La nécessité de la prise en charge de l'urgence odontologique - SIST

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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FACULTE DE MEDECINE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE
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ANNEE 2006 N°21
LA NECESSITE DE LA PRISE EN
CHARGE DE L’URGENCE
ODONTOLOGIQUE : ENQUETE A
PROPOS DE 330 AS
THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
(DIPLOME D’ETAT)
Présentée et soutenue publiquement le 24 Juillet 2006
Par :
Idy Idy DIOP
DIOP
Né le 03 Février 1975 à Cas-Cas (Sénégal)
Président de Jury
Mr Papa Demba DIALLO Professeur titulaire
Membres du Jury
Mr Boubacar DIALLO Professeur titulaire
Mr Jean Marie DANGOU Maître de conférence agrégé
Directeur de Thèse: Mr Boubacar DIALLO Professeur titulaire
Co-Directeur de Thèse: Dr Alpha KOUNTA Attaché

Idy DIOP – LA NECESSITE DE LA PRISE EN CHARGE DE L’URGENCE
ODONTOLOGIQUE : ENQUETE A PROPOS DE 330 AS
Par Idy DIOP (S.I); (S.N),2006-() 21x 29,7 cm
(Thèse : Chir. Dent. : Dakar, 2006 N° 21) N° 42630619
RUBRIQUE DE CLASSEMENT : CHIRURGIE DENTAIRE
N°
42630619
Mots clés : Me SH :
. Urgence . Emergency
. Odontologie . Odontologis
. Evaluation . Evaluation
Résumé :
La prise en charge des urgences odontologiques est un besoin réel au Sénégal. L’analyse de la littérature
montre qu’il existe peu de données concernant l’étude de la prise en charge au Sénégal et nos seules
références sont dans les pays du Nord or les contextes sont très différents.
C’est ainsi que nous avons réalisé cette étude sur 330 patients consultés en urgence dans deux structures
privées qui ont pris l’initiative de prendre en charge l’urgence odontologique en dehors des jours et heures
ouvrables.
Cette présente étude a montré que la douleur constitue le motif de consultation le plus évoqué par les
patients soit 86,97%. L’urgence algique a une fréquence plus élevée (80,61%) devant les urgences
infectieuse, traumatique, de confort et hémorragique. Les pathologies les plus rencontrées sont les
desmodontites (48,87%) et les pulpites (40,97%).
Cette étude a montré les besoins réels de la prise en charge des urgences odontologiques et la nécessité de
créer des structures d’accueil et d’urgence dans le secteur public et sa réglementation dans le secteur privé.
MEMBRES DU JURY
Président : Mr Papa Demba DIALLO Professeur titulaire
Membres : Mr Boubacar DIALLO Professeur titulaire
Mr Jean Marie DANGOU Maître de conférence agrégé
Directeur de Thèse : Mr Boubacar DIALLO Professeur titulaire
Co-directeur de Thèse : Dr Alpha KOUNTA Attaché
ADRESSE DE L’AUTEUR : Idy DIOP
Parcelle N° 2467 Darou Salam II Tally Boumack
Pikine DAKAR (SENEGAL)
E-mail : dentidiop@yahoo.fr

INTRODUCTION……………………………………………………....……..01
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
CHAPITRE I : GENERALITES
I. DEFINITION………………………………………………………..…......03 I.1.
Urgences………………………………………………………….………..……........… 03
I. 2. Urgences Médicales………………………………………………………….………....03
I.3. Notions d’urgences en odontologie………………………………………..…………....03
II. ELEMENTS DE DIAGNOSTIC DE L’URGENCE
ODONTOLOGIQUE………………………………………………………….04
II.1 Déterminations de l’urgence au premier appel……………………………….….04
II. 2 Démarche diagnostique en urgence………………………………………..…….05
CHAPITRE II : URGENCES ODONTOLOGIQUES
I. URGENCES DE CONFORT…………………………………..….…..…. 06
I. 1. En parodontologie……………………………..………………………..………..06
I. 2. En prothèse……………………………………………………………...…..…....06
I. 2. 1. Descellement d’une prothèse définitive……………………..………..06
I. 2. 2. Perte d’une dent provisoire……………………………………….…...07
I. 2. 3. Prothèses adjointes………………………………………………..…..07
I. 3. En odontologie
restauratrice………………………………………………..…...08
I. 3. 1. Perte ou fracture d’un composite……………………….……..…….. 08
I. 3. 2. Restauration en surocclusion………………………………..……….08
I. 3. 3. Point de contact insuffisant…………………………………………. 08
II. URGENCES ALGIQUES……………………………………………… 08
II. 1 Evaluation clinique de la douleur………………………………………………09

II. 2 Conduite à tenir face au syndrome algique…………………………………….09
II. 2. 1 Douleur dentino-pulpaire……………………………….……….….. 09
II. 2. 1. 1 Dentinite………………………………………..…….……09
II. 2. 1. 2 Pulpite aigue………………………………………………10
II. 2. 2. Syndrome du septum…………………………………………..…...11
II. 2. 3. Les douleurs desmodontales…………..……………………………11
II. 2. 3.1. Douleurs desmodontales infectieuses.................................11
II. 2. 3. 2. Douleurs desmodontales traumatiques…………………..12
II. 2. 4. Douleurs post-opératoires…………………………………………..13
II. 2. 4. 1. Alvéolite suppurée…………………………………….....13
II. 2. 4. 2. Alvéolite sèche……………………………………….......13
III. URGENCES INFECTIEUSES……………………………...………….14
III. 1. Urgences infectieuses d’origine bactérienne……………………..……….....14
III. 1. 1. Cellulites d’origine dentaire………………………………………14
III. 1. 2. Abcès sous périosté………………………………………………..15
III. 1. 3 Abcès parodontal…………………………………………………………..16
III. 1. 4. Maladies parodontales nécrotiques………………………………………..16
III. 1. 5. La péricoronarite……………………………………………………….…16
III. 1. 6. Les gingivites……………………………………………….…...………..17
III. 2. Urgences infectieuses d’origine virale……………………………………….17
III. 3. Urgences infectieuses d’origine fongique…………………………………..18
IV. URGENCES HÉMORRAGIQUES……………………………………..19
IV. 1 Conduite à tenir devant l’hémorragie buccale de cause traumatique
ou post – extractionnelle…………………………………………………………….19
IV. 2. Conduite à tenir devant les patient hypocogulés……………………...……....20
IV. 3. Conduite à tenir devant les patients présentant une diathèse hémorragique….21
V. URGENCES LIEES AUX ATTEINTES DE LA MUQUEUSE
BUCCALE…………………………………………………………………....21

VI. URGENCES LIÉES À L’APPAREIL MANDUCATEUR……………23
VI. 1. Luxation de l’articulation temporo-mandibulaire…..………………….. ……24
VI. 2. Luxation articulaire condylo-discale irréductible aiguë bilatérale… ……..…..25
VI. 3. Les dysfonctionnements musculaires………………………………..……...…25
VII. URGENCES TRAUMATIQUES..…………….……………………...26
VII. 1. En denture temporaire....................................................................................26
VII. 1. 1 Contusion…………………………………………………..………26
VII. 1. 2. Subluxation………………………………………………..……..26
VII. 1. 3. Extrusion……………………………………………………........27
VII. 1. 4. Luxation latérale…………………………………………………27
VII.1.5. Intrusion…………………………………………………………..27
VII. 1. 6 Expulsion dentaire……………………………………………......28
VII. 1. 7. Fractures…………………………………………………………28
VII. 1. 8. Traumatismes dento-alvéolaire………………………………….30
VII. 2. En denture permanente……………………………………..….……….…30
VII. 2. 1 Contusion…………………………………………………………31
VII. 2. 2. Subluxation………………………………………………………31
VII. 2. 3 Luxation latérale………………………………………………….31
VII. 2. 4 Extrusion………………………………………………………….32
VII. 2. 5 Intrusion…………………………………………………………..32
VII. 2. 6 Expulsion dentaire………………………………………………..33
VII. 2. 7. Fractures………………………………………………………….33
VII. 2. 8. Traumatismes alvéolo- dentaires………………………….……..34
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ENQUETE
I. JUSTIFICATION ET INTERET……..……….…………………………36
II. OBJECTIFS………………………………...…………………………….36

III. MATERIELS ET METHODES…………..……………………………37
III.1. Cadre d’étude et spécificités……………………………………..………..…...37
III. 2. Méthodologie……………………………………………………………...…38
IV. RESULTATS…………………….………………….…………….…..…39
IV. 1 Distribution de la population d’étude en fonction de l’âge………..……..…...39
IV.2 Distribution de la population d’étude en fonction du sexe ………….…………40
IV.3 Répartition des jours et heures de consultation d’urgence ………….…………40
IV.4 Distribution de la population d’étude selon le motif de consultation …….……41
IV.5 Répartition des types d’urgences……………………………………………….42
IV. 6 Distribution des urgences algiques…….…….….……………………………..42
IV. 7 Répartition des urgences infectieuses……..…………….…………….…....….43
IV. 8 Répartition des urgences de confort…………………..………..…………...…43
IV -9 Distribution des traumatismes……………………………………………….44
IV. 10 Répartition des autres urgences……………………………………………..44
V. COMMENTAIRE………….....................................................................45
V.1. Distribution de la population d’étude en fonction de l’âge et du sexe……….. 45
V. 2. Distribution de la population d’étude selon le motif de la consultation …...…46
V. 3. Répartition des types d’urgences…………………………..............................48
V. 4. Répartition des consultations d’urgence selon les jours et heures………...….52
VI. RECOMMANDATIONS………………………………..………..…....54
CONCLUSION………. …………………………..………………….……...57
RÉFÉRENCES ……………………………………..…………………….…60

INTRODUCTION

INTRODUCTION
L’urgence odontologique, telle que définie par ACKERMANN et
POMPIANS-MANIAC est « la survenue d’un problème diagnostique et
thérapeutique dont l’examen ne peut être différé et qui nécessite une décision
immédiate». (25)
La douleur qui accompagne souvent l’urgence odontologique, est définie par
l’OMS comme « une sensation et une émotion désagréables associées à des lésions
tissulaires réelles ou potentielles ou présentées en des termes décrivant de telles
lésions ». (16)
Ambroise Paré écrivait à ce titre : « la douleur dentaire, la plus grande et la
plus cruelle des douleurs qui n’entraînent pas la mort, est bien souvent le motif initial
de consultation de nos patients ». (16)
Ce que confirme les études de Ségal réalisées en 1984 (44), dans lesquelles la
douleur dentaire constitue plus des 2/3 des motifs de consultation d’urgence
odontologique.
Au Sénégal, contrairement à la médecine générale où l’on trouve des services
d’accueil d’urgence, l’odontologie n’a pas encore de structures spécifiques pour
prendre en charge ces situations.
Or, les maladies bucco-dentaires sont considérées comme un problème de santé
publique majeur en raison de leur prévalence et de leurs incidences élevées dans toutes
les régions du monde (39).
Récemment, des initiatives privées ont vu le jour dans l’objectif d’assurer une
continuité des soins en odontologie par la prise en charge des urgences odontologiques
à des jours et heures où les services de santé n’offrent plus de prestations ; autrement
dit la nuit, les samedi, dimanche et jours fériés.
C’est, fort de ce constat que nous avons initié cette étude en nous fixant les
objectifs suivants :

- évaluer les besoins de la prise en charge des urgences odontologiques ;
- proposer un schéma normalisé et codifié de prise en charge des urgences
odontologiques au Sénégal.
Pour atteindre ces objectifs, notre travail s’articule autour de deux
parties. La première est une revue de la littérature, faite de rappels sur les
différents types d’urgences rencontrés en odontologie et leur prise en charge
immédiate, tandis que la seconde est consacrée à l’évaluation des besoins de la
prise en charge des urgences odontologiques.

