15.07.2013 Views

On le sait bien ! Alors, cette saison, nous - Mamie pétille

On le sait bien ! Alors, cette saison, nous - Mamie pétille

On le sait bien ! Alors, cette saison, nous - Mamie pétille

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Εδιτο<br />

Par Virginie Rony - Rédactrice en chef<br />

<strong>On</strong> <strong>le</strong> <strong>sait</strong><br />

<strong>bien</strong> : l’été est synonyme<br />

de so<strong>le</strong>il, de ciel<br />

b<strong>le</strong>u, de découvertes<br />

multip<strong>le</strong>s, de soirées animées<br />

dans <strong>le</strong> jardin. L’été rime avec<br />

vacances. La réalité est parfois tout<br />

autre et pour beaucoup, <strong>le</strong> travail<br />

continue ! <strong>On</strong> <strong>le</strong> <strong>sait</strong> <strong>bien</strong> ! <strong>Alors</strong>, <strong>cette</strong><br />

<strong>saison</strong>, <strong>nous</strong> avons eu envie de penser à<br />

tous ceux qui ne bougeront pas, pour<br />

diverses raisons et de faire un pied de nez à<br />

ces heures où il va <strong>bien</strong> falloir rester clouer au<br />

bureau ! Ce n’est pour autant que près de chez soi,<br />

il n’y aura rien à faire. Nous sommes partis de <strong>cette</strong><br />

idée : regardons autour de <strong>nous</strong>. Puis, en découvrant<br />

que Monsieur Vincenot aurait soufflé ses 100 bougies <strong>cette</strong><br />

année, <strong>nous</strong> <strong>nous</strong> sommes dit : voilà, si on imaginait une<br />

déambulation bourguignonne au pays des hommes célèbres !<br />

La liste fut longue, <strong>le</strong> choix douloureux ! Mais quel bonheur de<br />

partir à <strong>le</strong>ur rencontre, de se donner quelques heures d’un week-end<br />

<strong>bien</strong> mérité pour visiter un château, une demeure, un parc. Histoire,<br />

qu’en rentrant, <strong>le</strong> soir, on ait <strong>le</strong> temps d’en discuter entre amis !<br />

Nous Nous joindre : <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> Le tauperon 71550 Anost • Rédaction : 03 85 82 75 99 - mail : mamie.pétil<strong>le</strong>.vr@wanadoo.fr


S.A.R.L Charcuterie du Morvan<br />

MACADRE père et fils<br />

10 rue P. Barreau<br />

58140 Lormes<br />

Tél. 03 86 22 80 98<br />

ARTISAN TRAITEUR AGRÉÉ<br />

PRIX DÉCERNÉ<br />

PAR LES C.C.I DE LA NIÈVRE<br />

56 av.Saint-Jean<br />

58800 Corbigny<br />

Tél. 03 86 20 11 71<br />

• fromages fermiers<br />

• Producteurs régionaux<br />

• Plateaux personnalisés<br />

• Vins sé<strong>le</strong>ctionnés<br />

• Repas fromages<br />

• Expéditions<br />

Boutique : 4 pl.de la République 21210 Saulieu<br />

Marchés : mercredi et vendredi à Autun<br />

samedi à Avallon<br />

Tél./Fax : 03 80 64 02 23<br />

web : achat-cotedor.com<br />

E.mail : lafoucha<strong>le</strong>@free.fr<br />

Joël<strong>le</strong> et Michel<br />

CLAUSSE<br />

Tous produits biologiques<br />

Ouvert du Mardi au samedi<br />

Journée continue <strong>le</strong> vendredi<br />

37 pl. du Champ de Mars<br />

71400 AUTUN<br />

Tél. él. 03 85 52 44 44


La Bourgogne,en passant...<br />

Au détour d’un lieu, d’une rue,<br />

ils apparaissent pour affirmer<br />

fièrement “Cette région est ma<br />

terre”. La Bourgogne a vu naître<br />

tel<strong>le</strong>ment de grands noms. Qu’il<br />

est bon de <strong>le</strong>ur rendre visite...<br />

Textes : V. Rony; Recherches : O. Servais - Photos : F. Caron (sauf mentions contraires)<br />

Giroud de Vil<strong>le</strong>tte (1752-1787), pionnier de l’aéronautique avec Pilâtre de Rozier.<br />

©© LLeess NNoossttaallggiiqquueess dduu tteemmppss ppaasssséé ““MMéémmooiirreess eenn iimmaaggeess,, CCllaammeeccyy ”” EEdd.. SSuuttttoonn..<br />

Il suffit de s’offrir une carte,<br />

une simp<strong>le</strong> carte de la Bourgogne. De<br />

l’ouvrir. De bouder <strong>le</strong>s grands axes et<br />

<strong>le</strong>s autoroutes <strong>bien</strong> trop fréquentés en<br />

<strong>cette</strong> <strong>saison</strong>, pour retrouver sur <strong>le</strong> plan<br />

ces petites départementa<strong>le</strong>s enso<strong>le</strong>illées<br />

qu’on empruntait jadis. C’est<br />

décidé, ce week-end, on part ! Mais<br />

où ça ? En Bourgogne ! Sur <strong>le</strong>s pas des<br />

hommes célèbres !<br />

Auxerre : quelques statues<br />

au fil des rues<br />

A Auxerre, Paul Bert se dresse fièrement<br />

sur <strong>le</strong> pont du même nom.<br />

Celui qui fut l’un des plus brillants<br />

élèves de Claude Bernard et qui restera<br />

à jamais célèbre pour avoir été<br />

l’un des pères fondateurs, avec Ju<strong>le</strong>s<br />

Ferry et Jean Macé de l’éco<strong>le</strong> laïque<br />

gratuite et obligatoire, a vu <strong>le</strong> jour à<br />

Montal<strong>le</strong>ry en octobre 1833. Parallè<strong>le</strong>ment<br />

à sa carrière scientifique, il<br />

entre en politique en 1870. Député<br />

de l’Yonne de 1872 à 1885, il devient<br />

Ministre de l’Instruction Publique<br />

sous Gambetta. C’est une souscription<br />

nationa<strong>le</strong> qui a permis d’ériger<br />

<strong>cette</strong> statue qui domine l’étonnant<br />

panorama de la vil<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong> de Marie<br />

Noël, près de la Tour de l’Horloge, est<br />

plus colorée. Cette “mamie” sage au<br />

long manteau noir et accompagnée<br />

de son petit chien est une grande poétesse,<br />

admirée en son temps par<br />

Valéry, Montherlant ou Aragon.<br />

Grand Prix de poésie de l'Académie<br />

française, Commandeur des Arts et<br />

des Lettres, Officier de la Légion<br />

d'honneur, el<strong>le</strong> ne quittera presque<br />

jamais sa vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> et fera don de<br />

ses écrits à la Société des Sciences<br />

Co<strong>le</strong>tte, Bachelin, Corot, Le Chavalier D’Eon, Renard, Mme de Sévigné, Vauban<br />

tous ont laissé des traces de <strong>le</strong>ur passage en Bourgogne. Une véritab<strong>le</strong> balade<br />

littéraire attend <strong>le</strong>s curieux cet été. ©© pphh DDRR -- ssaauuff ““RReennaarrdd”” eett ““VVaauubbaann”” ddeessssiinnss ddee FF..CCaarroonn<br />

Historiques et Naturel<strong>le</strong>s de l'Yonne.<br />

A quelques pas de là, c’est Cadet<br />

Roussel qui apparaît. Si tout <strong>le</strong><br />

monde peut fredonner la fameuse<br />

chanson de Gaspard de Chenu, on a<br />

oublié qu’il fut “huissier audiencier”<br />

en 1780 et qu’il s’offrit, à Auxerre,<br />

une maisonnette biscornue. Un rien,<br />

excentrique, ce sans-culotte suivit <strong>le</strong><br />

mouvement révolutionnaire. François<br />

Brochet fut chargé d’imaginer sa<br />

statue, place Surugue. Il s’attacha<br />

aussi à réaliser cel<strong>le</strong> de Restif de la<br />

Bretonne (né à Sacy) qui se trouve rue<br />

de l’Horloge. Impossib<strong>le</strong> de quitter<br />

Auxerre sans mentionner <strong>le</strong> nom du<br />

réalisateur et <strong>le</strong> scénariste Jean-Paul<br />

Rappeneau qui vit <strong>le</strong> jour <strong>le</strong> 8 avril<br />

1932, de Guy Roux, qui <strong>bien</strong> que né<br />

à Colmar, est devenu l’un des plus<br />

célèbres entraîneur de l’équipe de<br />

football de l’AJA ou encore celui de<br />

“l'Abbé Deschamps”, prêtre et fondateur<br />

de l'AJ Auxerre dont <strong>le</strong> stade<br />

porte désormais son nom...<br />

Tonnerre : De Jupiter à<br />

Marguerite de Bourgogne<br />

Si Auxerre réserve des surprises,<br />

Tonnerre peut se vanter de compter<br />

parmi sa liste de personnalités Jupiter<br />

en personne ! <strong>On</strong> lui attribue la création<br />

de Tornodurum lorsqu’il abattit<br />

ses foudres. <strong>On</strong> raconte même que<br />

l’emplacement exact de l’impact est<br />

symbolisé par la Fosse Dionne dont<br />

l’eau est dit-on “divine”. Le curieux<br />

Chevalier d’Eon est lui aussi né dans<br />

la vil<strong>le</strong> à l’Hôtel d’Uzès en 1728.<br />

Remarqué par Louis XV, il est<br />

embrigadé dans <strong>le</strong>s services de la<br />

diplomatie parallè<strong>le</strong> : “Le Secret du<br />

Roi”. Ses travestissements féminins<br />

lui causèrent <strong>le</strong>s plus fameuses<br />

rumeurs. C’est Louis XVI qui l’autorisera<br />

à adopter l’habit féminin et il<br />

retournera à Tonnerre en 1778 sous<br />

<strong>le</strong>s traits d’une femme. Décédé à<br />

Londres, en 1810, une autopsie<br />

confirmera publiquement sa masculinité.<br />

Il ne faut pas manquer non plus<br />

la visite de l’Hôtel-Dieu voulu par<br />

Marguerite de Bourgogne (1246-<br />

1308), fil<strong>le</strong> du Duc Eudes de<br />

Bourgogne, Comte de Nevers, bel<strong>le</strong>soeur<br />

de Louis IX et épouse de<br />

Char<strong>le</strong>s d’Anjou. Veuve à 36 ans, el<strong>le</strong><br />

se retire à Tonnerre, sur ses terre héritées<br />

de son père. Touchée par <strong>le</strong> sort<br />

des miséreux, el<strong>le</strong> finance l’Hôtel-<br />

Dieu. Il subsiste l’immense chambre<br />

des malades, la superbe nef terminée<br />

par une église à trois chapel<strong>le</strong>s de sty<strong>le</strong><br />

gothique. C’est un site exceptionnel,<br />

enrichi d'un musée.<br />

La Puisaye : un pays<br />

dans l’Icaunais<br />

La Puisaye-Forterre est un véritab<strong>le</strong><br />

pays à lui seul. Toucy vil<strong>le</strong> d’appui<br />

entre la “Puisaye” et “Forterre” est la<br />

vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> de Pierre Larousse (1817-<br />

1875). L’instituteur de Toucy va avoir<br />

la chance de réaliser son rêve : devenir<br />

encyclopédiste. Avec Augustin Boyer,<br />

lui aussi poyaudin, ils fondent la<br />

Librairie Larousse et Boyer où Pierre<br />

publie de nombreux manuels scolaires.<br />

En 1856 paraît <strong>le</strong> “Nouveau<br />

Dictionnaire de la langue française”,<br />

l’ancêtre du “Petit Larousse”. En<br />

1863 il propose <strong>le</strong> “Grand Dictionnaire<br />

universel du XIXème sièc<strong>le</strong>”, une<br />

tâche titanesque. Il meurt à 57 ans<br />

sans avoir pu voir la fin de son œuvre.<br />

C’est son neveu qui terminera ce dictionnaire<br />

colossal de plus de 25 000<br />

pages. A l’instar de Pierre Larousse,<br />

Co<strong>le</strong>tte, el<strong>le</strong> aussi née en Puisaye, à<br />

Saint-Sauveur <strong>le</strong> 28 janvier 1873.<br />

Nombreux sont ceux et cel<strong>le</strong>s qui<br />

après sa mort, ont souhaité sauvegarder<br />

sa mémoire à commencer par <strong>le</strong>s<br />

membres des “La Société des Amis de<br />

Co<strong>le</strong>tte en Puisaye” fondée en 1956.<br />

Un très beau musée a été installé dans<br />

<strong>le</strong> château dans <strong>le</strong>s années 90. Il lui<br />

rend <strong>le</strong> plus juste des hommages. Sa<br />

maison, que l’auteure décrit si <strong>bien</strong><br />

dans La Maison de Claudine a enfin<br />

pu être rachetée à l’automne dernier.<br />

Sa réhabilitation va suivre. A l’heure<br />

où l’on commémore <strong>le</strong>s cent ans de la<br />

disparition de Sido, ce “combat”<br />

enfin remporté est une jolie victoire.<br />

Vauban chez lui<br />

L’âme de Sébastien <strong>le</strong> Prestre (1633-<br />

1707) flotte un peu partout dans <strong>le</strong><br />

Morvan. Vauban reste sans conteste<br />

ce Morvandiau qui dévoua sa vie au<br />

Roi So<strong>le</strong>il. Maréchal de France, ingénieur<br />

militaire, penseur, observateur<br />

précis, il resta attaché au Morvan. De


Le Château de Saint-Point si cher à Lamartine.<br />

©© PPhh.. ccoo.. PPhhiilliippppee MMiiggnnoott •• IInnffooss ssuurr l<strong>le</strong>e ssiittee wwwwww..cchhaatteeaauullaammaarrttiinnee..ccoomm<br />

sa statue à Avallon, œuvre de<br />

Bartholdi, de la tour d’ Epiry, imposante<br />

et carrée, du hameau Vauban<br />

où trône un superbe château<br />

(demeure familia<strong>le</strong> privée), on rejoint<br />

l’église de Bazoches qui abrite <strong>le</strong><br />

caveau familial... Il faut surtout s’arrêter<br />

au château du village, récemment<br />

labellisé “Maisons des Illustres”.<br />

Bazoches, racheté en 1675 par <strong>le</strong><br />

Maréchal a été transformé en garnison.<br />

C’est là, qu’il a rédigé ses<br />

“Oisivetés” et sa fameuse “Dîme<br />

Roya<strong>le</strong>”. La visite des intérieurs (sa<br />

chambre, <strong>le</strong>s bibliothèques aux 5000<br />

livres, la Grande Ga<strong>le</strong>rie, <strong>le</strong> Salon<br />

Jaune), et <strong>le</strong> parc va<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> détour. Il ne<br />

faut pas oublier de se rendre dans son<br />

village natal, à St-Léger-Vauban. A<br />

côté de sa statue, la Maison Vauban,<br />

écomusée du Morvan ouvre ses portes.<br />

Cet incroyab<strong>le</strong> endroit dessert 4<br />

sal<strong>le</strong>s retraçant la vie et l’œuvre du<br />

Maréchal. Les Amis de la Maison<br />

Vauban ont su rendre ce lieu unique.<br />

L’association effectue un travail colossal<br />

et propose bul<strong>le</strong>tins et des bel<strong>le</strong>s<br />

expositions temporaires.<br />

Voici la Nièvre !<br />

Impossib<strong>le</strong> de citer toutes <strong>le</strong>s personnalités<br />

