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Tumeurs du tronc cérébral et du cervelet chez l'adulte - Campus de ...

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<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

<strong>Campus</strong> <strong>de</strong> Neurochirurgie<br />

http://campus.neurochirurgie.fr<br />

<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong><br />

<strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

- Informations & Publications - Livre Neurochirurgie -<br />

Publication le mardi 13 janvier 2009<br />

Fichier PDF créé le dimanche 10 avril 2011<br />

<strong>Campus</strong> <strong>de</strong> Neurochirurgie Page 1/12


<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

I - INTRODUCTION<br />

Ces tumeurs entrent dans le vaste cadre <strong>de</strong>s tumeurs <strong>de</strong> la fosse <strong>cérébral</strong>e postérieure qui comprennent les tumeurs<br />

intra-axiales proprement dites (cervel<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>), mais aussi les tumeurs développées dans le 4ème ventricule<br />

<strong>et</strong> dans les citernes (<strong>de</strong> l'angle ponto-cérébelleux notamment) ou au niveau <strong>de</strong> l'incisure tentorielle <strong>et</strong> <strong>du</strong> foramen<br />

magnum qui ne font pas partie <strong>de</strong> ce chapitre.<br />

Bénignes ou malignes, les tumeurs <strong>de</strong> la fosse <strong>cérébral</strong>e postérieure se rencontrent avec prédilection <strong>chez</strong> l'enfant.<br />

Chez l'a<strong>du</strong>lte, les tumeurs intra-axiales sont moins fréquentes que celles qui se développent en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> système<br />

nerveux central, notamment au niveau <strong>de</strong>s nerfs crâniens <strong>et</strong> <strong>de</strong>s enveloppes.<br />

Si <strong>chez</strong> l'enfant, les tumeurs les plus fréquentes sont le mé<strong>du</strong>lloblastome toujours malin, l'astrocytome pilocytique<br />

toujours bénin <strong>et</strong> les tumeurs <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> tantôt bénignes tantôt malignes, ce sont les métastases qu'on rencontre<br />

le plus souvent <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte, suivies <strong>de</strong>s tumeurs gliales <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'hémangioblastome bénin.<br />

II - RAPPEL ANATOMIQUE<br />

(DE OLIVEIRA, 1985 ; GOUAZÉ, 1978 ; MATSUSHIMA, 1982)<br />

A. La fosse <strong>cérébral</strong>e postérieureLoge ostéo-fibreuse inextensible, elle est formée par l'étage postérieur <strong>de</strong> la base <strong>du</strong><br />

crâne (occipital, rochers <strong>et</strong> basi-sphénoï<strong>de</strong>) <strong>et</strong> limitée en haut par la tente <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong>. La fosse <strong>cérébral</strong>e postérieure<br />

communique en haut avec les loges hémisphériques par l'incisure tentorielle <strong>et</strong> en bas avec le canal rachidien par le<br />

foramen magnum (trou occipital). C<strong>et</strong> espace exigu contient d'arrière en avant : le cervel<strong>et</strong> (vermis <strong>et</strong> hémisphères), le<br />

4e ventricule, <strong>et</strong> le segment ponto-bulbaire <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> (le mésencéphale n'appartient pas, au sens anatomique<br />

<strong>du</strong> terme, à la fosse postérieure mais fait partie intégrante <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>). Le <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> est le siège <strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong>s<br />

nerfs crâniens, <strong>de</strong>s centres végétatifs <strong>et</strong> <strong>de</strong> la substance réticulée ; il est aussi le lieu <strong>de</strong> passage <strong>de</strong>s voies longues,<br />

motrices, sensitives <strong>et</strong> cérébelleuses. Toute lésion expansive dans c<strong>et</strong>te région fait peser une menace vitale par le<br />

risque d'engagement <strong>de</strong>s tonsilles (amygdales) cérébelleuses dans le foramen magnum ou <strong>du</strong> culmen dans l'incisure<br />

tentorielle.<br />

B. Le <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> le cervel<strong>et</strong>Le <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> représente la continuité entre le diencéphale <strong>et</strong> la moelle cervicale.<br />

