to get the file - Paroisse Saint-Louis de Garches

Paroisse Saint-Louis
Bimestriel N° 346
Nov - Décembre 2010
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GARCHES
Actualité
Déf e n D s l a vé r i t é, l a Do u c e u r, l a justice
Je vous aime
•L’AMOUR SOUS TOUTES SES FORMES•
Psaume 45

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Je vous aime
Oui, évidemment, on ne se connaît pas encore assez.
Peut-être êtes-vous gêné, étonné, amusé par cette déclaration un brin
soudaine. Oui, mais voilà, je vous aime.
Oh, je n’ai pas franchement essayé de savoir si vous remplissiez les cases
pré-requises à une union durable. Non, voyez-vous, je vous aime, c’est
un fait, mais pas d’amour sentimental. Car il n’y a pas que l’amour conjugal
qui fasse loi. Non, l’Amour, celui du grand A, se décline en multiples
facettes.
Nous pourrions par exemple devenir des amis. L’amitié, c’est de l’amour.
Nous pourrions partager un moment ensemble, sans intérêt, sans raison,
comme ça, pour le plaisir. Le partage, c’est de l’amour.
Nous pourrions tout simplement nous aider mutuellement, ou être attentifs
à ce que l’autre ne manque de rien. La Charité, c’est de l’amour.
Songez-y, nous sommes encerclés par l’amour !
N’est-ce pas cela le miracle de la Vie ? Celui de pouvoir franchir tous les
obstacles grâce à l’amour de Dieu, des autres et de soi ?
Nul besoin de vivre une comédie romantique. L’amour n’est pas un jeu,
l’amour n’est pas un état d’âme, c’est une disposition du cœur. À chaque
instant, nous pouvons par amour rendre meilleure la vie d’un autre.
Y-a-t-il meilleur remède pour lutter contre l’hiver ?
En ce temps de Noël où Dieu lui-même nous a offert son Fils par Amour,
ôtons les œillères qui parfois nous aveuglent et osons dire à ceux qui
nous entourent : « je vous aime ».
Charlotte REYNAuD
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La référence
« Si votre mutuelle et réciproque communication
se fait de la charité, de la dévotion, de la perfection chrétienne,
ô Dieu ! que votre amitié sera précieuse ! Elle sera excellente
parce qu’elle vient de Dieu, excellente parce qu’elle tend à
Dieu, excellente parce que son lien c’est Dieu, excellente parce
qu’elle durera éternellement en Dieu. »
Saint François de Sales, «Introduction à la vie dévote.»
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6
Vie de la paroisse
«Allo ? Madame Oliva ? Pourrais-je vous
rencontrer ? » Au téléphone la voix jaillit en éclats
d’humour, une voix jeune et dynamique qui n’accuse
pas plusieurs décennies de service !
Rendez-vous pris, je me retrouve face à deux yeux
clairs qui disent la droiture, tout en lançant des étincelles
de malice. Ainsi, les yeux et la voix, « en vrai »,
jouent bien l’accord parfait de l’humour, de la vérité
et de la douceur que j’entrevoyais.
Embarquement immédiat pour un portrait vivant retranscrit
: petite taille, mais grande énergie, Catherine
Oliva, vous êtes tombée dans la marmite de l’enseignement.
En effet, vos deux parents, instituteurs,
vous ont montré le chemin de l’engagement. Pour
vous, le choix de l’enseignement Catholique a été
une vocation, mieux, une évidence ! Ajoutez à cela
une gaieté à toute épreuve et vous aurez le portrait
d’une vie rayonnante, qui se développe « en boucle »,
comme les cycles d’un destin :
1974, Institutrice stagiaire à l’école Saint Louis à Garches;
puis directrice en 1991 dans le 5 e arrondissement
de Paris à l’endroit où vous étiez collégienne ;
en 1993 vous revenez à Garches grâce à Cécile, votre
fille handicapée, qui a 7 ans ; vous dirigez, à la suite
de Monsieur Mensier, l’école Saint Louis ; puis, vous
assumez, en 2004, la fusion des deux écoles que vous
dirigez sous la bannière de Jean-Paul II, (une seule
école sur deux sites). 35 ans d’enseignement condensés
en quelques lignes ! 35 ans d’humour et d’amour
partagés avec votre mari, pour lutter contre une sclérose
en plaques dont il fut atteint peu de temps après
votre mariage. Lutte de chaque jour que vous poursuivez
toujours avec lui.
La passion de votre profession (avec l’aide précieuse
de vos collègues et de toutes les personnes participant
à cette entreprise) vous a permis de développer
une très grande écoute des familles et des enfants,
ainsi qu’une écoute affectueuse au cœur de votre
famille. Selon le point de vue de parents, dans votre
écoute, se manifeste beaucoup de tendresse : il vous
Rencontre avec Catherine Oliva,
Directrice de l’école Jean-Paul II à Garches.
Quel Garchois n’a jamais eu Madame Oliva comme
maîtresse, puis comme directrice ? Garches Actualité
a retrouvé les bancs de l’école le temps de prendre des
nouvelles de celle qui a marqué l’enfance de nombre
d’entre vous.
arrive par exemple de consoler sur vos genoux une
toute petite nouvelle de petite section de maternelle
en perdition le jour de la rentrée ! Mais cela n’empêche
pas chez vous une certaine fermeté inhérente
à l’autorité de votre fonction. Ainsi, entre tendresse
et fermeté, vous parvenez à un équilibre parfaitement
pédagogique, sans oublier la note d’humour
indispensable.
« L’humour comme art
de vivre, permet à chacun
de garder sa place »
Pour compléter ou étayer cette esquisse, voici,
pêle-mêle, certaines de vos remarques spontanées,
traçant un autoportrait animé : « ma vie professionnelle
est un tourbillon… je suis toujours dans l’action,
je ne sais pas être cigale… » ; vous dites aussi, « voir un
enfant qui apprend à lire, c’est un bonheur… », ou « ma
très grande joie, c’est de revoir des anciens… », et « ce
caractère familial de notre école, je le défends … » ;
vous confiez aussi, « l’école fait partie de notre vie ».
Et, « l’humour comme art de vivre, permet à chacun
de garder sa place…. Notre fille Cécile a hérité de cet
humour : dans les épreuves, elle est toujours là pour
nous dire que c’est la vie… Une enfant handicapée a
une dimension qu’on n’a pas ». « Elle nous apporte
beaucoup, nous remet en question. Elle assume tout,
elle resplendit. Elle a 25 ans. Elle est autonome et
travaille à l ‘ESAT, (centre d’aide par le travail, à Suresnes)
Cécile, c’est notre grand soleil ! C’est un don
du ciel ! ».
Après cet élan du cœur, une seule phrase de conclusion
me semble possible : Catherine Oliva, merci
d’être ce que vous êtes, en suivant ce chemin d’amour
et de foi.