PREMIERE
PARTIE :
RAPPELS

Chapitre I :
Generalites

I. DEFINITIONS
I. 1. URGENCES :
L’urgence ou détresse est une situation pathologique aigüe ou chronique
pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Elle peut être d’origine endogène ou exogène.
[22] [39]
I. 2. Urgences Médicales : [39] : [25]
On distingue trois types d’urgences médicales :
Les urgences « vraies » ou objectives dans deux situations :
Les situations où le pronostic vital est en jeu. C’est une situation de détresse
pour la vie de l’individu ou d’un organe nécessitant l’intervention très rapide d’un
médecin et/ou d’une équipe médicale avec des moyens adéquats.
Les situations où le pronostic vital n’est pas en jeu mais où il y a nécessité
d’une intervention médicale avec des moyens diagnostics et thérapeutiques d’urgence.
Les urgences ressenties : ce sont des situations vécues, comme nécessitant
une intervention médicale urgente, par l’appelant ou ses proches.
Les urgences déguisées : Ce sont des situations où l’appelant demande une
consultation médicale à domicile par commodité.
I.3. Notions d’urgences en odontologie :
L’urgence dentaire peut être définie de façon générale comme étant la
« survenue d’un problème diagnostique et thérapeutique dont l’examen ne peut être
différé et qui nécessite une décision immédiate » [22] [5]

Pour le chirurgien dentiste, cette urgence peut se produire au fauteuil lors des
soins donnés à un patient au cours d’une séance programmée, le patient étant donc
venu au rendez-vous. Le praticien aura alors à faire face à une situation imprévue qui
peut ou non (selon la gravité de l’urgence) modifier son planning.
L’urgence peut le plus souvent prendre la forme du patient venant sans rendez-
vous et réclamant une attention immédiate, justifiée ou non, ou par un appel
téléphonique à n’importe quelle heure, pour une meilleure prise en charge. [5]
L’urgence de confort n’a pas de définition précise. Il s’agit d’une urgence qui,
pour le praticien, ne revêt pas un caractère de soin immédiat mais qui, pour le patient,
peut sembler essentielle ou de grande importance. [35]
II. ELÉMENTS DE DIAGNOSTIC DE L’URGENCE ODONTOLOGIQUE
II.1 Déterminations de l’urgence au premier appel: [35]
Pour le bon fonctionnement d’un cabinet dentaire, il est souhaitable de pouvoir
déterminer l’urgence, dès l’appel téléphonique du patient. L’appel ne doit pas se
substituer à la consultation ; il a pour objectif de qualifier l’urgence et d’anticiper le
temps nécessaire à sa prise en charge.
Quelques questions clés sont proposées en fonction des cas, pour mieux définir
le cadre de l’urgence et aider à la gestion des rendez-vous au sein du cabinet dentaire :
En cas de douleur :
• intensite décrite par le patient (subjective) ;
• moment de l’apparition de la douleur et sa durée ;
• variation au cours de la journée ;
• facteurs associés (froid, respiration) ;
• efficacite des antalgiques.
En cas de traumatisme :
• âge du patient (enfant, adolescent, adulte) ;
• type de choc ;
• description des lésions ;
• dents lactéales ou définitives ;
• dents retrouvées ou non (conseil de conservation de la dent) ;
• douleurs ou hémorragies associées ;
• préciser la survenue du traumatisme.

En cas d’hémorragie :
• état général du patient ;
• moments et circonstances de l’hémorragie ;
• traitement en cours ;
• conseil donné au patient pour juguler l’hémorragie avant la consultation.
II. 2 Démarche diagnostique en urgence : [41] [21]
L’urgence nécessite de "raccourcir" l’examen clinique en sélectionnant les
investigations indispensables pour le cas considéré. Dans certains cas, les conseils
téléphoniques sont, privilégiés afin de gagner du temps, car la prise en charge de
l’urgence débute depuis le moment de l’appel jusqu’à l’arrivée du patient au cabinet.
Une fois le patient reçu, l’interrogatoire doit être bien conduit car devant
apporter beaucoup d’éléments pour l’établissement du diagnostic. Il faut notamment
demander au patient de donner les motifs de la consultation d’urgence avec des
informations précises et claires ; le praticien doit corroborer les signes décrits avec ce
qu’il a considéré objectivement.
Ensuite s’en suivra un examen clinique "succint" au cours duquel on évaluera
l’état général et orofacial, complété si nécessaire par des examens complémentaires.

Chapitre II :
Urgences
odontologiques

I. URGENCES DE CONFORT : (35)
I. 1 En parodontologie : [7] [28]
Le cas le plus fréquent est celui d’une mobilité de degré quatre (04) sur une dent
isolée ou d’un contexte de parodontite au stade terminal. Il s’agit de dents avec un
déplacement vertical et une fonction perturbée. Le patient craint la perte spontanée de
la dent ou de ses dents.
I. 2. En prothèse : [22]
Ce sont des troubles fonctionnels et esthétiques qui amènent les patients en
consultation. Les troubles fonctionnels peuvent se manifester par une gêne ou une
douleur à la mastication, tandis que les troubles esthétiques concernent surtout les
dents situées dans la ligne du sourire.
I. 2. 1. Descellement d’une prothèse définitive [17]
Les dents à resceller seront détartrées aux ultrasons, on prendra soin de vérifier
avant le rescellement qu’il n’existe pas de fracture radiculaire ou de pathologie
apicale, en faisant une radiographie rétro-alvéolaire.
Un rebasage à la résine peut être nécessaire pour améliorer l’ajustement. Le
rescellement est réalisé avec un ciment de scellement provisoire ou définitif en
fonction du traitement envisagé par la suite. La dent pourra être mise en sous-
occlusion dans l’attente de soins ultérieurs, si le descellement est fréquent ou s’il s’agit
d’un traitement prothétique à réévaluer.

provisoire.
I. 2. 2. Perte d’une dent provisoire [17]
Pour le patient, l’urgence sera certes esthétique mais aussi fonctionnelle.
Différentes techniques seront utilisées dans le cadre de la perte d’une prothèse
- Si le patient a récupéré sa dent provisoire, elle est nettoyée, réajustée si
besoin et éventuellement rebasée avec une résine méthacrylique, puis rescellée.
- Si elle est perdue, on utilise en urgence une technologie directe qui ne
nécessite pas d’étape de laboratoire avec des moules préfabriquées en polycarbonate,
ou des dents du commerce (secteur antérieur) rebasées avec de la résine
autopolymérisable pour reconstituer la dent provisoire.
I. 2. 3. Prothèses adjointes : [41]
Si les prothèses adjointes ne sont pas tolérées psychologiquement par le patient,
le problème ne pourra pas être résolu de façon systématique.
La compression de certaines zones (émergence nerveuse) peut gêner le patient,
aussi quelques retouches réalisées à la fraise peuvent suffire pour le soulager.
En ce qui conserne les prothèses adjointes des dents antérieures fracturées, la
réparation se fera en clinique, les pièces facturées sont réunies au moyen de cire
collante avant la réalisation d’un modèle en plâtre. Après création de rétention, la cire
collante peut être remplacée par la résine chémo-polymérisable.

I. 3. En odontologie restauratrice : [22] [35]
I. 3. 1. Perte ou fracture d’un composite :
Un désordre inesthétique comme la perte d’un composite fait courir le patient
vers le cabinet dentaire.
Pour un composite antérieur, le traitement ne laisse pas d’autres solutions que
de reprendre l’obturation.
I. 3. 2. Restauration en surocclusion :
Après la réalisation d’une restauration, une surocclusion, peut entraîner des
troubles fonctionnels et perturber l’occlusion.
Il est fréquent que le réglage occlusal d’une restauration dans le même temps
que sa réalisation ne suffit pas à régler le problème. Dans ce cas, un meulage avec un
test du papier à articuler suivi d’un nouveau polissage est nécessaire.
I. 3. 3. Point de contact insuffisant :
A l’origine d’un futur syndrome du septum ou d’une simple gêne avec un
bourrage alimentaire, la seule façon de rectifier un point de contact insuffisant est de
refaire la restauration en utilisant des moyens qui optimisent sa réalisation. Il faut
utiliser des matrices à amalgame ou à composite, des coins de bois pour ajuster la
position.
II. URGENCES ALGIQUES :[12]
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la douleur se définit comme
étant : « une sensation et une émotion désagréables associées à des lésions tissulaires
réelles ou potentielles ou présentées en des termes décrivant de telles lésions ». [36]
La douleur dentaire, « la plus grande et la plus cruelle des douleurs qui
n’entraînent pas la mort » d’après Ambroise Pare, est bien souvent le motif initial de
consultation de nos patients. [36]
II. 1 Evaluation clinique de la douleur
Elle se fait par un examen clinique, un questionnaire adapté et des conseils dès
l’appel téléphonique. Les points clés sont l’histoire de la douleur, son intensité, sa
topographie et son rythme.

II. 2 Conduite à tenir face au syndrome algique :
Nous ne traiterons dans ce chapitre que les urgences dont le premier motif de
consultation est la douleur, en sachant qu’elle accompagne la presque totalité de nos
urgences. [20]
II. 2. 1 Douleur dentino-pulpaire :
II. 2. 1. 1 Dentinite : [22] [35]
La dentine exposée présente une symptomatologie bien particulière : c’est le
syndrome douloureux dentinaire. Il y a absence totale de douleurs spontanées, même
dans l’hyperesthésie dentinaire.
Pour que ce syndrome soit à l’origine d’une urgence, il faut que la sensibilité
dentinaire soit très vivement ressentie. Il ne peut donc s’agir de plaies anciennes,
cicatricielles où la formation de scléro-dentine a oblitéré les canalicules.
patient.
Leur isolement du milieu extérieur suffit généralement à calmer la douleur du

II. 2. 1. 2 Pulpite aiguë : [5] [22] [35] [9]
C’est l’inflammation pulpaire irréversible. On note chez le patient des douleurs
spontanées, violentes, pulsatiles et irradiées. Elle est épuisante pour le patient,
continue avec des phases de rémission totale de plus en plus courte.
Il s’agit d’une véritable urgence, le patient vient avec une « rage de dent ». Un
interrogatoire et un examen objectif doivent concourir à établir l’origine de la
douleur : pulpaire ou desmodontale. [16]
La première chose à faire consiste à rechercher l’étiologie. La suppression de la
cause suffit souvent à faire rétrocéder l’inflammation aiguë.
Selon l’étiologie, la thérapeutique finale est la pulpectomie sauf devant une
grande mobilité, un délabrement important ou dans les cas de fracture complexe, qui
nécessitent l’avulsion de la dent.
Mais la pulpectomie est un acte thérapeutique long à réaliser et si on ne dispose
pas de beaucoup de temps on peut se contenter de faire un traitement symptomatique
qui consiste à :
Calmer la douleur par l’action directe d’un sédatif pulpaire (nettoyage +
Pulpèryl® + pansement à l’eugénate ou un anhydride arsénieux qui provoquera la
nécrose pulpaire mais présentant le risque de fusée arsenicale)
Calmer la douleur par exérèse partielle de la pulpe (pulpotomie, ou totale
(pulpectomie) sous anesthésie locale.