que la Nièvre a vu naître et<br />

vivre, mais on ne peut passer à<br />

Clamecy sans songer à Alain Colas,<br />

navigateur disparu trop tôt en mer au<br />

large des Açores en novembre 1978.<br />

Il reste à jamais <strong>le</strong> premier marin à<br />

avoir réaliser un tour du monde à la<br />

voi<strong>le</strong> en solitaire et en multicoque.<br />

Autre pionnier, Giroud de Vil<strong>le</strong>tte a<br />

été l’un des premiers à avoir volé dans<br />

une montgolfière avec Pilâtre de<br />

Rozier en 1783. Outre Claude Tillier,<br />

il faut mentionner Romain Rolland.<br />

Aujourd’hui, <strong>le</strong> musée d’Art et<br />

d’Histoire est installé dans l'hôtel de<br />

Bel<strong>le</strong>garde, la maison nata<strong>le</strong> de<br />

Romain Rolland et cel<strong>le</strong> de son<br />

grand-père maternel. Au sein du<br />

musée, la sal<strong>le</strong> consacrée à l’écrivain<br />

retrace <strong>le</strong>s grandes étapes de sa vie,<br />

présente des éditions rares, du mobilier<br />

et des photographies de l’auteur.<br />

Un point audio permet notamment<br />

d'entendre sa voix. C’est à Brèves,<br />

près de Clamecy, où son grand-père<br />

Emi<strong>le</strong> a habité que l’auteur repose.<br />

Romain Rolland a longtemps vécu à<br />

Vézelay, au 14 de la rue St-Etienne, à<br />

l’endroit même de l’actuel Musée<br />

Zervos. Rolland a acheté <strong>cette</strong> maison<br />

en 1937. Le musée Zervos a<br />

conservé sa chambre-cabinet de travail<br />

au premier étage. C’est là, qu’il<br />

rédigea <strong>le</strong> voyage intérieur, en 1942,<br />

puis l’année suivante Péguy. Prix<br />

Nobel de Littérature en 1915, l’auteur<br />

de Jean-Christophe s’est éteint<br />

dans <strong>cette</strong> maison <strong>le</strong> 30 décembre<br />

1944. De Clamecy, il faut passer par<br />

Varzy. Un petit salut sur la place de<br />

l’église à Dupin l’aîné et direction <strong>le</strong><br />

musée Auguste Grasset. La visite s’impose<br />

pour découvrir la col<strong>le</strong>ction de<br />

ce “sempiternel quémandeur” d’œuvres<br />

d’art. Conservateur, fondateur<br />

du musée de Varzy, inspecteur des<br />

monuments historiques Grasset fut<br />

surtout col<strong>le</strong>ctionneur. Sur place, <strong>le</strong><br />

visiteur ébahi découvrira une col<strong>le</strong>ction<br />

égyptienne inédite, un ensemb<strong>le</strong><br />

d’armes et de parures des î<strong>le</strong>s du<br />

Pacifique-Sud, des peintures et sculptures<br />

du Moyen-Âge aux pré-impressionnistes,<br />

un salon de musique avec<br />

des instruments rares (17-19 èmes s.)<br />

sans oublier une très bel<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ction<br />

de faïences de Nevers. Que penserait<br />

Ju<strong>le</strong>s Renard s’il pouvait voir ce musée<br />

aujourd’hui ? Nul ne <strong>sait</strong> ! une demiheure<br />

de route est nécessaire pour se<br />

rendre de Varzy à Chitry-<strong>le</strong>s-Mines et<br />

saluer l’écrivain qui pose avec son<br />

“Poil de Carotte”. Ni la maison de<br />

Chitry, ni cel<strong>le</strong> de Chaumot ne se<br />

visitent, mais l’âme de l’écrivain,<br />

enterré au cimetière du village est <strong>bien</strong><br />

présente. A Lormes, à quelques kilomètres<br />

de là, Bachelin travailla avec<br />

Renard. Son buste se trouve à côté des<br />

“Promenades”, à deux pas de la maison<br />

de son enfance. Contemporain<br />

de Romains, de Gide, de Léautaud, il<br />

resta attaché à Lormes. Dans ses<br />

écrits, il dépeint <strong>le</strong> Morvan avec beaucoup<br />

de réalisme. Sur place,<br />

l'Association Henri Bachelin, s’est<br />

donné pour mission de faire connaître<br />

son œuvre en publiant des bul<strong>le</strong>tins<br />

et en organisant l’été une journée<br />

de "Rencontres Henri Bachelin".<br />

Lormois de cœur, <strong>le</strong> peintre Corot<br />

peignit <strong>le</strong> quartier des Moulins<br />

et <strong>le</strong>s environs et en particulier<br />

Saint André en Morvan. Une<br />

toi<strong>le</strong> qui immortalise sa sp<strong>le</strong>ndeur<br />

est aujourd’hui au Louvre.<br />

Merveil<strong>le</strong>use Côte-d’Or<br />

Saulieu reste à jamais la vil<strong>le</strong> du sculpteur<br />

animalier Pompon où il naît <strong>le</strong> 9<br />

mai 1855. En 1890, il entre dans<br />

l'atelier de Rodin, où il travail<strong>le</strong>. Il<br />

rencontrera Ernest Nivet et Camil<strong>le</strong><br />

Faites vous plaisir !<br />

Bar<br />

Beauséjour<br />

2 rue de l’abreuvoir<br />

58500 Clamecy<br />

Tél. 03 86 27 09 30<br />

Accueil cha<strong>le</strong>ureux garanti !


Claudel. Son choix de sculpter des<br />

animaux fut pris en 1905. L’Ours<br />

blanc (1922) <strong>le</strong> rend enfin célèbre. Il<br />

a 67 ans ! Il accède à titre posthume<br />

à la reconnaissance de sa vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong>,<br />

lui qui avait été si déçu de n'avoir pas<br />

été sollicité pour <strong>le</strong> monument aux<br />

morts de Saulieu en 1919, alors qu'il<br />

vivait dans la pauvreté. Son musée lui<br />

réserve désormais une large place.<br />

Autre figure que cel<strong>le</strong> de Bussy<br />

Rabutin (1618-1693) dont <strong>le</strong> château<br />

se trouve en Côte-d’Or, à Bussy<strong>le</strong>-Grand.<br />

Célèbre pour son libertinage,<br />

son esprit et sa causticité, il subit<br />

la disgrâce de Louis XIV et dut s’exi<strong>le</strong>r<br />

dans ce lieu. Sa cousine, la célèbre<br />

Mme de Sévigné est el<strong>le</strong>-même<br />

venue en Bourgogne. Les châteaux<br />

d’Epoisses et Bourbilly sont des sites<br />

marqués par son empreinte.<br />

Les châteaux de Lamartine<br />

Lamartine a vécu un peu partout<br />

dans <strong>le</strong> Mâconnais. A Mâcon, dans<br />

l’Hôtel Sénecé <strong>le</strong>s onze sal<strong>le</strong>s du<br />

Musée Lamartine présentent peintures,<br />

sculptures, objets personnels,<br />

documents graphiques, gravures et<br />

dessins. Au 18 rue des Ursulines, c’est<br />

sa maison qui apparaît. C’est à<br />

l’Hôtel d’Ozenay, au 15 rue<br />

Lamartine, qu’il composa une partie<br />

des Méditations. C’est à Milly-<br />

Lamartine, que <strong>le</strong> poète passa son<br />

enfance. En 1830, il hérite du<br />

domaine bâti par son trisaïeul en<br />

1705. Il dut se résigner à <strong>le</strong> vendre en<br />

1860. <strong>On</strong> peut s’offrir une heure de<br />

marche de Milly pour arriver à<br />

Bussières. Ce parcours, <strong>le</strong> poète <strong>le</strong> réali<strong>sait</strong><br />

chaque jour pour se rendre chez<br />

son précepteur. En chemin, il s’arrêtait<br />

à la grotte de Jocelyn. Un autre<br />

château est à découvrir : St-Point.<br />

Acheté par son père en 1801,<br />

Alphonse en fit une demeure familia<strong>le</strong><br />

après son mariage à partir de<br />

1820. Le château est resté à l’identique<br />

et il ne faut pas hésiter à <strong>le</strong> visiter.<br />

Il est possib<strong>le</strong> de découvrir celui de<br />

Monceau à Prissé qui revint à<br />

Lamartine en 1833. Lamartine y pas<strong>sait</strong><br />

plusieurs mois à l’automne pour<br />

<strong>le</strong>s vendanges. Là, il fit construire <strong>le</strong><br />

“Pavillon de Girondins” nommé<br />

encore “La Solitude” où, entre 1839<br />

et 1846 il écrit l’histoire des Girondins<br />

dans l’espoir d’éloigner un peu ses<br />

créanciers...<br />

Une part de vérité<br />

<strong>On</strong> ne peut refermer la page et rentrer<br />

chez soi sans avoir une pensée<br />

pour Henri Vincenot qui aurait eu<br />

100 ans <strong>cette</strong> année. De Dijon à<br />

Chateauneuf, en passant par Commarin<br />

et La Pourrie, la terre familia<strong>le</strong>,<br />

l’auteur du Pape des escargots et de La<br />

Bil<strong>le</strong>baude est certainement celui qui<br />

a su rendre <strong>le</strong> plus beau des hommages<br />

à sa Bourgogne nata<strong>le</strong>. Fidè<strong>le</strong> à ses<br />

racines, il transporte en lui toute sa<br />

région sans cesser de la défendre<br />

que ce soit lors d’une émission<br />

d’Apostrophes ou de Radioscopie.<br />

Qu’ils soient artistes (Vincenot était<br />

éga<strong>le</strong>ment peintre et sculpteur), écrivains,<br />

inventeurs, aventuriers, tous<br />

ont marqué <strong>le</strong>ur époque et <strong>le</strong>ur<br />

temps, tous ont laissé, à l’instar de<br />

Vincenot, <strong>bien</strong> plus qu’une œuvre,<br />

une part d’eux-mêmes, une vérité,<br />

<strong>le</strong>ur vérité.<br />

Tillier<br />

Le Clamecycois<br />

Clamecy est la terre nata<strong>le</strong> de<br />

nombreuses personnalités, mais<br />

l’âme de Claude Tillier flotte à<br />

jamais dans ses rues pavées.<br />

Le château de Chastellux où Molinaro tourna des scènes pour son film “Mon<br />

<strong>On</strong>c<strong>le</strong> Benjamin”. Ci-Contre: Le buste de Tillier, Place du Grand Marché.<br />

La maison nata<strong>le</strong> de Tillier dans la vieil<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> à Clamecy ©© FF..CC ppoouurr MMPP ,, ©© JJ..PP RRoonnyy<br />

ppoouurr MMPP eett ©© LLeess NNoossttaallggiiqquueess dduu tteemmppss ppaasssséé -- LLiivvrree ““MMéémmooiirreess eenn iimmaaggeess CCllaammeeccyy -- EEdd.. SSuuttttoonn<br />

“Quiconque n’a<br />

pas lu Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong> Benjamin ne<br />

peut pas se dire de mes amis” aurait<br />

déclaré Georges Brassens. <strong>On</strong> ne<br />

<strong>sait</strong> si Brassens a réel<strong>le</strong>ment déclaré<br />

cela. Mais <strong>cette</strong> affirmation lui<br />

convient si <strong>bien</strong>, que ceux qui<br />

aiment et qui défendent l’œuvre et<br />

la mémoire de Claude Tillier l’acceptent<br />

volontiers. D’ail<strong>le</strong>urs, un<br />

autre grand nom de la chanson,<br />

Jacques Brel a lui-même accepté en<br />

son temps <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de Benjamin<br />

Rathery dans <strong>le</strong> film Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong><br />

Benjamin d’Edouard Molinaro. Si<br />

ces artistes, connus pour <strong>le</strong>urs écrits<br />

engagés semb<strong>le</strong>nt avoir tel<strong>le</strong>ment<br />

de tendresse pour Claude Tillier,<br />

c’est sûrement dû en partie à ses<br />

idées. Cet “enfant de Clamecy”, fils<br />

d'un serrurier né en 1801 fut instituteur<br />

dans sa vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> et devint<br />

en parallè<strong>le</strong> journaliste pamphlétaire<br />

et écrivain. Mort prématurément<br />

en 1844, à l’âge de 44 ans, il<br />

n’eut pas <strong>le</strong> temps d’achever son<br />

œuvre. Il fut plus connu de son<br />

vivant à l’étranger, en Suisse, en<br />

Belgique où en Al<strong>le</strong>magne. A l’époque,<br />

<strong>le</strong>s Européens d’alors<br />

aimaient, plus que <strong>le</strong>s hexagonaux,<br />

lire ces auteurs à l’esprit frondeur<br />

issus de l’esprit du Sièc<strong>le</strong> des<br />

Lumières.<br />

Journaliste avant tout<br />

Les livres de Tillier, Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong><br />

