On le sait bien ! Alors, cette saison, nous - Mamie pétille
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Εδιτο<br />
Par Virginie Rony - Rédactrice en chef<br />
<strong>On</strong> <strong>le</strong> <strong>sait</strong><br />
<strong>bien</strong> : l’été est synonyme<br />
de so<strong>le</strong>il, de ciel<br />
b<strong>le</strong>u, de découvertes<br />
multip<strong>le</strong>s, de soirées animées<br />
dans <strong>le</strong> jardin. L’été rime avec<br />
vacances. La réalité est parfois tout<br />
autre et pour beaucoup, <strong>le</strong> travail<br />
continue ! <strong>On</strong> <strong>le</strong> <strong>sait</strong> <strong>bien</strong> ! <strong>Alors</strong>, <strong>cette</strong><br />
<strong>saison</strong>, <strong>nous</strong> avons eu envie de penser à<br />
tous ceux qui ne bougeront pas, pour<br />
diverses raisons et de faire un pied de nez à<br />
ces heures où il va <strong>bien</strong> falloir rester clouer au<br />
bureau ! Ce n’est pour autant que près de chez soi,<br />
il n’y aura rien à faire. Nous sommes partis de <strong>cette</strong><br />
idée : regardons autour de <strong>nous</strong>. Puis, en découvrant<br />
que Monsieur Vincenot aurait soufflé ses 100 bougies <strong>cette</strong><br />
année, <strong>nous</strong> <strong>nous</strong> sommes dit : voilà, si on imaginait une<br />
déambulation bourguignonne au pays des hommes célèbres !<br />
La liste fut longue, <strong>le</strong> choix douloureux ! Mais quel bonheur de<br />
partir à <strong>le</strong>ur rencontre, de se donner quelques heures d’un week-end<br />
<strong>bien</strong> mérité pour visiter un château, une demeure, un parc. Histoire,<br />
qu’en rentrant, <strong>le</strong> soir, on ait <strong>le</strong> temps d’en discuter entre amis !<br />
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La Bourgogne,en passant...<br />
Au détour d’un lieu, d’une rue,<br />
ils apparaissent pour affirmer<br />
fièrement “Cette région est ma<br />
terre”. La Bourgogne a vu naître<br />
tel<strong>le</strong>ment de grands noms. Qu’il<br />
est bon de <strong>le</strong>ur rendre visite...<br />
Textes : V. Rony; Recherches : O. Servais - Photos : F. Caron (sauf mentions contraires)<br />
Giroud de Vil<strong>le</strong>tte (1752-1787), pionnier de l’aéronautique avec Pilâtre de Rozier.<br />
©© LLeess NNoossttaallggiiqquueess dduu tteemmppss ppaasssséé ““MMéémmooiirreess eenn iimmaaggeess,, CCllaammeeccyy ”” EEdd.. SSuuttttoonn..<br />
Il suffit de s’offrir une carte,<br />
une simp<strong>le</strong> carte de la Bourgogne. De<br />
l’ouvrir. De bouder <strong>le</strong>s grands axes et<br />
<strong>le</strong>s autoroutes <strong>bien</strong> trop fréquentés en<br />
<strong>cette</strong> <strong>saison</strong>, pour retrouver sur <strong>le</strong> plan<br />
ces petites départementa<strong>le</strong>s enso<strong>le</strong>illées<br />
qu’on empruntait jadis. C’est<br />
décidé, ce week-end, on part ! Mais<br />
où ça ? En Bourgogne ! Sur <strong>le</strong>s pas des<br />
hommes célèbres !<br />
Auxerre : quelques statues<br />
au fil des rues<br />
A Auxerre, Paul Bert se dresse fièrement<br />
sur <strong>le</strong> pont du même nom.<br />
Celui qui fut l’un des plus brillants<br />
élèves de Claude Bernard et qui restera<br />
à jamais célèbre pour avoir été<br />
l’un des pères fondateurs, avec Ju<strong>le</strong>s<br />
Ferry et Jean Macé de l’éco<strong>le</strong> laïque<br />
gratuite et obligatoire, a vu <strong>le</strong> jour à<br />
Montal<strong>le</strong>ry en octobre 1833. Parallè<strong>le</strong>ment<br />
à sa carrière scientifique, il<br />
entre en politique en 1870. Député<br />
de l’Yonne de 1872 à 1885, il devient<br />
Ministre de l’Instruction Publique<br />
sous Gambetta. C’est une souscription<br />
nationa<strong>le</strong> qui a permis d’ériger<br />
<strong>cette</strong> statue qui domine l’étonnant<br />
panorama de la vil<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong> de Marie<br />
Noël, près de la Tour de l’Horloge, est<br />
plus colorée. Cette “mamie” sage au<br />
long manteau noir et accompagnée<br />
de son petit chien est une grande poétesse,<br />
admirée en son temps par<br />
Valéry, Montherlant ou Aragon.<br />
Grand Prix de poésie de l'Académie<br />
française, Commandeur des Arts et<br />
des Lettres, Officier de la Légion<br />
d'honneur, el<strong>le</strong> ne quittera presque<br />
jamais sa vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> et fera don de<br />
ses écrits à la Société des Sciences<br />
Co<strong>le</strong>tte, Bachelin, Corot, Le Chavalier D’Eon, Renard, Mme de Sévigné, Vauban<br />
tous ont laissé des traces de <strong>le</strong>ur passage en Bourgogne. Une véritab<strong>le</strong> balade<br />
littéraire attend <strong>le</strong>s curieux cet été. ©© pphh DDRR -- ssaauuff ““RReennaarrdd”” eett ““VVaauubbaann”” ddeessssiinnss ddee FF..CCaarroonn<br />
Historiques et Naturel<strong>le</strong>s de l'Yonne.<br />
A quelques pas de là, c’est Cadet<br />
Roussel qui apparaît. Si tout <strong>le</strong><br />
monde peut fredonner la fameuse<br />
chanson de Gaspard de Chenu, on a<br />
oublié qu’il fut “huissier audiencier”<br />
en 1780 et qu’il s’offrit, à Auxerre,<br />
une maisonnette biscornue. Un rien,<br />
excentrique, ce sans-culotte suivit <strong>le</strong><br />
mouvement révolutionnaire. François<br />
Brochet fut chargé d’imaginer sa<br />
statue, place Surugue. Il s’attacha<br />
aussi à réaliser cel<strong>le</strong> de Restif de la<br />
Bretonne (né à Sacy) qui se trouve rue<br />
de l’Horloge. Impossib<strong>le</strong> de quitter<br />
Auxerre sans mentionner <strong>le</strong> nom du<br />
réalisateur et <strong>le</strong> scénariste Jean-Paul<br />
Rappeneau qui vit <strong>le</strong> jour <strong>le</strong> 8 avril<br />
1932, de Guy Roux, qui <strong>bien</strong> que né<br />
à Colmar, est devenu l’un des plus<br />
célèbres entraîneur de l’équipe de<br />
football de l’AJA ou encore celui de<br />
“l'Abbé Deschamps”, prêtre et fondateur<br />
de l'AJ Auxerre dont <strong>le</strong> stade<br />
porte désormais son nom...<br />
Tonnerre : De Jupiter à<br />
Marguerite de Bourgogne<br />
Si Auxerre réserve des surprises,<br />
Tonnerre peut se vanter de compter<br />
parmi sa liste de personnalités Jupiter<br />
en personne ! <strong>On</strong> lui attribue la création<br />
de Tornodurum lorsqu’il abattit<br />
ses foudres. <strong>On</strong> raconte même que<br />
l’emplacement exact de l’impact est<br />
symbolisé par la Fosse Dionne dont<br />
l’eau est dit-on “divine”. Le curieux<br />
Chevalier d’Eon est lui aussi né dans<br />
la vil<strong>le</strong> à l’Hôtel d’Uzès en 1728.<br />
Remarqué par Louis XV, il est<br />
embrigadé dans <strong>le</strong>s services de la<br />
diplomatie parallè<strong>le</strong> : “Le Secret du<br />
Roi”. Ses travestissements féminins<br />
lui causèrent <strong>le</strong>s plus fameuses<br />
rumeurs. C’est Louis XVI qui l’autorisera<br />
à adopter l’habit féminin et il<br />
retournera à Tonnerre en 1778 sous<br />
<strong>le</strong>s traits d’une femme. Décédé à<br />
Londres, en 1810, une autopsie<br />
confirmera publiquement sa masculinité.<br />
Il ne faut pas manquer non plus<br />
la visite de l’Hôtel-Dieu voulu par<br />
Marguerite de Bourgogne (1246-<br />
1308), fil<strong>le</strong> du Duc Eudes de<br />
Bourgogne, Comte de Nevers, bel<strong>le</strong>soeur<br />
de Louis IX et épouse de<br />
Char<strong>le</strong>s d’Anjou. Veuve à 36 ans, el<strong>le</strong><br />
se retire à Tonnerre, sur ses terre héritées<br />
de son père. Touchée par <strong>le</strong> sort<br />
des miséreux, el<strong>le</strong> finance l’Hôtel-<br />
Dieu. Il subsiste l’immense chambre<br />
des malades, la superbe nef terminée<br />
par une église à trois chapel<strong>le</strong>s de sty<strong>le</strong><br />
gothique. C’est un site exceptionnel,<br />
enrichi d'un musée.<br />
La Puisaye : un pays<br />
dans l’Icaunais<br />
La Puisaye-Forterre est un véritab<strong>le</strong><br />
pays à lui seul. Toucy vil<strong>le</strong> d’appui<br />
entre la “Puisaye” et “Forterre” est la<br />
vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> de Pierre Larousse (1817-<br />
1875). L’instituteur de Toucy va avoir<br />
la chance de réaliser son rêve : devenir<br />
encyclopédiste. Avec Augustin Boyer,<br />
lui aussi poyaudin, ils fondent la<br />
Librairie Larousse et Boyer où Pierre<br />
publie de nombreux manuels scolaires.<br />
En 1856 paraît <strong>le</strong> “Nouveau<br />
Dictionnaire de la langue française”,<br />
l’ancêtre du “Petit Larousse”. En<br />
1863 il propose <strong>le</strong> “Grand Dictionnaire<br />
universel du XIXème sièc<strong>le</strong>”, une<br />
tâche titanesque. Il meurt à 57 ans<br />
sans avoir pu voir la fin de son œuvre.<br />
C’est son neveu qui terminera ce dictionnaire<br />
colossal de plus de 25 000<br />
pages. A l’instar de Pierre Larousse,<br />
Co<strong>le</strong>tte, el<strong>le</strong> aussi née en Puisaye, à<br />
Saint-Sauveur <strong>le</strong> 28 janvier 1873.<br />
Nombreux sont ceux et cel<strong>le</strong>s qui<br />
après sa mort, ont souhaité sauvegarder<br />
sa mémoire à commencer par <strong>le</strong>s<br />
membres des “La Société des Amis de<br />
Co<strong>le</strong>tte en Puisaye” fondée en 1956.<br />
Un très beau musée a été installé dans<br />
<strong>le</strong> château dans <strong>le</strong>s années 90. Il lui<br />
rend <strong>le</strong> plus juste des hommages. Sa<br />
maison, que l’auteure décrit si <strong>bien</strong><br />
dans La Maison de Claudine a enfin<br />
pu être rachetée à l’automne dernier.<br />
Sa réhabilitation va suivre. A l’heure<br />
où l’on commémore <strong>le</strong>s cent ans de la<br />
disparition de Sido, ce “combat”<br />
enfin remporté est une jolie victoire.<br />
Vauban chez lui<br />
L’âme de Sébastien <strong>le</strong> Prestre (1633-<br />
1707) flotte un peu partout dans <strong>le</strong><br />
Morvan. Vauban reste sans conteste<br />
ce Morvandiau qui dévoua sa vie au<br />
Roi So<strong>le</strong>il. Maréchal de France, ingénieur<br />
militaire, penseur, observateur<br />
précis, il resta attaché au Morvan. De
Le Château de Saint-Point si cher à Lamartine.<br />
©© PPhh.. ccoo.. PPhhiilliippppee MMiiggnnoott •• IInnffooss ssuurr l<strong>le</strong>e ssiittee wwwwww..cchhaatteeaauullaammaarrttiinnee..ccoomm<br />
sa statue à Avallon, œuvre de<br />
Bartholdi, de la tour d’ Epiry, imposante<br />
et carrée, du hameau Vauban<br />
où trône un superbe château<br />
(demeure familia<strong>le</strong> privée), on rejoint<br />
l’église de Bazoches qui abrite <strong>le</strong><br />
caveau familial... Il faut surtout s’arrêter<br />
au château du village, récemment<br />
labellisé “Maisons des Illustres”.<br />
Bazoches, racheté en 1675 par <strong>le</strong><br />
Maréchal a été transformé en garnison.<br />
C’est là, qu’il a rédigé ses<br />
“Oisivetés” et sa fameuse “Dîme<br />
Roya<strong>le</strong>”. La visite des intérieurs (sa<br />
chambre, <strong>le</strong>s bibliothèques aux 5000<br />
livres, la Grande Ga<strong>le</strong>rie, <strong>le</strong> Salon<br />
Jaune), et <strong>le</strong> parc va<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> détour. Il ne<br />
faut pas oublier de se rendre dans son<br />
village natal, à St-Léger-Vauban. A<br />
côté de sa statue, la Maison Vauban,<br />
écomusée du Morvan ouvre ses portes.<br />
Cet incroyab<strong>le</strong> endroit dessert 4<br />
sal<strong>le</strong>s retraçant la vie et l’œuvre du<br />
Maréchal. Les Amis de la Maison<br />
Vauban ont su rendre ce lieu unique.<br />
L’association effectue un travail colossal<br />
et propose bul<strong>le</strong>tins et des bel<strong>le</strong>s<br />
expositions temporaires.<br />
Voici la Nièvre !<br />
Impossib<strong>le</strong> de citer toutes <strong>le</strong>s personnalités<br />
que la Nièvre a vu naître et<br />
vivre, mais on ne peut passer à<br />
Clamecy sans songer à Alain Colas,<br />
navigateur disparu trop tôt en mer au<br />
large des Açores en novembre 1978.<br />
Il reste à jamais <strong>le</strong> premier marin à<br />
avoir réaliser un tour du monde à la<br />
voi<strong>le</strong> en solitaire et en multicoque.<br />
