LES BETONS - Académie de Nancy-Metz
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<strong>LES</strong> <strong>BETONS</strong><br />
chapitre<br />
Comme les roches naturelles, le béton possè<strong>de</strong> une gran<strong>de</strong> résistance à la compression et une faible résistance à la<br />
traction. C’est pourquoi son utilisation comme matériau <strong>de</strong> construction, qui remonte aux Romains, ne s’est véritablement<br />
développée qu’avec l’invention du béton armé. Dans ce <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong>s armatures, c’est-à-dire <strong>de</strong>s barres en acier (initialement<br />
en fer), pallient son insuffisante résistance à la traction.<br />
L’invention du béton armé est généralement attribuée à Joseph Lambot, qui, en 1848, fit flotter une barque en ciment<br />
armé, et à Joseph Monier, qui construisit indépendamment, grâce à ce matériau, <strong>de</strong>s bacs à fleurs en 1849. L’emploi du béton<br />
armé dans les structures s’étend dès lors rapi<strong>de</strong>ment en France sous l’impulsion <strong>de</strong> Joseph Monier, mais aussi <strong>de</strong> Coignet, <strong>de</strong><br />
François Hennebique et <strong>de</strong> Armand Gabriel Considère. Dès 1906, une circulaire ministérielle fixe <strong>de</strong>s 'Instructions relatives à<br />
l’emploi du béton armé', codifiant ainsi pour la première fois la conception et le calcul <strong>de</strong>s ponts et <strong>de</strong>s bâtiments avec ce<br />
matériau.<br />
Un nouvel essor est apporté par l’invention, vers 1930, du béton précontraint par Eugène Freyssinet. Un pas conceptuel<br />
important est alors franchi, qui constitue une véritable révolution dans l’art <strong>de</strong> construire, tant par la mise en pratique <strong>de</strong> la<br />
notion <strong>de</strong> précontrainte que par l’approfondissement <strong>de</strong> la compréhension du comportement mécanique et rhéologique du<br />
béton. L’utilisation <strong>de</strong> la précontrainte autorise, en effet, la maîtrise <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s contraintes dans la matière. Elle<br />
permet, en particulier, <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> résistance à la compression du béton tout en évitant les inconvénients dus à<br />
sa faible résistance à la traction.<br />
La reconstruction qui suit la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale voit la généralisation <strong>de</strong> l’emploi du béton précontraint pour la<br />
réalisation <strong>de</strong>s ouvrages d’art français. Yves Guyon et Pierre Lebelle précisent alors les principes <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s structures<br />
précontraintes et mettent à la disposition <strong>de</strong>s ingénieurs les métho<strong>de</strong>s nécessaires à leur conception. La SociétéTechnique<br />
pour l’Utilisation <strong>de</strong> la Précontrainte (STUP) met en œuvre les idées novatrices et les brevets d’Eugène Freyssinet et donne<br />
une forte impulsion au développement <strong>de</strong> l’emploi du béton précontraint dans le mon<strong>de</strong>.<br />
Les recherches menées <strong>de</strong>puis 1970 sur le béton, et particulièrement sur ses constituants actifs, conduisent à un nouveau<br />
bond qualitatif et quantitatif <strong>de</strong> ses propriétés. Aux États-Unis et au Japon, on fabrique et on met en œuvre, dans les années<br />
1980, <strong>de</strong>s bétons à hautes performances dont la résistance à la compression atteint 100 MégaPascals (MPa) (environ 1000<br />
kg/cm²), et même 140 MPa (1400 kg/cm²) dans un immeuble à Seattle aux États-Unis. En laboratoire, on obtient, d’ores et<br />
déjà, <strong>de</strong>s résistances supérieures à 600 MPa (6000 kg/cm²).<br />
Bien que toujours composés <strong>de</strong> ciment, <strong>de</strong> granulats et d’eau, les bétons à hautes performances sont <strong>de</strong>s matériaux<br />
nouveaux qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés mécaniques élevées, associées à une gran<strong>de</strong> durabilité. Les améliorations apportées<br />
par l’industrie <strong>de</strong>s liants hydrauliques à la qualité <strong>de</strong>s ciments, la mise au point d’adjuvants spécifiques <strong>de</strong> synthèse ainsi que<br />
l’emploi d’ultrafines ont permis ce progrès spectaculaire.<br />
1. GENERALITES<br />
Le béton se compose <strong>de</strong> granulats (sables, graviers, cailloux) 'collés' entre<br />
eux par un liant hydraulique : le ciment. Lorsque le ciment se trouve en<br />
présence d'eau, il fait prise, puis durcit progressivement. Un béton hydraulique<br />
est constitué :<br />
• d'une pâte pure (ciment + eau),<br />
• d'un mélange granulaire,<br />
• <strong>de</strong> produits additionnels (adjuvants, additions minérales, ...).<br />
On désigne habituellement sous le vocable :<br />
• <strong>de</strong> matrice ou <strong>de</strong> mortier : le mélange (liant + eau + sable),<br />
• <strong>de</strong> squelette soli<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> squelette granulaire : le mélange <strong>de</strong>s<br />
granulats.<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 1<br />
air<br />
eau<br />
ciment<br />
granulats<br />
Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s proportions<br />
Eau Air Ciment Granulats<br />
Volume 14% - 22% 1% - 6% 7% - 14% 60% - 78%<br />
Poids 5% - 9% ... 9% - 18% 63% - 85%<br />
volume<br />
<strong>de</strong>s<br />
vi<strong>de</strong>s<br />
volume<br />
<strong>de</strong>s<br />
soli<strong>de</strong>s<br />
4<br />
Le ciment est un liant hydraulique qui se présente sous la forme d’une poudre minérale fine s’hydratant en présence d’eau.<br />
Il forme une pâte faisant prise qui durcit progressivement à l’air ou dans l’eau. C’est le constituant fondamental du béton<br />
puisqu’il permet la transformation d’un mélange sans cohésion en un corps soli<strong>de</strong> (cf. cours sur les ciments).<br />
Les granulats (sables, gravillons) constituent le squelette du béton. Ils doivent être chimiquement inertes vis-à-vis du<br />
ciment, <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong> l’air. Les formations géologiques à partir <strong>de</strong>squelles il est possible <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s granulats à béton<br />
peuvent être d’origine détritique (essentiellement alluvionnaire), sédimentaire, métamorphique ou éruptive. Selon leur origine, on<br />
distingue les granulats roulés, extraits <strong>de</strong> ballastières (ou sablières) naturelles ou dragués en rivière ou en mer, et concassés,<br />
obtenus à partir <strong>de</strong> roches exploitées en carrière (cf. cours éléments <strong>de</strong> géologie).<br />
On utilise en général, pour les ouvrages courants, <strong>de</strong>s granulats constitués uniquement par du sable et <strong>de</strong>s gravillons.<br />
On emploie également <strong>de</strong>s granulats légers qui sont le plus souvent artificiels et fabriqués à partir <strong>de</strong> matières minérales,<br />
comme les argiles, les schistes (argiles expansées) et les silicates (vermiculite et perlite). Les premiers permettent la fabrication<br />
<strong>de</strong> bétons <strong>de</strong> structure légers, dont la résistance peut atteindre <strong>de</strong> 40 à 50 MPa. Les seconds servent à la fabrication <strong>de</strong> parois<br />
en béton très léger, à fort pouvoir d’isolation thermique. Le poids volumique apparent <strong>de</strong> ces granulats varie d’environ 0.6 à 8<br />
kN/m 3 . Malgré leur intérêt technique, leur coût énergétique <strong>de</strong> fabrication en réduit l’emploi à <strong>de</strong>s applications particulières. Les<br />
granulats lourds sont soit <strong>de</strong>s riblons ou <strong>de</strong> la grenaille <strong>de</strong> fer, soit <strong>de</strong>s minéraux naturels comme la magnétite, la limonite ou la<br />
barytine. Ils sont utilisés dans les bétons <strong>de</strong>stinés à assurer une protection contre les rayonnements atomiques. Leur poids<br />
volumique apparent varie <strong>de</strong> 30 à 50 kN/m 3 .<br />
Les additions minérales (ultrafines) sont <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> faibles dimensions qui, ajoutées en quantités <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10%<br />
du poids <strong>de</strong> ciment, améliorent notablement les performances et la durabilité du béton grâce à leurs propriétés physicochimiques<br />
(cendres volantes, laitier, fillers, ...). Les fumées <strong>de</strong> silice, ou microsilices, sont les plus utilisées, ce sont <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> silicium à structure amorphe en forme <strong>de</strong> microsphères <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 µm.<br />
L'eau : <strong>de</strong> façon générale, l’eau <strong>de</strong> gâchage doit avoir les propriétés <strong>de</strong> l’eau potable. Il est exclu d’employer <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong><br />
mer, qui contient environ 30 g/l <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium, pour la fabrication <strong>de</strong> bétons armés ou précontraints.<br />
Les adjuvants sont <strong>de</strong>s produits chimiques incorporés au béton frais en faibles quantités (en général moins <strong>de</strong> 3% du poids<br />
<strong>de</strong> ciment, donc moins <strong>de</strong> 0.4% du poids du béton) afin d’en améliorer certaines propriétés. Leur efficacité est liée à<br />
l’homogénéité <strong>de</strong> leur répartition dans la masse du béton. Les principaux adjuvants sont :<br />
• les plastifiants, qui jouent un double rôle. Ils permettent, d’une part, d’obtenir <strong>de</strong>s bétons frais à consistance<br />
parfaitement liqui<strong>de</strong>, donc très maniables, par défloculation <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> ciment. A maniabilité donnée, ils offrent,<br />
d’autre part, la possibilité <strong>de</strong> réduire la quantité d’eau nécessaire à la fabrication et à la mise en place du béton.<br />
La résistance du béton durci peut ainsi être notablement augmentée. La durée d’action <strong>de</strong> ces adjuvants est <strong>de</strong> 1<br />
à 3 heures,<br />
• les retardateurs <strong>de</strong> prise du ciment, qui prolongent la durée <strong>de</strong> vie du béton frais. Ils trouvent leur utilisation<br />
dans le transport du béton sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances ou la mise en place par pompage, en particulier par temps<br />
chaud. Ils sont aussi employés pour éviter toute discontinuité lors <strong>de</strong> reprises <strong>de</strong> bétonnage,<br />
• les accélérateurs <strong>de</strong> prise et <strong>de</strong> durcissement, qui permettent, pour les premiers, la réalisation <strong>de</strong> scellements<br />
ou d’étanchements et, pour les seconds, une acquisition plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> résistance au béton durci,<br />
• les entraîneurs d’air, qui confèrent au béton durci la capacité <strong>de</strong> résister aux effets <strong>de</strong> gels et <strong>de</strong> dégels<br />
successifs en favorisant la formation <strong>de</strong> microbulles d’air réparties <strong>de</strong> façon homogène. Le volume d’air occlus<br />
doit être <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6% <strong>de</strong> celui du béton durci.<br />
2. OUVRABILITE<br />
L'ouvrabilité caractérise l'aptitu<strong>de</strong> d'un béton (frais) à remplir les coffrages, et à enrober convenablement les armatures. Elle doit<br />
donc être telle, que le béton soit maniable et qu'il conserve son homogénéité.<br />
2.1 INTRODUCTION<br />