II. 2. 2. Syndrome du septum : [28] [35]
Ce syndrome touche le septum interdentaire à la suite d’un défaut du point de
contact, de la présence de tartre, d’un bourrage alimentaire ou d’une restauration
débordante. La douleur est pulsatile, provoquée (chaud, froid, compression
alimentaire… ou spontanée, d’intensité faible à intense. La dent est plus ou moins
sensible à la percussion. La papille sera normale ou légèrement œdémateuse. Le signe
pathognomonique est la douleur à la palpation bidigitale de la papille interdentaire.
Le traitement est étiologique avec éventuellement application d’un anesthésique
local. Il consiste en la restauration d’un point de contact correct, la rectification d’une
obturation débordante, le soin d’une carie proximale et un détartrage soigneux de la
zone.
II. 2. 3. Les douleurs desmodontales [35] [22] [16] [5] [9]
II. 2. 3.1. Douleurs desmodontales infectieuses :
La parodontite apicale aiguë est une inflammation du tissu conjonctif périapical
suite à une infection pulpaire ou un traitement radiculaire. Il existe plusieurs
manifestations cliniques.
Elle peut être simple et dans ce cas, l’anesthésie locale est théoriquement inutile
mais peut s’avérer nécessaire en cas de perception douloureuse. Soit on réalise un
parage canalaire sous digue avec irrigation abondante à l’hypochlorite de sodium à 5
% (NaCl 5 % puis on ferme avec une boulette de coton et de l’acétate de métacrésyl,
soit on réalise une obturation temporaire avec de l’hydroxyde de calcium. Un
pansement provisoire étanche sera mis en place. La dent est mise en sous occlusion.
La prescription d’un antalgique de niveau II est recommandée.
Dans le cas où elle est suppurée, le traitement d’urgence consiste
essentiellement à drainer la dent par une ouverture de la chambre pulpaire permettant
l’évacuation du sang, de pus et de gaz (nauséabonds) qui soulage très vite le malade.
La prescription associe des antibiotiques de première intention en cas de
drainage et de seconde intention si le drainage est incomplet et des antalgiques de
niveau I ou II ainsi que antiseptiques locaux après chaque repas.

A défaut du traitement symptomatique qui consiste à drainer puis à faire une
prescription pour envisager un traitement conservateur ou une extraction différée après
refroidissement de la lésion, on peut faire une extraction immédiate, qui est une
extraction à chaud avec comme inconvénient l’anesthésie qui prend mal sur des tissus
enflammés et infectés.
Quant à l’abcès phénix, il s’agit du passage d’un abcès chronique ou d’un
granulome à un processus aigu. Le traitement est le même que pour la parodontite
apicale suppurée avec, si besoin, incision sous anesthésie locale de la tuméfaction
fluctuante sous- muqueuse.
II. 2. 3. 2. Douleurs desmodontales traumatiques :
Il s’agit d’une parodontite apicale aiguë, d’origine traumatique, pour laquelle on
exclut une cause infectieuse. Le plus souvent, elle survient après un traitement
endodontique terminé avec un dépassement du cône de gutta ou lorsque le traitement
n’est pas encore terminé mais que l’on a instrumenté au-delà de la constriction apicale.
Les produits utilisés au cours du traitement peuvent aussi être à l’origine d’une
réaction inflammatoire, en particulier l’eugénol. Enfin, une reconstitution coronaire en
surocclusion peut créer un état inflammatoire du ligament alvéolo-dentaire.
Après avoir exclu toute cause infectieuse, le traitement sera une prescription
d’anti inflammatoire non stéroïdien et d’antalgique de niveau II, la dent sera mise en
sous-occlusion.
II. 2. 4. Douleurs post-opératoires : [35]
II. 2. 4. 1. Alvéolite suppurée :
L’alvéole de la dent extraite est recouverte d’un caillot noirâtre saignotant
laissant parfois sourdre du pus. La muqueuse alentour est tuméfiée, bourgeonnante,
inflammatoire et le patient décrit une sensation de pulsation. Des signes infectieux
peuvent être présents : fièvre et adénopathie.
La prise en charge repose sur une révision soigneuse du site par curetage sous
anesthésie locale après contrôle radiographique. On peut faire un rinçage avec une
solution saline ou un antiseptique local tel que l’hypochlorite de sodium à 5 %, la
polyvidone iodée (Betadine® orale ou, encore, la chlorhexidine à 0,12 %. Le patient

est mis sous antibiotique de première intention et sous antalgiques de niveau I ou II en
fonction de la douleur.
II. 2. 4. 2. Alvéolite sèche :
L’alvéole est vide de tout caillot, l’os apparaît blanchâtre, la muqueuse alentour
est normale. Ce qui caractérise l’alvéole sèche, c’est la douleur ressentie par le patient,
qui est violente, persistante, lancinante, irradiante et rebelle aux antalgiques même de
niveau II. Le décubitus exacerbe la douleur, l’insomnie est quasi constante,
l’alimentation est difficile, la fatigue et la baisse d’activité sont rapidement présentes.
Sans traitement, ce tableau clinique diminue progressivement pour disparaître en une
quinzaine de jours.
Les moyens thérapeutiques sont nombreux et relèvent de l’habitude de chacun.
Deux principes dominent :
- L’un consiste à irriguer l’alvéole avec une solution saline stérile
isotonique ou avec des anesthésiques locaux.
- L’autre consiste, sous anesthésie locale, à nettoyer l’alvéole et à raviver
l’os atone pour obtenir un caillot efficace. Ce geste souvent douloureux, malgré
l’anesthésie, n’est pas facile à réaliser chez un patient déjà fatigué par plusieurs jours
de douleurs violentes.
III. URGENCES INFECTIEUSES :
D’origines diverses, ces urgences nécessitent une prise en charge précoce
médicale le plus souvent, pour enrayer le processus infectieux et diminuer les
symptômes généraux existant, associés au tableau clinique caractéristique de
l’étiologie.
III. 1. Urgences infectieuses d’origine bactérienne
III. 1. 1. Cellulites d’origine dentaire : [32] [14]
C’est une infection du tissu cellulaire à partir d’un foyer dentaire ou de
voisinage. Il nécessite pour compléter le diagnostic de faire un bilan radiographique
par une orthopantomogramme et / ou des clichés rétroalvéolaires. Il existe plusieurs
formes :

Les cellulites aiguës séreuses sont un stade inflammatoire caractérisé par
l’apparition d’une tuméfaction faciale précédée d’un épisode dentaire douloureux. Il
existe peu de signes fonctionnels et de signes généraux.
Le traitement adéquat permet la guérison, à base d’anti-infectieux à large
spectre (Amoxicilline + acide clavulanique) avec des antalgiques et des bains de
bouche. Le traitement étiologique dentaire sera conservateur avec un traitement
endodontique ou radical par avulsion dentaire.
Les cellulites aiguës suppurées s’installent en absence de traitement, il y’ a
exacerbation des signes fonctionnels d’un abcès. L’examen clinique montre une
tuméfaction bien limitée, avec possible fluctuation permettant d’affirmer la présence
de pus, des adénopathies et un trismus serré.
Le traitement d’urgence consiste à réaliser un drainage qui peut assurer le
soulagement fonctionnel du patient. Le traitement médical sera à base d’antibiotique à
large spectre (Amoxicilline) le plus souvent associé avec une métronidazole ou/et un
acide clavulanique, avec des antalgiques et des bains de bouche. En fonction de la
cellulite, on aura recours à une administration par voie générale.
Les cellulites diffuses sont une inflammation diffuse des tissus cellulaires, avec
nécrose des tissus enflammés. Il existe une alternation de l’état général pouvant
conduire à un état de choc.
Elles nécessitent une évacuation pour une prise en charge en milieu hospitalier.
Les cellulites subaiguës font suite à une évolution d’une cellulite aiguë
circonscrite ou à une insuffisance de traitement. On note une collection purulente avec
une paroi inflammatoire sclérosée s’opposant à l’efficacité du traitement médical.
Le traitement nécessitera une mécanothérapie en cas de trismus et la révision
chirurgicale sous antibiothérapie du foyer avec débridement sous périosté et un
drainage si nécessaire. La prescription d’un antalgique et de bain de bouche est
associée.
III. 1. 2. Abcès sous périosté : [27] [35]
Il correspond à l’extension de l’infection au niveau des zones où il existe
contact direct entre la muqueuse et le périoste. On retrouve l’abcès palatin et la parulie
au niveau de la muqueuse gingivale attachée.