Autre pionnier, Giroud de Vil<strong>le</strong>tte a<br />
été l’un des premiers à avoir volé dans<br />
une montgolfière avec Pilâtre de<br />
Rozier en 1783. Outre Claude Tillier,<br />
il faut mentionner Romain Rolland.<br />
Aujourd’hui, <strong>le</strong> musée d’Art et<br />
d’Histoire est installé dans l'hôtel de<br />
Bel<strong>le</strong>garde, la maison nata<strong>le</strong> de<br />
Romain Rolland et cel<strong>le</strong> de son<br />
grand-père maternel. Au sein du<br />
musée, la sal<strong>le</strong> consacrée à l’écrivain<br />
retrace <strong>le</strong>s grandes étapes de sa vie,<br />
présente des éditions rares, du mobilier<br />
et des photographies de l’auteur.<br />
Un point audio permet notamment<br />
d'entendre sa voix. C’est à Brèves,<br />
près de Clamecy, où son grand-père<br />
Emi<strong>le</strong> a habité que l’auteur repose.<br />
Romain Rolland a longtemps vécu à<br />
Vézelay, au 14 de la rue St-Etienne, à<br />
l’endroit même de l’actuel Musée<br />
Zervos. Rolland a acheté <strong>cette</strong> maison<br />
en 1937. Le musée Zervos a<br />
conservé sa chambre-cabinet de travail<br />
au premier étage. C’est là, qu’il<br />
rédigea <strong>le</strong> voyage intérieur, en 1942,<br />
puis l’année suivante Péguy. Prix<br />
Nobel de Littérature en 1915, l’auteur<br />
de Jean-Christophe s’est éteint<br />
dans <strong>cette</strong> maison <strong>le</strong> 30 décembre<br />
1944. De Clamecy, il faut passer par<br />
Varzy. Un petit salut sur la place de<br />
l’église à Dupin l’aîné et direction <strong>le</strong><br />
musée Auguste Grasset. La visite s’impose<br />
pour découvrir la col<strong>le</strong>ction de<br />
ce “sempiternel quémandeur” d’œuvres<br />
d’art. Conservateur, fondateur<br />
du musée de Varzy, inspecteur des<br />
monuments historiques Grasset fut<br />
surtout col<strong>le</strong>ctionneur. Sur place, <strong>le</strong><br />
visiteur ébahi découvrira une col<strong>le</strong>ction<br />
égyptienne inédite, un ensemb<strong>le</strong><br />
d’armes et de parures des î<strong>le</strong>s du<br />
Pacifique-Sud, des peintures et sculptures<br />
du Moyen-Âge aux pré-impressionnistes,<br />
un salon de musique avec<br />
des instruments rares (17-19 èmes s.)<br />
sans oublier une très bel<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ction<br />
de faïences de Nevers. Que penserait<br />
Ju<strong>le</strong>s Renard s’il pouvait voir ce musée<br />
aujourd’hui ? Nul ne <strong>sait</strong> ! une demiheure<br />
de route est nécessaire pour se<br />
rendre de Varzy à Chitry-<strong>le</strong>s-Mines et<br />
saluer l’écrivain qui pose avec son<br />
“Poil de Carotte”. Ni la maison de<br />
Chitry, ni cel<strong>le</strong> de Chaumot ne se<br />
visitent, mais l’âme de l’écrivain,<br />
enterré au cimetière du village est <strong>bien</strong><br />
présente. A Lormes, à quelques kilomètres<br />
de là, Bachelin travailla avec<br />
Renard. Son buste se trouve à côté des<br />
“Promenades”, à deux pas de la maison<br />
de son enfance. Contemporain<br />
de Romains, de Gide, de Léautaud, il<br />
resta attaché à Lormes. Dans ses<br />
écrits, il dépeint <strong>le</strong> Morvan avec beaucoup<br />
de réalisme. Sur place,<br />
l'Association Henri Bachelin, s’est<br />
donné pour mission de faire connaître<br />
son œuvre en publiant des bul<strong>le</strong>tins<br />
et en organisant l’été une journée<br />
de "Rencontres Henri Bachelin".<br />
Lormois de cœur, <strong>le</strong> peintre Corot<br />
peignit <strong>le</strong> quartier des Moulins<br />
et <strong>le</strong>s environs et en particulier<br />
Saint André en Morvan. Une<br />
toi<strong>le</strong> qui immortalise sa sp<strong>le</strong>ndeur<br />
est aujourd’hui au Louvre.<br />
Merveil<strong>le</strong>use Côte-d’Or<br />
Saulieu reste à jamais la vil<strong>le</strong> du sculpteur<br />
animalier Pompon où il naît <strong>le</strong> 9<br />
mai 1855. En 1890, il entre dans<br />
l'atelier de Rodin, où il travail<strong>le</strong>. Il<br />
rencontrera Ernest Nivet et Camil<strong>le</strong><br />
Faites vous plaisir !<br />
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Tél. 03 86 27 09 30<br />
Accueil cha<strong>le</strong>ureux garanti !
Claudel. Son choix de sculpter des<br />
animaux fut pris en 1905. L’Ours<br />
blanc (1922) <strong>le</strong> rend enfin célèbre. Il<br />
a 67 ans ! Il accède à titre posthume<br />
à la reconnaissance de sa vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong>,<br />
lui qui avait été si déçu de n'avoir pas<br />
été sollicité pour <strong>le</strong> monument aux<br />
morts de Saulieu en 1919, alors qu'il<br />
vivait dans la pauvreté. Son musée lui<br />
réserve désormais une large place.<br />
Autre figure que cel<strong>le</strong> de Bussy<br />
Rabutin (1618-1693) dont <strong>le</strong> château<br />
se trouve en Côte-d’Or, à Bussy<strong>le</strong>-Grand.<br />
Célèbre pour son libertinage,<br />
son esprit et sa causticité, il subit<br />
la disgrâce de Louis XIV et dut s’exi<strong>le</strong>r<br />
dans ce lieu. Sa cousine, la célèbre<br />
Mme de Sévigné est el<strong>le</strong>-même<br />
venue en Bourgogne. Les châteaux<br />
d’Epoisses et Bourbilly sont des sites<br />
marqués par son empreinte.<br />
Les châteaux de Lamartine<br />
Lamartine a vécu un peu partout<br />
dans <strong>le</strong> Mâconnais. A Mâcon, dans<br />
l’Hôtel Sénecé <strong>le</strong>s onze sal<strong>le</strong>s du<br />
Musée Lamartine présentent peintures,<br />
sculptures, objets personnels,<br />
documents graphiques, gravures et<br />
dessins. Au 18 rue des Ursulines, c’est<br />
sa maison qui apparaît. C’est à<br />
l’Hôtel d’Ozenay, au 15 rue<br />
Lamartine, qu’il composa une partie<br />
des Méditations. C’est à Milly-<br />
Lamartine, que <strong>le</strong> poète passa son<br />
enfance. En 1830, il hérite du<br />
domaine bâti par son trisaïeul en<br />
1705. Il dut se résigner à <strong>le</strong> vendre en<br />
1860. <strong>On</strong> peut s’offrir une heure de<br />
marche de Milly pour arriver à<br />
Bussières. Ce parcours, <strong>le</strong> poète <strong>le</strong> réali<strong>sait</strong><br />
chaque jour pour se rendre chez<br />
son précepteur. En chemin, il s’arrêtait<br />
à la grotte de Jocelyn. Un autre<br />
château est à découvrir : St-Point.<br />
Acheté par son père en 1801,<br />
Alphonse en fit une demeure familia<strong>le</strong><br />
après son mariage à partir de<br />
1820. Le château est resté à l’identique<br />
et il ne faut pas hésiter à <strong>le</strong> visiter.<br />
Il est possib<strong>le</strong> de découvrir celui de<br />
Monceau à Prissé qui revint à<br />
Lamartine en 1833. Lamartine y pas<strong>sait</strong><br />
plusieurs mois à l’automne pour<br />
<strong>le</strong>s vendanges. Là, il fit construire <strong>le</strong><br />
“Pavillon de Girondins” nommé<br />
encore “La Solitude” où, entre 1839<br />
et 1846 il écrit l’histoire des Girondins<br />
dans l’espoir d’éloigner un peu ses<br />
créanciers...<br />
Une part de vérité<br />
<strong>On</strong> ne peut refermer la page et rentrer<br />
chez soi sans avoir une pensée<br />
pour Henri Vincenot qui aurait eu<br />
100 ans <strong>cette</strong> année. De Dijon à<br />
Chateauneuf, en passant par Commarin<br />
et La Pourrie, la terre familia<strong>le</strong>,<br />
l’auteur du Pape des escargots et de La<br />
Bil<strong>le</strong>baude est certainement celui qui<br />
a su rendre <strong>le</strong> plus beau des hommages<br />
à sa Bourgogne nata<strong>le</strong>. Fidè<strong>le</strong> à ses<br />
racines, il transporte en lui toute sa<br />
région sans cesser de la défendre<br />
que ce soit lors d’une émission<br />
d’Apostrophes ou de Radioscopie.<br />
Qu’ils soient artistes (Vincenot était<br />
éga<strong>le</strong>ment peintre et sculpteur), écrivains,<br />
inventeurs, aventuriers, tous<br />
ont marqué <strong>le</strong>ur époque et <strong>le</strong>ur<br />
temps, tous ont laissé, à l’instar de<br />
Vincenot, <strong>bien</strong> plus qu’une œuvre,<br />
une part d’eux-mêmes, une vérité,<br />
<strong>le</strong>ur vérité.<br />
Tillier<br />
Le Clamecycois<br />
Clamecy est la terre nata<strong>le</strong> de<br />
nombreuses personnalités, mais<br />
l’âme de Claude Tillier flotte à<br />
jamais dans ses rues pavées.<br />
Le château de Chastellux où Molinaro tourna des scènes pour son film “Mon<br />
<strong>On</strong>c<strong>le</strong> Benjamin”. Ci-Contre: Le buste de Tillier, Place du Grand Marché.<br />
La maison nata<strong>le</strong> de Tillier dans la vieil<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> à Clamecy ©© FF..CC ppoouurr MMPP ,, ©© JJ..PP RRoonnyy<br />
ppoouurr MMPP eett ©© LLeess NNoossttaallggiiqquueess dduu tteemmppss ppaasssséé -- LLiivvrree ““MMéémmooiirreess eenn iimmaaggeess CCllaammeeccyy -- EEdd.. SSuuttttoonn<br />
“Quiconque n’a<br />
pas lu Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong> Benjamin ne<br />
peut pas se dire de mes amis” aurait<br />
déclaré Georges Brassens. <strong>On</strong> ne<br />
<strong>sait</strong> si Brassens a réel<strong>le</strong>ment déclaré<br />
cela. Mais <strong>cette</strong> affirmation lui<br />
convient si <strong>bien</strong>, que ceux qui<br />
aiment et qui défendent l’œuvre et<br />
la mémoire de Claude Tillier l’acceptent<br />
volontiers. D’ail<strong>le</strong>urs, un<br />
autre grand nom de la chanson,<br />
Jacques Brel a lui-même accepté en<br />
son temps <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de Benjamin<br />
Rathery dans <strong>le</strong> film Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong><br />
Benjamin d’Edouard Molinaro. Si<br />
ces artistes, connus pour <strong>le</strong>urs écrits<br />
engagés semb<strong>le</strong>nt avoir tel<strong>le</strong>ment<br />
de tendresse pour Claude Tillier,<br />
c’est sûrement dû en partie à ses<br />
idées. Cet “enfant de Clamecy”, fils<br />
d'un serrurier né en 1801 fut instituteur<br />
dans sa vil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> et devint<br />
en parallè<strong>le</strong> journaliste pamphlétaire<br />
et écrivain. Mort prématurément<br />
en 1844, à l’âge de 44 ans, il<br />
n’eut pas <strong>le</strong> temps d’achever son<br />
œuvre. Il fut plus connu de son<br />
vivant à l’étranger, en Suisse, en<br />
Belgique où en Al<strong>le</strong>magne. A l’époque,<br />
<strong>le</strong>s Européens d’alors<br />
aimaient, plus que <strong>le</strong>s hexagonaux,<br />
lire ces auteurs à l’esprit frondeur<br />
issus de l’esprit du Sièc<strong>le</strong> des<br />
Lumières.<br />
Journaliste avant tout<br />
Les livres de Tillier, Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong><br />
Benjamin, Bel<strong>le</strong> Plante et Cornelius<br />
n’ont pas été écrits d’un seul tenant.<br />
Ils ont été édités sous forme de<br />
feuil<strong>le</strong>tons. Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong> Benjamin<br />
paraît, en 1842 et Bel<strong>le</strong> Plante et<br />
Cornelius l’année suivante dans<br />
L’Association, un journal de Nevers<br />
dont il est <strong>le</strong> directeur. Tillier va<br />
aussi signer des pamph<strong>le</strong>ts. Car <strong>le</strong><br />
Clamecycois est journaliste avant<br />
tout ! En 1830, déjà, il a fondé<br />
L’indépendant. Sa verve, ses propos<br />
acérés vont lui causer <strong>bien</strong> des soucis<br />
et tout sera mis en œuvre pour<br />
faire cou<strong>le</strong>r ce journal. Tillier n’hésite<br />
pas à effrayer ceux qu’il exècre à<br />
commencer par <strong>le</strong> carriériste<br />
Dupin, homme politique très<br />
controversé. Il n’a de cesse de<br />
dénoncer <strong>le</strong>s privilèges de certains.<br />
Si <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs l’apprécient pour ses<br />
ga<strong>le</strong>ries de portraits, ils savent aussi<br />
que derrière la légèreté de ton, se<br />
devine une critique sévère de ses<br />
contemporains.<br />
A Clamecy<br />
Du côté de Clamecy, Tillier est <strong>bien</strong><br />
présent dans la vil<strong>le</strong> haute où se<br />
trouvait sa maison nata<strong>le</strong>. Sur la<br />
Place du Marché, il se dresse fièrement.<br />
L’histoire veut que pendant<br />
l’occupation Al<strong>le</strong>mande, <strong>le</strong>s Clamecycois<br />