Benjamin, Bel<strong>le</strong> Plante et Cornelius<br />

n’ont pas été écrits d’un seul tenant.<br />

Ils ont été édités sous forme de<br />

feuil<strong>le</strong>tons. Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong> Benjamin<br />

paraît, en 1842 et Bel<strong>le</strong> Plante et<br />

Cornelius l’année suivante dans<br />

L’Association, un journal de Nevers<br />

dont il est <strong>le</strong> directeur. Tillier va<br />

aussi signer des pamph<strong>le</strong>ts. Car <strong>le</strong><br />

Clamecycois est journaliste avant<br />

tout ! En 1830, déjà, il a fondé<br />

L’indépendant. Sa verve, ses propos<br />

acérés vont lui causer <strong>bien</strong> des soucis<br />

et tout sera mis en œuvre pour<br />

faire cou<strong>le</strong>r ce journal. Tillier n’hésite<br />

pas à effrayer ceux qu’il exècre à<br />

commencer par <strong>le</strong> carriériste<br />

Dupin, homme politique très<br />

controversé. Il n’a de cesse de<br />

dénoncer <strong>le</strong>s privilèges de certains.<br />

Si <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs l’apprécient pour ses<br />

ga<strong>le</strong>ries de portraits, ils savent aussi<br />

que derrière la légèreté de ton, se<br />

devine une critique sévère de ses<br />

contemporains.<br />

A Clamecy<br />

Du côté de Clamecy, Tillier est <strong>bien</strong><br />

présent dans la vil<strong>le</strong> haute où se<br />

trouvait sa maison nata<strong>le</strong>. Sur la<br />

Place du Marché, il se dresse fièrement.<br />

L’histoire veut que pendant<br />

l’occupation Al<strong>le</strong>mande, <strong>le</strong>s Clamecycois<br />

réussirent à conserver son<br />

buste ! Au Café “Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong><br />

Benjamin” <strong>le</strong>s peintures mura<strong>le</strong>s de<br />

Robert Pouyaud rendent un bel<br />

hommage à Benjamin Rathery. Et<br />

puis, il faut se balader sur <strong>le</strong>s<br />

traces de son héros à Corvol-<br />

L’Orgueil-<strong>le</strong>ux, à Brèves, à Moulot,<br />

à Sembert, découvrir <strong>le</strong> château de<br />

Chastellux où a été tourné <strong>le</strong> film<br />

d’Edouard Molinaro et passer par<br />

Vézelay à la recherche des scènes clé<br />

du film. Il faut savoir, en prenant<br />

une dernière photo de son buste<br />

que ce dernier a été érigé en 1905 et<br />

qu’il est à lui seul tout un symbo<strong>le</strong><br />

puisqu’il a été inaugué à l’occasion<br />

de la loi de sépération entre l’église<br />

et l’état. Savoir aussi que Ju<strong>le</strong>s<br />

Renard, avait à <strong>cette</strong> occasion écrit<br />

et lu <strong>le</strong> discours de <strong>cette</strong> inauguration.<br />

Si l’écrivain de Chitry se sentait<br />

si proche de Tillier, à l’instar de<br />

Romain Rolland, qui lui rendra<br />

plus tard un vibrant hommage<br />

dans son Colas Breugnon, c’est sûrement<br />

pour son humour, ses combats<br />

sincères et son anticléricalisme.<br />

<strong>Alors</strong>, soudain, devant ce visage<br />

impassib<strong>le</strong> qui semb<strong>le</strong> enfin apaisé,<br />

qu’il est bon d’avoir envie de se<br />

plonger dans la <strong>le</strong>cture de ses<br />

œuvres. Autre bonne nouvel<strong>le</strong> :<br />

“Les Amis de Claude Tillier”, association<br />

née en 2002, présidée par<br />

l’une des spécialistes de l’écrivain,<br />

Claudine Galmard, a effectué,<br />

entre autres, un travail gigantesque<br />

pour que son œuvre revive et reparaisse<br />

en librairie. Si <strong>le</strong>s pamph<strong>le</strong>ts<br />

et <strong>le</strong>s nombreux artic<strong>le</strong>s ne sont pas<br />

encore disponib<strong>le</strong>s, il est désormais<br />

possib<strong>le</strong> de trouver ses romans.<br />

Plus d’infos •<br />

• Les Amis de Claude Tillier 39 route<br />

de Pressures BP 23 58500 Clamecy<br />

• Tél : 03 86 27 16 70<br />

• Mail : amis.claude.tillier@gmail.com


Réservez Réservez<br />

dès maintenant votre votre<br />

encart encar au<br />

t au 03 03 86 86 29 29 76 76 03<br />

03


Ju<strong>le</strong>s Roy<br />

“Le Barbare de Vézelay”


La Maison<br />

Ju<strong>le</strong>s Roy est<br />

ouverte au<br />

public qui peut<br />

découvrir en<br />

l’état deux<br />

pièces dont <strong>le</strong><br />

bureau de<br />

l’écrivain et <strong>le</strong>s<br />

jardins.<br />

Ju<strong>le</strong>s Roy a souhaité de son<br />

vivant qu’une institution reprenne sa<br />

superbe maison située au pied de la<br />

basilique Sainte Marie-Made<strong>le</strong>ine de<br />

Vézelay où il habitait pour en faire<br />

une maison d’écrivain, un lieu de culture<br />

et de mémoire ouvert au plus<br />

grand nombre. C’est en 1999 que <strong>le</strong><br />

Conseil Général de l’Yonne a acquis<br />

la propriété. Ju<strong>le</strong>s Roy a éga<strong>le</strong>ment<br />

légué au département ses manuscrits,<br />

de nombreux ouvrages et ses archives<br />

personnel<strong>le</strong>s. C’est en 1956 que Ju<strong>le</strong>s<br />

Roy découvre Vézelay en compagnie<br />

de Louise de Vilmorin et d’Annabella.<br />

Dès 1963, il s’instal<strong>le</strong> à Précy-<strong>le</strong>-<br />

Moult , commune de Pierre-Perthuis<br />

dans <strong>le</strong> canton de Vézelay où <strong>le</strong> rejoint<br />

deux ans plus tard sa seconde épouse<br />

Tatiana qui ne <strong>le</strong> quittera plus.<br />

Ensemb<strong>le</strong>, il vont partir à la recherche<br />

de la maison rêvée. C’est à Vézelay<br />

que <strong>le</strong> charme opèrera. En 1978 Ju<strong>le</strong>s<br />

Roy s’instal<strong>le</strong> dans l’Yonne pour y<br />

passer <strong>le</strong>s dernières décennies de son<br />

existence. Il écrit d’ail<strong>le</strong>urs dans son<br />

Journal <strong>le</strong> 27 mai 1977 : “Nous visitons<br />

la maison de Vézelay que la vil<strong>le</strong><br />

a l’intention de vendre et décidons de<br />

l’acheter (...) j’ai <strong>le</strong> cœur à vif, car je<br />

sais (...) que la dernière partie de ma<br />

vie commencera <strong>le</strong> jour où <strong>nous</strong> <strong>nous</strong><br />

instal<strong>le</strong>rons là-bas”.<br />

Une maison d’écrivain<br />

pas un musée<br />

Tournant <strong>le</strong> dos à la Basilique, la maison<br />

s’ouvre par une gril<strong>le</strong> qui dessert<br />

un magnifique jardin à la vue imprenab<strong>le</strong><br />

sur <strong>le</strong> Morvan. “Le jardin est<br />

sublime et très vaste, mais tout en terrasses<br />

et raidillons” explique Ju<strong>le</strong>s Roy<br />

dans <strong>le</strong> tome II de son Journal daté<br />

<strong>cette</strong> fois du 28 septembre 1977.<br />

Après avoir monté <strong>le</strong> superbe escalier<br />

en pierres, poussé la porte, <strong>le</strong> visiteur<br />

arrivera dans sa maison. Un lit à la<br />

baldaquin, de nombreux livres, sa<br />

bibliothèque en somme, des photographies<br />

où l’on reconnaît entre<br />

autres Camus, l’ami, <strong>le</strong> fidè<strong>le</strong>. <strong>On</strong><br />

s’approche de sa col<strong>le</strong>ction de pipes,<br />

de ses bibelots. Le lieu garde tant de<br />

trésors ! Puis, timidement et avec <strong>le</strong><br />

plus profond respect, on entre dans<br />

son bureau. Sa tab<strong>le</strong> de travail, œuvre<br />

du “Jeune Robbé, des Robbé menuisiers<br />

à Quarré-<strong>le</strong>s-Tombes” supportant<br />

la vieil<strong>le</strong> machine à écrire, témoin<br />

de longues heures de travail, semb<strong>le</strong><br />

avoir fonctionné la veil<strong>le</strong> tant l’âme de<br />

Ju<strong>le</strong>s Roy est présente ici. Si la visite<br />

est libre, la Maison Ju<strong>le</strong>s Roy n’est<br />

cependant pas un musée. Chacun est<br />

libre de passer une heure ou une journée<br />

chez lui. De respirer <strong>cette</strong> atmosphère<br />

indescriptib<strong>le</strong>.<br />

L’Algérie pour pays natal<br />

Né en Algérie <strong>le</strong> 22 octobre 1907 à<br />

Rovigo, Ju<strong>le</strong>s Roy devient, après des<br />

études au séminaire d’Alger, officier<br />

d’infanterie puis aviateur. Il vivra<br />

vingt ans en Algérie. Devenu<br />

Colonel, il rompt avec l’armée, en<br />

1953. Il juge qu’el<strong>le</strong> se déshonore<br />

dans la guerre d’Indochine. Ju<strong>le</strong>s Roy<br />

a fait la guerre, <strong>bien</strong> des guerres et a<br />

connu plusieurs cas de conscience.<br />

Son œuvre est el<strong>le</strong>-aussi, <strong>le</strong> fruit de<br />

nombreux combats, d’idées défendues<br />

et de mots si justement posés<br />

qu’ils résonnent encore fortement<br />

aujourd’hui. Mais qui était Ju<strong>le</strong>s Roy?<br />

Un être orgueil<strong>le</strong>ux, dur, coléreux,<br />

solitaire comme il l’avouait parfois<br />

lui-même ? Peut-être. Différent surtout.<br />

Il était aussi cet enfant dont il<br />

avait pris <strong>le</strong> nom de “Roy” - son “faux<br />

père” pour signer une œuvre féconde.<br />

Camus et Ju<strong>le</strong>s Roy face à<br />

une Algérie meurtrie<br />

<strong>On</strong> peut dater sa consécration en littérature<br />

dès 1946, date à laquel<strong>le</strong> il<br />

obtient <strong>le</strong> Prix Renaudot pour La<br />

Vallée heureuse. La guerre, <strong>le</strong>s combats,<br />

<strong>le</strong> sang versé tels sont <strong>le</strong>s premiers<br />

thèmes de Ju<strong>le</strong>s Roy qui <strong>le</strong>s<br />

reprend dans Métier des Armes (1948)<br />

et Retour de l’enfer (1953). Son œuvre<br />

est pourtant en gestation. La rencontre<br />

avec Camus, né comme lui sur <strong>le</strong>s<br />

rives de la Méditerrannée, va bou<strong>le</strong>verser<br />

sa vie, lui offrir une autre<br />

vision du monde. C’est dans <strong>le</strong> Paris<br />

d’après-guerre que Ju<strong>le</strong>s Roy rencontre<br />

Albert Camus. Avec lui, il va vivre<br />

dans sa chair <strong>le</strong> drame d’une Algérie<br />

déchirée. Lorsque son pays natal<br />

entre dans une guerre de décolonisation<br />

sans précédent, Ju<strong>le</strong>s Roy se rapproche<br />

de Camus. L’auteur de<br />

L’Etranger disparaît, emportant avec<br />

lui ses combats, mais Ju<strong>le</strong>s Roy décidera<br />

alors de revenir sur la terre de son<br />

enfance. Il part et revient déchiré. Il<br />

dénonce <strong>le</strong>s monstruosités commises<br />

et publie La Guerre d’Algérie (1960).<br />

Douze ans plus tard, il signe un pamph<strong>le</strong>t<br />

qui revient sur <strong>le</strong>s années de torture<br />

: J’accuse <strong>le</strong> général Massu.<br />

L’Algérie, un autre thème, un fil<br />

rouge qui <strong>le</strong> tient éveillé, de livre en<br />

livre et qui lui permet de signer sa<br />

vaste fresque sur l’histoire de son pays<br />

de 1830 à l’Indépendance, Les<br />

Chevaux du So<strong>le</strong>il (en 6 volumes). Si<br />

l’Algérie est très présente dans <strong>cette</strong><br />

maison, Vézelay l’est tout autant.<br />

Ju<strong>le</strong>s Roy et<br />

Max-Pol Fouchet<br />

<strong>On</strong> cite souvent l’amitié qui lie Ju<strong>le</strong>s<br />

Roy à Camus, mais il faut citer évoquer<br />

ses liens avec un autre vézelien,<br />

Max-Pol Fouchet, un autre ami de<br />

Camus. Devenu son plus proche voisin<br />

à partir de 1978, <strong>le</strong>ur amitié ne<br />

cessera qu’avec la disparition de Max-<br />

Pol Fouchet en 1980. Dans Mémoires<br />

Barbares (1989) Ju<strong>le</strong>s Roy écrit :<br />

“Pour lui, j’aurais aimé faire sonner <strong>le</strong>s<br />

cloches quand il arrivait : Alger et <strong>le</strong><br />

so<strong>le</strong>il revenaient avec lui”. Bien que<br />

différents de caractère, <strong>le</strong>ur amitié est<br />

personnel<strong>le</strong> et littéraire. Ils ont<br />

l’Algérie en commun. Et Vézelay.<br />

Poète, romancier, essayiste, critique<br />

Ju<strong>le</strong>s Roy (en médaillon) est arrivé en 1978 à Vézelay après avoir cherché pendant<br />

<strong>bien</strong> des années <strong>le</strong> lieu des ses rêves dans l’Yonne. Son bureau, comme si<br />

l’écrivain l’avait quitté la veil<strong>le</strong>. ©© PPhhoottoo ddee JJ..RRooyy :: MMaaiissoonn JJuul<strong>le</strong>ess RRooyy -- DDrr -- ©©FF..CCaarroonn MMPP<br />

littéraire, ethnologue, homme de<br />

radio et de télévision, Max-Pol<br />

Fouchet, l’homme a marqué l’esprit<br />

de Ju<strong>le</strong>s Roy et aujourd’hui encore sa<br />

demeure témoigne de ses amitiés qui<br />

ne s’arrêtent pas à ce nom.<br />

Une maison vivante<br />

La maison Ju<strong>le</strong>s Roy n’a rien<br />

d’un lieu poussiéreux et insipide.<br />

El<strong>le</strong> est plus que jamais ouverte<br />

sur <strong>le</strong> monde et sur <strong>le</strong>s autres.<br />

Peu de temps après son acquisition,<br />

<strong>le</strong> Conseil Général de<br />

l’Yonne a mis en place une résidence<br />

d’écrivains. “Ils bénéficient<br />

de conditions propices à<br />

<strong>le</strong>ur travail. Ils sont, en outre,<br />

invités à al<strong>le</strong>r à la rencontre des<br />

habitants de la région à travers<br />

des entretiens, des ateliers d’écriture,<br />

des interventions en milieu<br />

scolaire”. Le premier résident,<br />

Abdelkader Djemaï, en 2001 garde<br />

sûrement un merveil<strong>le</strong>ux souvenir de<br />

son passage. Enfin, La Maison Ju<strong>le</strong>s<br />

Roy propose de nombreuses animations<br />

littéraires : invitations d’écrivains,<br />

soirées, conférences, <strong>le</strong>ctures et<br />

toute une série d’expositions. De<br />

quoi, sûrement, apaiser et redonner <strong>le</strong><br />

sourire au “Barbare de Vézelay”.<br />

Plus d’infos •<br />

• Maison Ju<strong>le</strong>s Roy- Le Clos du<br />

Couvent 89450 Vézelay• Ouvert : lun<br />

de 14-17h, du merc au dim de 14-18h<br />

• 03 86 33 35 01•Mail : jroy@cg89.fr<br />

• A lire : Retrouvez sur www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />

d’autres artic<strong>le</strong>s dans la rubrique “Mag +” sur hors-série.