Dominique VALETON

Journées d’Amitié
Les journées d’amitié ont enregistré
une belle participation cette année, malgré
la grisaille du dimanche. Vous avez été nombreux
à vous presser autour des nombreux stands et à
préparer Noël avant l’heure.
7

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DOSSiER / L’ AmOuR SOuS tOutES SES FORmES
Et si nous parlions
d’amour ? ou plutôt des
amours… car on ne
saurait réduire l’amour au
sentiment amoureux (eros
en grec). Il y faut ajouter
l’amitié (philia en grec),
la charité (ou caritas
en latin) ou encore l’amour
désintéressé, absolu,
celui qui partage tout,
(agape en grec).
Et puisqu’avant
de donner, il faut avoir
reçu, ajoutons l’estime
de soi, afin de s’aimer
soi-même.
Aime et fais
ce que tu veux
AGAPE c’est l’amour qui donne.
C’est l’amour pur, noble, désintéressé.
Cet amour absolu dont Dieu nous aime,
est l’un des fondements du christianisme.
Il est l’essence même de notre
relation au Père.
«mon commandement, le voici : Aimez-vous
les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus
grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes
mes amis si vous faites ce que je vous commande. (…) Ce
n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis
et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et
que votre fruit demeure. » Jean (15, 12-13. 16)
Laissez-moi vous proposer trois pistes de méditation
sur ce magnifique passage de l’Évangile de Jean.
Aimer, ça se décide. C’est même un ordre que Dieu
nous donne. C’est un commandement. Il faut bien reconnaître
que nous sommes quelque peu déstabilisés
par cette manière de penser l’amour. Au fond, en chacun
de nous un grand romantique sommeille. Nous
avons, au cours des âges, survalorisé l’amour comme
sentiment. Or, l’amour est bien au-delà du sentiment.
L’amour peut précéder le sentiment d’aimer. Aimer,
c’est une vertu. C’est une orientation fondamentale
de l’être humain. Aimer, voilà ce qui définit et caractérise
l’homme. L’homme a la capacité d’aimer. L’homme
est fait pour aimer. L’homme est aussi prié d’être
aimable, c’est-à-dire de susciter chez l’autre l’amour
par son comportement, par son attitude.
L’amour doit aussi survivre au sentiment amoureux.
En effet, dans telle ou telle relation amoureuse, le
sentiment peut s’affadir de manière accidentelle.

Le temps use parfois le sentiment amoureux, mais
l’amour est plus fort que tout. Il est plus fort que la
mort même.
« L’amour doit aussi
survivre au sentiment
amoureux. »
Quand on aime on ne compte pas. Celui qui aime
ne peut pas aimer autrement qu’en aimant jusqu’à
donner sa vie pour l’être aimé. Tout autre amour est
de la gnognote, foucade adolescente. La matrice de
l’amour est l’amour dont nous avons tous été les bénéficiaires
: l’amour que nous ont porté nos parents.
L’amour est créateur : il donne vie à un enfant. Les
parents, à tout le moins ceux qui sont dignes de ce
nom, seraient prêts, s’il le fallait, à donner leur vie à
celui à qui ils ont donné la vie. Lorsque l’on aime, on
se donne. On se livre à l’emprise de l’être aimé, de
l’autre ou du Tout-Autre. L’amour est fou. L’amour est
audacieux. L’amour est généreux. L’amour est excessif.
C’est ainsi, et pas autrement, que nous sommes
aimés de Dieu. Le Christ nous a aimés à en mourir.
C’est sa passion pour l’homme qui l’a fait entrer dans
la Passion.
L’amour est un témoignage. L’amour révèle la vérité
de l’être humain. En aimant, et en se laissant aimer,
l’homme devient homme. Il tient alors son honorable
place de fils de Dieu et de frère universel. Aimer met
d’emblée l’homme en relation. Il n’est pas seul. Il ne
l’a jamais été. Il n’a pas à l’être. L’amour suppose la
confiance. Nous sommes près de trois millions de
spectateurs à avoir vu le film de Xavier Beauvois, Des
hommes et des dieux. Ces moines sont des témoins de
l’amour : amour de Dieu, amour des hommes, amour
de l’Algérie. Ils ont laissé l’amour être plus fort que la
peur. Ils n’ont pas quitté le pays quand le danger s’est
rapproché d’eux. Le mot « témoin », d’origine latine,
a un exact synonyme d’origine grecque : « martyr ».
Comme le Christ, les martyrs de tous les temps ont
accepté de témoigner de l’amour, fût-ce au prix de
leur vie. Quelle leçon ! Laissons à l’admirable théologien
allemand Hans Urs von Balthasar le mot de la
fin : « L’amour seul est digne de foi ».
Père Bertrand Auville,
curé de Garches
9

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DOSSiER / L’ AmOuR SOuS tOutES SES FORmES
Philia : un peu comme Facebook,
mais en vachement plus fort (quand même)
PhiliA. En grec ancien,
la philia recouvre aussi bien
l’amitié que l’amour. Dans l’Éthique
à Nicomaque (que je n’ai pas lue,
soyons honnêtes), Aristote
désigne sous le nom de «philia »
l’affection qui nous porte à aimer
un être pour ce qu’il est, non pour
ce qu’il est capable de nous offrir.
La philia sous-entend une notion
d’élection gratuite. Elle réside au coeur du lien amical
qui repose sur un choix. Il s’agit d’une forme d’amour
que l’on décide de pratiquer. Les manifestations de
«philia» sont légions dans la Bible. Dans le premier
Testament, David et Jonathan (qui, n’en déplaise aux
quadras dont je suis, ne sont pas qu’un duo tristement
célèbre pour son fameux duo « Qu’est-ce que tu fais
pour les vacances ») se vouent de vrais sentiments
de philia (« Et dès lors l’âme de Jonathan fut attachée
à l’âme de David, et Jonathan l’aima comme son
âme ».)
Un ami : une denrée rare
Dans les Proverbes (18, 24), nous apprenons que l’ami
authentique représente une denrée rare. « Celui qui
a beaucoup d’amis les a pour son malheur. Mais il est
tel ami plus attaché qu’un frère. » La lecture de Job
(6, 14) nous fait quant à elle comprendre que c’est
dans le malheur, et peut-être aussi dans l’erreur, que
nous reconnaissons les amis véritables. « Celui qui
souffre a droit à la compassion de son ami ; même
quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant. »
Ah ! Les procureurs que l’on tenait pour des avocats…
Mais l’amitié entre toutes, que certaines figures bibliques
ont eu le privilège de goûter pleinement,
n’est-ce pas l’amitié avec Dieu ? L’Éternel parlait ainsi
avec Moïse « face à face ». (Patience, nous y aurons
droit nous aussi ! ) L’Éternel lui donnait chaque jour
rendez-vous à un endroit précis. Abraham aussi fut
appelé «ami de Dieu».