réussirent à conserver son<br />
buste ! Au Café “Mon <strong>On</strong>c<strong>le</strong><br />
Benjamin” <strong>le</strong>s peintures mura<strong>le</strong>s de<br />
Robert Pouyaud rendent un bel<br />
hommage à Benjamin Rathery. Et<br />
puis, il faut se balader sur <strong>le</strong>s<br />
traces de son héros à Corvol-<br />
L’Orgueil-<strong>le</strong>ux, à Brèves, à Moulot,<br />
à Sembert, découvrir <strong>le</strong> château de<br />
Chastellux où a été tourné <strong>le</strong> film<br />
d’Edouard Molinaro et passer par<br />
Vézelay à la recherche des scènes clé<br />
du film. Il faut savoir, en prenant<br />
une dernière photo de son buste<br />
que ce dernier a été érigé en 1905 et<br />
qu’il est à lui seul tout un symbo<strong>le</strong><br />
puisqu’il a été inaugué à l’occasion<br />
de la loi de sépération entre l’église<br />
et l’état. Savoir aussi que Ju<strong>le</strong>s<br />
Renard, avait à <strong>cette</strong> occasion écrit<br />
et lu <strong>le</strong> discours de <strong>cette</strong> inauguration.<br />
Si l’écrivain de Chitry se sentait<br />
si proche de Tillier, à l’instar de<br />
Romain Rolland, qui lui rendra<br />
plus tard un vibrant hommage<br />
dans son Colas Breugnon, c’est sûrement<br />
pour son humour, ses combats<br />
sincères et son anticléricalisme.<br />
<strong>Alors</strong>, soudain, devant ce visage<br />
impassib<strong>le</strong> qui semb<strong>le</strong> enfin apaisé,<br />
qu’il est bon d’avoir envie de se<br />
plonger dans la <strong>le</strong>cture de ses<br />
œuvres. Autre bonne nouvel<strong>le</strong> :<br />
“Les Amis de Claude Tillier”, association<br />
née en 2002, présidée par<br />
l’une des spécialistes de l’écrivain,<br />
Claudine Galmard, a effectué,<br />
entre autres, un travail gigantesque<br />
pour que son œuvre revive et reparaisse<br />
en librairie. Si <strong>le</strong>s pamph<strong>le</strong>ts<br />
et <strong>le</strong>s nombreux artic<strong>le</strong>s ne sont pas<br />
encore disponib<strong>le</strong>s, il est désormais<br />
possib<strong>le</strong> de trouver ses romans.<br />
Plus d’infos •<br />
• Les Amis de Claude Tillier 39 route<br />
de Pressures BP 23 58500 Clamecy<br />
• Tél : 03 86 27 16 70<br />
• Mail : amis.claude.tillier@gmail.com
Réservez Réservez<br />
dès maintenant votre votre<br />
encart encar au<br />
t au 03 03 86 86 29 29 76 76 03<br />
03
Ju<strong>le</strong>s Roy<br />
“Le Barbare de Vézelay”
La Maison<br />
Ju<strong>le</strong>s Roy est<br />
ouverte au<br />
public qui peut<br />
découvrir en<br />
l’état deux<br />
pièces dont <strong>le</strong><br />
bureau de<br />
l’écrivain et <strong>le</strong>s<br />
jardins.<br />
Ju<strong>le</strong>s Roy a souhaité de son<br />
vivant qu’une institution reprenne sa<br />
superbe maison située au pied de la<br />
basilique Sainte Marie-Made<strong>le</strong>ine de<br />
Vézelay où il habitait pour en faire<br />
une maison d’écrivain, un lieu de culture<br />
et de mémoire ouvert au plus<br />
grand nombre. C’est en 1999 que <strong>le</strong><br />
Conseil Général de l’Yonne a acquis<br />
la propriété. Ju<strong>le</strong>s Roy a éga<strong>le</strong>ment<br />
légué au département ses manuscrits,<br />
de nombreux ouvrages et ses archives<br />
personnel<strong>le</strong>s. C’est en 1956 que Ju<strong>le</strong>s<br />
Roy découvre Vézelay en compagnie<br />
de Louise de Vilmorin et d’Annabella.<br />
Dès 1963, il s’instal<strong>le</strong> à Précy-<strong>le</strong>-<br />
Moult , commune de Pierre-Perthuis<br />
dans <strong>le</strong> canton de Vézelay où <strong>le</strong> rejoint<br />
deux ans plus tard sa seconde épouse<br />
Tatiana qui ne <strong>le</strong> quittera plus.<br />
Ensemb<strong>le</strong>, il vont partir à la recherche<br />
de la maison rêvée. C’est à Vézelay<br />
que <strong>le</strong> charme opèrera. En 1978 Ju<strong>le</strong>s<br />
Roy s’instal<strong>le</strong> dans l’Yonne pour y<br />
passer <strong>le</strong>s dernières décennies de son<br />
existence. Il écrit d’ail<strong>le</strong>urs dans son<br />
Journal <strong>le</strong> 27 mai 1977 : “Nous visitons<br />
la maison de Vézelay que la vil<strong>le</strong><br />
a l’intention de vendre et décidons de<br />
l’acheter (...) j’ai <strong>le</strong> cœur à vif, car je<br />
sais (...) que la dernière partie de ma<br />
vie commencera <strong>le</strong> jour où <strong>nous</strong> <strong>nous</strong><br />
instal<strong>le</strong>rons là-bas”.<br />
Une maison d’écrivain<br />
pas un musée<br />
Tournant <strong>le</strong> dos à la Basilique, la maison<br />
s’ouvre par une gril<strong>le</strong> qui dessert<br />
un magnifique jardin à la vue imprenab<strong>le</strong><br />
sur <strong>le</strong> Morvan. “Le jardin est<br />
sublime et très vaste, mais tout en terrasses<br />
et raidillons” explique Ju<strong>le</strong>s Roy<br />
dans <strong>le</strong> tome II de son Journal daté<br />
<strong>cette</strong> fois du 28 septembre 1977.<br />
Après avoir monté <strong>le</strong> superbe escalier<br />
en pierres, poussé la porte, <strong>le</strong> visiteur<br />
arrivera dans sa maison. Un lit à la<br />
baldaquin, de nombreux livres, sa<br />
bibliothèque en somme, des photographies<br />
où l’on reconnaît entre<br />
autres Camus, l’ami, <strong>le</strong> fidè<strong>le</strong>. <strong>On</strong><br />
s’approche de sa col<strong>le</strong>ction de pipes,<br />
de ses bibelots. Le lieu garde tant de<br />
trésors ! Puis, timidement et avec <strong>le</strong><br />
plus profond respect, on entre dans<br />
son bureau. Sa tab<strong>le</strong> de travail, œuvre<br />
du “Jeune Robbé, des Robbé menuisiers<br />
à Quarré-<strong>le</strong>s-Tombes” supportant<br />
la vieil<strong>le</strong> machine à écrire, témoin<br />
de longues heures de travail, semb<strong>le</strong><br />
avoir fonctionné la veil<strong>le</strong> tant l’âme de<br />
Ju<strong>le</strong>s Roy est présente ici. Si la visite<br />
est libre, la Maison Ju<strong>le</strong>s Roy n’est<br />
cependant pas un musée. Chacun est<br />
libre de passer une heure ou une journée<br />
chez lui. De respirer <strong>cette</strong> atmosphère<br />
indescriptib<strong>le</strong>.<br />
L’Algérie pour pays natal<br />
Né en Algérie <strong>le</strong> 22 octobre 1907 à<br />
Rovigo, Ju<strong>le</strong>s Roy devient, après des<br />
études au séminaire d’Alger, officier<br />
d’infanterie puis aviateur. Il vivra<br />
vingt ans en Algérie. Devenu<br />
Colonel, il rompt avec l’armée, en<br />
1953. Il juge qu’el<strong>le</strong> se déshonore<br />
dans la guerre d’Indochine. Ju<strong>le</strong>s Roy<br />
a fait la guerre, <strong>bien</strong> des guerres et a<br />
connu plusieurs cas de conscience.<br />
Son œuvre est el<strong>le</strong>-aussi, <strong>le</strong> fruit de<br />
nombreux combats, d’idées défendues<br />
et de mots si justement posés<br />
qu’ils résonnent encore fortement<br />
aujourd’hui. Mais qui était Ju<strong>le</strong>s Roy?<br />
Un être orgueil<strong>le</strong>ux, dur, coléreux,<br />
solitaire comme il l’avouait parfois<br />
lui-même ? Peut-être. Différent surtout.<br />
Il était aussi cet enfant dont il<br />
avait pris <strong>le</strong> nom de “Roy” - son “faux<br />
père” pour signer une œuvre féconde.<br />
Camus et Ju<strong>le</strong>s Roy face à<br />
une Algérie meurtrie<br />
<strong>On</strong> peut dater sa consécration en littérature<br />
dès 1946, date à laquel<strong>le</strong> il<br />
obtient <strong>le</strong> Prix Renaudot pour La<br />
Vallée heureuse. La guerre, <strong>le</strong>s combats,<br />
<strong>le</strong> sang versé tels sont <strong>le</strong>s premiers<br />
thèmes de Ju<strong>le</strong>s Roy qui <strong>le</strong>s<br />
reprend dans Métier des Armes (1948)<br />
et Retour de l’enfer (1953). Son œuvre<br />
est pourtant en gestation. La rencontre<br />
avec Camus, né comme lui sur <strong>le</strong>s<br />
rives de la Méditerrannée, va bou<strong>le</strong>verser<br />
sa vie, lui offrir une autre<br />
vision du monde. C’est dans <strong>le</strong> Paris<br />
d’après-guerre que Ju<strong>le</strong>s Roy rencontre<br />
Albert Camus. Avec lui, il va vivre<br />
dans sa chair <strong>le</strong> drame d’une Algérie<br />
déchirée. Lorsque son pays natal<br />
entre dans une guerre de décolonisation<br />
sans précédent, Ju<strong>le</strong>s Roy se rapproche<br />
de Camus. L’auteur de<br />
L’Etranger disparaît, emportant avec<br />
lui ses combats, mais Ju<strong>le</strong>s Roy décidera<br />
alors de revenir sur la terre de son<br />
enfance. Il part et revient déchiré. Il<br />
dénonce <strong>le</strong>s monstruosités commises<br />
et publie La Guerre d’Algérie (1960).<br />
Douze ans plus tard, il signe un pamph<strong>le</strong>t<br />
qui revient sur <strong>le</strong>s années de torture<br />
: J’accuse <strong>le</strong> général Massu.<br />
L’Algérie, un autre thème, un fil<br />
rouge qui <strong>le</strong> tient éveillé, de livre en<br />
livre et qui lui permet de signer sa<br />
vaste fresque sur l’histoire de son pays<br />
de 1830 à l’Indépendance, Les<br />
Chevaux du So<strong>le</strong>il (en 6 volumes). Si<br />
l’Algérie est très présente dans <strong>cette</strong><br />
maison, Vézelay l’est tout autant.<br />
Ju<strong>le</strong>s Roy et<br />
Max-Pol Fouchet<br />
<strong>On</strong> cite souvent l’amitié qui lie Ju<strong>le</strong>s<br />
Roy à Camus, mais il faut citer évoquer<br />
ses liens avec un autre vézelien,<br />
Max-Pol Fouchet, un autre ami de<br />
Camus. Devenu son plus proche voisin<br />
à partir de 1978, <strong>le</strong>ur amitié ne<br />
cessera qu’avec la disparition de Max-<br />
Pol Fouchet en 1980. Dans Mémoires<br />
Barbares (1989) Ju<strong>le</strong>s Roy écrit :<br />
“Pour lui, j’aurais aimé faire sonner <strong>le</strong>s<br />
cloches quand il arrivait : Alger et <strong>le</strong><br />
so<strong>le</strong>il revenaient avec lui”. Bien que<br />
différents de caractère, <strong>le</strong>ur amitié est<br />
personnel<strong>le</strong> et littéraire. Ils ont<br />
l’Algérie en commun. Et Vézelay.<br />
Poète, romancier, essayiste, critique<br />
Ju<strong>le</strong>s Roy (en médaillon) est arrivé en 1978 à Vézelay après avoir cherché pendant<br />
<strong>bien</strong> des années <strong>le</strong> lieu des ses rêves dans l’Yonne. Son bureau, comme si<br />
l’écrivain l’avait quitté la veil<strong>le</strong>. ©© PPhhoottoo ddee JJ..RRooyy :: MMaaiissoonn JJuul<strong>le</strong>ess RRooyy -- DDrr -- ©©FF..CCaarroonn MMPP<br />
littéraire, ethnologue, homme de<br />
radio et de télévision, Max-Pol<br />
Fouchet, l’homme a marqué l’esprit<br />
de Ju<strong>le</strong>s Roy et aujourd’hui encore sa<br />
demeure témoigne de ses amitiés qui<br />
ne s’arrêtent pas à ce nom.<br />
Une maison vivante<br />
La maison Ju<strong>le</strong>s Roy n’a rien<br />
d’un lieu poussiéreux et insipide.<br />
El<strong>le</strong> est plus que jamais ouverte<br />
sur <strong>le</strong> monde et sur <strong>le</strong>s autres.<br />
Peu de temps après son acquisition,<br />
<strong>le</strong> Conseil Général de<br />
l’Yonne a mis en place une résidence<br />
d’écrivains. “Ils bénéficient<br />
de conditions propices à<br />
<strong>le</strong>ur travail. Ils sont, en outre,<br />
invités à al<strong>le</strong>r à la rencontre des<br />
habitants de la région à travers<br />
des entretiens, des ateliers d’écriture,<br />
des interventions en milieu<br />
scolaire”. Le premier résident,<br />
Abdelkader Djemaï, en 2001 garde<br />
sûrement un merveil<strong>le</strong>ux souvenir de<br />
son passage. Enfin, La Maison Ju<strong>le</strong>s<br />
Roy propose de nombreuses animations<br />
littéraires : invitations d’écrivains,<br />
soirées, conférences, <strong>le</strong>ctures et<br />
toute une série d’expositions. De<br />
quoi, sûrement, apaiser et redonner <strong>le</strong><br />
sourire au “Barbare de Vézelay”.<br />
Plus d’infos •<br />
• Maison Ju<strong>le</strong>s Roy- Le Clos du<br />
Couvent 89450 Vézelay• Ouvert : lun<br />
de 14-17h, du merc au dim de 14-18h<br />
• 03 86 33 35 01•Mail : jroy@cg89.fr<br />
• A lire : Retrouvez sur www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />
d’autres artic<strong>le</strong>s dans la rubrique “Mag +” sur hors-série.