Sa limite supérieure est déterminée par son passage dans l'incisure tentorielle où le mésencéphale se prolonge vers le<br />

haut par le diencéphale sans limite anatomique véritable ; le repère habituel étant latéralement représenté par les<br />

tractus optiques. Sa limite inférieure est constituée par la jonction bulbo-mé<strong>du</strong>llaire. Il est formé <strong>de</strong> 3 éléments<br />

superposés : la moelle allongée (bulbe), le pont, <strong>et</strong> le mésencéphale :<br />

[-] la moelle allongée est un cône tronqué <strong>de</strong> 3 cm reposant sur le tiers inférieur <strong>du</strong> clivus. Son "coll<strong>et</strong>" répond à<br />

l'interligne occipito-atloïdien.<br />

[-] le pont est une saillie transversale <strong>de</strong> 2,5 cm à convexité ventrale reposant sur le tiers moyen <strong>et</strong> le tiers supérieur <strong>du</strong><br />

clivus. De c<strong>et</strong>te saillie semblent sortir les pédoncules cérébraux.<br />

[-] le mésencéphale est formé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cordons aplatis <strong>et</strong> divergents (les pédoncules cérébraux) qui s'engagent sous<br />

les tractus optiques, qui supportent en arrière la lame tectale, <strong>et</strong> qui traversent l'incisure tentorielle en "se couchant" sur<br />

la selle turcique.<br />

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<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

Nous ne rentrons pas dans le détail <strong>de</strong> l'anatomie intrinsèque complexe <strong>de</strong> ces différents segments qui est largement<br />

exposée dans les ouvrages référencés (GOUAZÉ, 1978 ; GUY, JAN <strong>et</strong> GUEGAN,1989)<br />

A la face dorsale <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> est appen<strong>du</strong> le cervel<strong>et</strong>, relié à chacune <strong>de</strong>s 3 parties <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> par une paire <strong>de</strong><br />

pédoncules cérébelleux.<br />

Dans l'écartement <strong>de</strong>s pédoncules cérébelleux supérieurs <strong>et</strong> inférieurs, répondant à la partie dorsale <strong>de</strong> la moelle<br />

allongée <strong>et</strong> surtout <strong>du</strong> pont (triangle pontique), se trouve le 4e ventricule ; il se continue dans le mésencéphale en haut<br />

par l'aque<strong>du</strong>c <strong>du</strong> mésencéphale qui le relie au ventricule médian (3 ventricule). Il se continue en bas par le canal<br />

central <strong>de</strong> l'épendyme. Sous son plancher se trouvent l'ensemble <strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong>s nerfs crâniens. Il s'ouvre à sa partie<br />

basse dans la citerne cérébello-mé<strong>du</strong>llaire (gran<strong>de</strong> citerne) par l'orifice médian (ou trou <strong>de</strong> Magendie), qui fait<br />

communiquer les compartiments ventriculaire <strong>et</strong> sous-arachnoïdien. Le toit est en rapport, au niveau <strong>du</strong> triangle<br />

pontique, avec le vermis supérieur (lingula), <strong>et</strong> au niveau bulbaire, avec le vermis inférieur (no<strong>du</strong>lus).<br />

Les cavités sous arachnoïdiennes s'élargissent par endroits formant <strong>de</strong>s citernes : cérébello-mé<strong>du</strong>llaire, ambiante, <strong>de</strong><br />

l'angle ponto-cérébelleux, inter-crurale ... Ces citernes sont traversées par les nerfs crâniens <strong>et</strong> par les artères issues <strong>de</strong><br />

la circulation vertébro-basilaire.<br />

III - LES TUMEURS DU TRONC CÉRÉBRAL<br />

A. GénéralitésLes tumeurs <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> sont essentiellement <strong>de</strong>s tumeurs <strong>de</strong> l'enfant (EPSTEIN, 1985). Elles ne<br />

représentent en eff<strong>et</strong> que 3 à 5% <strong>de</strong>s tumeurs <strong>cérébral</strong>es <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte. La série <strong>du</strong> Rapport <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong><br />

Neurochirurgie <strong>de</strong> langue française (SNCLF) sur les lésions chirurgicales <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>, portant sur 88 dossiers <strong>de</strong><br />

tumeurs neuro-épithéliales, <strong>et</strong> considérant comme <strong>de</strong>s enfants les patients <strong>de</strong> 15 ans ou moins, r<strong>et</strong>rouve 43,5%<br />

d'a<strong>du</strong>ltes. En réalité, ces tumeurs sont diagnostiquées dans 85% <strong>de</strong>s cas avant 30 ans.<br />