Le second Testament regorge à son tour d’évocations
de la philia. Jésus en personne en demande témoignage
à Jean. « M’aimes-tu ? » lui dit-Il. Jean était
« le disciple que Jésus aimait. ». Il était placé « à
côté de lui. ». Comment comprendre ce passage de
l’Évangile de Jean (15,14) autrement que par la possibilité
d’aimer totalement le monde, tout en aimant
spécialement certaines personnes ? C’est là chose
humaine et bonne puisque Dieu lui même s’y est prêté.
On pourrait probablement dire la même chose de
Pierre, de Marie de Magdala, de Marthe, de Lazare et
de bien d‘autres, qui, eux aussi, étaient amis de Jésus.
Ce sont des personnes avec lesquelles le Christ a eu
«commerce», aux côtés desquelles Il a vécu, et qu’il a
aimées d’un amour propre.
« Aimer un être pour ce
qu’il est, non pour ce qu’il
est capable de nous offrir »
Ami de Dieu
Mais la grande rupture que marque le Christ tient à
la révélation qu’il fait à chacun de nous : «vous êtes
mes amis». Nous ne sommes plus des serviteurs de
Dieu, nous sommes ses amis, si nous faisons ce qu’Il
commande. Oui, amis de Dieu nous le sommes, nous
l’avons toujours été. Pour le devenir pleinement, nous
n’avons qu’à le fréquenter. Il suffit sans doute pour
cela de nous départir de notre orgueil qui le fait disparaître,
et de la fausse humilité, où disparaît son infinie
miséricorde. Les moyens d’une rencontre avec Lui

sont pourtant nombreux : la pratique de la prière, la
dégustation de sa Parole, les sacrements, la présence
de l’autre. Le Christ ne cesse de demander cette amitié.
S’il nous aime radicalement, il aimerait nous choisir,
nous aussi. Le grand mystère, c’est qu’il ne l’impose
pas. «Voici, je me tiens à la porte, et je frappe.
Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai
chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. »
(Apocalypse 3;20).
« Le Christ ne cesse de
demander cette amitié »
Pour les plus jeunes : imaginez que Jésus demande à
être votre ami sur Facebook. Il suffit d’accepter sa demande.
Ne vous est-il jamais arrivé de vous demander
pour quelle raison tel ami vous avait choisi… pour ami ?
L’orgueil nous fait alors passer en revue la palette
de nos qualités présupposées. « Pourquoi donc il ou
elle m’aime t’il de la sorte ? ». Voyons, dans notre
esprit, une amitié semblable, cela se mérite! Il faut
que d’une manière ou d’une autre nous puissions en
tirer gloire.
« Imaginez que Jésus
demande à être votre
ami sur Facebook »
Mais voilà… et si le grand motif de l’amité que cet
autre nous voue, c’était juste l’amour ? Et si cet ami
avait simplement choisi de vous aimer, tel que vous
êtes ?
Un cœur prêt à Dieu
Il y avait sans doute quantité d’autres choses à dire
sur le sujet. Plutôt que de faire étalage d’une culture
dont je ne jouis que par la procuration d’internet,
consentez que je pousse l’impudeur jusqu’à vous dire
une anecdote personnelle qui me semble illustrer
assez bien le sujet dont nous parlons. L’un des mes
très bons amis se réclame de l’athéisme, même s’il
se comporte souvent comme un agnostique. Nous
sommes très différents l’un de l’autre, à bien des
égards. Souvent, je ne peux m’empêcher d’évoquer
ma foi avec lui. Et, bien qu’il respecte cette foi, je sens
bien qu’elle le menace. Il a un cœur prêt à Dieu. Mais
ses goûts, son histoire, l’idée qu’il se fait de la liberté
l’en dissuadent pour l’instant. Un soir où nous avions
abordé la géographie écossaise principalement sous
l’angle des fluides, le « grand sujet » est revenu sur
la table. Le ton est vite monté, en dépit des efforts
de sa jeune épouse pour nous tenir en respect.
Chacun mettait plus que des convictions en jeu.
Nous nous projetions dans nos propos. Alors que la
violence des échanges grimpait, j’ai demandé à l’Esprit
Saint ce que je pouvais bien dire ou faire. Après quelques
nouvelles passes d’armes à fleuret moucheté,
j’ai dit à Philippe (puisque c’est ainsi qu’il s’appelle) :
« Philippe, par amour pour toi, j’ai cessé de vouloir
ajouter quelque chose à ta vie. Par amour pour moi,
cesse de vouloir retrancher Quelqu’un de la mienne. »
À l’instant même, nous nous sommes donné l’accolade,
avons entrechoqué nos verres pleins (quelques
secondes encore). Et il a dit : « j’ai compris ».
Nous serons amis comme ça jusqu’au dernier verre
(Oups, pardon, au dernier souffle.)
Bertrand LEBLANC-BARBEDIENNE
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DOSSiER / L’ AmOuR SOuS tOutES SES FORmES
Amour, passion et sentiment…
Eros. De tous les amours,
Eros est le plus connu. Il désigne
la passion amoureuse. Des contes
d’enfant aux comédies romantiques,
notre imaginaire a été biberonné
à ce cliché idyllique : prince - princesse
- cheval blanc - coucher de soleil -
château lointain. L’Église propose
de vivre un amour qui aille au-delà du
sentimental, qui soit moins lisse
mais beaucoup plus beau.
À Laure-Hélène,
«un jour mon prince viendra. Un jour… »
L’amour humain n’est pas un conte de fées. Dans ce
genre de récit, les sentiments amoureux s’imposent
un jour et frappent comme un coup de tonnerre. Un
baiser sur la bouche de la belle endormie et peut
alors résonner comme une musique douce et rassurante
la conclusion « Ils se marièrent et eurent
beaucoup d’enfants ». Le conte s’achève sur ces passés
simples qui figent ce charmant tableau dans une
époque idéalisée. Ces belles histoires font rêver mais
elles ne correspondent pas à la réalité. Faut-il pour
autant le regretter ? Non, assurément ! J’ose même
dire heureusement ! L’authentique amour humain n’a
finalement rien à voir avec cette fixité intemporelle.
L’amour, comme la vie spirituelle, ne peut se vivre et
se développer que dans le temps. C’est peut-être un
paradoxe pour notre société, mais le temps n’est pas
l’ennemi de l’amour. Bien au contraire, il est son allié.
