Vache-Noire : la vie après la barre - Arcueil
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Découvertes ART CONTEmpORAIN<br />
Jusqu’au 22 octobre,<br />
<strong>la</strong> galerie Julio<br />
Gonzalez présente<br />
l’exposition Identité<br />
– Altérité de l’artiste<br />
peintre cata<strong>la</strong>n<br />
Antoni Taulé, qui vit<br />
et travaille à Paris.<br />
Un voyage vers<br />
des perspectives<br />
hallucinantes,<br />
hors de l’espace<br />
et du temps.<br />
Antoni<br />
Taulé,<br />
entre illusion et réalité<br />
Né en 1945 à Sabadell,<br />
près de Barcelone,<br />
Antoni Taulé prend ses<br />
premiers cours de peinture<br />
dès l’âge de six ans,<br />
en regardant son père peindre.<br />
Après de bril<strong>la</strong>ntes études d’architecture,<br />
il entre à l’école des Beaux-<br />
Arts de <strong>la</strong> Llotja à Barcelone, puis<br />
fréquente <strong>la</strong> Royal Academy of Arts<br />
de Londres et le Chelsea College of<br />
Art & Design.<br />
à vingt ans, Taulé a besoin de<br />
provoquer et d’expérimenter son<br />
art autrement. Il éc<strong>la</strong>ire ses œuvres<br />
à <strong>la</strong> bougie, fait jouer La Marche<br />
funèbre lors d’un vernissage et<br />
multiplie les performances dans <strong>la</strong><br />
rue où il installe un grand miroir<br />
pour peindre ce qui se trouve derrière<br />
lui.<br />
à trente ans, il fait ses adieux<br />
à l’architecture pour se consacrer<br />
entièrement à <strong>la</strong> peinture. « Pour<br />
comprendre <strong>la</strong> peinture, j’ai les<br />
yeux d’un architecte, analyse l’artiste.<br />
Heureusement ! Grâce à ça,<br />
ma peinture est plus conceptualisée.<br />
L’architecture est faite pour vivre.<br />
Elle est enfermée dans le temps. »<br />
Or, celui qui se définit comme un<br />
« défenseur de <strong>la</strong> liberté » travaille à<br />
20 | ANC / <strong>Arcueil</strong> notre cité n° 221 octobre 2011<br />
CG<br />
Antoni Taulé,<br />
devant une de<br />
ses huiles grand<br />
format dans son<br />
atelier parisien.<br />
« Á travers<br />
l’espace, on<br />
peut rejoindre<br />
l’éternité »,<br />
soutient-il.<br />
fabriquer une autre dimension,<br />
<strong>la</strong> verticalité. « à travers l’espace,<br />
on peut rejoindre l’éternité,<br />
créer son propre dieu »,<br />
suggère-t-il.<br />
Champion de <strong>la</strong> perspective<br />
De 1982 à 1999, il cède à <strong>la</strong><br />
« persécution » du monde du<br />
spectacle. Il réalise une dizaine<br />
de décors pour le théâtre<br />
et l’opéra, travail<strong>la</strong>nt avec<br />
Noureev, Ariel Garcia Valdes<br />
ou Simone Benmussa, tous<br />
Expo, rencontre<br />
et dialogue<br />
L’exposition Identité – Altérité,<br />
réalisée en partenariat avec<br />
l’institut Ramon Llull, présente huit<br />
huiles sur toile grand format créées<br />
par Antoni Taulé entre 2005 et<br />
2010 et six photographies réalisées<br />
entre 1974 et 1998.<br />
Elle est à voir jusqu’au 22 octobre<br />
à <strong>la</strong> galerie municipale Julio<br />
Gonzalez, 21 avenue Paul Doumer<br />
(tél. 01 46 15 09 75), les mercredis<br />
et samedis de 14h à 19h, et les<br />
jeudis et vendredis de 16h à 19h.<br />
Le samedi 8 octobre, de 16h à<br />
19h, Antoni Taulé fera une visite<br />
commentée de son exposition et<br />
répondra à toutes les questions des<br />
visiteurs, petits ou grands. « Ces<br />
rencontres-dialogues permettent<br />
une plus grande proximité avec<br />
les artistes, rarement accessibles<br />
les soirs de vernissage »,<br />
promeut Garance Cappatti,<br />
chargée de communication et<br />
du développement pédagogique<br />
à <strong>la</strong> galerie Julio Gonzalez. Une<br />
occasion exceptionnelle de<br />
découvrir l’artiste et son œuvre<br />
sous un jour nouveau. ■ CG<br />
fascinés par son univers épuré.<br />
Malgré les drames qui<br />
jalonnent sa <strong>vie</strong>, ou peut-être à<br />
cause d’eux, Taulé, debout face<br />
à l’adversité, ne cesse de rendre<br />
hommage à cette verticalité destinée<br />
à « ériger les individus et<br />
à combattre <strong>la</strong> déprime ». Ses<br />
personnages errent dans des<br />
lieux improbables, par hasard,<br />
comme s’ils n’al<strong>la</strong>ient pas avec<br />
le monde qui les entoure. En<br />
quête d’équilibre, ils oscillent<br />
entre illusion et réalité, identité<br />
et altérité. « La frontière entre soi<br />
et les autres n’est pas rigide. Elle<br />
peut être douce, subtile », philosophe<br />
Antoni Taulé.<br />
Ses œuvres énigmatiques, aux perspectives<br />
hallucinantes, hantent les collections<br />
des hauts lieux de <strong>la</strong> culture, de<br />
Paris à Tokyo en passant par New York<br />
et Barcelone. Avec quelque quatre-vingts<br />
expositions personnelles à son actif, l’ami<br />
d’Antoine Marin et des artistes peintres<br />
d’<strong>Arcueil</strong>, cata<strong>la</strong>n avant tout, se réjouit<br />
d’exposer à <strong>Arcueil</strong>, « <strong>la</strong> ville symbole des<br />
artistes et des réfugiés espagnols », et particulièrement<br />
dans <strong>la</strong> galerie qui porte le<br />
nom d’un autre Cata<strong>la</strong>n célèbre, le sculpteur<br />
Julio Gonzalez.<br />
■ Colline Gori<br />
CG