B. Séméiologie <strong>de</strong>s tumeurs <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>Il parait aléatoire <strong>de</strong> définir les modalités <strong>de</strong> début <strong>et</strong> en particulier<br />

d'apprécier avec précision le premier symptôme pouvant attirer l'attention sur le <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>. Parmi les signes d'appel,<br />

on isole dans la littérature les céphalées, les nuqualgies, les paresthésies <strong>de</strong>s extrémités, l'atteinte isolée d'un nerf<br />

crânien notamment <strong>du</strong> nerf ab<strong>du</strong>cens (VI) en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> tout contexte d'hypertension intra-crânienne, les troubles <strong>de</strong> la<br />

marche ou les troubles comportementaux voire une note pyramidale ou cérébelleuse.<br />

En fait il parait plus intéressant d'insister sur le mo<strong>de</strong> évolutif <strong>de</strong> ces tumeurs. L'évolution peut être latente pendant <strong>de</strong><br />

nombreux mois. Dès lors qu'apparaît un premier symptôme, celui-ci ne restera isolé que pendant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 6 mois<br />

à 2 ans pour le groupe <strong>de</strong>s tumeurs bénignes <strong>et</strong> <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 3 mois pour celui <strong>de</strong>s tumeurs malignes. Dès lors que le<br />

premier symptôme n'est plus isolé, on assiste à une décompensation plus ou moins rapi<strong>de</strong> qui se tra<strong>du</strong>it cliniquement<br />

par une flambée évolutive. Il faut noter l'existence <strong>de</strong> formes évolutives particulièrement trompeuses, avec poussées<br />

régressives qui sont en réalité <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stabilisation relative sans vraie rémission.<br />

Il reste difficile d'établir <strong>de</strong>s tableaux stéréotypés, ce d'autant qu'il est rare qu'une lésion soit strictement pontique ou<br />

pédonculaire ; en pratique, elle est volontiers située dans une région "frontière" <strong>et</strong> souvent bilatérale. En eff<strong>et</strong>, ces<br />

tumeurs n'empruntent une séméiologie très stéréotypée que si elles sont situées dans une région anatomique précise <strong>et</strong><br />

limitée comme le plancher <strong>du</strong> 4e ventricule par exemple.<br />

Plutôt que d'établir une liste exhaustive <strong>de</strong>s symptômes, nous nous contenterons d'énumérer : l'atteinte <strong>de</strong>s nerfs<br />

crâniens (les paralysies <strong>de</strong> fonction étant les plus rares mais <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeur localisatrice), le syndrome cérébelleux<br />

vermien ou hémisphérique, le syndrome pyramidal, les symptômes sensitifs <strong>de</strong> moindre valeur (analyse séméiologique<br />

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<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

en défaut <strong>chez</strong> les plus jeunes patients). Notons que les syndromes alternes sont rares en pathologie tumorale. Enfin<br />

l'hypertension intra-crânienne est réputée pour être toujours tardive. Elle est en fait fréquente <strong>et</strong> précoce dans les<br />

tumeurs mésencéphaliques. Sa fréquence décroît à mesure que l'on <strong>de</strong>scend dans le <strong>tronc</strong> pour être quasi absente<br />

dans les lésions <strong>de</strong> la jonction bulbo-mé<strong>du</strong>llaire, exception faite bien sûr <strong>de</strong>s lésions <strong>du</strong> triangle inférieur bulbaire<br />

éten<strong>du</strong>es à la cavité ventriculaire.<br />

En pratique, on doit insister sur la valeur <strong>de</strong> l'association <strong>de</strong> certains signes :<br />