L'ouvrabilité est caractérisée par une gran<strong>de</strong>ur représentative <strong>de</strong> la consistance du béton frais. Dans le cas <strong>de</strong> bétons<br />
classiques, elle est principalement influencée par :<br />
• la nature et le dosage du liant,<br />
• la forme <strong>de</strong>s granulats,<br />
• la granularité, la granulométrie,<br />
• le dosage en eau.<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 2
Le rôle <strong>de</strong> l'eau est prépondérant pour<br />
l'ouvrabilité du béton frais et sur les propriétés du<br />
béton durci :<br />
• L'eau donne au béton sa maniabilité, d'une<br />
part par son action lubrifiante sur les<br />
différents grains, d'autre part par la cohésion<br />
due à la pâte provoquée par l'association <strong>de</strong>s<br />
grains fins (ciment et fines) avec elle.<br />
• L'eau permet l'hydratation du ciment et<br />
donc le durcissement du béton. Rappelons<br />
qu'un ciment Portland <strong>de</strong>man<strong>de</strong> environ 25%<br />
<strong>de</strong> son poids en eau pour s'hydrater<br />
complètement (sous réserve <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> flocs et d'expansion. voir cours Les<br />
Ciments). Toute variation <strong>de</strong> la quantité<br />
d'eau entraîne <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la<br />
vitesse <strong>de</strong> durcissement et <strong>de</strong>s<br />
performances mécaniques.<br />
100% <strong>de</strong> Rc<br />
65% <strong>de</strong> Rc<br />
Rc en MPa<br />
0.30 0.40 0.50 0.60<br />
E/C<br />
0.70<br />
résistance à la compression Rc sur cylindre<br />
en fonction du rapport eau/ciment (E/C)<br />
Béton : CPA-CEM I 32.5, C = 350 kg/m 3 , D = 20 mm, granulats siliceux concassés G = 1050<br />
kg/m 3 S = 685 kg/m 3<br />
A dosage en ciment et en granulat constant pour un serrage adapté à la consistance, une<br />
variation <strong>de</strong> E/C <strong>de</strong> 0.15 conduit à une chute <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 35%<br />
Le dosage en eau ne peut pas être augmenté au <strong>de</strong>là d'une certaine valeur afin d'améliorer l'ouvrabilité sans entraîner<br />
<strong>de</strong>s inconvénients. Les conséquences d'un excès d'eau sont :<br />
• risque <strong>de</strong> ressuage 1 , • augmentation du retrait,<br />
• augmentation <strong>de</strong> la porosité, • défectuosité du parement : bullage,<br />
• risque <strong>de</strong> ségrégation <strong>de</strong>s constituants du béton, • etc ...<br />
• diminution <strong>de</strong> la compacité et corrélativement <strong>de</strong>s résistances,<br />
Le dosage en eau doit donc être limité au 'juste nécessaire' à l'hydratation du liant et aux exigences d'ouvrabilité.<br />
TENEUR EN EAU DES <strong>BETONS</strong><br />
Si la quantité d'eau est insuffisante pour former une fine pellicule lubrifiante autour <strong>de</strong> chaque grain, la mise en place<br />
et le serrage du béton sont mal assurés. Il reste alors, en surface et à l'intérieur du béton, <strong>de</strong>s poches d'air et <strong>de</strong>s pores<br />
qui affectent les propriétés du béton durci telles que l'étanchéité, la résistance au gel, l'aspect <strong>de</strong> surface... De plus, dans<br />
ce cas, I'hydratation <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> ciment est incomplète et les fins cristaux résultant <strong>de</strong> l'hydratation sont en quantité<br />
insuffisante pour combler correctement les petits interstices existant entre les grains. Les résistances mécaniques et aux<br />
intempéries ne sont pas bonnes ce qui affecte considérablement la durabilité.<br />
Si la quantité d'eau est excé<strong>de</strong>ntaire, ce sont <strong>de</strong>s 'vi<strong>de</strong>s d'eau' qui se forment à partir <strong>de</strong> l'eau excé<strong>de</strong>ntaire restée<br />
dans la masse du béton, en particulier sous la forme d'une épaisse pellicule d'eau entourant chaque grain et surtout les<br />
grains fins.<br />
Après durcissement et évaporation <strong>de</strong> l'eau excé<strong>de</strong>ntaire, il se forme <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s qui affaiblissent la structure du béton<br />
et affectent les propriétés du béton durci. Les cristaux formés lors <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> ciment doivent couvrir<br />
<strong>de</strong>s distances importantes (par rapport à leurs dimensions) pour s'enchevêtrer ce qui entraîne une progression plus lente<br />
<strong>de</strong>s résistances, <strong>de</strong>s résistances finales affaiblies et une forte porosité <strong>de</strong> la pâte.<br />
La teneur en eau <strong>de</strong>s bétons utilisés dans l'industrie du béton se situe dans une plage relativement large : 4 à 12%.<br />
Pour chaque type <strong>de</strong> béton, elle est déterminée par les conditions <strong>de</strong> mise en oeuvre, et <strong>de</strong> performances à atteindre <strong>de</strong><br />
l'élément réalisé. Pour une production donnée <strong>de</strong> béton, la teneur en eau doit être la plus régulière possible et la<br />
variation <strong>de</strong> la teneur en eau, autour <strong>de</strong> la valeur moyenne, doit être la plus petite possible. En règle générale, dans une<br />
centrale BPE, on admet que pour les variations ci-<strong>de</strong>ssous pour 1 tonne <strong>de</strong> béton frais :<br />
• ± 2 litres pour les bétons fermes (0.20%),<br />
• ± 3 litres pour les bétons plastiques ou flui<strong>de</strong>s (0.30%).<br />
cf. fiche du mo<strong>de</strong> opératoire détaillé<br />
1 création d'un film d'eau à la surface <strong>de</strong> l'élément en béton, générateur <strong>de</strong> faïençage après évaporation<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 3
2.2 ESSAI AU CONE D'ABRAMS<br />
NFP 18-451<br />
Cet essai, consiste à mesurer la hauteur d'affaissement d'un volume tronconique <strong>de</strong> béton frais.<br />
ENV 206 NFP 18-305 et fascicule 65A CCTG<br />
Consistance Affaissement (mm) Consistance Affaissement (cm) tolérances<br />
S1 10 à 40 Ferme (F) 0 à 4 ± 1 cm<br />
S2 50 à 90 Plastique (P) 5 à 9 ± 2 cm<br />
S3 100 à 150 Très Plastique (TP) 10 à 15<br />
S4 160 à 210 Flui<strong>de</strong> (F) ≥ 16<br />
S5 ≥ 220<br />
2.3 ESSAI D'ECOULEMENT AU MANIABILIMETRE LCPC<br />
NFP 18-452<br />
Cet essai consiste à mesurer le temps d'écoulement nécessaire à un volume <strong>de</strong> béton soumis à <strong>de</strong>s vibrations pour<br />
atteindre un repère donné. Une partie <strong>de</strong> la cuve étant remplie avec du béton, le soulèvement paroi mobile permet <strong>de</strong><br />
déclencher la mise en vibration <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> l'appareil.<br />
classe <strong>de</strong> consistance durée (en s)<br />
Ferme t ≥ 40<br />
Plastique 20 < t ≤ 30<br />
Très Plastique 10 < t ≤ 20<br />
Flui<strong>de</strong> t ≤ 10<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 4<br />
± 3 cm
affaissement en cm<br />
15 cm<br />
10 cm<br />
5 cm<br />
Relation entre l'essai au cône<br />
et l'essai au maniabilimètre LCL<br />
0 10 s 20 s 30 s 40 s 50 s<br />
durée d'écoulement en secon<strong>de</strong>s<br />
2.4 ESSAI D'ETALEMENT<br />
affaissement en cm<br />
300 400 500<br />
étalement en mm<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 5<br />
15 cm<br />
10 cm<br />
5 cm<br />
Relation entre l'essai au cône<br />
et l'essai détalement<br />
prEN 12350-5<br />
Cet essai simple à réaliser, est très utilisé pour apprécier la consistance <strong>de</strong>s bétons flui<strong>de</strong>s (surtout en Allemagne). Il n'est<br />
pas adapté pour les bétons fermes et la dimension maximale <strong>de</strong>s granulats ne doit pas dépasser 40 mm.<br />
La consistance du béton est estimée par l'étalement d'un cône (moule tronconique <strong>de</strong> 200 mm <strong>de</strong> haut, <strong>de</strong> diamètre 200 mm<br />
à sa base et 130 mm à sa partie supérieure) <strong>de</strong> béton démoulé sur une table à chocs. Ce cône <strong>de</strong> béton est soumis à son<br />
propre poids et à une série <strong>de</strong> secousses. Plus l'étalement est grand et plus le béton est réputé flui<strong>de</strong>. Le moule tronconique<br />
placé au centre du plateau carré est rempli par 2 couches <strong>de</strong> béton, compacté par 10 coups <strong>de</strong> pilon. Après arasement le moule<br />
est retiré verticalement. Puis le plateau est soulevé <strong>de</strong> 40 mm jusqu'à la butée et relâché immédiatement 15 fois <strong>de</strong> suite en 15<br />
secon<strong>de</strong>s.<br />
classe <strong>de</strong> consistance diamètre d'étalement (mm)<br />
F1<br />
F2<br />
F3<br />
F4<br />
F5<br />
F6<br />
≤ 340<br />
350 à 410<br />
420 à 480<br />
490 à 550<br />
560 à 620<br />
≥ 630
2.5 <strong>LES</strong> AUTRES ESSAIS - COMPARATIF<br />
essais<br />
principe<br />
Essai d'affaissement Moulage d'un tronc <strong>de</strong> cône<br />
<strong>de</strong> dimensions normalisés et<br />
mesure après démoulage <strong>de</strong><br />
son affaissement.<br />
NFP 18-451<br />
prEN 12350-2<br />
Essai d'étalement<br />
Degré <strong>de</strong><br />
prEN 12350-5<br />
compactabilité<br />
Essai Vébé<br />
prEN 12350-4<br />
prEN 12350-5<br />
Essai d'écoulement<br />
(maniabilimètre)<br />
Test C.E.S<br />
Wattmètre<br />
Plasticimètre à<br />
BT Rhéom<br />
NFP 18-452<br />
G. Dreux<br />
rotations<br />
LCPC (F. <strong>de</strong> Larrard)<br />
Démoulage d'un cône sur<br />
une table à chocs manuels et<br />
mesure <strong>de</strong> l'étalement.<br />
Evaluation du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />
compactabilité exprimé par le<br />
rapport entre un volume <strong>de</strong><br />
béton avant et après<br />
compactage.<br />
Mesure du temps mis par un<br />
cône <strong>de</strong> béton frais pour se<br />
remouler dans un moule<br />
cylindrique sous l'action<br />
d'une vibration<br />
Mesure du temps<br />
d'écoulement sous vibration<br />
Remplissage <strong>de</strong> béton dans<br />
un moule muni d'un<br />
quadrillage d'armatures<br />
distant d'une plaque<br />
transparente. Mesure du<br />
nombre <strong>de</strong> chocs<br />
nécessaires à recouvrir la<br />
vitre.<br />
Appréciation <strong>de</strong> la<br />
consistance par<br />
enregistrement <strong>de</strong> la<br />
puissance absorbée du<br />
malaxeur.<br />
Evaluation <strong>de</strong> la résistance<br />
au cisaillement d'un béton<br />
par la mesure d'un couple.<br />
Cisaillement d'un échantillon<br />
<strong>de</strong> béton pour diverses<br />
vitesses <strong>de</strong> rotation, sous<br />
l'action d'une vibration ou<br />
non. Contrôle <strong>de</strong> l'essai et<br />
exploitation <strong>de</strong>s mesures via<br />
une centrale d'acquisition<br />
paramètre<br />
mesuré<br />
Affaissement<br />
(S)<br />
Diamètre<br />
d'étalement<br />
(F)<br />
Taux<br />
(C)<br />
h1<br />
C =<br />
h1<br />
− S<br />
h1<br />
= 400 mm<br />
durée<br />
(t)<br />
durée<br />
(t)<br />
choc<br />
(N)<br />
puissance<br />
(Watt)<br />
viscosité<br />
seuil <strong>de</strong><br />
cisaillement<br />
et<br />
viscosité<br />
schéma<br />
plages<br />
recommandées<br />
<strong>de</strong> mesures<br />
20 ≤ S ≤ 160 mm<br />
340 ≤ F ≤ 360 mm<br />
C ≥ 1.11<br />
5 s ≤ t ≤ 30 s<br />
4 s ≤ t ≤ 100 s<br />
commentaires<br />
• mal adapté aux bétons<br />
fermes ou flui<strong>de</strong>s<br />
• Dmax < 40 mm<br />
• répétabilité juste<br />
suffisante<br />
• mal adapté aux bétons<br />
fermes ou très flui<strong>de</strong>s<br />
• Dmax < 40 mm<br />
• répétabilité juste<br />
suffisante<br />
• mal adapté aux bétons<br />
flui<strong>de</strong>s<br />
• Dmax < 40 mm<br />
