La carte d'identité de l'octodon - Ulmer
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6 I Tout savoir sur les octodons<br />
<strong>La</strong> <strong>carte</strong> d’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’octodon<br />
L’octodon appartient à la<br />
classe <strong>de</strong>s mammifères : les<br />
animaux qui allaitent leurs<br />
petits. Il fait partie <strong>de</strong> l’ordre<br />
<strong>de</strong>s rongeurs. Ces <strong>de</strong>rniers<br />
possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>ux incisives sur<br />
chaque mâchoire, lesquelles<br />
poussent en continu, tout au<br />
long <strong>de</strong> la vie. En revanche,<br />
ils n’ont pas <strong>de</strong> canines.<br />
Ensuite, notre animal est<br />
intégré au sous-ordre <strong>de</strong>s<br />
Un animal totalement concentré sur sa tâche.<br />
caviamorphes (<strong>de</strong> Cavia, le<br />
cochon d’In<strong>de</strong>). Celui-ci<br />
regroupe les plus gros rongeurs<br />
connus (cabiai,<br />
agoutis), mais aussi les<br />
porcs-épics, le chinchilla et,<br />
bien sûr, le cochon d’In<strong>de</strong>.<br />
Actuellement, ce sous-ordre<br />
est très discuté, les étu<strong>de</strong>s<br />
génétiques donnant <strong>de</strong>s<br />
résultats étonnants qui ten-<br />
draient à démontrer que ces<br />
créatures seraient plus<br />
proches d’un lapin ou d’un<br />
primate que d’un rat ou<br />
d’une souris ! Mais, tenonsnous<br />
en là pour l’instant…<br />
Néanmoins, afin d’être complets,<br />
précisons que ce sousordre<br />
a été rebaptisé « Hystriocognathes<br />
» en 1993. Ce<br />
qui caractérise principalement<br />
ses membres <strong>de</strong>s<br />
autres rongeurs tient en effet<br />
essentiellement dans la<br />
forme et la musculature <strong>de</strong>s<br />
mâchoires.<br />
Notre octodon appartient<br />
ensuite à la famille <strong>de</strong>s octodontidés<br />
qui regroupe 6<br />
genres et 11 espèces. Ce<br />
nom bizarre vient en réalité<br />
<strong>de</strong> la forme spéciale <strong>de</strong>s<br />
molaires, lesquelles présentent,<br />
vues du <strong>de</strong>ssus, un<br />
<strong>de</strong>ssin en « 8 » (racine<br />
grecque octo pour 8 et<br />
odontos pour <strong>de</strong>nt). Le<br />
genre principal, octodon (en<br />
latin) comprend 4 espèces,<br />
dont Octodon <strong>de</strong>gus<br />
(Molina, 1782), celle qui<br />
nous intéresse ici et le seul<br />
que l’on trouve en animalerie.<br />
Le nom entre parenthèses<br />
signifie que l’espèce a<br />
été décrite pour la première<br />
Un chien totalement concentré sur sa tâche.<br />
fois par un naturaliste<br />
nommé Molina, en 1782,<br />
mais pas nécessairement<br />
sous le nom actuel, nous y<br />
reviendrons.<br />
Sa <strong>carte</strong> d’i<strong>de</strong>ntité est donc<br />
la suivante :<br />
Classe Mammifères<br />
Ordre Rongeurs<br />
Sous-ordre Caviamorphes<br />
Famille Octodontidés<br />
Sousfamille<br />
Octodontinés<br />
Genre Octodon<br />
Espèce Octodon <strong>de</strong>gus<br />
Le dègue du Chili est la<br />
plus petite <strong>de</strong>s espèces<br />
d’octodons, qui présentent<br />
tous une silhouette ron<strong>de</strong><br />
et trapue, avec une queue<br />
pas tout à fait aussi longue<br />
que le corps, terminée par<br />
I 7<br />
une touffe <strong>de</strong> poils. C’est<br />
aussi la plus courante à<br />
l’état sauvage.<br />
Les autres membres <strong>de</strong> sa<br />
famille, sont peu connus<br />
aussi bien <strong>de</strong>s scientifiques<br />
que du grand public. Ils<br />
portent souvent <strong>de</strong> bien<br />
drôles <strong>de</strong> noms : chozchoz,<br />
rats viscaches, coruro, etc.<br />
Carte d’i<strong>de</strong>ntité
10 I Tout savoir sur les octodons<br />
L’origine <strong>de</strong>s octodons<br />
Son habitat naturel<br />
L’octodon est un animal<br />
commun dans son pays, avec<br />
<strong>de</strong>s populations estimées entre<br />
40 et 80 sujets par hectare.<br />
u Son biotope naturel comprend<br />
essentiellement <strong>de</strong>s<br />
pentes rocheuses à végétation<br />
maigre, constituée <strong>de</strong><br />
buissons épars. On rencontre<br />
l’animal jusqu’à environ 1<br />
200 m d’altitu<strong>de</strong>, mais<br />
