour
et d’hébergement temporaire supplémentaires et de 17.000 places en S.S.I.A.D.
Ces annonces montrent, s’il en était besoin, que le secteur de l’accueil des personnes âgées et
du soin à domicile va connaître une croissance importante dans les années à venir, croissance
qui ne pourra être assumée que grâce aux apports d’un personnel qualifié et fidélisé.
3. Le contexte socio-économique
La vieillesse est un phénomène complexe dont la perception a varié au cours du temps. M.F.
Salles, démographe, donne la définition suivante de la personne âgée (1) « le groupe des
personnes âgées est communément défini par des démographes comme étant celui des
individus ayant atteint leur soixantième anniversaire. Cet âge correspond à l’âge légal de la
retraite et cet ensemble est assimilé à celui des hommes et des femmes ayant cessé toute
activité ».
Pourtant selon certaines études épidémiologiques, les professionnels de la santé retiennent
volontiers aujourd’hui le seuil de 75 ans, d’autant que la détérioration de la santé (physique et
psychologique) intervient davantage au cours des 10 dernières années de la vie. Apparaît alors
la notion de dépendance (2) ;
Le nombre de franciliens âgés de 75 ans ou plus, dans l’incapacité de réaliser les actes
essentiels de la vie quotidienne, devrait atteindre 121.000 en 2010 contre 89.000 aujourd’hui
soit +36% (3)
Cependant, les découpages chronologiques sont critiquables car ils amalgament, au sein d’un
même groupe d’âge, des personnes dont l’histoire de vie, le contexte socioculturel et
économique, sont, outre l’état de santé, très différents.
5

L’espérance moyenne de vie de l’Homme est en croissance depuis plusieurs décennies. Dans
le monde occidental, elle est passée en un siècle de 47 à 79 ans pour l’homme ; elle atteindra
85 ans en 2010. En France, l’espérance de vie de la femme est également croissante. :
actuellement de 81,9 ans les femmes peuvent espérer vivre encore 6,4 ans de plus et les
hommes 5,2 ans pour une espérance de vie actuelle de 74 ans. (4)
Le vieillissement de la population est un phénomène sans précédent dans les pays
occidentaux.
La France compte 58.520.000 habitants dont 12,5 M de personnes de plus de 60 ans, soit
21,3% contre 19,9 % en 1990 et 18,5% en 1982 ; selon une source de l’INSEE*, plus de
11 millions (soit plus de 20% de la population) recensés en 1999 ont dépassé le seuil de 60
ans, 4 millions (soit environ 7 %) ont dépassé celui de 75 ans et plus d’1million (soit environ 1,8
%) a dépassé celui de 85 ans. (5).
En 1990, il y a 15 ans, les personnes de 60 ans et plus étaient au nombre de 11.299.373 contre
12.478.147 en 1999 soit une variation notable de 10 % (6).
La proportion de personnes âgées dans la population générale est plus faible en Ile de France
que dans le reste de la France, (16.62 % IDF contre 21.32 % métropole) mais en valeur
absolue, la région vieillit et compte plus de 630.000 personnes ayant atteint ou dépassé l’âge
de 75 ans (6% de la population).
La très grande majorité des personnes âgées vit à domicile, même au delà de 80 ans (plus
encore qu’au niveau national).
La proportion de personnes âgées vivant seules est elle aussi plus élevée qu’au niveau national
(7).
Par simple effet de taille, la région concentre une masse importante de malades et de
personnes handicapées d’âge avancé. On peut estimer qu’il y a dans la région environ 95.000
déments d’âge élevé dont 65.000 souffrant de maladie d’Alzheimer proprement dite. Ces
démences constituent une question majeure du champ gérontologique.
Avant, la personne âgée revêtait souvent l’image d’une personne très âgée, marchant
lentement, en tremblant sur sa canne. Elle incarnait la sagesse, la sérénité, le temps de vivre et
inspirait le respect. Aujourd’hui, la société n’apprécie pas du tout l’image du vieillissement à sa
juste valeur. « le vieux ne peut être idéalisé qu’à la condition de se trouver détaché de ce par
quoi il menace la perpétuation de l’identique » (8)
Pour les ‘’plus’’ jeunes, la vieillesse est un autre monde dans lequel ils ne sont pas prêts à se
projeter ; car, dans notre société qui prône le culte de la jeunesse, c’est sur les vieux que se
concentre l’image de la dégradation physique et psychique et par conséquent de la mort.
D’où une progression croissante de l’institutionnalisation de la Personne Agée : le Conseil
Consultatif National d’Ethique nous dit qu’il y a environ 360.000 personnes âgées de 65 ans et
plus, dépendantes, qui résident en institution, soit 63 % de l’ensemble des Résidants et qu’il y a
une augmentation de la proportion de personnes vivant en maison de retraite (9).
La majorité de cette population vieillissante vit en Institution Médicalisée ; elle est
essentiellement féminine. L’institution se fait miroir des valeurs en vigueur dans notre société
moderne : la vieillesse devient une maladie guérissable au travers des signes qu’elle présente.
Naturellement, ces structures deviennent le dernier lieu de vie des résidants :
« En 1991, 70 % des décès de plus de 65 ans ont eu lieu en milieu hospitalier ou institutionnel
(50 %) ou en maison de retraite (10 %) ou en secteur de court-séjour privé (10 %) ;
6

après 85 ans, 15 % des décès surviennent en maison de retraite » (9)
Cela signifie que 7 décès sur 10 se produisent en milieu médicalisé : soit 75% de la population
accueillie.
Les hospices d’antan avaient pour mission première l’assistance aux orphelins, aux incurables
de tous âges, aux infirmes et aux vieillards et étaient de ‘’véritables mouroirs ‘’ ; cette
représentation n’est pas si facile à oublier pour certains : ‘’ finir ma vie ici, c’est mourir à petit
feu’’ (10).
Les établissements d’hébergement ont souvent une connotation négative : la personne choisit
rarement d’y entrer de son plein gré et l’orientation est souvent organisée entre la famille et
l’équipe médico-sociale, soit par épuisement des ressources, soit suite à un incident de vie
(généralement une chute ou un malaise aux conséquences plus ou moins sérieuses) .
La charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante a le grand mérite d’exister !
Pourtant, certains professionnels se sont interrogés lors de sa parution : pourquoi les
professionnels ont-ils besoin que soit institué un texte pour assurer leur mission ? Pourquoi les
professionnels ont-ils besoin qu’on leur rappelle que justement cette catégorie de personnes a
besoin de respect…, a le droit aux soins ? La réponse se trouve certainement dans notre
société où le culte de la jeunesse à tout prix prône. L’influence est forte et a, pendant plusieurs
années, insidieusement envahi aussi les milieux médicaux et sociaux.
h Méthodologie et limite de l’étude
Les travaux réalisés pour élaborer le plan régional de santé des personnes âgées (PRS) ont
révélé une insuffisance de moyens pour répondre de manière satisfaisante aux besoins
d'accueil et de prise en charge des personnes âgées : besoins physiques, psychiques, sociaux,
médicaux. Ils soulignent le manque d’attractivité, les difficultés de recrutement et le déficit de
personnel soignant qualifié, dans les secteurs prenant en charge les personnes âgées, qu’ils
soient sanitaires ou médico-sociaux. D’autre part, ils font apparaître la nécessité d’améliorer les
formations initiales et continues, qui sont actuellement, en décalage avec la réalité des
situations de prise en charge.
La canicule de l'été 2003 a renforcé ce sentiment de mal être et de difficulté à répondre de
façon adaptée à la demande de soins des personnes âgées.
Au plan social, la personne âgée est un adulte qui a besoin d'être aidé pour le maintien de son
autonomie, le plus longtemps possible, au delà de ses affections et de ses handicaps. Cette
prise en charge nécessite une collaboration étroite entre les structures d'accueil, quels que
soient leurs niveaux de soins.
Ces éléments ont conduit la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de l'Ile de
France à mettre en place un groupe de travail pour réfléchir à la problématique suivante :
Comment répondre aux besoins de prise en charge des personnes âgées en Ile de France ?
Après l'analyse :
- du contexte
- des missions des professionnels de santé,
- des différents lieux d'exercice,
7

Les participants se sont scindés en sous groupes pour travailler selon trois axes :
1. Comment donner du sens à l'exercice soignant : projet de vie et de soins, management de la
qualité.
2. Responsabilité et rôle des professionnels de soins dans les différents secteurs de prise en
charge des personnes âgées.
3. Mobilité, compétences individuelles et collectives. Communication.
Pour aboutir à des propositions permettant de valoriser l'exercice auprès des personnes âgées,
un rapport d’étape a été présenté lors du colloque des directeurs de soins le 14 octobre 2004.
Un comité de rédaction a réalisé la synthèse du travail de chacun des sous groupes et a rédigé
ce document.
Au-delà de l’identification du manque de moyens humains et matériel, il est apparu important
aux professionnels de terrain (Directeur du service de soins, Cadre Supérieur de santé, Cadre
de Santé et Représentants de Fédérations), impliqués dans les groupes de travail, de faire des
propositions concrètes et innovantes, permettant de valoriser l’exercice dans ce secteur pour
répondre aux besoins des prises en charge.
Ce travail est limité à la rédaction d’un rapport d’étape, regroupant les réflexions des
professionnels de terrain exerçant auprès des personnes âgées. Il devra faire l’objet d’un travail
de recherche complémentaire. Cette recherche devrait être axée sur la définition des habilités
et des apprentissages décrivant l’expertise gérontologique, au regard des missions définies
dans ce rapport, en lien avec le programme d’enseignement des aides médico-psychologiques,
des aides-soignants, des infirmiers et des cadres de santé.
8

Chapitre I.
1.1 Constats
COMMENT DONNER DU SENS A L’ EXERCICE SOIGNANT ?
1.1.1 Le contexte professionnel :
Le nombre de personnes âgées nécessitant une prise en charge augmente en permanence : la
fréquence de la dépendance lourde s’accroît avec l’âge, modérément jusqu’à 80 ans, plus
fortement au-delà. Elle touche une personne sur 10 à 80 ans, plus d’une sur trois à 90 ans.(4)
Parmi les personnes âgées lourdement dépendantes 60 % vivent à domicile. D’après des
données du Programme de médicalisation des systèmes d’Information (PMSI) 2000, les recours
à l’hospitalisation en court séjour et la durée de séjour augmentent avec l’âge. 72.6 % des
personnes âgées, de plus de 75 ans, hospitalisées sortent à domicile (4).
Parallèlement, le nombre de professionnels qui se dirigent vers ce secteur diminue. Cependant,
les prises en charge évoluent ; dans les années 80, la société mettait en avant les métiers
valorisant la maîtrise des techniques ; les professions para médicales n’ont pas été épargnées ;
le secteur gériatrique n’est pas considéré comme un lieu de soin à part entière ; le travail
soignant est dévalorisé et « l’image » négative de ce secteur a du mal à évoluer. Dans ce sens,
la formation initiale est insuffisante en matière : de gérontologie, d’approche du « phénomène
vieillissement », de la mort…
La place accordée à la personne âgée durant les études est courte et en décalage avec les
besoins réels : 80 heures pour les étudiants infirmiers, 140 heures pour les élèves aidessoignants.
Il serait nécessaire de revaloriser les missions, découlant du rôle propre infirmier
comme l’accompagnement et le maintien de la vie sociale de la personne âgée : missions
soignantes essentielles mais non valorisées.
D’ailleurs, une circulaire ministérielle du 20 février 1996, (11) relative à la définition
d’interventions donne le ton. Cette circulaire vise à renforcer la motivation du personnel qui
travaille auprès des personnes âgées, à valoriser ce secteur et le rendre plus attractif :
« la spécificité de la personne âgée doit amener les professionnels à développer leurs
compétences dans le domaine des soins palliatifs, de l’accompagnement en fin de vie, de la
prise en charge psychique et de la connaissance de la personne soignée, de la place de la
famille, de l’évaluation de la qualité des soins… ».
1.1.2 L’ouverture vers une spécialisation :
La gérontologie est une science qui doit être davantage reconnue. La Fondation Nationale en
Gérontologie a déjà largement initié cette démarche de valorisation des professionnels en
élaborant avec l’aide de l’Institut gérontologique Limousin, une charte des professionnels en
gérontologie (12). Réalisée suite à une très forte volonté d’action de la région du Limousin,
cette charte reprend, en vingt articles, les grands problèmes de la prise en charge des
personnes âgées par les professionnels en France. Elle doit être analysée, diffusée et
reconnue.
9

Ce secteur souffre de moyens budgétaires insuffisants : les priorités des politiques de santé
semblent être plus portées sur les secteurs de court séjour, très valorisants et considérés
comme plus techniques.
Il n’est, alors, pas étonnant d’être confronté à des difficultés de recrutement. Il est à noter
également que les normes de densité des personnels ne sont pas fléchées sur les
compétences en santé publique, mais sur la production d’actes dans le secteur sanitaire ; en
parallèle, force est de constater que, lorsque les normes sont fixées, elles ne sont pas toujours
liées aux compétences : certains agents occupent des postes sans pour autant en avoir la
qualification, tels des agents de service hospitalier faisant fonction d’aide-soignant.
Les personnels soignants sont souvent confrontés à l’accumulation des « pertes ». Le secteur
gériatrique peut représenter un milieu de souffrance, de douleur et de fin de vie ; l’absence de
perspective de sortie, de non réparation définitive, accentue la charge de travail. La charge de
travail est élevée, linéaire 365 jours sur 365, répétitive, avec, en particulier, la manutention de
sujets lourdement handicapés ou grabataires, les soins aux patients ayant des incontinences
urinaires et fécales, des comportements associés à des troubles cognitifs importants :
agressivité, refus de s’alimenter, questionnements incessants, hurlements…Le rythme de soin
s’impose alors autant au soignant qu’au soigné, chacun subit.
Parallèlement à ces soins de nursing et soins relationnels, le personnel doit avoir une excellente
connaissance des poly-pathologies très fréquemment rencontrées en gériatrie, et de la
pharmacovigilance qui en découle. Les professionnels, contrairement aux idées reçues, y
dispensent des soins techniques nombreux, qu’ils doivent parfaitement maîtriser pour être
réalisés dans des conditions de sécurité et de confort satisfaisantes. La vigilance et l’expertise
des professionnels dans la détection de problèmes de santé au regard des tableaux cliniques
frustres présentés par les personnes âgées, requièrent des qualifications, connaissances et
compétences pointues
1.1.3 Un secteur de soin exigeant pour les professionnels :
De plus, et plus que jamais, il est important de travailler sur l’objectif de soin primordial lié à la
mission du maintien de l’autonomie et de la vie sociale. L’accompagnement que cela
suppose, exige une disponibilité en temps que chaque résidant est en droit d’attendre des
professionnels.
Le personnel est généralement en nombre insuffisant et sous qualifié, avec un risque important
d’épuisement professionnel, ce qui génère une certaine culpabilité et une vision quelquefois
morbide de son lieu de travail « encore faut-il savoir si nous voulons continuer à héberger dans
nos services des gens que nous regarderons comme des morts en puissance, ou enfin,
permettre à des personnes âgées, aussi gravement handicapées soient-elles, de recouvrer un
statut de ‘’vivant à part entière’’ » (13).
« La vie institutionnelle impose à chacun la vie collective, pour le soigné comme pour le
soignant ; elle oblige ainsi à la confrontation quotidienne avec les autres, confrontation avec la
vieillesse dans une sorte de ghetto que peut constituer l’institution gériatrique ; confrontation
avec les images d’un vieillissement possiblement craint, sans cesse « réfléchi » par les
compagnons de vie institutionnelle » (14).
10