Cardo, pouvait être fier de CardoLand et de ses sculptures comme<br />
cel<strong>le</strong> du Stégosaure. ©© FF.. CCaarroonn ppoouurr MMPP.. ((PPoorrttrraaiitt pprriiss eenn 22000066)) ..<br />
Cardoland<br />
Sur <strong>le</strong>s de Cardo<br />
traces
L’artiste Cardo,<br />
créateur de<br />
CardoLand,<br />
<strong>le</strong> parc<br />
préhistorique<br />
de Chamoux<br />
a laissé à sa<br />
famil<strong>le</strong> <strong>le</strong><br />
soin de<br />
poursuivre son<br />
œuvre. Et el<strong>le</strong> y<br />
parvient avec<br />
ta<strong>le</strong>nt.<br />
Ce jour-là, <strong>le</strong> printemps<br />
était enfin au rendez-vous.<br />
C’est Maïté, la femme de Cardo,<br />
l’artiste qui décida en 81 de créer<br />
à Chamoux, entre Clamecy et<br />
Vézelay, sur un parc de 10 ha, un<br />
parc préhsitorique : CardoLand.<br />
Maïté sourit : “Nous avons terminé<br />
<strong>le</strong> Plésiosaure” annonce-tel<strong>le</strong>.<br />
Ce joli dinosaure de plus de<br />
6m de haut <strong>le</strong>ur a donné <strong>bien</strong> du<br />
travail. Et il n’est pas tout à fait<br />
achevé. “Il faut <strong>le</strong> peindre. Nous<br />
devons attendre que <strong>le</strong> ciment soit<br />
sec à cœur, c’est encore un mois<br />
de patience”, précise-t-el<strong>le</strong>. Le<br />
regard b<strong>le</strong>u lagon de Maïté semb<strong>le</strong><br />
confiant et satisfait du résultat,<br />
même s’il reste toujours un peu<br />
songeur. Il faut dire que depuis la<br />
disparition de Cardo, en 2009,<br />
el<strong>le</strong> a pris la relève. C’était une évidence<br />
pour <strong>cette</strong> femme au dynamisme<br />
surprenant qui a toujours<br />
suivi et travaillé avec Cardo. Et la<br />
tâche est dinosauresque !<br />
Une affaire de famil<strong>le</strong><br />
CardoLand est un héritage qui<br />
doit évoluer et vivre toute l’année<br />
pour qu’à la bel<strong>le</strong> <strong>saison</strong>, <strong>le</strong>s visiteurs<br />
découvrent un parc unique.<br />
C’est avec <strong>le</strong> soutien de toute sa<br />
famil<strong>le</strong> que Maïté y parvient. Sa<br />
fil<strong>le</strong>, Laetitia vient très régulièrement<br />
à Chamoux. El<strong>le</strong> affirme :<br />
“C’est naturel de poursuivre.<br />
Nous avions commencé à refaire<br />
des sculptures du vivant de mon<br />
père, il y a 7,8 ans. <strong>On</strong> a, ma sœur<br />
Mélusine et moi, embauché nos<br />
maris respectifs, Jonathan et<br />
Gérard”. El<strong>le</strong> sourit : “Après avoir<br />
observé toute notre enfance notre<br />
père créer ses sculptures, mettre au<br />
point sa technique et lui donner<br />
un coup de main, <strong>nous</strong> avons<br />
commencé par réaliser des petites<br />
choses avec sa méthode, puis, la<br />
confiance <strong>nous</strong> gagnant, on s’est<br />
mis à en faire de plus en plus grosses”.<br />
Désormais, <strong>le</strong>s décisions sont<br />
prises collégia<strong>le</strong>ment et chacun<br />
dispose d’un plan de travail.<br />
Gérard, <strong>le</strong> mari de Laétita se<br />
charge des plans et met en œuvre<br />
la structure métallique, ce qui est<br />
<strong>le</strong> plus diffici<strong>le</strong>. Quand la structure<br />
est sur pieds, Laétitia et sa<br />
sœur Mélusine s’attaquent aux<br />
détails et à la peinture qui suit.<br />
“Jonathan, <strong>le</strong> mari de Mélusine, a<br />
réalisé <strong>le</strong>s hommes préhistoriques<br />
avec el<strong>le</strong> et la grande arche de l’entrée.<br />
Il a participé à la construction<br />
de plusieurs dinosaures avec<br />
<strong>nous</strong>”. Si Maïté vit à l’année dans<br />
sa maison bâtie sur <strong>le</strong> parc, ses<br />
deux fil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> respectives<br />
ne vivent pas là ! Chacun a un<br />
métier très différent de celui de<br />
sculpteur ! Mais CardoLand est<br />
une affaire de famil<strong>le</strong> !<br />
En constante évolution<br />
“Ma mère reste <strong>le</strong> capitaine du<br />
navire et supervise l’organisation<br />
du parc qui est en constante évolution”<br />
souligne Laétitia. Les idées<br />
de chacun permettent de <strong>le</strong> faire<br />
évoluer intelligemment en offrant<br />
aux visiteurs des sensations fortes,<br />
dignes de cel<strong>le</strong>s que vivent <strong>le</strong>s personnages<br />
du fameux long-métrage<br />
de Spielberg ! Les dinausaures et<br />
<strong>le</strong>s personnages préhistoriques<br />
sont saisissants de réalisme. La<br />
sonorisation grandiose aux 800<br />
sons d’animaux, de bruits de cascades,<br />
d’orages, d’éruptions volcaniques<br />
donnent envie de courir<br />
aussi vite que dans Jurassic Parc.<br />
Aucun danger pourtant que <strong>le</strong><br />
Stégosaure ou que <strong>le</strong> <strong>le</strong> Tigre à<br />
dents de sabre bougent de <strong>le</strong>ur<br />
piédestal ! CardoLand est devenu<br />
un parc attractif, moderne, tout<br />
en conservant l’esprit de son créateur.<br />
Enrichir l’œuvre de Cardo<br />
Désormais, <strong>le</strong>s petits-enfants de<br />
l’artiste s’y mettent à <strong>le</strong>ur tour.<br />
“Nos enfants <strong>nous</strong> aident comme<br />
<strong>nous</strong> <strong>le</strong> faisions <strong>nous</strong>-mêmes à<br />
<strong>le</strong>ur âge” souligne Laétitia. “Ils<br />
participent à toutes <strong>le</strong>s activités de<br />
CardoLand et quand ils seront<br />
grands, il y a fort à parier qu’ils<br />
mettront à <strong>le</strong>ur tour <strong>le</strong>urs compétences<br />
au service du parc”. Lilian,<br />
<strong>le</strong> fils aîné de Laétitia a été <strong>le</strong> premier<br />
à réaliser la maquette du diaporama<br />
que l’on diffuse au musée.<br />
“Ma sœur s’est simp<strong>le</strong>ment chargée<br />
des finitions” précise la jeune<br />
femme. Sa plus jeune fil<strong>le</strong>,<br />
Mélusine, qui porte <strong>le</strong> même prénom<br />
que sa tante et qui va avoir<br />
12 ans <strong>cette</strong> année a une énergie<br />
débordante. El<strong>le</strong> a participé à la<br />
réalisation du Ty-Rex. Avec ses<br />
cousins, Méliane, Milla et Tristan<br />
(10 et 7 et 12 ans), el<strong>le</strong> anime <strong>le</strong>s<br />
ateliers de maquillage, de peinture,<br />
de modelage qui sont proposés<br />
au parc. “Ma fil<strong>le</strong> aînée<br />
Emelina, 18 ans, a de son côté<br />
participé à la peinture des sculptures<br />
et el<strong>le</strong> a tenu la bil<strong>le</strong>tterie”. De<br />
son vivant, Cardo était très fier de<br />
constater que ses enfants et surtout<br />
que ses petits-enfants avaient<br />
envie de reprendre ses propres<br />
techniques pour réaliser de nouvel<strong>le</strong>s<br />
sculptures et enrichir son<br />
Maïté a toujours travaillé avec Cardo. Aujourd’hui, en véritab<strong>le</strong> capitaine de navire,<br />
el<strong>le</strong> gère <strong>le</strong> parc. Et <strong>le</strong>s enfants adorent la suivre en visite. ©© FF.. CCaarroonn ppoouurr MMPP..<br />
œuvre. Il n’est plus là, mais son<br />
âme flotte bel et <strong>bien</strong> sur<br />
CardoLand. Al<strong>le</strong>r à CardoLand, c’est<br />
marcher sur ses traces, c’est saluer sa<br />
mémoire, son œuvre, son travail.<br />
C’est aussi lui rendre <strong>le</strong> plus beau<br />
des hommages. C’est enfin comprendre<br />
que “son rêve d’enfant”,<br />
son “projet écologique” comme il<br />
aimait <strong>le</strong> dire continue après lui.<br />
Plus d’infos •<br />
• CardoLand 89660 Chamoux • Tél. 03.86.33.28.33 et 03.86.33.29.28 • Site :<br />
www.cardoland.com<br />
• A lire : Retrouvez sur www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />
d’autres artic<strong>le</strong>s dans la rubrique “Mag +” sur hors-série.
Coup de<br />
En 2011, la 1 ère édition du<br />
Festival de Théâtre du Vieux<br />
Château de Sigy a été couronnée<br />
de succès et ses organisateurs<br />
sont fiers de présenter <strong>cette</strong><br />
<strong>saison</strong> <strong>le</strong>ur deuxième<br />
programmation.<br />
Anne-Laure Descombin a eu l’idée de<br />
créer un festival de théâtre dans <strong>le</strong><br />
vieux château de Sigy.<br />
©© TTaaoo ZZeemmzzeemmii -- DDRR<br />
Un ème château du X sièc<strong>le</strong><br />
en ruines sur <strong>le</strong>s hauteurs du petit<br />
village de Sigy-<strong>le</strong>-Châtel, en<br />
Bourgogne, à deux pas de Cluny.<br />
Un des plus anciens châteaux du<br />
Mâconnais ayant été la propriété des<br />
famil<strong>le</strong>s de Marzé, de Trezettes et de<br />
La Guiche. Un château historique<br />
qui a connu en son temps, ses heures<br />
de gloire. Le château de Sigy-<strong>le</strong>-<br />
Châtel appartient aujour-d’hui à la<br />
famil<strong>le</strong> Descombin. Anne-Laure, la<br />
fil<strong>le</strong> du propriétaire, est revenue en<br />
vacances à Sigy, pour montrer à ses<br />
enfants la magie de ce lieu. El<strong>le</strong>même<br />
a redécouvert com<strong>bien</strong> une<br />
partie de ses racines s’était accrochée<br />
à ses vieil<strong>le</strong>s pierres, paradis des<br />
lézards et des herbes fol<strong>le</strong>s. Et el<strong>le</strong> a<br />
eu soudain une idée : pourquoi ne<br />
pas organiser un festival de<br />
théâtre.La première édition du<br />
“Festival de Théâtre du Vieux<br />
Château de Sigy” a eu lieu <strong>le</strong>s 5 et 6<br />
<br />
Second <strong>le</strong>ver de rideau<br />
au festival du Vieux Château<br />
août 2011. L’idée de départ était<br />
généreuse et sincère. “A partir du<br />
moment où ce projet a mûri dans<br />
mon esprit, je n’avais qu’une envie :<br />
<strong>le</strong> voir naître réel<strong>le</strong>ment” se souvient<br />
la jeune femme. “Mais il fallait se<br />
lancer sans monter un festival coûteux<br />
avec une logistique importante.<br />
La priorité était de laisser <strong>le</strong> plus d’espace<br />
au théâtre, aux acteurs, aux<br />
représentations, à la scène et de créer<br />
des liens entre <strong>le</strong>s troupes présentes<br />
et <strong>le</strong> public”.<br />
Un succès<br />
C’est l’association Paris 1 er , fondée<br />
par Anne-Laure qui va chapoter <strong>le</strong><br />
festival. Le but de <strong>cette</strong> dernière est<br />
de promouvoir <strong>le</strong>s projets des habitants<br />
du 1 er arrondissement de Paris.<br />
Ses statuts sont élargis à la<br />
Bourgogne. Quatre compagnies<br />
acceptent de jouer sur place. El<strong>le</strong>s<br />
sont charmées par la beauté du site<br />
et par l’accueil sympathique des<br />
organisateurs. Le public (250 personnes)<br />
répond présent et apprécie<br />
l’ecc<strong>le</strong>ctisme de la programmation.<br />
La comédienne Catherine Davion<br />
réga<strong>le</strong> <strong>le</strong>s enfants avec ses ateliers<br />
théâtre ludiques et inventifs. Anne-<br />
Laure Descombin entraîne son<br />
compagnon, photographe, des<br />
amis... Sur place, <strong>le</strong>s habitants et <strong>le</strong>s<br />
associations loca<strong>le</strong>s la rejoignent et la<br />
soutiennent. Le festival de Sigy-Le-<br />
Châtel est désormais réalisé avec la<br />
collaboration de l’association de la<br />
Sauvegarde de l’église et du patrimone<br />
de Sigy-<strong>le</strong>-Châtel et l’association<br />
du Vieux Château de Sigy-<strong>le</strong>-<br />
Châtel. En un mot : c’est un succès.<br />
Affiche 2012<br />
Désormais, <strong>le</strong>s enjeux du festival<br />
sont doub<strong>le</strong>s : proposer une seconde<br />
édition, mais aussi permettre au plus<br />
grand nombre de redécouvrir un site<br />
exceptionnel. Cela réclame éga<strong>le</strong>ment<br />
des soutiens, des partenariats<br />
et des moyens. Côté festival, l’affiche<br />
annonce une programmation<br />
soignée et alléchante et s’offre une<br />
Le Château de Sigy date du Xème sièc<strong>le</strong>. Il est chargé d’Histoire. Et ses vieil<strong>le</strong>s<br />
pierres n’en ont pas finies de raconter <strong>le</strong>ur histoire.<br />
La Cie Cloche Perse a régalé <strong>le</strong>s 250 vestivaliers lors de la 1ère édition l’an passé.<br />
D’autres surprises attendent <strong>le</strong> public <strong>cette</strong> <strong>saison</strong>. ©© FF.. CCaarroonn<br />
journée de plus. Les ateliers théâtre<br />
pour enfants sont éga<strong>le</strong>ment reconduits.<br />
Un chapiteau sera installé afin<br />
de pallier à tous <strong>le</strong>s caprices de la<br />
météo. Concernant <strong>le</strong>s travaux du<br />
château, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s souhaitent<br />
travail<strong>le</strong>r “en collaboration avec la<br />
direction du Patrimoine de la Saôneet-Loire,<br />
afin de rester dans l’uniformité<br />
de l’architecture du lieu”. Et<br />
Anne-Laure Descombin de préciser<br />
: “Nous attendons de recevoir <strong>le</strong><br />
label de la Fondation du Patrimoine<br />
de la Saône et Loire. Nous devons<br />
consolider <strong>le</strong>s dernières tourel<strong>le</strong>s du<br />
château, sécuriser <strong>le</strong> site, dégager la<br />
végétation sur <strong>le</strong>s contreforts et la<br />
base de la grande murail<strong>le</strong>, en<strong>le</strong>ver la<br />
