L'Algérie libre vivra - Mouvement social algerien : histoire et ...
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Le mode de vie porte la trace de c<strong>et</strong>te évolution. Faut-il citer le burnous, le port du<br />
burnous qu’on r<strong>et</strong>rouve déjà chez nos ancêtres nord-africains il y a deux ou trois mille ans ; le<br />
couscous qui, également, depuis des millénaires n’a cessé d’être notre plat national ; la forme<br />
carrée de nos minar<strong>et</strong>s qu’on ne r<strong>et</strong>rouve nulle par ailleurs.<br />
La mentalité également, malgré ses variantes régionales, se r<strong>et</strong>rouve d’un point à<br />
l’autre de notre territoire avec ses points communs qui font qu’on se trouve tout de suite en<br />
communion de pensée avec ses compatriotes, instinctivement pourrait-on dire. Il n’ y a qu’à<br />
observer les réactions spontanées de notre peuple <strong>et</strong> ses expressions courantes pour s’en<br />
rendre compte.<br />
La culture nous offre également, avec l’image de tableaux changeants suivant les<br />
régions un véritable fonds culturel algérien. La diversité, loin de nuire, est ici, comme dans<br />
tous les pays, complémentaire <strong>et</strong> une source de richesse ; <strong>et</strong> ceci est vrai chez nous, aussi bien<br />
pour la musique que pour toutes les manifestations de la vie folklorique où il faut aller<br />
chercher l’âme profonde d’un peuple. L’Algérien est sensible aussi bien aux chœurs pleins de la<br />
vie de la Kabylie qu’à la flûte du Sud ou à la mandoline du Tell.<br />
La religion n’est pas un des moindres facteurs qui ont contribué à forger notre caractère<br />
national. L’Algérien est toujours imprégné de l’esprit de dignité, de justice, de simplicité <strong>et</strong><br />
aussi de courage moral qui caractérise l’âme musulmane, alliant ainsi ces qualités aux belles<br />
qualités qu’il hérite de ses ancêtres : honneur, bravoure, amour de la liberté, de la droiture, de<br />
la justice, de la démocratie. C’est en grande partie, d’ailleurs grâce au sentiment religieux, que<br />
les Algériens ont commencé par avoir conscience de leur unité bien avant de se hausser au<br />
véritable sentiment patriotique.<br />
Le facteur linguistique a aussi contribué énormément à forger notre caractère national,<br />
qu’il s’agisse des langues parlées, qu’il s’agisse de la langue classique. C’est pourquoi, comme<br />
dans tous les pays, le réveil du sentiment national s’est accompagné d’un renouveau<br />
linguistique ;<br />
L’Algérien, arabophone ou berbérophone, parle aujourd’hui sa langue maternelle avec<br />
fierté <strong>et</strong> éprouve moins le désir de s’exprimer autrement, en français par exemple. Il cherche au<br />
contraire à étudier la langue arabe classique pour connaître l’Islam <strong>et</strong> la culture islamique à<br />
laquelle les nôtres ont largement contribué.<br />
De plus, comme cela se passe dans nombre de pays opprimés qui s’éveillent <strong>et</strong> veulent<br />
se libérer, on assiste à un véritable renouveau des langues populaires : arabe parlé (berbya) <strong>et</strong><br />
kabyle sont constamment utilisées pour des activités nouvelles : chansons artistiques <strong>et</strong><br />
patriotiques, théâtre, discours, toutes ces utilisations nouvelles ouvrent le chemin d’une riche<br />
culture populaire, exprimant l’originalité profonde de notre peuple <strong>et</strong> favorisant<br />
l’épanouissement de sa pensée <strong>et</strong> de sa sensibilité.<br />
L’existence en Algérie de deux langues parlées n’empêche pas du tout la compréhension<br />
mutuelle des éléments qui les parlent <strong>et</strong> cela n’est pas pour nous étonner après les<br />
constatations faites précédemment. D’autant plus que les conditions économiques amènent<br />
une interprétation : le berbérophone (kabyle, mozabite ou chaouia) qui vient travailler <strong>et</strong> vivre<br />
en régions arabophones, de même que l’arabophone qui vent vendre son blé ou son orge en<br />
Kabylie, s’accommodent fort bien <strong>et</strong> très vite du langage de leurs compatriotes de ces régions.<br />
Nous avons parlé ici du caractère national sans tenir compte de l’existence en Algérie<br />
d’une minorité d’un million d’Européens. C’est qu’il s’agit là d’un peuplement dû au régime<br />
colonial, qui maintient volontairement c<strong>et</strong>te minorité en dehors <strong>et</strong> au-dessus du peuple algérien.<br />
Seule la suppression du régime colonial pourra amener la solution de ce problème <strong>et</strong> l’intégration<br />
<strong>libre</strong> de c<strong>et</strong>te minorité dans la Nation Algérienne.<br />
C U L T E D U P A S S É ‐ S O U C I D’U N M Ê M E A V E N I R <br />
Nul n’ignore maintenant le renouveau dont jouit notre <strong>histoire</strong> nationale, éloignée ou<br />
récente. Que ce soit les pages glorieuses antérieures à l’Islam, que ce soit l’époque de<br />
civilisation islamique que notre peuple a su marquer de sa personnalité, tout revient<br />
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