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Le nourrissage interspécifique - le cas d'une Sitelle –

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Apparemment, seu<strong>le</strong> la femel<strong>le</strong> de Pic épeiche nourrissait aussi très régulièrement ses petits,<br />

<strong>le</strong> mâ<strong>le</strong> n'ayant pas été vu. Dès que la sittel<strong>le</strong> s'apprêtait à nourrir un petit pic, el<strong>le</strong> s'enfuyait<br />

aussitôt à l'arrivée de la vraie mère. El<strong>le</strong> semblait éga<strong>le</strong>ment "impressionnée" par la tail<strong>le</strong> de<br />

son "poussin d'adoption", ne lui donnant la becquée qu'après plusieurs hésitations.<br />

Cette observation remarquab<strong>le</strong> nous donne l'oc<strong>cas</strong>ion d'énumérer <strong>le</strong>s situations possib<strong>le</strong>s<br />

pouvant entraîner un <strong>nourrissage</strong> <strong>interspécifique</strong> et <strong>le</strong>s explications de ce comportement.<br />

Cet artic<strong>le</strong> est basé en grande partie sur l'étude de Marilyn Muszalsk Shy intitulée "Interspecif<br />

feeding among birds: a review" publiée en 1982 dans <strong>le</strong> Journal of Field Ornithologists.<br />

Nidifications proches<br />

L'une des causes possib<strong>le</strong>s du <strong>nourrissage</strong> <strong>interspécifique</strong> est la nidification de deux espèces à<br />

proximité l'une de l'autre.<br />

Il existe beaucoup d'exemp<strong>le</strong>s de deux espèces nichant proches l'une de l'autre et se montrant<br />

de l'intérêt pour <strong>le</strong>urs nids respectifs. Des observateurs ont relaté <strong>le</strong> <strong>cas</strong> d'un coup<strong>le</strong> attaquant<br />

une autre espèce apportant de la nourriture à ses poussins ou celui de coup<strong>le</strong>s nourrissant tous<br />

<strong>le</strong>s poussins (<strong>le</strong>s <strong>le</strong>urs et ceux de l'espèce voisine) sans distinction.<br />

On ne sait pas à quel<strong>le</strong> fréquence une nidification peut échouer du fait de la négligence des<br />

parents plus intéressés par <strong>le</strong>s petits du nid voisin.<br />

Un mâ<strong>le</strong> de Sittel<strong>le</strong> pygmée (Sitta pygmaea) a nourri des poussins de Mer<strong>le</strong>b<strong>le</strong>us azurés<br />

(Sialia currucoides) installés dans un nid situé dans <strong>le</strong> même arbre à 5 m au dessus du sien; sa<br />

propre nidification a échoué car el<strong>le</strong> a été attirée par <strong>le</strong>s appels des petits mer<strong>le</strong>b<strong>le</strong>us avant que<br />

ses œufs n'éclosent. Un coup<strong>le</strong> de Plongeons arctiques (Gavia arctica) a é<strong>le</strong>vé une nichée de<br />

cinq Eider à lunettes (Somateria fischeri): <strong>le</strong>urs nids étaient séparés de 10 m. <strong>Le</strong>s canetons<br />

étaient nourris par <strong>le</strong>s plongeons, même s'ils n'en avaient pas besoin. On ne sait pas si la<br />

nidification des plongeons a échoué.<br />

<strong>Le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier d'éclosion des œufs des deux nids est un facteur important: si <strong>le</strong>s poussins<br />

sortent selon un interval<strong>le</strong> de temps réduit, ceux qui ont éclos <strong>le</strong>s premiers peuvent retenir<br />

toute l'attention de l'un ou des deux parents de l'autre coup<strong>le</strong>; ce fut <strong>le</strong> <strong>cas</strong> quand un mâ<strong>le</strong><br />

d'Hirondel<strong>le</strong> bicolore (Tachycineta bicolor) a été observé nourrissant des petits Mer<strong>le</strong>s<br />

migrateurs (Turdus migratorius) dans un nid installé au sommet <strong>d'une</strong> maison où son propre<br />

nid était placé: <strong>le</strong>s poussins d'hirondel<strong>le</strong>s étaient environ une semaine plus jeunes que ceux<br />

des mer<strong>le</strong>s.<br />

Des mâ<strong>le</strong>s nourrissent parfois des poussins d'un autre nid alors que <strong>le</strong>urs propres œufs sont en<br />

train d'être incubés: un Troglodyte familier (Troglodytes aedon) a nourri des Pics flamboyants<br />

(Colaptes auratus) pendant que sa femel<strong>le</strong> couvait, et il a continué à <strong>le</strong> faire même après que<br />

ses propres œufs aient éclos.<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>cas</strong> de l'observation de Daniel Magnin, la sittel<strong>le</strong> ne nichait pas à côté du Pic épeiche<br />

comme cela avait été imaginé la veil<strong>le</strong> de l'affût. <strong>Le</strong>s observations n'avaient alors pas permis<br />

de voir la sittel<strong>le</strong> venir nourrir <strong>le</strong>s petits, ni <strong>le</strong>s parents des pics non plus d'ail<strong>le</strong>urs (pas<br />

d'affût).<br />

Des mâ<strong>le</strong>s nourrissant des petits <strong>d'une</strong> autre espèce pendant que <strong>le</strong>urs partenaires couvent<br />

<strong>Le</strong> <strong>cas</strong> de la sittel<strong>le</strong> de Daniel Magnin pourrait aussi correspondre à une autre situation:<br />

plusieurs <strong>cas</strong> de mâ<strong>le</strong>s nourrissant des poussins <strong>d'une</strong> autre espèce ont été re<strong>le</strong>vés alors que<br />

<strong>le</strong>ur femel<strong>le</strong> couvait <strong>le</strong>s œufs du coup<strong>le</strong>. Wight (1934) (in Shy 1982) a noté par exemp<strong>le</strong> un<br />

Troglodyte de la Caroline (Thryothorus ludovicianus) nourrissant pendant une courte période<br />

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