• mal adapté aux bétons<br />
flui<strong>de</strong>s<br />
• Dmax < 40 mm<br />
• non adapté aux<br />
bétons flui<strong>de</strong>s<br />
• Dmax < 40 mm<br />
• bonne répétabilité<br />
• peu utilisé sauf au<br />
Centre d'Essais <strong>de</strong>s<br />
Structures (CSTB)<br />
• sur certaines<br />
installations<br />
industrielles<br />
• peu utilisé car très<br />
mauvaise répétabilité<br />
• bien adapté aux<br />
bétons flui<strong>de</strong>s<br />
• Dmax < 25 mm<br />
• essai d'avenir ...<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 6
3. RESISTANCES<br />
La résistance et l'ouvrabilité sont à étudier <strong>de</strong> pair, car ces 2 propriétés sont étroitement dépendantes l'une <strong>de</strong> l'autre et d'autant<br />
plus, qu'elles varient en sens inverse en fonction <strong>de</strong> certains facteurs essentiels <strong>de</strong> la composition du béton.<br />
3.1 RESISTANCES CARACTERISTIQUES A LA COMPRESSION<br />
NFP 18-406<br />
La résistance d'une éprouvette cylindrique <strong>de</strong> béton, <strong>de</strong> dimensions ∅16x32 (ou ∅11x22), est définie à (j) jours, à partir <strong>de</strong> la<br />
Fr<br />
charge (Fr) conduisant à sa rupture : Rcj<br />
A<br />
=<br />
En raison <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong>s résultats et <strong>de</strong><br />
l'hétérogénéïté du matériau béton, il est nécessaire lors du<br />
contrôle d'une fabrication <strong>de</strong> réaliser (n) essais.<br />
Une résistance caractéristique à (j) jours (f cj) est définie<br />
comme la valeur <strong>de</strong> la résistance en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> laquelle on<br />
peut s'attendre à rencontrer au plus 5% (ou 10% en fonction<br />
<strong>de</strong>s textes normatifs pris en référence) <strong>de</strong> résultats d'essais.<br />
On appelle p le fractile <strong>de</strong> valeurs d'essais pouvant être<br />
inférieures à la résistance caractéristique. L'Euroco<strong>de</strong> 2 et la<br />
norme ENV 206, ont adopté p = 5%, alors que la norme<br />
française NFP 18-305 et le fascicule 65A du CCTG admettent<br />
pour les résistances caractéristiques jusqu'à 30 MPa, un<br />
fractile p = 10%; et pour les résistances caractéristiques<br />
supérieures à 30 MPa p = 5%.<br />
On peut illustrer cette définition à l'ai<strong>de</strong> d'un histogramme : soit (n) éprouvettes d'un béton donné qui ont été rompues en<br />
compression; soit (R i) la résistance obtenue sur l'éprouvette numérotée (i), les résultats sont représentés sur un diagramme<br />
(l'histogramme) où l'on indique en abscisse <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> résistance et en ordonnée le nombre d'essais dont le résultat<br />
correspond à une classe donnée <strong>de</strong> résistance.<br />
La répartition <strong>de</strong>s essais est modélisée par une loi <strong>de</strong> Laplace-Gauss, pour laquelle on définit une moyenne (fm) et un écart<br />
type (sf) à partir <strong>de</strong>s résistances à la rupture (Ri) <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>de</strong> différents prélèvements :<br />
Ri fm<br />
n<br />
∑<br />
( − )²<br />
=<br />
=<br />
( −1)<br />
∑ fm<br />
Ri<br />
sf<br />
n<br />
Dans ce cas, l'inégalité Ri ≥ fck = fm - k.sf, possè<strong>de</strong> (1 - p) chances sur 100 d'être satisfaite.<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 7<br />
LaboWin©
La détermination (ou la vérification <strong>de</strong> la conformité) <strong>de</strong><br />
la résistance caractéristique (f cj) selon le fascicule 65A du<br />
CCTG par exemple, exige <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> résistances à<br />
partir d'un minimum <strong>de</strong> 3 prélèvements <strong>de</strong> 3 éprouvettes.<br />
(Attention : en fonction <strong>de</strong>s textes normatifs pris en<br />
référence 'ENV206, NFP 18-305, Fascicule 65A', la<br />
détermination <strong>de</strong> la résistance caractéristique peut être<br />
légèrement différente; cependant les principes <strong>de</strong> calculs<br />
sont similaires).<br />
cf. chapitre consacré<br />
En première approche, on peut définir f cj à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 2 inéquations ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
f cj≤ f m – 1.2sf<br />
f cj ≤ R imini + 4 MPa<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 8<br />
fonction <strong>de</strong> répartition<br />
fonction <strong>de</strong> distribution<br />
1<br />
0,5<br />
k.s<br />
p<br />
valeur d'ordre p valeur moyenne<br />
Valeur Caractéristique d'ordre p<br />
valeur moyenne<br />
fck résistance<br />
valeur du caractère<br />
Dans le cas courant, pour l'établissement <strong>de</strong>s projets, la résistance <strong>de</strong> référence est prise à 28 j. (f c28). Cette valeur f c28 est<br />
souvent définit par défaut, en fonction <strong>de</strong>s exigences du CCTP et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> fabrication (cf. Tableau ci-<strong>de</strong>ssous BAEL<br />
B.1.1). Dans le cas où les documents d'un marché le permettent, une entreprise peut élaborer une composition <strong>de</strong> béton<br />
particulière. Dans ce cas, une étu<strong>de</strong> en laboratoire poursuivie par <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> convenance peut être nécessaire selon les<br />
conditions du marché.<br />
Dosage en ciment en kg par m 3 <strong>de</strong> béton Résistances caractéristiques<br />
Classe 32.5 et 32.5 R Classe 42.5 et 42.5R fc28 ft28<br />
CC AS CC AS en MPa en MPa<br />
300 -- -- -- 16 1.56<br />
350 325 325 300 20 1.80<br />
-- 400 375 350 25 2.10<br />
CC : conditions courantes <strong>de</strong> fabrication AS : auto contrôle surveillé<br />
LA RESISTANCE CARACTERISTIQUE (f cj) étant toujours inférieure à la valeur moyenne, il en résulte que lors <strong>de</strong> la<br />
fabrication, la résistance moyenne visée doit être supérieure d'au moins 15% à f cj.<br />
valeur lors<br />
<strong>de</strong> l'établissement<br />
du projet<br />
fc28 = 25 MPa<br />
fm = 1.15fc28<br />
= 29 MPa<br />
fabrication controlée<br />
production régulière<br />
fm = 1.3fc28<br />
= 33 MPa<br />
valeurs moyennes visées<br />
par le chantier<br />
fabrication mal controlée<br />
production irrégulière<br />
résistance
3.11 EVOLUTION DE LA RESISTANCE DANS LE TEMPS<br />
Dans les cas courant (voir paragraphe traitant <strong>de</strong> la maturométrie : loi d'Arrhénius), on considère que la résistance du béton<br />
évolue dans le temps très rapi<strong>de</strong>ment à court terme (entre 0 et 7 j), puis ralentie (<strong>de</strong> 7 à 28 j) pour tendre vers une asymptote<br />
horizontale à partir <strong>de</strong> 60 jours. Pour la référence en temps <strong>de</strong> 28 jours prise dans les calculs, on considère que le béton a<br />
atteint, à cet âge, 90% <strong>de</strong> sa résistance à long terme. L'article A 2.1.11 du BAEL 91 donne les formules suivantes afin d'estimer<br />
les résistances du béton en fonction du temps :<br />
Rc<br />
court terme<br />
moyen terme long terme<br />
prise 1j-3j 28j<br />
Age<br />
Evolution schématique <strong>de</strong> l'évolution<br />
<strong>de</strong>s résistances à la compression dans le temps<br />
• pour j ≤ 28<br />
j<br />
- si fc28 ≤ 40 MPa alors fcj<br />
=<br />
xfc28<br />
4.<br />
76 + 0.<br />
83xj<br />
j<br />
- si 60 MPa > fc28 > 40 MPa alors fcj<br />
=<br />
xfc28<br />
1.<br />
40 + 0.<br />
95xj<br />
• pour 28 < j ≤ 60 on adopte la première formulation<br />
• pour j > 60 on a fcj = 1.10xf c28<br />
En première approximation, on peut considérer : = . 685.<br />
f . log ( j + 1)<br />
fcj 0 c28<br />
10<br />
3.12 PARTICULARITES DE L'ESSAI DE COMPRESSION ET ANALYSES DE LA RUPTURE<br />
cf. fiche du mo<strong>de</strong> opératoire détaillé<br />
Pour <strong>de</strong>s résistances supérieures à 60 MPa, la<br />
rupture peut être assez brutale, dans les autres cas<br />
l'éprouvette rompt par 'affaissement' sur elle même. Dans<br />
ce type <strong>de</strong> rupture, 2 cônes apparaissent aux extrémités<br />
(diabolos) <strong>de</strong> l'éprouvette rompue. La pression exercée<br />
par les plateaux <strong>de</strong> la presse à la jonction avec<br />
l'éprouvette gêne les déformations transversales dans<br />
cette zone. Dans la partie centrale, la déformation<br />
transversale est libre; elle résulte <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong><br />
traction perpendiculaires à la compression (et à la<br />
fissuration). Ce sont ces contraintes <strong>de</strong> traction<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 9<br />
F<br />
F<br />
zones <strong>de</strong> frettage<br />
F<br />
F<br />
zones <strong>de</strong> frettage<br />
qui provoquent la fissuration longitudinale <strong>de</strong> l'éprouvette ainsi que sa ruine en partie centrale, alors que les extrémités<br />
protégées par le frettage créé par les plateaux <strong>de</strong> la presse ne sont pas détruites.<br />
Quelques ruptures singulières<br />
types ruptures correctes
types ruptures incorrectes<br />
3.2 RESISTANCES CARACTERISTIQUES A LA TRACTION<br />
La résistance à la traction (ftj) est conventionnellement définie par le BAEL [A.2.1,12]<br />
• pour fcj < 60 MPa : f = 06 , + 006 , . f<br />
tj cj<br />
• pour fcj ≥ 60 MPa : f tj = 0. 275xfcj<br />
2 / 3<br />
cf. fiches <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires détaillés<br />
TRACTION PAR FENDAGE (ESSAI BRESILIEN) NFP 18-408<br />
L'essai consiste à écraser un cylindre <strong>de</strong> béton suivant 2 génératrices opposées, entre les plateaux d'une presse.<br />
C'est l'essai <strong>de</strong> référence au sens du BAEL et du fascicule 65A du CCTG.<br />
Q : charge <strong>de</strong> rupture<br />
∅ : diamètre <strong>de</strong> l'éprouvette<br />
L : longueur <strong>de</strong> l'éprouvette<br />
R t<br />
2.<br />
Q<br />
=<br />
π.<br />
φ.<br />
L<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 10<br />
C<br />
C<br />
Q<br />
Q<br />
T<br />
0.8H<br />
H
TRACTION PAR FLEXION NFP 18-407<br />
Les éprouvettes sont <strong>de</strong> dimensions : 7x7x28 ou 10x10x40<br />
3a<br />
4a<br />
F<br />
a<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 11<br />
a<br />
a<br />
3F<br />
Rt =<br />
a²<br />
Commentaire : La formule ci-<strong>de</strong>ssus suppose que le matériau a un comportement élastique linéaire. Aussi, certains<br />
auteurs proposent un coefficient correcteur <strong>de</strong> 0.6 pour obtenir la contrainte <strong>de</strong> traction pure :<br />
R<br />
M 6. M 3.<br />
F<br />
18 . F<br />
= = = ⇒ x060 . ⇒ R =<br />
( I / v)<br />
3 2 2<br />
a a<br />
a<br />
t t<br />
Le coefficient correcteur <strong>de</strong> 0.6 provient du fait que la loi <strong>de</strong> Hooke lorsque l'on approche <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> rupture<br />
n'est plus applicable. Voir le diagramme <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> contraintes ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
C<br />
3.3 ESSAIS NON DESTRUCTIFS<br />
Les métho<strong>de</strong>s normalisées utilisées pour évaluer la qualité du béton dans les bâtiments ou les ouvrages ne prennent en<br />
compte que <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong>structifs sur <strong>de</strong>s éprouvettes coulées au même moment. Les principaux désavantages <strong>de</strong> ces<br />
métho<strong>de</strong>s sont les suivants : les résultats ne sont pas obtenus immédiatement, le béton <strong>de</strong>s éprouvettes peut être différent <strong>de</strong><br />
celui <strong>de</strong> l'ouvrage car la cure ou le serrage peuvent être différents, les résistances <strong>de</strong>s éprouvettes dépen<strong>de</strong>nt également <strong>de</strong><br />
