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Saint Benoît Labre à Amettes et environs

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<strong>Saint</strong> <strong>Benoît</strong> <strong>Labre</strong> <strong>à</strong> <strong>Am<strong>et</strong>tes</strong> <strong>et</strong> aux <strong>environs</strong><br />

<strong>Am<strong>et</strong>tes</strong><br />

<strong>Benoît</strong> <strong>Labre</strong> naquit <strong>à</strong> <strong>Am<strong>et</strong>tes</strong> le 26 mars 1748.<br />

© Catherine Dhérent, juill<strong>et</strong> 2009<br />

De nos jours, « dans le ciel pâle, les pyramides des terrils semblent encore mieux perdues… En<br />

dehors de la zone houillère, les moindres parcelles de terre sont exploitées <strong>et</strong> ratissées si bien qu’il<br />

ne subsiste aujourd’hui que quelques bosqu<strong>et</strong>s. Au XVIIIe siècle la plaine n’annonçait en rien une<br />

pareille fourmilière. C’étaient les cultures qui se trouvaient réduites par les bois. On pouvait voir des<br />

arbres fantastiques. Les renards rôdaient. De temps <strong>à</strong> autre, le loup était signalé au détour d’un<br />

sentier. Les buses ou les faucons tournaient sans cesse dans le ciel. Ainsi les bâtiments de la ferme<br />

des <strong>Labre</strong> se resserraient autour d’une cour étroite, pour protéger la volaille <strong>et</strong> les agneaux. » André<br />

Dhôtel<br />

« Dans les premiers plissements des collines d’Artois, une p<strong>et</strong>ite vallée est creusée par la Nave,<br />

minuscule affluent de la Lys, qu’enjambent devant les seuils des maisons des ponts faits d’arbres<br />

coupés. C’est l<strong>à</strong> que se blottit le village d’<strong>Am<strong>et</strong>tes</strong> » (Agnès de la Gorce).<br />

La famille <strong>Labre</strong> était une des plus anciennes d’<strong>Am<strong>et</strong>tes</strong>. Elle avait grande réputation d’honnêt<strong>et</strong>é <strong>et</strong><br />

de piété. Les parents de <strong>Benoît</strong> vivent du revenu de leur domaine de trente hectares de terre qu’ils<br />

cultivaient eux-mêmes. Ils avaient aussi installé « dans la cuisine un p<strong>et</strong>it commerce de mercerie afin<br />

d’augmenter leurs ressources… Avec les moissons <strong>et</strong> les fenaisons qui duraient des semaines, le<br />

battage au fléau, le pain <strong>à</strong> cuire, il n’y avait d’évident que le travail sans relâche. » André Dhôtel<br />

Les <strong>Labre</strong> avaient 15 enfants, <strong>Benoît</strong>-Joseph était l’aîné. La maison natale de <strong>Benoît</strong> <strong>Labre</strong> a été<br />

restaurée au XIXe s. <strong>et</strong> protégée par une grille en fer du coté de la grande porte. Les orphelins<br />

apprentis d’Auteuil viennent d’en restaurer la toiture. Les tuiles ont remplacé le chaume du XVIIIe<br />

siècle. On peut connaître l’état approximatif de la maison du saint grâce <strong>à</strong> une grande toile du XIXe<br />

siècle dans la chambre de la maison, toile qui le représente quittant sa famille <strong>et</strong> sur celle que nous<br />

verrons dans l’église, des années 1870, qui représente le pèlerinage régional du 7 juill<strong>et</strong> 1873.<br />

La maison est typique des fermes basses de torchis de c<strong>et</strong>te région. La chambre des parents, une<br />

pièce <strong>à</strong> vivre avec la grande cheminée <strong>et</strong> derrière la pièce où se trouve le four <strong>à</strong> pain. A l’étage sous la<br />

charpente aérée où on stockait aussi les foins, dormaient l<strong>à</strong> les enfants dont <strong>Benoît</strong>.<br />

« Le soir, toute la famille se réunissait <strong>à</strong> la maison pour la prière commune <strong>et</strong> une lecture souvent<br />

tirée de la Vie des <strong>Saint</strong>s. <strong>Benoît</strong>-Joseph était de tempérament facile, toujours de bonne humeur. Il<br />

aimait la solitude, la lecture <strong>et</strong> la prière. Son entourage voyait dans son comportement <strong>et</strong> ses<br />

dispositions des signes évidents d’un appel au sacerdoce. D’ailleurs tant du côté paternel que du côté<br />

maternel, plusieurs de ses oncles étaient prêtres, la plupart en ministère dans des paroisses du<br />

diocèse. » (A. Beilliard)


<strong>Benoît</strong> y passa ses douze premières années, avant de vivre pour soulager ses parents désemparés<br />

par les épreuves, chez ses oncles prêtres, non loin, <strong>à</strong> Erin d’abord, <strong>à</strong> Conteville ensuite, de 1760 <strong>à</strong><br />

1767.<br />

En sortant de la maison <strong>à</strong> gauche, une chapelle a été bâtie par le curé Decroix sur l'emplacement de<br />

la grange où pria le saint. Les fidèles y déposent des ex-voto <strong>et</strong> noircissent des cahiers de leurs<br />

supplications.<br />

Un chemin de croix monumental a été érigé en juill<strong>et</strong> 1882 en présence de 35 000 personnes. Les<br />

stations grimpent dans la prairie, entre l'église <strong>et</strong> la maison natale du saint. Pèlerinage <strong>et</strong> neuvaines<br />

sont toujours fréquentés.<br />

Chaque matin, avant de partir aux champs, la famille se rendait <strong>à</strong> l’église <strong>Saint</strong>-Sulpice pour y<br />

entendre la messe. C’est un très bel édifice flamboyant, aux harmonieuses voûtes, arcs <strong>et</strong> baies du<br />