Dans certaines institutions, faute de temps, de formation professionnelle, de présence de
personnel qualifié ou d’absence de projet professionnel pour le personnel, le vieillard,
dépossédé de son passé, de son expérience personnelle, de ses propres émotions, est plongé
dans une sorte d’ anonymat. Cela nuit à la qualité de la relation établie et favorise une nonreconnaissance
de la personne en tant que telle ; les soins sont alors prodigués en série, sans
personnalisation, favorisant davantage la culpabilisation des personnels ainsi que le risque de
négligence ou de maltraitance tant physique que psychique.
Le sentiment de culpabilité, lié à la souffrance morale que ressentent certaines familles, peut les
rendre verbalement plus agressifs envers les personnels soignants ; « l’incompréhension de
certaines pratiques, la frustration de se sentir inutile et la dépossession ressenties par les
proches, peuvent entraîner conflit et rivalité entre la famille et les soignants, le risque majeur
devenant alors un abandon du sujet âgé » (15)
D’où l’importance de donner du sens aux soins et de reconnaître l’accompagnement,
comme exercice professionnel prioritaire et mission d’intérêt général :
1.1.4 Une recherche de cohérence :
Le projet de soin, le projet de vie sont méconnus des équipes soignantes car il y a peu de
participation des personnels à sa rédaction . De plus, le projet médical devient le projet de
service alors que le contraire serait le plus approprié . La mise en place d’une démarche qualité
(projet qualité dans les conventions tripartites) rend optimal l’accompagnement jusqu’à la fin de
la vie. Cette démarche est importante pour une globalité de la prise en charge de la personne
âgée (ses besoins, ses désirs, ses attentes).
Il est également remarqué qu’il existe une scission entre les décideurs et les exécutants, d’où la
nécessité d’une élaboration en équipe pluridisciplinaire permettant aux agents d’être acteurs et
porteurs du projet, en tenant compte de la réalité : les objectifs doivent rester humbles et
nécessiter une évolution des mentalités – faire avec l’existant tout en luttant contre le mode
organisationnel par tâches ou soins en séries.
Cela suppose un processus d’évolution et de remise en question régulière des comportements
et des pratiques, en réfléchissant de façon éthique, pour permettre aux Résidants de conserver
leur dignité à chaque instant. L’objectif attendu est :
- de permettre la prise en charge de la personne dans son entité globale,
- de mieux répondre à ses besoins et ses attentes, en fonction de ses ressources, de son
degré d’autonomie, et ce au quotidien, pour éviter de répondre uniquement à l’organisation
institutionnelle qui s’impose à la personne âgée.
Alors, les représentations, que chacun se fait, se clarifieront et il en découlera un climat
d’entente, de responsabilisation, et de concertation professionnelle. On a tout intérêt à lister les
axes de motivation de l’exercice en gériatrie afin de renverser la tendance et le discours ;
l’objectif premier est la communication, l’outil est le projet de vie ; les moyens sont des
indicateurs et des outils d’évaluation pertinents et innovants qui parlent aux personnels en
première ligne en permanence (les aides-soignants en particulier). Les indicateurs pourraient
être, par exemple, les retours écrits ou oraux des familles, les grilles AGGIR (Autonomie
Gérontologique Groupe Iso Ressources) montrant l’évolution de la personne, mais aussi le taux
d’absentéisme et la satisfaction au travail des personnels.
11

Dans le court séjour, la construction débute par le projet médical ; dans le long séjour, le projet
de vie articule les activités autour de la personne âgée, pour un accompagnement global ; La
prise en charge s’inscrit dans la durée. Le projet de vie sous-tend que « le sens profond de ce
courant de recherche qui accorde la primauté au respect de la liberté, de l’identité et des liens
sociaux et propose qu’on accompagne jusqu’au bout le vivant sans le déposséder de sa vie ».
Alors, la somme des souhaits et désirs de chaque résidant et de sa famille sera la
composante essentielle au projet de vie global en gériatrie.
L’adaptation permanente de l’environnement de la Personne Agée doit lui permettre de se
réaliser à chaque instant, malgré la vie en collectivité. Il est nécessaire de ne pas oublier de
prendre en compte le parcours existentiel de la personne. Le projet de vie associe les
personnels soignants ainsi que les familles dans la dynamique d’accompagnement. Chacun a
son rôle : le travail en équipe prend alors tout son sens pour une unicité dans la diversité.
12

Ce tableau présente de façon synthétique les point à améliorer et les points forts du secteur.
Points à améliorer
- Le « non-dit » basé sur le poids de l’histoire,
de la représentation de la vieillesse, la
démence et la mort.
- Le travail en gériatrie est dévalorisé par les
professionnels eux-mêmes et par la société.
- Travail non satisfaisant (frustration), car vécu
comme répétitif
- La charge de travail est physique et linéaire.
La charge psychologique est importante et
constante.
- L’absence de perspective de sortie et de
réparation définitive est non gratifiante.
L’importance de l’accompagnement n’est pas
suffisamment mis en valeur auprès des
professionnels.
- La place accordée à la personne âgée durant
les études est courte, en théorie :
80 h pour les infirmiers,
140 h pour les aides-soignants
- Les besoins en formation continue sont
importants.
- Absence de norme de densité en personnel,
densité utilisée faible au regard d’autres pays.
- Pas de définition de profil de poste spécifique
à ce secteur.
- Agressivité et culpabilité.
Points positifs
- Intérêt pour l’autre, sentiment d’utilité fort.
- Reconnaissance exprimée par le résidant
et sa famille.
- Autonomie dans son travail, prise
d’initiatives,
- Coordination au sein d’un réseau
(famille,…), activité orientée dans le
domaine de la santé publique.
- Complexité de la prise en charge des
personnes âgées et des familles amenant
à développer des compétences
spécifiques.
- Mise en œuvre du rôle propre infirmier
(l’infirmier est dans sa mission de soins).
- Développement d’un travail de
collaboration, de partenariat, de
coordination (réseaux…).
- Partenariat avec les familles (préparation,
soutien et accompagnement).
- Prise en charge dans la durée, permettant
de mettre en place un projet de vie.
13

1.2 . Comment donner du sens à l’exercice soignant en gérontologie ?
En effet, le secteur de gériatrie est en voie de développement : il est lié au contexte social
démographique, au vieillissement de la population, nous pouvons noter une certaine
interrogation au sein de la Société. Actuellement il y a une médiatisation des secteurs
gériatriques, via des émissions télévisées en particulier. Les générations doivent évoluer et
prendre conscience de la place que va occuper la personne âgée dans la société.
Les dysfonctionnements et l’évolution démographique du secteur montrent qu’il est temps
d’agir. Les professionnels motivés se mobilisent : ils éprouvent le besoin d’ouverture, de
communication avec les autres secteurs ; ils ont envie de faire reconnaître leur domaine de
compétence en matière de gérontologie pour ensuite partager leur passion.
Bien entendu, la rédaction des différents projets autour de la personne âgée ne devra pas être
trop intellectualisée car les équipes soignantes en souligneront l’utopie, au détriment du « bon
sens ».
Il s’agit en effet de faire accepter que les notions d’accompagnement et de relation d’aide ont
un sens réel : ce sont bien les professionnels qui, avec les familles, donnent l’envie à la
personne âgée de persévérer et de continuer à vivre.
Travailler l’image du vieillissement et de la vieillesse, développer l’approche corporelle,
paraissent primordiales afin de faire évoluer les mentalités et par là même la prise en charge
qualitative de nos aînés par un personnel formé. La notion d’accompagnement est à
professionnaliser dans ces secteurs et dans les centres de formation initiale et continue. Cette
professionnalisation contribue à mettre en valeur et à hiérarchiser le soin relationnel,
l’accompagnement de la vie et de la vie sociale, même si le soin clinique reste permanent du
fait des poly-pathologies. En effet, les soins en gérontologie sont complexes. Les
connaissances et compétences des professionnels doivent être approfondies notamment en
terme d’observation clinique et de prévention. Cette démarche est aussi valable pour le corps
médical.
Cette professionnalisation implique une réflexion sur :
L’organisation et l’accompagnement privilégié de la personne âgée dans son lieu
de vie : son domicile.
La coordination des acteurs et des structures en lien avec le domicile qui est
essentielle. La prise en charge s’inscrit évidemment dans la durée et nécessite
des ressources (humaines et matérielles) ainsi qu’une volonté institutionnelle et
nationale.
Le développement de la collaboration entre les professionnels du terrain et les
formateurs des IFSI (Instituts de Formation en Soins Infirmiers). La nécessité de
penser le module gériatrique dans la formation initiale des étudiants en soins
infirmiers et des élèves aide-soignants.
La création d’outils de suivi et d’évaluation, pertinents et innovants, significatifs
pour les personnels avec le souci perpétuel d’un caractère itératif entre les agents,
l’institution et les organismes de tutelle.
14

Pour impulser cette dynamique, il est impératif de :
Valoriser financièrement l’exercice professionnel auprès des personnes âgées,
Reconnaître la spécificité de l’exercice en gériatrie en créant une spécialité,
comme cela vient d’être attribué au corps médical.
Faire évoluer les normes de densité, aujourd’hui inadaptées aux évolutions de
prise en charge des personnes âgées et à la mise en place du projet de vie.
Cette dynamique doit être impulsée par le cadre de santé. Son rôle est d’animer et d’orienter
l’équipe soignante pour l’aider à conserver le sens de ses missions. Le travail en collaboration
est développé et le relationnel est considéré au même titre que les soins techniques.
Ainsi, donner du sens, c’est :
Reconnaître la spécificité de l’exercice auprès des personnes âgées en travaillant
sur les représentations de la vieillesse.
Permettre la mise en place d’un accompagnement qui découle du projet de vie
individualisé.
Entendre, connaître, et accepter comme naturelles les pertes et déficiences. Le
professionnel, ayant intégré cette notion, est à même d’accompagner la personne
âgée avec son bon sens. Aidé par le projet de vie et de soins et soutenu par un
encadrement, il impulse cette dynamique dans l’exercice de sa fonction. Le
soignant donne ainsi du sens à ses actions.
1.3 Projet de vie Tout est dans le titre…
Projeter la vie, pour qui ? pour quoi ?
Depuis la réforme de l’hospitalisation de 1991, le « projet » devient obligatoire et à actualiser
tous les ans.
C’est un document qui engage la direction d’un établissement.
C’est : le « projet d’établissement », le « projet médical », le « projet de soins », le « projet
qualité »……la liste est longue.
Pour les services médico-sociaux, on parle de « projet de vie », «de projet de soins»
Comment s’y retrouver ?
En janvier 2002, la loi « rénovant l’action sociale et médico-sociale » souligne la nécessité du
projet de vie institutionnel et individualisé ainsi que du projet de soins.
Plus récemment, pour les secteurs d’hébergement de personnes âgées, la signature des
conventions tripartite a renforcé l’obligation du projet de vie. Il serait dommageable que ce
projet de vie ne réponde qu ‘à une obligation réglementaire.
Le projet de vie doit être l’expression des résidants et des personnels qui les accompagnent.
Plusieurs logiques se confrontent :
- Pour la plupart des résidents, le choix de « l’institution » est rarement volontaire, mais
souvent la conséquence de pertes qui mettent en danger le quotidien dans un lieu privé. Le
projet de vie aide à conserver la vie privée dans un lieu collectif.
15

- La formation initiale des soignants favorise davantage l’aspect technique au détriment de
l’accompagnement. L’exercice professionnel en institution met en évidence l’action , au
quotidien, sur le confort avec, par nécessité, des soins techniques.
- L’institution est la plupart du temps le dernier domicile pour la personne âgée. C’est une
étape à construire à court, moyen et long terme. Le projet de vie donne du sens à cette
étape.
Le processus d’élaboration du projet de vie consiste à :
- construire un partenariat entre les résidants et le personnel,
- respecter l’individu dans ses particularités,
- établir des compromis pour maintenir l’individualité dans un lieu collectif.
Le projet de soin est inclus dans le projet de vie, en seconde intention. Il est incontournable,
car les résidants, sont, la plupart du temps, atteints de poly-pathologies qui justifient leur
institutionnalisation.
Le projet individualisé est la résultante des attentes et/ou possibilités du résidant pour conserver
ou/et améliorer son quotidien.
1.3.1 La vie en institution :
Comment élaborer un projet de vie sans explorer la vie en institution ?
L’institution est la représentation d’un état de santé précaire, voire déficient.
Cette réalité acceptée, la personne âgée affronte des pertes douloureuses :
perte du « chez soi », de son espace vital, de son système de protection contre
l’extérieur ;
perte des meubles, des bibelots, des objets qui représentent chacun un souvenir,
perte d’une partie de la vie qu’il faut abandonner.
perte de son réseau social ; de nouveaux liens sont à créer.
En institution, les repères sont à réinventer. La chambre devient un nouveau lieu où l’on peut
posséder encore, s’investir et être maître de sa vie. L’extérieur de la chambre devient le
« dehors », créant ainsi une zone d’intimité et une zone de sociabilité avec, pour finalité de
retrouver un sentiment d’appartenance à une communauté.
Le projet de vie est le respect de l’identité de la personne âgée.
1.3.2. Les préalables au projet de vie :ils sont indispensables et importants ;
hUne information large :
Le projet de vie est celui du résidant en priorité mais aussi celui des soignants, c’est aussi
l’engagement des médecins et de la direction de l’établissement.
16

Le rôle du médecin, du cadre, de la direction (qui peut être représentée par la direction de
soins) communiquent auprès des résidants, des soignants, l’intérêt de la construction du projet
de vie, ce qu’il entraîne, ce qu’il va engager pendant 5 ans.
Ce temps d’information est suivi d’une programmation de rencontres avec les résidants, leurs
familles et les soignants.
h Les rencontres avec les résidants, les familles et les soignants :
Elles sont indispensables à l’élaboration du projet de vie. Comment envisager un projet de vie
sans l’avis des acteurs ?
Ce sont des temps d’échanges, d’explications, de demandes, de souhaits même s’ils paraissent
« fous… »
Aucune limite ne doit être donnée pour favoriser ainsi la libre expression, la richesse, voire la
créativité (l’utilisation de la méthode du « brain storming » est adaptée).
Au terme de cette étape la liste est généralement longue et très variée allant, par exemple, de
l’heure du lever à la qualité des soins, les loisirs, les sorties….
« Tout est à garder ! »
Lors de ces rencontres, il est fait appel à des volontaires (soignants et résidants) pour élaborer
le projet de vie et/ou faire partie du groupe de pilotage.
h Création du groupe de pilotage :
C’est l’entité stratégique du projet de vie et, à ce titre, sa composition, son rôle et ses missions,
ses limites et ses responsabilités sont à préciser.
h Composition du groupe de pilotage :
Il doit être pluridisciplinaire, sur la base du volontariat.
Sa représentation est la plus large possible. Au-delà des résidants volontaires il y aura des
médecins, des soignants mais aussi des personnels médico-techniques (de rééducation, de
diététique), du personnel d’animation, du personnel des services administratifs (représentant
de la direction, des services économiques…) Cette représentativité est une forme d’implication
de l’établissement et, reflète son mode de fonctionnement.
h Le chef de projet :
Le groupe de pilotage est mené par un ou deux chef(s) de projet sur qui reposent le projet de
vie, tant dans son élaboration que dans son écriture et sa mise en œuvre.
Les missions du chef de projet sont :
- d’organiser le groupe projet,
- de définir et de suivre les objectifs fixés,
- d’écrire le projet de vie,
- d’informer régulièrement l’établissement (résidants et soignants) et la direction des
travaux en cours.
h Les missions du groupe de pilotage :
C’est l’accompagnement du projet de vie sur 5 ans avec :
- la participation aux groupes de travail,
17

- l’évaluation et le réajustement des objectifs et des actions,
- le lien entre d’une part, les résidants et les soignants et, d’autre part la direction.
h Les limites et les responsabilités :
Le groupe de pilotage est le garant du projet de vie tant dans son contenu que dans sa
réalisation. Il doit, à la fois, vérifier régulièrement la faisabilité des actions et leur réalisation.
C’est aussi l’intermédiaire de la direction, qu’il se doit d’informer régulièrement. Une fois ces
préalables acquis, arrive le moment de la construction du projet.
h Elaboration du projet de vie :
Le groupe de pilotage anime et coordonne toutes les étapes, allant de la création au bilan,
après 5 ans.
Pendant la phase d’élaboration du projet de vie, deux étapes se juxtaposent :
1 : la mise en place de groupes de travail
2 : la rédaction du projet de vie
h La mise en place des groupes de travail : cette étape fait appel à d’autres étapes.
Etape 1 : Structuration des idées :
Cette étape est importante car elle conditionne le déroulement du projet de vie.
Le groupe de pilotage et les « volontaires » reprennent l’ensemble des informations collectées
lors des rencontres avec les résidants, leur famille et avec les soignants ; l’exhaustivité est le
gage de richesse.
Il faut alors associer ces idées afin d’en faire émerger des thèmes (entre 5 et 10). Au-delà de 10
thèmes, il est judicieux de reprendre les idées et les liens entre-elles.
Néanmoins, les thèmes choisis doivent représenter l’expression des résidants et des soignants.
Ils sont, par conséquent, tout à la fois variés et spécifiques à une structure.
Les exemples sont nombreux , pouvant aller de l’amélioration des repas à la distribution des
médicaments, en passant par l’accessibilité des lieux et la prévention de la maltraitance, etc…
Quand les thèmes sont définis, il faut composer les groupes de travail à partir de personnes
volontaires et/ou intéressées, tant avec les résidants, leur famille, qu’avec les soignants.
Une fois les sous-groupes construits, il est important de nommer un animateur. La position
hiérarchique importe peu, ce qui importe c’est le dynamisme, l’intérêt et la volonté d’aboutir.
Cependant, avant de lancer les sous-groupes, il faut former les animateurs à la conduite de ces
groupes.
Etapes 2 : Formation des animateurs de groupe :
L’animateur recense les idées, les propositions d’actions,. Il structure le groupe et est garant de
l’atteint des objectifs.
Pour ce faire, il programme régulièrement des temps de rencontre et désigne, par séance, un
secrétaire qui établira le compte-rendu afin qu’aucune donnée ne soit perdue.
18