leurs dimensions et <strong>de</strong> leurs formes.<br />
Plusieurs métho<strong>de</strong>s non <strong>de</strong>structives d'évaluation ont été mises au point. Ces métho<strong>de</strong>s sont basées sur le fait que<br />
certaines propriétés physiques du béton peuvent être reliées à la résistance et peuvent être mesurées par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s non<br />
<strong>de</strong>structives. Ces propriétés physiques du béton comprennent la dureté (capacité <strong>de</strong> rebondissement), la capacité <strong>de</strong><br />
transmettre les ultrasons, la capacité à résister à l'arrachement, ...<br />
cf. fiches <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires détaillés<br />
3.31 ESSAI SCLEROMETRIQUE NFP 18-417<br />
L'essai au scléromètre est <strong>de</strong>stiné à mesurer la dureté superficielle du béton et il existe une corrélation empirique<br />
entre la résistance et l'indice sclérométrique. Des étu<strong>de</strong>s réalisées au LCPC ont montré que la corrélation peut prendre<br />
la forme : Rc = a.<br />
Is<br />
+ b.<br />
Is<br />
+ c<br />
2 . Le scléromètre convient aux essais en laboratoire comme aux essais sur chantier. Une<br />
masse commandée par un ressort se déplace sur un plongeur dans un tube <strong>de</strong> protection. La masse est projetée contre<br />
la surface <strong>de</strong> béton par le ressort, et l'indice sclérométrique est mesuré sur une échelle. La surface sur laquelle l'essai<br />
est effectué peut être horizontale, verticale ou à tout autre angle, mais la corrélation <strong>de</strong>vra prendre en compte<br />
l'inclinaison <strong>de</strong> l'appareil par rapport à cette surface.<br />
L'appareil doit être correctement étalonné et il est souhaitable afin que les résultats soient représentatifs qu'une<br />
corrélation à partir d'essais <strong>de</strong>structifs sur éprouvettes soit préalablement réalisée (détermination <strong>de</strong> fuseaux <strong>de</strong><br />
corrélation).<br />
Limites et avantages : Le scléromètre est une métho<strong>de</strong> peu coûteuse, simple et rapi<strong>de</strong> pour connaître la résistance<br />
du béton, mais une précision entre ±15 et ±20% n'est possible qu'avec <strong>de</strong>s éprouvettes qui ont été coulées et soumises<br />
à un traitement <strong>de</strong> cure et à <strong>de</strong>s essais dans les conditions pour lesquelles les courbes d'étalonnage ont été établies.<br />
T
Les résultats sont influencés par <strong>de</strong>s facteurs tels que la régularité <strong>de</strong> la surface, la grosseur et la forme <strong>de</strong> l'éprouvette,<br />
le <strong>de</strong>gré d'humidité du béton, le type <strong>de</strong> ciment et le plus gros granulats et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> carbonatation <strong>de</strong> la surface.<br />
En première approximation, pour <strong>de</strong>s granulats siliceux <strong>de</strong> qualité courante (Dmax = 16 mm), et pour un béton <strong>de</strong><br />
I2<br />
s<br />
résistance inférieure à 30 MPa, on peut considérer que : Rc = − 0.<br />
3xIs<br />
37<br />
Is : indice sclérométrique<br />
Rc : résistance à la compression<br />
Mesures sur éprouvette 16x32<br />
Les éprouvettes préalablement rectifiées conformément aux prescriptions <strong>de</strong> la norme NFP 18-<br />
416, sont maintenues entre les plateaux d'une presse sous une contrainte <strong>de</strong> 0.5 MPa. Le<br />
scléromètre étant placé perpendiculairement à l'axe <strong>de</strong> l'éprouvette, on relève 27 mesures réparties<br />
sur 3 génératrices en 27 points distincts et distants entre eux <strong>de</strong> 30 mm. Aucune mesure ne doit être<br />
située à moins <strong>de</strong> 40 mm <strong>de</strong>s faces planes <strong>de</strong> l'éprouvette.<br />
La norme précise que l'indice sclérométrique (I s) est la médiane <strong>de</strong>s valeurs. Cependant <strong>de</strong><br />
nombreux laboratoires préfèrent déterminer l'indice sclérométrique comme étant la moyenne<br />
quadratique <strong>de</strong>s mesures, après écrêtement <strong>de</strong>s 2 valeurs extrêmes.<br />
Mesures sur ouvrage<br />
La surface testée est divisée en zones d'au moins 400 cm² (25x25 cm). La tige <strong>de</strong> percussion du scléromètre étant<br />
perpendiculaire à la surface essayée, on prend 27 mesures sur chaque zone d'essai. La distance entre 2 points <strong>de</strong><br />
mesure est d'au moins 30 mm et aucun point ne doit se situer à moins <strong>de</strong> 30 mm <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> la surface testée.<br />
Interprétations<br />
résistance en MPa<br />
70.0<br />
60.0<br />
50.0<br />
40.0<br />
30.0<br />
20.0<br />
10.0<br />
0.0<br />
15 20 25 30 35 40 45 50 55<br />
indice sclérométrique<br />
3.32 ESSAI D'AUSCULTATION SONIQUE NFP 18-418<br />
Résistance à la Compression<br />
10 MPa<br />
4.5 MPa<br />
20 25 30 35 40 45 50 55<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 12<br />
70 MPa<br />
60 MPa<br />
50 MPa<br />
40 MPa<br />
30 MPa<br />
20 MPa<br />
α<br />
=-90°<br />
α<br />
=0°<br />
α<br />
=+90°<br />
Dureté au choc - Indice Scléromètrique<br />
La métho<strong>de</strong> consiste à mesurer la vitesse <strong>de</strong> propagation d'ultrasons traversant le béton à l'ai<strong>de</strong> d'un générateur et<br />
d'un récepteur. Les essais peuvent être effectués sur <strong>de</strong>s éprouvettes en laboratoire ou sur ouvrages. De nombreux<br />
facteurs influent sur les résultats :<br />
• la surface sur laquelle l'essai est effectué doit épouser parfaitement la forme <strong>de</strong> l'appareil qui lui est appliqué,<br />
et donc l'emploi d'une substance <strong>de</strong> contact est indispensable (graisse <strong>de</strong> paraffine),<br />
• le parcours doit être préférablement d'au moins 30 cm <strong>de</strong> façon à prévenir toute erreur occasionnée par<br />
l'hétérogénéité du béton,<br />
• la vitesse <strong>de</strong> propagation est sensible à la maturité du béton (état d'avancement <strong>de</strong> l'hydratation, eau<br />
occluse, ...). Cependant, la vitesse <strong>de</strong>s impulsions est peu sensible à la température.<br />
• La présence d'armatures dans le béton perturbe la vitesse <strong>de</strong> propagation. Il est donc souhaitable et voire<br />
indispensable <strong>de</strong> choisir un parcours d'on<strong>de</strong>s le moins influencé possible par la présence <strong>de</strong>s d'armatures,<br />
Applications et limites : C'est une métho<strong>de</strong> simple et relativement peu coûteuse pour déterminer l'homogénéité d'un<br />
béton. Elle peut être utilisée aussi bien dans le cadre d'un suivi <strong>de</strong> production qu'en contrôle sur ouvrages. Lorsque <strong>de</strong><br />
grands écarts <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> propagation sont découverts sans causes apparentes dans l'ouvrage, il y a lieu <strong>de</strong><br />
soupçonner que le béton est défectueux ou altéré. Une vitesse élevée <strong>de</strong> propagation indique généralement un béton <strong>de</strong><br />
bonne qualité. Des étu<strong>de</strong>s réalisées par la RILEM ont montré que la corrélation avec la résistance à la compression à<br />
( b.<br />
V)<br />
pour forme : R = a.<br />
e : avec (a, b) coefficients et (v) la vitesse <strong>de</strong> propagation.<br />
c<br />
7.5 MPa<br />
7 MPa<br />
6.5 MPa<br />
6 MPa<br />
Dispersion moyenne
Qualité Vitesse <strong>de</strong> propagation m/s<br />
Excellente supérieure à 4000<br />
Bonne 3200 – 4000<br />
Douteuse 2500 – 3200<br />
Mauvaise 1700 – 2500<br />
Très mauvaise inférieure à 1700<br />
En première approximation, pour <strong>de</strong>s granulats siliceux <strong>de</strong> qualité courante (Dmax = 16 mm), et pour un béton <strong>de</strong><br />
résistance inférieure à 30 MPa, on peut considérer que :<br />
( 0.<br />
00147xV<br />
R<br />
)<br />
c = 0.<br />
08177xe<br />
V : vitesse <strong>de</strong> propagation (m/s)<br />
Rc : résistance à la compression en MPa<br />
De même, 2 corrélations ont été établies entre la vitesse <strong>de</strong> propagation et le module d'élasticité instantané (Eb) du<br />
béton :<br />
( 1+<br />
υ)(<br />
1−<br />
2υ)<br />
Eb = . ρ.<br />
Vm²<br />
et E b = 4 xHz²<br />
xL²<br />
xρ<br />
( 1−<br />
υ)<br />
(2)<br />
Mesures en transparence<br />
Cette métho<strong>de</strong> permet :<br />
• <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s défauts d'homogénéité,<br />
• d'estimer Eb,<br />
• d'estimer la résistance à la compression.<br />
Hz : Fréquence <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong> en Hertz.<br />
Cette fréquence est en fonction <strong>de</strong>s dimensions et <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> l'éprouvette.<br />
Pour une éprouvette 16x32, on adopte Hz = 6000.<br />
L : longueur <strong>de</strong> l'éprouvette<br />
Eb : module d'élasticité<br />
υ : Coefficient <strong>de</strong> Poisson du béton (υ ≈ 0,20)<br />
ρ : masse volumique du béton<br />
Vm : vitesse moyenne <strong>de</strong> propagation<br />
TX TR<br />
Mesures en surface<br />
Cette métho<strong>de</strong> permet :<br />
• <strong>de</strong> déterminer la présence <strong>de</strong> fissures <strong>de</strong> masse et éventuellement leur profon<strong>de</strong>ur,<br />
• <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce une couche superficielle <strong>de</strong> moindre qualité (gel, feu, ...),<br />
• <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce une mauvaise reprise <strong>de</strong> bétonnage (sous certaines réserves).<br />
3.33 MATUROMETRIE : LOI D'ARRHENIUS<br />
TX TR<br />
(S)<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 13<br />
(P)<br />
(S) on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surfaces et (P) on<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>s réfléchies<br />
La prévision <strong>de</strong> la résistance à court terme du béton est essentielle dans le domaine du génie civil. On assiste à une<br />
accélération <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> travail due en partie aux contraintes économiques et à une technicité croissante. Il est important<br />
pour une entreprise <strong>de</strong> génie civil <strong>de</strong> savoir quand la résistance du béton sera suffisante en toute partie <strong>de</strong> l'ouvrage, pour<br />
permettre le décoffrage ou la mise en précontrainte le plus rapi<strong>de</strong>ment possible, en toute sécurité. De plus, les procédés<br />
d'étuvages et <strong>de</strong> traitements thermiques se sont très largement répandus dans toutes les usines <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s produits en<br />
béton. La maîtrise <strong>de</strong> toutes ces opérations passe par une bonne compréhension du processus <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la<br />
résistance du béton à court terme. Le perfectionnement <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> calculs et une bonne connaissance <strong>de</strong>s phénomènes<br />
physico-chimique liés au développement <strong>de</strong> la résistance du béton permettent aujourd'hui une modélisation suffisamment fine<br />
du comportement mécanique du béton, tout en tenant compte du paramètre : température.<br />
2 C'est trés souvent cette formule qui est intégrée dans le calculateur <strong>de</strong>s appareils <strong>de</strong> mesures.<br />
d
Ainsi, I'élévation <strong>de</strong> température au sein d'ouvrages en béton, qui a pour origine l'exothermie <strong>de</strong> l'hydratation du ciment, est<br />