« L’amour, comme la vie
spirituelle, ne peut se vivre
et se développer que dans
le temps »
Cette perspective d’un amour durable attire bien entendu
les jeunes mais elle fait peur. « Comment savoir
si c’est le bon ou la bonne ? » Qui ne s’est jamais posé
cette question, source de bien des réflexions angoissantes…
Disons-le franchement : cette question est
trop technique, elle situe l’amour à un niveau qui n’est
pas le sien. Les hommes (comme les femmes ?) ont
souvent tendance à se construire des grilles : plus
le tableau est rempli de croix, plus nous nous approchons
de la femme de nos rêves. Il est néanmoins bien
rare que toutes les cases soient cochées ! Ne faudrait-

il pas mieux se poser cette autre question : j’aime une
personne, pour quoi ? Il convient en effet de placer
notre discernement sous le signe non du test de validation
– est-ce la bonne, oui ou non ? – mais du projet
à construire. Que voulons-nous faire de cet amour ?
« Que voulons-nous faire
de cet amour ? »
Notre société, doublement influencée par une conception
romantique de l’amour et le primat de l’individu,
exalte l’amour passion, qui brûle comme un fétu de
paille (j’aime et puis je n’aime plus). Comprenons que
l’amour authentique ne peut se soumettre à la seule
affectivité. La tyrannie du désir nous fait sans cesse
craindre de passer à côté d’une vie amoureuse plus
intense. La passion, qui recherche toujours le paroxysme
pour exister, est à distinguer du sentiment,
plus profond. Celui-ci est nécessaire mais il doit être
innervé par la volonté. Nous l’oublions trop souvent :
l’amour, comme le bonheur, est aussi affaire de volonté.
Vous avez peut-être lu la célèbre pièce de Marivaux,
Le Jeu de l’amour et du hasard (1730). Pour les
personnages, l’amour se présente comme une plénitude
fondée sur le sentiment et l’assurance du désir
de l’autre. Mais les preuves d’amour que les jeunes
promis ont pu s’apporter l’un à l’autre ne suffisent
pas pour garantir l’avenir. Un avenir que jamais dans
son œuvre Marivaux ne nous décrit. Le spectateur ne
sait pas ce qui se passe de l’autre côté du projet de
mariage. La réalité de la vie conjugale, elle, nous rappelle
que le jeu des sentiments ne suffira pas.
Non sans paradoxe, je dirais que c’est lorsque le sentiment
s’érode que l’amour peut vraiment commencer.
Je suis moins amoureux donc c’est la fin ? Non,
c’est le début ! Je peux alors donner tout son sens
au premier « oui », je peux prendre la décision de
« Aimer en vérité c’est
aussi décider d’accepter ses
limites et celles de l’autre »
continuer à aimer, d’aimer encore, d’aimer « jusqu’au
bout » à l’image du Christ (cf. Jean 13,1). La volonté
serait-elle une triste béquille pour couple en panne ?
Non, car aimer ce n’est pas seulement être amoureux,
c’est encore moins un éthylomètre qui nous donnerait
l’illusion qu’il faille toujours être dans l’ivresse
pour atteindre le bonheur. Funeste projet qui nous
asservirait ! Aimer en vérité c’est aussi décider d’accepter
ses limites et celles de l’autre, c’est être capable
d’assumer les flux et reflux du sentiment. L’amour
d’un homme et d’une femme, dans toutes ses dimensions,
y compris charnelles, est en mouvement, il est
toujours à renouveler, inventer, convertir. C’est en
cela qu’il nous construira et qu’il nous aidera à cheminer
vers Dieu, l’Amour absolu. L’amour n’est jamais
« achevé » ni complet ; il se transforme au cours de
l’existence, il mûrit et c’est justement pour cela qu’il
demeure fidèle à lui-même. (Benoît XVI, Dieu est
amour, 17, 2006).
Jean-Baptiste WEPHRE
Pour aller plus loin, quelques questions /
Le temps est-il pour moi l’ennemi du couple
ou un allié ? La perspective de ne pas toujours
être amoureux de l’aimé me fait-elle peur ?
Si oui, pourquoi ? Le mariage est-il, pour moi,
une fin ou un moyen ? Suis-je prêt à donner
ma vie ? Pour qui ? Qui peut me combler ?
l’être aimé ? Dieu ?
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DOSSiER / L’ AmOuR SOuS tOutES SES FORmES
CAritAs. Dernière forme de l’amour, la caritas n’en est pas moins importante.
Elle est l’amour qui s’intéresse à l’autre, est attentif à ses besoins et lui
vient en aide. Aujourd’hui, la Charité a mauvaise presse. On lui prête un fond
de condescendance et de snobisme.
Dans le langage ordinaire, la charité est la
vertu qui porte à désirer et à faire le bien du prochain.
C’est un acte inspiré par l’amour des autres.
Mais qu’en pense notre époque ? : « Faire la charité
? », Quelle horreur ! Démodé ! Mot péjoratif, grossier,
à qui l’on préfère ceux de « justice sociale » ou
de « solidarité ». Notre génération a peut-être tout
inventé, mais elle n’a pas toujours tort : se limiter
à écouter : « T’as pas dix balles ? » ou « Une petite
pièce, ma bonne-dame ? », serait très très insuffisant.
On n’en est plus là, mais nous constatons hélas, que
la parole du Christ « Il y aura toujours des pauvres
parmi vous » est bien actuelle. Aucune législation,
aucun filet social, ne démoderont jamais la charité.
Le Bon Samaritain de l’Évangile n’est pas près d’être
au chômage.
« La charité est un acte
inspiré par l’amour des
autres »
Dans le langage populaire, le mot « charité » est
souvent utilisé dans un sens péjoratif, il peut désigner
une forme d’assistance sans amour teintée de
condescendance. La charité est, disons-le, un comportement
encouragé par bien des religions. Dans un
contexte de grande laïcisation de la société on évite,
hélas, tout mot pouvant être interprété comme une
référence à des valeurs religieuses. On parlera pudiquement
« d’actions caritatives… ».
La Charité,
une notion démodée ?
Et en pratique, les associations caritatives et les actions
individuelles sont de plus en plus denses. Elles
ne perdent pas leur temps à se poser des questions de
légitimité plus ou moins oiseuses. Elles essayent d’offrir
du temps, de l’amour, de l’argent et bien d’autres
choses à des personnes, ou à des groupes dans le
besoin. Les exemples modernes sont plus nombreux
que jamais. Tout le monde connaît plus ou moins
le Secours Catholique, le Comité catholique contre
la faim et pour le développement, les Petites sœurs
des pauvres et bien d’autres non « cathos » comme le
Croissant Vert, l’Armée du Salut , les Restos du cœur.
Leurs actions peuvent être admirables. Visiter régulièrement
les plus démunis : les isolés malades de solitude,
les personnes en détresse, les prisonniers, les
SDF, les sans papiers… est-ce démodé ? «J’avais soif
et vous m’avez donné à boire ». À vous de juger.