Etape 3 : Suivi des groupes :
Le rôle du groupe de pilotage est d’organiser la rencontre régulière des animateurs des sousgroupes.
Un rythme d’une rencontre tous les 2 mois est préconisée pendant la phase
d’élaboration du projet de vie.
En effet, ces étapes permettent de suivre l’évolution des sous-groupes :
- quelles sont les facilités ?
- quelles sont les difficultés et comment y remédier ?
- le thème est-il bien suivi ?
- la participation est-elle active ?
- …
Au terme de chaque rencontre, un compte-rendu est envoyé à tous.
h La rédaction des projets de vie :
Sa rédaction est confiée au groupe de pilotage.
Dans un préambule ou une introduction, il est intéressant de situer l’établissement dans son
environnement (géographique, contexte socio-économique, réseaux…), son architecture, ses
capacités d’accueil (chambre seule, à 2 ou 3 lits… ), ses accès..
L’ensemble de ces éléments, au-delà d’apporter la connaissance de l’établissement, ses
particularités, ses contraintes, ses facilités etc…permettent de comprendre les thèmes et les
actions développées au niveau du projet de vie.
Ces différents facteurs génèrent des consignes et/ou des actions particulières et modulent les
contenus.
La construction du projet et des thèmes est formalisée et planifiée pour une mise en œuvre à 5
ans.
Le document final doit être validé par les instances locales : conseil d’administration, conseil de
la vie sociale et toute autre instance en fonction des établissements.
19

Chapitre II
LES LIEUX D’EXERCICE, LES PROFESSIONNELS, LES MISSIONS
C'est une évidence que d'affirmer que nous vivons plus vieux.
C'est l'unanimité que de dire que l’allongement de la vie doit s'accompagner
de confort de vie.
C'est une réalité que de souhaiter rester le plus longtemps possible au domicile.
A présent, la vieillesse nous engage à réfléchir. Ce n'est plus seulement le "3 ème âge" mais c'est
aussi le "4 ème âge » autrement appelé "grand âge" qui nous oblige à tout mettre en œuvre pour
assurer et maintenir le cadre de vie.
A chaque lieu se retrouvent des professionnels dont les missions sont communes mais dont les
rôles et les prises en charge se déclinent différemment.
Trois grandes catégories se dessinent :
Le domicile privé, Les alternatives temporaires au domicile, Les structures d’hébergement
2.1. Les Lieux de prise en charge des personnes âgées et les missions :
Le cadre de vie de nos « anciens » est, en premier lieu, le domicile privé mais c’est aussi un
ensemble d’alternatives, qui chacune doit maintenir, pérenniser au-delà des problèmes du
quotidien, la notion de l’individu.
En effet, les alternatives liées au vieillissement sont nombreuses, variées en lien avec le
physique, le psychique, le cognitif, parfois les trois.
Ainsi du domicile privé à l’hébergement, les idées ne manquent pas, bien que les réalisations se
fassent plus timides. Les modalités de prise en charge des professionnels médico-sociaux et
sanitaires sont différentes selon les secteurs d’activité.
Compte tenu de la vieillesse installée, comme une évidence dans notre société, appréhendée
en terme de santé publique, chaque professionnel de soin doit s’inscrire à un moment donné
dans le parcours de la personne âgée, du domicile à l’hébergement.
Ces professionnels sont peu ou très qualifiés, leur particularité réside dans l’action à mener
auprès des personnes âgées. Néanmoins, leur place peut s’identifier, un peu
schématiquement, par rapport aux lieux et aux structures.
Devant l’importance du nombre de professionnels qui interviennent auprès des personnes
âgées, les fiches métier élaborées dans ce document par le groupe de travail, se limitent aux
Médecins, Cadre de santé, l’Infirmière Diplômée d’Etat, l’Aide Soignante et l’Auxiliaire de Vie
Sociale.
Ce n’est pas vain de parler de missions et de prises en charge des personnes âgées. Plusieurs
se dessinent communes mais aussi particulières à un lieu de vie. Toutes ont pour vocation une
prise en charge globale.
Une mission s’entend comme une situation d’implication et de confiance. Elle engage la
spécificité de la prise en charge et la responsabilité des intervenants.
20

L’accompagnement et le maintien de la vie sociale sont indissociables et restent à prioriser, en
relation avec la vie de la personne âgée, en lien avec ses problématiques.
Si l’accompagnement reste privilégié, d’autres missions sont tout autant nécessaires, voire
indispensables.
Il en est ainsi des soins incluant le maintien de l’autonomie, la gestion des risques, le maintien
de la vie sociale, de la coordination de l’équipe et en réseau, des soins cliniques, de la
formation, de la logistique et de la gestion.
Chacune de ces missions se déclinent différemment selon le lieu d’exercice et la profession.
Ces missions engendrent autant d’actions relevant du secteur sanitaire que social et médicosocial
et répondent aux objectifs communs de :
- adapter le cadre de vie aux besoins et/ou aux contraintes de la personne âgée,
- élaborer un projet d’aide coordonné entre les intervenants,
- garantir la qualité,
- actualiser les métiers, y compris introduire les nouveaux métiers par anticipation ou
évolution.
Les missions sont, en théorie, communes à tous les soignants quelles que soient les structures
de prise en charge. L’accompagnement et le maintien de la vie sociale sont, cependant, plus
prégnants dans les structures médico-sociales.
21

2.2 Le domicile privé :
Il reste le lieu privilégié à préserver au-delà des difficultés qu’il peut présenter.
L’environnement proche, qu’il soit familial ou de voisinage, est le premier interlocuteur.
Si, le plus souvent, ces présences suffisent en partie, il faut néanmoins y adjoindre des aides,
adaptées et évolutives en fonction de l’état de santé et/ou de dépendance :
- le médecin traitant et autres libéraux (kinésithérapeute, infirmier),
- les Auxiliaires de vie sociale ou les assistantes de vie par le biais de Centres
Communaux d’Action Sociale ou d’Associations,
- les services de soins à domicile,
- l’hospitalisation à domicile dans des situations ponctuelles.
Mais force est de constater l’inégalité d’organisation de ces « aidants » qui tient compte de
facteurs :
- économiques : les ressources des personnes âgées ne permettent pas toujours
d’optimiser les aides et parfois même accélèrent l’institutionnalisation,
- démographiques : plus il y a de personnes âgées plus les services sont nombreux et
coordonnent les actions,
- géographiques : les villes procurent des réponses nombreuses et variées, les zones
rurales proposent des systèmes parfois plus partiels mais cependant adaptés.
Au-delà de ces difficultés, le domicile privé reste le « bastion » à défendre le plus longtemps
possible avec l’aide de structures alternatives. Un apport financier serait nécessaire pour
aménager les habitats, prévenir les accidents de la vie et les conséquences majeures qui en
découlent. Il reste le lieu privilégié, les repères sont simples parce que connus.
L’accompagnement du quotidien suppose des adaptations :
- techniques : téléalarme…
- domestiques : portage de repas, aide à la toilette…
- ergonomiques : tapis enlevés…
- sociales : dossiers Aide Personnalisée à l’Autonomie, demandes d’aides financières…
- familiales : recherches d’aidants…
Les alternatives offrent les compléments de conditions matérielles nécessaires au maintien à
domicile.
hLes modes d’interventions :
Bien sûr la famille, les voisins, les bénévoles, par leur présence, assistent et sécurisent le
quotidien.
Parfois, deux générations cohabitent (3 ème et 4 ème âge) par la présence simultanée des parents
âgés et des enfants vieillissants induisant de ce fait les « petits enfants » comme aidants
prioritaires. Mais leur rôle ne peut pas rester isolé.
Les médecins, infirmiers et kinésithérapeutes libéraux interviennent ponctuellement pour des
prises en charge techniques et spécialisées.
L’Hospitalisation à Domicile (HAD) peut opérer pour réaliser des soins « lourds » et éviter ainsi
l’hospitalisation.
22

Les services de soins à domicile assurent le nursing quotidien, les soins d’hygiène et de confort
grâce à du personnel aide-soignant.
Enfin, la vie au quotidien, la cuisine, le ménage, l’animation, les courses… sont assurés par les
Auxiliaires de Vie Sociales (AVS) ou les assistantes de vie.
La coordination des Services Soins Infirmiers A Domicile (SSIAD), auxiliaires de vie sociales et
assistantes de vie est souvent assurée par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) des
communes et/ou par le Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique (CLIC) s’il
existe.
Ces professionnels se retrouvent aussi dans les alternatives temporaires au domicile.
2.3 Les alternatives temporaires au domicile privé :
Elles ont deux visées, occupationnelles et/ou thérapeutiques.
Le grand âge s’accompagne de problèmes médicaux aigus qui engendrent des hospitalisations.
La prise en charge est alors « spécialisée », en relation avec le motif de l’admission et requière
la compétence d’un service de médecine ou de chirurgie ou toute autre spécialité aiguë centrée
sur la maladie, ou d’un ensemble de services à visée gérontologique tels le service de
médecine gériatrique, de soins de suite gériatrique ou d’hôpital de jour.
Le maintien de la personne âgée à son domicile est fragile, voire parfois dangereux, quand le
ou les handicaps pointent. Les aidants, le plus souvent la famille, absents dans la journée ou
dans l’incapacité de s’occuper en permanence de la personne âgée (conjoint âgé lui aussi),
sont inquiets.
Des structures occupationnelles, tels les accueils de jour, apportent une réponse, réponse
aléatoire car peu nombreuses, payantes et parfois difficilement accessibles (problèmes liés au
mode et financement des transports).
En plus, aujourd’hui et de façon plus rare, apparaissent les accueils de nuit. Souvent ils
préservent le repos réparateur du conjoint de la famille, mais aussi sécurise la personne âgée
qui, également, bénéficie d’aides de jour à son domicile.
Ce mode de structure souvent expérimental mériterait d’être étendu.
Enfin, l’accueil temporaire qui s’apparente à une « institutionnalisation à durée déterminée »
permet le répit familial, par exemple, au moment des congés d’été ou devant l’épuisement des
familles et/ou des aidants.
Pourtant le bien-fondé de ces lieux ne se discute pas. L’animation, le suivi médical et médicosocial
permettent de reculer le moment du passage en institution.
En accueil de jour ou de nuit, si le rôle est « d’accueillir » transitoirement des personnes âgées,
il n’en reste pas moins que les acteurs y sont professionnels aussi.
Ainsi, de façon privilégiée, se retrouvent dans ces structures des aides-soignants, des
auxiliaires de vie sociale et/ou des animateurs.
Ils préservent le quotidien en évitant ou en retardant les hospitalisations.
Mais ces alternatives peuvent avoir une visée thérapeutique et, de fait, être une hospitalisation
traditionnelle en filière « MCO » (Médecine, Chirurgie, Gynécologie/Obstétrique) avec pour
objectif de traiter la maladie aiguë, ou en filière gériatrique.
23

Cette fois, les intervenants sont des professionnels du soin allant du médecin gériatre au
personnel médico-technique de rééducation en passant par l’infirmier, l’aide-soignant, le
psychologue, l’assistante sociale et toute autre spécialité médicale nécessaire.
Les efforts de ces professionnels se conjuguent afin de prévoir, le mieux possible, le retour au
domicile ou le devenir de la personne âgée.
Malheureusement, parfois à l’issue de l’hospitalisation, se profile l’hébergement.
h Modes d’interventions :
Les missions restent inchangées, le contenu des prises en charge diffère selon que les
alternatives sont occupationnelles ou thérapeutiques.
Dans le cadre d’une hospitalisation, la technicité des professionnels et des lieux se conjuguent
en fonction du motif d’entrée afin d’en réduire au maximum la durée.
Les accueils de jour et de nuit ont plus une vocation occupationnelle avec, en filigrane, le
maintien de l’autonomie à domicile.
Malheureusement au décours d’une hospitalisation ou face aux dangers du maintien au
domicile, l’hébergement reste incontournable.
2.4 Les structures d’hébergement :
Pour la personne âgée, c’est rarement un choix, c’est le plus souvent un impératif et une
contrainte face à la vieillesse qui, même si elle n’est pas en soit une maladie, contrarie, rend
dangereux et par conséquent impossible le quotidien au domicile.
Marie-Françoise COLLIERE écrivait en 1996 dans « Promouvoir la Vie » :
« On peut vivre sans traitement mais on ne peut vivre sans soin ; aucun traitement ne peut se
substituer au soin ».
L’application en référence reste « la Charte des droits et libertés de la personne âgée en
institution ».
Le respect de la personne, le maintien de son autonomie et la prise en charge de ses besoins
fondamentaux obligent l’institution à permettre à la personne âgée de « réinventer » ou de
« reconstruire » une nouvelle vie, la plus proche possible d’une vie à domicile en maintenant,
autant que faire ce peut, les habitudes de vie et les « en-vies ».
Les structures d’hébergement doivent s’attacher ainsi à prolonger l’intimité de la personne âgée
comme « un secret à préserver » qu’elle soit morale, intellectuelle ou physique.
Pourtant les actes au quotidien, la vie en collectivité, les aides obligées à apporter sont autant
de moments où l’intimité peut être mise à mal.
La vie en collectivité est aussi un ensemble de contraintes que le résidant doit comprendre,
intégrer et respecter au fil des jours.
Enfin, les établissements pour personnes âgées ont également pour mission d’être à la fois des
lieux de soins et de prendre soin, pour personnes fragilisées et en perte d’autonomie et/ou
malades, de prévention des pathologies ou accidents liés au grand âge.
24

Ainsi les structures d’hébergement doivent répondre à deux impératifs :
- celui du résidant,
- celui du soignant.
h Pour le résidant :
- Créer un lieu de vie dans un lieu collectif suppose de le concevoir et de l’aménager
comme un domicile privé et sécurisé. La taille des locaux et le nombre de résidants par
unité de vie seront limités. S’il existe de longs couloirs, il faut en rompre la monotonie par
l’installation de claustras.
- Permettre l’accessibilité interne des lieux aux personnes en fauteuils roulants, en
déambulateurs et autres matériels nécessaires, tels le lève-malade.
- Assurer l’accessibilité des lieux vers l’extérieur par des rampes d’accès, des
ascenseurs…
- Préserver l’intimité au sein du lieu collectif par l’aménagement d’un « domaine privé au
résidant », même s’il est de taille modeste, mais dans lequel des objets personnels
seront installés : petit meuble, cadres avec des photographies, bibelots…
h Pour le personnel :
- Créer des lieux fonctionnels et accessibles au passage du matériel nécessaire (chariot,
lève-malade…), mais qui soient aussi conviviaux, chaleureux, gais et dans lesquels les
personnels aient plaisir à se retrouver.
- Prévoir un lieu de stockage du matériel.
- Choisir le matériel ergonomique afin d’éviter fatigue, lombalgies…
- Installer une salle de détente, de rencontres, de réunion.
A l’interface entre le domicile privé et l’institution se trouvent les résidences pour personnes
âgées et les foyers- logements qui, en préservant l’aspect du domicile privé, apportent des
éléments de services et de sécurité en lien avec le maintien au domicile. Aujourd’hui,
l’immobilier pour seniors émerge, l’architecture s’adapte pour préserver l’environnement social
et culturel.
Quand l’état de santé est fragile, instable, tant sur le plan physique, psychique, que cognitif,
qu’il met en danger la sécurité et la vie de la personne âgée souvent seule au domicile,
l’hébergement devient parfois le dernier recours.
Le « panel » de professionnels est proche de celui de l’hospitalisation en ce sens qu’il regroupe,
par nécessité, les professionnels du soin.
Cependant, la répartition des activités de prise en charge est différente et modifiée. En effet, si
les soins techniques sont nécessaires d’autres, telle l’animation, requièrent la présence de
professionnels différents voire même de bénévoles.
h Modes d’interventions :
Dans ces lieux l’accompagnement et les soins incluant le maintien de l’autonomie sont
essentiels même si, évidemment, le motif d’entrée en institution est en relation avec une perte
physique, psychique, cognitive, les trois.
Chacun sait que la situation des personnes âgées hébergées s’accompagne de techniques de
soins requerrant la compétence de professionnels formés.
25

Les soins vont des soins du maintien de la vie aux soins prescrits (pansements, perfusions,
injections, visites régulières du médecin, kinésithérapie…).
Les soins ne sont pas que gestuels mais passent par une capacité à comprendre et à
appréhender la personne âgée, y compris lorsque celle-ci présente des signes de démence ;
l’enjeu étant d’optimiser les techniques de soins face à de sévères troubles.
Au-delà des soins, la mission d’accompagnement reste primordiale, elle donne « du sens » à la
prise en charge des personnes âgées.
Le personnel doit « venir travailler chez la personne âgée » même si le lieu de vie est collectif.
Cet impératif particulier est le garant de la réussite de la prise en charge.
26

