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LES CELTES, LES GALATE?, LES GAULOIS. 11<br />
dit que Noreia est en Gaule (1). <strong>Les</strong> Taurisques sont donc à la fois<br />
<strong>Celtes</strong>, <strong>Galates</strong> et <strong>Gaulois</strong>. Noreia, celle de leurs vil<strong>les</strong> dont nous<br />
venons de parler, était située en Styrie. Je ne cite qu'un exemple<br />
pris au hasard entre une foule d'autres. Il est donc inutile d'insister<br />
sur le passage de César qui présente <strong>les</strong> mots de <strong>Gaulois</strong> et de Celte<br />
comme synonymes, passage dont on conteste injustement la portée.<br />
L'argument principal que l'on produit pour établir une distinc-<br />
tion entre <strong>les</strong> <strong>Celtes</strong> et <strong>les</strong> <strong>Gaulois</strong> est l'existence en Gaule de la<br />
curieuse organisation connue sous le nom de druidisrae, que <strong>les</strong><br />
conquérants gaulois n'ont porté ni en Espagne, ni en Italie, ni en<br />
Asie Mineure, en un mot, dans aucune de leurs nombreuses con-<br />
quêtes. Le druidisme serait une institution celtique étrangère aux<br />
<strong>Gaulois</strong>, et antérieure à l'établissement des <strong>Gaulois</strong> dans le pays que<br />
nous appelons Gaule à l'imilation des Romains. Mais il n'est nullement<br />
démontré que le druidisme en Gaule ait l'antiquité reculée<br />
que lui atlribuent quelques modernes. Aucun auteur plus ancien<br />
qu'Aristote n'a été cité jusqu'ici par <strong>les</strong> historiens qui ont parlé<br />
des druides.; or, le texte d'Aristote dont il s'agit est un fragment<br />
du Traité de la magie, qui est apocryphe. Il n'est question des<br />
druides chez aucun écrivain grec antérieur à Sotion, qui vivait sous<br />
Ptolémée Épiphane (2), 20o-18i avant Jésus-Christ, c'est-à-dire<br />
à une époque oii l'empire celtiqae d'Ambigat tombait en ruines de<br />
toutes parts. <strong>Les</strong> Germains, à cette date, étaient indépendants des<br />
<strong>Celtes</strong> et commençaient à s'étendre vers le sud de l'Europe. Dès l'an<br />
482, Persée, roi de Macédoine, entrait en négociation avec <strong>les</strong> Bas-<br />
tarnes (3), qui sont des Germains, comme Pline nous l'apprend (4).<br />
<strong>Les</strong> grandes expéditions entreprises par <strong>les</strong> Cimbres et <strong>les</strong> Teutons,<br />
autres membres de la famille germanique, à la fin du même siècle, ont<br />
dû être précédées de bien des conquêtes plus durab<strong>les</strong> accomplies au<br />
détriment de l'empire celtique dans <strong>les</strong> régions septentriona<strong>les</strong> du<br />
pays qui est aujourd'hui l'Allemagne. Entre <strong>les</strong> années 2oO et 200<br />
avant notre ère, tandis que <strong>les</strong> Carthaginois faisaient sur <strong>les</strong> <strong>Celtes</strong><br />
la conquête de l'Espagne et que <strong>les</strong> soldats romains parcouraient en<br />
vainqueurs la Gaule Cisalpine, <strong>les</strong> Belges, chassés par <strong>les</strong> Germains<br />
des contrées situées sur la rive droite du Rhin, vinrent s'établir sur<br />
(1) Hermann Peter, Historicorum romanorum relliquiœ, t. I. p. 183.<br />
(2) Diogène Laerce, Proœmium, § 1, édition Didoc, p. 1; cf. Fragttienta philosophorum<br />
grœcorum, t. 11^ p. xxxii; Aristote, t. IV, 2" partie, p. 66-67.<br />
(3) Tite-Live, 1. iO, c. 5.<br />
(4) Édition Janus, 1. IV, c. 28, t. I, p. 177, 1. 28.