L’humanitaire ? C’est dans le vent et les média relayent
abondamment et instantanément toute information
relative aux catastrophes mondiales. Ces
motivations relèvent bien souvent de l’amour du
prochain : MSF, Médecins du Monde, la Croix-Rouge,
Malte et tous les autres ! Charité active, intelligente et
parfois héroïque, au risque d’enlèvements et de prises
d’otages. Le succès actuel du film « Des hommes et
des Dieux » illustre ce type de risques. Ces moines
acceptent de risquer leur vie pour ne pas abandonner
leurs prochains.
Dans l’histoire, Saint Martin a partagé son manteau
en deux, « Monsieur Vincent » secourait les galériens,
Mère Teresa a été l’ange des mourants à Calcutta. Plus
près de notre pays Sœur Emmanuelle, l’Abbé Pierre,

Coluche, le Père Guy Gilbert et combien d’autres plus
obscurs, nous donnent un témoignage éclatant.
Est-ce si difficile ? Se jeter dans l’action à froid, est-ce
dur ? En réalité - et je parle d’expérience - on reçoit
bien plus qu’on ne donne. Faire équipe avec des gens
dans la détresse la plus noire, essayer de les aider à
s’en sortir comporte des satisfactions considérables.
Cette forme de bonheur au contact des autres, ce
n’est pas honteux !
« Essayer d’aider des gens
à s’en sortir comporte des
satisfactions considérables »
Et l’Ecriture, qu’en dit-elle ? Tout d’abord Saint Paul
dans son Épitre aux Corinthiens (13, 1 -13) dit « si je
n’ai pas la charité, je ne suis qu’une cymbale qui retentit.
Si j’avais une foi à transporter des montagnes,
si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. La charité
excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La
charité ne passera jamais…Les trois demeurent : Foi,
Espérance et Charité ; mais la plus grande est la charité
». Ce texte dépasse de cent coudées nos doutes
et balaye nos hésitations à nous engager.
Dans l’Évangile, le Christ centre tout sur l’amour du
prochain. Il y revient à temps et à contretemps :
- « J’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade,
et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes
venus jusqu’à moi ! » Mathieu 25.
- « Voici mon commandement : aimez-vous les uns
les autres comme je vous ai aimés. Il n’est pas de plus
grand amour que de donner sa vie pour ses amis »
Enfin, pour conclure, nous pourrions emprunter à
Jean Rodhain, fondateur du Secours Catholique, cette
formule : « L’exacte balance est le symbole de la Justice.
La Charité, elle, n’a pas de balance : elle ne pèse
personne, mais tous, au dernier jour, nous serons pesés
sur la Charité ».
Olivier de KERVENOAEL
Pour aller plus loin/
- Epîtres de Saint Paul (I Co 13, 1-7. 13)
- Quelques vies de saints : Saint-Vincent de
Paul, Mère Teresa, ou encore Sainte Thérèse
de l’Enfant Jésus
- Deus Caritas, Benoît XVI
Définition /
La Charité est la vertu thélogale par laquelle
nous aimons Dieu par-dessus tout et notre
prochain comme nous-mêmes, par amour de
Dieu. Jésus en a fait le commandement nouveau,
la plénitude de la loi. Elle est le « lien
de la perfection », le fondement des autres
vertus, qu’elle anime, inspire et ordonne. Sans
elle, « je ne suis rien et… rien ne me sert. » (1
Co, 13, 1-3)
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DOSSiER / L’ AmOuR SOuS tOutES SES FORmES
Comment as-tu découvert
l’importance de l’estime de soi ?
Au départ, il s’agit plutôt d’une histoire de mésestime
de soi. Après une école de commerce, je suis parti
dans le conseil. Il me manquait quelque chose : je
voulais manager et aider des personnes à se développer
dans leur travail. Le secteur de la distribution me
semblait humainement très dur. J’ai donc signé pour
être directeur de magasin. À l’époque, j’ai vraiment
ressenti un appel. Cependant, je me suis vite aperçu
que je faisais l’inverse de ce pour quoi j’étais venu.
Faute de confiance en moi, j’étais maladroit dans mes
relations et incapable d’écouter ou de déléguer. Cette
situation d’échec m’affectait et rejaillissait sur toute
ma vie : affective, conjugale, parentale, etc.
« Cette liberté que Jésus
empoignait, je me l’étais
refusée »
Quelle fut ta réaction ?
Je suis parti en retraite de guérison intérieure. Le
principe ? Relire sa vie à la lumière de l’Evangile. J’ai
été particulièrement frappé par ce passage où Jésus,
âgé de 12 ans seulement, prend ses distances avec ses
parents et enseigne aux docteurs de la Loi. Bel exemple
d’affirmation de sa liberté !
J’ai aussitôt établi un parallèle avec ma propre vie :
cette liberté que Jésus empoignait, je me l’étais refusée.
Par peur, peut-être, de décevoir mes parents. J’ai
donc demandé à l’Esprit de me la donner.
Que s’est-il passé ensuite ?
De retour au travail, ça n’allait guère mieux. En désespoir
de cause, je suis allé voir mon supérieur hiérar-
S’aimer comme
le Christ nous aime
Les magazines féminins ont raison : il faut s’aimer
soi-même. Cependant, Garches Actualité traitera
le sujet un peu différemment de l’habitude en
faisant appel au témoignage profond et sincère
d’Augustin Chavanne. Échanges sur l’amour de soi,
ou l’estime de soi au quotidien.
chique pour lui remettre ma démission. Il me dit alors :
« Tu te comportes comme un gamin. À ton âge, j’étais
comme toi : je n’avais jamais osé contredire mon père.
Le problème est en toi. Réfléchis avant de démissionner.
». J’étais soufflé. En l’espace d’une semaine, deux
sources différentes me renvoyaient à mes propres limites
et à leur origine. Je lui ai fait confiance. Je n’ai
pas démissionné et trois semaines après, j’étais transformé
: heureux dans mon travail, confiant dans les
autres, capable de déléguer et de dire « non » à ma
hiérarchie. Je m’étais émancipé et affirmé.
Cette expérience a transformé ma vie toute entière.
Il y a eu un « avant » et un « après ». Je ne sais pas
ce qu’il s’est passé. Comme Job, j’implorais le Ciel en
vain ! Et Il m’a entendu...
Dans la vie de père, comment
se vit l’estime de soi ?
Il m’a fallu quelques mois avant de m’accepter comme
père. J’étais avare de mon temps et résolu à le rentabiliser
: j’aimais travailler, lire, étudier et je n’acceptais
pas de changer une couche ou de donner un bain.
C’était du temps inutile. Ce n’est qu’une fois que j’ai
pleinement retrouvé l’estime de moi que j’ai compris
que ces purs moments d’attention à un enfant étaient
privilégiés.