- tumeurs ponto-mésencéphaliques : atteinte <strong>de</strong>s voies longues à laquelle s'ajoute rapi<strong>de</strong>ment celle, multiple <strong>et</strong><br />

asymétrique, <strong>de</strong>s nerfs crâniens,<br />

- tumeurs bulbo-mé<strong>du</strong>llaires suspectées <strong>chez</strong> un mala<strong>de</strong> présentant <strong>de</strong>s torticolis à répétition, une contracture<br />

douloureuse <strong>du</strong> rachis cervical, un port <strong>de</strong> tête anormal, <strong>chez</strong> qui on découvre une paralysie nucléaire <strong>et</strong> à fortiori<br />

l'atteinte <strong>de</strong>s nerfs mixtes (souvent ré<strong>du</strong>ite à une simple parésie <strong>du</strong> voile).<br />

Dans tous les cas, l'IRM apportera la confirmation <strong>du</strong> diagnostic<br />

C. HistologieLes gliomes constituent les plus fréquentes <strong>de</strong>s lésions expansives <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>. Leur extension<br />

axiale se fait dans le sens rostro-caudal, ventro-dorsal, <strong>et</strong> médio-latéral, avec extension à l'angle ponto-cérébelleux, aux<br />

citernes pré <strong>et</strong> latéro-pontiques, au 4e ventricule, à la citerne cérébello-mé<strong>du</strong>llaire.<br />

C<strong>et</strong>te extension présente <strong>de</strong>s caractéristiques importantes :<br />

[-] elle est diffuse, sans tendance <strong>de</strong>structrice, respectant longtemps les cordons <strong>et</strong> noyaux <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong><br />

[-] elle ne se fait que rarement dans la cavité <strong>du</strong> 4e ventricule puisque dans 8% <strong>de</strong>s cas seulement (STROINK, 1987),<br />

l'épendyme étant généralement résistant.<br />

[-] malgré les déformations, l'occlusion <strong>de</strong> la filière ventriculaire est rare.<br />

De ces constatations, découlent <strong>de</strong>ux conséquences importantes :<br />

[-] d'abord la lenteur d'apparition <strong>de</strong>s signes d'hypertension intra-crânienne<br />

[-] puis le contraste entre l'extension anatomique <strong>et</strong> la symptomatologie déficitaire. Notons au passage<br />

l'extraordinaire tolérance bulbaire.<br />

On classe schématiquement en 3 groupes les tumeurs selon les critères <strong>de</strong> malignité ou <strong>de</strong> bénignité, en adoptant la<br />

classification <strong>de</strong> l'O.M.S. (ZULCH, 1979) :<br />

- groupe <strong>de</strong>s tumeurs bénignes (gra<strong>de</strong> I)<br />

(astrocytome pilocytique, épendymome papillaire)<br />

- groupe <strong>de</strong>s tumeurs malignes (gra<strong>de</strong> III ou IV)<br />

(astrocytome anaplasique, glioblastome, oligo<strong>de</strong>ndrogliome <strong>et</strong> épendymome anaplasiques)<br />

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<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

- groupe <strong>de</strong>s tumeurs intermédiaires (gra<strong>de</strong> II)<br />

(astrocytomes fibrillaire, gémistocytique <strong>et</strong> protoplasmique, oligo<strong>de</strong>ndrogliome <strong>et</strong> épendymome)<br />

Il semble que les tumeurs bénignes soient plus fréquentes <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte que <strong>chez</strong> l'enfant (GUY, JAN <strong>et</strong> GUEGAN,<br />

1989). Elles prédominent dans les localisations à la moelle allongée, à la jonction cervico-mé<strong>du</strong>llaire, dans les lésions<br />

exophytiques dans le 4e ventricule <strong>et</strong> dans le mésencéphale. A l'inverse, la très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s tumeurs pontiques<br />

non exophytiques sont <strong>de</strong>s lésions malignes.<br />

L'hémangioblastome est une tumeur vasculaire, bénigne, d'origine méso<strong>de</strong>rmique, touchant l'a<strong>du</strong>lte dans sa 3ème<br />

décennie, ne représentant que 7,3% <strong>de</strong>s tumeurs <strong>de</strong> la fosse postérieure, intéressant en gran<strong>de</strong> majorité le cervel<strong>et</strong><br />

(RESCHE, 1970). Son siège strictement intra-axial est exceptionnel. La tumeur est le plus souvent localisée au niveau<br />

<strong>de</strong> la moelle allongée inférieure, plus ou moins enchâssée dans le tissu nerveux (GUY, JAN <strong>et</strong> GUEGAN, 1989).<br />