terre qui pousse <strong>le</strong>s murs évitant<br />
ainsi <strong>le</strong>ur chute et <strong>le</strong>ur disparition,<br />
poser de l’éclairage dans <strong>le</strong> donjon et<br />
autour des murail<strong>le</strong>s et tourel<strong>le</strong>s”. Le<br />
travail ne manque pas. “Nous avons<br />
aussi fait appel à “Rempart<br />
Bourgogne”, une association au service<br />
du patrimoine, pour <strong>le</strong>ur expérience<br />
et <strong>le</strong>ur connaissance. Et de<br />
conclure : “Nous voulons donner<br />
aux futures générations l’opportunité<br />
de sauvegarder son patrimoine<br />
tout en amenant <strong>le</strong> théâtre dans des<br />
communes qui n’ont pas la chance<br />
d’en bénéficier largement”. Un<br />
conseil. Prenez votre week-end <strong>le</strong>s 3,4<br />
et 5 août prochains et courez à Sigy<strong>le</strong>-Chatel.<br />
Vous ne <strong>le</strong> regretterez pas !<br />
Plus d’infos •<br />
• Festival du Vieux Château - Sigy <strong>le</strong><br />
Châtel • Infos : Anne-Laure Descombin<br />
•Tél. 06 78 43 31 35<br />
•Mail : annelauredescombin@free.fr<br />
•http://festivaldetheatreasigy<strong>le</strong>chatel.blog<br />
spot.fr/
Temps forts de l’Edition 2012<br />
• 3 août 2012<br />
A 17h30 : Sur la place du village.<br />
Démonstration et histoire du tournage sur bois dans l’atelier de Philippe Dyon.<br />
A 18h30 : Solèn <strong>le</strong> Goff revient <strong>cette</strong> année avec un nouveau numéro bur<strong>le</strong>sque.<br />
A 20h30 : la Cie “Cloche Perse” présente “Variations énigmatiques” d’Eric-<br />
Emmanuel Schmitt.<br />
• 4 août 2012<br />
A 17h30 : Valérie Atlani propose un conte poétique et ludique sur <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong><br />
lunaire…<br />
A 18h30 : La Cie Reldec présente, pour la 2 ème fois, <strong>le</strong>ur cabaret, remodelé, enrichi.<br />
Un spectac<strong>le</strong> bur<strong>le</strong>sque, un trio déjanté, un régal.<br />
A 20h30 : La TIM & CO présente “Un Amour Parfait”.<br />
• 5 août 2012<br />
A 17h30 : P’tit Bonheur Spectac<strong>le</strong> : “Y a d’la joie” , Café théâtre, interactif.<br />
A 18h30 : Zéa et Cie “L’arrosoir, Odyssée champêtre”<br />
A 20h30 : La Cie L’Oiseau Monde présente “A dream with Diggy”<br />
• Retrouvez sur www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />
tout <strong>le</strong> détail de la programmation<br />
<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong><br />
Magazine Culturel Gratuit en<br />
Morvan-Bourgogne - HS N° 11<br />
<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> : Association régie par la loi du 1 er juil<strong>le</strong>t 1901 et <strong>le</strong> décret du<br />
16 août 1901éditant <strong>le</strong> Nouveau <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong>, magazine culturel<br />
autofinancé et gratuit du Morvan-Bourgogne. Le Tauperon 71550 Anost -Tél:<br />
03.85.82.75.99 - • N°Issn : 12345787-8541<br />
• MAGAZINE <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> HS n° 11 de 24 pages Imprimé à 5000 ex par KLS<br />
18 rte de Château-Chinon 71400 Autun• Tous <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s, dessins, photos et illustrations<br />
ayant fait l’objet d’un encart publicitaire ne peuvent être reproduits. Les encarts<br />
publicitaires créés sont la propriété exclusive de <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong>. Reproduction interdite<br />
Nous contacter.<br />
• Publicité et financement : RESPONSABLE PUBLICITÉ : F.Rony • Comité de rédaction:<br />
RÉDACTION EN CHEF : V.Rony ; JOURNALISTES : V.Rony; Olivier Servais;<br />
Stéphanie Caron • PHOTOGRAPHE : © Fa<strong>bien</strong> Caron D.R sauf mention spécia<strong>le</strong>s<br />
• INFOGRAPHIE & PHOTOGRAVURE : Dekaronis. • Communication &<br />
courrier : Isabel<strong>le</strong> Mayet • Distribution : Parnoumême.<br />
Un grand merci à tous ceux qui ont participé à ce magazine<br />
<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> ne peut être tenue pour responsab<strong>le</strong> du contenu des encarts publicitaires.<br />
L’éditeur décline toute responsabilité en cas d’erreur de typographie ou d’iconographie.<br />
Outre ces annonceurs, <strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> remercie cha<strong>le</strong>ureusement : La Maison Ju<strong>le</strong>s<br />
Roy, Claudine Galmard (Amis de Claude Tillier), Maïté et Laétitia Cardo<br />
(CardoLand), Lionel Markus (Musée Buffonainsi que son équipe), Le Château de<br />
St-Point (crédit photo), Emmanuel<strong>le</strong> Vieillard (Musée Niépce ainsi que son<br />
équipe), Mme Bourbonnais pour son incroyab<strong>le</strong> disponibilité et son accueil, Le<br />
Musée Rolin d’Autun.<br />
<strong>Mamie</strong> Pétil<strong>le</strong> est partenaire du Festival de Théâtre du Vieux Château et lui<br />
souhaite une seconde édition aussi forte que la précédente.
DDee hhaauutt eenn BBaass :: L’atelier d’Alain Bourbonnais à Dicy dans <strong>le</strong> parc. La pièce<br />
dédiée aux Turbu<strong>le</strong>nts. Une sculpture de Camil<strong>le</strong> Vidal, métier de profession dont<br />
Alain Bourbonnais acheta 54 pièces pour son parc. Caroline Bourbonnais. Alain<br />
Bourbonnais et un “Turbu<strong>le</strong>nt”. Une des œuvres symboliques de La Fabuloserie.<br />
Le “Tunnel”, l’entrée du lieu. Le Manège de Petit Pierre, conçu pendant 50 ans par<br />
Petit Pierre, un garçon sourd et muet et dit-on “simp<strong>le</strong> d’esprit. Une sp<strong>le</strong>ndeur qui<br />
résista à la tempête de 99 ! Une série de bas-relief de Mario Chicharro. ©© pphh.. FFaabbiieenn<br />
CCaarroonn ppoouurr MMPP -- DDRR.. ssaauuff ““AAllaaiinn BBoouurrbboonnnnaaiiss pphh eexxttrraaiittee dduu lliivvrree ““AAllaaiinn BBoouurrbboonnnnaaiiss EEdd.. LLaa FFaabbuulloosseerriiee..
La fabu<strong>le</strong>use idée<br />
de Bourbonnais<br />
Le Musée de<br />
l’Art Hors-<strong>le</strong>s-<br />
Normes, “La<br />
Fabuloserie” est<br />
l’œuvre d’une<br />
vie: cel<strong>le</strong> d’Alain<br />
Bourbonnais.<br />
Il y a des jours où l’on se lève<br />
un matin et où l’on devine que la<br />
journée sera différente de toutes <strong>le</strong>s<br />
autres. Des jours où l’on <strong>sait</strong>, instinctivement<br />
qu’il est temps de changer<br />
de vie, de passer à autre chose.<br />
Imaginez : une carte, un compas, un<br />
homme. Ce dernier prend une carte<br />
Michelin, l’ouvre, fixe un point de<br />
départ, Paris, son lieu d’habitation. Il<br />
prend alors un compas, comme ça, à<br />
l’heure où d’autres prennent <strong>le</strong>ur premier<br />
café noir. Il <strong>le</strong> regarde, un rien<br />
amusé. Il ose... Oui, il ose ouvrir l’instrument<br />
pour effectuer un cerc<strong>le</strong><br />
d’une distance de 100 km. Résultat :<br />
Nemours. Nemours, à 100 km de<br />
Paris. La distance souhaitée par<br />
l’homme. Alain Bourbonnais, ce<br />
jour-là, s’est sûrement <strong>le</strong>vé, il a sûrement<br />
été voir Caroline, son épouse,<br />
pour lui expliquer son envie, son<br />
besoin, son projet futur : trouver hors<br />
de Paris où ils menaient tous deux<br />
“une vie d’enfer” une maison, à la<br />
campagne. Caroline l’a sûrement<br />
regardé de ses yeux pétillants et vifs,<br />
remplis d’admiration pour cet<br />
homme ta<strong>le</strong>ntueux, inventif, doué.<br />
El<strong>le</strong> a peut-être aussi trouvé que la<br />
blague était origina<strong>le</strong>. Pourtant,<br />
réf<strong>le</strong>xion faite et voyant que son cher<br />
et tendre ne plaisantait pas, el<strong>le</strong> lui a<br />
dit “oui”.<br />
De l’atypique<br />
L’histoire est vraie. Et des décennies<br />
plus tard, c’est Caroline Bourbonnais<br />
en personne qui la raconte. El<strong>le</strong> sourit.<br />
El<strong>le</strong> accepte, <strong>le</strong> temps d’une interview<br />
de partager ces moments intimes.<br />
De raconter sa vie aux côtés de<br />
celui qui fut l’un des architectes, des<br />
artistes, des col<strong>le</strong>ctionneurs <strong>le</strong>s plus<br />
attachants de sa génération : Alain<br />
Bourbonnais. “Nous y sommes allés,<br />
vous savez, à Nemours, mais Alain n’a<br />
pas eu de coup de foudre”. Le coup<br />
de foudre, c’est à Dicy, en Puisaye,<br />
dans l’Yonne qu’il se produira.<br />
Qu’importent <strong>le</strong>s 50 km de plus ! “La<br />
maison a appartenu à Pierre Brasseur.<br />
Nous étions, à l’époque <strong>le</strong>s 92 èmes visiteurs<br />
! Pourquoi <strong>nous</strong> avons aimé<br />
<strong>cette</strong> maison ? Ça, c’est un mystère !<br />
El<strong>le</strong> était vieillotte, humide, il fallait<br />
faire des travaux”... Il fallait <strong>bien</strong> une<br />
maison atypique pour un artiste atypique.<br />
Né en 1925, <strong>le</strong>s dessins du<br />
jeune Alain préfigurent déjà son<br />
ta<strong>le</strong>nt. Il a un don, une différence.<br />
C’est certain, il est un artiste en devenir.<br />
Ses parents, à l’époque, trouvent<br />
qu’architecte est “plus acceptab<strong>le</strong>”<br />
qu’artiste. <strong>Alors</strong> qu’il effectue un stage<br />
chez Gasq un architecte de Tours, ce<br />
dernier, ébloui par son élève, lui<br />
conseil<strong>le</strong> d’entreprendre des études à<br />
l’Eco<strong>le</strong> Nationa<strong>le</strong> des beaux-Arts de<br />
Paris.<br />
Les “Turbu<strong>le</strong>nts”<br />
Brillant, productif, l’étudiant dessine,<br />
peint et façonne son sty<strong>le</strong>. Il devient,<br />
dans un premier temps architecte des<br />
bâtiments civils et palais nationaux. Il<br />
signe <strong>le</strong>s plans du Théâtre de Caen<br />
(1963), du Grand Théâtre de<br />
Luxembourg (1963), de ceux de<br />
l’Eglise Stella Matutina de Saint-<br />
Cloud (1965), de ceux de la gare de<br />
Nation du RER (1969)... Il s’affirme<br />
en quelques années comme l’un des<br />
jeunes espoirs de l’architecture française.<br />
Alain Bourbonnais peut alors<br />
revenir à ses premières inspirations.<br />
C’est à Dicy qu’il crée, en parallè<strong>le</strong> de<br />
son métier, Les Turbu<strong>le</strong>nts, une série<br />
de personnages gentiment monstrueux<br />
construits à partir d’objets chinés<br />
auxquels il rajoute son ta<strong>le</strong>nt, son<br />
sty<strong>le</strong>, son point de vue. “Mes turbu<strong>le</strong>nts,<br />
expliquait <strong>le</strong> sculpteur, c’est<br />
mon é<strong>le</strong>vage, c’est ma tribu.(...)Ils<br />
sont contre l’angoisse, <strong>le</strong> pessimisme,<br />
<strong>le</strong> dégoût, <strong>le</strong> mécontentement, <strong>le</strong><br />
nihilisme (...)ils sont effrontés mais<br />
courageux(...)ils sont <strong>le</strong> rêve, ils racontent<br />
<strong>le</strong> désir.(...)Ils narguent l’hypocrisie<br />
et la grisail<strong>le</strong> des hommes”. De<br />
Mademoisel<strong>le</strong> Rose à Chouchou en passant<br />
par Tryciclo et sa maman La<br />
Cé<strong>le</strong>stine, <strong>cette</strong> peuplade figure d’un<br />
art nouveau, inventif, génial. Ces bestio<strong>le</strong>s-là<br />
respirent l’esprit des fêtes<br />
foraines. El<strong>le</strong>s ont pour mère l’inventivité<br />
et pour père <strong>le</strong> rêve. Conçues de<br />
grillage, de papiers collés, de mâchoires<br />
de bœufs, de boîtes de conserves,<br />
de sous-vêtements féminins, de vieil<strong>le</strong>s<br />
dentel<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong>s dégagent, n’ayons<br />
pas peur des mots, un érotisme “farfelu”.<br />
En visitant “La Fabuloserie”,<br />
palais de l’art insolite et Hors-<strong>le</strong>s-<br />
Normes, il faut impérativement al<strong>le</strong>r<br />
<strong>le</strong>s saluer. El<strong>le</strong>s ont élu domici<strong>le</strong> dans<br />
une immense pièce et offrent fièrement<br />
<strong>le</strong>urs atours carnava<strong>le</strong>sques et<br />
rabelaisiens. Certaines ont même été<br />
conçues comme des costumes. “Alain<br />
rêvait de <strong>le</strong>s voir sur scène”. El<strong>le</strong>s<br />
prendront vie, en 1999 dans une<br />
mise-en-scène de J.C. Delagneau Le<br />
médecin malgré lui. Entre 1936 et<br />
1975, l’artiste produira éga<strong>le</strong>ment<br />
une œuvre graphique : peintures,<br />
estampes, tapisseries, portes et dessins<br />
d’où se distingue la série des<br />
“Briculages”, des “Gratte Cul” et des<br />
“P’tites Cuteries”...<br />
Un véritab<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctionneur<br />
Alain Bourbonnais ne va avoir de<br />
cesse de se passionner pour <strong>le</strong>s créateurs<br />
anonymes aux ta<strong>le</strong>nts certains. Il<br />
<strong>le</strong>s cherche, <strong>le</strong>s rencontre, achète <strong>le</strong>ur<br />
production entière. L’aventure va<br />
durer 30 ans. Caroline se souvient :<br />
“Un jour, en revenant d’une visite de<br />
chantier, on s’arrête dans un bistrot<br />
dans <strong>le</strong> centre de la France. Sur une<br />
étagère, on voit des animaux fabu<strong>le</strong>ux.<br />
“Qui a réalisé ces si étranges<br />
bêtes ?” demande Alain. L’aubergiste,<br />
<strong>nous</strong> donne <strong>le</strong> nom et <strong>nous</strong> indique<br />