« Sans le secours divin,
difficile de se respecter
totalement ! »
Comment définirais-tu l’estime de soi ?
Elle repose sur l’idée que notre vie doit être conforme
à ce que nous sommes. Deux moteurs me semblent
essentiels : la confiance en soi pour se projeter dans

l’existence et le respect de soi pour demeurer fidèle à
ses convictions. Du coup, se trouve posée la question
du mal. J’aime cette phrase de Saint Paul : « je ne fais
pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux
pas ». (Romains 7, 19) car elle me renvoie à mes propres
contradictions. Le Mal peut vite nous submerger
: je me dispute avec ma femme, puis je m’énerve
au travail, puis je renonce à prier le matin, etc. Dieu
semble s’être éloigné et on croit ne plus pouvoir remonter
la pente. Le Mal contredit ainsi notre identité
la plus profonde. Aussi, on a tout intérêt à « fortifier
l’homme intérieur » (Saint Paul) par la prière. Sans
le secours divin, difficile de se respecter totalement !
« Deux moteurs me
semblent essentiels :
la confiance en soi et
le respect de soi »
L’estime de soi est-elle essentielle ?
Oui ! Elle permet de se projeter dans la vie. Il en faut
pour s’engager dans le mariage, dans l’aventure
d’être parent, ou dans la création d’entreprise.
Goethe dit à ce sujet : « Au moment où l’on s’engage
totalement, la Providence éclaire notre chemin. […]
La décision engendre un torrent d’événements et
l’individu peut alors bénéficier d’un nombre de faits
imprévisibles, de rencontres et du soutien matériel
que nul n’oserait jamais espérer. Quelle que soit la
chose que vous pouvez faire ou que vous rêvez de
faire, faites-la ! ». L’estime de soi, il faut aller la chercher
!
Propos recueillis par Rémi GUILLOU
Fraternité Saint Louis
«mes enfants, nous devons aimer
non pas avec des paroles et des discours, mais
par des actes et en vérité» Saint Jean
Cette parole de Jean, tous les catholiques de
la paroisse de Garches l’écoutent et la vivent,
certains individuellement, d’autres en famille,
certains en s’engageant dans un mouvement
d’église, de spiritualité, ou alors simplement
dans des actions ponctuelles d’amitié et de
partage.
La fraternité Saint Louis essaie, en respectant
chacun, d’animer et de coordonner ces actes
de Charité.
Le Secours catholique, la Conférence saint
Vincent de Paul, le Comité Catholique contre
la faim et pour le développement mais aussi
un Point-écoute, Vivre ensemble à Garches,
réunissant valides et non valides pour des dimanches
festifs, les visiteurs des résidents des
maisons de retraite pour des célébrations, des
temps de prière, de partage, le Café de l’amitié
durant l’été, le Déjeuner du frère organisé
par la paroisse, un temps à Noël.
Pour plus de renseignements sur ces mouvements,
chacun peut contacter l’accueil de la
paroisse qui transmettra et répondra à vos
questions.
Certains encore sont engagés personnellement
mais ne sont pas encore assez nombreux
pour constituer une équipe, on pense à l’ACAT
(mouvement œcuménique contre la peine
de mort et la torture, Pax Christ pour la paix
et le respect de la Création (environement),
Visiteur de prison, soutien aux immigrés etc..
Aimer en actes et en vérité pour témoigner
de l’amour de Jésus, de l’amour de Dieu pour
chaque humain souffrant ou non, pauvre ou
non dans un souci de faire régner la Justice
et la Paix, telle est peut-être l’essence même
de la charité.
Sylvain MEVREL, diacre.
17

18
Recension
Chiara-Luce :
18 ans d’une vie lumineuse
Ce 25 septembre 2010 à Rome, l’Église a béatifié la jeune
Chiara Badano (1971-1990). Toutes les personnes qui ont pris
au sérieux la vocation baptismale à la sainteté ne sont pas
béatifiées, et encore moins canonisées. Alors pourquoi cette
jeune fille italienne, qui aurait quarante ans aujourd’hui si elle
n’était pas morte avant ses 19 ans d’un cancer des os particulièrement
rare et grave ? Quel témoignage a-t-elle à nous offrir
pour éclairer notre propre chemin vers la sainteté ?
Pour la faire connaître, Franz Coriasco,
le frère de la meilleure amie de Chiara, a voulu mener
l’enquête. Il a ressorti son journal de jeunesse. Il
a interviewé ceux qui l’ont bien connue, à commencer
par les parents de Chiara et sa propre sœur. Il a
utilisé des documents du procès de béatification. En
journaliste d’investigation, avec la distance étonnée
d’un agnostisisme sans complaisance mais nullement
dogmatique, il réussit à mettre en lumière le caractère
extraordinaire de la vie toute ordinaire de la désormais
bienheureuse. À qui va jusqu’au bout de l’ouvrage
qui se dévore mieux qu’un roman d’aventure, non
sans devoir essuyer quelques larmes, il dit tout simplement
ce que je pourrais dire moi-même au terme
de cet article: « Merci à toi aussi, cher lecteur, d’être
arrivé jusqu’ici ».
Personnellement, ce que je retiens d’abord de Chiara,
c’est peut-être son esprit de décision et sa recherche
constante d’une vie cohérente avec ses choix. Eduquée
par ses parents non pas à une obéissance immédiate
et servile mais à une adhésion intériorisée,
libre et personnelle aux exigences proposées, Chiara
sait dès son plus jeune âge faire des choix et s’y tenir.
En conséquence, quand à 9 ans elle décide de « vivre
l’Évangile » avec d’autres enfants en lien avec le mouvement
des Focolari, il s’agit d’un engagement qui ne
sera jamais remis en cause, qui sera comme un fil d’or
auquel elle restera toujours fidèle.
Je demeure en outre frappé combien la sainteté individuelle
de Chiara est insécable du réseau de relations
évangéliques qu’elle tisse avec ses compagnes,
en paroisse, à l’école, avec des jeunes mais aussi des
adultes. La vie fraternelle de formation et d’échanges
en profondeur avec ses jeunes compagnes des Focolari
lui est une aide précieuse pour surmonter les difficultés
qu’elle rencontre dans sa vie sentimentale ou
à l’école : discrimination par un professeur, difficultés
récurrentes entraînant un redoublement, etc.
Je suis particulièrement sensible à sa relation avec
chacun de ses parents, dont elle est la fille unique
attendue pendant onze années. Elle entretient avec
eux des rapports sincères et profonds, surtout depuis
1981 où ils partagent le même engagement à « vivre
l’évangile » comme le propose le mouvement des Focolari.
Tous les trois, ils forment une communauté
éducative où parents et enfant s’éduquent réciproquement.