Le drainage de la collection sera réalisé avec un traitement conservateur ou
radical du foyer causal sous antibiothérapie associé à des antalgiques et des bains de
bouche.
III. 1. 3 Abcès parodontal : [27][35]
Il traduit l’évolution d’une poche parodontale, d’une lésion associée
endodontique et parodontale. La symptomatologie est fruste et l’examen
radiographique rétroalvéolaire va objectiver l’alvéolyse importante et/ou une lésion
endodontique associée.
Le traitement consiste à drainer par incision sous anesthésie locale et irrigation
à la chlorhexidine ou à l’eau oxygénée puis une prescription d’antibiotique et
d’antalgique.
III. 1. 4. Maladies parodontales nécrotiques : [27] [35] [28]
Elles surviennent surtout chez l’adulte jeune, sur des terrains stressés,
prédisposés, à la fois d’origine bactérienne et virale et décrivent un tableau général
altéré avec une hyperthermie à 39-40°©, une asthénie, une anorexie et des céphalées.
L’anamnèse révèle des douleurs importantes et irradiantes.
Le traitement d’urgence consiste en une détersion des lésions à l’eau oxygénée
ou à la chlorhexidine, complétée par une prescription d’anti-infectieux à large spectre,
des antalgiques et des bains de bouche.
III. 1. 5. La péricoronarite : [14] [35] [33]
C’est une inflammation de sac péricoronaire et de la muqueuse voisine,
rappelant les accidents d’évolution, mais de manière plus aiguë.
- En phase aiguë suppurée, il y a un épisode fébrile et des douleurs
importantes, des otalgies, des dysphagies, un trismus et une adénopathie douloureuse.
La pression laisse évacuer un liquide séro- purulent.
- En phase chronique c’est la répétition d’accidents infectieux qui est à
l’origine avec une adénopathie indolore et une suppuration.
Le traitement consiste à prescrire des antalgiques et des bains de bouche pour la
première phase et des antibiotiques associés dans les deux autres phases. Le
décapuchonnage est réalisé si la dent est bien positionnée sur l’arcade pour une

éruption normale sinon il faut procéder à l’avulsion de la dent après refroidissement de
la lésion.
III. 1. 6. Les gingivites : [28] [35] [27]
Chez l’adulte jeune ou l’adolescent, on peut rencontrer une gingivite ulcéro-
nécrotique, avec des gingivorragies marquées, spontanées, une asthénie une fièvre et
une adénopathie satellite.
On notera la présence d’ulcérations recouvertes d’un enduit grisâtre, sur une
gencive érythémateuse.
Dans le cadre de l’urgence c’est le débridement léger des lésions nécrotiques à
l’aide d’eau oxygénée sous anesthésie de contact. Un détartrage très superficiel aux
ultrasons réduira le dépôt et assainira la cavité buccale. La prescription sera à base
d’antibiotiques, d’antalgiques, d’antiseptiques (eau oxygénée et chlorhexidine),
accompagnés de conseils en hygiène et en diététique.
III. 2. Urgences infectieuses d’origine virale : [35]
L’infection à HSV (Herpès Simple Virus) est l’urgence virale à laquelle nous
sommes le plus souvent confrontés.
La symptomatologie est le plus souvent sous forme d’une gingivostomatite de
primo-infection herpétique et rarement sous la forme d’un herpès labial ou périlabial.
[34]
La gingivostomatite se manifeste le plus souvent chez l’enfant ou l’adulte jeune
avec des signes généraux classiques (fièvre, altération de l’état général, irritabilité et
céphalées).
L’examen clinique révèle, à la palpation, une adénopathie satellite bilatérale
douloureuse. En phase débutante, l’examen met en évidence une muqueuse rouge et
œdématiée, et en phase d’état de nombreuses vésicules groupées apparaissent. Leur
rupture survient en 24 h pour laisser place à de petites ulcérations rondes,
superficielles, et douloureuses.
Le traitement repose sur la prescription d’antiseptiques locaux, d’antalgiques de
niveau II et d’un antiviral per os (Aciclovir : Zovirax® 200 mg ×5/j pendant 10). [13]
III. 3. Urgences infectieuses d’origine fongique : [35]

Les urgences fongiques correspondent à des épisodes aigus d’infections
candidosiques.
La forme aiguë est aussi appelée « muguet » et touche souvent la personne âgée
ou le nouveau-né. Les signes prodromiques sont une dysphagie, une sécheresse
buccale avec sensation de brûlure. Pour la forme la plus courante dite pseudo-
membraneuse, on note une phase érythémateuse avec des papilles blanchâtres et un
aspect « lait caillé » qui donnent des nappes polycycliques. Les plaques se détachent
au grattage.
La forme érythémato-érosive se distingue par des douleurs intenses, par la
présence de zones érosives et par l’absence quasi totale d’efflorescences blanchâtres.
Les moyens locaux seront avant tout la remise en état de la cavité buccale,
une motivation à l’hygiène, et la désinfection des prothèses.
En première intention sur une candidose aiguë, un traitement antifongique local
sera suffisant à base de miconazole (Daktarin ® gel buccal 2% pendant sept (07) à
quinze (15) jours, à distance des repas).
IV. URGENCES HEMORRAGIQUES : [35] [19] [46]
L’hémorragie buccale est rarement primitive au cabinet dentaire, mais fait suite
le plus souvent à un acte chirurgical ou à un traumatisme. Elle peut apparaître chez le
sujet sain ou sur un terrain pathologique auquel cas les causes locales déclenchantes
pourront être majorées. Cependant l’identification de son origine et la réalisation
d’une bonne hémostase nécessitent parfois un acte technique précis. [10]
IV. 1 Conduite à tenir devant l’hémorragie buccale de cause traumatique ou
post - extractionnelle: [23]
La prise en charge consiste à stopper le plus rapidement possible le saignement
avec tous les moyens secondaires.
Le patient est en position semi assise, sa cavité buccale est bien nettoyée en
éliminant le caillot mal formé afin de visualiser le site hémorragique avec une
aspiration chirurgicale ou en tamponnant avec les compresses stériles. Il est impératif
d’effectuer une asepsie de toute la cavité buccale à la polyvidone (Betadine® Verte) et
une anesthésie locale ou locorégionale avec vasoconstricteur.
On procédera ensuite à une révision de la plaie alvéolaire :
nettoyer l’alvéole minutieusement et extraire l’apex résiduel s’il est présent,

égulariser les berges alvéolaires et cureter tous les tissus de granulation
parodontaux,
retirer les fragments osseux mobiles en les détachant des tissus mous,
cureter les lésions apicales,
rincer l’alvéole à l’aide du sérum physiologique
déposer au fond, de celle-ci un pansement hémorragique biorésorbable
(Pangen®, Hémostagène®, Gingistat®),
suturer les bergers avec un fil résorbable.
Ces gestes se terminent par une compression buccale efficace de 15 à 20 minutes avec
une compresse stérile.
En général, le traitement d’une hémorragie buccale se résume en trois procédés :
révision, suture, compression.
Dans le cadre d’un traumatisme, après les étapes précédemment citées, il faut
suturer les différentes plaies de la gencive, de la muqueuse de la langue, du palais ou
du plancher buccal.
Un contrôle de la qualité de l’hémostase sera réalisé après 20 minutes de
compression et avant de libérer le patient, quelques consignes seront rappelées : une
activité réduite, une alimentation mixée froide ou tiède pendant 24 h et pas de bain de
bouche dans les 24 h suivant l’intervention.
Le praticien doit s’assurer d’une prescription adéquate comprenant un
antalgique, un bain de bouche et un antibiotique. [42]
IV. 2. Conduite à tenir devant les patient hypocogulés: [35]
Cette prise en charge est faite par l’odontologiste qui en informera le médecin
traitant. L’arrêt spontané de ces hémorragies n’est pas facile à obtenir.
Après l’identification de l’origine de l’hémorragie, l’odontologiste applique les
mêmes principes de prise en charge pour les causes traumatiques et post-
extractionnelles selon le même protocole et la même rigueur avec de l’anesthésie
locale.
La particularité du geste local est l’utilisation d’un antifibrinolytique (Exacyl ®)
qui intervient une première fois pour rincer l’alvéole après la révision. Un pansement
hémostatique (Surgicel®) sera déposé au fond de l’alvéole. La suture est faite avec la
même minutie. La compression sera faite avec une compresse imbibée d’Exacyl®
pendant 15 à 20 minutes.

Dans ce cas d’urgence, on peut faire appel à des moyens supplémentaires
comme la gouttière de compression, réalisée et déposée pendant 24 à 48 heures.
CONDUITE À TENIR DEVANT LES PATIENTS PRÉSENTANT UNE
DIATHÈSE HÉMORRAGIQUE : [35]
IV. 3.
Ce sont les patients qui connaissent bien la pathologie et sont suivis. Le geste
d’urgence dans le cabinet d’odontologie est la compression du point hémorragique
avec une compresse stérile imbibée d’Exacyl. Le praticien adresse ensuite ce patient
au service médical le plus proche pour assurer la prise en charge spécifique.
V. URGENCES LIEES AUX ATTEINTES DE LA MUQUEUSE BUCCALE
[35]
Ce sont des lésions qui peuvent survenir lors des traumatismes, associés ou pas
à des fractures alvéolo-dentaires ou maxillaires. Elles peuvent siéger au niveau de la
langue, des lèvres, de la gencive ou au niveau des joues. [3] [35]
Parmi ces lésions de la muqueuse buccale on peut citer les lésions dues à une
prothèse inadaptée qui provoque des ulcérations ou un érythème généralisé de la crête
ou de l’ensemble de la surface d’appui.
Leur prise en charge consiste à éliminer la cause par la modification des
contours de la prothèse et de prescrire un gel anesthésique qui peut soulager le patient
(Xylocaine®, Dynexan® ; Pansoral®) et des antalgiques.
De la même façon, on peut distinguer des lésions dûes à un appareil
orthodontique à type d’irritations de la muqueuse, de la langue, des lèvres ou des joues
par les brackettes ou à type de perforations par des extrémités trop longues des arcs au
niveau des joues ou de la commissure inter- maxillaire. [3]
Ces lésions s’accompagnent de phénomènes algiques plus ou moins intenses
selon la nature de la lésion. Le traitement consiste à réaliser en fonction de la situation
clinique soit une section de l’arc, soit une application d’une cire de protection sur la
partie traumatisante.
D’autres types de lésions muqueuses buccales peuvent occasionner une
consultation en urgence. Ce sont les lésions telles que le lichen érosif, les brûlures de
la muqueuse buccale, les ulcérations traumatiques et les aphtes.
Pour ce qui concerne du lichen érosif, [6] elle est assez fréquente, représentant
7% des lichens buccaux. Les érosions s’accompagnent de vraies douleurs avec des

sensations de brûlures exacerbées par l’alimentation motivant ainsi la consultation en
urgence. Sa prise en charge consiste à supprimer les facteurs irritatifs tels que le tabac
et l’alcool, et faire une corticothérapie locale (Fluocinomide® ou Acétomide® et
Flucinolore®).
Concernant les ulcérations traumatiques des lésions peuvent être récentes ou
anciennes, siégeant le plus fréquemment au niveau de la langue, des joues et des
lèvres. Sa prise en charge en urgence consiste à rechercher et éliminer la cause locale
odontologique (dents cariées, bord ou crochet d’un appareil terminatif, couronne
défectueuse, morsure) et de prescrire un antalgique (paracétamol) et une application
locale (Pansoral® ou Dynexan®).
En ce qui concerne les brûlures de la muqueuse buccale survenant
accidentellement et par méconnaissance lors de la prise d’une boisson ou d’une
alimentation très chaude, sont les plus souvent superficielles.