accentuée par l'effet <strong>de</strong> masse <strong>de</strong>s structures et peut conduire à <strong>de</strong>s écarts thermiques <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50°C entre le cœur et les<br />
parois <strong>de</strong> l'ouvrage. Ces considérations d'ordre thermique ne sont pas sans conséquence sur la durabilité et sur les<br />
caractéristiques physiques et mécaniques du béton, dont la résistance en compression. On peut évoquer, essentiellement, les<br />
problèmes <strong>de</strong> fissuration due au retrait thermique et les modifications <strong>de</strong> la microstructure <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment à température<br />
élevée. C'est pourquoi les éprouvettes <strong>de</strong> béton, servant aux essais <strong>de</strong> résistance et ne suivant pas l'historique <strong>de</strong> la<br />
température réelle <strong>de</strong> l'ouvrage, ne peuvent être représentatives <strong>de</strong> sa résistance.<br />
La métho<strong>de</strong> décrite ci-<strong>de</strong>ssous, dite métho<strong>de</strong> du temps équivalent est fondée sur la loi d'Arrhenius 3 , afin <strong>de</strong> prévoir la<br />
résistance en compression d'un béton subissant un historique <strong>de</strong> température.<br />
Par définition le temps équivalent correspond au temps durant lequel on doit laisser le 'mélange béton' à la température <strong>de</strong><br />
référence pour obtenir la même valeur <strong>de</strong> maturité. Le temps équivalent est donc en quelque sorte le reflet du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />
durcissement du béton et <strong>de</strong> l'état d'avancement <strong>de</strong>s réactions d'hydratation.<br />
tf<br />
E 1 1<br />
Te<br />
∫ exp .<br />
. dt<br />
ti<br />
R 293 ( t)<br />
273 ⎥ ⎥<br />
⎡ ⎛<br />
⎞⎤<br />
= ⎢ ⎜ − ⎟<br />
⎢<br />
⎜<br />
⎟<br />
⎣ ⎝ θ + ⎠⎦<br />
E : énergie d'activation apparente en J/mol<br />
R : constante <strong>de</strong> gaz parfaits (8.314 J/mol.°K)<br />
θ(t) : température moyenne sur l'intervalle en °C<br />
L'énergie d'activation est la seule inconnue dans cette équation : elle est très délicate à quantifier, et la précision souhaitée<br />
pour la détermination du temps équivalent (Te) implique une recherche systématique <strong>de</strong> sa valeur (énergie d'activation) et ce ,<br />
pour chaque formulation. En effet, elle dépend <strong>de</strong> très nombreux facteurs, même si très souvent on ne l'associe qu'à la nature<br />
du ciment employé :<br />
CEM I 52.5N CEM I 42.5R CEM I 42.5 CEM II/A 32.5R CEM II/A 32.5N CEM III/C 32.5N<br />
(CPA HPR) (CPA 55R) (CPA 55) (CP45 R) (CPJ 45) (CLK 45)<br />
E/R 3540 3970 4150 4810 5530 6700<br />
PRINCIPES D'ETUDE ET EXEMPLE<br />
a/ Détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> référence (isotherme 20°C)<br />
On confectionne 8 séries <strong>de</strong> 3 éprouvettes (soit 24 éprouvettes) 4 avec le béton <strong>de</strong> l'ouvrage. Les matériaux<br />
doivent être sensiblement à 20°C, et les éprouvettes sont stockées après fabrication dans une enceinte climatique<br />
à 20°C.<br />
Les échéances <strong>de</strong> rupture sont : 4h, 8h, 12h, 24h, 32h, 48h, 72h, 28 jours.<br />
Sur chaque lot est également réalisé un essai d'auscultation sonique (voir ci avant).<br />
⎛ ⎞<br />
Puis on trace la courbe d'évolution relative <strong>de</strong> résistance ⎜<br />
Rci<br />
⎟ à la compression.<br />
⎜ ⎟<br />
⎝ Rc28<br />
⎠<br />
Dans l'exemple traité, on souhaite vérifier si<br />
le traitement thermique prévu permet<br />
d'obtenir une résistance <strong>de</strong> 40 MPa<br />
nécessaire au relâchement <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong><br />
précontrainte <strong>de</strong> poutres BP.<br />
La courbe ci-contre a été obtenue à partir<br />
<strong>de</strong> valeurs moyennes sur éprouvettes<br />
16x32<br />
à 4h :...<br />
à 8h : 4.8 MPa<br />
à 12h : 8.2 MPa<br />
à 24h : 29.2 MPa<br />
à 32h :...<br />
à 48h : 38.8 MPa<br />
à 72h : 44.2 MPa<br />
à 28 jours : 68.0 MPa<br />
Résistance relative<br />
0.77<br />
0.65<br />
0.62<br />
0.57<br />
0.43<br />
0.12<br />
0.07<br />
24h 48h 65h 72h 96h<br />
temps (h)<br />
120h<br />
3 La loi d'Arrhénius fondée essentiellement sur <strong>de</strong>s constats expérimentaux, décrit la cinétique <strong>de</strong> toutes les réactions chimiques simples. Cependant, en raison <strong>de</strong>s réactions multiples lors <strong>de</strong><br />
la prise et du durcissement, l'application <strong>de</strong> cette loi ne peut donner qu'une approximation (mais suffisante) <strong>de</strong>s phénomènes réels.<br />
4 Pour rechercher l'énergie d'activation, on procè<strong>de</strong> à un nouveau lotissement sur une isotherme différente (40°C par exemple).<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 14<br />
12h
a/ Calcul du temps équivalent<br />
• Si la mesure s'effectue sur ouvrage, on place lors du bétonnage <strong>de</strong>s thermocouples qui permettront obtenir les<br />
températures à cœur.<br />
• Si le béton subit un cycle thermique (cas d'un production en usine et cas <strong>de</strong> l'exemple traité), on relève la<br />
température dans l'enceinte.<br />
60°<br />
40°<br />
20°<br />
15°<br />
35°<br />
1h 3h 5h 7h 13h 15h<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 15<br />
65°<br />
cycle thermique<br />
Pour E/R = 3970, on obtient en intégrant la loi d'Arrhénius sur les différents intervalles :<br />
Te = 0.79 + 1 + 1.56 + (2 x 1.93) + 2.63 + 4.65 + (6 x 6.07) + 5.56 + 4.65 + 3.87<br />
Te = 65 h<br />
Ri En se reportant sur la courbe déterminée précé<strong>de</strong>mment on a : = 0.<br />
62<br />
R28<br />
Donc, on bout <strong>de</strong> 15h <strong>de</strong> traitement thermique, on peut estimer que le béton a atteint une résistance <strong>de</strong> :<br />
RTe = 0.62 x 68 = 42 MPa<br />
4. MODELISATIONS - COMPORTEMENTS<br />
50°<br />
LaboWin©
Le béton est un pseudo soli<strong>de</strong> en 'perpétuelle évolution'. Ses propriétés sont fonction :<br />
• <strong>de</strong> son âge,<br />
• <strong>de</strong> son histoire,<br />
• <strong>de</strong>s contraintes qu'il supporte,<br />
• du milieu ambiant (température et hygrométrie).<br />
Il subit <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> déformations :<br />
• <strong>de</strong>s déformations instantanées (spontanées), qui se produisent en l'absence <strong>de</strong> toute charge et se<br />
traduisent par <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> volume : gonflement et retrait,<br />
• <strong>de</strong>s déformations sous charges qui sont :<br />
• d'abord instantanées, élastiques ou plastiques,<br />
• puis lentes sous charges <strong>de</strong> longue durée (fluage).<br />
4.1 <strong>LES</strong> DEFORMATIONS SPONTANEES<br />
Elles sont dues aux propriétés intrinsèques <strong>de</strong>s ciments et aux mouvements <strong>de</strong> l'eau libre contenue dans le béton.<br />
• Gonflement : Il ne s'observe que dans le cas <strong>de</strong> béton immergé. Pour une longue durée d'immersion, après<br />
∆l<br />
stabilisation : ε = < 1.<br />
5x10−4<br />
l<br />
• Retrait thermique : La prise du ciment est exothermique. Le refroidissement du béton entraîne une diminution <strong>de</strong>s<br />
dimensions. Cette variation <strong>de</strong> masse volumique apparente est généralement négligeable.<br />
• Retrait hydraulique : Conservé dans un milieu non saturé, le béton restitue une partie <strong>de</strong> son eau libre au milieu<br />
ambiant et subit une contraction, ce qui entraîne une variation <strong>de</strong> volume. Si le temps <strong>de</strong> conservation est suffisamment<br />
long, un équilibre s'instaure et le retrait se stabilise. Les facteurs qui influent sur le retrait sont :<br />
• le dosage en Ciment, • le temps (t), • l'épaisseur <strong>de</strong>s pièces,<br />
• le rapport E/C, • l'humidité relative du milieu, • le % d'armatures, etc ...<br />
La déformation <strong>de</strong> retrait peut s'écrire : ε = ε xr(t)<br />
avec :<br />
r r∞<br />
εr∞ : déformation finale, qui dépend <strong>de</strong>s facteurs ci-<strong>de</strong>ssus et en particulier <strong>de</strong>s conditions climatiques,<br />
r(t) : loi fonction du temps variant <strong>de</strong> 0 (t = 0) à 1 ( t = ∞)<br />
r(t)<br />
1<br />
0,5<br />
0,8<br />
6 mois 1 an 2 ans<br />
4 ans<br />
Pour <strong>de</strong>s pièces non massives, à l'air libre, normalement armées, on peut prendre :<br />
• εr∞ : 3.10-4 dans le quart Sud-Est <strong>de</strong> la France,<br />
• εr∞ : : 2.10-4 dans le reste <strong>de</strong> la France.<br />
• Les effets du retrait : Si on maintient à longueur fixe une pièce en béton non armé tout se passe comme si on exerçait<br />
sur elle un effort <strong>de</strong> traction pour compenser son raccourcissement dû au retrait.<br />
En prenant Eb ≈ 10000 MPa (module différé) pour fc28 = 25 MPa on obtient : σ(r) = Eb x εr = 3 MPa (à comparer avec ft28)<br />
Il en résulte que si le retrait est gêné les fissures sont inévitables. Dans les structures hyperstatiques, les déformations<br />
dues au retrait sont difficilement calculables, aussi il faut les limiter :<br />
• en prenant <strong>de</strong>s précautions d'exécution,<br />
• en prévoyant <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong> dilatation.<br />
• Variation <strong>de</strong> température : Le coefficient <strong>de</strong> dilatation du béton est estimé à εb = 10 -5 m/m/°C<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 16<br />
0,9<br />
(t)
On admet dans notre région pour valeur maximale annuelle un ∆t = 70°C (<strong>de</strong> -40° à 30°C) c'est à dire <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong><br />
longueur <strong>de</strong> -4.10 -4 à 3.10 -4 . L'accroissement <strong>de</strong> contrainte dans les armatures est donc :<br />
σ(θ) = Eb x εb x ∆t ≈ 0.10 MPa/°C<br />
4.2 <strong>LES</strong> DEFORMATIONS INSTANTANEES - COURBE EXPERIMENTALE<br />
Cette courbe s'obtient par enregistrement <strong>de</strong> Fbc - εbc au cours d'un essai <strong>de</strong> compression sur éprouvette 16x32 :<br />
Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4<br />
σbc<br />
fcr<br />
Etg ε<br />
2 %<br />
• Phase 1 : Le béton se comporte à peu près comme un matériau homogène et élastique, cela se traduit par une relation<br />
linéaire : σbc = Etg . εb (Etg : Module <strong>de</strong> déformation tangent)<br />
• Phase 2 : Une micro-fissuration due à <strong>de</strong>s tractions transversales se développe, d'où une incurvation progressive <strong>de</strong> la<br />
courbe jusqu' à la résistance fcr. Pratiquement, pour fcr correspond εb = 2‰ (cette déformation est quasiment<br />
indépendante <strong>de</strong> fcr). Puis, la rupture se produit plus ou moins brutalement.<br />
• Phase 3 : La fissuration longitudinale se généralise et la courbe re<strong>de</strong>scend lentement pour un béton non fragile, et<br />
rapi<strong>de</strong>ment dans le cas contraire. L'allure <strong>de</strong> cette courbe renseigne sur le caractère plus ou moins fragile du<br />
phénomène.<br />
• Phase 4 : La phase finale a peu d'intérêt.<br />
On définit un module <strong>de</strong> déformation instantanée sécant Eij pour une contrainte <strong>de</strong> courte durée (t < 24 h) et au plus égal à<br />
0.60.fcj : Eij = 11000 fcj<br />
3 .<br />
σbc<br />
fcr<br />
0,6.fcr<br />
Eij<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 17<br />
3,5%<br />
Etg ε<br />
2 % 3,5%
Remarque : La vitesse d'application <strong>de</strong>s charges a une influence<br />
non négligeable sur la valeur du module d'élasticité et sur la charge<br />
<strong>de</strong> rupture. Aussi, on respectera scrupuleusement les vitesses <strong>de</strong><br />