Cardo, pouvait être fier de CardoLand et de ses sculptures comme<br />

cel<strong>le</strong> du Stégosaure. ©© FF.. CCaarroonn ppoouurr MMPP.. ((PPoorrttrraaiitt pprriiss eenn 22000066)) ..<br />

Cardoland<br />

Sur <strong>le</strong>s de Cardo<br />

traces


L’artiste Cardo,<br />

créateur de<br />

CardoLand,<br />

<strong>le</strong> parc<br />

préhistorique<br />

de Chamoux<br />

a laissé à sa<br />

famil<strong>le</strong> <strong>le</strong><br />

soin de<br />

poursuivre son<br />

œuvre. Et el<strong>le</strong> y<br />

parvient avec<br />

ta<strong>le</strong>nt.<br />

Ce jour-là, <strong>le</strong> printemps<br />

était enfin au rendez-vous.<br />

C’est Maïté, la femme de Cardo,<br />

l’artiste qui décida en 81 de créer<br />

à Chamoux, entre Clamecy et<br />

Vézelay, sur un parc de 10 ha, un<br />

parc préhsitorique : CardoLand.<br />

Maïté sourit : “Nous avons terminé<br />

<strong>le</strong> Plésiosaure” annonce-tel<strong>le</strong>.<br />

Ce joli dinosaure de plus de<br />

6m de haut <strong>le</strong>ur a donné <strong>bien</strong> du<br />

travail. Et il n’est pas tout à fait<br />

achevé. “Il faut <strong>le</strong> peindre. Nous<br />

devons attendre que <strong>le</strong> ciment soit<br />

sec à cœur, c’est encore un mois<br />

de patience”, précise-t-el<strong>le</strong>. Le<br />

regard b<strong>le</strong>u lagon de Maïté semb<strong>le</strong><br />

confiant et satisfait du résultat,<br />

même s’il reste toujours un peu<br />

songeur. Il faut dire que depuis la<br />

disparition de Cardo, en 2009,<br />

el<strong>le</strong> a pris la relève. C’était une évidence<br />

pour <strong>cette</strong> femme au dynamisme<br />

surprenant qui a toujours<br />

suivi et travaillé avec Cardo. Et la<br />

tâche est dinosauresque !<br />

Une affaire de famil<strong>le</strong><br />

CardoLand est un héritage qui<br />

doit évoluer et vivre toute l’année<br />

pour qu’à la bel<strong>le</strong> <strong>saison</strong>, <strong>le</strong>s visiteurs<br />

découvrent un parc unique.<br />

C’est avec <strong>le</strong> soutien de toute sa<br />

famil<strong>le</strong> que Maïté y parvient. Sa<br />

fil<strong>le</strong>, Laetitia vient très régulièrement<br />

à Chamoux. El<strong>le</strong> affirme :<br />

“C’est naturel de poursuivre.<br />

Nous avions commencé à refaire<br />

des sculptures du vivant de mon<br />

père, il y a 7,8 ans. <strong>On</strong> a, ma sœur<br />

Mélusine et moi, embauché nos<br />

maris respectifs, Jonathan et<br />

Gérard”. El<strong>le</strong> sourit : “Après avoir<br />

observé toute notre enfance notre<br />

père créer ses sculptures, mettre au<br />

point sa technique et lui donner<br />

un coup de main, <strong>nous</strong> avons<br />

commencé par réaliser des petites<br />

choses avec sa méthode, puis, la<br />

confiance <strong>nous</strong> gagnant, on s’est<br />

mis à en faire de plus en plus grosses”.<br />

Désormais, <strong>le</strong>s décisions sont<br />

prises collégia<strong>le</strong>ment et chacun<br />

dispose d’un plan de travail.<br />

Gérard, <strong>le</strong> mari de Laétita se<br />

charge des plans et met en œuvre<br />

la structure métallique, ce qui est<br />

<strong>le</strong> plus diffici<strong>le</strong>. Quand la structure<br />

est sur pieds, Laétitia et sa<br />

sœur Mélusine s’attaquent aux<br />

détails et à la peinture qui suit.<br />

“Jonathan, <strong>le</strong> mari de Mélusine, a<br />

réalisé <strong>le</strong>s hommes préhistoriques<br />

avec el<strong>le</strong> et la grande arche de l’entrée.<br />

Il a participé à la construction<br />

de plusieurs dinosaures avec<br />

<strong>nous</strong>”. Si Maïté vit à l’année dans<br />

sa maison bâtie sur <strong>le</strong> parc, ses<br />

deux fil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> respectives<br />

ne vivent pas là ! Chacun a un<br />

métier très différent de celui de<br />

sculpteur ! Mais CardoLand est<br />

une affaire de famil<strong>le</strong> !<br />

En constante évolution<br />

“Ma mère reste <strong>le</strong> capitaine du<br />

navire et supervise l’organisation<br />

du parc qui est en constante évolution”<br />

souligne Laétitia. Les idées<br />

de chacun permettent de <strong>le</strong> faire<br />

évoluer intelligemment en offrant<br />

aux visiteurs des sensations fortes,<br />

dignes de cel<strong>le</strong>s que vivent <strong>le</strong>s personnages<br />

du fameux long-métrage<br />

de Spielberg ! Les dinausaures et<br />

<strong>le</strong>s personnages préhistoriques<br />

sont saisissants de réalisme. La<br />

sonorisation grandiose aux 800<br />

sons d’animaux, de bruits de cascades,<br />

d’orages, d’éruptions volcaniques<br />

donnent envie de courir<br />

aussi vite que dans Jurassic Parc.<br />

Aucun danger pourtant que <strong>le</strong><br />

Stégosaure ou que <strong>le</strong> <strong>le</strong> Tigre à<br />

dents de sabre bougent de <strong>le</strong>ur<br />

piédestal ! CardoLand est devenu<br />

un parc attractif, moderne, tout<br />

en conservant l’esprit de son créateur.<br />

Enrichir l’œuvre de Cardo<br />

Désormais, <strong>le</strong>s petits-enfants de<br />

l’artiste s’y mettent à <strong>le</strong>ur tour.<br />

“Nos enfants <strong>nous</strong> aident comme<br />

<strong>nous</strong> <strong>le</strong> faisions <strong>nous</strong>-mêmes à<br />

<strong>le</strong>ur âge” souligne Laétitia. “Ils<br />

participent à toutes <strong>le</strong>s activités de<br />

CardoLand et quand ils seront<br />

grands, il y a fort à parier qu’ils<br />

mettront à <strong>le</strong>ur tour <strong>le</strong>urs compétences<br />

au service du parc”. Lilian,<br />

<strong>le</strong> fils aîné de Laétitia a été <strong>le</strong> premier<br />

à réaliser la maquette du diaporama<br />

que l’on diffuse au musée.<br />

“Ma sœur s’est simp<strong>le</strong>ment chargée<br />

des finitions” précise la jeune<br />

femme. Sa plus jeune fil<strong>le</strong>,<br />

Mélusine, qui porte <strong>le</strong> même prénom<br />

que sa tante et qui va avoir<br />

12 ans <strong>cette</strong> année a une énergie<br />

débordante. El<strong>le</strong> a participé à la<br />

réalisation du Ty-Rex. Avec ses<br />

cousins, Méliane, Milla et Tristan<br />

(10 et 7 et 12 ans), el<strong>le</strong> anime <strong>le</strong>s<br />

ateliers de maquillage, de peinture,<br />

de modelage qui sont proposés<br />

au parc. “Ma fil<strong>le</strong> aînée<br />

Emelina, 18 ans, a de son côté<br />

participé à la peinture des sculptures<br />

et el<strong>le</strong> a tenu la bil<strong>le</strong>tterie”. De<br />

son vivant, Cardo était très fier de<br />

constater que ses enfants et surtout<br />

que ses petits-enfants avaient<br />

envie de reprendre ses propres<br />

techniques pour réaliser de nouvel<strong>le</strong>s<br />

sculptures et enrichir son<br />

Maïté a toujours travaillé avec Cardo. Aujourd’hui, en véritab<strong>le</strong> capitaine de navire,<br />

el<strong>le</strong> gère <strong>le</strong> parc. Et <strong>le</strong>s enfants adorent la suivre en visite. ©© FF.. CCaarroonn ppoouurr MMPP..<br />

œuvre. Il n’est plus là, mais son<br />

âme flotte bel et <strong>bien</strong> sur<br />

CardoLand. Al<strong>le</strong>r à CardoLand, c’est<br />

marcher sur ses traces, c’est saluer sa<br />

mémoire, son œuvre, son travail.<br />

C’est aussi lui rendre <strong>le</strong> plus beau<br />

des hommages. C’est enfin comprendre<br />

que “son rêve d’enfant”,<br />

son “projet écologique” comme il<br />

aimait <strong>le</strong> dire continue après lui.<br />

Plus d’infos •<br />

• CardoLand 89660 Chamoux • Tél. 03.86.33.28.33 et 03.86.33.29.28 • Site :<br />

www.cardoland.com<br />

• A lire : Retrouvez sur www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />

d’autres artic<strong>le</strong>s dans la rubrique “Mag +” sur hors-série.


Coup de<br />

En 2011, la 1 ère édition du<br />

Festival de Théâtre du Vieux<br />

Château de Sigy a été couronnée<br />

de succès et ses organisateurs<br />

sont fiers de présenter <strong>cette</strong><br />

<strong>saison</strong> <strong>le</strong>ur deuxième<br />

programmation.<br />

Anne-Laure Descombin a eu l’idée de<br />

créer un festival de théâtre dans <strong>le</strong><br />

vieux château de Sigy.<br />

©© TTaaoo ZZeemmzzeemmii -- DDRR<br />

Un ème château du X sièc<strong>le</strong><br />

en ruines sur <strong>le</strong>s hauteurs du petit<br />

village de Sigy-<strong>le</strong>-Châtel, en<br />

Bourgogne, à deux pas de Cluny.<br />

Un des plus anciens châteaux du<br />

Mâconnais ayant été la propriété des<br />

famil<strong>le</strong>s de Marzé, de Trezettes et de<br />

La Guiche. Un château historique<br />

qui a connu en son temps, ses heures<br />

de gloire. Le château de Sigy-<strong>le</strong>-<br />

Châtel appartient aujour-d’hui à la<br />

famil<strong>le</strong> Descombin. Anne-Laure, la<br />

fil<strong>le</strong> du propriétaire, est revenue en<br />

vacances à Sigy, pour montrer à ses<br />

enfants la magie de ce lieu. El<strong>le</strong>même<br />

a redécouvert com<strong>bien</strong> une<br />

partie de ses racines s’était accrochée<br />

à ses vieil<strong>le</strong>s pierres, paradis des<br />

lézards et des herbes fol<strong>le</strong>s. Et el<strong>le</strong> a<br />

eu soudain une idée : pourquoi ne<br />

pas organiser un festival de<br />

théâtre.La première édition du<br />

“Festival de Théâtre du Vieux<br />

Château de Sigy” a eu lieu <strong>le</strong>s 5 et 6<br />

<br />

Second <strong>le</strong>ver de rideau<br />

au festival du Vieux Château<br />

août 2011. L’idée de départ était<br />

généreuse et sincère. “A partir du<br />

moment où ce projet a mûri dans<br />

mon esprit, je n’avais qu’une envie :<br />

<strong>le</strong> voir naître réel<strong>le</strong>ment” se souvient<br />

la jeune femme. “Mais il fallait se<br />

lancer sans monter un festival coûteux<br />

avec une logistique importante.<br />

La priorité était de laisser <strong>le</strong> plus d’espace<br />

au théâtre, aux acteurs, aux<br />

représentations, à la scène et de créer<br />

des liens entre <strong>le</strong>s troupes présentes<br />

et <strong>le</strong> public”.<br />

Un succès<br />

C’est l’association Paris 1 er , fondée<br />

par Anne-Laure qui va chapoter <strong>le</strong><br />

festival. Le but de <strong>cette</strong> dernière est<br />

de promouvoir <strong>le</strong>s projets des habitants<br />

du 1 er arrondissement de Paris.<br />

Ses statuts sont élargis à la<br />

Bourgogne. Quatre compagnies<br />

acceptent de jouer sur place. El<strong>le</strong>s<br />

sont charmées par la beauté du site<br />

et par l’accueil sympathique des<br />

organisateurs. Le public (250 personnes)<br />

répond présent et apprécie<br />

l’ecc<strong>le</strong>ctisme de la programmation.<br />

La comédienne Catherine Davion<br />

réga<strong>le</strong> <strong>le</strong>s enfants avec ses ateliers<br />

théâtre ludiques et inventifs. Anne-<br />

Laure Descombin entraîne son<br />

compagnon, photographe, des<br />

amis... Sur place, <strong>le</strong>s habitants et <strong>le</strong>s<br />

associations loca<strong>le</strong>s la rejoignent et la<br />

soutiennent. Le festival de Sigy-Le-<br />

Châtel est désormais réalisé avec la<br />

collaboration de l’association de la<br />

Sauvegarde de l’église et du patrimone<br />

de Sigy-<strong>le</strong>-Châtel et l’association<br />

du Vieux Château de Sigy-<strong>le</strong>-<br />

Châtel. En un mot : c’est un succès.<br />

Affiche 2012<br />

Désormais, <strong>le</strong>s enjeux du festival<br />

sont doub<strong>le</strong>s : proposer une seconde<br />

édition, mais aussi permettre au plus<br />

grand nombre de redécouvrir un site<br />

exceptionnel. Cela réclame éga<strong>le</strong>ment<br />

des soutiens, des partenariats<br />

et des moyens. Côté festival, l’affiche<br />

annonce une programmation<br />

soignée et alléchante et s’offre une<br />

Le Château de Sigy date du Xème sièc<strong>le</strong>. Il est chargé d’Histoire. Et ses vieil<strong>le</strong>s<br />

pierres n’en ont pas finies de raconter <strong>le</strong>ur histoire.<br />

La Cie Cloche Perse a régalé <strong>le</strong>s 250 vestivaliers lors de la 1ère édition l’an passé.<br />

D’autres surprises attendent <strong>le</strong> public <strong>cette</strong> <strong>saison</strong>. ©© FF.. CCaarroonn<br />

journée de plus. Les ateliers théâtre<br />

pour enfants sont éga<strong>le</strong>ment reconduits.<br />

Un chapiteau sera installé afin<br />

de pallier à tous <strong>le</strong>s caprices de la<br />

météo. Concernant <strong>le</strong>s travaux du<br />

château, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s souhaitent<br />

travail<strong>le</strong>r “en collaboration avec la<br />

direction du Patrimoine de la Saôneet-Loire,<br />

afin de rester dans l’uniformité<br />

de l’architecture du lieu”. Et<br />

Anne-Laure Descombin de préciser<br />

: “Nous attendons de recevoir <strong>le</strong><br />

label de la Fondation du Patrimoine<br />

de la Saône et Loire. Nous devons<br />

consolider <strong>le</strong>s dernières tourel<strong>le</strong>s du<br />

château, sécuriser <strong>le</strong> site, dégager la<br />

végétation sur <strong>le</strong>s contreforts et la<br />

base de la grande murail<strong>le</strong>, en<strong>le</strong>ver la<br />

terre qui pousse <strong>le</strong>s murs évitant<br />

ainsi <strong>le</strong>ur chute et <strong>le</strong>ur disparition,<br />

poser de l’éclairage dans <strong>le</strong> donjon et<br />

autour des murail<strong>le</strong>s et tourel<strong>le</strong>s”. Le<br />

travail ne manque pas. “Nous avons<br />

aussi fait appel à “Rempart<br />

Bourgogne”, une association au service<br />

du patrimoine, pour <strong>le</strong>ur expérience<br />

et <strong>le</strong>ur connaissance. Et de<br />

conclure : “Nous voulons donner<br />

aux futures générations l’opportunité<br />

de sauvegarder son patrimoine<br />

tout en amenant <strong>le</strong> théâtre dans des<br />

communes qui n’ont pas la chance<br />

d’en bénéficier largement”. Un<br />

conseil. Prenez votre week-end <strong>le</strong>s 3,4<br />

et 5 août prochains et courez à Sigy<strong>le</strong>-Chatel.<br />

Vous ne <strong>le</strong> regretterez pas !<br />

Plus d’infos •<br />

• Festival du Vieux Château - Sigy <strong>le</strong><br />

Châtel • Infos : Anne-Laure Descombin<br />

•Tél. 06 78 43 31 35<br />

•Mail : annelauredescombin@free.fr<br />

•http://festivaldetheatreasigy<strong>le</strong>chatel.blog<br />

spot.fr/


Temps forts de l’Edition 2012<br />

• 3 août 2012<br />

A 17h30 : Sur la place du village.<br />

Démonstration et histoire du tournage sur bois dans l’atelier de Philippe Dyon.<br />