On parle de brûlure caustique lorsqu’il s’agit d’une lésion érythémateuse faisant suite
à l’utilisation d’un bain de bouche trop concentré ou d’un médicament (anti-
inflammatoire ou antibiotique par voie locale ou générale). Leur traitement est à base
d’un gel anesthésiant local associé à un antalgique si la douleur est importante.
[35][34]
Enfin quant aux aphtes,[11] on les décrit comme une ulcération de la muqueuse
buccale à fond de couleur beurre frais, entouré d’un liseré érythémateux et
extrêmement douloureux, ce qui les distingue de l’ulcération traumatique dont le liseré
est kératosique .[11] [45]
On les regroupe en trois (03) formes cliniques selon leurs évolutions:
L’aphte vulgaire est une ulcération douloureuse ovalaire siégeant le plus
souvent sur le versant muqueux labial, les freins, la muqueuse jugale, les faces
ventrales de la langue, le plancher buccal et le voile du palais.[35]
L’aphte géant est une ulcération de grande taille 1 à 5mm de diamètre, assez
profonde, avec un fond nécrotique grisâtre et extrêmement douloureuse.
L’ulcération siège préférentiellement au niveau des commissures labiales, de la
langue, du voile et du palais.
Les aphtes miliaires sont des érosions de petites tailles très nombreuses
entourées par une plage érythémateuse.
Leur traitement d’urgence reste identique. Il est à base d’antalgiques, de bains
de bouche et de corticoïdes locaux (Cortancyl ® , Solupred ® ).
VI. URGENCES LIÉES À L’APPAREIL MANDUCATEUR : [35]
Les troubles des articulations temporo-mandibulaires se manifestent par une
grande variété d’expression clinique. Elles relèvent soit des muscles masticateurs, soit
des articulations elles mêmes, soit de l’association de ces deux entités.
Dans le cadre de l’urgence, on inclut la prise en charge des principales causes
d’algies et du dysfonctionnement de l’appareil manducateur.
VI. 1. Luxation de l’articulation temporo-mandibulaire :
Il s’agit d’une urgence vraie et plus le temps passe, plus la réduction de la
luxation devient difficile.

Le malade ne peut pratiquement pas parler et il faut rechercher l’origine de la
luxation dans des accidents telles que, une chute, un coup reçu (gifle), un traumatisme
mandibulaire, un bâillement ou un éclat de rire.
Elle peut même survenir au cabinet lors d’un traitement avec des ouvertures et
des fermetures répétées, forcées et qui ont duré longtemps.
Une radiographie panoramique dentaire s’impose si on soupçonne une fracture,
mais elle peut éventuellement être mise en œuvre dans un second temps.
Le diagnostic posé, il est impératif d’intervenir le plus vite possible avant que
ne s’installe une contracture musculaire.
La conduite à tenir est de procéder par la « manœuvre de Nelaton » qui
consiste dans un premier temps à abaisser la mandibule et dans un second temps à la
pousser en arrière de manière à faire repasser les condyles mandibulaires, en arrière
des apophyses zygomatiques. [24] [35]
En pratique la technique consiste à :
se placer face au malade assis.
faire immobiliser sa tête par un aide.
poser les pouces allongés sur les faces occlusales des molaires couvertes de
compresses et serrer avec les autres doigts, le bord inférieur de la mandibule.
Aggraver l’ouverture en abaissant la mandibule en arrière, tout en la
maintenant abaissée de manière à replacer les condyles dans les cavités glénoïdes.
[35]
VI. 2. Luxation articulaire condylo-discale irréductible aigüe bilatérale : [37]
Elle est la conséquence d’anomalie de position du complexe condylo- discal.
Son apparition est brutale mais elle est toujours précédée d’une luxation
condylo- discale réductible qui évolue depuis de nombreuses années.
Le patient se présente avec une diminution de l’ouverture buccale parfois
réduite à 15 ou 20mm. Cette limitation d’amplitude douloureuse est un facteur
d’angoisse pour le patient. De plus, la palpation des articulations temporo-
mandibulaires et des muscles masticateurs exacerbe la douleur diffusée à type de
serrement ou de pression.
Dans une luxation condylo-discale irréductible, l’urgence revêt deux aspects.
Tout d’abord, il faut rassurer le patient et lui expliquer tous les phénomènes de

locage à l’ouverture et ensuite, il faut soulager le patient par une prescription
d’antalgique de niveau II, d’anti-inflammatoire et de myorelaxant (Myolastan ®).
VI. 3. Les dysfonctionnements musculaires : [ 37] [3]
Ils sont responsables de douleurs et d’anomalies d’amplitude des mouvements
mandibulaires. La cause essentielle des contractures des lésions des muscles
masticateurs est une réponse réflexe de protection mise en place par le système
nerveux central. Ces contractures musculaires sont largement exacerbées par le stress
et la fatigue, et les premiers signes se manifestent sous forme de courbature et de
fatigue musculaire.

Dans le cadre de l’urgence, la prise en charge des dysfonctionnements
musculaires repose essentiellement sur la prescription d’antalgiques, d’anti-
inflammatoires et de myorelaxants (15 à 24 jours). Des conseils comportementaux
sont donnés sans oublier l’intérêt de la relaxation psychique.
VII. URGENCES TRAUMATIQUES:
VII. 1. En denture temporaire : [8][4]
VII. 1. 1 Contusion :
C’est un traumatisme très modéré, sans répercussion importante sur
le desmodonte. On note l’absence de mobilité et de déplacement, avec une sensibilité à
la percussion, voire lors de la mastication. Aucun geste thérapeutique n’est nécessaire
dans l’urgence.
VII. 1. 2. Subluxation :
L’examen clinique révèle une douleur discrète, majorée à la percussion, avec
une petite mobilité de la dent plus ou moins douloureuse, sans déplacement. Il peut
exister un saignement sulculaire, et l’on recherche une fêlure par transillumination ou
un trait de fracture par sondage. [29]
Une surveillance clinique et radiologique est instaurée jusqu’à l’éruption de la
dent définitive. La prescription sera à base de paracétamol, de chlorhexidine sans
alcool, à partir de 6 ans, de bains de bouche, ou par application topique avant 6 ans.

VII. 1. 3. Extrusion :
Il existe un déplacement de la dent, dans le sens vestibulaire, palatin ou
lingual. A ce stade, la couronne parait plus longue que les dent voisines avec une
mobilité douloureuse. La palpation recherchera une fracture alvéolaire associée.
Le traitement d’urgence consiste à réaliser une avulsion si la dent est très
mobile ou si la résorption radiculaire est avancée, ou encore en cas de gêne occlusion,
sinon on repositionne la dent de manière délicate si l’extrusion est minime.
VII. 1. 4. Luxation latérale :
Elle est marquée par une mobilité, un déplacement latéral de la dent, en position
linguale ou palatine, avec des interférences occlusales. Il existe une fracture alvéolaire
souvent associée. Un cliché rétroalvéolaire renseigne sur l’état de la résorption
radiculaire et le déplacement de la dent.
Le traitement consiste à faire un repositionnement qui est délicat suivi d’une
contention ; toutefois en cas d’interférence occlusale ou d’atteinte du germe, c’est
l’extraction. En cas de fracture alvéolaire associée, la réduction se fera par une
pression digitale vestibulaire et palatine, afin de replacer les tables osseuses; puis des
sutures sont mises en place avec une prescription d’un antibiotique, d’un antalgique et
d’un bain de bouche.
VII.1.5. Intrusion :
Il existe un déplacement apical de la dent plus ou moins complètement sous la
gencive. Un cliché rétroalvéolaire confirme l’intégrité de la dent luxée et l’absence de
lésions sous-jacentes.
Une surveillance est instaurée, car on pourra observer une ré-éruption de la dent
au bout de plusieurs semaines post-traumatiques. L’avulsion sera réalisée si l’apex est
à proximité du germe avec une antibiothérapie, un antalgique et un antiseptique.
VII. 1. 6 Expulsion dentaire :
La dent et quelques débris osseux peuvent être appendus à la gencive ou
l’alvéole est déshabitée, la dent ayant été expulsée. Le contrôle se fait par un cliché
alvéolaire.
La vérification de la vacuité alvéolaire se fera à l’aide d’une curette ou d’un
instrument mousse, et l’absence de tout autre traumatisme, car une dent lactéale peut
être totalement impactée lors d’une intrusion.

Il ne faut pas réimplanter les dents lactéales ! Cette manœuvre peut léser le
germe sous-jacent, soit par pression excessive exercée sur le follicule lors de la remise
en place, soit par phénomène infectieux post-opératoire. L’ordonnance sera à base
d’antibiotiques, d’antalgiques et d’antiseptiques.
VII. 1. 7. Fractures : [29]
Leur rareté s’explique par la plasticité de l’os alvéolaire, la verticalité fréquente
des forces traumatiques chez le jeune patient, et des racines plus courtes au niveau des
dents permanentes.
Fractures amélaires et amélo-dentinaires sans effraction pulpaire :
Le trait de fracture est horizontal ou oblique avec ou sans perte du fragment
coronaire. Les gênes fonctionnelles et esthétiques associées à l’angoisse du
traumatisme amènent le patient en consultation d’urgence.
Un cliché rétroalvéolaire confirme l’intégrité alvéolaire et renseigne sur l’état
de résorption radiculaire.
La conduite à tenir est envisagée selon l’âge et l’état de la résorption.
En cas de simple fracture amélaire et de fracture amélo-dentinaire limitée,
on réalise un meulage de toutes les parties blessantes puis on applique un
gel fluoré ;
En cas de fracture amélo-dentinaire plus importante, une reconstitution
coronaire sera réalisée par collage de composite. On prescrit un antalgique
et un antiseptique.
Fracture amélaire et amélo-dentinaire avec effraction pulpaire :
La perte de substance coronaire montre un point sanglant au niveau du trait
fracture. Un cliché rétroalvéolaire confirme l’intégrité alvéolaire, la proximité
pulpaire, et l’état de résorption radiculaire.
Ce sont des douleurs à l’inspiration et la présence d’un trait de fracture avec
une exposition pulpaire qui peut être :
- Une exposition minime et récente, on réalise le coiffage direct à
l’hydroxyde de calcium puis une reconstitution coronaire avec du Ciment Verre
Ionomére.
- Une exposition peu étendue datant de moins de quarante huit (48)
heures : on réalise une pulpotomie partielle avec hydroxyde de calcium puis une
reconstitution étanche.

- Une exposition importante depuis plus de trois (3) mois. C’est la
pulpectomie coronaire et l’hydroxyde de calcium puis l’Intermediate Restorative
Material (I R M.
Une ordonnance à base d’un antalgique, de bains de bouche et d’amoxicilline
selon les antécédents médico- chirurgicaux du patient, lui sera délivrée.
Factures corono- radiculaires
On peut observer un trait de fracture vertical, avec un fragment corono-
radiculaire mobilisable. Un cliché rétroalvéolaire confirmera la présence de la racine,
l’intégrité alvéolaire et / ou l’absence de fractures des dents adjacentes.
La conduite à tenir sera une avulsion des différents fragments résiduels et une
prescription d’un antibiotique, d’un antalgique et d’un bain de bouche et une
surveillance des dents voisines.
VII. 1. 8. Traumatismes dento-alvéolaires :
L’association d’une fracture de la table osseuse et d’une luxation dentaire est
très fréquente. Il est donc nécessaire de la rechercher systématiquement, cliniquement
et radiologiquement.
Plusieurs signes participent au tableau : on peut noter un déplacement des dents
intéressées, avec une mobilité douloureuse, un hématome, une palpation douloureuse
et des lésions gingivales possibles.
Le traitement d’urgence consiste à réaliser une toilette chirurgicale. On élève un
lambeau mucopériosté découvrant la table osseuse. On réalise l’avulsion des éléments
concernés et l’élimination des différents fragments osseux. Le parage alvéolaire est
complété par un rinçage au sérum physiologique du site. Des sutures résorbables
(Vicryl® ou Polysorb ® 4/0) par points simples terminent le geste.
Une ordonnance à base d’antibiotique, d’antalgique et de bains de bouche est
délivrée au patient et quelques recommandations.
VII. 2. En denture permanente :
On retrouve la même classification qu’au niveau des dents temporaires, mais
avec des conséquences cliniques et des attitudes thérapeutiques différentes, compte
tenu du principe de conservation de la dent intéressée.