XVIe siècle. On y voit les fonts baptismaux sur lesquels a été baptisé <strong>Benoît</strong> <strong>et</strong> un confessionnal du<br />

XVIIIe siècle où il s’est peut-être recueilli. Un tableau pittoresque sous le porche représente le<br />

pèlerinage régional de 1873. Des reliques du saint sont sous vitrine : fragment du bois de son lit de<br />

mort, livres qu’il portait dans son sac de pérégrination, une de ses chaussures…<br />

Nédon<br />

Tous les matins vers 10 ans, longeant le cours de la Nave, <strong>Benoît</strong> se rendait <strong>à</strong> Nédon chez le vicaire.<br />

L’église est vénérable, le chœur étant de la fin du XIIe siècle tandis que la tour est datée de 1532. Sur<br />

le côté une arcature de grès porte les armes de 1547 de Jean d’Ostrel de Lières (d’argent <strong>à</strong> deux<br />

bandes d’azur) <strong>et</strong> de Marie d’Olhain (d’argent <strong>à</strong> trois tourteaux de gueules) qu’il avait épousée le 30<br />

mars 1544.<br />

Conteville<br />

Un oncle de <strong>Benoît</strong>, Jacques-Joseph Vincent, était curé <strong>à</strong> Conteville. Il y menait une vie des plus<br />

austères. « On le vit abandonner son logis aux pauvres <strong>et</strong> s’en aller dormir dans un réduit sous le<br />

clocher, quand il ne passait pas toute la nuit <strong>à</strong> prier devant le tabernacle » (Agnès de la Gorce). Il prit<br />

chez lui son neveu <strong>à</strong> la Toussaint 1766 afin de continuer l’œuvre de formation qu’avait entreprise le<br />

curé d’Erin.<br />

L’église est un modeste mais élégant édifice du XVIIe siècle dont la sacristie est plus ancienne. Vue du<br />

chev<strong>et</strong>, elle est particulièrement élégante avec ses trois niveaux de toiture bien proportionnés<br />

encadrés des bras du transept.<br />

Derrière se trouve l’ancien presbytère. Quand <strong>Benoît</strong> y arriva, il n’y avait plus guère de meubles.<br />

L’abbé Vincent les avait donnés. Pour remplacer les chaises, on fit <strong>à</strong> même le sol de la pièce<br />

principale un trou sur les rebords duquel il était possible de s’asseoir.<br />

Plus que le latin ou toute autre discipline ecclésiastique, <strong>Benoît</strong> apprit auprès de son oncle le chemin<br />

qui le mènera <strong>à</strong> la pauvr<strong>et</strong>é absolue. Il quitta le village vers Pâques 1767, pour r<strong>et</strong>ourner chez ses<br />

parents <strong>à</strong> <strong>Am<strong>et</strong>tes</strong>. Il vient d’avoir 18 ans. Il se croit appelé <strong>à</strong> la vie monacale.


Erin<br />

L’année 1760 avait été, pour la famille <strong>Labre</strong>, une année de malchance. Pour venir en aide aux<br />

parents, un autre oncle de <strong>Benoît</strong>, François-Joseph <strong>Labre</strong>, curé <strong>à</strong> Erin, proposa de prendre<br />

l’adolescent chez lui. Lui aussi pensait que son neveu serait un bon curé de campagne. Il se chargerait<br />

de son instruction. » (A. Beilliard) Mais il mourut lors d’une épidémie en 1766 <strong>et</strong> <strong>Benoît</strong> revint <strong>à</strong><br />

<strong>Am<strong>et</strong>tes</strong> pour quelques semaines avant de repartir <strong>à</strong> Conteville. L’église d’Erin n’est plus celle qu’a<br />

connue <strong>Benoît</strong>. Elle a été reconstruite en 1775, quelques années après que le jeune <strong>Labre</strong><br />

n’embrasse la vie pénitente.<br />

Blangy-sur-Ternoise<br />

Enfant <strong>Benoît</strong> s’y rendait en pèlerinage avec sa mère.<br />

L’errance<br />

Après son séjour <strong>à</strong> Conteville, <strong>Benoît</strong> voulut se r<strong>et</strong>irer <strong>à</strong> la Trappe de Soligny mais on n’y acceptait<br />

pas de novice de moins de 24 ans.<br />

Du printemps 1767 <strong>à</strong> l’été 1770, il se présenta trois fois <strong>à</strong> la Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil,<br />

deux fois <strong>à</strong> la Grande-Trappe de Mortagne <strong>et</strong> enfin <strong>à</strong> celle de Septfons. Après chaque essai, il<br />

s’entendit dire : « Vous n’êtes pas destiné <strong>à</strong> notre couvent. Dieu vous attend ailleurs ».<br />

C’est alors qu’il devint pendant 13 ans le pèlerin de l’absolu, le vagabond de l’inaccessible.<br />

Il devait parcourir 30 000 kms, faisant onze fois le pèlerinage de Lor<strong>et</strong>te avant de s’effondrer<br />

d’épuisement <strong>à</strong> 35 ans <strong>à</strong> Rome dans l’église Notre-Dame-des-Monts, le mercredi saint 16 avril 1783,<br />

au moment où toutes les cloches de Rome sonnaient pour la prière. Pauvre mendiant, célèbre par<br />

son esprit de pénitence, d'obéissance, de pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> de souffrance, autant que par sa piété, il fut<br />

béatifié le 20 septembre 1859 <strong>et</strong> canonisé le 8 décembre 1881.

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