chargement imposées par les mo<strong>de</strong>s opératoires.<br />
Loi <strong>de</strong> Sargin – Courbe Théorique – BAEL A.4.4,32<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 18<br />
σ<br />
essai 'rapi<strong>de</strong>'<br />
4.3 <strong>LES</strong> DEFORMATIONS LENTES SOUS CHARGES DE LONGUE DUREE<br />
Le béton longtemps comprimé sous un effort constant se raccourcit progressivement : c'est le phénomène <strong>de</strong> fluage. Les<br />
facteurs dont dépend le fluage sont :<br />
• la contrainte,<br />
• le dosage en Ciment,<br />
• le rapport E/C,<br />
• le temps (t),<br />
• la maturité du béton à la mise en charge,<br />
• l'épaisseur <strong>de</strong>s pièces,<br />
• l'humidité relative du milieu, etc ...<br />
On considère que<br />
FLUAGE<br />
déformation<br />
instantanée<br />
déformation<br />
mise<br />
en<br />
charge<br />
maintien du chargement - 'contraintes constantes'<br />
3700. 3<br />
3 Eij<br />
Evj =<br />
fcj<br />
≈<br />
suppression<br />
du<br />
chargement<br />
temps<br />
essai 'lent'<br />
retour<br />
élastique<br />
retour<br />
<strong>de</strong><br />
fluage<br />
déformation<br />
permanente<br />
ε
4.4 DEFORMATION TRANSVERSALE - COEFFICIENT DE POISSON [A.2.1.3]<br />
∆ a<br />
2<br />
F<br />
a<br />
∆ H<br />
Le coefficient <strong>de</strong> poisson est pris égal à :<br />
• υ = 0,20 dans les calculs à l'ELS (béton non fissuré)<br />
• υ = 0 dans les calculs à l'ELU (béton fissuré)<br />
5. ELEMENTS POUR LA FORMULATION DES <strong>BETONS</strong><br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 19<br />
H<br />
⎛ ∆a<br />
⎞<br />
⎜ ⎟<br />
⎝ a<br />
υ =<br />
⎠<br />
⎛ ∆l<br />
⎞<br />
⎜ ⎟<br />
⎝ l ⎠<br />
D'une façon générale, les objectifs à atteindre lors <strong>de</strong> la formulation <strong>de</strong>s bétons courants sont :<br />
• obtenir un matériau à l'état frais permettant une bonne mise en oeuvre (ouvrabilité) :<br />
- remplissage <strong>de</strong>s coffrages,<br />
- enrobage <strong>de</strong>s armatures,<br />
- délais <strong>de</strong> transport et/ou <strong>de</strong> bétonnage,<br />
- etc ...<br />
• obtenir un matériau durci :<br />
- possédant les caractéristiques physiques et mécaniques souhaitées,<br />
- dont l'aspect <strong>de</strong> surface est conforme aux exigences,<br />
- offrant une bonne durabilité,<br />
- etc ...<br />
L'atteinte <strong>de</strong> ses objectifs (non exhaustifs) conduit à étudie :<br />
• l'influence <strong>de</strong>s propriétés intrinsèques <strong>de</strong>s constituants sur les propriétés du béton,<br />
• les interactions entre les différentes propriétés du béton (frais ou durci),<br />
• Notations :<br />
vt<br />
=1<br />
n = e + v<br />
c = c + vcgs<br />
air occlus<br />
eau<br />
Liant<br />
granulats<br />
v<br />
e<br />
c<br />
vcgs<br />
La porosité (n) sera assimilée dans la suite du cours à la somme <strong>de</strong>s termes (e) + (v)<br />
vt<br />
Vv<br />
indice vi<strong>de</strong> : e =<br />
Vs<br />
Vv<br />
porosité : n =<br />
VT<br />
Vs<br />
compacité : c =<br />
V<br />
T
5.1 <strong>LES</strong> ADDITIONS MINERA<strong>LES</strong><br />
Une addition est une poudre minérale finement divisée et pouvant être ajoutée au ciment (et/ou substituée) afin d'améliorer<br />
certaines propriétés ou pour conférer <strong>de</strong>s propriétés particulières au béton.<br />
Bien évi<strong>de</strong>ment, les propriétés mises en causes sont autres que celles qu'apporterait une poudre minérale <strong>de</strong> finesse<br />
considérée comme simple granulat ... Les influences <strong>de</strong>s additions vis à vis <strong>de</strong>s propriétés du béton sont à envisager en<br />
fonction :<br />
• l'addition est dosée en ajout du ciment, permettant ou un gain <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> la pâte liante, et/ou une<br />
amélioration <strong>de</strong> la maniabilité,<br />
• l'addition est dosée en substitution d'une partie du ciment, permettant ou un abaissement du coût du béton à<br />
performances équivalentes, et/ou une amélioration d'une propriété (maniabilité, ouvrabilité, durabilité, ...).<br />
Actuellement, les textes normatifs distinguent 4 types d'additions :<br />
• "Additions Calcaires" NFP 18-508<br />
Les additions calcaires sont <strong>de</strong>s produits secs finement divisés, obtenus par broyage et/ou sélection, provenant <strong>de</strong><br />
gisements <strong>de</strong> roches pouvant être dolomitiques 5 , massives ou meubles, dont les caractéristiques sont définies par la<br />
norme citée ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
Ce type d'addition peut jouer plusieurs rôles en tant :<br />
- que complément <strong>de</strong> la granulométrie (augmentation <strong>de</strong> la compacité, amélioration <strong>de</strong> la cohésion,<br />
accroissement <strong>de</strong> la maniabilité, ...),<br />
- qu'activant améliorant les propriétés physico-chimiques <strong>de</strong> la pâte liante.<br />
• "Cendres volantes pour béton" NF EN 450<br />
Poudre fine constituée principalement <strong>de</strong> particules vitreuses <strong>de</strong> forme sphérique, dérivées <strong>de</strong> la combustion du<br />
charbon, ayant <strong>de</strong>s propriétés pouzzolaniques et composées essentiellement <strong>de</strong> SiO2 et Al2O3, la proportion réactive<br />
<strong>de</strong> SiO2 étant au moins <strong>de</strong> 25% en masse.<br />
L'ajout <strong>de</strong> cendres volantes permet en général une amélioration <strong>de</strong> l'ouvrabilité. Les bétons <strong>de</strong>viennent plus plastiques,<br />
plus gras, plus compacts. Elles permettent <strong>de</strong> réduire la teneur en eau à ouvrabilité égale et dans ce cas <strong>de</strong> diminuer le<br />
ressuage, d'augmenter l'imperméabilité et par conséquent la durabilité.<br />
• "Laitier vitrifié moulu <strong>de</strong> haut fourneau" NFP 18-506<br />
Il provient <strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong> fonte, obtenu par trempe du laitier <strong>de</strong> haut fourneau en fusion, puis réduit en poudre.<br />
Sont exclus les laitiers non trempés (cristallisés) et également les laitiers d'aciéries (leur teneur en oxy<strong>de</strong>s métalliques<br />
est trop importante).<br />
En raison <strong>de</strong> sa forte activité, son ajout (ou en substitution du ciment) dans une formulation <strong>de</strong> béton revient à<br />
augmenter le dosage total en liant (un ajout <strong>de</strong> cendres volantes est alors souvent nécessaire afin <strong>de</strong> conserver une<br />
bonne ouvrabilité à ce type <strong>de</strong> béton).<br />
• "Fumées <strong>de</strong> silice" NFP 18-502<br />
Poudre amorphe finement divisée (∅ ≈ 0.1 µm à 10 µm) résultant <strong>de</strong> la production d'alliages <strong>de</strong> silicium.<br />
Dans une formulation <strong>de</strong> béton, les fumées <strong>de</strong> silice jouent un rôle particulier en raison, d'une part <strong>de</strong> leur composition<br />
(taux <strong>de</strong> silice supérieur à 70%), d'autre part <strong>de</strong> leur finesse (≈ 250000 cm²/g Blaine) (voir cours : les BTHP). Leur<br />
emploi permet : une amélioration <strong>de</strong>s résistances, une amélioration <strong>de</strong> la durabilité.<br />
5.2 LIANT EQUIVALENT<br />
On appelle liant équivalent l'association d'un ciment et d'une poudre minérale (addition) présentant une certaine activité.<br />
L eq<br />
= C + kA<br />
Leq : masse <strong>de</strong> liant équivalent<br />
C : masse <strong>de</strong> ciment<br />
k : coefficient d'équivalence<br />
A : masse d'addition<br />
5 dolomie : roche sédimentaire carbonatée contenant 50% ou plus <strong>de</strong> carbonate, dont la moitié au moins sous forme <strong>de</strong> dolomite (Ca,Mg)(CO3) 2.<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 20
5.3 ACTIVITE<br />
Afin <strong>de</strong> quantifier l'activité au sens <strong>de</strong>s résistances, par transposition, on associe les résistances du mortier à celles du<br />
béton. Le principe consiste à comparer, à une échéance donnée, la résistance à la compression <strong>de</strong> 2 mortiers ayant les mêmes<br />
proportions <strong>de</strong> sable et d'eau, le premier avec le ciment seul (sans addition), et le second dans le lequel une proportion (p) <strong>de</strong><br />
fp<br />
ciment est remplacée par une masse d'addition minérale. On détermine expérimentalement le rapport : i =<br />
fo<br />
fo : résistance du mortier sans addition<br />
fp : résistance du mortier avec addition<br />
Remarques : • Au sens <strong>de</strong>s normes EN 450 (cendres volantes) et NFP 18-508 (additions calcaires), pour E/C = 0.5 et p = 0.25,<br />
i est appelé indice d'activité.<br />
• Au sens <strong>de</strong> la norme NFP 18-506 (laitier vitrifié moulu <strong>de</strong> haut fourneau), pour E/C = 0.5 et p = 0.50,<br />
i est appelé indice d'efficacité hydraulique et est noté h.<br />
• Exemple <strong>de</strong> Calcul du coefficient k<br />
• On admet que la relation entre k (coefficient d'équivalence) et i (indice d'activité) est linéaire.<br />
• Si l'addition est du ciment, on a : i = 1 et k = 1<br />
• Si l'addition est totalement inerte, on a k = 0. Il suffit <strong>de</strong> déterminer io correspondant :<br />
⎛ C ⎞<br />
l'expression générale <strong>de</strong> la formule <strong>de</strong> Bolomey est : fo<br />
= α ⎜ −05<br />
. ⎟<br />
⎝ E ⎠<br />
• Si par hypothèse l'addition est inerte, alors l'effet <strong>de</strong> la substitution est <strong>de</strong> réduire le dosage en ciment <strong>de</strong><br />
C → 1 − p C<br />
( )<br />
( 1−<br />
) − 0.<br />
5<br />
⎧ C ⎫<br />
fp = ⎨ − 0.<br />
5⎬<br />
soit = =<br />
⎩ E ⎭<br />
C<br />
−0.<br />
5<br />
E<br />
E<br />
C<br />
p<br />
fp<br />
io<br />
fo<br />
donc α ( 1−<br />
p)<br />
ce qui donne pour E/C=0.5 et p = 0.25 (1/4) , on a<br />
⎪⎧<br />
pour i = io<br />
⇒ k = 0<br />
• Par hypothèse, on a : ⎨<br />
⎪⎩ pour i = 1⇒<br />
k = 1<br />
on obtient<br />
( 0.<br />
75x2)<br />
− 0.<br />
5<br />
= 0.<br />
67<br />
2 − 0.<br />
5<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 21<br />
i o<br />
=<br />
1−<br />
i<br />
k = 1−<br />
1−<br />
i<br />
⎧1<br />
⎛ E ⎞<br />
1 05 1<br />
⎩ p ⎝ C ⎠<br />
en remplaçant io par sa valeur : k = 1 −⎨ ⎜ − . ⎟( − i)<br />
• Ce qui donne pour E/C=0.5 et p = 0.25, on a . ( )<br />
o<br />
⎫<br />
⎬<br />
⎭<br />
k = 1−4x0751− i = 3i −2<br />
Les valeurs <strong>de</strong> k sont généralement fixés par les textes normatifs (NFP 18-305, ENV 206, ...) , en fonction <strong>de</strong>s<br />
propriétés et <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s additions minérales, du dosage et <strong>de</strong> la nature du ciment, etc ....<br />
5.4 EAU EFFICACE, EAU D'APPORT, EAU UTILE :<br />
Eau efficace (E eff) :<br />
L'eau efficace (E eff) représente l'eau nécessaire pour l'hydratation et l'obtention <strong>de</strong> la consistance.<br />
• L'eau efficace est l'eau interne du béton située entre les grains du squelette soli<strong>de</strong> formé par les granulats, le ciment<br />
et les additions (l'eau située dans la porosité interne <strong>de</strong>s grains ne doit pas être comptée).<br />
• L'eau totale (ET) représente la totalité <strong>de</strong> l'eau contenue dans le mélange (au moment du malaxage).<br />
• La quantité d'eau retenue par la porosité interne <strong>de</strong>s granulats et <strong>de</strong>s additions minérales (EP) n'est pas prise en<br />
compte dans l'eau efficace. On la suppose 'prisonnière' et ne participant en rien à l'hydratation du ciment et à<br />
l'obtention <strong>de</strong> la consistance.