Chapitre III.
MISSIONS ET SOINS EN GERONTOLOGIE
L'exercice soignant en gérontologie/gériatrie, une Valeur Ajoutée. Pourquoi?
La préparation des compétences futures des professionnels devient un enjeu majeur des
dispositifs de soins.
Dans le secteur de gérontologie, les responsables de soins observent un décalage entre une
image dévalorisée de l'exercice et les qualifications professionnelles requises.
Aujourd'hui les soignants s'orientent davantage vers le modèle d’organisation médicale reconnu
et médiatisé autour des nouvelles techniques instrumentales.
Les normes de densité de personnel y sont plus favorables et les expériences sont davantage
reconnues pour l'accès à certains concours de spécialité. Les formations infirmières orientent
vers ces compétences.
Cependant, en gériatrie, les soins techniques sont identiques, mais nécessitent d’être adaptés à
la fragilité des personnes âgées.
Les gestes relèvent d'une grande dextérité avec une analyse bénéfice/risque pour chaque
décision concernant le soin.
Les observateurs et les professionnels proposent de rendre plus visible la face méconnue de la
prise en charge des personnes âgées. Les contraintes du travail sont toujours évoquées,
mais les satisfactions le sont peu.
Comment créer l'attractivité des professionnels vers un secteur où la pénurie existe déjà?
La mise en évidence des plus values d'exercice suscite l'intérêt et la confiance des jeunes. Mais
les professionnels expérimentés sont-ils prêts à partager leur expérience autour des dimensions
sécuritaires et psychosociales du soin, à considérer le potentiel d’aptitudes des jeunes
générations ?
3.1. Missions communes des professionnels quels que soient les lieux d'exercice
(infirmier, aide-soignant, auxiliaire de vie sociale)
Les missions décrites dans le chapitre II sont communes à tous les professionnels, quel que
soit le lieu d’exercice. Spécifiques, diversifiées, certaines identiques à celles développées dans
des unités dites actives. Elles sont le fondement de la prise en charge des personnes âgées et
offrent la possibilité d’acquérir des compétences dans des domaines variés et riches. Deux
missions plus spécifiques ont été mises en évidence sur les huit déclinées ci-dessous, qui sont :
Maintien de la vie sociale, Accompagnement,
Soins cliniques, Prévention des risques, Coordinations, Logistique/Gestion et Formation.
27

3.1.1. Mission : Maintien de la vie sociale
La personne entrée en établissement a perdu son chez soi, ses habitudes de vie, ses repères,
son intimité. Elle craint que sa famille ne l'abandonne et est effrayée par une collectivité ou
d'autres résidents sont plus invalides qu'elle. Les équipes pluri-professionnelles s'efforcent de
recréer un espace d'intimité qui rappelle le "chez soi", recréer l'intérêt et le plaisir des petites
choses, ranimer le désir de vivre, faire revivre la tendresse et la complicité avec les être chers,
retrouver un sentiment de liberté qui permette d'oublier pour un temps l'impression
d'enfermement dont témoignent beaucoup de personnes âgées.
« Ce ne sont pas les flons flons qui font l'animation, mais le fil qui relie le passé au présent, une
présence, une écoute, la considération personnalisée en collectivité. »(17)
Les professionnels de santé, au travers de cette mission, ont la possibilité d’investir pleinement
leur rôle propre, et de sortir de l’exécution répétitive de tâches quotidienne. Dans la réalisation
de l’animation, ils portent un regard différents sur les personnes âgées et ainsi, investissent
toutes les dimensions du projet de vie des résidants.
Les animateurs et bénévoles apportent une complémentarité dans la prise en charge des
personnes âgées.
h Mission : Accompagnement
La mission d'accompagnement se situe dans la durée. Elle consiste à assurer la protection, la
préservation de l’autonomie, les activités de la personne âgée, les soins de vie quotidienne.
L'accompagnement de personnes âgées fragilisées nécessite une maturité professionnelle.
hAccueil des personnes âgées :
A son arrivée, la personne âgée est désorientée. L'entrée en établissement est la plupart du
temps subie. Cette épreuve est insuffisamment préparée surtout dans les grands
établissements où les listes d'attentes sont gérées à distance. La façon d'accueillir est
déterminante pour les étapes ultérieures d’accompagnement de la personne âgée. La
représentation des hospices n'est pas si éloignée. Les conséquences du vieillissement sont
parfois source d’humiliation par des pertes successives physiques et affectives.
Une attitude de résignation durable observée chez la personne âgée n'est pas de bon
pronostic.
Les professionnels doivent intégrer que le respect est un élément primordial dans la prise en
charge de la personne âgée en institution. Ce lieu devient le nouveau domicile de la personne
âgée. Le personnel doit adapter son comportement lorsqu’il entre « chez… » dans la chambre
de la personne âgée, même s’il s’agit d’une collectivité.
hAccompagnement de la vie quotidienne :
L'accompagnement des personnes âgées affectées de troubles psychiques ou démences
constitue une question majeure du champ de la gérontologie. Les personnes âgées entrent en
établissement lorsque les solutions ambulatoires ne sont plus possibles.
La nature de l'accompagnement évolue avec l'état de santé de la personne âgée. Un quart des
personnes consomment plus de 50% du temps relationnel. Les personnes ont perdu la
mémoire des habitudes du passé et souvent ne reconnaissent plus leur famille. Les notions
d'habitudes de vie et de besoins fondamentaux ne peuvent pas être mobilisées de la même
28

manière par les professionnels. Le comportement est parfois déroutant. Le mode
d’accompagnement est une rencontre, qui doit être nuancé avec l'avis du spécialiste, par
exemple :
- adaptation du savoir faire professionnel pour les soins d'hygiène, à reconsidérer en cas de
refus par la personne,
- observation du changement et adaptation du mode d'accompagnement si nécessaire ;
- suppléance là où la personne ne peut plus faire elle-même : ne pas faire à la place quand un
acquis peut être maintenu encore quelques temps.
Le personnel est constamment interpellé dans la relation. Lorsque la formation est insuffisante,
le personnel est dérouté par le comportement des personnes démentes. Il peut ressentir de la
frustration devant les dégénérescences inéluctables. Il est mis en difficulté dans l'application
des mesures de bientraitance.
Les savoirs relationnels et pratiques sont essentiels à tous les stades du processus invalidant,
par exemple : en cas de troubles mentaux, une réponse inappropriée peut entraîner une
réponse agressive de la part de la personne âgée.
C'est dans l’ignorance de ces complications que réside une maltraitance involontaire.
Rencontre avec la famille :
Les familles ont parfois « galéré » dans la prise en charge à domicile puis dans la recherche
d'une place en établissement. Elles ne comprennent pas pourquoi une collectivité ne peut pas
fournir les petites attentions personnalisées. L'aide aux familles, qu’elle soit médiatrice ou
d'éducation, prend une place importante dans la fonction soignante.
Malheureusement, la mission d'accompagnement est peu valorisée et peu financée par rapport
aux soins techniques médicaux. Pourtant cette mission est tout aussi primordiale et
indissociable du soin.
3.1.2. Mission : Soins
h Organisation des soins :
Les personnes âgées ont besoin de référents stables. Le turn-over trop rapide de personnel
constitue un vrai problème d’identification pour les personnes âgées. Cela pose aussi des
problèmes de relais d’information. Les soignants subissent une pression des rythmes de travail
contraints qui génère un sentiment d’impuissance et de culpabilité. Le modèle de soins en série
« chosisie » le soigné et le soignant
« Il est des matins où vous me réveillez brutalement. Posez vous la question, aimeriez vous que
l’on vous fasse la même chose dès 6H30 du matin ? » (17)
L'organisation du travail dans les établissements permet rarement aux soignants de valoriser
leur expertise en santé publique, car les soins en série rendent anonymes les personnes âgées
et les soignants.
« Lorsqu’on vient nous dire qu’il n’y a personne à l’étage ce matin, ce jour là, adieu la toilette.
Le personnel doit faire plus vite. Plus question de faire du relationnel. » (17)
29

Pour cerner les compétences du soin (Cure) et du prendre soin (Care), il est nécessaire
de :
- Identifier les soins dominants par type de structure,
- rendre visible le projet médical ainsi que les critères d’admission et de sortie,
- préciser l’articulation du projet de soins avec le projet de vie de la personne âgée,
- préserver le projet de vie de la personne âgée au delà du projet médical,
- collaborer en équipe élargie.
h Soins de la vie quotidienne :
Dans les établissements, ils sont majoritairement assurés par les aides-soignants ou « faisant
fonction ». Le contact de proximité et les soins corporels créent une relation d’intimité, quelle
que soit la dégradation physique de la personne. Ces soins influencent également les
représentations sociales, les motivations des professionnels en gériatrie et les motivations aux
métiers du soin en gérontologie.
Prendre le temps d’accompagner la prise du repas et d’y associer des échanges verbaux, de
« faire avec », sont à privilégier.
h Soins cliniques :
Les poly-pathologies compliquées de démences sont les plus complexes à traiter. Cette
problématique est spécifique à la gérontologie.
La fragilité des personnes âgées nécessite une analyse bénéfice/risque lors de chaque
décision inhérente à la prise en charge.
L’exercice professionnel en gérontologie permet aux soignants de développer des compétences
spécifiques comme le montrent les points abordés dans ce chapitre (actes techniques,
administration médicamenteuse, prise en charge de la douleur, fin de vie).
Les soins cliniques insistent particulièrement sur :
- les précautions spécifiques dans l'organisation et l'administration des médications,
- les mesures de lutte contre l'infection,
- les complications liées à l'immobilisation,
- la surveillance de l’évolution clinique dans toutes les phases du processus de vie.
- le soulagement de la douleur.
La surveillance clinique relève d'une expertise, car les modifications et les « syndromes non
contrôlés » exigent des actes conservatoires et une intervention médicale rapide.
Les actes techniques sont similaires à ceux pratiqués en court séjour mais ils exigent une
adaptation et une habileté spécifiques à la population âgée.
h Administration médicamenteuse :
Les modifications physiologiques du vieillissement et les interactions médicamenteuses
demandent aux professionnels des connaissances et des compétences permettant d’évaluer
les risques dus aux effets secondaires, aux surdosages, aux répercussions possibles sur les
fonctions biologiques. Le risque iatrogène est trop souvent banalisé.
30

3.1.3 Mission : prise en charge, de la douleur à la prévention des risques :
Les répercussions de la douleur sur le psychisme et le devenir psychosocial de la personne
âgée sont importants. Le soulagement des douleurs chroniques permet de préserver
l’autonomie maximale, la qualité de vie. Un soutien relationnel doit être associé.
Les troubles de la communication, les troubles de l'humeur ou du caractère, les troubles
sensoriels, cognitifs et du comportement compliquent l’observation et sont à prendre en compte
dans l’évaluation de la douleur. Des moyens non médicamenteux, comme l'écoute active,
participent au soulagement de l’anxiété qui accompagne la souffrance.
Tout changement de comportement spontané ou survenant pendant un soin doit faire
rechercher un état douloureux. Les soignants seront vigilants pour ne pas confondre plainte
douloureuse et plainte de la personne dépressive.
h Prise en charge en fin de vie :
La fin de vie est un processus naturel. Le séjour en établissement est, la plupart du temps, le
dernier lieu de séjour et le lieu de décès. La mort est un événement social en même temps
qu’institutionnel.
La prise en charge de la fin de vie en institution demande aux professionnels de faire preuve de
capacité d’adaptation, de mettre en œuvre des valeurs d’humanité dans la prise en charge des
résidants et dans l’accueil des familles pour compenser le manque : :
- de lieux d’accueil pour les familles parfois inexistants,
- de chambres individuelles,
- de formation spécifique du personnel ,
- de suivi de deuil pour les familles et les soignants.
Ces missions s’inscrivent dans un cadre réglementaire qu’il est indispensable de garder à
l’esprit, dans l’exercice quotidien, afin d’être cohérent avec une pratique professionnelle qui
induit qualité et réponse adaptée à la population. La réalité quotidienne fait apparaître certains
écarts, liés à l’environnement (difficultés de recrutement…), et rend difficile l’exercice des
différentes missions.
L’application de la charte des personnes âgées dépendantes est un texte sur lequel le
professionnel doit s’appuyer dans sa pratique quotidienne.
h Bientraitance / Maltraitance :
Les soignants, dans des conditions d’exercice et des situations difficiles, doivent pouvoir :
- respecter et préserver l’intimité de la personne âgée,
- écouter la parole de la personne âgée,
- favoriser le bien être corporel et psychique,
- s’adapter au rythme de la personne,
- se questionner et réfléchir au sens du soin,
- déceler, partager en équipe, analyser des attitudes inadaptées, et/ou maltraitantes,
- être capable de se positionner, remettre en cause des attitudes inappropriées de la part
de professionnels.
31

h Vigilances :
"L'inhumain commence quand les règles institutionnelles et les corporatismes priment
sur les besoins des personnes vulnérables"(17)
Les vigilances sont accrues en gérontologie, et doivent répondre :
- aux besoins quotidiens en terme d'alimentation, élimination, mobilisation, hygiène, confort,
bien être, environnement,
- à l'éducation des personnes âgées et des familles,
- à la prévention des risques, des complications liées aux polypathologies,
des conduites addictives,
- à la préservation et l’entretien des capacités résiduelles,
- à la continuité de la prise en charge.
La vigilance est un devoir des professionnels, compte tenu de la vulnérabilité des personnes
prises en charge. Chacun des professionnels concernés, utilise les moyens mis à sa disposition
pour assurer une communication de l’information fiable et précise.
Il est nécessaire :
- d’avoir une concertation en équipe , en vue d’une analyse sur les bénéfices/risques,
sur les projets thérapeutiques,
- d’anticiper les modifications climatiques,
- de s’assurer du recueil du consentement ou des souhaits de la personne,
- de préserver la confidentialité des informations, de veiller à la protection des biens
des personnes,
- d’élaborer les protocoles garants des bonnes pratiques et de les respecter au quotidien.
3.1.4. Coordination : La coordination institutionnelle se définit à plusieurs niveaux :
h Coordination de la prise en charge quotidienne :
Les infirmiers coordonnent et priorisent les actions des différents intervenants et des membres
de l’équipe, afin d’assurer la continuité des soins. Il est nécessaire de bien connaître les
différents métiers, le champ d’intervention de chaque professionnel, et leurs limites de
compétences. Pour assurer cette coordination, l’infirmier utilisera les outils mis à sa
disposition comme par exemple, « le dossier de suivi gériatrique informatisé ». L’aide soignant,
en qualité de référent pour le résidant, coordonne et anticipe les ruptures des produits de
première nécessité.
h Management et coordination des projets de vie et institutionnel :
Au-delà de l’organisation quotidienne, il est important d’impulser une démarche de projets, de la
mettre en œuvre et de l’évaluer. Cette dynamique est fondamentale, et s’inscrit dans le cadre
d’un travail en collaboration étroite avec les médecins. Elle est au cœur de la prise en charge
de tous les besoins du résidant. Le cadre de santé a un rôle pivot dans la mise en place des
projets, la coordination des objectifs et le lien entre le projet institutionnel et le projet de vie
individualisé. Il intervient à toutes les étapes de prise en charge du résidant et coordonne les
différents acteurs auprès de la personne âgée.
32

Le rôle du médecin est primordial pour vivifier, soutenir le degré de confiance qui fonde la
collaboration entre les équipes. Cette confiance ne peut s‘établir que s’il y a respect des
missions de chacun.
Le cadre de santé accompagne les projets professionnels individualisés des agents. Les
objectifs définis dans ce contexte doivent être en lien avec les objectifs du projet institutionnel.
Le cadre mobilise les équipes dans leur réflexion sur leurs pratiques professionnelles, en
cohérence avec les valeurs définies dans le projet institutionnel.
Il est essentiel que le cadre de santé connaisse les enjeux de son secteur.
h Coordination en réseau territorial. (CLIC, établissement de soins, CCAS, libéraux)
Le réseau a pour but de faire connaître les offres de soins et de services, qui permettent de
mettre en oeuvre la prise en charge la mieux adaptée en fonction des besoins. Les
professionnels créent un répertoire et le portent à la connaissance de tous.
Une coordination efficace permet, par exemple, de mieux préparer l'entrée en établissement de
la personne âgée et de préparer les familles. Elle intervient aussi sur la préparation de la sortie
de l’établissement pour faciliter le retour au domicile, le lien avec la ville et le réseau social.
3.1.5. Logistique/Gestion :
Au-delà des activités de soins proprement dites, les professionnels participent selon leur niveau
de compétences, à la gestion et à la logistique de leur service :
- gestion de la pharmacie, du matériel, des dispositifs médicaux (commandes et suivi des
matériels),
- gestion des stocks (produits d’entretien, produits alimentaires, linge, hygiène corporelle,
produits d’incontinence),
- gestion du matériel et des locaux : entretien, maintenance et réparations,
- gestion des repas, participation à la commission des menus, définition des horaires des
repas, et activités festives.
3.1.6. Formation :
Le développement de multiples activités liées au soin et à l’accompagnement, amènent les
professionnels à se questionner sur les besoins en formation, au delà de la formation initiale.
Dans les secteurs de prise en charge des personnes âgées, le personnel peu qualifié
représente un pourcentage important. Il a été formé in situ, sur le lieu de travail et dans le cadre
de son exercice. Il a besoin d’accompagnement pratique et d’apports théoriques.
h Accueil, formation des stagiaires, des nouveaux professionnels et formation continue :
La qualification professionnelle des générations futures est un enjeu majeur de la santé.
Quel modèle professionnel est offert aux stagiaires? Dans la deuxième moitié du 20ème siècle,
les soignants se sont identifiés au modèle médical. Ils se sont centrés sur la valorisation des
actes techniques, propres au traitement des pathologies, plus que sur la prise en charge de
l’« Humain ». La profession soignante a-t-elle assez de considération et de responsabilité
professionnelle dans l’approche humaniste, vis-à-vis de personnes fragilisées ?
33