<strong>le</strong> chemin. Cet homme ramas<strong>sait</strong><br />
toutes sortes de vieil<strong>le</strong>s racines et il réali<strong>sait</strong><br />
des personnages extraordinaires”.<br />
Et d’ajouter : “ Nous <strong>nous</strong> sommes<br />
dit que ce cas ne devait pas être<br />
unique et c’est devenu un jeu. <strong>On</strong><br />
partait de Dicy et on allait chez <strong>le</strong>s restaurateurs.<br />
<strong>On</strong> s’asseyait, on commandait<br />
et on demandait :“on a<br />
entendu dire qu’ici quelqu’un fait<br />
quelque chose qu’on ne voit pas ail<strong>le</strong>urs”.<br />
C’était la phrase magique, <strong>le</strong>s<br />
langues se déliaient. <strong>On</strong> <strong>nous</strong> communiquait<br />
<strong>le</strong> nom de celui qui réali<strong>sait</strong><br />
des “trucs bizarres”. <strong>On</strong> adorait,<br />
<strong>nous</strong>, rencontrer <strong>le</strong> “fada du village””.<br />
Madame Bourbonnais se souvient<br />
encore d’Alain remplissant la voiture<br />
avec <strong>le</strong>s productions de ces artistes<br />
anonymes. “Il a rassemblé des œuvres<br />
de créateurs tota<strong>le</strong>ment inconnus,<br />
dépourvus de culture artistique, des<br />
personnes dont <strong>le</strong> métier était tout<br />
autre, maçons, mineurs, ouvriers, facteurs,<br />
agriculteurs... mais tous étaient<br />
des brico<strong>le</strong>urs de <strong>le</strong>urs rêves et des<br />
artistes géniaux travaillant avec des<br />
matériaux de récupération”.<br />
Rencontre avec Dubuffet<br />
1970. Jean Dubuffet fait la une des<br />
infos. L’artiste explique qu’il va donner<br />
sa col<strong>le</strong>ction d’art brut à la vil<strong>le</strong> de<br />
Lauzanne en Suisse. Et <strong>le</strong>s images de<br />
sa col<strong>le</strong>ction défi<strong>le</strong>nt. “Tu vois, m’a-til<br />
lancé, ce que <strong>nous</strong> col<strong>le</strong>ctionnons<br />
c’est de l’art brut” ! A un détail près :<br />
<strong>le</strong>s créateurs réunis par Alain<br />
Bourbonnais ne sont pas des “malades<br />
mentaux” comme ceux de la col<strong>le</strong>ction<br />
de Dubuffet. Alain décide<br />
alors d’envoyer une <strong>le</strong>ttre à Dubuffet.<br />
Il souhaite <strong>le</strong> rencontrer et voir ses<br />
œuvres. Il joint un cliché de ses<br />
Turbu<strong>le</strong>nts. Dubuffet, séduit, invite <strong>le</strong><br />
coup<strong>le</strong> rue de Sèvres. Les Bourbonnais<br />
sont abasourdis devant tant de<br />
sp<strong>le</strong>ndeurs. Alain, s’enthousiasme :<br />
“Si je m’écoutais, je ferais <strong>bien</strong> quelque<br />
chose”. Ce à quoi Dubuffet<br />
répond : “Si vous faites quelque<br />
chose, je vous y aiderai et je vous donnerai<br />
une liste de créateurs encore<br />
vivants”. Dubuffet rentre ainsi dans la<br />
vie de Bourbonnais. Une amitié naît.<br />
L’Atelier Jacob<br />
“Au rez-de-chaussée de notre immeub<strong>le</strong><br />
parisien, une librairie était à vendre”.<br />
Le coup<strong>le</strong> l’achète et Alain<br />
contacte Dubuffet. “Il était ravi.<br />
Imaginez ce que cela représentait à<br />
l’époque pour <strong>nous</strong>”, sourit Caroline.<br />
En 1972, l’Atelier Jacob ouvre ses portes.<br />
Ses murs tendus de vieux sacs de<br />
jute peints en noirs interpel<strong>le</strong>nt !<br />
Bourbonnais présente sa col<strong>le</strong>ction et<br />
Dubuffet lui confie son ensemb<strong>le</strong><br />
d’œuvres d’Alyose. “A <strong>cette</strong> époque,<br />
ce genre était inconnu ou méprisé,<br />
pourtant, <strong>le</strong>s visiteurs ont afflué et <strong>le</strong>s<br />
artic<strong>le</strong>s de presse se sont multipliés”.<br />
L’aventure durera 10 ans. Le temps<br />
d’une exposition des Turbu<strong>le</strong>nts à<br />
Lyon, puis <strong>le</strong> “Marquis mi-Carabas<br />
mi Chat Botté” comme aimait <strong>le</strong> surnommer<br />
son ami Michel Ragon*<br />
galope déjà vers autre une aventure :<br />
La Fabuloserie.<br />
Fabu<strong>le</strong>use Fabuloserie<br />
Le coup<strong>le</strong> s’instal<strong>le</strong> alors définitivement<br />
en Puisaye. Alain Bourbonnais<br />
confectionne son atelier et commence<br />
à effectuer des aménagements<br />
dans <strong>le</strong>s granges afin qu’el<strong>le</strong>s puissent<br />
accueillir dignement sa col<strong>le</strong>ction.<br />
“<strong>On</strong> en a passé des week-ends dans <strong>le</strong><br />
plâtre” ! se souvient sa femme.<br />
Dubuffet l’encourage, <strong>le</strong>s amis viennent<br />
voir. Ils sont sidérés. “Vous devez<br />
montrer tout ça” insistent-ils. En<br />
1983, La Fabuloserie ouvre ses portes.<br />
La “fabu<strong>le</strong>use” Fabuloserie. <strong>On</strong> passera<br />
sur <strong>le</strong>s critiques, <strong>le</strong>s étonnements,<br />
<strong>le</strong>s préjugés. <strong>On</strong> conservera à l’esprit<br />
que ce lieu est “<strong>le</strong> temp<strong>le</strong> du rêve, de<br />
l’imagination, de l’émotion”. Du<br />
“tunnel” aux Grenier Blanc et Noir,<br />
de la visite du Parc et de la découverte<br />
du Manège de Petit Pierre, <strong>le</strong> visiteur<br />
ne peut que ressortir ébloui. En partant,<br />
on se dit enfin que <strong>le</strong>s artistes<br />
exposés ici ont au moins un point<br />
commun : celui d’avoir su démontrer<br />
qu’il était possib<strong>le</strong> de créer. Possib<strong>le</strong> de<br />
se lancer, même sans ta<strong>le</strong>nt défini,<br />
sans culture. Ces artistes-là décomp<strong>le</strong>xent<br />
tous ceux qui hésitent à se<br />
lancer. Chapeau-bas. Chapeau bas<br />
aussi à celui qui sut avant tout <strong>le</strong><br />
monde <strong>le</strong> comprendre. Merci, donc,<br />
Monsieur Bourbonnais.<br />
Plus d’infos •<br />
• La Fabuloserie 1 rue des canes<br />
89120 Dicy • Tél. 03 86 63 64 21 •<br />
Site : www.fabuloserie.com<br />
*Michel Ragon : lire “Du Côté de l’Art<br />
Brut” Ed. Albin Michel.
Focus<br />
Sur Niépce<br />
Dire que ce Chalonnais eut <strong>le</strong><br />
déclic est la moindre des choses<br />
pour présenter celui qui<br />
inventa la photographie.<br />
Nicéphore Niépce voit <strong>le</strong><br />
jour sous <strong>le</strong> 7 mars 1765 à Chalonsur-Saône<br />
dans une famil<strong>le</strong> d’avocats<br />
aisée. <strong>Alors</strong> qu’on lui destine une carrière<br />
ecclésiastique, il la refuse, préférant<br />
s'engager dans l'armée révolutionnaire<br />
en 1792. Deux ans plus<br />
tard, il la quitte et s'instal<strong>le</strong> à Nice où<br />
il épouse Agnès Roméro qui lui donnera<br />
un fils, Isidore. En 1801, il<br />
revient en Bourgogne s’occuper de la<br />
gestion du patrimoine familial. Il se<br />
consacre alors, avec Claude, son frère,<br />
à la recherche. Ils obtiennent pour 10<br />
ans, un brevet signé par Napoléon<br />
pour <strong>le</strong>ur moteur qu’ils baptisent <strong>le</strong><br />
“pyréolophore”. Claude décide de<br />
partir en Ang<strong>le</strong>terre pour essayer de<br />
vendre l’invention. Resté seul, Niépce<br />
se lance sur un projet qui lui tient à<br />
cœur : la fixation des images projetées<br />
au fond des chambres obscures.<br />
Les rétines<br />
Passionné par la lithographie mise au<br />
point par Senefelder au XVIII ème sièc<strong>le</strong>,<br />
il cherche un moyen de décalquer<br />
sur la pierre <strong>le</strong>s images qu'il souhaite<br />
reproduire. Il y arrive en mai 1816<br />
grâce à une chambre noire, chargée<br />
avec un papier enduit de chlorure<br />
d'argent, à obtenir un négatif d'une<br />
vue prise depuis une fenêtre, qu'il ne<br />
peut malheureusement pas fixer et<br />
qui noircit complètement à la<br />
lumière. Il nomme ces images des<br />
“rétines”. Il cherche encore. Il travail<strong>le</strong><br />
avec la résine de Gaïac puis avec <strong>le</strong><br />
bitume de Judée. Cette substance<br />
noire peut blanchir et devenir insolub<strong>le</strong><br />
là où el<strong>le</strong> est impressionnée par la<br />
lumière. Une plaque de cuivre<br />
enduite de <strong>cette</strong> substance, exposée<br />
huit heures dans la chambre noire<br />
avant d’être plongée dans un solvant<br />
et attaquée par un acide dans <strong>le</strong>s parties<br />
dépourvues de bitume fournit<br />
une image en relief.<br />
Le point de vue du Gras<br />
Nicéphore va ainsi obtenir, en 1827,<br />
la toute première photographie : une<br />
vue prise d'une fenêtre du grenier de<br />
sa maison de Saint-Loup-de-<br />
Varennes par ce procédé qu’il nomme<br />
“Héliographie” éga<strong>le</strong>ment connue<br />
sous <strong>le</strong> nom de “Point de vue du<br />
Gras”. Ses inventions ne s’arrêtent pas<br />
là. <strong>On</strong> lui doit aussi la première<br />
chambre noire photographique, la<br />
première chambre coulissante, <strong>le</strong> premier<br />
diaphragme à iris (réinventé 50<br />
ans plus tard) et une chambre munie<br />
d'une bobine pour l'enrou<strong>le</strong>ment du<br />
papier sensib<strong>le</strong>. <strong>Alors</strong> qu’il était associé<br />
avec Daguerre, il meurt subitement<br />
<strong>le</strong> 5 juil<strong>le</strong>t 1833 à Saint-Loupde-Varennes.<br />
Il ne verra jamais vivre<br />
son incroyab<strong>le</strong> invention et c’est plutôt<br />
Daguerre qui va bénéficier de ces<br />
avancées.<br />
Sa maison à<br />
St-Loup-de-Varennes<br />
De Chalon, où se trouvent sa satue et<br />
sa maison nata<strong>le</strong> à St-Loup de<br />
Varennes, où il vécut et repose désor-<br />
Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833). Le “Point de vue du Gras” , la première<br />
photographie mise au point par Niépce. EEnn hhaauutt àà DDooiittee : sa maison nata<strong>le</strong> à<br />
Chalon. Sur une plaque est écrit : Il a laissé “au monde entier <strong>le</strong> bénéfice de son<br />
invention et à ses concitoyens <strong>le</strong> soin d’honorer sa mémoire” ©© pphh.. DDRR<br />
mais au cimetière, Niépce est très présent.<br />
La maison où il résidait l’été et<br />
où il fai<strong>sait</strong> ses recherches est ouverte<br />
aux visiteurs. La maison est financée<br />
par l’éco<strong>le</strong> Spéos, éco<strong>le</strong> de photographie<br />
internationa<strong>le</strong>. Lors de la visite,<br />
on découvrira son bureau, <strong>le</strong> lieu où il<br />
fit ses premiers essais dès 1816, l’endroit<br />
où il reçut Daguerre, l’endroit<br />
d’où il prit <strong>le</strong> “Point de vue du Gras”,<br />
<strong>le</strong> cabinet du grenier, <strong>le</strong> Grand grenier<br />
où Niépce utili<strong>sait</strong> la fenêtre p<strong>le</strong>in Est,<br />
<strong>le</strong> Petit grenier où il utili<strong>sait</strong> la fenêtre<br />
p<strong>le</strong>in Sud pour ses prises de vue.<br />
D’autres surprises sont réservées aux<br />
curieux : il est possib<strong>le</strong> de manipu<strong>le</strong>r<br />
la reconstitution exacte du premier<br />
L’apport de Daguerre<br />
appareil photo au monde et d’observer<br />
<strong>le</strong>s héliographies réalisées par un<br />
chercheur du CNRS selon <strong>le</strong>s procédés<br />
originaux de l’inventeur. Une<br />
copie fidè<strong>le</strong> du vélocipède que Niépce<br />
utili<strong>sait</strong> sur <strong>le</strong>s chemins du village est<br />
aussi à la dispostion de ceux qui souhaitent<br />
faire un tour autour de la propriété...<br />
Enfin, partez sur la “Route de<br />
la photo” et sur <strong>le</strong>s traces de Niépce.<br />
Et n’oubliez pas votre appareil photo!<br />
Plus d’infos •<br />
• Maison Nicéphore Niépce, 2 rue<br />
N.Niépce 71240 St-Loup-de-Varennes<br />
• Tél. 03 85 94 04 60 et 01 40 09 18<br />
58 •www.niepce.com<br />
Daguerre (1787-1851) est très intéressé<br />
par <strong>le</strong>s travaux du Chalonnais et il <strong>le</strong><br />
contacte en 1826. Niépce est réticent : il<br />
hésite à lui montrer ses travaux sur l’ “héliographie”<br />
et ils ne s’associent qu’en 1829<br />
dans <strong>le</strong> but d’améliorer <strong>le</strong> procédé de<br />
Niépce par <strong>le</strong>s perfectionnements que<br />
Daguerre y apporterait. Daguerre effectue<br />
des travaux de chimie en utilisant l’iode<br />
comme agent sensibilisateur sur une plaque de cuivre recouverte<br />
d’une couche d’argent. Après la mort de Niépce, il poursuit <strong>le</strong>s<br />
recherches. Il va découvrir que <strong>le</strong> mercure agit comme révélateur<br />
de l’image. Il parvient à raccourcir <strong>le</strong> temps de pose, très long à<br />
l’époque. En 1837, il parvient à fixer ces images avec de l’eau<br />
chaude saturée de sel marin. Le daguerréotype est né, sans que<br />
<strong>le</strong> nom de Niépce y soit associé. L’invention séduit. en 1839, une<br />
loi est votée par laquel<strong>le</strong> l’état français acquiert<br />
l’invention contre une pension annuel<strong>le</strong> de 6000 francs à<br />
Daguerre et de 4000 francs à Isidore Niépce, son fils. Le succès<br />
public est immédiat, même s’il est réservé à l’élite. La commercialisation<br />
des chambres et du matériel nécessaire à la réalisation<br />
des images firent la fortune de Daguerre.