Extraits secs d'adjuvants (NFP 18-380) :<br />
Lorsqu'ils se présentent sous forme liqui<strong>de</strong>, les adjuvants sont dissous dans <strong>de</strong> l'eau. On appelle extrait sec la<br />
quantité d'adjuvant proprement dit contenu dans un poids unitaire <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>.<br />
Le mo<strong>de</strong> opératoire fixé par la NFP 18-380 est le suivant :<br />
• peser une masse m1≈ 10 g <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> (adjuvant),<br />
• placer la masse m1 à l'étuve à 105°C pendant 6 heures,<br />
• peser la masse m2 restant après passage à l'étuve<br />
m2<br />
• extrait sec : E s%<br />
= x100<br />
m<br />
1<br />
Eau d'Apport (E + ):<br />
On appelle eau d'apport, la quantité d'eau contenue dans les granulats humi<strong>de</strong>s (ECgS), augmentée <strong>de</strong> la quantité<br />
d'eau <strong>de</strong> dissolution <strong>de</strong>s adjuvants (EA).<br />
Eau utile (E U) ou Eau versée (E V):<br />
E E + = +<br />
cgs A E<br />
= Eu<br />
+ E<br />
123<br />
E = E − E +<br />
u eff<br />
Eu<br />
= Eeff<br />
−(<br />
E<br />
cgs<br />
+ E<br />
a)<br />
142<br />
4 43 4<br />
E+<br />
Exemples : Ciment : 350 kg/m 3 Eau efficace : 155 L/m 3<br />
Gravier : 1100 kg/m 3 Sable : 755 kg/m 3<br />
Adjuvant : 3.6 kg/m 3 (soit un dosage <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> ciment, extrait sec : Es = 48%)<br />
Masse d'adjuvant : 3.6 / 48% = 7.5 kg<br />
Eau adjuvant : (3.6 / 48% - 3.6) = 3.9 litres<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 22<br />
E<br />
T<br />
a/ le béton est fabriqué à partir <strong>de</strong> granulats secs non poreux :<br />
Les teneurs en eau <strong>de</strong>s granulats et leurs coefficients d'absorption sont :<br />
Wsable = 0% Absable = 0%,Wgravier = 0%, Abgravier = 0%<br />
E + = 0 + 0 + 3.9 = 3.9 L<br />
EU = 155 - 3.9 = 151.1 L<br />
b/ le béton est fabriqué à partir <strong>de</strong> granulats poreux saturés :<br />
Les teneurs en eau <strong>de</strong>s granulats et leurs coefficients d'absorption sont :<br />
Wsable = 10%, Absable = 0%, Wgravier = 3%, Abgravier = 1%<br />
sable : 755 x 10% = 75.5 L<br />
gravier : 1100 x 3% = 33 L<br />
porosité : 1100 x 1% = 11 L<br />
E + = 75.5 + 33 + 3.9 = 112.4 L<br />
EU = 155 - 112.4 = 42.6 L<br />
Etotale = 155 + 11 = 166 L<br />
c<br />
p
c/ le béton est fabriqué à partir <strong>de</strong> granulats poreux non saturés : il est impossible <strong>de</strong> déterminer avec précision<br />
le dosage en eau. Cependant, l'usage veut parfois qu'en première approximation, le calcul ci-<strong>de</strong>ssous soit<br />
réalisé :<br />
Les teneurs en eau <strong>de</strong>s granulats et leurs coefficients d'absorption sont :<br />
Wsable = 5%, Absable = 0%, Wgravier = 0.5%, Abgravier = 1%<br />
sable : 755 x 5% = 37.8 L<br />
gravier : 1100 x 0.5% = 5.5 L<br />
porosité : 1100 x 1% = 11 L<br />
E + = 37.8 + 5.5 + 3.9 = 47.2 L<br />
EU = 155 - 47.2 + 11 = 118.8 L<br />
5.5 LA LOI DE FERET ET SON APPROXIMATION LA LOI DE BOLOMEY<br />
Sous sa forme générale la loi <strong>de</strong> Féret s'écrit :<br />
EN VOLUMES<br />
⎡ c ⎤<br />
R j = kf<br />
xσ'<br />
j.<br />
⎢ ⎥ ⇔ (a)<br />
⎢⎣<br />
( c + e + vo<br />
) ⎥⎦<br />
Rj : résistance bu béton à la compression à j jours<br />
σ'j : résistance normale du ciment au jour (j)<br />
c : volume <strong>de</strong> ciment<br />
e : volume d'eau<br />
v o : volume d'air occlus<br />
kf : coefficient granulaire selon Feret (en général 4.91)<br />
En posant co : compacité <strong>de</strong> la pâte liante on a :<br />
j<br />
[ ] 2<br />
c<br />
R = k σ ⇔ (b)<br />
f x '<br />
j.<br />
o<br />
2<br />
EN MASSES (modification par F. <strong>de</strong> Larrard)<br />
kf<br />
xσ'c<br />
R j =<br />
2 ⇔ (c)<br />
⎡<br />
E<br />
⎤<br />
⎢ 3.<br />
1x<br />
⎥<br />
⎢<br />
⎥<br />
⎢<br />
1+<br />
C<br />
⎛ S ⎞ ⎥<br />
⎢<br />
⎜ −11x<br />
⎟ ⎥<br />
⎢ 1.<br />
4 − 0.<br />
4 ⎝ C<br />
xe<br />
⎠<br />
⎣<br />
⎥<br />
⎦<br />
Rj : résistance bu béton à la compression à j jours<br />
σ'j : résistance normale du ciment au jour (j)<br />
C : masse <strong>de</strong> ciment<br />
E : masse d'eau<br />
S : masse <strong>de</strong> fumée <strong>de</strong> silice<br />
k f : coefficient granulaire selon Feret (en général 4.91)<br />
Note :Le terme E peut être substitué par (E' + vo)<br />
Bolomey, a montré que pour <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> E/C comprises entre 0.40 et 0.70, la formulation <strong>de</strong> Feret pouvait se<br />
simplifier en conduisant à <strong>de</strong>s erreurs inférieures à 3%, à :<br />
⎡ C ⎤<br />
R j = kb.<br />
σ'<br />
j.<br />
⎢ −0.<br />
5⎥<br />
⇔ (d)<br />
⎢⎣<br />
E + Va<br />
⎥⎦<br />
Rj : résistance bu béton à la compression à j jours<br />
σ'j : résistance normale du ciment au jour (j)<br />
C : masse <strong>de</strong> ciment<br />
E : masse d'eau<br />
V a : volume d'air exprimé en masse d'eau équivalente (1 litre d'air ⇒ 1 litre d'eau)<br />
kb : coefficient granulaire selon Bolomey (<strong>de</strong> 0.45 à 0.55)<br />
Exemple : C = 350 kg/m³ (σ'c = 45 MPa, ρ = 3.1 g/cm³) E/C = 0.46 vo = 20 L/m³<br />
⎛ 0.<br />
1129 ⎞<br />
(a) ⇔ 4.<br />
91x45x<br />
⎜<br />
⎟ = 32.<br />
6 MPa<br />
⎝ 0.<br />
1129 + 0.<br />
161+<br />
0.<br />
02 ⎠<br />
2<br />
4.<br />
91x45<br />
co = 0.384 ou (c) ⇔ = 32.<br />
6 MPa<br />
2<br />
⎡<br />
161 20<br />
⎤<br />
⎢<br />
+<br />
3.<br />
1x<br />
⎥<br />
⎢<br />
1<br />
350 ⎥<br />
⎢<br />
+<br />
⎛ 0 ⎞ ⎥<br />
⎢<br />
⎜ −11x<br />
⎟ ⎥<br />
350<br />
⎢ 1.<br />
4 − 0.<br />
4xe⎝<br />
⎠<br />
⎣<br />
⎥<br />
⎦<br />
On peut facilement montrer (a), qu'à une variation <strong>de</strong> +1% (+10 L/m³) <strong>de</strong> l'air occlus correspond une variation <strong>de</strong><br />
résistance <strong>de</strong> :<br />
R<br />
R<br />
0.<br />
02<br />
0.<br />
03<br />
=<br />
( 0.<br />
371)<br />
( 0.<br />
384)<br />
2<br />
2<br />
= 0.<br />
93 soit une variation <strong>de</strong> 7%<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 23
5.6 INFLUENCES DU DOSAGE EN EAU<br />
Le dosage en eau est le paramètre <strong>de</strong> réglage le plus simple <strong>de</strong> la consistance, mais son augmentation entraîne une<br />
diminution <strong>de</strong> la résistance à la compression du béton et affecte la durabilité.<br />
affaissement (cm)<br />
18<br />
15<br />
12<br />
9<br />
6<br />
3<br />
Influence du dosage en eau sur la consistance<br />
trés plastique<br />
plastique<br />
ferme<br />
0<br />
180 190 200<br />
12 litres<br />
210<br />
dosage en eau en litres<br />
Béton : CPA-CEM I 42.5 dosé à 350 kg/m 3 , D = 20 mm, granulats<br />
siliceux concassés<br />
Le passage <strong>de</strong> la consistance plastique à la consistance très<br />
plastique se fait par une augmentation <strong>de</strong> 12 litres d'eau, soit une<br />
variation <strong>de</strong> E/C <strong>de</strong> 0.55 à 0.59<br />
porosité : e + v<br />
31<br />
E/C<br />
0.51 0.54 0.55 0.57 0.59 0.60<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 24<br />
résistance à la compression (MPa)<br />
36<br />
35<br />
34<br />
33<br />
32<br />
Influence du dosage eau sur la résistance<br />
2.7 MPa<br />
Béton : CPA-CEM I 42.5 dosé à 350 kg/m 3 , D = 20 mm, granulats<br />
siliceux concassés<br />
La variation <strong>de</strong> E/C <strong>de</strong> (0.55 - 0.59 = -0.04) conduit à une variation<br />
<strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> -2.70 MPa.<br />
La porosité (e+vo) du béton frais est la somme du dosage volumique en eau (e) et en air (vo). Pour une composition<br />
granulaire et un processus donné <strong>de</strong> fabrication et <strong>de</strong> mise en oeuvre, la porosité varie en fonction du dosage en eau. On<br />
remarque qu'il existe un dosage en eau optimale (e opt) pour lequel la porosité du frais est minimale. Cette quantité en eau<br />
optimale dépend :<br />
• <strong>de</strong> la composition du béton (nature et proportion <strong>de</strong>s constituants),<br />
• <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> mise en oeuvre.<br />
0.80<br />
0.60<br />
0.40<br />
mise en place 1<br />
0.20<br />
x<br />
Porosité du béton frais et dosage en eau Les bétons sont mis en place dans <strong>de</strong>s moules<br />
cylindriques selon 2 processus :<br />
- mise en place 1 :pervibration par aiguille vibrante 15<br />
secon<strong>de</strong>s,<br />
mise en place 2<br />
- mise en place 2 :vibration à la table vibrante 15 secon<strong>de</strong>s,<br />
A<br />
0.13 0.15 0.17 0.19<br />
B<br />
L/m3 0.0<br />
130 140 150 155 160 165 170 180 190 200 210<br />
y<br />
e<br />
Le dosage en eau optimal (A) pour lequel la porosité<br />
est minimale est <strong>de</strong> 155 L/m 3 sur la courbe 1.<br />
Le dosage en eau optimal (B) pour lequel la porosité<br />
est minimale est <strong>de</strong> 165 L/m 3 sur la courbe 2.<br />
Le lieu <strong>de</strong>s points correspondant au minima <strong>de</strong><br />
porosité est la droite xy d'équation (e+v) = 1.15e (ce qui<br />
revient à dire que le volume d'air est égal à 15% du<br />
volume d'eau). A droite du point B, les 2 courbes se<br />
confon<strong>de</strong>nt avec la droite d'équation (e+v) = e ou v = 0<br />
car, lorsque le béton contient beaucoup d'eau (trop), le<br />
volume d'air <strong>de</strong>vient négligeable.<br />
On remarque qu'au voisinage <strong>de</strong> l'optimum en eau, la<br />
porosité est peu sensible à un surdosage en eau mais<br />
augmente, au contraire très rapi<strong>de</strong>ment en cas <strong>de</strong> sous<br />
dosage.<br />
Aussi, à la notion <strong>de</strong> dosage en eau optimale, il est préférable <strong>de</strong> lui substituer le terme <strong>de</strong> dosage en eau cible, afin <strong>de</strong> tenir<br />
compte <strong>de</strong>s conditions réelles et <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> fabrication.