Les tumeurs neuronales (gangliocytomes, gangliogliomes, neuroblastomes), les schwannomes, les<br />

métastases, <strong>et</strong> les lymphomes sont tout à fait exceptionnels au niveau <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> (GUY, JAN <strong>et</strong> GUEGAN,<br />

1989).<br />

D. Diagnostic radiologiqueSi l'examen tomo<strong>de</strong>nsitométrique perm<strong>et</strong> avec les appareils <strong>de</strong> nouvelle génération d'apporter<br />

dans presque tous les cas le diagnostic, la prise en charge <strong>de</strong>s tumeurs <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> impose <strong>de</strong> disposer d'une<br />

étu<strong>de</strong> parfaite en résonance magnétique (I.R.M..). C<strong>et</strong> examen, <strong>et</strong> lui seul, perm<strong>et</strong> d'obtenir la localisation exacte <strong>de</strong> la<br />

lésion <strong>et</strong> ses éventuelles extensions, d'en caractériser les limites précises ou imprécises, <strong>de</strong> définir les caractères<br />

radiologiques <strong>de</strong> bénignité ou <strong>de</strong> malignité, <strong>et</strong> d'évaluer les possibilités d'exérèse chirurgicale.<br />

1. tumeurs glialesNous ne décrivons pas ici tous les signes radiologiques <strong>de</strong>s différentes lésions gliales <strong>du</strong> <strong>tronc</strong><br />

<strong>cérébral</strong> qui ont été étudiés <strong>de</strong> façon exhaustive ailleurs (GUY, JAN <strong>et</strong> GUEGAN, 1989). Nous insistons sur plusieurs<br />

éléments qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> bénignité ou <strong>de</strong> malignité <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> différencier 2<br />

groupes distincts <strong>de</strong> tumeurs au pronostic fondamentalement différent :<br />

- en faveur d'une lésion maligne :<br />

Localisation au pont ou largement prédominante au niveau <strong>du</strong> pont<br />

scanner sans contraste : lésion hypo<strong>de</strong>nse<br />

SCANNER avec contraste : pas <strong>de</strong> rehaussement sinon partiel <strong>et</strong> irrégulier<br />

IRM T1 : plages d'iso ou d'hyposignaux, jamais bien limitées<br />

IRM T2 : hypersignal intense diffus <strong>et</strong> homogène, dans lequel l'artère basilaire apparaît "encastrée"<br />

IRM T1 avec Gadolinium : pas <strong>de</strong> rehaussement <strong>du</strong> signal<br />

Il s'agit le plus souvent d'un volumineux pont déformé hypo<strong>de</strong>nse au scanner, en isosignal T1 en IRM sans<br />

modification <strong>du</strong> signal après injection d'agent paramagnétique. (photos 1 <strong>et</strong> 2)<br />

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<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />


<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />


<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

médianes (trans-vermienne ou sous-tonsillaire) <strong>et</strong> latérale, réalisées en position assise, abor<strong>de</strong>nt le pont par en arrière,<br />

en arrière <strong>du</strong> plan <strong>de</strong>s nerfs crâniens. La voie occipitale trans-tentorielle, en position assise ou en décubitus ventral,<br />

perm<strong>et</strong> d'atteindre la région tectale mais expose aux risque d'hémianopsie. Enfin la pétrectomie antérieure offre <strong>de</strong>s<br />

perspective d'avenir pour l'exérèse <strong>de</strong>s lésions pontiques antérieures <strong>et</strong> latérales. D'autres voies trans-pétreuses<br />

peuvent être appliquées à la chirurgie <strong>de</strong>s tumeurs <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> (FOURNIER, 1993).<br />

L'espoir viendra peut-être <strong>de</strong> la radiochirurgie stéréotaxique pour les lésions bénignes ou intermédiaires dont<br />

l'exérèse chirurgicale s'avère impossible ou a été incomplète. C<strong>et</strong>te technique n'est, en règle générale, pas encore<br />

utilisée pour l'irradiation <strong>de</strong>s tumeurs <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>.<br />

Enfin la chimiothérapie ou l'irradiation conventionnelle, si elles perm<strong>et</strong>tent parfois une "normalisation" <strong>de</strong>s images<br />

radiologiques, ne modifient pas fondamentalement le pronostic.<br />

2. hémangioblastomesLe traitement est idéalement chirurgical, difficile lorsque la tumeur est principalement intra-axiale<br />