VII. 2. 1 Contusion :
Dans ce traumatisme mineur des tissus parodontaux, la mobilité et la circulation
pulpaire sont rarement affectées. La dent est parfois sensible à la percussion. Sans
déplacement par rapport aux dents voisines, ni mobilité, il peut exister une douleur à la
pression et à la percussion.
On réalise un meulage sélectif en cas de contact prématuré. On prescrit des
antalgiques et des antiseptiques.
VII. 2. 2. Subluxation :
Elle se manifeste par une douleur discrète ou intense de type desmodontite
avec mobilité douloureuse, dans le sens vestibulo-lingual, augmentée par la
percussion axiale. On note un liseré hémorragique sulculaire.
On contrôlera les rapports interdentaires, et une équilibration occlusale en cas
de contacts traumatisants .Une surveillance clinique est instaurée. Il faut conseiller une
alimentation molle durant une semaine.
Si la mobilité est importante, une contention souple doit être posée pendant
deux semaines. La prescription sera un antalgique et un bain de bouche.
VII. 2. 3 Luxation latérale :
On note une version latérale de la dent, palatine ou linguale, avec possibilité de
blocage dans sa position, ce qui perturbe l’occlusion. Une fracture alvéolaire est
souvent associée.
Le repositionnement de la dent dans son alvéole se fait manuellement, par
pression digitale. Puis, on réalise une réduction manuelle de la fracture alvéolaire par
compression des tables osseuses vestibulaire, linguale ou palatine, complétée par
d’éventuelles sutures résorbables. On pose une contention semi-rigide qui sera
maintenue pendant trois semaines, en cas de fracture alvéolaire associée.
On prescrit un antibiotique, un antalgique et un bain de bouche avec une
posologie qui va dépendre de l’âge du patient. On insistera sur une hygiène rigoureuse.
VII. 2. 4 Extrusion :
C’est souvent le résultat d’un traumatisme sévère des tissus de soutien, avec
déplacement coronaire et atteinte alvéolaire.
Le patient indique une impression de dent plus longue que les autres, avec une
mobilité importante et douloureuse. L’occlusion est perturbée par le déplacement.

Le repositionnement de la dent dans son alvéole se fait manuellement, par
pression digitale légère, de manière atraumatique, en réalignant la dent par rapport à
ses voisines et en vérifiant, lors de la fermeture buccale, les contacts occlusaux avec
les dents antagonistes.
Une contention souple sera réalisée pendant deux semaines avec une hygiène
rigoureuse et une prescription d’antibiotique, d’antalgique et d’antiseptique.
VII. 2. 5 Intrusion :
Ce traumatisme intéresse le groupe incisivo-canin maxillaire, et entraîne un
déplacement apical de la dent, avec une fracture alvéolaire souvent associée. On note
un déplacement vertical de la dent, avec une dent plus courte, voire une disparition
plus ou moins complète de la couronne. Il y a une impaction de la dent dans son
alvéole.
C’est l’abstention thérapeutique, dans le cas d’une dent immature ou d’une dent
mature peu déplacée de moins du tiers de la couronne, avec une ré-éruption spontanée
possible dans les semaines suivant le traumatisme pour des déplacements minimes. On
prescrit une ordonnance à base d’un antibiotique, d’un antalgique et d’un antiseptique
et on insistera sur l’hygiène.
VII. 2. 6 Expulsion dentaire : [18] [29]
L’alvéole est déshabitée, avec des plaies muqueuses possibles et on recherchera
une confirmation par un cliché rétroalvéolaire.
Le traitement consiste à réaliser une réimplantation, si la dent a été retrouvée et
conservée dans certaines conditions (dans du lait, le vestibule de la cavité buccale du
sérum physiologique) et si le délai est inférieur à deux heures :
Nettoyer la dent au sérum physiologique, sans gratter la racine
Rincer l’alvéole au sérum physiologique pour retirer le caillot,
Replacer la dent dans son alvéole (contrôle radiologique),
Contention simple pendant trois (3) semaines.
Puis on prescrit un antibiotique, un antalgique et un antiseptique.
VII. 2. 7. Fractures :
Fracture coronaire amélaire simple :
C’est une perte de substance au niveau de l’angle mésial ou distal, ou d’un
simple petit fragment d’émail, il existe une douleur à la percussion.

Si la perte est minime, on réalise un simple meulage avec une application de
vernis fluoré ou d’un sealant.
Si la perte est plus importante, on réalise le collage du fragment, ou une
reconstitution au composite. La prescription d’un antalgique peut s’avérer nécessaire.
Fracture coronaire amélo-dentinaire sans exposition pulpaire :
Il existe une amputation coronaire plus importante avec un trait de fracture
horizontal ou oblique. On note une hyperesthésie dentinaire, avec douleurs aux
changements de températures, aux acides, aux sucres. La radiographie confirme le trait
de fracture.
La protection dentino-pulpaire sera assurée avec un collage du fragment fracturé
ou un composite.
Fracture coronaire avec exposition pulpaire :
On retrouve une perte de substance avec un trait de fracture transversal ou
horizontal intéressant la chambre pulpaire. Il apparaît un point sanglant au milieu du
trait de fracture, avec une douleur au contact et de type pulpite. Un cliché
rétroalvéolaire précise le trait de fracture et renseigne sur le stade d’édification
radiculaire.
La conduite à tenir dépend de l’évolution radiculaire, de l’importance de
l’exposition et du temps écoulé entre le moment du traumatisme et la prise en charge
odontologique. On réalise la pulpotomie ou la pulpectomie et on reconstitue la dent
avec un composite ou un ciment verre ionomère et une prescription d’un antalgique.
Fracture corono-radiculaire
On peut observer un trait de fracture vertical, avec un fragment corono-
radiculaire mobilisable. Un cliché rétroalvéolaire confirme la présence de la racine,
l’intégrité alvéolaire ou l’absence de fracture des dents adjacentes.
L’avulsion des différents fragments résiduels sera réalisée avec une prescription
d’antibiotiques, d’antalgiques et de bains de bouche, puis une surveillance du devenir
des dents voisines, notamment les changements de teinte possibles.
VII. 2. 8. Traumatismes alvéolo- dentaires : [40]
L’association d’une fracture alvéolaire et d’une luxation dentaire est très
fréquente. Il est donc nécessaire de la rechercher systématiquement, cliniquement et
par clichés radiographiques.

Le tableau clinique comprend un déplacement des dents intéressées, avec
déformation possible de l’arcade, associé à une mobilité douloureuse de ce bloc et un
hématome. La palpation des tables osseuses est douloureuse et montre un ressaut.
On réalise une toilette chirurgicale et une réduction de la fracture avec une
pression digitale, pour obtenir une remise en place des tables osseuses et un
réalignement de tous les éléments dentaires conservables ; une contention semi-rigide
sera mise en place pendant 4 à 6 semaines. La prescription est basée sur une
antibiothérapie adaptée à l’âge du patient accompagnée d’un antalgique de niveau II
et un bain de bouche.

DEUXIEME
PARTIE :
Notre
enquête

I. JUSTIFICATION ET INTERET :
Au Sénégal à l’instar des services d’urgence de médecine générale, il n’existe
pas encore de façon codifiée une politique de santé dirigée vers la prise en charge de
l’urgence odontologique en vue d’assurer la permanence des soins bucco-dentaires et
la protection de la santé. Or, ce besoin en soins d’urgence bucco-dentaire s’y fait de
plus en plus sentir.[25]
Récemment, des initiatives privées ont vu le jour pour prendre en charge cette
partie de la médecine dentaire, pour assurer une continuité des soins à des jours et
heures où les structures odontologiques sont fermées (les nuits, samedi après midi,
dimanche et jours fériés).
C’est dans ce contexte que nous avons pris l’initiative de faire une étude
d’évaluation dont l’intérêt est de déterminer les besoins réels de la prise en charge de
l’urgence odontologique au Sénégal et d’attirer l’attention des autorités sur la nécessité
de sa formalisation et de sa réglementation.
II. OBJECTIFS :
L’objectif de notre étude est triple:
- répertorier les différents types d’urgences odontologiques et leur période de
survenue;
- évaluer les besoins de la prise en charge des urgences odontologiques
- proposer un schéma normalisé et codifié de prise en charge des urgences
odontologiques au Sénégal.

III. MATERIELS ET METHODES
III.1. Cadre d’étude et spécificités :
Il s’agit d’une étude rétrospective qui a concerné 330 patients reçus en urgence
au cours de la période allant de Mai 2004 à Mai 2006.
Ces patients ont été reçus et traités dans deux structures dentaires privées ayant
pris l’initiative d’inclure dans leur champ d’intervention, en plus des soins dentaires
classiques, la prise en charge des urgences odontologiques. Le calendrier de cette prise
en charge est le suivant :
du lundi au Vendredi de 19h jusqu'à 8h du matin,
samedi de 15h à 8h du matin,
dimanche et jours fériés de 8h du matin à 8h le lendemain.
L’une de ces structures prend en charge les urgences bucco-dentaires au
cabinet et à domicile parce que disposant d’un équipement dentaire mobile tandis que
l’autre ne le fait qu’au cabinet.
Les deux cabinets disposent d’un système d’appel téléphonique par portable
et/ou par un système de renvoi d’appel à un portable à partir du téléphone fixe de la
clinique. Ce numéro de téléphone est accessible à partir des renseignements
téléphoniques en appelant le 12 : C’est le système des astreintes à domicile.
Le chirurgien-dentiste responsable de son cabinet gère à lui seul la prise en
charge de l’urgence. En effet compte tenu du fait que le volume de travail n’est pas
élevé, cela ne nécessite ni une intervention à plusieurs ni un système de tour de garde.
Chaque cabinet est équipé d’un seul fauteuil dentaire dans une salle de soins
classiques où s’effectue la prise en charge.