Réga<strong>le</strong>z-vous...
Musée Nicéphore Niépce<br />
Toute la photographie<br />
Ouvert depuis 1974 et grâce au travail déjà formidab<strong>le</strong><br />
de Paul Jay, son premier conservateur, <strong>le</strong> Musée<br />
Nicéphore Niépce n’a eu de cesse de se renouvel<strong>le</strong>r et<br />
d’évoluer. S’il porte <strong>le</strong> nom de l’inventeur de la photographie,<br />
il n’est en rien un musée consacré aux recherches de<br />
Niépce. Seu<strong>le</strong> la sal<strong>le</strong> Niépce présente plusieurs objets lui<br />
ayant appartenu dont une partie de sa correspondance et<br />
la fameuse “Chambre de la découverte” (1920), qui permit<br />
à l’inventeur de réaliser <strong>le</strong> “Point de vue du Gras”. Ici, <strong>le</strong><br />
musée a pour objectif de raconter “toute l’histoire de la<br />
photographie, dans ses aspects techniques et artistiques<br />
comme dans ses usages populaires et commerciaux”. Et ses<br />
col<strong>le</strong>ctions (près de 6000 appareils, objets optiques et près<br />
de 3000 images sur tous supports) tout comme onze sal<strong>le</strong>s<br />
fascinent et offrent une orientation est tout à fait passionnante.<br />
Qu’est-ce que la photographie, que connaît-on de<br />
ses pratiques, comment a-t-el<strong>le</strong> évolué ? Autant de questions<br />
qui trouvent enfin <strong>le</strong>ur réponse en un seul et unique<br />
lieu. “Nous souhaitons expliquer tous <strong>le</strong>s ressorts d’une pratique,<br />
depuis son apparition au XIX ème sièc<strong>le</strong> jusqu’à ses<br />
développements actuels” soulignent <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s. Des<br />
héliographies de Niépce aux premières photographies<br />
cou<strong>le</strong>urs de Louis Ducos de Hauron en 1868, du fameux<br />
daguerréotype au ferrotype, ces photographies sur métal,<br />
réalisées par <strong>le</strong>s photographes forains et ambulants du<br />
XIX ème sièc<strong>le</strong>, de l’argentique au numérique, du Pictorialisme<br />
à l’Humanisme français des années 1950, en passant par la<br />
modernité de la Nouvel<strong>le</strong> Vision dans <strong>le</strong>s années 1930, de<br />
la photographie de rue à cel<strong>le</strong> de studio, ce musée offre un<br />
panel comp<strong>le</strong>t. La première sal<strong>le</strong> a été imaginée comme un<br />
parcours initiatique, une sorte d’introduction au sujet. <strong>On</strong><br />
découvre des appareils issus du monde entier et des clichés<br />
divers, après l’hommage au créateur et à l’apport de<br />
Daguerre, place au XIX ème sièc<strong>le</strong> qui témoigne d’un fort<br />
engouement du public pour la photographie en relief. Le<br />
musée propose à ce titre plusieurs centaines de vues stéréoscopiques<br />
via une projection spectaculaire en 3D qui<br />
était à l’origine visionnée à l’aide d’un stéréoscope. Qu’il<br />
est bon de partir alors à la découverte d’un superbe caroussel<br />
d’images. Equipé de lunettes spécia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> visiteur peut<br />
observer des photos en relief illustrant des scène<br />
humoristiques, des images de la Grande Guerre, de la vie<br />
quotidienne... Un fabu<strong>le</strong>ux plongeon dans l’histoire en<br />
somme. Sans déflorer toutes <strong>le</strong>s surprises que réserve ce<br />
musée, il faut préciser que son équipe, cha<strong>le</strong>ureuse et dynamique<br />
n’a de cesse de modifier l’aspect et <strong>le</strong> contenu de<br />
des sal<strong>le</strong>s dédiées à l’exposition permanente. Histoire de <strong>le</strong><br />
découvrir et de revenir plusieurs fois sans jamais y retrouver<br />
la même chose. Un concept plutôt intelligent. A cela s’ajoutent,<br />
en moyenne, 6 expositions temporaires. Les musée<br />
organise aussi des actions éducatives et pédagogiques et<br />
propose des ateliers, des stages et des formations. Car la<br />
photographie est un art vivant et en constante évolution. Il<br />
dispose enfin d’un laboratoire, d’un studio de prises de<br />
vues qui permettent d’effectuer de multip<strong>le</strong>s travaux et d’accueillir<br />
sur place de nombreux artistes. A visiter, absolument.<br />
• Plus d’infos<br />
Musée Nicéphore Niépce - 28, Quai des Messageries 71100 Chalon sur<br />
Saône • Tél: 03.85.48.41.98 • Sité :www.museeniepce.com<br />
Vue du Musée Nicéphore Niépce à Chalon<br />
Série d’appareils photos, exemp<strong>le</strong> d’un fonds impressionnant dont dispose <strong>le</strong><br />
musée.<br />
La fameuse “Chambre de la découverte” (1920)<br />
Le musée dispose de la col<strong>le</strong>ction complète du magazine “Vu”. ©© pphh.. FF..CCaarroonn.. MMPP
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Buffon vit<br />
à Montbard<br />
Buffon, <strong>le</strong> célèbre auteur de<br />
l’Histoire Naturel<strong>le</strong> a partagé sa<br />
vie entre Paris et Montbard. Du<br />
Musée-Site Buffon à la Grande<br />
Forge, cet esprit des Lumières<br />
est partout célébré.<br />
Lionel Markus, conservateur du Musée-site Buffon devant la statue du célèbre<br />
naturaliste de Montbard<br />
Ce jour-là <strong>le</strong> Musée<br />
Buffon de Montbard accueillait un<br />
groupe scolaire. Sagement assis dans<br />
<strong>le</strong> hall, après la visite, <strong>le</strong>s enfants<br />
écoutaient avec attention <strong>le</strong>s explications<br />
de Lionel Markus, <strong>le</strong> conservateur.<br />
Il faut dire, que pour l’occasion<br />
ce dernier avait rapporté du fonds<br />
Buffon une série de gravures et de<br />
dessins particulièrement exception-<br />
nel<strong>le</strong>. Devant l’œil fasciné de ces<br />
charmantes têtes blondes, il a pu<br />
expliquer en quoi Georges-Louis<br />
Lec<strong>le</strong>rc, comte de Buffon, né à<br />
Montbard <strong>le</strong> 7 septembre 1707 et<br />
mort à l’âge de 81 ans a marqué<br />
l’Histoire des Sciences. Le Muséesite<br />
Buffon fait lui-aussi la lumière<br />
sur <strong>le</strong>s travaux et la vie du naturaliste.<br />
Il se compose d’un immense ensemb<strong>le</strong><br />
avec, d’une part un musée et de<br />
l’autre un parc. Labellisé “Maison<br />
des Illustres” en 2011, <strong>le</strong> musée a<br />
ouvert ses portes en 2004. “Il a été<br />
Le fonds Buffon dispose de 3000<br />
œuvres dont des originaux rares.<br />
conçu comme une préfiguration<br />
pour <strong>le</strong> futur musée Buffon prévu<br />
dans l’Hôtel particulier du naturaliste.<br />
Pour l’heure, ce projet se poursuit”<br />
explique Lionel Markus. Il propose<br />
un parcours à travers l’histoire<br />
naturel<strong>le</strong> et la philosophie des<br />
Lumières et est dédié au travail de<br />
Buffon et de Daubenton.<br />
Petite Visite...<br />
Une petite visite s’impose. Après<br />
avoir admiré la magnifique statue de<br />
Buffon, un modè<strong>le</strong> en plâtre qui servit<br />
à la réalisation fina<strong>le</strong>, au rez-dechaussée,<br />
il faut monter à l’étage<br />
pour découvrir en premier lieu,<br />
l’étonnant cabinet de curiosités dédié<br />
aux règnes animal, végétal et minéral.<br />
Tel un voyageur, <strong>le</strong> visiteur<br />
découvrira ensuite de nombreuses<br />
vitrines dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s se trouvent<br />
quelques trésors. Des ouvrages, des<br />
écrits, des objets, puisés dans <strong>le</strong> fonds<br />
qui en compte pas moins de 3000<br />
pièces. “Nous disposons, entre<br />
autres, de l’intégralité des 36 volumes<br />
de l’Histoire Naturel<strong>le</strong>” précise<br />
Lionel Markus. Le Musée laisse place<br />
au parc que Buffon lui-même aménagea<br />
entre 1733 et 1742. Son histoire<br />
est intimement liée à l’histoire<br />
du château des ducs de Bourgogne<br />
sur <strong>le</strong>quel il est construit. Classé<br />
monument historique en 1947, il<br />
offre <strong>le</strong> long de ses quatorze terrasses<br />
un cadre naturel historique de premier<br />
ordre avec ses tours de<br />
l’Aubespin et de Saint-Louis datant<br />
du XIV ème sièc<strong>le</strong>, vestiges de l’ancienne<br />
forteresse médiéva<strong>le</strong>. <strong>On</strong><br />
apprend que la Tour Saint-Louis fut<br />
remaniée par Buffon au XVIII ème sièc<strong>le</strong>.<br />
El<strong>le</strong> abritait alors <strong>le</strong> cabinet de<br />
travail d’été, <strong>le</strong> laboratoire et la bibliothèque<br />
du naturaliste. Dans ce parc,<br />
se trouve éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Cabinet de<br />
travail de Buffon. Les murs, couvert<br />
de gravures, la cheminée de marbre<br />
ou encore <strong>le</strong> portrait de Newton que<br />
Buffon admirait tant restituent l’ambiance<br />
particulière de ce lieu chargé<br />
d’histoires... <strong>On</strong> découvre même<br />
qu’un certain Jean-Jacques Rousseau<br />
se serait agenouillé au perron de ce<br />
dernier en signe d’admiration...<br />
De l’Hôtel Buffon<br />
à la Grande forge<br />
L’Hôtel Buffon est actuel<strong>le</strong>ment<br />
fermé à la visite, mais il est possib<strong>le</strong><br />
d’en admirer sa façade de sty<strong>le</strong> Louis<br />
XV. A 7 km de Montbard, au bord<br />
Buffon,<br />
quel<strong>le</strong> vie !<br />
Buffon peint par François-Hubert<br />
Drouais, portrait officiel au Musée<br />
Buffon<br />
• 1707 : Naissance de<br />
Buffon à Montbard<br />
• 1726 : Obtention d’une<br />
licence de droit au collège<br />
des jésuites de Dijon. Il se<br />
rend à Angers pour étudier<br />
<strong>le</strong>s mathématiques et la<br />
botanique. Découvre l’apport<br />
de Newton.<br />
• 1731 : S’instal<strong>le</strong> à Paris.<br />
• 1733 : Il présente un<br />
mémoire à l’Académie des<br />
sciences qui reçoit <strong>le</strong>s éloges<br />
de ses pairs.<br />
• 1734 : Il entre à<br />
l’Académie des Sciences.<br />
Louis XV <strong>le</strong> nomme au<br />
poste d’adjoint mécanicien.<br />
• 1734 : repart pour<br />
Montbard et entreprend<br />
des travaux dans sa<br />
demeure.<br />
• 1739 : Nomme intendant<br />
du Jardin du Roi.<br />
• 1749 : Sortie des 3 premiers<br />
volumes de l’Histoire<br />
Naturel<strong>le</strong>, travail<strong>le</strong>ra avec<br />
Daubenton. 36 volumes sortiront<br />
au total.<br />
Il sera jalousé et contrarié<br />
mais jamais il ne remettra<br />
en cause ses idées.<br />
• 1752 : Mariage avec<br />
M.Françoise de St-Belin<br />
Malain. Un fils survivra surnommé<br />
Buffonet.<br />
• 1753 : Entrée à<br />
l’Académie Française dont il<br />
devient <strong>le</strong> directeur en<br />
1760.<br />
• 1767 : Ouvre <strong>le</strong>s Forges.<br />
• 1788 : <strong>le</strong> 16 avril, mort<br />
de Buffon à l’âge de 81<br />
ans.<br />
Dautres artic<strong>le</strong>s en ligne sur<br />
www.mamie-petil<strong>le</strong>.fr<br />
rub. Mag +
du Canal de Bourgogne, il faut<br />
impérativement se rendre à La<br />
grande Forge de Buffon que <strong>le</strong> naturaliste<br />
inventeur créa en 1768. Il est,<br />
depuis 1732, <strong>le</strong> propriétaire des terres<br />
et trouve cet emplacement idéal.<br />
Louis XV en personne va accorder à<br />
Buffon <strong>le</strong>s “<strong>le</strong>ttres patentes” pour<br />
qu’il puisse créer son usine. Dès<br />
1769, <strong>le</strong> haut-fourneau fonctionne<br />
et en 1773, <strong>le</strong>s travaux sont achevés.<br />
Buffon nourrit <strong>le</strong> projet de s’enrichir<br />
avec ses forges, particulièrement<br />
modernes. Pendant 10 ans, il va<br />
fabriquer et vendre du fer. Mais il<br />
n’obtient pas <strong>le</strong> succès escompté et il<br />
<strong>le</strong>s affermera en 1777. Sur place, on<br />
distingue deux énormes parties : un<br />
ensemb<strong>le</strong> domestique (<strong>le</strong>s logements,<br />
<strong>le</strong> pavillon de Buffon, la chapel<strong>le</strong>,<br />
l’orangerie...) et un ensemb<strong>le</strong><br />
industriel (<strong>le</strong>s hal<strong>le</strong>s de stockage, <strong>le</strong><br />
haut-fourneau, l’affinerie, la fenderie...).<br />
Pas moins de 128 ha de bois<br />
étaient nécessaires au combustib<strong>le</strong><br />
chaque année et 400 ouvriers travaillaient<br />
sur place. Quant aux jardins,<br />
qui font partie de la visite, ils sont<br />