A 18h30 : Solèn <strong>le</strong> Goff revient <strong>cette</strong> année avec un nouveau numéro bur<strong>le</strong>sque.<br />

A 20h30 : la Cie “Cloche Perse” présente “Variations énigmatiques” d’Eric-<br />

Emmanuel Schmitt.<br />

• 4 août 2012<br />

A 17h30 : Valérie Atlani propose un conte poétique et ludique sur <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong><br />

lunaire…<br />

A 18h30 : La Cie Reldec présente, pour la 2 ème fois, <strong>le</strong>ur cabaret, remodelé, enrichi.<br />

Un spectac<strong>le</strong> bur<strong>le</strong>sque, un trio déjanté, un régal.<br />

A 20h30 : La TIM & CO présente “Un Amour Parfait”.<br />

• 5 août 2012<br />

A 17h30 : P’tit Bonheur Spectac<strong>le</strong> : “Y a d’la joie” , Café théâtre, interactif.<br />

A 18h30 : Zéa et Cie “L’arrosoir, Odyssée champêtre”<br />

A 20h30 : La Cie L’Oiseau Monde présente “A dream with Diggy”<br />

• Retrouvez sur www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />

tout <strong>le</strong> détail de la programmation<br />

<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong><br />

Magazine Culturel Gratuit en<br />

Morvan-Bourgogne - HS N° 11<br />

<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> : Association régie par la loi du 1 er juil<strong>le</strong>t 1901 et <strong>le</strong> décret du<br />

16 août 1901éditant <strong>le</strong> Nouveau <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong>, magazine culturel<br />

autofinancé et gratuit du Morvan-Bourgogne. Le Tauperon 71550 Anost -Tél:<br />

03.85.82.75.99 - • N°Issn : 12345787-8541<br />

• MAGAZINE <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> HS n° 11 de 24 pages Imprimé à 5000 ex par KLS<br />

18 rte de Château-Chinon 71400 Autun• Tous <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s, dessins, photos et illustrations<br />

ayant fait l’objet d’un encart publicitaire ne peuvent être reproduits. Les encarts<br />

publicitaires créés sont la propriété exclusive de <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong>. Reproduction interdite<br />

Nous contacter.<br />

• Publicité et financement : RESPONSABLE PUBLICITÉ : F.Rony • Comité de rédaction:<br />

RÉDACTION EN CHEF : V.Rony ; JOURNALISTES : V.Rony; Olivier Servais;<br />

Stéphanie Caron • PHOTOGRAPHE : © Fa<strong>bien</strong> Caron D.R sauf mention spécia<strong>le</strong>s<br />

• INFOGRAPHIE & PHOTOGRAVURE : Dekaronis. • Communication &<br />

courrier : Isabel<strong>le</strong> Mayet • Distribution : Parnoumême.<br />

Un grand merci à tous ceux qui ont participé à ce magazine<br />

<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> ne peut être tenue pour responsab<strong>le</strong> du contenu des encarts publicitaires.<br />

L’éditeur décline toute responsabilité en cas d’erreur de typographie ou d’iconographie.<br />

Outre ces annonceurs, <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> remercie cha<strong>le</strong>ureusement : La Maison Ju<strong>le</strong>s<br />

Roy, Claudine Galmard (Amis de Claude Tillier), Maïté et Laétitia Cardo<br />

(CardoLand), Lionel Markus (Musée Buffonainsi que son équipe), Le Château de<br />

St-Point (crédit photo), Emmanuel<strong>le</strong> Vieillard (Musée Niépce ainsi que son<br />

équipe), Mme Bourbonnais pour son incroyab<strong>le</strong> disponibilité et son accueil, Le<br />

Musée Rolin d’Autun.<br />

<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> est partenaire du Festival de Théâtre du Vieux Château et lui<br />

souhaite une seconde édition aussi forte que la précédente.


DDee hhaauutt eenn BBaass :: L’atelier d’Alain Bourbonnais à Dicy dans <strong>le</strong> parc. La pièce<br />

dédiée aux Turbu<strong>le</strong>nts. Une sculpture de Camil<strong>le</strong> Vidal, métier de profession dont<br />

Alain Bourbonnais acheta 54 pièces pour son parc. Caroline Bourbonnais. Alain<br />

Bourbonnais et un “Turbu<strong>le</strong>nt”. Une des œuvres symboliques de La Fabuloserie.<br />

Le “Tunnel”, l’entrée du lieu. Le Manège de Petit Pierre, conçu pendant 50 ans par<br />

Petit Pierre, un garçon sourd et muet et dit-on “simp<strong>le</strong> d’esprit. Une sp<strong>le</strong>ndeur qui<br />

résista à la tempête de 99 ! Une série de bas-relief de Mario Chicharro. ©© pphh.. FFaabbiieenn<br />

CCaarroonn ppoouurr MMPP -- DDRR.. ssaauuff ““AAllaaiinn BBoouurrbboonnnnaaiiss pphh eexxttrraaiittee dduu lliivvrree ““AAllaaiinn BBoouurrbboonnnnaaiiss EEdd.. LLaa FFaabbuulloosseerriiee..


La fabu<strong>le</strong>use idée<br />

de Bourbonnais<br />

Le Musée de<br />

l’Art Hors-<strong>le</strong>s-<br />

Normes, “La<br />

Fabuloserie” est<br />

l’œuvre d’une<br />

vie: cel<strong>le</strong> d’Alain<br />

Bourbonnais.<br />

Il y a des jours où l’on se lève<br />

un matin et où l’on devine que la<br />

journée sera différente de toutes <strong>le</strong>s<br />

autres. Des jours où l’on <strong>sait</strong>, instinctivement<br />

qu’il est temps de changer<br />

de vie, de passer à autre chose.<br />

Imaginez : une carte, un compas, un<br />

homme. Ce dernier prend une carte<br />

Michelin, l’ouvre, fixe un point de<br />

départ, Paris, son lieu d’habitation. Il<br />

prend alors un compas, comme ça, à<br />

l’heure où d’autres prennent <strong>le</strong>ur premier<br />

café noir. Il <strong>le</strong> regarde, un rien<br />

amusé. Il ose... Oui, il ose ouvrir l’instrument<br />

pour effectuer un cerc<strong>le</strong><br />

d’une distance de 100 km. Résultat :<br />

Nemours. Nemours, à 100 km de<br />

Paris. La distance souhaitée par<br />

l’homme. Alain Bourbonnais, ce<br />

jour-là, s’est sûrement <strong>le</strong>vé, il a sûrement<br />

été voir Caroline, son épouse,<br />

pour lui expliquer son envie, son<br />

besoin, son projet futur : trouver hors<br />

de Paris où ils menaient tous deux<br />

“une vie d’enfer” une maison, à la<br />

campagne. Caroline l’a sûrement<br />

regardé de ses yeux pétillants et vifs,<br />

remplis d’admiration pour cet<br />

homme ta<strong>le</strong>ntueux, inventif, doué.<br />

El<strong>le</strong> a peut-être aussi trouvé que la<br />

blague était origina<strong>le</strong>. Pourtant,<br />

réf<strong>le</strong>xion faite et voyant que son cher<br />

et tendre ne plaisantait pas, el<strong>le</strong> lui a<br />

dit “oui”.<br />

De l’atypique<br />

L’histoire est vraie. Et des décennies<br />

plus tard, c’est Caroline Bourbonnais<br />

en personne qui la raconte. El<strong>le</strong> sourit.<br />

El<strong>le</strong> accepte, <strong>le</strong> temps d’une interview<br />

de partager ces moments intimes.<br />

De raconter sa vie aux côtés de<br />

celui qui fut l’un des architectes, des<br />

artistes, des col<strong>le</strong>ctionneurs <strong>le</strong>s plus<br />

attachants de sa génération : Alain<br />

Bourbonnais. “Nous y sommes allés,<br />

vous savez, à Nemours, mais Alain n’a<br />

pas eu de coup de foudre”. Le coup<br />

de foudre, c’est à Dicy, en Puisaye,<br />

dans l’Yonne qu’il se produira.<br />

Qu’importent <strong>le</strong>s 50 km de plus ! “La<br />

maison a appartenu à Pierre Brasseur.<br />

Nous étions, à l’époque <strong>le</strong>s 92 èmes visiteurs<br />

! Pourquoi <strong>nous</strong> avons aimé<br />

<strong>cette</strong> maison ? Ça, c’est un mystère !<br />

El<strong>le</strong> était vieillotte, humide, il fallait<br />

faire des travaux”... Il fallait <strong>bien</strong> une<br />

maison atypique pour un artiste atypique.<br />

Né en 1925, <strong>le</strong>s dessins du<br />

jeune Alain préfigurent déjà son<br />

ta<strong>le</strong>nt. Il a un don, une différence.<br />

C’est certain, il est un artiste en devenir.<br />

Ses parents, à l’époque, trouvent<br />

qu’architecte est “plus acceptab<strong>le</strong>”<br />

qu’artiste. <strong>Alors</strong> qu’il effectue un stage<br />

chez Gasq un architecte de Tours, ce<br />

dernier, ébloui par son élève, lui<br />

conseil<strong>le</strong> d’entreprendre des études à<br />

l’Eco<strong>le</strong> Nationa<strong>le</strong> des beaux-Arts de<br />

Paris.<br />

Les “Turbu<strong>le</strong>nts”<br />

Brillant, productif, l’étudiant dessine,<br />

peint et façonne son sty<strong>le</strong>. Il devient,<br />

dans un premier temps architecte des<br />

bâtiments civils et palais nationaux. Il<br />

signe <strong>le</strong>s plans du Théâtre de Caen<br />

(1963), du Grand Théâtre de<br />

Luxembourg (1963), de ceux de<br />

l’Eglise Stella Matutina de Saint-<br />

Cloud (1965), de ceux de la gare de<br />

Nation du RER (1969)... Il s’affirme<br />

en quelques années comme l’un des<br />

jeunes espoirs de l’architecture française.<br />

Alain Bourbonnais peut alors<br />

revenir à ses premières inspirations.<br />

C’est à Dicy qu’il crée, en parallè<strong>le</strong> de<br />

son métier, Les Turbu<strong>le</strong>nts, une série<br />

de personnages gentiment monstrueux<br />

construits à partir d’objets chinés<br />

auxquels il rajoute son ta<strong>le</strong>nt, son<br />

sty<strong>le</strong>, son point de vue. “Mes turbu<strong>le</strong>nts,<br />

expliquait <strong>le</strong> sculpteur, c’est<br />

mon é<strong>le</strong>vage, c’est ma tribu.(...)Ils<br />

sont contre l’angoisse, <strong>le</strong> pessimisme,<br />

<strong>le</strong> dégoût, <strong>le</strong> mécontentement, <strong>le</strong><br />

nihilisme (...)ils sont effrontés mais<br />

courageux(...)ils sont <strong>le</strong> rêve, ils racontent<br />

<strong>le</strong> désir.(...)Ils narguent l’hypocrisie<br />

et la grisail<strong>le</strong> des hommes”. De<br />

Mademoisel<strong>le</strong> Rose à Chouchou en passant<br />

par Tryciclo et sa maman La<br />

Cé<strong>le</strong>stine, <strong>cette</strong> peuplade figure d’un<br />

art nouveau, inventif, génial. Ces bestio<strong>le</strong>s-là<br />

respirent l’esprit des fêtes<br />

foraines. El<strong>le</strong>s ont pour mère l’inventivité<br />

et pour père <strong>le</strong> rêve. Conçues de<br />

grillage, de papiers collés, de mâchoires<br />

de bœufs, de boîtes de conserves,<br />

de sous-vêtements féminins, de vieil<strong>le</strong>s<br />

dentel<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong>s dégagent, n’ayons<br />

pas peur des mots, un érotisme “farfelu”.<br />

En visitant “La Fabuloserie”,<br />

palais de l’art insolite et Hors-<strong>le</strong>s-<br />

Normes, il faut impérativement al<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>s saluer. El<strong>le</strong>s ont élu domici<strong>le</strong> dans<br />

une immense pièce et offrent fièrement<br />

<strong>le</strong>urs atours carnava<strong>le</strong>sques et<br />

rabelaisiens. Certaines ont même été<br />

conçues comme des costumes. “Alain<br />

rêvait de <strong>le</strong>s voir sur scène”. El<strong>le</strong>s<br />

prendront vie, en 1999 dans une<br />

mise-en-scène de J.C. Delagneau Le<br />

médecin malgré lui. Entre 1936 et<br />

1975, l’artiste produira éga<strong>le</strong>ment<br />

une œuvre graphique : peintures,<br />

estampes, tapisseries, portes et dessins<br />

d’où se distingue la série des<br />

“Briculages”, des “Gratte Cul” et des<br />

“P’tites Cuteries”...<br />

Un véritab<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctionneur<br />

Alain Bourbonnais ne va avoir de<br />

cesse de se passionner pour <strong>le</strong>s créateurs<br />

anonymes aux ta<strong>le</strong>nts certains. Il<br />

<strong>le</strong>s cherche, <strong>le</strong>s rencontre, achète <strong>le</strong>ur<br />

production entière. L’aventure va<br />

durer 30 ans. Caroline se souvient :<br />

“Un jour, en revenant d’une visite de<br />

chantier, on s’arrête dans un bistrot<br />

dans <strong>le</strong> centre de la France. Sur une<br />

étagère, on voit des animaux fabu<strong>le</strong>ux.<br />

“Qui a réalisé ces si étranges<br />

bêtes ?” demande Alain. L’aubergiste,<br />

<strong>nous</strong> donne <strong>le</strong> nom et <strong>nous</strong> indique<br />

<strong>le</strong> chemin. Cet homme ramas<strong>sait</strong><br />

toutes sortes de vieil<strong>le</strong>s racines et il réali<strong>sait</strong><br />

des personnages extraordinaires”.<br />

Et d’ajouter : “ Nous <strong>nous</strong> sommes<br />

dit que ce cas ne devait pas être<br />

unique et c’est devenu un jeu. <strong>On</strong><br />

partait de Dicy et on allait chez <strong>le</strong>s restaurateurs.<br />

<strong>On</strong> s’asseyait, on commandait<br />

et on demandait :“on a<br />

entendu dire qu’ici quelqu’un fait<br />

quelque chose qu’on ne voit pas ail<strong>le</strong>urs”.<br />

C’était la phrase magique, <strong>le</strong>s<br />

langues se déliaient. <strong>On</strong> <strong>nous</strong> communiquait<br />

