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Les origines « marines » du renouveau maçonnique au ...

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flotte anglaise et ses bate<strong>au</strong>x-mortiers échoue. 32 Du h<strong>au</strong>t des falaises, l’un des aides de camp<br />

<strong>du</strong> Premier Consul, Savary, futur <strong>du</strong>c de Rovigo, assiste <strong>au</strong> combat. Il cite le <strong>«</strong> courage<br />

imperturbable de nos braves marins et de leurs frères d’armes <strong>»</strong>. 33 <strong>Les</strong> soldats de la 98 e demibrigade<br />

d’infanterie de ligne ont assisté à cette scène en tant que spectateurs. Le lendemain<br />

vient leur tour à être embarqués sur des bate<strong>au</strong>x de la 8 e division. Le 6 septembre 1801 34 a<br />

lieu devant Etaples la scène, décrite ci-dessus, par le Frère Leistenschneider. Mention est<br />

portée sur le rôle de la 98 e que les soldats suivants : le sergent-major Jean Herrmann, 35 le<br />

sergent canonnier Jacques Be<strong>au</strong>dry, 36 le capitaine canonnier Jean-Baptiste Richarde<strong>au</strong>, 37<br />

François Boin, 38 Jean-Baptiste Guerrier (∴) et Alexis Mataigne (∴), se trouvent engagés<br />

<strong>au</strong> combat naval. Voilà les deux <strong>au</strong>teurs qui lancent en plein carnage le signe de détresse<br />

<strong>maçonnique</strong>.<br />

Pour Nelson comme pour Bonaparte, les dieux de la guerre n’ex<strong>au</strong>cent point leurs vœux :<br />

détruire la flottille française pour le premier, envahir l’Angleterre et dégager l’Armée<br />

d’Egypte pour le second. Alors, la politique reprend le pas sur l’art de la guerre. En<br />

conséquence des préliminaires à Londres <strong>du</strong> Traité de Paix d’Amiens, la flottille est désarmée.<br />

Le 7 brumaire an X (le 29 octobre 1801) les soldats <strong>du</strong> 98 e régiment d’infanterie de ligne sont<br />

<strong>«</strong> débarqués <strong>»</strong> à Boulogne. 39 Surviennent les harcèlements de la flotte anglaise qui retardent<br />

l’installation de la jeune Loge.<br />

Leistenschneider dit vrai lorsqu’il mentionne un transport de troupes <strong>«</strong> de Boulogne à je<br />

ne sais quel <strong>au</strong>tre point de la côte<strong>»</strong>. Leistenschneider dit donc f<strong>au</strong>x en plaçant les faits<br />

guerriers lors de cette translation de la demi-brigade. La demi-brigade entame effectivement<br />

un tel voyage en bate<strong>au</strong>, peu de temps après son <strong>«</strong> débarquement <strong>»</strong>, mais de Rouen <strong>au</strong><br />

Havre. 40 Le bate<strong>au</strong> correspond sans doute à ce que Leistenschneider décrit comme <strong>«</strong> un<br />

vaisse<strong>au</strong> lourd et mal armé <strong>»</strong>.<strong>Les</strong> 2 e et 3 e bataillons étant à terre, les Frères de la Parfaite<br />

Union s’installent eux-mêmes à l’Orient <strong>du</strong> Havre le 11 novembre 1801. La tenue a lieu<br />

<strong>«</strong> dans le local commun <strong>au</strong>x RR∴ LL∴ des Vrais amis et des Trois H <strong>»</strong>, dont des<br />

représentants se trouvent sur les colonnes. 41<br />

Leistenschneider enjolive son histoire en prêtant <strong>au</strong> Premier Consul le refus de la démission<br />

des officiers de la 98e. De fait, ce dernier ordonne en décembre <strong>au</strong> 3 e bataillon à embarquer à<br />

32<br />

Pour plus de détails, voir l’article présenté récemment par : Rémi Monaque (contre-amiral [2S] : Latouche-<br />

Tréville, l’amiral de Napoléon ; Lettre périodique d’Histoire Maritime Cercle Thomas Dunckerley ; n° 13,<br />

mars 2008<br />

33<br />

Amiral M<strong>au</strong>rice Dupont : op. cit. pages 142-143. Le <strong>«</strong> Dictionnaire des Colonels <strong>»</strong> fait lui mention de Charles<br />

Joseph Louis Marie Savary, né le 30.06.1772 à Marcq (Ardennes), frère <strong>du</strong> Duc de Rovigo. Adjudant à l’Etatmajor<br />

de St ; Domingue, il devient chef de bataillon <strong>au</strong> 59 e le 29 août 1803 à Luxembourg.<br />

34<br />

L’option pour la présente date, choisie entre plusieurs possibilités pour l’incident en question, fut prise en<br />

1995 lors de la rédaction de notre mémoire de DEA : La présence <strong>maçonnique</strong> <strong>au</strong> Département des Forêts (1802-<br />

1814) ; Université de Franche-Comté, 1995-1996. La date (nuit <strong>du</strong> 15 <strong>au</strong> 16 août 1801), présentée par le contreamiral<br />

Rémi Monaque dans son article (voir la note 14), devrait être la plus probable, vu les fonds d’archives à la<br />

disposition de ce dernier.<br />

35 e<br />

Jean Herrmann, * 30.7.1774 à Paris (Seine), entre en décembre 1793 comme chasseur à cheval <strong>au</strong> 13<br />

régiment ; 11 pluviôse an VII : sergent major <strong>au</strong> 98 e .<br />

36 e<br />

Jacques Be<strong>au</strong>dry, *4.3.1752 à Marennes (Charente inférieure) ; 13.5.1792 : soldat <strong>au</strong> 2 bataillon de la<br />

Charente inférieure <strong>au</strong> 109 e régiment ; 21 pluviôse an VII : remis en activité <strong>au</strong> 98 e en sa qualité de sergent<br />

canonnier.<br />

37 e<br />

Jean-Baptiste Richarde<strong>au</strong>, * 24.8.1760 à La Ferté (Loiret) ; 1.5.1973 : canonnier <strong>au</strong> 4 bataillon <strong>du</strong> Loiret ; 8<br />

frimaire an VII : capitaine <strong>au</strong> 98 e régiment, passe en cette qualité <strong>au</strong> 92 e .<br />

38<br />

François Boin, *8.9.1761 à Lignières Souconcourt (Saône) [ ? canton de Neufchâtel, Suisse] ; entre le 8 avril<br />

1781 <strong>au</strong> 45 e régiment ; se trouve <strong>au</strong> 9 thermidor an VII <strong>au</strong> 98 e .<br />

39 e<br />

SHAT 2YB 346 : 98 de ligne (an X – an XI)<br />

40 er<br />

Emplacement des troupes de la République française à l’époque de la République française <strong>au</strong> 1 nivôse an<br />

X ; op. cit.<br />

41 2<br />

BNF FM 27 f° 209

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