Etre soi-même persuadé de la valeur de son exercice permet à l’autre de considérer
positivement son expérience professionnelle. Les soignants parlent plus facilement de leur
exercice en terme de plainte. Reconnaître le plaisir d'un échange réciproque, le plaisir de se
sentir utile, n'est pas spontané dans notre culture occidentale. L’image véhiculée auprès des
futurs professionnels est négative et dévalorisée.
La cohérence entre le projet médical et le projet de soins/de vie ne peut se faire qu’au travers
une culture de dialogue, de partage. Une collaboration étroite entre les personnels médicaux et
paramédicaux doit être instituée pour développer un respect mutuel.
La spécificité de la prise en charge dans le secteur des personnes âgées se décline au travers
des connaissances, des compétences transmises aux stagiaires et aux nouveaux agents dès
leur accueil et tout au long de leur vie professionnelle.
Ces notions sont repérées dans les domaines suivants :
h Connaissances en gérontologie/gériatrie :
- Initier les étudiants et les professionnels aux spécificités des soins aux personnes âgées.
- Connaître les conditions financières des prises en charge dans les secteurs sanitaires
et médico-sociaux.
- Savoir élargir ses connaissances au-delà du soin pour s’intéresser aux modes de suppléances
(matériel) et à leur financement.
- Approfondir la pharmacovigilance en gériatrie / gérontologie.
- Connaître les droits des personnes âgées en institution : mesures de protection
des personnes et des biens, confidentialité, consentement.
- Avoir connaissance des rites et culture de fin de vie dans les différentes ethnies implantées
dans une région métropole.
- Connaître et appliquer les mesures de bientraitance, au plan physique et relationnel.
h Organisation :
- Coordonner l’ensemble des acteurs de la prise en charge en reconnaissant leurs
compétences spécifiques,
- Développer la responsabilité au travers de la notion de référent,
- Comprendre l’importance d’un travail en binôme professionnel pour une prise en charge de
qualité,
- Maintenir la permanence des compétences nécessaire à la continuité de la prise en charge.
h Environnement :
- Evaluer l’impact architectural sur l’organisation nécessite de développer des capacités
d’adaptation plus importantes, notamment au domicile,
- Connaître les influences architecturales sur le comportement des personnes âgées,
- Connaître les mesures à prendre pour assurer la sécurité des personnes âgées, en fonction
du contexte architectural.
34

h Communication :
- Etudier les différents aspects relationnels, tels que l’approche spécifique des personnes
affectées de troubles psychiques,
- Développer, en équipe pluridisciplinaire, les actions de communication, de coopération avec
les personnes âgées, les familles, notamment dans la gestion de situations difficiles (conflit,
contention, fugues, fins de vie…),
- Apprendre à entendre, accepter et respecter les choix ou souhaits de l’autre,
- Systématiser la réflexion sur la prise en charge en terme de bénéfice/risque.
h Ressources humaines :
- Adapter le plan de formation en tenant compte des besoins spécifiques, des niveaux requis et
des projets professionnels. Certains domaines, comme l’approche du corps vieillissant, la mort,
devront être plus particulièrement ciblés,
- Définir systématiquement un projet d’accueil et d’accompagnement des personnels
nouvellement intégrés et des stagiaires,
- Acquérir une maturité professionnelle permettant de prendre du recul, d’analyser des
situations, de se positionner,
- Percevoir le niveau de responsabilité propre et de responsabilité dans la collaboration,
- Connaître le champ de compétences des autres professionnels,
- Réfléchir à sa propre motivation pour la prise en charge des personnes âgées,
- Instaurer le partage d’expérience pour éviter l’isolement et la culpabilité des soignants et
des familles.,
- Acquérir et maintenir, à haut niveau, les compétences techniques et relationnelles des
différents professionnels.
h Qualité :
- Initier les étudiants et les nouveaux professionnels à la notion de projet de vie par l’écoute des
attentes, des souhaits des personnes âgées et à l’observation de leurs besoins,
- Intégrer et évaluer l’utilisation des protocoles et procédures nécessaires à la prise en charge,
- Inscrire la traçabilité des actions comme une nécessité pour une démarche qualité constante,
- Traduire, dans l’exercice quotidien des soignants, les objectifs du projet bientraitance par une
auto-évaluation constante.
hConditions d’apprentissage :
Le système d’évaluation des actes techniques mis en place par les formations initiales
demande un support adapté à la gérontologie/gériatrie et un suivi autour de :
- l’observation des signes cliniques, des signes d’alertes,
- la compréhension des situations des plus simples aux plus complexes,
- l’ajustement des actions et des attitudes en fonction de la situation, des imprévus humains,
matériels et environnementaux.
3.1.7 Préconisation:
Les professionnels de soins exerçant dans les secteurs de prise en charge des personnes
âgées doivent être sensibilisés et formés à la prévention des situations à risques.
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Des formations seront développées sur des thèmes permettant aux professionnels d’anticiper
un certain nombre de risques potentiels pour un maintien optimal de l’autonomie et de la
sécurité de la personne âgée.
h Connaître les réseaux de diagnostic, de soins et médico-sociaux.
h Développer les consultations infirmières de gérontologie.
h Prévenir les risques physiques pour les personnes âgées :
- chutes, contentions, maltraitance/bientraitance, troubles trophiques, risques liés à
l’environnement matériel.
h Prévenir les risques liés aux problèmes de santé mentale :
- fugues, risques liés à l’environnement, à la cohabitation en institution, perturbation de
l’image de soi, démences et troubles apparentés.
h Prévenir les déficits organiques et métaboliques :
- déshydratation, dénutrition, incontinence, infection.
h Maintenir le lien social :
- accueil, communication, relation et intégration de la famille, convivialité, fêtes, citoyenneté,
consentement et droits.
h Accompagner la fin de vie :
- processus de fin de vie, deuil, …
h Accompagner les professionnels :
- développer les savoirs liés à la gérontologie,
- adapter l’environnement de travail,
- définir les profils de postes
- développer le travail en équipe pluridisciplinaire.
h Elaborer le projet de vie et réaliser sa mise en œuvre :
- Inclure le projet de vie, le projet de soins et le projet individuel dans le projet institutionnel.
h Animation et vie sociale :
- Créer une ambiance conviviale, organiser des activités occupationnelles ludiques et/ou à visée
thérapeutique.
Ces actions peuvent être intégrées au titre des missions de formation, de soutien, de
coordination et d’évaluation des besoins des patients (MIGAC) (conf bibliographie)
36

Les missions déclinées ci-dessus sont permanentes dans les différents dispositifs de soins
gériatriques/gérontologiques.
Le chemin de développement des compétences, sur le terrain, doit se poursuivre tout au long
de l’exercice professionnel. Le rôle de l’encadrement, dans l’évaluation des compétences des
agents, est primordial. Ses capacités pédagogiques doivent permettre au personnel de
développer leur responsabilité dans l’auto-évaluation. La formation continue permet d’enrichir
les connaissances et les compétences dans le cadre du projet professionnel.
L’encadrement évalue deux types de compétences :
- les compétences individuelles de chacun des professionnels au service de l’épanouissement
professionnel,
- les compétences collectives mises au service de l’atteinte des objectifs du projet
institutionnel.
Les compétences individuelles et collectives sont interdépendantes.
37

Chapitre IV.
COMPETENCES INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES POUR UNE
VALORISATION DE L’EXERCICE PROFESSIONNEL
Les compétences représentent la combinaison des savoirs que l’on acquiert en terme de
connaissances de la discipline, de pratiques, de comportements, de culture, d’organisation, de
management de ressources. Les compétences se construisent dans le temps, avec
l’expérience, et se mobilisent pour mettre en œuvre des conduites d’adaptation des
professionnels en situation de travail.
4.1 Les compétences :
Centrées sur le professionnel, les compétences individuelles sont identifiées lors de la
détermination du projet professionnel de la personne.
L’ensemble des compétences individuelles mobilisées constitue les compétences collectives
mises au service du projet institutionnel. Ce projet doit faire l’objet d’une communication large. Il
s’inscrit dans un processus défini (élaboration en équipe pluri-disciplinaire, questionnement,
remise en question régulière). Il est concret et tient compte de la réalité du terrain. Il intègre et
utilise des outils permettant une évaluation qualitative et quantitative des objectifs fixés.
38

La cohérence et la cohésion, entre les compétences individuelles développées par chacun des
acteurs, produisent une synergie et forment un porte feuille de compétences collectives qui
contribue à la réalisation du projet institutionnel et du projet de vie. Celles-ci sont indispensables
pour assurer une prestation de qualité, une valorisation professionnelle de tous les acteurs et
une reconnaissance du professionnalisme de ce secteur.
4.2. Les étapes du raisonnement :
Les difficultés de recrutement vécues par les secteurs de la gériatrie, l’image dévalorisée de
l’exercice professionnel, le peu de place accordée à la gérontologie dans l’enseignement des
futurs professionnels sont en décalage avec la richesse de l’accompagnement possible pour la
personne âgée en gériatrie. La notion du « prendre soin » à laquelle de nombreux
professionnels de la santé aspirent prend toute sa dimension dans ce secteur.
Au travers des missions à accomplir, le rôle du soignant est large, étendu et diversifié. La
mission d’accompagnement, qui est spécifique, permet d’étendre le champ des compétences et
d’être au quotidien en cohérence avec la notion de « prendre soin ».
La spécificité du travail auprès des personnes âgées, la diversité des activités et des situations
de travail requièrent des capacités, compétences, connaissances multiples dans des domaines
différents.
Peu de professionnels ont conscience de l’étendue des compétences qu’ils développent ou
mettent en œuvre dans ce secteur d’activité afin de réaliser une prise en charge de qualité
satisfaisante pour les personnes âgées, leur famille.
Ce constat réalisé, « valoriser l’exercice soignant en gériatrie » une mission impossible ?
Peut-être pas !
39

Donner du sens aux soins et reconnaître l’accompagnement comme exercice professionnel
prioritaire et mission d’intérêt général signent une prestation de qualité. Donner du sens et
accompagner les membres de l’équipe valorisent les professionnels, leur font prendre
conscience de leur valeur, de la spécificité et de l’étendue des compétences, connaissances
acquises dans ce secteur d’activité et induisent une reconnaissance des professionnels.
Accompagner des personnes âgées nécessite un accompagnement des équipes et du
professionnel soignant au travers de son projet.
Le constat réalisé par les professionnels permet d’identifier des activités transversales
communes à tous les secteurs de la gériatrie (social, médico-social, sanitaire) mais également
des activités spécifiques.
La diversité et la richesse des missions offrent aux professionnels la possibilité de développer
des compétences variées, multiples, qui font l’intérêt du secteur et qui, si elles sont identifiées,
reconnues au travers des entretiens individualisés et développées par la mise en place d’un
accompagnement individualisé, changent le regard que porte le professionnel sur lui même. Il
peut ainsi parler positivement de son expérience professionnelle et le regard, les discours sur
l’exercice professionnel dans ce secteur, se modifient et sont plus valorisés.
L’accompagnement des personnes âgées et de leurs familles se décline au travers du projet de
vie. La spécificité de ce projet n’échappe à personne par son étendue et sa richesse. Au travers
de ce projet, trois dimensions sont explorées : les objectifs de soins, rendus indispensables par
une population porteuse de pathologies multiples, les objectifs hôteliers et les objectifs
d’animation. Trois dimensions, présentant autant de situations variées, permettent aux
professionnels de développer des compétences, d’acquérir une expertise dans des domaines
variés.
40

Un projet institutionnel intégrant les trois dimensions citées dans lesquelles les professionnels
peuvent s’investir au regard de leur fonction et/ou de leurs souhaits ; des activités variées, des
missions étendues, des situations de travail diversifiées sont les atouts de ce secteur. Ils
permettent de valoriser l’exercice, si l’encadrement s’engage dans une démarche
d’accompagnement des équipes au travers d’un chemin d’acquisition de compétences, autour
des missions communes définies.
Pour cela, il convient que l’encadrement reconnaisse les notions de compétences individuelles
et collectives, que le lien entre projet professionnel et projet institutionnel soit réalisé.
Le rôle de l’encadrement est primordial. Il permet aux professionnels d’être en mesure de
réaliser et/ou de participer aux activités en cohérence avec les projets de vie individualisés
(atelier mémoire, journal interne, animation, prévention des risques…) et le projet institutionnel.
Afin que les professionnels assument les « situations de vie » rencontrées, l’encadrement les
accompagne vers l’acquisition d’une maturité qui leur permet de :
- prendre du recul,
- être au clair avec leur propre représentation de la vieillesse et du corps vieillissant,
- connaître et reconnaître leurs limites et leur savoir faire professionnel,
- savoir s’appuyer et faire appel à des personnes ressources devant des situations difficiles.
La spécificité du travail auprès des personnes âgées, la diversité des activités et des situations
favorisent le rôle de l’encadrement pour guider les professionnels vers l’acquisition d’une
expertise. Il convient d’entendre « expertise » ici, au sens de maîtrise de la combinaison des
savoirs, pour répondre efficacement aux objectifs des projets de vie individualisés et du projet
institutionnel.
Cette expertise, étape finale du chemin des compétences, peut être acquise dans chacune des
missions communes qui sont celles de ce secteur, quel que soit le lieu d’exercice :
accompagnement, maintien de la vie sociale, réalisation de soin, prévention des risques,
coordination, logistique et gestion, formation.
41

4.3 Le chemin des compétences :
L’identification des compétences individuelles est une démarche initialisée dès le recrutement
ou bien dès la fin de la formation initiale. Elle est le point de départ du chemin d’acquisition des
compétences. Elle permet au professionnel, à travers l’accompagnement dont il va bénéficier,
de mesurer le chemin parcouru dans l’acquisition des compétences spécifiques mobilisées en
gérontologie.
Le chemin des compétences débute dès l’intégration professionnelle et s’enrichit avec
l’expérience jusqu’à l’acquisition d’une expertise professionnelle au travers des missions
précitées.
Ce chemin ne peut se faire que grâce à une dynamique d’encadrement, par l’élaboration de
projet professionnel individualisé, appuyé par un dispositif de formation continue construit et
cohérent.
L’évaluation des compétences individuelles acquises s’appuiera sur une démarche
d’accompagnement par l’auto évaluation et l’évaluation par le supérieur hiérarchique. L’objectif
n’est pas de sanctionner le professionnel mais de le faire évoluer en fonction d’un référentiel
de compétences spécifiques au secteur et de son adhésion au projet institutionnel.
L’accompagnement du projet professionnel est une démarche de responsabilisation visant à
faire prendre conscience de l’ensemble des acquis spécifiques intégrés par le professionnel,
L’accompagnement, initié dès le recrutement, est réalisé au cours d’un entretien formalisé. Le
cadre s’appuie sur un référentiel de compétences. La dynamique d’encadrement dans
l’accompagnement est définie institutionnellement (rythme des entretiens, référentiel de
compétences, formation de l’encadrement aux techniques d’entretien, grille d’entretien, création
d’outils, plan de formation, projet institutionnel, politique de communication sur ce projet, livret
d’accueil…).
42

4.4 L’expertise, étape « finale » du chemin des compétences :
Elle devra être acquise dans chacune des missions et sera l’objet d’un processus évolutif, à
poursuivre. L’expertise devra être acquise dans chacune des missions qui font la spécificité du
travail en gérontologie. L’acquisition de cette expertise accompagne le professionnel tout au
long de son parcours et l’aide à donner du sens aux prises en charge réalisées au quotidien.
Elle leur permet d’être valorisé, de transmettre un message positif, gratifiant le travail accompli
par un professionnel d’une très grande compétence, capable d’assumer des situations de vie
très complexes.
Le travail réalisé demande à être enrichi d’une recherche pour clarifier les compétences
nécessaires dans chacune des missions, pour atteindre le niveau d’expertise.
43