Et dans les deux dernières années celles de
la maladie, c’est surtout Chiara qui a été l’éducatrice,
portant ses parents à une vie fraternelle et spirituelle
plus intense. « La souffrance, par son mordant, provoque
chez les âmes droites des réactions telles qu’elles
les spiritualisent toujours davantage en faisant d’eux
des saints ». Avec un soin constant et très spécial,
Chiara prépare ses parents à son départ, si bien que,
depuis qu’elle est morte, ils ont la certitude qu’elle est
au Paradis et que, mystérieusement, ils y sont déjà un
peu, comme si la mort n’existait pas.
« Si tu le veux, Jésus,
je le veux moi aussi. »
Enfin, je demeure touché par un évènement particulièrement
significatif, car il permet d’entrevoir le secret
de son beau et constant sourire. L’ultime étape

de sa vie a commencé par un moment rude et intense
de combat spirituel : vingt cinq minutes où, après
l’annonce du caractère définitivement incurable de sa
maladie, elle décide d’accepter pleinement son sort
tragique. « Si tu le veux, Jésus, je le veux moi aussi. »,
telle est la prière qu’elle finit par pouvoir dire et qu’elle
redira souvent jusqu’à la fin. Après ce pas décisif,
elle retrouve sa sérénité coutumière, son sourire impressionnant,
sa joie de vivre et d’aimer chaque prochain.
Entourée des siens, parents et amis, membres
des Focolari connus et inconnus, proches et lointains
– sa chambre attire toujours comme un aimant -, elle
reste jusqu’au bout de ses forces dans une dynamique
d’attention aux autres et d’amour.
Quelques jours avant sa mort, elle reçoit une petite
lettre de Chiara Lubich (1922-2008) fondatrice et
alors présidente du mouvement des Focolari, avec
qui elle entretient une correspondance épisodique.
Répondant à sa demande de nom nouveau, Chiara
Lubich lui propose le nom dont elle est très contente,
le nom avec lequel nous pouvons désormais la prier :
Chiara-Luce, c’est-à-dire Claire-Lumière.
Jean-Marc CHANEL
Pour aller plus loin/
• «Chiara Luce, 18 ans d’une vie lumineuse»,
de Franz Coriasco, Édition Nouvelle Cité
• «Un sourire de paradis» , de Michel Zanzucci,
Éditon Nouvelle Cité
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Pèlerinage
Retour aux sources,
le pèlerinage en Terre Sainte
Du 24 octobre au 2 novembre, nous sommes partis
à 43 sur les pas du Christ en Terre Sainte. Nous avons vécu tous ensemble,
accompagnés et instruits par le Père Bertrand Auville, le Père Robert Vairon
et le Père Michel Castro, des moments de spiritualité très forts.
Comment ne pas être bouleversés par une messe de nuit à la basilique de
Gethsémani ? Comment ne pas être émerveillés par une traversée silencieuse
du lac de Tibériade ? Quant au Chemin de Croix sur la Via Dolorosa,
chacun d’entre nous en sortira marqué pour toujours.
Enfin, ce pèlerinage nous a permis de rencontrer de nombreux prêtres et
sœurs nous expliquant leur joie de vivre sur cette terre divine mais aussi
les difficultés qu’ils rencontrent chaque jour dues au conflit israélo-palestinien.
Un tel pèlerinage est un moment exceptionnel, extraordinaire, que
nous souhaitons à chacun de pouvoir vivre un jour.
Agnès de LASSUS

Humeurs Passagères
Une grosse envie de meringue
Enfant, j’aimais bien les mystères, quand, en famille,
nous nous rendions au restaurant. Le mystère… Une
demi-sphère glacée recouverte d’éclats de noisette,
et à l’abri de laquelle se cache une surprise : la meringue.
Je les aime toujours autant, mais aujourd’hui, j’ai
davantage d’appétit pour de tout autres mystères. Je
crève de faims dernières. Voilà. Je trépigne de curiosité.
Vers quoi marchons-nous ?
Nos vies connaissent des lots différents. Elles scintillent
toutes à leur manière, magnifiques, fragiles,
touchantes et maladroites. Aucune n’échappe vraiment
à l’absurde, c’est comme ça… Aussi, dans les
instants où elles sont en proie à l’échec, comme nous
voudrions accéder, au moins, à cette dimension mystérieuse
: Que se joue-t-il en nous ? Nous en savons
si peu…
Comment définir le mystère, qui, par essence, n’a
pas de forme ? C’est peut-être quelque chose ou
quelqu’un, qui, sans que nous puissions l’observer
physiquement, donne du sens à ce qui semble en
manquer.
Nous formons avec le monde un faisceau de relations
lumineuses qui nous engagent les uns les autres.
Qui prie pour vous en ce moment ? Qui vous porte
dans le cœur ? Qui vous a gagné telle faveur du jour,
simplement par le biais d’un songe bienveillant ? Qui
vous protège, vous emploie, vous fait grandir ? Ces
relations, toutes ces relations, voilà précisément ce
qui est littéralement immortel en nous, ce qui nous
survivra : c’est ce qu’écrit pour notre bonheur le grand
François Varillon. Nous sommes de vraies gouttes
de mercure. Que verrons-nous quand le miroir sera
recomposé ? Mystère.
Le temps, cet abominable typhon d’heures qui deviennent
jours, qui deviennent mois, qui deviennent
années, et nous emporte dans son tourbillon, qu’en
dire ? Eh bien ce monstre serait « juste une illusion »,
à en croire les scientifiques (et le groupe Imagination).
À l’échelle quantique (infinitésimale), le temps,
que caractérise la notion de causalité, n’existe pas.
Ne trouvez-vous pas que cela corrobore les enseignements
de la foi ? Cette découverte n’ouvre-t-elle pas
certaines perspectives sur… l’Éternité, ce mystère
de l’amour caché par pudeur sous les oripeaux de
la durée ?
Mais y faisons-nous seulement attention ? Faisonsnous
attention ? À quoi, me direz-vous ? Mais à tout !
Y compris à l’endroit où vous avez laissé vos lunettes
ou vos clefs de voiture, si vous voyez ce que je veux
dire ! Que nenni, nous avons élu domicile dans no-
tre tête. Nous préférons penser, maîtriser le monde à
force de considérations, sombrer dans ce monologue
permanent. Pour circonvenir l’étourdissement, ce que
les Chinois appellent le singe fou (« je dois faire ceci,
être cela bla-bla-blaaaa ») il n’y a qu’une solution :
faire attention à chaque détail, sentir, ressentir, goûter,
observer. Je veux prendre l’habitude de faire attention
à tout, comme un enfant, absorbé par le réel,
enfoui dans le présent. Simone Weil écrit que « toutes
les fois qu’on fait vraiment attention, on détruit du
mal en soi. » La science, une fois encore, valide cette
promesse eschatologique, notamment au plan médical.
