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5» Mers el Kebir serait ouvert au commerce de l'Espagne, à
l'exclusion des autres nations.
6° Les Espagnols auraient la faculté d'acheter,
chaque année,
mille charges de blé au taux courant des marchés, sans que le Bey
de la province pût réclamer aucun droit et rien ajouter au tarif.
7° Un délai de quatre mois était donné aux habitants d'Oran pour
évacuer la ville, et le terme expirait officiellement le premier jan
vier suivant.
8°
Les Taleb et (es autres troupes qui se trouvaient dans le
voisinage d'Oran devraient s'éloigner immédiatement et cesser tout
acte d'hostilité.
Le Bey reçut la nouvelle de la conclusion du traité le 19 mohar
rem : cinq jours de réjouissances publiques célébrèrent cet évé
nement ; et, dans cette occasion, Ahmed ben Sahnoun composa une
kasida triomphante , digne sœur de celle qui nous a valu le
volumineux commentaire où j'ai puisé une grande partie des dé
tails de cette notice. « Je trouve cette kasida fort belle, dit naïve
ment ben Sahnoun. » La plupart des lecteurs ne penseraient peut
êlre point comme lui ; je me dispense donc de la traduire.
Tandis que Mohammed attendait patiemment le départ des Espa
gnols, de nouveaux ordres d'Alger vinrent l'arracher à cette inaction
et lui fournir l'occasion de se distinguer une fois de plus dans la
carrière des armes. Il s'agissait cette fois d'une expédition à faire
contre les Soumata (î), forte tribu aux environs de Médéa, entre
cette ville et Alger.
D'après le Djoumani, les Soumata occupaient un pays des plus
accidentés, couvert de fourrés impénétrables, entrecoupé de ra
vins et de précipices immenses; une caravane qui s'engageait dans
leur vallée avait à surmonter des difficultésde terrain sans nombre;
une longue suite de forêts ténébreuses et de broussailles enche
vêtrées formaient à chaque pas un obstacle à la marche. Le torrent
qui roule dans ces vallées, a son lit pratiqué entre des rochers à
pic, au fond de gorges sauvages ; le voyageur doit le traverser jus
qu'à onze fois en pleine eau et deux ou trois fois dans des gués à
peine praticables avant de sortir de ces lieux dangereux ; et toute
une matinée suffit à peine pour les traverser. Favorisés par la nature
du terrain, les habitants, depuis longtemps, se livraient aux excès
(1) Soumata, entre les Mouzaïa et les Beni Menad ; celte, description du
N. de la R
sol est assez exacte. —