<strong>le</strong> nom de celui qui réali<strong>sait</strong><br />

des “trucs bizarres”. <strong>On</strong> adorait,<br />

<strong>nous</strong>, rencontrer <strong>le</strong> “fada du village””.<br />

Madame Bourbonnais se souvient<br />

encore d’Alain remplissant la voiture<br />

avec <strong>le</strong>s productions de ces artistes<br />

anonymes. “Il a rassemblé des œuvres<br />

de créateurs tota<strong>le</strong>ment inconnus,<br />

dépourvus de culture artistique, des<br />

personnes dont <strong>le</strong> métier était tout<br />

autre, maçons, mineurs, ouvriers, facteurs,<br />

agriculteurs... mais tous étaient<br />

des brico<strong>le</strong>urs de <strong>le</strong>urs rêves et des<br />

artistes géniaux travaillant avec des<br />

matériaux de récupération”.<br />

Rencontre avec Dubuffet<br />

1970. Jean Dubuffet fait la une des<br />

infos. L’artiste explique qu’il va donner<br />

sa col<strong>le</strong>ction d’art brut à la vil<strong>le</strong> de<br />

Lauzanne en Suisse. Et <strong>le</strong>s images de<br />

sa col<strong>le</strong>ction défi<strong>le</strong>nt. “Tu vois, m’a-til<br />

lancé, ce que <strong>nous</strong> col<strong>le</strong>ctionnons<br />

c’est de l’art brut” ! A un détail près :<br />

<strong>le</strong>s créateurs réunis par Alain<br />

Bourbonnais ne sont pas des “malades<br />

mentaux” comme ceux de la col<strong>le</strong>ction<br />

de Dubuffet. Alain décide<br />

alors d’envoyer une <strong>le</strong>ttre à Dubuffet.<br />

Il souhaite <strong>le</strong> rencontrer et voir ses<br />

œuvres. Il joint un cliché de ses<br />

Turbu<strong>le</strong>nts. Dubuffet, séduit, invite <strong>le</strong><br />

coup<strong>le</strong> rue de Sèvres. Les Bourbonnais<br />

sont abasourdis devant tant de<br />

sp<strong>le</strong>ndeurs. Alain, s’enthousiasme :<br />

“Si je m’écoutais, je ferais <strong>bien</strong> quelque<br />

chose”. Ce à quoi Dubuffet<br />

répond : “Si vous faites quelque<br />

chose, je vous y aiderai et je vous donnerai<br />

une liste de créateurs encore<br />

vivants”. Dubuffet rentre ainsi dans la<br />

vie de Bourbonnais. Une amitié naît.<br />

L’Atelier Jacob<br />

“Au rez-de-chaussée de notre immeub<strong>le</strong><br />

parisien, une librairie était à vendre”.<br />

Le coup<strong>le</strong> l’achète et Alain<br />

contacte Dubuffet. “Il était ravi.<br />

Imaginez ce que cela représentait à<br />

l’époque pour <strong>nous</strong>”, sourit Caroline.<br />

En 1972, l’Atelier Jacob ouvre ses portes.<br />

Ses murs tendus de vieux sacs de<br />

jute peints en noirs interpel<strong>le</strong>nt !<br />

Bourbonnais présente sa col<strong>le</strong>ction et<br />

Dubuffet lui confie son ensemb<strong>le</strong><br />

d’œuvres d’Alyose. “A <strong>cette</strong> époque,<br />

ce genre était inconnu ou méprisé,<br />

pourtant, <strong>le</strong>s visiteurs ont afflué et <strong>le</strong>s<br />

artic<strong>le</strong>s de presse se sont multipliés”.<br />

L’aventure durera 10 ans. Le temps<br />

d’une exposition des Turbu<strong>le</strong>nts à<br />

Lyon, puis <strong>le</strong> “Marquis mi-Carabas<br />

mi Chat Botté” comme aimait <strong>le</strong> surnommer<br />

son ami Michel Ragon*<br />

galope déjà vers autre une aventure :<br />

La Fabuloserie.<br />

Fabu<strong>le</strong>use Fabuloserie<br />

Le coup<strong>le</strong> s’instal<strong>le</strong> alors définitivement<br />

en Puisaye. Alain Bourbonnais<br />

confectionne son atelier et commence<br />

à effectuer des aménagements<br />

dans <strong>le</strong>s granges afin qu’el<strong>le</strong>s puissent<br />

accueillir dignement sa col<strong>le</strong>ction.<br />

“<strong>On</strong> en a passé des week-ends dans <strong>le</strong><br />

plâtre” ! se souvient sa femme.<br />

Dubuffet l’encourage, <strong>le</strong>s amis viennent<br />

voir. Ils sont sidérés. “Vous devez<br />

montrer tout ça” insistent-ils. En<br />

1983, La Fabuloserie ouvre ses portes.<br />

La “fabu<strong>le</strong>use” Fabuloserie. <strong>On</strong> passera<br />

sur <strong>le</strong>s critiques, <strong>le</strong>s étonnements,<br />

<strong>le</strong>s préjugés. <strong>On</strong> conservera à l’esprit<br />

que ce lieu est “<strong>le</strong> temp<strong>le</strong> du rêve, de<br />

l’imagination, de l’émotion”. Du<br />

“tunnel” aux Grenier Blanc et Noir,<br />

de la visite du Parc et de la découverte<br />

du Manège de Petit Pierre, <strong>le</strong> visiteur<br />

ne peut que ressortir ébloui. En partant,<br />

on se dit enfin que <strong>le</strong>s artistes<br />

exposés ici ont au moins un point<br />

commun : celui d’avoir su démontrer<br />

qu’il était possib<strong>le</strong> de créer. Possib<strong>le</strong> de<br />

se lancer, même sans ta<strong>le</strong>nt défini,<br />

sans culture. Ces artistes-là décomp<strong>le</strong>xent<br />

tous ceux qui hésitent à se<br />

lancer. Chapeau-bas. Chapeau bas<br />

aussi à celui qui sut avant tout <strong>le</strong><br />

monde <strong>le</strong> comprendre. Merci, donc,<br />

Monsieur Bourbonnais.<br />

Plus d’infos •<br />

• La Fabuloserie 1 rue des canes<br />

89120 Dicy • Tél. 03 86 63 64 21 •<br />

Site : www.fabuloserie.com<br />

*Michel Ragon : lire “Du Côté de l’Art<br />

Brut” Ed. Albin Michel.


Focus<br />

Sur Niépce<br />

Dire que ce Chalonnais eut <strong>le</strong><br />

déclic est la moindre des choses<br />

pour présenter celui qui<br />

inventa la photographie.<br />

Nicéphore Niépce voit <strong>le</strong><br />

jour sous <strong>le</strong> 7 mars 1765 à Chalonsur-Saône<br />

dans une famil<strong>le</strong> d’avocats<br />

aisée. <strong>Alors</strong> qu’on lui destine une carrière<br />

ecclésiastique, il la refuse, préférant<br />

s'engager dans l'armée révolutionnaire<br />

en 1792. Deux ans plus<br />

tard, il la quitte et s'instal<strong>le</strong> à Nice où<br />

il épouse Agnès Roméro qui lui donnera<br />

un fils, Isidore. En 1801, il<br />

revient en Bourgogne s’occuper de la<br />

gestion du patrimoine familial. Il se<br />

consacre alors, avec Claude, son frère,<br />

à la recherche. Ils obtiennent pour 10<br />

ans, un brevet signé par Napoléon<br />

pour <strong>le</strong>ur moteur qu’ils baptisent <strong>le</strong><br />

“pyréolophore”. Claude décide de<br />

partir en Ang<strong>le</strong>terre pour essayer de<br />

vendre l’invention. Resté seul, Niépce<br />

se lance sur un projet qui lui tient à<br />

cœur : la fixation des images projetées<br />

au fond des chambres obscures.<br />

Les rétines<br />

Passionné par la lithographie mise au<br />

point par Senefelder au XVIII ème sièc<strong>le</strong>,<br />

il cherche un moyen de décalquer<br />

sur la pierre <strong>le</strong>s images qu'il souhaite<br />

reproduire. Il y arrive en mai 1816<br />

grâce à une chambre noire, chargée<br />

avec un papier enduit de chlorure<br />

d'argent, à obtenir un négatif d'une<br />

vue prise depuis une fenêtre, qu'il ne<br />

peut malheureusement pas fixer et<br />

qui noircit complètement à la<br />

lumière. Il nomme ces images des<br />

“rétines”. Il cherche encore. Il travail<strong>le</strong><br />

avec la résine de Gaïac puis avec <strong>le</strong><br />

bitume de Judée. Cette substance<br />

noire peut blanchir et devenir insolub<strong>le</strong><br />

là où el<strong>le</strong> est impressionnée par la<br />

lumière. Une plaque de cuivre<br />

enduite de <strong>cette</strong> substance, exposée<br />

huit heures dans la chambre noire<br />

avant d’être plongée dans un solvant<br />

et attaquée par un acide dans <strong>le</strong>s parties<br />

dépourvues de bitume fournit<br />

une image en relief.<br />

Le point de vue du Gras<br />

Nicéphore va ainsi obtenir, en 1827,<br />

la toute première photographie : une<br />

vue prise d'une fenêtre du grenier de<br />

sa maison de Saint-Loup-de-<br />

Varennes par ce procédé qu’il nomme<br />

“Héliographie” éga<strong>le</strong>ment connue<br />

sous <strong>le</strong> nom de “Point de vue du<br />

Gras”. Ses inventions ne s’arrêtent pas<br />

là. <strong>On</strong> lui doit aussi la première<br />

chambre noire photographique, la<br />

première chambre coulissante, <strong>le</strong> premier<br />

diaphragme à iris (réinventé 50<br />

ans plus tard) et une chambre munie<br />

d'une bobine pour l'enrou<strong>le</strong>ment du<br />

papier sensib<strong>le</strong>. <strong>Alors</strong> qu’il était associé<br />

avec Daguerre, il meurt subitement<br />

<strong>le</strong> 5 juil<strong>le</strong>t 1833 à Saint-Loupde-Varennes.<br />

Il ne verra jamais vivre<br />

son incroyab<strong>le</strong> invention et c’est plutôt<br />

Daguerre qui va bénéficier de ces<br />

avancées.<br />

Sa maison à<br />

St-Loup-de-Varennes<br />

De Chalon, où se trouvent sa satue et<br />

sa maison nata<strong>le</strong> à St-Loup de<br />

Varennes, où il vécut et repose désor-<br />

Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833). Le “Point de vue du Gras” , la première<br />

photographie mise au point par Niépce. EEnn hhaauutt àà DDooiittee : sa maison nata<strong>le</strong> à<br />

Chalon. Sur une plaque est écrit : Il a laissé “au monde entier <strong>le</strong> bénéfice de son<br />

invention et à ses concitoyens <strong>le</strong> soin d’honorer sa mémoire” ©© pphh.. DDRR<br />

mais au cimetière, Niépce est très présent.<br />

La maison où il résidait l’été et<br />

où il fai<strong>sait</strong> ses recherches est ouverte<br />

aux visiteurs. La maison est financée<br />

par l’éco<strong>le</strong> Spéos, éco<strong>le</strong> de photographie<br />

internationa<strong>le</strong>. Lors de la visite,<br />

on découvrira son bureau, <strong>le</strong> lieu où il<br />

fit ses premiers essais dès 1816, l’endroit<br />

où il reçut Daguerre, l’endroit<br />

d’où il prit <strong>le</strong> “Point de vue du Gras”,<br />

<strong>le</strong> cabinet du grenier, <strong>le</strong> Grand grenier<br />

où Niépce utili<strong>sait</strong> la fenêtre p<strong>le</strong>in Est,<br />

<strong>le</strong> Petit grenier où il utili<strong>sait</strong> la fenêtre<br />

p<strong>le</strong>in Sud pour ses prises de vue.<br />

D’autres surprises sont réservées aux<br />

curieux : il est possib<strong>le</strong> de manipu<strong>le</strong>r<br />

la reconstitution exacte du premier<br />

L’apport de Daguerre<br />

appareil photo au monde et d’observer<br />

<strong>le</strong>s héliographies réalisées par un<br />

chercheur du CNRS selon <strong>le</strong>s procédés<br />

originaux de l’inventeur. Une<br />

copie fidè<strong>le</strong> du vélocipède que Niépce<br />

utili<strong>sait</strong> sur <strong>le</strong>s chemins du village est<br />

aussi à la dispostion de ceux qui souhaitent<br />

faire un tour autour de la propriété...<br />

Enfin, partez sur la “Route de<br />

la photo” et sur <strong>le</strong>s traces de Niépce.<br />

Et n’oubliez pas votre appareil photo!<br />

Plus d’infos •<br />

• Maison Nicéphore Niépce, 2 rue<br />

N.Niépce 71240 St-Loup-de-Varennes<br />

• Tél. 03 85 94 04 60 et 01 40 09 18<br />

58 •www.niepce.com<br />

Daguerre (1787-1851) est très intéressé<br />

par <strong>le</strong>s travaux du Chalonnais et il <strong>le</strong><br />

contacte en 1826. Niépce est réticent : il<br />

hésite à lui montrer ses travaux sur l’ “héliographie”<br />

et ils ne s’associent qu’en 1829<br />

dans <strong>le</strong> but d’améliorer <strong>le</strong> procédé de<br />

Niépce par <strong>le</strong>s perfectionnements que<br />

Daguerre y apporterait. Daguerre effectue<br />

des travaux de chimie en utilisant l’iode<br />

comme agent sensibilisateur sur une plaque de cuivre recouverte<br />

d’une couche d’argent. Après la mort de Niépce, il poursuit <strong>le</strong>s<br />

recherches. Il va découvrir que <strong>le</strong> mercure agit comme révélateur<br />

de l’image. Il parvient à raccourcir <strong>le</strong> temps de pose, très long à<br />

l’époque. En 1837, il parvient à fixer ces images avec de l’eau<br />

chaude saturée de sel marin. Le daguerréotype est né, sans que<br />

<strong>le</strong> nom de Niépce y soit associé. L’invention séduit. en 1839, une<br />

loi est votée par laquel<strong>le</strong> l’état français acquiert<br />

l’invention contre une pension annuel<strong>le</strong> de 6000 francs à<br />

Daguerre et de 4000 francs à Isidore Niépce, son fils. Le succès<br />

public est immédiat, même s’il est réservé à l’élite. La commercialisation<br />

des chambres et du matériel nécessaire à la réalisation<br />

des images firent la fortune de Daguerre.


Réga<strong>le</strong>z-vous...