CONCLUSION
Dans un contexte de pénurie de personnel, de dévalorisation de l’exercice professionnel auprès
de la personne âgée et du vieillissement de la population, les secteurs médico-social et
sanitaire doivent faire face à des difficultés de recrutement de personnel qualifié.
Face à ces défis, il semble primordial de mobiliser les tutelles, les politiques, les professionnels
eux-mêmes pour que chacun prennent conscience de la dimension de la situation à venir et
proposent des moyens, économiques, humains, de structures, d’environnement, de formation
pour une réponse adaptée aux enjeux sociaux.
La valeur de l’exercice professionnel en gérontologie, l’accompagnement, les besoins de prise
en charge des personnes âgées demandent à être reconnus par : une adaptation du nombre de
postes de travail, une qualification répondant aux enjeux du maintien de la santé mais aussi du
lien social au travers d’un accompagnement adapté.
Les missions déclinées dans ce rapport valident le besoin de qualification et de compétences
professionnelles pour répondre à la spécificité de la prise en charge de la personne âgée. Les
professionnels eux-mêmes (cadres, infirmiers, aides soignants, aides médico-psychologiques,
auxiliaires de vie) doivent être accompagnés, valorisés, soutenus dans leur exercice quotidien.
Leur expertise doit être reconnue. La spécificité de l’exercice professionnel et l’ensemble des
compétences développées devraient être validées par une spécialisation.
Ce travail est un rapport d’étape, il peut-être complété. Pour que la réflexion initiée par le
groupe de professionnel soit exhaustive, il conviendrait de :
- décliner la notion d’expertise , les compétences individuelles en regard de chacune des
missions et de chaque catégorie professionnelle,
- redéfinir la dynamique d’encadrement dans l’accompagnement des personnels,
- prendre en compte la mission d’accompagnement en tant que charge de travail et démontrer
la nécessité de son financement,
- rétroagir sur les formations.
Une recherche axée sur l’expertise gérontologique, au regard des missions définies dans ce
rapport, apporterait une définition plus précise des habilités et des apprentissages pour exercer
dans ce secteur. Elle permettrait de clarifier le chemin de développement des compétences et
d’optimiser la cohérence des projets de formation des professionnels.
44

Chapitres :
ANNEXES
I. Prise en charge de la personne âgée :
1.1 projet de vie individualisé en secteur de gérontologie
1.2 les lieux de prise en charge
1.3 les niveaux de prise en charge
1.4 rôles des intervenants
II. Missions et rôle des professionnels soignant en gérontologie :
2.1 l’auxiliaire de vie sociale
2.2 l’aide-soignant
2.3 l’infirmière
2.4 le cadre de santé
2.5 le médecin
III. Fiches de synthèse :
3.1 comment donner du sens à l’exercice soignant
3.2 mission et rôle des professionnels soignant en gériatrie/gérontologie
3.3 compétences individuelles et collectives
Fiches techniques :
1 professionnalisation de l’exercice en gériatrie/gérontologie
2 instrument de mesure de la dépendance
3 les outils au service d’une meilleure prise en charge de la personne âgée
4 créer une veille pédagogique entre le terrain de stage et l’I.F.S.I
Terminologie et concepts
Bibliographies
Remerciements
45

La connaissance de la personne âgée entrant
en institution, c’est :
- son histoire de vie : habitat, entourage,
mode de vie (situation de famille, situation
professionnelle et insertion sociale),
- ses habitudes, ou celles de sa famille ou
de son représentant si la personne de peut
plus exprimer ses demandes,
- la prise en considération des dépendances
physiques et/ou cognitives et des
pathologies.
Projet de vie individualisé
en secteur de gérontologie
PERSONNE AGEE EN INSTITUTION
LE PROJET DE VIE c’est :
Le projet institutionnel, c’est : ce que propose
l’établissement en matière de :
- soins,
- animation,
- activités occupationnelles,
- confort et hébergement
- Ce que peut proposer l’institution de manière individuelle, en regard de la demande
spécifique, des souhaits de chaque personne âgée, de l’offre institutionnelle, et des besoins
ou priorités exprimés par le personnel:
en terme d’animation et d’activités occupationnelles
en terme de projet de soins adapté aux dépendances et aux pathologies
en terme de confort et d’hébergement
Le projet institutionnel s’améliore pour s’adapter au plus près des attentes de la personne
âgée et de l’évolution de ses demandes
46

Domicile
Foyer logement
Accueil de jour
Hôpital de jour
H.J soins de suite
Lieux de prise en charge
Hôpital MCO
Rééduc/SSR gériatrique – SS médical
Long séjour
Structure d’hébergement EHPAD
Maison de retraite
Accueil de nuit
CLIC / réseaux
Les lieux de prise en charge
a) famille
b) libéraux
c) AVS
d) SSIAD
e) H à D
Animation
Social
Libéraux
Animation
Suivi médical
Médico-social
Institutionnel
Hospitalisation
Médico-social
Social
Médico-social
Mode d’intervention
47

famille, entourage
médecin de ville
HOSPITALISATION
médecin, cadre, IDE, AS,
ASH, AMP, Kiné, Ergo
LES NIVEAUX DE PRISE EN CHARGE
CAPACITE A VIVRE SEUL
VIEILLISSEMENT NORMAL
DOMICILE PRIVE
FOYER LOGEMENT
TROUBLES SOMATIQUES, DU COMPORTEMENT…
Médecin, cadre,
IDE, AS, ASH, Kiné,
Ergo…
ACCUEIL TEMPORAIRE
jour ou nuit
INCAPACITE TOTALE A VIVRE SEUL
HEBERGEMENT
AMP
Psychologue
Animateur
Aides ménagères
SSIAD
AVS, CLIC…
Famille,
entourage
MAINTIEN
AU DOMICILE
médecin de
ville
Travailleurs sociaux
AVS
HAD
SSIAD
48

Auxiliaire de Vie Sociale
(AVS)
Gestion économique et soicale
DOMAINE
SOCIAL
ROLE DES INTERVENANTS
EXEMPLE DE DIFFERENTS ROLES D’INTERVENTION
Aide Médico Psychologique
(AMP)
Accompagnement
psychologique et quelques
soins plus éducatifs que
curatifs
DOMAINE
MEDICO SOCIAL
Accompagner la personne âgée fait appel à ces 3 domaines
Aide-soignant
(AS)
Participation par délégation
aux soins préventifs curatifs et
d’éducation
Certains professionnels (médecin, cadre de santé, IDE) associent ces 3 domaines avec la
nécessité de travailler en réseau :
1) au domicile = volet social
professionnel de soins, famille/entourage, associations, mairie, bénévoles, CLIC (Comité Local
d’Information et de Coordination gérontologique)
2) avec les structures d’hospitalisation = volet sanitaire
3) avec les structures d’hébergement = volet médico-social
DOMAINE
SANITAIRE
En conclusion, l’organisation de l’accompagnement de la personne âgée
s’exprime en terme de santé publique, exemple « le plan canicule »
49

Missions
Accompagnement
Coordination
Soins
Vigilances
Maintien de la
vie sociale
Logistique/Gestion
Formation
AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE
- Ecoute de la personne âgée et de sa famille
- Communication adaptée « Prendre Soin »
- Participation au projet de vie
- Travail en équipe
- Transmission d’informations
- Prise en compte des priorités définies par l’infirmière
- Aide aux actes de la vie courante adaptée à la
dépendance, au handicap
- Sens de l’orientation
- Observations de la personne âgée
- Prévention des risques de chute, dénutrition, escarre
- Organisation de l’environnement, règles d’hygiène
- Développement des activités de loisirs et
occupationnelles
- Gestion vestimentaire avec la personne autant que
possible
- A domicile, rôle de maîtresse de maison
- En institution, entretien de l’environnement
- Gestion des stocks
- Accueil des stagiaires et des nouveaux embauchés
- Aide à l’intégration
- Rôle de proximité dans la vie quotidienne :
- Ecoute,
- Bon sens,
- Observation
50

Missions
Accompagnement
Coordination
Soins
Vigilances
Maintien de la
vie sociale
Logistique/Gestion
Formation
AIDE SOIGNANT
- Ecoute de la personne âgée et de sa famille
- Communication aidante et adaptée aux fonctions
cognitives de la personne âgée, discernement
- Observation et surveillance au cours de la vie
quotidienne
- S’inscrit dans l’élaboration et la mise en œuvre du projet
de vie
- Travail en équipe
- Organisation des différentes activités avec les auxiliaires
de vie sociale
- Transmission d’informations écrites et orales
- Organisation du travail en fonction des différentes
contraintes et en particulier des priorités définies par
l’infirmière
- Soins d’hygiène et de confort personnalisés et évolutifs
en fonction des besoins de la personne âgée et du
projet de soins
- Réalisation de soins dans le cadre du rôle propre
infirmier
- Connaissance et application des protocoles
- Aide l’infirmière lors des soins curatifs ou situations
urgentes
- Sens de la confidentialité et du respect
- Prévention des risques de chute, dénutrition, escarre,
incontinence, et plus généralement de la dégradation de
l’état de santé
- Environnement sécurisant, respect des règles d’hygiène
- Capacité à évaluer l’urgence d’une situation et à alerter
efficacement
- Lien social
- Organisation d’activités festives
- Participation à la réalisation d’activités de maintien des
fonctions cognitives (ateliers mémoire, cuisine et repas
thérapeutiques…)
- Entretien de matériel, tâches ménagères
- Gestion des commandes et des stocks, organisation des
rangements
- Accueil des stagiaires et participation à leur formation
- Aide et accompagnement de l’intégration des nouveaux
embauchés
- Conseil pour les auxiliaires de vie au cours des soins
- Rôle d’observation et de surveillance au cours de la vie quotidienne :
- Capacités relationnelles spécifiques, adaptées à la personne âgée
- Personnalisation des soins et des interventions
- Responsabilité
- Collaboration inter professionnelle
51

Missions
Accompagnement
Coordination
Soins
Vigilances
Maintien de la
vie sociale
Logistique/Gestion
Formation
INFIRMIER
- Accueil des familles
- Ecoute active de la personne âgée et de sa famille
- Projet de vie
- Evaluation des besoins d’accompagnement
- Coordination des activités des divers intervenants
(aides-soignants, auxiliaires de vie sociale,
kinésithérapeutes,…)
- Information / Réseau de soins
- Coordination la trajectoire de la personne âgée en
fonction de son état
- Expertise en soins techniques
- Gestion de situations de crises
- Evaluation des besoins, en situation complexe
- Projet de soins
- Pharmacovigilance
- Responsable, sécurité
- Règles d’hygiène (de toutes sortes)
- Lien social
- Lien culturel
- Prévention de la solitude
- Champ d’action hors du soin
- Aspect spécifiques : vestimentaires, rôle d’alerte
- Gestion des stocks
- Organisation de l’environnement
- Initiative de communication de type pédagogique avec
les autres intervenants
- Evaluation des compétences des aides-soignants, des
auxiliaires de vie sociale, des agents des services
hospitaliers
- Rôle de coordination de l’équipe soignante
- Evaluation des besoins de soins et d’accompagnement spécifiques des
personnes âgées (expertise)
52

Missions
Accompagnement
Coordination
Soins
Vigilances
Maintien de la
vie sociale
Logistique/Gestion
Formation
CADRE DE SANTE
- Garant du projet de vie défini pour la personne âgée
- Participation à l’orientation selon l’état de la personne
âgée
- Suivi l’évolution sur du long terme
- Médiateur/Gestion de conflit
- Travail en réseau interprofessionnel (libéraux,
institutions, CCAS, SSIAD, médecin coordonnateur,
CLIC…)
- Garant du protocole de soins intégré au projet de vie,
spécifique à la gérontologie
- Evaluation de la personne âgée (ex : capacité à gérer
ses médicaments)
- Mesures de préventions, sécurité (chutes, nutrition,
contention…)
- Entretien une dynamique favorisant l’ambiance propice
au cours de la vie quotidienne :
- Sortie
- Festivité
- Lien familial selon les souhaits et les capacités de la
personne âgée
- Gestion de personnel spécifique à la gérontologie :
- Professionnalisation
- Qualification
- Projet professionnel
- Organisation de la restauration : normes horaires
- Tutorat des étudiants, organisation des stages (un
étudiant en 1 ère année n’a pas la maturité, ni les apports
théoriques pour comprendre la complexité de la prise en
charge de la personne âgée - dépendante, et
polypathologique)
- Mise en place du tutorat des nouveaux embauchés
- Rôle d’interface entre de nombreux intervenants
- Garant de l’articulation entre projet de vie et projet de soins
- Valorisation des compétences spécifiques à la gérontologie
53

Missions
Accompagnement
Coordination
Soins
Vigilances
Relations sociales
MEDECIN
- Initie le mode de prise en charge et d’accueil de la
personne âgée et de sa famille en partenariat avec les
autres acteurs de santé.
- Participe en institution à l’élaboration du projet de
vie/soin/médical en collaboration avec les soignants,
personnes âgées, familles.
- Tient compte des souhaits des personnes âgées et des
ressources des aidants
- Informe et communique avec son environnement
professionnel et social.
- Soutient et motive les équipes soignantes.
- Ouvre et porte à la connaissance de tous les acteurs les
réseaux de prise en charge de la personne âgée.
- Recherche les correspondants médicaux pour un avis
spécialisé
- Coopère avec les autres services de soins et les
équipes
- Communique les résultats des prises en charge de la
personne âgée aux professionnels et aux familles.
- Dispense un avis gériatrique et oriente la prise en
charge afin d’éviter toute rupture préjudiciable pour la
personne âgée fragilisée.
- Elabore des protocoles thérapeutiques, détaille les
prescriptions en tenant compte des interactions, des
traitements des polypathologies.
- Organise le suivi thérapeutique et la prise en charge
médicale en fonction des besoins de la personne âgée
et dans le respect de ses souhaits.
- Choisit des modes d’évaluation et de bilan en relation
avec le cadre de santé et les équipes de soins.
- Evalue avec les équipes les benéfices/risques dans le
cadre des prises en charge.
- S’assure de la permanence et de la continuité de la
prise en charge médicale.
- Systématise l’analyse bénéfice/risque dans les
-
prescriptions et les attitudes thérapeutiques.
Priorise les vigilances en relation avec le cadre de santé
et les autres médecins
- Favorise les liens sociaux entre la personne âgée, les
partenaires de soins et médico-sociaux
- Valorise le travail des équipes en collaboration avec le
cadre de santé et ses pairs.
- Tient compte de l’avis des équipes soignantes et
négocie.
- Développe son rôle de médiateur dans la gestion des
conflits
54

Logistique/Gestion
Formation
- Facilite l’organisation des soins et le respect du travail
en équipe
- Défend les moyens humains et matériels en
collaboration avec le cadre de santé pour préserver un
cadre de vie confortable, et répondant aux attentes des
personnes âgées et du personnel.
- Dispense des formations spécifiques à la
gérontologie/gériatrie.
- Favorise la consultation infirmière pour l’information et
l’éducation de la personne âgée et de sa famille.
- S’implique dans la formation continue des
professionnels.
- Développe ses propres compétences et connaissances
gériatriques.
- Réactualise en permanence ses propres connaissances
- Se spécialise
- Initie la qualité de la prise en charge globale, quel que soit le lieu de
résidence de la personne âgée.
- Rôle d’interface entre de nombreux intervenants
- Valorise les compétences spécifiques à la gérontologie
- Réalise un rapport d’activité médicale
- Fait connaître et reconnaître le travail des équipes afin de les valoriser,
en collaboration avec l’encadrement
55

Thème
Synthèse
Propositions
FICHE DE SYNTHESE DU GROUPE DE TRAVAIL N°1
Comment donner du sens à l’exercice soignant
Exercice soignant :
Les soins aux personnes âgées, un secteur en voie de
développement, mais dévalorisation de l’image sociale et
dévalorisation de l’exercice par les professionnels eux-mêmes.
La charge de travail est linéaire, pas de baisse d’activités.
Intérêt professionnel : prise en charge dans la durée.
Les fins de vie sont inéluctables. L’impact émotionnel est
incontournable.
Les normes de densité des personnels ne sont pas fléchées sur
les compétences en santé publique, mais sur la production d’actes
pour les soins cliniques.
Formation :
La formation initiale infirmière est en décalage.
L’accompagnement des personnes soignées constitue un élément
essentiel de la mission soignante, base du rôle propre infirmier.
La formation initiale infirmière prévoit un module théoriques de 80
heures et la formation aide-soignante de 140 heures.
Exercice soignant :
Valoriser les spécificités d’exercice en gérontologie, gériatrie,
auprès des pairs et des tutelles.
Revoir le rôle infirmier en gériatrie, sortir de la conception
d’auxiliaire sanitaire.
Formation :
Travailler sur les représentations sociales et professionnelles.
Sortir du « non dit ».
56

Thème
Synthèse
Observations
FICHE DE SYNTHESE DU GROUPE DE TRAVAIL N°2
Mission et rôle des professionnels de soins
en gérontologie/gériatrie
Les différents modes de prise en charge.
Les missions :
- accompagnement
- maintien de vie sociale
- gestion des risques
- coordinations
- soins
- formation
- logistique / Gestion
par métiers :
- A.V.S / A.S
- Infirmier / Cadre de santé
La trajectoire d’une personne âgée :
- capacité à vivre seul
- troubles somatiques (sensoriels, cognitifs, sensori-moteurs,
psychiques…)
- incapacité à vivre seule
Interface des trois secteurs de prise en charge des personnes
âgées : secteur social, médico-social et sanitaire.
Exercice soignant :
Le médecin, l’infirmier et le cadre de soins sont des acteurs
transversaux, ils interviennent dans le secteur social, médicosocial
et sanitaire. Leur rôle de coordination est plus développé
qu’à l’intérieur du secteur sanitaire.
L’accompagnement est le principal indicateur de santé publique.
Il est indispensable de le valoriser et le reconnaître comme un
temps professionnel essentiel auprès des personnes âgées.
Les missions « Accompagnement de la personne âgée » et
« Maintien de la vie sociale » ne sont pas prises en compte sur les
tableaux de bord d’activités.
Formation :
Un tutorat est nécessaire, car les premières expériences non
accompagnées sont trop brutales pour les stagiaires. « On ne
s’improvise pas en gérontologie / gériatrie ».
Les représentations de la gérontologie / gériatrie sont négatives
57