porosité : e + v<br />
0.80<br />
0.60<br />
0.40<br />
0.20<br />
Porosité et consistance du béton frais<br />
consistance cible et optimale<br />
maniabilité LCL<br />
recommandée<br />
maniabilité LCL<br />
critique<br />
0.0<br />
0 20 40 60 80 100 120 140<br />
durée d'écoulement LCL en secon<strong>de</strong>s<br />
5.7 DOSAGES EN CIMENT - EN EAU - TENEUR EN AIR<br />
100% <strong>de</strong> Rc<br />
65% <strong>de</strong> Rc<br />
Rc en MPa<br />
0.30 0.40 0.50 0.60 0.70<br />
résistance à la compression Rc sur cylindre<br />
en fonction du rapport eau/ciment (E/C)<br />
80 Rc (MPa)<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
28j<br />
2000 3000 4000 5000 6000 7000<br />
finesse (cm²/g)<br />
Résistance en compression d'un béton en fonction<br />
<strong>de</strong> la finesse <strong>de</strong> mouture<br />
7j<br />
3j<br />
1j<br />
Béton : CPA-CEM I 32.5, C = 350 kg/m 3 , D = 20 mm,<br />
granulats siliceux concassés<br />
G = 1050 kg/m 3 S = 685 kg/m 3<br />
On remarque la dissymétrie <strong>de</strong> la courbe. Si la durée<br />
d'écoulement est supérieure à 80 s, la porosité augmente<br />
très fortement. Pour <strong>de</strong>s valeurs d'écoulement compris<br />
entre 40s et 80s, la variation <strong>de</strong> porosité est faible. Aussi,<br />
à la notion <strong>de</strong> consistance optimale, il est préférable <strong>de</strong> lui<br />
substituer le terme <strong>de</strong> consistance cible, afin <strong>de</strong> tenir<br />
compte <strong>de</strong>s conditions réelles et <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong><br />
fabrication.<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 25<br />
E/C<br />
Rc (MPa)<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
Béton : CPA-CEM I 32.5, C = 350 kg/m 3 , D =<br />
20 mm, granulats siliceux concassés<br />
G = 1050 kg/m 3 S = 685 kg/m 3<br />
A dosage en ciment et en granulat constant<br />
pour un serrage adapté à la consistance, une<br />
variation <strong>de</strong> E/C <strong>de</strong> 0.15 conduit à une chute <strong>de</strong><br />
résistance <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 35%<br />
CPA - CEM I 52.5R<br />
CPA 45R - CEM I 42.5R<br />
CPJ 45 - CEM II 32.5<br />
0<br />
temps<br />
16h 24h 48h 7j 28j<br />
Dosage en ciment 350 kg/m3, affaissement : 6cm,<br />
conservation à 20°C et 95% d'humidité relative<br />
Influence <strong>de</strong> la nature du ciment sur l'évolution<br />
<strong>de</strong>s résistances en compression Rc
Rc (MPa)<br />
55<br />
50<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
450 kg/m3<br />
400<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
0<br />
temps<br />
2j 7j 14j 21j 28j<br />
D = 25 mm, dosage en eau = 185 L/m3, Aff. = 5 cm<br />
Résistance à la compression Rc<br />
jusqu'à 28j <strong>de</strong> bétons dosés <strong>de</strong> 200 à 450 kg/m3<br />
40 MPa<br />
30 MPa<br />
20 MPa<br />
10 MPa<br />
440 kg/m3<br />
235 kg/m3<br />
220 kg/m3<br />
5.8 INFLUENCES DU DOSAGE EN CIMENT A MEME MANIABILITE<br />
résistance à la compression<br />
0% 2% 4% 6% 8%<br />
teneur en air<br />
10%<br />
Influence du % d'air occlus sur les résistances<br />
D = 20 mm; Aff.=8 à 10 cm<br />
Un moyen d'accroître les résistances à court terme d'un béton peut être d'augmenter le dosage en ciment. En effet, pour<br />
une même maniabilité, une augmentation du dosage en ciment aura pour conséquence <strong>de</strong> diminuer le rapport E/C, ce<br />
qui se traduira par une augmentation <strong>de</strong> la résistance à court terme.<br />
Pour illustrer cette influence, soit les 2 bétons suivants :<br />
• béton A : C = 347 kg/m 3 , E = 186 l/m 3 , E/C = 0.54, Aff. = 7 cm<br />
• béton B: C = 377 kg/m 3 , E = 192/m 3 , E/C = 0.51, Aff. = 7 cm<br />
Les bétons ont été gâchés avec 347 kg/m 3 (A) et<br />
377 kg/m 3 (B) <strong>de</strong> CPJ-CEM II 42.5 R. Les rapports<br />
E/C obtenus sont <strong>de</strong> 0.54 pour le béton A et <strong>de</strong><br />
0.51 pour le béton B. Les 2 bétons ont présenté le<br />
même affaissement en fin <strong>de</strong> malaxage soit 7 cm.<br />
Les résistances figurant ci-<strong>de</strong>ssus représentent la<br />
moyenne <strong>de</strong> 3 mesures sur cylindres 11x22.<br />
Un surdosage <strong>de</strong> 30 kg/m 3 se traduit par une<br />
augmentation du dosage en eau <strong>de</strong> 6 l/m 3 pour<br />
conserver le même affaissement, ce qui se traduit<br />
par une diminution du rapport E/C et donc par une<br />
augmentation <strong>de</strong> la résistance à court terme.<br />
L'augmentation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> ciment <strong>de</strong> 30<br />
kg/m 3 conduit à un abaissement du rapport E/C <strong>de</strong><br />
0.03 pour conserver l'ouvrabilité, ce qui se traduit<br />
par une augmentation d'environ 15% <strong>de</strong>s<br />
résistances à la compression à 18h et 20h.<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 26
5.9 LE RAPPORT OPTIMAL SABLE/GRAVIER ET LE DOSAGE OPTIMAL EN FINES<br />
log du temps d'écoulement<br />
40<br />
35<br />
30<br />
1.60<br />
1.40<br />
1.20<br />
On remarque qu'il existe un rapport optimal s/g (en volume) conduisant à améliorer les résistances <strong>de</strong>s bétons, par<br />
diminution <strong>de</strong> la porosité (réduction du dosage en eau), et ce pour une même consistance Pour cela, on mesure le temps<br />
d'écoulement au maniabilimètre LCPC (NFP 18-452).<br />
Soit s/g = x pour un béton binaire ( s et g étant exprimés en volume)<br />
Soit s/(g+k) = x 1 et g/k = y1 pour un béton ternaire<br />
On réalise n gâchées avec <strong>de</strong>s rapports x1, xi, ....., xn et l'on mesure les temps d'écoulement correspondants t1, ti, ..., tn .<br />
La variation du rapport doit être telle que l'on encadre le temps minimal d'écoulement <strong>de</strong> 2 points (à droite et à gauche).<br />
2<br />
4<br />
6<br />
2 granulats<br />
7<br />
5<br />
1.00<br />
0.50 0.60 0.70 0.80<br />
s/g<br />
0.90<br />
Influence du rapport s/g sur le temps d'écoulement d'un béton<br />
Rc (MPa)<br />
25<br />
G/S<br />
0.8 1.2 1.6 2.0 2.4 2.8<br />
A : béton ferme (Aff. = 1 cm)<br />
B : béton plastique (Aff. = 5 cm)<br />
C : béton mou (Aff. = 10 cm)<br />
Bétons dosés à 350 kg/m3, granularité continue 0/20<br />
Résistance à la compression Rc en fonction<br />
du rapport Gravier/Sable (en masse)<br />
A<br />
B<br />
C<br />
3<br />
1<br />
(1) (e+v) / (c+s+g) ou (2) e / (c+s+g)<br />
log du temps d'écoulement<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 27<br />
1.90<br />
1.70<br />
1.50<br />
y = 1.00<br />
3 granulats<br />
y = 0.43<br />
y = 0.18<br />
1.30<br />
0.50 0.60 0.70 0.80<br />
s/(g+k)<br />
0.90<br />
Influence du rapport s/(g+k) sur le temps d'écoulement d'un béton<br />
Variation <strong>de</strong> la porosité et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en eau en fonction<br />
du dosage en fines.<br />
Rapport quasi constant entre le volume d'air<br />
et le volume d'eau pour une consistance donnée.<br />
(1)<br />
0.80<br />
0.60<br />
0.40<br />
0.20<br />
B<br />
B<br />
0 0.00 0.20 0.40 0.60 0.80<br />
(2)<br />
A<br />
c/(c+s+g)<br />
Les fines désignent l'ensemble <strong>de</strong>s grains passant au tamis <strong>de</strong> 63 µm,<br />
qu'il s'agisse <strong>de</strong> grains <strong>de</strong> ciment, <strong>de</strong> d'addition, ou <strong>de</strong> sable. Le dosage<br />
en fines est d'une très gran<strong>de</strong> importance ...<br />
Tous les mélanges ont le même temps d'écoulement au maniabilimètre (10 secon<strong>de</strong>s). Dans cette étu<strong>de</strong>, les fines proviennent<br />
uniquement du ciment. La courbe (1) donne la variation <strong>de</strong> la porosité (e+v) en fonction du dosage en ciment (c). La courbe (2) donne la<br />
variation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en eau (e). Pour <strong>de</strong>s raisons d'homogénéité, les volumes c, e et (e+v) sont tous rapportés au volume total <strong>de</strong>s<br />
grains soli<strong>de</strong>s : ciment (c) + sable (s) + gravillon (g). En B, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en en eau et la porosité du béton sont minimales; le point B<br />
correspond à l'optimum en ciment et dans le cas présent, est aussi l'optimum en fines. A droite <strong>de</strong> B, le dosage en fines est supérieur à<br />
l'optimum. Dans toute cette partie du graphique, porosité et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en eau varient linéairement et le rapport [(e+v)/c] reste voisin <strong>de</strong><br />
1.20.<br />
1.00
5.10 EFFET GRANULAIRE - EFFET POUZZOLANIQUE<br />
Intuitivement, on imagine que les grains fins se logent entre les grains les plus gros (ceux du sable par exemple), qu'ils<br />
augmentent ainsi la compacité et, par conséquent, la résistance. Si les grains participent à l'optimisation <strong>de</strong> la granularité par<br />
une augmentation <strong>de</strong> la compacité : c'est l'effet granulaire.<br />
On sait que la porosité du béton frais (e+v) est une caractéristique importante. Aussi, si l'on fait varier le dosage en éléments<br />
fins du béton (tous les grains inférieurs à 63 µm), qu'ils appartiennent au ciment, à l'addition, aux granulats), on a observé<br />
l'existence d'un dosage optimal pour lequel la porosité du béton frais est minimale. Pour un béton par exemple, dont la<br />
dimension maximale du plus gros grain est D = 20 mm, le dosage optimal en éléments fins est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 350 kg/m 3 . Si on<br />
considère maintenant, un béton dont le dosage en ciment est 250 kg/m 3 et donc manquant d'éléments fins; et si on lui en ajoute<br />
(sous la forme d'addition par exemple), la quantité d'eau nécessaire pour avoir une consistance donnée diminue et <strong>de</strong> même<br />
que la porosité du béton frais. Si, en outre, le dosage en ciment est maintenu constant, il s'en suit une augmentation <strong>de</strong> la<br />
résistance résultant directement <strong>de</strong> la diminution du rapport E/C.<br />
La présentation qui vient d'être faite sur l'effet filler montre qu'il faut 2 conditions pour l'observer :<br />
- d'une part, comparer les bétons à consistance constante,<br />
- d'autre part, à partir d'un béton qui manque d'élément fins.<br />
L'une <strong>de</strong> ces conditions au moins n'est pas satisfaite lorsqu'on détermine la valeur <strong>de</strong> l'indice d'activité. La comparaison<br />
entre les mortiers n'est pas faite à consistance constante, mais à quantité d'eau constante (et donc pratiquement à porosité du<br />
mortier frais sensiblement constante). C'est pourquoi une activité caractérisée par une valeur <strong>de</strong> l'indice significativement<br />
supérieure à 0.67 ne peut pas être attribué à l'effet granulaire.<br />
Le dosage en fines dépend <strong>de</strong> l'étendue granulaire du mélange,<br />
c'est à dire en fonction <strong>de</strong> d/D, soit, en proportion volumique telle que<br />
d<br />
l'a montré A. Caquot : [ fines]<br />
opt D<br />
=<br />
⎛ ⎞<br />
β. ⎜ ⎟<br />
⎝ ⎠<br />
Cette formule exprime la règle granulométrique suivante : le<br />
dosage optimal en fines est proportionnel à la porosité laissée par<br />
l'assemblage <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> dimension supérieure. Le coefficient β<br />
dépend <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s grains et <strong>de</strong> leur nature minéralogique. On<br />
adopte généralement une valeur β = 0.60. Lorsqu'on n'utilise pas<br />
d'ultrafines telle que la fumée <strong>de</strong> silice, l'ensemble <strong>de</strong>s fines (ciment,<br />
cendres volantes, ...) peut être représenté par une seule valeur (d ≈ 6<br />
µm), ce qui conduit en arrondissant à un dosage en proportion<br />
0. 220<br />
volumique à : [ fines]<br />
= (D exprimé en mm).<br />
opt 02 .<br />
D<br />
C'est ainsi que l'ancienne norme BPE, le dosage minimal en<br />
ciment (ρ = 3100 kg/m 3 ) était <strong>de</strong> : Cmin<br />
=<br />
.<br />
D<br />
700<br />
02<br />
02 .<br />
échelle proportionnelle : 1/D 0.2<br />
100 mm<br />
1 mm<br />
On appelle réaction pouzzolanique la réaction chimique en solution entre la silice <strong>de</strong> la dissolution d'une poudre siliceuse et<br />
l'hydroxi<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium (Ca5OH)2) produit par l'hydratation du ciment; cette réaction donne du silicate <strong>de</strong> calcium hydraté (CHS)<br />
qui précipite. Cependant, cette réaction est lente et se manifeste pour l'essentiel qu'après 28 jours dans l'emploi <strong>de</strong> cendres<br />
volantes notamment. Ainsi, la norme NF EN 450 définie 2 échéances pour l'indice d'activité à 28 jours (i 28) et 90 jours (i90).<br />
F. Gabrysiak - Matériaux - Les Bétons - Chapitre 4 28<br />
proportion <strong>de</strong> fines<br />
0.50<br />
0.40<br />
0.30<br />
0.20<br />
0.10<br />
0.20<br />
D