Musée Nicéphore Niépce<br />

Toute la photographie<br />

Ouvert depuis 1974 et grâce au travail déjà formidab<strong>le</strong><br />

de Paul Jay, son premier conservateur, <strong>le</strong> Musée<br />

Nicéphore Niépce n’a eu de cesse de se renouvel<strong>le</strong>r et<br />

d’évoluer. S’il porte <strong>le</strong> nom de l’inventeur de la photographie,<br />

il n’est en rien un musée consacré aux recherches de<br />

Niépce. Seu<strong>le</strong> la sal<strong>le</strong> Niépce présente plusieurs objets lui<br />

ayant appartenu dont une partie de sa correspondance et<br />

la fameuse “Chambre de la découverte” (1920), qui permit<br />

à l’inventeur de réaliser <strong>le</strong> “Point de vue du Gras”. Ici, <strong>le</strong><br />

musée a pour objectif de raconter “toute l’histoire de la<br />

photographie, dans ses aspects techniques et artistiques<br />

comme dans ses usages populaires et commerciaux”. Et ses<br />

col<strong>le</strong>ctions (près de 6000 appareils, objets optiques et près<br />

de 3000 images sur tous supports) tout comme onze sal<strong>le</strong>s<br />

fascinent et offrent une orientation est tout à fait passionnante.<br />

Qu’est-ce que la photographie, que connaît-on de<br />

ses pratiques, comment a-t-el<strong>le</strong> évolué ? Autant de questions<br />

qui trouvent enfin <strong>le</strong>ur réponse en un seul et unique<br />

lieu. “Nous souhaitons expliquer tous <strong>le</strong>s ressorts d’une pratique,<br />

depuis son apparition au XIX ème sièc<strong>le</strong> jusqu’à ses<br />

développements actuels” soulignent <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s. Des<br />

héliographies de Niépce aux premières photographies<br />

cou<strong>le</strong>urs de Louis Ducos de Hauron en 1868, du fameux<br />

daguerréotype au ferrotype, ces photographies sur métal,<br />

réalisées par <strong>le</strong>s photographes forains et ambulants du<br />

XIX ème sièc<strong>le</strong>, de l’argentique au numérique, du Pictorialisme<br />

à l’Humanisme français des années 1950, en passant par la<br />

modernité de la Nouvel<strong>le</strong> Vision dans <strong>le</strong>s années 1930, de<br />

la photographie de rue à cel<strong>le</strong> de studio, ce musée offre un<br />

panel comp<strong>le</strong>t. La première sal<strong>le</strong> a été imaginée comme un<br />

parcours initiatique, une sorte d’introduction au sujet. <strong>On</strong><br />

découvre des appareils issus du monde entier et des clichés<br />

divers, après l’hommage au créateur et à l’apport de<br />

Daguerre, place au XIX ème sièc<strong>le</strong> qui témoigne d’un fort<br />

engouement du public pour la photographie en relief. Le<br />

musée propose à ce titre plusieurs centaines de vues stéréoscopiques<br />

via une projection spectaculaire en 3D qui<br />

était à l’origine visionnée à l’aide d’un stéréoscope. Qu’il<br />

est bon de partir alors à la découverte d’un superbe caroussel<br />

d’images. Equipé de lunettes spécia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> visiteur peut<br />

observer des photos en relief illustrant des scène<br />

humoristiques, des images de la Grande Guerre, de la vie<br />

quotidienne... Un fabu<strong>le</strong>ux plongeon dans l’histoire en<br />

somme. Sans déflorer toutes <strong>le</strong>s surprises que réserve ce<br />

musée, il faut préciser que son équipe, cha<strong>le</strong>ureuse et dynamique<br />

n’a de cesse de modifier l’aspect et <strong>le</strong> contenu de<br />

des sal<strong>le</strong>s dédiées à l’exposition permanente. Histoire de <strong>le</strong><br />

découvrir et de revenir plusieurs fois sans jamais y retrouver<br />

la même chose. Un concept plutôt intelligent. A cela s’ajoutent,<br />

en moyenne, 6 expositions temporaires. Les musée<br />

organise aussi des actions éducatives et pédagogiques et<br />

propose des ateliers, des stages et des formations. Car la<br />

photographie est un art vivant et en constante évolution. Il<br />

dispose enfin d’un laboratoire, d’un studio de prises de<br />

vues qui permettent d’effectuer de multip<strong>le</strong>s travaux et d’accueillir<br />

sur place de nombreux artistes. A visiter, absolument.<br />

• Plus d’infos<br />

Musée Nicéphore Niépce - 28, Quai des Messageries 71100 Chalon sur<br />

Saône • Tél: 03.85.48.41.98 • Sité :www.museeniepce.com<br />

Vue du Musée Nicéphore Niépce à Chalon<br />

Série d’appareils photos, exemp<strong>le</strong> d’un fonds impressionnant dont dispose <strong>le</strong><br />

musée.<br />

La fameuse “Chambre de la découverte” (1920)<br />

Le musée dispose de la col<strong>le</strong>ction complète du magazine “Vu”. ©© pphh.. FF..CCaarroonn.. MMPP


Pour<br />

votre<br />

maison<br />

SARL SANYTHERMIC<br />

Plomberie • Sanitaire • Chauffage toutes énergies<br />

Installation - Dépannage<br />

7 rue Porte Randan 58500 CLAMECY • 03 86 27 36 63<br />

ENTREPRISE HERON Laurent<br />

ELECTRICITÉ<br />

LECTRICITÉ GÉNÉRALE<br />

GÉNÉRALE • C<br />

• CHAUFF HAUFFAGE • DOMOTIQUE<br />

OMOTIQUE<br />

AGE • D<br />

58210 VARZY • Tél. 03 86 29 37 10 • Port. 06 09 61 78 60<br />

Didier POTIN<br />

Maçonnerie<br />

Couvertur Couverture<br />

Zinguerie<br />

CHASSY 58110 ALLUY<br />

03.86.76.08.86<br />

didierpotin@free.fr<br />

Ent. GRIMOND Ludovic<br />

• Couvertur Couverture<br />

e - Zinguerie<br />

• Isolation<br />

• aménagement des comb<strong>le</strong>s<br />

• Maçonnerie - Carrelage Car elage<br />

58 110 Dun-sur-Gandry<br />

Tél. 03 86 84 43 72<br />

SOULIERS<br />

ENT. ENT.<br />

CLAUDE CLAUDE<br />

SOULIERS<br />

RAMONAGE DU PARTICULIER À L’INDUSTRIEL<br />

FUEL • GAZ • CHARBON • CONTRAT D’ENTRETIEN<br />

PLOMBERIE • TUBAGE • DÉBISTRAGE<br />

• DÉMOUSSAGE • DÉTARTRAGE<br />

SE DÉPLACE DÉPLACE<br />

100 KM<br />

89480 ETAIS LA SAUVIN<br />

TÉL. 03.86.47.66.81<br />

9 RTE D’ENTRAINS<br />

À 100 KM<br />

Serrurerie - Métal<strong>le</strong>rie - Ferronnerie<br />

A. Gil<strong>le</strong>s MUNIER<br />

Thurigny 58210 St-Germain-des-Bois<br />

03 86 27 28 39


Buffon vit<br />

à Montbard<br />

Buffon, <strong>le</strong> célèbre auteur de<br />

l’Histoire Naturel<strong>le</strong> a partagé sa<br />

vie entre Paris et Montbard. Du<br />

Musée-Site Buffon à la Grande<br />

Forge, cet esprit des Lumières<br />

est partout célébré.<br />

Lionel Markus, conservateur du Musée-site Buffon devant la statue du célèbre<br />

naturaliste de Montbard<br />

Ce jour-là <strong>le</strong> Musée<br />

Buffon de Montbard accueillait un<br />

groupe scolaire. Sagement assis dans<br />

<strong>le</strong> hall, après la visite, <strong>le</strong>s enfants<br />

écoutaient avec attention <strong>le</strong>s explications<br />

de Lionel Markus, <strong>le</strong> conservateur.<br />

Il faut dire, que pour l’occasion<br />

ce dernier avait rapporté du fonds<br />

Buffon une série de gravures et de<br />

dessins particulièrement exception-<br />

nel<strong>le</strong>. Devant l’œil fasciné de ces<br />

charmantes têtes blondes, il a pu<br />

expliquer en quoi Georges-Louis<br />

Lec<strong>le</strong>rc, comte de Buffon, né à<br />

Montbard <strong>le</strong> 7 septembre 1707 et<br />

mort à l’âge de 81 ans a marqué<br />

l’Histoire des Sciences. Le Muséesite<br />

Buffon fait lui-aussi la lumière<br />

sur <strong>le</strong>s travaux et la vie du naturaliste.<br />

Il se compose d’un immense ensemb<strong>le</strong><br />

avec, d’une part un musée et de<br />

l’autre un parc. Labellisé “Maison<br />

des Illustres” en 2011, <strong>le</strong> musée a<br />

ouvert ses portes en 2004. “Il a été<br />

Le fonds Buffon dispose de 3000<br />

œuvres dont des originaux rares.<br />

conçu comme une préfiguration<br />

pour <strong>le</strong> futur musée Buffon prévu<br />

dans l’Hôtel particulier du naturaliste.<br />

Pour l’heure, ce projet se poursuit”<br />

explique Lionel Markus. Il propose<br />

un parcours à travers l’histoire<br />

naturel<strong>le</strong> et la philosophie des<br />

Lumières et est dédié au travail de<br />

Buffon et de Daubenton.<br />

Petite Visite...<br />

Une petite visite s’impose. Après<br />

avoir admiré la magnifique statue de<br />

Buffon, un modè<strong>le</strong> en plâtre qui servit<br />

à la réalisation fina<strong>le</strong>, au rez-dechaussée,<br />

il faut monter à l’étage<br />

pour découvrir en premier lieu,<br />

l’étonnant cabinet de curiosités dédié<br />

aux règnes animal, végétal et minéral.<br />

Tel un voyageur, <strong>le</strong> visiteur<br />

découvrira ensuite de nombreuses<br />

vitrines dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s se trouvent<br />

quelques trésors. Des ouvrages, des<br />

écrits, des objets, puisés dans <strong>le</strong> fonds<br />

qui en compte pas moins de 3000<br />

pièces. “Nous disposons, entre<br />

autres, de l’intégralité des 36 volumes<br />

de l’Histoire Naturel<strong>le</strong>” précise<br />

Lionel Markus. Le Musée laisse place<br />

au parc que Buffon lui-même aménagea<br />

entre 1733 et 1742. Son histoire<br />

est intimement liée à l’histoire<br />

du château des ducs de Bourgogne<br />

sur <strong>le</strong>quel il est construit. Classé<br />

monument historique en 1947, il<br />

offre <strong>le</strong> long de ses quatorze terrasses<br />

un cadre naturel historique de premier<br />

ordre avec ses tours de<br />

l’Aubespin et de Saint-Louis datant<br />

du XIV ème sièc<strong>le</strong>, vestiges de l’ancienne<br />

forteresse médiéva<strong>le</strong>. <strong>On</strong><br />

apprend que la Tour Saint-Louis fut<br />

remaniée par Buffon au XVIII ème sièc<strong>le</strong>.<br />

El<strong>le</strong> abritait alors <strong>le</strong> cabinet de<br />

travail d’été, <strong>le</strong> laboratoire et la bibliothèque<br />

du naturaliste. Dans ce parc,<br />

se trouve éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Cabinet de<br />

travail de Buffon. Les murs, couvert<br />

de gravures, la cheminée de marbre<br />

ou encore <strong>le</strong> portrait de Newton que<br />

Buffon admirait tant restituent l’ambiance<br />

particulière de ce lieu chargé<br />

d’histoires... <strong>On</strong> découvre même<br />

qu’un certain Jean-Jacques Rousseau<br />

se serait agenouillé au perron de ce<br />

dernier en signe d’admiration...<br />

De l’Hôtel Buffon<br />

à la Grande forge<br />

L’Hôtel Buffon est actuel<strong>le</strong>ment<br />

fermé à la visite, mais il est possib<strong>le</strong><br />

d’en admirer sa façade de sty<strong>le</strong> Louis<br />

XV. A 7 km de Montbard, au bord<br />

Buffon,<br />

quel<strong>le</strong> vie !<br />

Buffon peint par François-Hubert<br />

Drouais, portrait officiel au Musée<br />

Buffon<br />

• 1707 : Naissance de<br />

Buffon à Montbard<br />

• 1726 : Obtention d’une<br />

licence de droit au collège<br />

des jésuites de Dijon. Il se<br />

rend à Angers pour étudier<br />

<strong>le</strong>s mathématiques et la<br />

botanique. Découvre l’apport<br />

de Newton.<br />

• 1731 : S’instal<strong>le</strong> à Paris.<br />

• 1733 : Il présente un<br />

mémoire à l’Académie des<br />

sciences qui reçoit <strong>le</strong>s éloges<br />

de ses pairs.<br />

• 1734 : Il entre à<br />

l’Académie des Sciences.<br />

Louis XV <strong>le</strong> nomme au<br />

poste d’adjoint mécanicien.<br />

• 1734 : repart pour<br />

Montbard et entreprend<br />

des travaux dans sa<br />

demeure.<br />

• 1739 : Nomme intendant<br />

du Jardin du Roi.<br />

• 1749 : Sortie des 3 premiers<br />

volumes de l’Histoire<br />

Naturel<strong>le</strong>, travail<strong>le</strong>ra avec<br />

Daubenton. 36 volumes sortiront<br />

au total.<br />

Il sera jalousé et contrarié<br />

mais jamais il ne remettra<br />

en cause ses idées.<br />

• 1752 : Mariage avec<br />

M.Françoise de St-Belin<br />

Malain. Un fils survivra surnommé<br />

Buffonet.<br />

• 1753 : Entrée à<br />

l’Académie Française dont il<br />

devient <strong>le</strong> directeur en<br />

1760.<br />

• 1767 : Ouvre <strong>le</strong>s Forges.<br />

• 1788 : <strong>le</strong> 16 avril, mort<br />

de Buffon à l’âge de 81<br />

ans.<br />

Dautres artic<strong>le</strong>s en ligne sur<br />

www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />

rub. Mag +


du Canal de Bourgogne, il faut<br />

impérativement se rendre à La<br />

grande Forge de Buffon que <strong>le</strong> naturaliste<br />

inventeur créa en 1768. Il est,<br />

depuis 1732, <strong>le</strong> propriétaire des terres<br />

et trouve cet emplacement idéal.<br />

Louis XV en personne va accorder à<br />

Buffon <strong>le</strong>s “<strong>le</strong>ttres patentes” pour<br />

qu’il puisse créer son usine. Dès<br />

1769, <strong>le</strong> haut-fourneau fonctionne<br />

et en 1773, <strong>le</strong>s travaux sont achevés.<br />

Buffon nourrit <strong>le</strong> projet de s’enrichir<br />

avec ses forges, particulièrement<br />

modernes. Pendant 10 ans, il va<br />

fabriquer et vendre du fer. Mais il<br />

n’obtient pas <strong>le</strong> succès escompté et il<br />

<strong>le</strong>s affermera en 1777. Sur place, on<br />

distingue deux énormes parties : un<br />

ensemb<strong>le</strong> domestique (<strong>le</strong>s logements,<br />

<strong>le</strong> pavillon de Buffon, la chapel<strong>le</strong>,<br />

l’orangerie...) et un ensemb<strong>le</strong><br />

industriel (<strong>le</strong>s hal<strong>le</strong>s de stockage, <strong>le</strong><br />