<strong>et</strong> non vraiment ventriculaire. C<strong>et</strong>te tumeur a tendance à récidiver en cas d'exérèse incomplète. Les risques dans c<strong>et</strong>te<br />

localisation à la moelle allongée sont importants : fluctuations <strong>du</strong> rythme cardiaque <strong>et</strong> respiratoire, hypotension sévère,<br />

troubles définitifs <strong>de</strong> déglutition pouvant con<strong>du</strong>ire à la gastrostomie...<br />

Le pronostic est également fonction d'autres localisations dans le cadre <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Lindau.<br />

IV - LES TUMEURS DU CERVELET<br />

Nous ne traitons pas dans ce chapitre <strong>de</strong>s tumeurs <strong>du</strong> 4e ventricule qui ont été récemment développées par ailleurs<br />

(GUY, 1990).<br />

Les tumeurs cérébelleuses les plus fréquentes <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte sont les métastases <strong>de</strong>s cancers viscéraux qui<br />

représentent en eff<strong>et</strong> 30% <strong>de</strong>s tumeurs <strong>de</strong> la fosse postérieure <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte (HOUTTEVILLE, 1979). L'<br />

hémangioblastome représente 8% <strong>de</strong>s tumeurs <strong>de</strong> la fosse postérieure <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte, touchant préférentiellement le<br />

cervel<strong>et</strong> (87%) (GUY, 1990). Les tumeurs gliales <strong>de</strong> bas gra<strong>de</strong> <strong>et</strong> notamment l'astrocytome pilocytique sont l'apanage<br />

<strong>de</strong> l'enfant. Les mé<strong>du</strong>lloblastomes <strong>et</strong> les astrocytomes malins sont exceptionnels <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte. L'épendymome est<br />

une tumeur essentiellement ventriculaire.<br />

A. Séméiologie <strong>de</strong>s tumeurs cérébelleuses1. L'hypertension intra-crânienne (HTIC)Si elle est plus fréquente dans les<br />

lésions les plus proches <strong>de</strong> la ligne médiane, elle peut être présente dans n'importe quel processus expansif <strong>de</strong> la fosse<br />

postérieure. Ceci est d'autant plus vrai que les lésions seront multiples <strong>et</strong>/ou oedématogènes comme c'est souvent le<br />

cas <strong>de</strong>s métastases. L'HTIC peut apparaître progressivement ou au contraire <strong>de</strong> façon plus aiguë lorsqu'il s'agit d'un<br />

blocage à l'écoulement <strong>du</strong> L.C.S.. Céphalées, nausées, vomissements, troubles oculaires avec oedème papillaire en<br />

constituent les signes cardinaux, diversement associés. L'évolution <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te HTIC peut se faire vers l'engagement,<br />

essentiellement vers le foramen magnum réalisant alors une compression aiguë <strong>de</strong> la moelle allongée. Il est parfois<br />

précédé par <strong>de</strong>s anomalies <strong>du</strong> port <strong>de</strong> tête (torticolis, attitu<strong>de</strong> guindée), par <strong>de</strong>s crises toniques postérieures qui <strong>de</strong>vront<br />

imposer un geste décompressif rapi<strong>de</strong> (drainage <strong>de</strong>s ventricules latéraux ou abord direct <strong>de</strong> la lésion) avant que ne<br />

survienne le tableau dramatique associant rigidité en hyperextension <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s membres, troubles végétatifs <strong>et</strong><br />

mydriase bilatérale.<br />

2. Les syndromes cérébelleuxLe syndrome cérébelleux médian (vermien) est dominé par <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l'équilibre :<br />

instabilité en orthostatisme, l'équilibre n'étant maintenu que par les contractions musculaires incessantes <strong>de</strong>s jambiers<br />

antérieurs, instabilité à la poussée, démarche ébrieuse <strong>et</strong> classique élargissement <strong>du</strong> polygone <strong>de</strong> sustentation.<br />

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<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