Thème
Synthèse
Observations
FICHES DE SYNTHESE GROUPE DE TRAVAIL N° 3
Compétences individuelles et collectives
Exercice soignant :
Les compétences se développent à travers les différentes
missions en gérontologie, gériatrie :
- Accompagnement
- Maintien de la vie sociale
- Prévention des risques
- Coordinations
- Soins
- Formation
- Logistique / Gestion
Arrêt sur image : La compétence d’Accompagnement
Formation :
Le chemin d’acquisition des compétences individuelles est défini
en quatre étapes :
- Formation initiale
- Intégration après diplôme
- Expérience
- Expertise
Chacune des missions et chacune des compétences sont
déclinées en :
- Connaissances (savoir)
- Pratiques et méthodes (savoir-faire)
- Attitudes et comportements (savoir-être)
La synergie des compétences individuelles créent une
compétence collective.
Exercice soignant :
Il est important que les pairs reconnaissent et valorisent l’exercice
en gérontologie/gériatrie pour susciter l’intérêt, maintenir la
motivation et affirmer la valeur de la discipline.
Formation :
Il y a un lien de qualité entre l’accompagnement des personnes
âgées et l’accompagnement des personnels au niveau
institutionnel. La motivation n’est pas un état en soi, mais
s’entretient. La dynamique de l’encadrement et des
accompagnateurs d’équipe est déterminante.
58

PROFESSIONNALISATION DE L’EXERCICE EN GERIATRIE
La professionnalisation implique la création d’indicateurs et d’outils d’évaluation pertinents et
innovants : significatifs pour les personnels, avec le souci perpétuel d’un caractère itératif entre
les agents, l’institution et les organismes de tutelle.
Les constats :
L’évaluation de la dépendance des personnes âgées utilisent les grilles AGGIR et/ou PATHOS.
Elles sont non représentatives de la charge de travail et souvent apportent peu d’objectivité
dans le remplissage des items (souvent la subjectivité du personnel entraîne des sous-cotations
sur les dépendances).
Ces grilles servent davantage à établir le tarif de dépendance et de soins, la lecture et la
transmission annuelle des résultats, la vue d’ensemble, notamment le GMP, mais ne
permettent pas une individualisation des prises en charge et par conséquent la mise en place et
la concrétisation des projets de vie individualisés. Les outils utilisés ne sont pas toujours
compréhensibles par l’ensemble des personnels, non formés pour la plupart à une cotation
objective des dépendances et des soins ; il n’existe pas ou peu de calculs de charges de travail
propre à la gériatrie.
Les objectifs :
- développer des outils fiables et utilisables partout et par tous,
- permettre une évaluation qualitative et quantitative de la charge de travail, afin que celleci
soit validée et reconnue par les pouvoirs publics et les professionnels,
- reconnaître la prise en charge relationnelle des résidants et des familles,
- permettre une meilleure collaboration des soignants et développer un langage commun
sur l’analyse des pratiques et des résultats attendus,
- dissocier la prise en charge administrative de la prise en charge soignante,
- individualiser les prises en charge afin de permettre un meilleur suivi des personnes
âgées.
Les leviers :
- Volonté des personnels de faire évoluer les pratiques professionnelles et de faire
reconnaître la spécificité du travail dans ce secteur.
Les freins :
- Faire évoluer et uniformiser les indicateurs dans tous les établissements et au niveau
national.
Les moyens / Les étapes :
- nécessité de faire évoluer l’ensemble des personnels à la cotation des grilles de
dépendance,
- créer des indicateurs pour développer les projets de vie et les aspects relationnels,
mesure de temps passé auprès des résidants, détermination des profils de soins requis
pour faire évoluer les densités de personnel
59

Les résultats attendus :
Evolution des indicateurs et des densités du personnel en se rapprochant au maximum de ceux
appliqués en Europe pour les maisons de retraite : France / 0,38, Belgique / Suisse : 0,80,
Allemagne : 1,20.
Actuellement, la demande des représentants du secteur médico-social français serait d’obtenir
une densité au moins à : 0,60.
Une homogénéïté et une transparence des projets et des actions avec communication et
participation de tous les acteurs.
60

INSTRUMENT DE MESURE DE LA DEPENDANCE
« Autonomie Gérontologique Groupe Iso Ressources » AGGIR
Grille nationale d’évaluation de la dépendance depuis la loi du 29 janvier 1997, elle vise à
montrer la gradation des niveaux de dépendance.
Elle se divise en six groupes iso-ressources, subdivisés en sous-groupes.
Les six groupes iso ressources déterminent le GMP (groupes iso ressource moyen pondéré),
qui définit la dépendance moyenne des personnes hébergées en établissement.
Cet outil d’analyse ne reflète pas le degré de prise en charge globale de la personne âgée,
mais seulement la prise en charge de la dépendance et des handicaps associés.
Les différentes sources de financement ne permettent pas, aujourd’hui, d’avoir un regard
complet sur la prise en charge sanitaire et sociale de la personne âgée.
Cette grille donne une vision partielle des besoins en soins, plus particulièrement du « prendre
soin » de la personne âgée ».
PATHOS
Cet outil permet de déterminer des profils d’états pathologiques, mais il est encore peu
répandu.
Selon les secteurs de prise en charge des personnes âgées, les résultats montrent qu’une
personne âgée peut être atteinte de pathologies dont le nombre et la gravité sont très
variables : par exemple : 4 pour des résidents en maison de retraite, 7 pour des résidents en
soins de longue durée, ces derniers étant plutôt hospitalo-requérants.
Ces résultats n’apportent pas de gradation par rapport aux « états pathologiques ». Ils ne
reflètent pas les prises en charge thérapeutiques , physiques et sociales telles qu’elles peuvent
être définies dans les groupes homogènes de soins (GHS).
Les financements actuels ne tiennent pas compte de la gradation des états pathologiques.
Dans la réalité, les dépenses liées aux soins médicaux et infirmiers varient en regard de l’état
de santé plus ou moins dégradé de la personne âgée et de l’instabilité des pathologies.
N.B. :
Les outils de mesure de la dépendance ou des profils pathologiques ne reflètent pas la charge
réelle de soins cliniques et de nursing tels qu’ils peuvent être déclinés au niveau du dossier de
soins gériatrique informatisé. (DGSI). Le Groupe Homogène de Soins traduit la charge réelle de
soins dispensée à la personne âgée et facilite la gestion des ressources humaines en liens
avec les profils de soins.
61

LES OUTILS AU SERVICE D’UNE MEILLEURE PRISE EN CHARGE
DE LA PERSONNE AGEE
Dossier de suivi gériatrique informatisé (DSGI)*
Le DGSI est un outil de transmission qui contribue à améliorer la qualité de vie dans les
établissements d’hébergement et les structures de soins gériatriques. C’est un outil au service
d’un professionnalisme soignant.
Le dossier de suivi gériatrique informatisé permet de recenser les soins requis, de les traiter en
fonction des informations souhaitées :
- charge en soins des activités d’hygiène
- aide au repas
- animation,…
Le DSGI est un outil de gestion qui s’inscrit dans la démarche du Programme de Médicalisation
des Systèmes d’Information (PMSI).
Il permet d’éditer le résumé de soins infirmiers (RSI) et le groupe homogène de soins (GHS).
C’est le profil de soins qui émerge et non la pathologie.
Ces profils peuvent être :
- le nursing,
- les soins médicaux,
- les soins médco-sociaux,
- la réadaptation, etc…
Ils aident à définir les besoins quantitatifs et qualitatifs des professionnels de soins.
Le dossier est un véritable dossier de soins au sens réglementaire.
Les informations contenues dans le dossier facilitent la communication avec les familles et
rendent les échanges plus conviviaux. Il améliore les transmissions, l’information entre les
services et la coordination des soins.
Mieux informé, le personnel comprend mieux le sens des soins dispensés. La fiche de « bien
être » est aussi un support visuel concret et très convivial pour expliquer aux familles l’évolution
de la dépendance de leur parent. Elle permet de négocier avec eux les soins qui s’avèrent
nécessaires grâce à l’apposition de pictogrammes, principe « visuel » bien connus des
soignants.
Ce dossier a été élaboré en 1996, par un groupe de travail, à la demande de l’ANFH de
PICARDIE (Association nationale pour la formation hospitalière).
Le groupe a rassemblé des personnels de soins et des administratifs de 15 établissements
régionaux représentatifs de diverses structures : maisons de retraites, hôpitaux locaux, CHU,
établissements psychiatriques,.
Ce dossier est déjà mis en place dans une soixantaine d’institutions et d’hôpitaux locaux en
région : Picardie, Auvergne, Ile de France, Champagne-Ardennes, Poitou-Charente…
* Marjolaine-Formation M. Biamonti / Métaservices C. Saint-Aubert Revue gériatrie n° 35
62

CREER UNE VEILLE PEDAGOGIQUE ENTRE LE TERRAIN DE STAGE ET L’IFSI*
Le constat :
Le module gériatrie/gérontologie est, parfois, enseigné en IFSI* auprès des étudiants sans le
témoignage de professionnels et sans, au préalable, vérification des évolutions des pratiques
de soins et des profils des patients.
Cet enseignement demeure très théorique et induit en conséquence un décalage entre la
théorie et la pratique.
Les retours d’apprentissage ne sont pas toujours connus et exploités : les écarts ne peuvent
pas toujours être réajustés.
Les objectifs :
- Harmoniser les pratiques pour harmoniser la prise en charge des personnes âgées.
- Informer simultanément les formateurs et les étudiants des avancées technologiques en
gérontologie/gériatrie.
- Améliorer la formation continue et l’apprentissage afin que chacun puisse s’enrichir des
différents savoirs et des expériences acquises par les professionnels du terrain,
- Donner plus d’éthique à l’exercice soignant.
- Favoriser l’analyse des pratiques actuelles et réfléchir à leurs évolutions pour améliorer la
prise en charge individualisée des personnes âgées : construction du projet de vie, projet de
soins.
Les leviers :
- Valoriser l’exercice professionnel en gériatrie sous ses différents aspects : sociaux, cliniques,
psychologique, animation, médiation, santé publique, tutorat.
Les freins :
- Difficultés de faire participer les professionnels de terrain aux enseignements théoriques en
IFSI.
Les étapes / Les moyens :
- Mises à disposition de professionnels de terrain confirmés pour participer à l’enseignement
théorique (cadre ou infirmier expert) reconnus par les pairs.
- Disponibilité laissée au tuteur pour faire de la recherche documentaire,
- Favoriser les échanges inter-professionnels et inter-établissements pour permettre des
enrichissements mutuels,
Les résultats attendus :
- Développement d’une culture gérontologique/gériatrique.
- Reconnaissance et valorisation de l’exercice et de la discipline gérontologie/gériatrie.
- Mise en place rapide et harmonieuse de nouvelles organisations.
- Amélioration de la communication sur les métiers en secteur de prise en charge des
personnes âgées quel que soit le lieu.
- Rédaction d’articles par les professionnels, faisant connaître leurs expériences et leurs
satisfactions de travailler en secteur de personnes âgées.
* IFSI : Institut de formation en soins infirmiers
63

TERMINOLOGIE ET CONCEPTS
1. En rapport avec l'analyse du travail et les compétences :
Activité : Elle répond à deux définitions : ce que l'on fait et ce que l'on produit. C'est un
regroupement d'actions ayant entre elles une cohérence logique. L'activité est une réponse à la
question : "Que fait concrètement le salarié dans cet emploi" ?
Analyse de l'activité : Moyen de repérer le contenu du travail, de comprendre comment ce
travail est fait ou comment ceux qui en ont la charge le font.
Aptitudes : Ensemble de qualités physiques et intellectuelles attachées aux individus, utilisées
ou non, connues ou non. Elles sont identifiables indépendamment du contexte. Ce contexte est
distinct de celui de compétence qui intègre l'acquis d'un apprentissage et d'expérience, et qui
est apprécié en référence aux exigences requises par les emplois actuels ou futurs.
Capacités : Ensemble de qualités susceptibles d'être mises en œuvre et développées pour
remplir des activités désignées. Les capacités fournissent l'adaptation à l'emploi.
Compétence : La compétence est le "savoir combinatoire de ses ressources propres et de
celles de l'environnement que le salarié mobilise pour gérer les situations auxquelles il est
confronté. La compétence se développe dans l'action ; elle est l'interface de l'individuel et de
l'organisationnel" 1 .
Pour Gérard Malglaive, la compétence est un "savoir en usage, et désigne une totalité
complexe et mouvante mais structurée, opératoire, c'est à dire ajustée à l'action et à ses
occurrence" 2 .
La compétence combine quatre savoirs :
Les savoirs formalisés, qui sont :
Le savoir théorique, qui permet d'appréhender le réel, de le comprendre, de l'expliquer, et
est le fondement indispensable des savoirs qui règlent l'action, c'est à dire les savoirs
procéduraux. Les savoirs théoriques sont principalement des savoirs disciplinaires.
Le savoir procédural, qui permet au savoir théorique d'être investi dans l'action ; il permet
d'organiser, de structurer par la pensée les activités ; il porte sur les façons de faire, les
agencements des procédures, les manières dont elles fonctionnent.
Les savoirs de l'action, qui sont :
Le savoir pratique qui est le savoir tiré de l'expérience et est directement lié à l'action. Il se
constitue et se capitalise en situation de travail. "C'est la mise en œuvre d'un raisonnement
personnel, non formalisé, construit entièrement dans et aux fins de l'action" 3 .
Le savoir faire, qui désigne les gestes singuliers d'une pratique, les habiletés, ce
qui manifeste non seulement la possibilité de produire les actes de cette pratique, mais
encore de la faire avec adresse et dextérité.
1 D. Demartin, Gérer par les compétences ou comment réussir autrement, Management société, Paris, 1998, p. 124.
2 G. Malglaive, Enseigner à des adultes, Collection éducation et formation, P.U.F, Paris, 1990.
3 F. Minet, L'analyse des activité et la formation des compétences, L'Harmattan, Paris, 1996, p. 146.
64

Emploi : Il décrit un ensemble d'activités, de responsabilités et de missions regroupées pour
être remplies par un salarié. On met l'accent sur le contenu en terme d'activités.
Mission : C'est la raison d'être d'un individu ou d'un groupe, la réponse à la question :
"A quoi je sers" ?
Poste : Ensemble de tâches à regrouper dans l'espace. Le poste correspond à une unité de
base de l'organisation du travail. Il est fondé sur une analyse rationnelle des techniques de
l'organisation du travail et non sur l'activité du salarié. Un poste peut être tenu par plusieurs
salariés et un salarié peut tenir plusieurs postes.
Tâches : Ce sont des séquences d'activités manuelles et / ou intellectuelles formant un
ensemble identifiable d'unités élémentaires de travail.
2. En rapport avec l'activité soignante :
Equipe : Groupe de personnes travaillant à une même tâche ou unissant leurs efforts dans le
même dessein (Le Petit Larousse 1997).
Homme : L'homme est un être bio-psycho-social, culturel et spirituel qui a la capacité et le droit
de choisir son "projet de vie" une fois qu'il a accès aux informations concernant les
comportements et les facteurs favorables ou défavorables à la santé 4 .
Interdisciplinaire : Qui établit des relations entre plusieurs sciences, plusieurs disciplines (Le
Petit Larousse 1997).
Morale : Ensemble de normes sociales que l'on applique sans remise en question. Elles sont
acquises par l'éducation et l'instruction ; elles produisent des comportements spontanés.
Santé : Un état dynamique, susceptible de variations, qui nécessite un processus d'adaptation
de l'homme à son environnement. Cet état le rend apte à assurer les étapes de la vie, à en
affronter les agressions et à vivre en harmonie avec lui-même et les autres 5 .
Maladie : Rupture de cette harmonie, pouvant aboutir au rejet social de l'homme et de son
entourage. "La maladie du malade est ce qu'il ressent de son trouble dans son corps et dans
son esprit" 6 .
Soignant : C'est "un homme qui possède un savoir technique. On n'est pas soigné uniquement
par un savoir technique, mais aussi, d'abord, par un être humain, le soignant, qui établit une
relation d'échange avec le soigné. Ce qu'est cet homme, ce que sont ses caractéristiques
personnelles, ses représentations de la maladie, du soigné, des autres hommes, représente la
valeur ajoutée à la compétence technique"
4
D.Vaillant, Propos tenus lors de la Conférence sur la démographie en Europe, Vienne, Juin 1988.
5
Ministère de l'emploi et de la solidarité, Guide du service infirmier, Terminologie des soins infirmiers, Glossaire provisoire,
n° 2, Bulletin Officiel, n°90/18 bis, p 64.
6
E. Zarifian, La force de guérir, Odile Jacob, Paris, 1999, p. 42.
65