Bien souvent, notre corps tombe malade faute
d’attention. Il faut nous pardonner, bien souvent, nous
ne savons pas ce que nous faisons. Mystère.
« Nous avons élu domicile dans
notre tête. Nous préférons penser,
maîtriser le monde, à force
de considérations »
Ce corps que beaucoup considèrent comme le
meilleur moyen de trimbaler leur cerveau d’un point
à un autre, il est pourtant un corps promis à l’état
de gloire, y compris dans sa chair. Ce corps relève
du mystère, ne serait-ce que parce que l’habite une
présence mystérieuse, autre que nous. C’est-à-dire ?
Eh bien, que peut selon vous la Grande intelligence
humaine face au souffle ? Rien. C’est le souffle qui
anime nos corps, qui soulève perpétuellement notre
poitrine. Au cœur du corps se trouve un principe vital
dont ne dépend pas notre volonté. Il y a une vie
en nous dont nous tirons notre vie propre. Prétendre
le contraire, c’est expliquer que Tatayé ne doit rien à
son ventriloque. Mystère, mystère, mystère.
Le dernier mystère, celui qui, telle la bouteille de
Champagne dressée au dessus de la pyramide de
coupes, les inonde toutes, eh bien c’est Noël, n’est-ce
pas ? Voici venir un roi, qui se dessaisit de tous ses
pouvoirs et nous visite dans la condition d’un nouveau
né. Nous inclinerons-nous seulement sur son
berceau le 24 décembre ? ça aussi c’est un mystère,
et pas des moindres : Dieu nous a faits libres.
Joyeux Noël mes ami(e)s !
Bertrand LEBLANC-BARBEDIENNE
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> reçoit sans rendez-vous le samedi de 10h à 12h
Père Lwanga Otyame, vicaire... 2 bis, rue de l’Église - 01 47 01 45 31
Père Michel Straub, vicaire........ 2 bis, rue de l’Église - 01 47 01 57 27
Père André Gbaya, prêtre en études à l’Institut Catholique de Paris -
01 47 41 01 61
Frère Pierre Montanara............... 2 bis, rue de l’Église - 01 47 41 01 61
Accueil
Presbytère : 2 bis, rue de l’Église - 92380 Garches
Tél. : 01 47 41 01 61 / Fax : 01 47 01 27 07
E.mail : paroisse.garches@wanadoo.fr
site : www.paroisse.net/saint-louis-de-garches
Horaires d’ouverture :
Lundi à Vendredi : 10h — 12h et 15h — 19h
Samedi : de 10h à 12h
Vacances scolaires : 10h — 12h, du lundi au samedi
Baptêmes
Pour vous accompagner, des réunions de préparation sont prévues.
Les inscriptions se font tous les samedis du mois de 10h à 12h.
Présentez-vous au presbytère au moins six semaines avant
la date envisagée. Contact presbytère : 01 47 41 01 61
mariages
Vous désirez vous marier à l’église. Présentez-vous au presbytère
le 1 er ou le 3 e samedi du mois de 10h à 12h, au moins neuf mois
avant la date envisagée. Contact presbytère : 01 47 41 01 61
Pénitence /Réconciliation
Vous pouvez recevoir ce sacrement :
- soit le samedi de 10h à 12h
- soit après les messes de semaine
- soit sur rendez vous
Sacrement des malades
Prenez contact avec le Père Lwanga au 01 47 01 45 31
Obsèques
Prenez contact avec une entreprise de pompes funèbres qui vous
indiquera les démarches à accomplir et nous contactera pour les
obsèques religieuses. Un prêtre de la communauté vous accueillera.
Directeur de la publication : Bertrand Auville / E.mail : paroisse.garches@wanadoo.fr
Rédacteur en chef : Charlotte Reynaud / E.mail : cha.reynaud@gmail.com
Conception graphique : Xavier Trannoy / E.mail : xavier@xtg.fr
Imprimeur : imprimerie Chauveau /Dépôt légal : décembre 2010
Horaires
des messes
Du lundi au samedi : 9h
Samedi soir : 18h30 (Messe anticipée)
Dimanche : 8h30, 10h, 11h15, 18h
Office de Noël
Confessions :
Mercredi 15 décembre, de 9h30 à 21h
Samedi 18 décembre, de 10h à 12h
Messes :
Vendredi 24 décembre
- 18h30 (liturgie adaptée aux enfants)
- 20h30 (animée par les jeunes)
- 23h (messe solennelle)
Samedi 25 décembre à 10h et 18h
École catholique
de Garches
(Sous contrat avec l’État, mixte du jardin
d’enfant au CM2 )
École Jean-Paul II
24 rue de Marnes - 92380 Garches
Tél. : 01 47 41 08 72 / Mme Oliva, directrice
site : www.ecolejp2.com
Catéchisme et
aumônerie :
À partir du CE1, enfants baptisés ou non.
Les inscriptions sont possibles tout au long
de l’année.
Notre livre de vie
Baptêmes :
Arthur PAUL, Thomas JEHANNE, Tibault
JEHANNE, Adrien JEHANNE, Joséphine
AUGIER de CREMIERS, Raphaël SCHIN-
DLER, Antime SAUNIER, Tom MARCHE,
Mélissa ALVES, Mila PINTO PEREZ,
Wendy PRONE, Lucas RICHARD, Marco
MAZIERE, Louis CROENNE, Gaspard
CAZENAVE, Eve ANTHONIOZ-ROSSIAUX,
Charlotte ANTHONIOZ-ROSSIAUX, Chloé
ROLLIN, Cléa DEBELLUT, Baptiste NA-
DEAU, Matthieu NADEAU.
Mariages :
Nicolas de LA METTE & Elizabeth COONEY
Obsèques :
Michelle PEYNOT, Yolande BARTFAI,
Luigi CORBELLINI, Claude RAZIMOWSKY,
Yves DEVERGNE, Fernand UVEDA, Roger
FONTAINE, Michel de VERNEJOUL,
Jonathan BARBOTTIN, Pierre REYNIER,
André CHERON, Denise LAMY, Pierre
BRUNET, Jean DUBOIS, Lionel MILET,
Geneviève RAVON.
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Louange de mère teresa
La vie est une chance, saisis-la.
La vie est beauté, admire-la.
La vie est béatitude, savoure-la.
La vie est un rêve, fais en une réalité.
La vie est un défi, fais lui face.
La vie est un devoir, accomplis-le.
La vie est un jeu, joue-le.
La vie est précieuse, prends en soin.
La vie est une richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est mystère, perce-le.
La vie est promesse, remplis-la.
La vie est tristesse, surmonte-la.
La vie est un hymne, chante-le.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une tragédie, prends-la à bras le corps.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est bonheur, mérite-le.
La vie est la vie, défends la.