Par ailleurs chacun des cabinets effectue des soins classiques de jour où le
chirurgien dentiste responsable de la clinique, est secondé par une équipe constituée
de :
une assistante dentaire dont le rôle est d’aider le chirurgien dentiste lors
des soins au fauteuil, mais s’occupe également de la stérilisation et de l’asepsie du
matériel ;
une secrétaire officiant dans la salle d’attente, chargée de gérer les
rendez-vous des patients et leur dossier dentaire ;
un subalterne d’appui qui s’occupe du nettoyage des locaux.
De plus, un des cabinets est doté d’un équipement mobile comportant une
seringue multifonctions (eau/air), une sortie pour pièce à main, turbine ou contre-angle
et une pompe à salive. Cet équipement dentaire mobile fonctionne à l’électricité et
contient en son sein un petit compresseur de 5 bars incorporé.
III. 2. Méthodologie :
Notre étude concerne 330 patients vus en urgence dans les deux cabinets
dentaires, ayant pris l’initiative de prendre en charge des urgences odontologiques en
dehors des jours et heures ouvrables.
Pour ce faire, nous avons confectionné une fiche d’enquête (voir annexe)
comportant les paramètres ci –après :
- identification (Nom, Prénom, Age, Sexe et adresse),
- motif de la consultation,
- date de la consultation (jours et heures),
- diagnostic,
- soins d’urgences.
Nous avons inclu dans notre étude tous les patients venus consulter en urgence
dans les deux structures ciblées et à des jours et heures non ouvrables ou ayant
bénéficié d’une prestation à domicile.
A l’inverse, nous en avons exclu tout patient dont la prise en charge s’est faite à
des jours et heures où les autres services et cabinets dentaires sont ouverts et
accessibles.

IV. RESULTATS :
IV. 1 Distribution de la population d’étude en fonction de l’âge
Dans notre population d’étude le patient le plus jeune a 2 ans et le plus
âgé en a 70, avec une moyenne d’âge de 26 ans.
120
100
80
60
40
20
0
Valeur absolue
0 – 10
10 – 20
20 – 30
30 – 40
40 – 50
50 – 60
60 - 70
Figure 1 : Répartition de la population par tranche d’âge
Age non déterminé
Les tranches d’âge les plus représentées sont celles comprises entre 20 et 30 ans
(31,51%) et entre 30 et 40ans (20,60%).
IV. 2. Distribution de la population d’étude en fonction du sexe :
53,93%
Masculin
Féminin
Figure 2: Répartition de la population selon le sexe
Sur les 330 patients, on dénombre 178 de sexe féminin soit 53,93% et 152
patients de sexe masculin, soit 46,07%.
46,07%

IV. 3. Répartition des jours et heures de consultation d’urgence :
La prise en charge des urgences odontologiques dans les structures
ciblées s’est faite selon le planning ci-après :
du lundi au vendredi de 19H à 08H du matin,
les samedi de 15H à 08H du matin,
les dimanche et jours fériés.

La figure 5 exprime la répartition de ces jours et heures.
120
100
80
60
40
20
0
Valeur absolue
Du lundi au vendredi
19H à 8H
Samedi de 15H à 08H
Dimanche
Férié
Figure 5 : Répartition selon les jours et heures de consultation d’urgence
IV. 4 Distribution de la population d’étude selon le motif de consultation :
300
250
200
150
100
50
0
Valeur absolue
Figure 3: Répartition selon le motif de la consultation
Douleur
Traumatisme
Tuméfaction
Inadaptation
prothétique
Saignement
Mobilité dentaire
Plaie de la cavité
buccale

La douleur constitue le motif de consultation le plus évoqué par les patients
(86,97%). Les traumatismes (4,85%) et la tuméfaction (4,55%) viennent en deuxième
et troisième position même s’ils sont souvent accompagnés de douleur.
IV. 5 Répartition des types d’urgences :
300
250
200
150
100
50
0
Valeur absolue
Figure 4 : Répartition des types d’urgences :
Algique
Infectieuse
Traumatique
Confort
Hémorragique
Muqueuse buccale
La douleur constitue, de très loin le type d’urgence le plus rencontré avec une
fréquence de 80,61%, suivi des infections (10%) et traumatismes (4,85%).
IV. 6 Distribution des urgences algiques :
Tableau I: Répartition des Urgences algiques
Diagnostic Valeur absolue Valeur relative
Desmodontite 130 48,87%
Pulpite 109 40,97%
Dentinite 11 4,13%
Alvéolite 7 2,63%
Parodontite apicale aigüe d’origine
traumatique
5 1,87%
Syndrome du septum 2 1,53%
La desmodontite est la pathologie la plus rencontrée (47,10%) suivie de la
pulpite (40 ,93%).
IV. 7. Répartition des urgences infectieuses :
Tableau II: Répartition selon l’urgence infectieuse
Diagnostic Valeur absolue Valeur relative

Cellulite 15 44,12%
Abcès desmodontale 10 29,41%
Péricoronarite 5 14,71%
Abcès parodontal 3 8,82%
Parodontite agressive juvénile 1 2,94%
Les cellulites (44,12%) dominent les urgences infectieuses, suivent les abcès
desmodontales (29,41%)
25%.
IV – 8 Répartition des urgences de confort :
Tableau III: Répartition des urgences de confort
Diagnostic Valeur absolue Valeur relative
CIV descellé 1 12,5%
Bridge antérieur descellé 2 25%
Dent provisoire descellée 1 12,5%
PAP fracturée et croché cassé 2 25%
Mobilité dentaire 1 12,5%
Couronne coulée défectueuse 1 12 ,5%
L’urgence de confort esthétique représente 75% et celle fonctionnelle

IV -9 Distribution des traumatismes :
Tableau IV: Répartition des urgences traumatiques
Diagnostic Valeur absolue Valeur relative
Contusion 2 11,10%
Luxation 3 16,67%
Expulsion 1 5,56%
Fracture de la mandibule 4 22,22%
Fracture coronaire 7 38,89%
Fracture alvéolo–dentaire 1 5,56%
Les traumatismes les plus rencontrés sont la fracture coronaire, soit 38,89%, la
fracture de la mandibule 22,22% et la luxation 16,67%.
IV. 10 Répartition des autres urgences :
Tableau V: Répartition des autres urgences
Diagnostic Valeur absolue
Hémorragie post extractionnelle 4
Aphte 2
Muguet 1
Reste radiculaire post extractionnelle 1

V. COMMENTAIRE
Le sentiment qu’a le patient de la nécessité d’une consultation d’urgence peut
ne pas correspondre à un cas d’urgence vrai. En effet, pour la plupart des patients,
l’urgence se résume à la douleur. Celle-ci est subjective, affective et dépend de la
personnalité du patient. En outre, celui-ci peut simuler une urgence pour être reçu en
priorité.
Le problème de l’urgence tient au fait que le temps nécessaire pour soulager ce
patient doit être pris sur celui imparti à un autre malade; or si le praticien souhaite
consacrer au premier le temps nécessaire pour calmer sa douleur, il souhaite aussi
éviter de perturber le moins possible le programme qu’il a établi.
Toutes ces raisons montrent la nécessité de créer des services d’accueil et
d’urgence pour une meilleure prise en charge des urgences odontologiques, une
meilleure rentabilité du travail et un certain respect du programme établi. Dès lors il
est important de créer des mécanismes pour la prise en charge des soins dentaires et en
particulier gérer au mieux les urgences odontologiques.
A l’entame des différents commentaires que pourrait susciter notre étude, il
convient d’insister sur le fait que peu de travaux ont été consacrés à la prise en charge
des urgences odontologiques au Sénégal.
V.1. Distribution de la population d’étude en fonction de l’âge et du sexe :
L’échantillon a porté sur 330 dossiers de patients âgés de 2 à 70 ans. L’analyse
de la distribution de cette population par tranche d’âge montre que les patients de 20 à
40 ans constituent la frange la plus importante. En effet cette population d’adultes
jeunes représente plus de la moitié de l’échantillon (52,12 %).
Cela pourrait s’expliquer par le fait que la population du Sénégal est
relativement jeune mais aussi par le fait que cette tranche d’âge est celle qui consulte
le plus parce que plus instruite et plus avertie. D’autres études ont relevé les mêmes
tendances. [16] [30]
Toutefois, la tranche d’âge comprise entre 0 et 10 ans (12,12%) doit être prise
en compte dans la mesure où il s’agit d’enfants en denture temporaire ou mixte. Or, à
cette période les pathologies traumatiques ou infectieuses peuvent se répercuter à
moins et long terme sur le devenir des structures bucco-dentaires. En effet selon
Perrin D. [35], un (1) enfant sur deux (2) subit un traumatisme dentaire avant l’âge de
5 ans.

Pour ce qui est de la variable sexe, on constate une légère prédominance de
patients de sexe féminin (53,93%) sur ceux de sexe masculin (46,7%). Ceci peut
s’expliquer par une prédominance du sexe féminin au sein de la population
sénégalaise. Du reste ces chiffres se rapprochent de ceux de Diouf L. [16] à l’issue
de son étude (53,6% de sexe féminin et 46,4% de sexe masculin) sur la douleur
préopératoire.
V. 2. Distribution de la population d’étude selon le motif de la consultation :
La douleur constitue le motif de consultation d’urgence le plus évoqué par les
patients à l’instar de l’étude réalisée par Ségal en 1984 et selon laquelle deux tiers
(2/3) des patients qui consultaient, venaient pour des symptômes douloureux.
[43]C’est ainsi que nous avons retrouvé une fréquence très élevée (86,97%) de
consultations dont le motif était algique. Ce qui corrobore les résultats obtenus au
service des urgences odontologiques du centre hospitalier universitaire de Dijon après
une évaluation de 12 mois d’activités. [2]
Certes, les contextes ne sont pas les mêmes, car en France quelque soit le coût
des prestations odontologiques, la sécurité sociale constitue une couverture suffisante
pour éviter l’écueil financier.
Viennent ensuite les motifs de causes traumatiques (4,85%) et infectieuses
(4,55%). Le motif de consultation de cause traumatique avec un pourcentage de
4,85% nous parait faible, comparé à celui de l’étude sur la prise en charge de 201
urgences dans le service d’odontologie du CHU de Dijon qui est de l’ordre de 24%
Cela pourrait s’expliquer par le fait que les pays développés offrent plus de possibilités
de service d’accueil en urgence que les pays en voie de développement.
Par ailleurs, la connaissance par la population de l’existence dans ce CHU de
Dijon d’une structure d’accueil et d’urgence en odontologie pourrait expliquer cette
fréquence plus élevée.
Dans un autre ordre d’idées, l’infection en odontologie relève de plusieurs
causes possibles, toutefois les complications de la pathologie carieuse constituent
l’essentiel des étiologies habituellement évoquées.
La tuméfaction, un des signes de l’infection, représente le troisième motif
évoqué dans notre étude avec une fréquence de 4,55%. Cette position peut s’expliquer

par le fait que dans nos pays, bon nombre de patients consulte à une étape très tardive
quand on sait qu’il faut passer par plusieurs stades avant celui de cellulite. [43] Par
ailleurs, l’automédication avec des molécules provenant de différentes sources (des
pharmacies, des parents, des amis et des restes d’anciennes prescriptions) peut
empêcher les patients d’aller plus rapidement en consultation. L’action combinée de
ces différentes molécules peut calmer la douleur tandis que le processus infectieux va
continuer jusqu'à l’apparition des complications. [35]
En ce qui conserne l’inadaptation prothétique constituée de troubles
fonctionnels et esthétiques, elle représente 1,82%. Il s’agit en réalité d’une urgence
dite de confort. [24] [35]
Certes ce taux est faible par rapport à l’échantillon mais il révèle la diversité
des motifs de consultation en urgence mais aussi l’intérêt majeur que constitue
l’esthétique dans l’art dentaire, soit une fréquence de 75% de l’urgence de confort
dans notre échantillon. [16] [25] [20]
Quant au saignement au niveau de la cavité buccale, qui peut être spontané ou
provoqué par un acte chirurgical et/ou de cause générale, est une source d’inquiétude
qui amène les patients en consultation d’urgence en vue d’arrêter le saignement.
Même si la fréquence de 1,21% retrouvée dans notre étude est faible,
l’hémorragie en odontologie a une importance capitale et sa prise en charge, du reste
bien codifiée, doit être connue de tout praticien. [35]
[24] [42] [10]
A l’interrogatoire, les motifs de consultation en urgence sont divers et variés.
L’urgence peut prendre la forme d’un patient venant sans rendez-vous ou par appel
téléphonique à n’importe quelle heure et réclamant une attention immédiate justifiée
ou non. Dans ce cas, il revient au praticien de faire la part de l’urgence sans pour
autant minimiser les dires ou la souffrance du patient, car les critères de l’urgence
varient du praticien au patient. D’où l’importance de l’examen clinique pour poser un
diagnostic et déterminer le type d’urgence dont il s’agit.
V. 3. Répartition des types d’urgences :
Les urgences en odontologie peuvent être classées selon les motifs de la
consultation, mais aussi selon le diagnostic des pathologies rencontrées en vue d’une
prise en charge correcte.