Soin infirmier : Discipline visant à offrir à une personne et / ou à une collectivité un ensemble
de prestations qui concourent à répondre à leurs besoins de santé 7
Soins relationnels : Interventions verbales ou non verbales visant à établir une
communication, en vue d'apporter une aide à une personne ou à un groupe. Ces interventions
se réalisent lors d'entretiens avec le patient et / ou lors de tous actes de soins infirmiers. Elles
se fondent sur le dialogue, l'écoute et les techniques qui favorisent la communication non
verbale.
Valeur : Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, selon des critères personnels ou sociaux et
sert de référence, de principe moral (Le Petit Larousse 1997). Les valeurs : ensemble de règles
de conduite, de lois, jugées conformes à un idéal par une personne ou une collectivité (R.
Poletti).
7
Ministère de l'emploi et de la solidarité, Guide du service infirmier, Terminologie des soins infirmiers, glossaire provisoire,
n°2, Bulletin Officiel 90/18 bis, p. 64
66

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
(1) Revue Prévenir 35-2 ème semestre 1998 : 4-8)
(2) PRS PA DRASSIF juin 2001
(3) Service PMS avril 2004 – source INSEE)
(4) Comité Consultatif National d’Ethique 1998, rapport sur le vieillissement, 59, partie
1-9 SROSS relatif à la prise en charge des personnes âgées en IDF- arrêté du 21 janvier
2003
(5) Guinchard-Kunstler P. juin 99, « rapport à Monsieur le premier Ministre, vieillir en
France » p.4
(6) Poulin E, 2002 « le travail en gériatrie, à la recherche de sens », soins gérontologie,
35 :32-34)
(7) PRS PA juin 2001 p2
(8) Baudry P 1998, « mort et grand âge » la revue de (gériatrie, 23(2) :97-100)
(9) Service PMS avril 2004
(10) Badey-Rodriguez C. (1997), les personnes âgées en institution – vie ou survie,
Seli Arslan, Paris, page 8)
(11) Circulaire ministérielle DH/FH3 n° 96-124 du 20 février 1996, ( relative à la définition
d’interventions visant à renforcer la motivation du personnel et des établissements de santé
qui travaillent auprès des personnes âgées, à valoriser ce secteur et à le rendre plus
attractif),
(12) Charte des professionnels en gérontologie
(13) Badey-Rodriguez, op-cité, page 156
(14) Le Masson D., Le projet de vie de la personne âgée en institution gériatrique - revue Soins
Gérontologie-n°40-mars avril 2003 : page 31).
(15) Poulin E, 2002 Le travail en gériatrie, à la recherche de sens », Revue Soins
Gérontologie, 35 :33
(16) Gallard L. 1994 Les projets gérontologiques, le projet. Un défi nécessaire face à une
société sans projet, Editions L’Harmattan ouvrage
(17) Société Nationale de gérontologie 2005 « Les personnes âgées écrivent » ouvrage
(18) Moulias (Robert) 20/09/05 Changer le regard in Revue de l’Espace éthique AP-HP.
Alzheimer : réalités des droits , urgence politique.
(19) Provenzano (Marijane) 20/09/2005 Du cumul des responsabilités à la reconnaissance des
personnes. in revue de l’Espace éthique AP-HP : Alzheimer : réalités des droits , urgence
politique.
67

BIBLIOGRAPHIE
hRéglementation relative à la prise en charge des personnes âgées :
Circulaire DGS/SD1C-2005/123 relative à l’entrée en vigueur des dispositions 88 à 96 de la loi
relative à la politique de santé publique.
Loi du 9 août 2004 2004-806 relative à la politique de santé publique
Loi n°204-626 du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées
Loi 2002-303 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé
Loi du 20 juillet 2001 relative à l’APA
Circulaire DAS-RV2 n°2000/310 du 6 juin 2000
Décret n°99-316 du 26 avril 1999 relatif aux modalités de tarification et de financement des
établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes
Arrêté du 12 avril 2005 pour l’application de l’article D.162-8 du Code de Sécurité Sociale.
Circulaire DGAS/SD2 n°2002-280 du 3 mai 2002 relative à la présentation et à la lutte contre la
maltraitance envers les adultes vulnérables et notamment les personnes âgées.
Charte des droits et liberté de la personne dépendante Fondation nationale de Gérontologie /
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Secrétariat d’Etat à la Santé
hRéglementation relative à l’exercice et la formation professionnelle :
Loi n°2004-391 relative à la formation professionnelle et au dialogue social
Guide du service infirmier BO N°2 N° 90/18 bis in Terminilogie des soins infirmiers Glossaire
provisoire.
Décret n°2002-19 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la
profession d’infirmier
Arrêté du 26 mars 2002 relatif au diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale
Arrêté du 25 janvier 2005 relatif aux modalités d’organisation de la validation des acquis de
l’expérience pour l’obtention du diplôme professionnel d’aide-soignant
Arrêté du 26 mars 2002 relatif au diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale
Recueil des principaux textes relatifs à la formation et à l’exercice de la profession infirmière réf
531 001
68

RAPPORTS ET ETUDES
Vautrin (Catherine) Secrétariat aux personnes âgées mars 2005 : Les métiers du grand âge
« Des professions aux services de la vie »
DHOS 2004 Répertoire des métiers des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux
Pinaud (Michel) Rapport pour le Conseil économique et social : 30 juin 2004:
Le recrutement, la formation et la professionnalisation des salariés du secteur sanitaire et social
CRESIF 2003 : La personne âgée, son entourage et son traitement « De l’observance à
l’adhésion thérapeutique »
DRASSIF / URCAMIF / URML 200 ? : Personnes âgées, Qui fait quoi ? Vieillir en bonne santé,
représentations de la vieillesse, équipement, hébergement, ….canicule….
Estryn Behar (Madeleine) Next Presst 2004 Santé, satisfaction au travail et abandon du métier
soignant Etude européenne
DREES Juin 2005 Santé, vieillissement et retraite en Europe
Somme (D) pour le Ministère de la santé et de la protection sociale Participation et choix des
résidents dans le processus d’entrée en institution Paris Documentation française
Ducoudray (J-M) Ledoux ( R) Prevost (P) Vete (J-M) pour le SNGC / CNAMTS 2001
Le modèle PATHOS : Guide d’utilisation
Berland Yvon, professeur Octobre 2003 « Coopération des professions de santé : le transfert
des tâches et des compétences »
EVALUATION/QUALITE
Matillon Yves, Professeur Août 2003 « Modalité et condition d’évaluation des compétences
professionnelles des métiers de la santé ».
Haute Autorité de Santé 2005 – Organisation du circuit du médicament en établissement de
Santé.
ANAES mai 2003 – Prise en charge non médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer et des
troubles apparentes.
ANAES octobre 2000 – Limites les risques de la contention physique de la personne âgée (en
cours d’actualisation).
ANAES décembre 1999 – Qualité de la pose et de la surveillance des sondes urinaires.
69

ANAES janvier 2003 – Principes méthodologiques pour la gestion des risques en établissement
de santé.
ANAES juillet 2004 – Réseaux de santé guide d’évaluation.
ANAES octobre 2000 – Evaluation et prise en charge thérapeutique des personnes âgées
ayant des troubles de la communication verbale.
ANAES/SFAP janvier 2004 – L’accompagnement des personnes âgées en fin de vie et de leurs
proches conférence de consensus.
Haute Autorité de Santé Année ? Conférence de consensus : Sortie du monde hospitalier et
retour au domicile d’une personne adulte évoluant vers la dépendance motrice ou psychique.
Haute Autorité de Santé Année ? Conférence de consensus Limiter les risques de la contention
physique de la personne âgée
OUVRAGES
Tallandier (D.) 2005 C’était hier et c’est demain « Lettres d’anciens jeunes à de futurs vieux »
Ouvrage collectif dirigé par l’Espace Ethique AP/HP 2002 – Face aux fins de vie et à la mort
Vuibert.
Gallienne (F) Collectif 2001 Prévenir la chute de la personne âgée Une approche
pluridisciplinaire Editions Lamarre
HIRSCH (E) – Espace Ethique de l’ AP/HP 2003 – Le devoir de non abandon Vuibert.
De HENNEZEL (Marie) 2004 La source de l’autre Editions Robert Laffont
Zarifian (Edouard) 1999 La force de guérir Editions Odile Jacob
Henrard (J-C) Ankri (J) 2003 Vieillissement, grand âge et santé publique Rennes Editions
ENSP
Collière (Marie-Françoise) 1996 Soigner, le premier art de la vie Interéditions 1996 Promouvoir
la vie Editions Masson
Phaneuf (Margot) 1998 Démarche en soin face au vieillissement perturbé : Démences et
maladie d’Alzheimer Edition Masson
Vercauteren (Richard) Babin (Nathalie) 1998 Un projet de vie pour le maintien à domicile
Editions Erès Pratiques du champ social
70

Personne (Michel ) 1994 Pathologies de la vieillesse et relations de soins Editions Privat
Personne (Michel ) 1998 Prendre en charge les personne âgées dépendantes Editions Dunod
Minet (Francis) 1996 L’analyse des activités et la formation des compétences Editions
l’Harmattan
Malglaive (Gérard) 1990 Enseigner à des adultes Collection Education et Formation Editions du
PUF
Demartin (D) 1998 Gérer par les compétences ou comment réussir autrement Collection
Management et Société
ARTICLES
Le Masson (Dominique) in Soins Gérontologie n°40 mars avril 2003
« Le projet de vie de la personne institutionnalisée, quelle réalité en institution gériatrique ? »
Batal (Christian) in Soins Cadres n°41 février 2002
« Les compétences, de l’individuel au collectif »
Minet (Francis) Parlier Michel in Actualité de la Formation Permanente n°140
« Comprendre le travail pour gérer les compétences »
Thomas (H) Saint Jean (O) pour la DREES et le Ministère de la Santé et de la Protection
sociale : Autonomie sociale et citoyenne té dans la vie quotidienne des personne âgées vivant
en institution
Acker Françoise in Revue Française des Affaires Sociales n°1 200 ? :
Dynamique professionnelle dans le champ de la santé. Les reconfigurations du travail infirmier
à l’hôpital
Neves (Chantal) in Soins n° 684 avril 2004
Donner du sens aux soins
Moulias (Robert) in Gérontologie n° 110 février 1999
Violences passives en institutions
Moulias (Robert) Meaume (Sylvie) Girard (Laurence) in Gérontologie et Société n°92 mars 2000
Maltraitance des hommes, maltraitance des lois, maltraitance par l’ignorance.
Vaillant (D.) Juin 1988 Conférence sur la démographie en Europe Vienne
71

REMERCIEMENTS
A Monsieur Michel PELTIER, Directeur Régional des Affaires Sanitaires et Sociales, Marie-
Claire L’HELGOUAC’H, Directrice Adjointe chargée du pôle santé, Marie-Thérèse BONNOTTE,
Chef de service du secteur Médico-Social, Docteur Yolande SOBECKI, Médecin Inspecteur de
Santé Publique chargée du programme régional Santé Personnes Agées.
Aux directions d’établissements qui, par leur accueil, ont permis la finalisation de ce travail :
Centre Hospitalier le Vésinet 78110 LE VESINET
Centre National de Gériatrie MGEN-Résidence Denis Forestier-78321 LA VERRIERE
Centre de Moyen et Long Séjour «Roguet » 92110 CLICHY
Centre Hospitalier Victor Dupouy – 95107 ARGENTEUIL Cx
Centre Hospitalier du Vexin – 95420 MAGNY EN VEXIN
Aux membres du comité de synthèse et de rédaction, des trois groupes de travail pour le
partage de leur expérience, leurs apports professionnels, leurs conseils et leur disponibilité.
Les objectifs et le contenu de cette étude n’auraient pu être réalisés sans l’implication de
nombreux professionnels de soins qui ont apporté leur contribution à ce travail avec le soutien
des organisations et des institutions hospitalières.
A Franck BILLERET, secrétaire des Conseillers Techniques de la DRASSIF, pour le secrétariat,
la coordination des informations,
A Marie Odile REISS, AP-HP, pour la coordination documentaire,
A Mme LOUVET, FEHAP, pour son aide à la préparation du colloque des directeurs de soins du
14/10/2004.
Animation, coordination des différents groupes de travail, du groupe de rédaction et
finalisation du document
Mme Simone DESMOULINS – Conseillère technique en soins DRASSIF
Comité de synthèse et de rédaction (directeurs de soins, cadres supérieurs de santé)
Me Huguette AMBOISE Centre Gériatrie MGEN- Denis Forestier-78321 LA VERRIERE
Me Sylvie DAIEFF Centre Hospitalier Victor Dupouy – 95107 ARGENTEUIL Cx
Me Brigitte DESMET Centre Hospitalier du Vexin – 95420 MAGNY EN VEXIN
Me Simone DESMOULINS Conseillère Technique - DRASSIF
Me Marie Françoise PHENIX Centre Hospitalier le Vésinet 78110 LE VESINET
Me Marie-Anne POUTRIN Centre de Moyen et Long Séjour «Roguet » 92110 CLICHY
Comité de lecture
Docteur Yolande SOBECKI Médecin Inspecteur de Santé Publique – DRASSIF
Docteur Philippe BABADJIAN Chef de service Département Gériatrie/gérontologie – CH Argenteuil
Sylvie DAIEFF CSS Département Gériatrie/Gérontologie – CH Argenteuil
Simone DESMOULINS Animatrice du projet
72

LISTE DES PARTICIPANTS INSCRITS AU GROUPE DE TRAVAIL :
Me Michèle ANXOLABEHERE Elève Directeur Hôpital de Lagny
Me Huguette AMBOISE Css Centre de Gériatrie La Verrière
Me Hélène ARCHAMBAULT Chargée de mission DRASSIF/ARHIF
Dr Philippe BABADJIAN Chef du Dpt Gériatrique CH Argenteuil
Me Claude BARBARAY Dss CMCCPP
Me BOURGEOIS Directrice EHPAD St Vincent de Paul
M.Jean-Pierre BELIN Directeur, Ass .Mr.Vincent
Me Guillemine CHAOUCHE Css CH Léon Binet
Me Pierrette CLEMENT Css Ste Perrine AP/HP
Me Maryse COPIN FDSS CH Léon Binet
Me Anne DAGUES DSS Ste Perrine AP/HP
Me Sylvie DAIEFF Css CH Argenteuil
Me Brigitte DESMET DSS Hôpital du Vexin
Me Patricia HENNION Css Claire Demeure
M. Philippe LORIN DSS Hôpital de Lagny
Me LOUVET Représentant FEHAP
Me Katia LUPANOFF Cadre Formateur, CH Argenteuil
Me Josée MARTIN DSS A. Beclere AP/HP
Me Lydie MARTIN Css Ste Perrine AP/HP
Me Paule MARTIN Css Les Ormes Montfermeil
Me Joêlle MARTINEZ Responsable des Soins Fondation Poidatz
Me Monique MASSAT-FESSARD Psychologue Clinicien La Chartraine
Me Martine MASSIANI DSS Robert Debré-Paris AP/HP
Me Charlotte MEMIN Psychologue Géronto. Bourg La Reine
Me Anne-Marie MICK Cs Les Ormes Montfermeil
Me Laurence PESRIN, Inspecteur de Santé Publique DRASSIF
Me Marie-Françoise PHENIX DSS Le Vésinet
Me Marie-Anne POUTRIN Css Centre «Roguet »
Me Marie-Odile REISS Coordinatrice Salpétrière AP/HP
Me Victoria SAUTERON PRIME Représentant FEHAP
Docteur Yolande SOBECKI Médecin Inspecteur de Santé Publique DRASSIF
M. Marc SPUND Psychologue Clinicien La Chartraine
Me ZABULON Css Hôpital de Tournan
73

REPARTITION DES GROUPES DE TRAVAIL
Animation des groupes : Simone DESMOULINS
THEMES
1. Comment donner du sens à l’exercice
soignant : projet de soin, projet de vie
2. Missions et rôles des professionnels de
soins dans les différents secteurs de prise en
charge des personnes âgées
3. Valorisation de l’exercice : compétences
individuelles et collectives, communication
autour de l’exercice en gériatrie
PARTICIPANTS
Me AMBOISE
Me BARBARAY
M. BELIN
Me CHAOUCHE
Me COPIN
M. LORIN
Me LUPANOFF
Me MASSIANI
Me ARCHAMBAULT
Dr BADADJIAN
Me DESMET
Me POUTRIN
Me REISS
Me ZABULON
Me CLEMENT
Me DAIEFF
Me DAGUES
Me MARTIN Josée
Me MARTIN Lydie
Me MICK
Me PHENIX
Me REISS
Me SAUTERON-PRIME et Me LOUVET
74