Vache-Noire : la vie après la barre - Arcueil

DR
Géants d’Haïti
Anis-Gras a invité deux artistes
haïtiens, Lintho et Emmanuel
Simon, pour une résidence
de création. Présents au dernier
Festival mondial des théâtres
de marionnettes, ils ont animé
un atelier de construction de
marionnettes à la médiathèque
municipale Louis Pergaud et
partageront leurs savoirs lors
de la Journée de soutien à Haïti,
dimanche 30 octobre, de 14h à 19h.
Entretien avec Lintho, qui
transforme tout ce qu’il vit et tout
ce qu’il voit en marionnettes.
ANC/Arcueil notre cité – La marionnette,
c’est une tradition en Haïti ?
Lintho – Non, mais depuis 1996 il y
a l’atelier de marionnettes Copart à
Port-au-Prince. Mon père y travaillait
et j’ai commencé avec eux à l’âge de
dix ans. En 2004, j’ai créé mon propre
atelier, Komedy Lakay.
Vous n’avez pas été touché par le
terrible tremblement de terre de
janvier 2010 ?
Il a entièrement détruit mon atelier.
Aujourd’hui, j’ai besoin d’argent et
d’un lieu pour tout recommencer et
continuer mon travail. Anita (photo cidessus),
c’est la marionnette à fils que
j’ai construite après le séisme.
Quel type de marionnette créezvous
?
Des géantes, à dimension humaine, à
fils et à gaine [ que l’on enfile comme
Emmanuel Simon,
Paul Junior Casimir dit Lintho
et Anita, leur mascotte.
un gant - NDLR]. Les marionnettes à
fils, c’est subtil. On peut danser, tout
exprimer avec. Je fais des marionnettes
à huit ou douze fils - au lieu de trois
ou six traditionnellement - qui nécessitent
quatre à cinq manipulateurs.
Vous avez créé un type de marionnette
inédite ?
J’ai inventé des marionnettes faites à
base de calebasses et de produits de
recyclage.
Vos marionnettes vous permettent
de délivrer des messages ?
Je fais aussi des personnages politiques.
J’en ai fait une de Duvalier lors
des élections de janvier dernier. Je
veux toucher tout le monde, n’oublier
personne.
Comment sont faites les marionnettes
géantes ?
La tête est en papier mâché, remplie
de colle et de sciure. Il faut compter
trois à quatre jours pour en faire une.
Les membres sont des gants et des bas
remplis d’éponge dure. Le corps est
en carton. On passe une tige d’aluminium
dans la colonne vertébrale de la
marionnette et on la porte grâce à un
harnais, comme les porte-drapeaux.
On se sert de manches à balais pour
faire bouger les mains, et les jambes
sont attachées à celles du marionnettiste.
Elles font trois mètres de haut et
pèsent cinq kilogrammes.
■ Colline Gori
1 garage,
2 expos
photos
Deux expositions photos se tiendront
parallèlement au Garage
Pierre, 63 avenue Jean Jaurès, à
partir du 14 octobre.
Cécile Vidalain propose deux
séries de travaux. La première,
intitulée La Foire dans son trône,
a été réalisée en 2010 au fisheye
Lomo et en pellicule argentique
couleur. Elle s’apparente à une
douce flânerie au milieu des
manèges de la Foire du Trône. La
seconde série, intitulée Méli Mélo,
a été réalisée en argentique noir
et blanc, au cours de manifestations
et de promenades dans
Paris.
Romuald Avet propose de son
côté un petit voyage dans les
temps anciens. Les photos ont été
réalisées en 2009, 2019 et 2011 à
Arles, Aigues-Mortes et Tarascon,
à l’occasion des fêtes antiques et
médiévales.
■ PhL
ANC / Arcueil notre cité n° 221 octobre 2011 | 19
Romuald Avet
Cécile Vidalain