haut-fourneau, l’affinerie, la fenderie...).<br />

Pas moins de 128 ha de bois<br />

étaient nécessaires au combustib<strong>le</strong><br />

chaque année et 400 ouvriers travaillaient<br />

sur place. Quant aux jardins,<br />

qui font partie de la visite, ils sont<br />

tout simp<strong>le</strong>ment magnifiques.<br />

Buffon et Daubenton<br />

Un autre Montbardois célèbre et très<br />

présent à Montbard se nomme<br />

Daubenton (1716-1799). C’est<br />

l’ami d’enfance de Buffon. Le naturaliste<br />

va l’appe<strong>le</strong>r auprès de lui, au<br />

Jardin du Roi dès 1742. Buffon a<br />

peu de ta<strong>le</strong>nt pour la dissection et<br />

l’étude anatomique et Daubenton<br />

excel<strong>le</strong> en <strong>cette</strong> matière. En 1745, il<br />

<strong>le</strong> fait nommer garde-démonstrateur<br />

au Cabinet du Roi dépendant du<br />

Jardin du Roi. Le jardin du Roi<br />

est l’ancêtre du Muséum d’Histoire<br />

Naturel<strong>le</strong>. Par la suite<br />

Daubenton en sera <strong>le</strong> directeur. Ils<br />

travail<strong>le</strong>nt ensemb<strong>le</strong> pendant 10 ans<br />

à la mise à jour de l’Histoire<br />

Naturel<strong>le</strong> dont <strong>le</strong>s 3 premiers volumes<br />

paraissent en 1749. Daubenton<br />

y décrit près de 200 espèces de quadrupèdes.<br />

Ces descriptions, précises<br />

peuvent être considérées comme <strong>le</strong><br />

point de départ de l’anatomie comparée.<br />

Mais Buffon et Daubenton<br />

vont se brouil<strong>le</strong>r à partir du moment<br />

où Buffon décide de supprimer dans<br />

une réédition plus courte, <strong>le</strong>s parties<br />

consacrées à l’anatomie. Daubenton<br />

sera remplacé par Philippe Guéneau<br />

de Montbeillard puis par Edmé-<br />

Louis Daubenton, cousin de<br />

Daubenton. Il reste ependant pour la<br />

postérité celui qui fut à l’origine de<br />

l’essor du Cabinet de curiosité du<br />

Roi. Il fut aussi celui qui édita une<br />

“instruction pour <strong>le</strong>s bergers et <strong>le</strong>s<br />

propriétaires de troupeaux” et qui<br />

introduisit en France la race mérinos.<br />

<strong>On</strong> dit même que son salut, pendant<br />

la Révolution Française, serait dû à<br />

cet écrit, puisque Daubenton prenait<br />

fait et cause des soucis quotidiens des<br />

paysans et du peup<strong>le</strong>.<br />

Plus d’infos •<br />

• Musée Buffon rue du Parc Buffon<br />

21500 Montbard. Tél. 03 80 92 50 42<br />

• Grande Forge de Buffon 21500<br />

Buffon. Tél : 03 80 92 10 35


Nicolas Rolin<br />

d’Autun à Beaune<br />

Le Chancelier Rolin restera à<br />

jamais dans l’histoire pour avoir<br />

été avec son épouse <strong>le</strong> bâtisseur<br />

des Hospices de Beaune.<br />

Les deux ai<strong>le</strong>s perpendiculaires du XV ème sièc<strong>le</strong>, dites "<strong>le</strong> bas de Beauchamp",<br />

reliées par une élégante tourel<strong>le</strong> d'escalier sont <strong>le</strong>s derniers témoins des travaux<br />

d'agrandissement que Rolin, réalisa dans l'hôtel paternel. Le donjon, partie la plus<br />

ancienne a subi des modifications. El<strong>le</strong> porte aujourd'hui <strong>le</strong> nom d'Hôtel Lacomme<br />

et accueil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s visiteurs du Musée Rolin.<br />

Les Hospices de Beaune ©© pphh.. FF.. CCaarroonn ppoouurr MMPP<br />

Par un acte du 4 août<br />

1443, <strong>le</strong>s Hospices de Beaune<br />

voient <strong>le</strong> jour grâce à un homme<br />

Nicolas Rolin et à sa femme<br />

Guigone de Salins. Le parcours<br />

de cet homme est plutôt exceptionnel,<br />

pas seu<strong>le</strong>ment parce<br />

qu’il vécut 80 ans, mais surtout<br />

parce qu’il devint un homme<br />

d’état puissant et très considéré<br />

en son temps. Marie-Thérèse<br />

Berthier et John Thomas<br />

Sweeney dans <strong>le</strong>ur ouvrage paru<br />

aux Editions de l’Armançon Le<br />

Chancelier Rolin, ambition, pouvoir<br />

et fortune en Bourgogne ont<br />

consacré une biographie à partir<br />

de documents originaux d’époque<br />

et ont été parmi <strong>le</strong>s premiers<br />

à révé<strong>le</strong>r la vie trépidante et<br />

mouvementée de ce personnage<br />

qui passa à la postérité pour<br />

avoir été <strong>le</strong> bâtisseur des<br />

Hospices de Beaune, lieu aujourd’hui<br />

connu internationa<strong>le</strong>ment.<br />

Un politicien malin<br />

Nicolas Rolin est né à Autun,<br />

dans la maison où se trouve l’actuel<br />

Musée Rolin en 1376. Sa<br />

famil<strong>le</strong> est bourgeoise et aisée. Il<br />

devient rapidement un avocat<br />

renommé à tel point que Jean<br />

Sans Peur, Duc de Bourgogne<br />

décide de <strong>le</strong> prendre à son service<br />

pour <strong>le</strong> nommer avocat auprès<br />

du Par<strong>le</strong>ment de Paris en 1408.<br />

Il se lie rapidement d’amitié avec<br />

<strong>le</strong> duc de Bourgogne au point<br />

qu’il lui demande d’être <strong>le</strong> parrain<br />

de son premier fils. Plus tard<br />

en 1422, Philippe <strong>le</strong> Bon <strong>le</strong><br />

nomme Chancelier Rolin et l’année<br />

suivante Chevalier. Il lui<br />

offre une place importante à ses<br />

côtés et très lucrative. Rolin est<br />

un politicien malin et un précieux<br />

allié pour <strong>le</strong>s dirigeants de<br />

l’époque. C’est ainsi qu’il commence<br />

à acquérir des <strong>bien</strong>s<br />

immobiliers et des terres. Il<br />

obtient ce qu’il désire souvent<br />

grâce à son habi<strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt de négociateur.<br />

Rolin va prendre part à<br />

tous <strong>le</strong>s traités de son temps. Son<br />

éloquence, son culot parfois, son<br />

érudition et son caractère intransigeant<br />

lui permettront de se<br />

maintenir 40 ans dans <strong>le</strong>s plus<br />

hautes <strong>le</strong>s sphères du pouvoir.<br />

Un coup<strong>le</strong> fondateur des<br />

hospices de Beaune<br />

Mais Nicolas Rolin fut éga<strong>le</strong>ment<br />

un mécène renommé qui<br />

ne tourna jamais <strong>le</strong> dos à sa vil<strong>le</strong><br />

nata<strong>le</strong>. <strong>Alors</strong> que la Guerre de<br />

Nicolas Rolin vers 1435 portrait de<br />

Jan Van Eyck se trouve au Louvre.<br />

©© DDRR<br />

Cent Ans n’est pas encore achevée<br />

et que Beaune souffre de<br />

famine et de maladie, que ses<br />

habitants sont terrorisés (par la<br />

bande sanguinaire des ecorcheurs)<br />

et déclarés indigents,<br />

Nicolas Rolin et Guigone de<br />

Salins décident de créer un hôpital<br />

pour <strong>le</strong>s pauvres. Le 4 août<br />

1443 naît l’Hôtel-Dieu de<br />

Beaune et en janvier 1452, l’hôpital<br />

accueil<strong>le</strong> ses premiers<br />

patients.<br />

Un lieu exceptionnel<br />

Découvrir L’Hôtel Dieu, c’est<br />

découvrir un véritab<strong>le</strong> “palais<br />

pour <strong>le</strong>s pôvres”, un lieu exceptionnel.<br />

Rolin avait voyagé en<br />

Flandres et il s’inspira de l’architecture<br />

des hôpitaux qu’il avait<br />

vue là-bas. Le visiteur remarquera<br />

ses façades gothiques, ses<br />

toits vernissés, tapissés de figures<br />

géométriques aux cou<strong>le</strong>urs flamboyantes.<br />

Une sp<strong>le</strong>ndeur architectura<strong>le</strong>.<br />

Le monument historique<br />

rayonne sur la vil<strong>le</strong> de Beaune. <strong>On</strong><br />

peut découvrir son musée, ses trois<br />

cours, ses dépendances, son bastion<br />

du XV ème sièc<strong>le</strong> et ses centaines<br />

de mètres de caves conservant<br />

notamment la réserve particulière<br />

de vin des Hospices. Dès sa fondation,<br />

Nicolas Rolin va doter l’établissement<br />

de meub<strong>le</strong>s, de tapisseries<br />

et de multip<strong>le</strong>s objets qui<br />

constituent aujourd’hui un fonds<br />

remarquab<strong>le</strong>. Si <strong>le</strong>s Hospices de<br />

Beaune restent longtemps après<br />

<strong>le</strong>ur visite dans l’esprit des visiteurs,<br />

d’autres découvertes sont à faire<br />

concernant <strong>le</strong> patrimoine du<br />

Chancelier Rolin. Ses fameux châteaux,<br />

dont nombreux sont en ruines<br />

figurent néanmoins de sa<br />

richesse et de sa puissance. Pas<br />

faci<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s répertorier, encore plus<br />

compliqué de <strong>le</strong>s dénicher. Mais,<br />

lors d’une promenade, entre<br />

Autun et Beaune, nul ne vous<br />

empêchera de vous renseigner...<br />

Plus d’infos •<br />

• Musée Rolin 5 rue des Bancs<br />

71400 Autun •tél. : 03 85 52 09 76<br />

•Hospices Civils de Beaune - Musée<br />

de l'Hôtel-Dieu BP 104 - 21200<br />

Beaune• Tél. : 03 80 24 45 00<br />

Email : hospices.beaune@wanadoo.fr<br />

Site : www.hospices-de-beaune.com


Voir, lire & découvrir<br />

• Voir<br />

• Découvrez <strong>le</strong> travail du cinéaste Jacques<br />

Tréfouël : qui a fondé “Les Films du<br />

Lieu-dit” pour tourner des documentaires<br />

majoritairement dédiés aux personnalités<br />

bourguignonnes. Citons en trois : “Ju<strong>le</strong>s Renard” (un second<br />

est sorti concernant <strong>le</strong>s combats de Renard); “Co<strong>le</strong>tte “J’appartiens<br />

à un pays que j’ai quitté” et “Vauban, <strong>le</strong> vagabond du roi”.<br />

• Découvrez <strong>le</strong>s DVD du Musée Niépce : sur l’univers de la photo :<br />

“Familiarité/extralucides/ni vues, ni prévues et sur l’univers de l’inventeur<br />

“Sensib<strong>le</strong> à la lumière - Nicéphore Niépce et la photographie.<br />

• Lire<br />

• Biographies : “Paul Bert, l'idéal républicain” J-Pierre<br />

Soisson. Ed.de Bourgogne, “Nicolas Edme Restif de la<br />

Bretonne”; Daniel Baruc. Fayard; “Le chevalier d'Eon, une vie<br />

sans queue ni tête”; M.et E.Lever. Hachette Pluriel<br />

Réference;“Co<strong>le</strong>tte, une certaine France”; Michel Del Castillo.<br />

Poche. “Co<strong>le</strong>tte” de Claude Pichois, Alain Brunet. Ed. De<br />

Fallois; “Vauban” Bernard Pujo. Ed. Albin Michel et <strong>le</strong> superbe<br />

album d’A. D’Aunay “Vauban, Génie maritime” Ed. Gallimard;<br />

“Romain Rolland tel qu'en lui-même”; B. Duchate<strong>le</strong>t<br />

Ed. A.Michel; Bussy-Rabutin, <strong>le</strong> libertin puni”;<br />

D-Henri Vincent Ed. Perrin”; “St-André en Morvan ou <strong>le</strong>s<br />

amours de Corot” Ph. Berte-Langereau Ed. Nourrices du<br />

Morvan (infos : 03 86 22 64 07)<br />

• Œuvres : Co<strong>le</strong>tte : œuvres (La Pléiade, poche); Rolland :<br />

Jean Christophe; Renard : Poil de Carotte, Histoire Naturel<strong>le</strong>s,<br />

Journal...(La Pléaïde, poche);Bussy Rabutin : “Histoire amoureuse<br />

des Gau<strong>le</strong>s” Ed Folio; Vincenot : Le pape des Escargots,<br />

La Bil<strong>le</strong>baude (poche); Ju<strong>le</strong>s Roy : La Vallée heureuse, Mémoires<br />

barbares, Adieu ma mère, adieu mon cœur, Les Chevaux du So<strong>le</strong>il<br />

(6 vol); Tillier : Mon onc<strong>le</strong> Benjamin (contactez <strong>le</strong>s Amis de C.Tillier)<br />

• Lire aussi :"Lettres retrouvées" de J. Renard par J.F Flamant Ed.Le Cherche<br />

Midi 1997; Olivier Grandjean “Les Inventeurs célèbres de Bourgogne Ed.<br />

Escargot Savant (www.escargotsavant.fr)<br />

• Découvrir<br />

• Musées et sites : Hôtel Dieu de Tonnerre : infos OTSI 03 86<br />

55 14 48; Musée Co<strong>le</strong>tte 89520 St-Sauveur 03 86 45 61 95;<br />

Maison Vauban St-Léger vauban 03 86 32 26 30 www.vaubanecomusée.org;<br />

Musée de Clamecy : 03 86 27 17 99; Musée<br />

Grasset 58210 Varzy 03 86 29 72 03; Musée Zervos 89450<br />

Vézelay 03 86 32 39 26; Musée Pompon : 03 80 64 19 51;<br />

Musée Lamartine 41 rue de Sigorgne 71000 Mâcon 03 85 38<br />

96 19. Maison de Lamartine 71960 Milly : 03 85 37 07 33<br />

• Châteaux : Château de Bussy-Rabutin<br />

21150 Bussy <strong>le</strong> grand 03 80 96 00 03;<br />

Château de Bussy-Rabutin<br />

MMuusééee PPoommpoonn<br />

Epoisses 01 42 27 73 11 ou 03 80 96 40 56;<br />

Bourbilly : 21460 Epoisses : 03 80 97 05 02;<br />

St-Point : 03 85 50 50 30; Bazoches : 03 86<br />

22 10 22 www.chateau-bazoches.com<br />

• Et aussi : Société des Sciences et Histoire<br />

Naturel<strong>le</strong>s de l’Yonne : www.sshny.org (voir<br />

page Marie Noel) 03 86 51 30 02; Amis de Romain Rolland 03 86 24 22<br />

38 www.association-romainrolland.org; Association H. Bachelin : 03 86 22<br />

83 18 mail : jeanluc.bierry@orange.fr; Société des Amis de Bussy-Rabutin :<br />

www.bussy-rabutin.com.<br />

Le savoir-faire de professionels


Présents tout l’été<br />

CONTRÔLE TECHNIQUE AUTOMOBILE<br />

SECURITEST<br />

AUTO BILAN CLAMECY ET CORBIGNY<br />

• A Corbigny - 03 86 20 12 77 • A Clamecy - 03 86 27 11 22<br />

port. 06 08 93 11 39 - mail : corbigny.autobilan@orange.fr<br />

A LA BONNE OCCAS<br />

Stock important<br />

de pneus d’occasion<br />

Montage sans RV RV<br />

Ouvert du Mardi au samedi<br />

89350 Tannerre en Puisaye<br />

Tél. 03 86 45 43 00<br />

Ets. Patrick RAPEAU<br />

Concessionnaire régional<br />

Vente et location de remorques de 350 à 3500 kg<br />

Concessionnaire VSN - SATELLITE - HUBIERE<br />

IFOR WILLIAMS - AMSSENS - ALKO - MECANOREM<br />

Rte de Cessy 58350 Chateauneuf Val de Bargy<br />

Tél/Fax. 03 86 69 21 93 • mail : locaremo@wanadoo.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!