jamais à plus <strong>de</strong> 2 000 m. En<br />
effet, il ne supporte pas les<br />
températures élevées (32 à<br />
34 °C semble un maximum)<br />
et le manque d’oxygène lié à<br />
l’altitu<strong>de</strong>.<br />
u L’octodon creuse <strong>de</strong>s galeries<br />
complexes, parfois profon<strong>de</strong>s<br />
(plus <strong>de</strong> 2 m), afin, notamment,<br />
d’obtenir une température<br />
à peu près constante.<br />
Ce système souterrain comprend<br />
plusieurs chambres,<br />
chacune étant dévolue à une<br />
utilisation donnée : gar<strong>de</strong>manger,<br />
dortoir, etc.<br />
uAnimal social, l’octodon vit<br />
en groupes <strong>de</strong> quelques individus<br />
jusqu’à plusieurs<br />
dizaines. Toutefois, contrairement<br />
à <strong>de</strong> nombreux rongeurs,<br />
l’agressivité envers les<br />
animaux externes au groupe<br />
est faible.<br />
u<strong>La</strong> communication entre les<br />
différents membres d’une<br />
colonie s’effectue par <strong>de</strong>s cris<br />
variés, qui sont à mi-chemin<br />
entre les couinements et les<br />
sifflements.<br />
Ses caractéristiques<br />
uL’octodon est un animal<br />
diurne (vivant principalement<br />
le jour), avec <strong>de</strong>s pics<br />
d’activité tôt le matin et<br />
avant le coucher du soleil. Il<br />
n’hiberne pas, ce qui ne l’empêche<br />
pas <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />
réserves <strong>de</strong> nourriture pour<br />
la mauvaise saison.<br />
u <strong>La</strong> saison <strong>de</strong> reproduction<br />
dépend <strong>de</strong> la zone<br />
concernée, du climat et <strong>de</strong><br />
l’abondance <strong>de</strong> nourriture :<br />
elle a lieu en septembre au<br />
centre du Chili, tandis<br />
qu’elle s’étale <strong>de</strong> février à<br />
avril ou bien sur le mois <strong>de</strong><br />
novembre dans la partie<br />
Nord. Dans tous les cas, le<br />
Une relation harmonieuse entre l’homme et le animal.<br />
nombre <strong>de</strong> portées par an est<br />
faible, alors qu’en captivité,<br />
l’octodon peut avoir <strong>de</strong>s<br />
petits quasiment toute<br />
l’année.<br />
uLe régime alimentaire <strong>de</strong><br />
l’octodon est exclusivement<br />
herbivore. Il comprend <strong>de</strong>s<br />
graines, <strong>de</strong>s herbes, <strong>de</strong>s<br />
feuilles, <strong>de</strong> l’écorce, <strong>de</strong>s<br />
fruits et quelquefois <strong>de</strong>s<br />
excréments <strong>de</strong> gros animaux<br />
(chevaux, par exemple).<br />
➜<br />
À SAVOIR<br />
Un peu d'histoire<br />
L’octodon a été décrit<br />
pour la première fois<br />
en 1782. Il était auparavant<br />
bien connu <strong>de</strong>s<br />
Indiens Araucans qui<br />
l’appréciaient… dans leur<br />
assiette ! Son premier<br />
nom latin était alors<br />
Sciurus <strong>de</strong>gus, il était<br />
donc assimilé à un écureuil<br />
!<br />
Il faudra attendre 1848<br />
pour que G. Waterhouse<br />
lui donne son nom actuel.<br />
Enfin, c’est en 1964<br />
qu’une vingtaine <strong>de</strong> sujets<br />
sont capturés et emportés<br />
aux États-Unis, pour y<br />
être étudiés. Ce sont ces<br />
quelques spécimens qui<br />
vont donner naissance<br />
à toutes les lignées présentes<br />
dans le mon<strong>de</strong><br />
comme animaux <strong>de</strong> compagnie.<br />
Les embrassa<strong>de</strong>s mettent l'animal mal à l’aise.<br />
Dans certaines zones, on le<br />
considère comme un fléau<br />
pour les cultures.<br />
uSes ennemis naturels étant<br />
nombreux, l’octodon possè<strong>de</strong><br />
une ouïe bien aiguisée<br />
et une vue à la fois excellente<br />
et panoramique. De<br />
plus, il pratique une<br />
métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> défense qui rappelle<br />
celle <strong>de</strong>s lézards : s’il<br />
est attrapé par la queue, la<br />
peau <strong>de</strong> celle-ci se détache,<br />
permettant à l’animal <strong>de</strong> se<br />
sauver. Il sectionne ensuite<br />
les vertèbres <strong>de</strong> la zone<br />
dépouillée, ce qui produit un<br />
saignement très faible, avec<br />
cicatrisation rapi<strong>de</strong>. En<br />
revanche, contrairement aux<br />
lézards, l’appendice perdu<br />
ne repousse pas.<br />
Origine