tout simp<strong>le</strong>ment magnifiques.<br />
Buffon et Daubenton<br />
Un autre Montbardois célèbre et très<br />
présent à Montbard se nomme<br />
Daubenton (1716-1799). C’est<br />
l’ami d’enfance de Buffon. Le naturaliste<br />
va l’appe<strong>le</strong>r auprès de lui, au<br />
Jardin du Roi dès 1742. Buffon a<br />
peu de ta<strong>le</strong>nt pour la dissection et<br />
l’étude anatomique et Daubenton<br />
excel<strong>le</strong> en <strong>cette</strong> matière. En 1745, il<br />
<strong>le</strong> fait nommer garde-démonstrateur<br />
au Cabinet du Roi dépendant du<br />
Jardin du Roi. Le jardin du Roi<br />
est l’ancêtre du Muséum d’Histoire<br />
Naturel<strong>le</strong>. Par la suite<br />
Daubenton en sera <strong>le</strong> directeur. Ils<br />
travail<strong>le</strong>nt ensemb<strong>le</strong> pendant 10 ans<br />
à la mise à jour de l’Histoire<br />
Naturel<strong>le</strong> dont <strong>le</strong>s 3 premiers volumes<br />
paraissent en 1749. Daubenton<br />
y décrit près de 200 espèces de quadrupèdes.<br />
Ces descriptions, précises<br />
peuvent être considérées comme <strong>le</strong><br />
point de départ de l’anatomie comparée.<br />
Mais Buffon et Daubenton<br />
vont se brouil<strong>le</strong>r à partir du moment<br />
où Buffon décide de supprimer dans<br />
une réédition plus courte, <strong>le</strong>s parties<br />
consacrées à l’anatomie. Daubenton<br />
sera remplacé par Philippe Guéneau<br />
de Montbeillard puis par Edmé-<br />
Louis Daubenton, cousin de<br />
Daubenton. Il reste ependant pour la<br />
postérité celui qui fut à l’origine de<br />
l’essor du Cabinet de curiosité du<br />
Roi. Il fut aussi celui qui édita une<br />
“instruction pour <strong>le</strong>s bergers et <strong>le</strong>s<br />
propriétaires de troupeaux” et qui<br />
introduisit en France la race mérinos.<br />
<strong>On</strong> dit même que son salut, pendant<br />
la Révolution Française, serait dû à<br />
cet écrit, puisque Daubenton prenait<br />
fait et cause des soucis quotidiens des<br />
paysans et du peup<strong>le</strong>.<br />
Plus d’infos •<br />
• Musée Buffon rue du Parc Buffon<br />
21500 Montbard. Tél. 03 80 92 50 42<br />
• Grande Forge de Buffon 21500<br />
Buffon. Tél : 03 80 92 10 35
Nicolas Rolin<br />
d’Autun à Beaune<br />
Le Chancelier Rolin restera à<br />
jamais dans l’histoire pour avoir<br />
été avec son épouse <strong>le</strong> bâtisseur<br />
des Hospices de Beaune.<br />
Les deux ai<strong>le</strong>s perpendiculaires du XV ème sièc<strong>le</strong>, dites "<strong>le</strong> bas de Beauchamp",<br />
reliées par une élégante tourel<strong>le</strong> d'escalier sont <strong>le</strong>s derniers témoins des travaux<br />
d'agrandissement que Rolin, réalisa dans l'hôtel paternel. Le donjon, partie la plus<br />
ancienne a subi des modifications. El<strong>le</strong> porte aujourd'hui <strong>le</strong> nom d'Hôtel Lacomme<br />
et accueil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s visiteurs du Musée Rolin.<br />
Les Hospices de Beaune ©© pphh.. FF.. CCaarroonn ppoouurr MMPP<br />
Par un acte du 4 août<br />
1443, <strong>le</strong>s Hospices de Beaune<br />
voient <strong>le</strong> jour grâce à un homme<br />
Nicolas Rolin et à sa femme<br />
Guigone de Salins. Le parcours<br />
de cet homme est plutôt exceptionnel,<br />
pas seu<strong>le</strong>ment parce<br />
qu’il vécut 80 ans, mais surtout<br />
parce qu’il devint un homme<br />
d’état puissant et très considéré<br />
en son temps. Marie-Thérèse<br />
Berthier et John Thomas<br />
Sweeney dans <strong>le</strong>ur ouvrage paru<br />
aux Editions de l’Armançon Le<br />
Chancelier Rolin, ambition, pouvoir<br />
et fortune en Bourgogne ont<br />
consacré une biographie à partir<br />
de documents originaux d’époque<br />
et ont été parmi <strong>le</strong>s premiers<br />
à révé<strong>le</strong>r la vie trépidante et<br />
mouvementée de ce personnage<br />
qui passa à la postérité pour<br />
avoir été <strong>le</strong> bâtisseur des<br />
Hospices de Beaune, lieu aujourd’hui<br />
connu internationa<strong>le</strong>ment.<br />
Un politicien malin<br />
Nicolas Rolin est né à Autun,<br />
dans la maison où se trouve l’actuel<br />
Musée Rolin en 1376. Sa<br />
famil<strong>le</strong> est bourgeoise et aisée. Il<br />
devient rapidement un avocat<br />
renommé à tel point que Jean<br />
Sans Peur, Duc de Bourgogne<br />
décide de <strong>le</strong> prendre à son service<br />
pour <strong>le</strong> nommer avocat auprès<br />
du Par<strong>le</strong>ment de Paris en 1408.<br />
Il se lie rapidement d’amitié avec<br />
<strong>le</strong> duc de Bourgogne au point<br />
qu’il lui demande d’être <strong>le</strong> parrain<br />
de son premier fils. Plus tard<br />
en 1422, Philippe <strong>le</strong> Bon <strong>le</strong><br />
nomme Chancelier Rolin et l’année<br />
suivante Chevalier. Il lui<br />
offre une place importante à ses<br />
côtés et très lucrative. Rolin est<br />
un politicien malin et un précieux<br />
allié pour <strong>le</strong>s dirigeants de<br />
l’époque. C’est ainsi qu’il commence<br />
à acquérir des <strong>bien</strong>s<br />
immobiliers et des terres. Il<br />
obtient ce qu’il désire souvent<br />
grâce à son habi<strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt de négociateur.<br />
Rolin va prendre part à<br />
tous <strong>le</strong>s traités de son temps. Son<br />
éloquence, son culot parfois, son<br />
érudition et son caractère intransigeant<br />
lui permettront de se<br />
maintenir 40 ans dans <strong>le</strong>s plus<br />
hautes <strong>le</strong>s sphères du pouvoir.<br />
Un coup<strong>le</strong> fondateur des<br />
hospices de Beaune<br />
Mais Nicolas Rolin fut éga<strong>le</strong>ment<br />
un mécène renommé qui<br />
ne tourna jamais <strong>le</strong> dos à sa vil<strong>le</strong><br />
nata<strong>le</strong>. <strong>Alors</strong> que la Guerre de<br />
Nicolas Rolin vers 1435 portrait de<br />
Jan Van Eyck se trouve au Louvre.<br />
©© DDRR<br />
Cent Ans n’est pas encore achevée<br />
et que Beaune souffre de<br />
famine et de maladie, que ses<br />
habitants sont terrorisés (par la<br />
bande sanguinaire des ecorcheurs)<br />
et déclarés indigents,<br />
Nicolas Rolin et Guigone de<br />
Salins décident de créer un hôpital<br />
pour <strong>le</strong>s pauvres. Le 4 août<br />
1443 naît l’Hôtel-Dieu de<br />
Beaune et en janvier 1452, l’hôpital<br />
accueil<strong>le</strong> ses premiers<br />
patients.<br />
Un lieu exceptionnel<br />
Découvrir L’Hôtel Dieu, c’est<br />
découvrir un véritab<strong>le</strong> “palais<br />
pour <strong>le</strong>s pôvres”, un lieu exceptionnel.<br />
Rolin avait voyagé en<br />
Flandres et il s’inspira de l’architecture<br />
des hôpitaux qu’il avait<br />
vue là-bas. Le visiteur remarquera<br />
ses façades gothiques, ses<br />
toits vernissés, tapissés de figures<br />
géométriques aux cou<strong>le</strong>urs flamboyantes.<br />
Une sp<strong>le</strong>ndeur architectura<strong>le</strong>.<br />
Le monument historique<br />
rayonne sur la vil<strong>le</strong> de Beaune. <strong>On</strong><br />
peut découvrir son musée, ses trois<br />
cours, ses dépendances, son bastion<br />
du XV ème sièc<strong>le</strong> et ses centaines<br />
de mètres de caves conservant<br />
notamment la réserve particulière<br />
de vin des Hospices. Dès sa fondation,<br />
Nicolas Rolin va doter l’établissement<br />
de meub<strong>le</strong>s, de tapisseries<br />
et de multip<strong>le</strong>s objets qui<br />
constituent aujourd’hui un fonds<br />
remarquab<strong>le</strong>. Si <strong>le</strong>s Hospices de<br />
Beaune restent longtemps après<br />
<strong>le</strong>ur visite dans l’esprit des visiteurs,<br />
d’autres découvertes sont à faire<br />
concernant <strong>le</strong> patrimoine du<br />
Chancelier Rolin. Ses fameux châteaux,<br />
dont nombreux sont en ruines<br />
figurent néanmoins de sa<br />
richesse et de sa puissance. Pas<br />
faci<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s répertorier, encore plus<br />
compliqué de <strong>le</strong>s dénicher. Mais,<br />
lors d’une promenade, entre<br />
Autun et Beaune, nul ne vous<br />
empêchera de vous renseigner...<br />
Plus d’infos •<br />
• Musée Rolin 5 rue des Bancs<br />
71400 Autun •tél. : 03 85 52 09 76<br />
•Hospices Civils de Beaune - Musée<br />
de l'Hôtel-Dieu BP 104 - 21200<br />
Beaune• Tél. : 03 80 24 45 00<br />
Email : hospices.beaune@wanadoo.fr<br />
Site : www.hospices-de-beaune.com
Voir, lire & découvrir<br />
• Voir<br />
• Découvrez <strong>le</strong> travail du cinéaste Jacques<br />
Tréfouël : qui a fondé “Les Films du<br />
Lieu-dit” pour tourner des documentaires<br />
majoritairement dédiés aux personnalités<br />
bourguignonnes. Citons en trois : “Ju<strong>le</strong>s Renard” (un second<br />
est sorti concernant <strong>le</strong>s combats de Renard); “Co<strong>le</strong>tte “J’appartiens<br />
à un pays que j’ai quitté” et “Vauban, <strong>le</strong> vagabond du roi”.<br />
• Découvrez <strong>le</strong>s DVD du Musée Niépce : sur l’univers de la photo :<br />
“Familiarité/extralucides/ni vues, ni prévues et sur l’univers de l’inventeur<br />
“Sensib<strong>le</strong> à la lumière - Nicéphore Niépce et la photographie.<br />
• Lire<br />
• Biographies : “Paul Bert, l'idéal républicain” J-Pierre<br />
Soisson. Ed.de Bourgogne, “Nicolas Edme Restif de la<br />
Bretonne”; Daniel Baruc. Fayard; “Le chevalier d'Eon, une vie<br />
sans queue ni tête”; M.et E.Lever. Hachette Pluriel<br />
Réference;“Co<strong>le</strong>tte, une certaine France”; Michel Del Castillo.<br />
Poche. “Co<strong>le</strong>tte” de Claude Pichois, Alain Brunet. Ed. De<br />
Fallois; “Vauban” Bernard Pujo. Ed. Albin Michel et <strong>le</strong> superbe<br />
album d’A. D’Aunay “Vauban, Génie maritime” Ed. Gallimard;<br />
“Romain Rolland tel qu'en lui-même”; B. Duchate<strong>le</strong>t<br />
Ed. A.Michel; Bussy-Rabutin, <strong>le</strong> libertin puni”;<br />
D-Henri Vincent Ed. Perrin”; “St-André en Morvan ou <strong>le</strong>s<br />
amours de Corot” Ph. Berte-Langereau Ed. Nourrices du<br />
Morvan (infos : 03 86 22 64 07)<br />
• Œuvres : Co<strong>le</strong>tte : œuvres (La Pléiade, poche); Rolland :<br />
Jean Christophe; Renard : Poil de Carotte, Histoire Naturel<strong>le</strong>s,<br />
Journal...(La Pléaïde, poche);Bussy Rabutin : “Histoire amoureuse<br />
des Gau<strong>le</strong>s” Ed Folio; Vincenot : Le pape des Escargots,<br />
La Bil<strong>le</strong>baude (poche); Ju<strong>le</strong>s Roy : La Vallée heureuse, Mémoires<br />
barbares, Adieu ma mère, adieu mon cœur, Les Chevaux du So<strong>le</strong>il<br />
(6 vol); Tillier : Mon onc<strong>le</strong> Benjamin (contactez <strong>le</strong>s Amis de C.Tillier)<br />
• Lire aussi :"Lettres retrouvées" de J. Renard par J.F Flamant Ed.Le Cherche<br />
Midi 1997; Olivier Grandjean “Les Inventeurs célèbres de Bourgogne Ed.<br />
Escargot Savant (www.escargotsavant.fr)<br />
• Découvrir<br />
• Musées et sites : Hôtel Dieu de Tonnerre : infos OTSI 03 86<br />
55 14 48; Musée Co<strong>le</strong>tte 89520 St-Sauveur 03 86 45 61 95;<br />
Maison Vauban St-Léger vauban 03 86 32 26 30 www.vaubanecomusée.org;<br />
Musée de Clamecy : 03 86 27 17 99; Musée<br />
Grasset 58210 Varzy 03 86 29 72 03; Musée Zervos 89450<br />
Vézelay 03 86 32 39 26; Musée Pompon : 03 80 64 19 51;<br />
Musée Lamartine 41 rue de Sigorgne 71000 Mâcon 03 85 38<br />
96 19. Maison de Lamartine 71960 Milly : 03 85 37 07 33<br />
• Châteaux : Château de Bussy-Rabutin<br />
21150 Bussy <strong>le</strong> grand 03 80 96 00 03;<br />
Château de Bussy-Rabutin<br />
MMuusééee PPoommpoonn<br />
Epoisses 01 42 27 73 11 ou 03 80 96 40 56;<br />
Bourbilly : 21460 Epoisses : 03 80 97 05 02;<br />
St-Point : 03 85 50 50 30; Bazoches : 03 86<br />
22 10 22 www.chateau-bazoches.com<br />
• Et aussi : Société des Sciences et Histoire<br />
Naturel<strong>le</strong>s de l’Yonne : www.sshny.org (voir<br />
page Marie Noel) 03 86 51 30 02; Amis de Romain Rolland 03 86 24 22<br />
38 www.association-romainrolland.org; Association H. Bachelin : 03 86 22<br />
83 18 mail : jeanluc.bierry@orange.fr; Société des Amis de Bussy-Rabutin :<br />
www.bussy-rabutin.com.<br />
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