Le syndrome cérébelleux latéral (hémisphérique) se caractérise par <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la coordination <strong>et</strong> <strong>du</strong> tonus<br />

musculaire donnant lieu à une séméiologie aussi riche que variée (dysmétrie, adiadococinésie, asynergie, hypotonie,<br />

tremblement intentionnel, dysarthrie faite d'une voie scandée <strong>et</strong> explosive).<br />

Ces <strong>de</strong>ux syndromes se chevauchent selon l'éten<strong>du</strong>e <strong>de</strong>s lésions.<br />

Signalons enfin que le nystagmus ne manque pratiquement jamais ("il n'existe pas <strong>de</strong> tumeurs <strong>de</strong> fosse postérieure<br />

sans nystagmus")<br />

B. Histologie1. Les métastasesRien ne distingue les métastases cérébelleuses <strong>de</strong>s métastases sus-tentorielles. Il s'agit<br />

le plus souvent <strong>chez</strong> l'homme <strong>de</strong> métastases d'un cancer broncho-pulmonaire, <strong>et</strong> <strong>chez</strong> la femme <strong>de</strong> celles d'un cancer<br />

<strong>du</strong> sein. Comme ailleurs, la néoplasie primitive peut n'être pas connue.<br />

Macroscopiquement la lésion est bien limitée, en règle facilement extirpable <strong>du</strong> tissu cérébelleux. Souvent multiples,<br />

elles peuvent être uniques, le caractère solitaire d'une métastase n'étant au mieux affirmé que par l'IRM. Ces lésions<br />

peuvent être kystiques <strong>et</strong> siège d'une nécrose puriforme, ce qui peut rendre le diagnostic difficile avec l'abcès.<br />

2. L'hémangioblastomeLa particularité <strong>de</strong> la localisation cérébelleuse est la fréquence <strong>de</strong>s formes largement kystiques,<br />

le kyste pouvant atteindre un volume impressionnant, la lésion elle-même n'étant représentée que par un p<strong>et</strong>it no<strong>du</strong>le<br />

mural <strong>de</strong> coloration rouge orangée. La localisation à l'hémisphère cérébelleux est plus fréquente (78%) qu'au vermis<br />

(14%). Nous avons vu que c<strong>et</strong>te lésion peut s'associer à d'autres hémangioblastomes, dans le cervel<strong>et</strong> lui-même, mais<br />

également dans le <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong>, la moelle, ou la rétine réalisant la maladie <strong>de</strong> VON HIPPEL LINDAU (5% <strong>de</strong>s cas).<br />

Les associations avec un phéocromocytome ou avec un carcinome rénal ont été décrites (JEFFREYS, 1975). On doit<br />

noter la prédominance masculine <strong>de</strong> l'affection <strong>et</strong> son caractère familial (20%) transmissible selon le mo<strong>de</strong> autosomique<br />

dominant. Le caractère bénin <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te lésion est à nuancer avec les véritables hémangioblastomatoses <strong>et</strong> avec les<br />

exceptionnelles métastases rapportées dans la littérature (HOUTTEVILLE, 1979).<br />

C. Diagnostic radiologiqueLe diagnostic <strong>et</strong> surtout la prise en charge d'une tumeur <strong>de</strong> la fosse postérieure repose<br />

encore une fois sur l'IRM. Ceci est particulièrement vrai pour les métastases qui peuvent apparaître multiples alors que<br />

le simple scanner n'avait montré qu'une seule lésion.<br />

1. Les métastasesL'hydrocéphalie révèle parfois les métastases en raison <strong>de</strong> l'oedème péri-lésionnel fréquent <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

caractère multiple <strong>de</strong>s lésions, qui entraînent un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> masse sur le 4e ventricule. L'IRM va montrer une ou plusieurs<br />

lésions, kystique ou non, avec un signal rehaussé après gadolinium, <strong>de</strong> façon homogène ou en périphérie donnant alors<br />

le change avec un ou <strong>de</strong>s abcès.<br />


<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />


<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />


<strong>Tumeurs</strong> <strong>du</strong> <strong>tronc</strong> <strong>cérébral</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> cervel<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l'a<strong>du</strong>lte<br />

Méd. Chir. (Paris-France), Neurologie, 17250, A10, 1990, pp 10-14<br />

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<strong>Campus</strong> <strong>de</strong> Neurochirurgie Page 12/12

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