Les pathologies liées à la douleur sont dominées par les desmodontites 48,87%
et les pulpites 40,97%. Ces résultats sont comparables à ceux trouvés par Diouf L
(53,6% pour les parodontites apicales aiguës et 46% pour les pulpites). [16] [12]
[35]

Ceci peut s’expliquer par l’utilisation des médicaments à domicile parce que les
desmodontites sont rebelles aux antalgiques et les pulpites sont les plus sensibles. [16]
Après l’urgence algique, vient l’urgence infectieuse avec une fréquence de 10%.
Les cellulites (44,12%) occupent la première place des urgences infectieuses, suivies
de l’abcès parodontal (29,41%). Ces résultats peuvent confirmer le fait que dans nos
pays sous développés la majeure partie des populations consulte à un stade tardif après
avoir eu recours sans résultats à des guérisseurs traditionnels. La tuméfaction, qui
accompagne ces types de pathologies, sera le signe d’alerte pour une consultation en
urgence. Ces situations peuvent être considérées comme étant l’une des conséquences
de l’automédication.
L’urgence traumatique avec une fréquence de 4,85% constitue une urgence
vraie en odontologie car sa prise en charge nécessite en plus des soins, la gestion de
l’angoisse du traumatisé et celle de ses proches. Isolées ou associées à un traumatisme
facial, les lésions alvéolo-dentaires se singularisent par leur fréquence en particulier
chez les enfants. Selon Perrin D, un enfant sur deux subit un traumatisme dentaire
avant l’âge de cinq (5ans).[35]Les accidents de la voie publique, les agressions et
certaines pratiques sportives dangereuses constituent le plus souvent les causes de ces
traumatismes, de même que les jeux dangereux auxquels s’adonnent les enfants.
Ce résultat est faible s’il est comparé à ceux trouvés par Ahossi V. sur la prise
en charge de 201 urgences dans le service d’odontologie du CHU de DIJON dont 24%
de traumatisme alvéolo-dentaire. [1]
Cela pourrait s’expliquer par le fait que la prise en charge des urgences
odontologiques n’est pas encore effective au Sénégal et ce mode de prise en charge
n’est pas encore connu par la population.
La répartition des traumatismes retrouvés dans notre échantillon, offre une
grande diversité allant de la contusion (11,1%) à l’expulsion dentaire (5,56%) en
passant par la luxation (16,67%) et les fractures coronaires (38,89%) qui occupent la
première place. Les fractures de la mandibule viennent en deuxième position des
traumatismes, soit (22,22%) dont la prise en charge peut se faire au cabinet si elles ne
sont pas compliquées et/ou associées à d’autres lésions. Dans le cas contraire leur
prise en charge sera effective en stomatologie ou en traumatologie maxillo-faciale,
d’où l’intérêt de la prise en charge multidisciplinaire de l’urgence traumatique. [1]
[30] [8] [23] [20]

La prise en charge correcte des urgences traumatiques reste très importante et sa
mention dans la rédaction du certificat médical initial (CMI), à l’occasion d’accidents,
notamment de la voie publique (AVP), domestique, sportive, scolaire, est absolument
nécessaire.
Ce CMI est un document obligatoire et fondamental qui demande une rédaction
précise et engage le chirurgien-dentiste. Le praticien devra alors prendre des
précautions et mentionner [35]
- l’aspect général de la victime, la description de toutes les lésions
traumatiques observées ;
douleurs ;
- les gênes, les signes fonctionnels, la nature, la localisation, l’intensité des
- les fractures dentaires, alvéolo-dentaires, osseuses, les luxations partielles ou
totales qui sont décrites ;
- l’ensemble des gestes thérapeutiques qui ont été effectués, suivis de leur
description : obturation, extraction, réimplantation, contention, parage de plaies,
sutures… ;
- quelques réserves qui peuvent être émises sur la pérennité de la vitalité
pulpaire de certaines dents.
Le dernier point à préciser est la durée de l’incapacité temporaire totale (ITT)
qui correspond à l’incapacité temporaire de travail de la victime. Le praticien l’évalue
en jours, semaines, mois, en fonction des lésions constatées mais aussi en fonction de
la profession exercée. Pour des dommages similaires, par exemple la perte d’une
incisive centrale maxillaire, l’ITT est différente entre un professionnel en contact
direct avec le public et un professionnel qui ne l’est pas. Cette évaluation doit être
réfléchie et ne doit pas donner lieu à des ITT non justifiées qui ne sont pas sans
conséquences en matière pénale sur le responsable de l’accident. [26] [48 ]
L’urgence de confort avec une fréquence de 2,42% est constituée des troubles
fonctionnels et esthétiques. Elle n’a pas de définition précise mais est l’objet de
nombreuses consultations en urgence. Pour la plupart des patients l’aspect esthétique
est d’une importance fondamentale. Dans notre étude elle représente 75% de l’urgence
de confort.
Ce résultat peut expliquer ce que l’esthétique représente pour les patients selon
leur personnalité, leur fonction et leur état psychologique après perte ou descellement

de leur prothèse surtout au niveau des dents situées dans la ligne du sourire. [24] [35]
[20]
Les troubles fonctionnels, avec une fréquence de 25% de l’urgence de confort,
ne sont pas en reste car le plus souvent l’inadaptation prothétique (prothèse adjointe
fracturée, un crochet cassé ou une couronne prothétique défectueuse) s’accompagne de
gênes, de douleur à la mastication et d’irritation de la muqueuse buccale. [25] [16]
[35]
Dans notre étude, l’urgence hémorragique est essentiellement de cause post-
extractionnelle. Ce qui est similaire aux résultats de Perrin D. [35] qui a trouvé que
90% des hémorragies sont liées aux avulsions dentaires. L’hémorragie en odontologie
est une urgence vraie comme dans toutes les disciplines médicales, elle est source
d’angoisse et d’inquiétude.
Donc sa prise en charge doit être rapide pour arrêter le saignement qui peut
conduire à des complications graves. [35] [25] [42] [10] [44]
C’est ainsi que, l’urgence hémorragique buccale post-extractionnelle devrait
inciter les praticiens à plus de précautions et de vigilance avant d’engager un acte
sanglant, par un bon interrogatoire à la recherche d’ antécédents médicaux, des
médications en cours, des troubles de l’hémostase connus, héréditaires ou acquis.
Au total, la prise en charge de l’urgence en odontologie nécessite une
mobilisation rapide des connaissances élémentaires aussi bien pour établir un
diagnostic que pour décider d’une thérapeutique qui se doit l’être à la fois efficace, et
rapide, mais dans tous les cas non iatrogène.
V. 4. Répartition des consultations d’urgence selon les jours et heures:
Ce paramètre nous a permis d’évaluer les besoins d’urgence en odontologie en
dehors des heures habituelles de consultation.
Le nombre de cas consultés en urgence (330 patients en 2 ans) prouve bien
qu’il existe un besoin réel en urgence odontologique surtout que l’échantillon n’est
pas représentatif de toutes les couches de notre population. En effet tout le monde n’a
pas la possibilité d’accéder aux structures privées. Par ailleurs, ces structures ne sont
pas bien connues du public quant à la prise en charge des urgences odontologiques par
manque d’information.
A cela s’ajoute l’attitude de la population par rapport à la santé bucco-dentaire
qui ne fait pas l’objet de sa préoccupation principale.

Au vu de ces résultats, les samedi, Dimanche et jours fériés sont les jours où on
reçoit le plus de patients avec une fréquence de 64 ,85% et les périodes des jours
ouvrables où les cabinets classiques sont fermés, en particulier la nuit 35,15%. Cela
vient renforcer l’idée de la création d’un service d’accueil en urgence odontologique
aux jours non ouvrables. Il conviendra donc d’en définir les modalités, pour une
continuité et une permanence de soins bucco-dentaires, à l’image des pays du Nord
comme la France. [43] [1] [2] [35]

VI. RECOMMANDATIONS :
La profession dentaire est jeune dans notre pays. Elle s’efforce de réduire
considérablement les problèmes bucco-dentaires de la population. Toutefois il est à
noter que la mission du service d’urgence odontologique n’est pas de « doubler »
l’activité déjà existante mais de la compléter. Certes ces services connaissent des
problèmes tels que la vétusté du matériel, des équipements, l’absence de maintenance,
le manque de personnels mais aussi d’organisation. [25] [44]
C’est ainsi qu’au terme de notre étude, qui nous a permis d’identifier
l’existence des besoins réels de prise en charge des urgences en odontologie et la
nécessité de créer les services y afférant, nous proposons certaines mesures qui à
notre avis, vont contribuer à compléter cette politique.
Ces recommandations sont les suivantes :
• Le secteur public étant plus accessible (financièrement) pour le patient, il
est temps de mettre en place une « odontologie hospitalière » qui va permettre à
l’odontologie de remplir sa mission de service public d’accueil en urgence sans
discrimination, en s’inspirant du code de déontologie français qui dit : « il est du
devoir de tout chirurgien dentiste de prêter son concours aux mesures prises en vue
d’assurer la permanence des soins et la protection de la santé. Sa participation au
service de garde est obligatoire. »
• Pour le succès d’une telle entreprise, il faudrait résoudre les problèmes liés à
la pratique dentaire publique que sont :
l’équipement des services dentaires avec un plateau technique plus
moderne ainsi que sa maintenance,
le recrutement d’un personnel suffisant et qualifié composé de chirurgiens
dentistes, de techniciens supérieurs en odontologie, d’assistants en dentaire, et de
techniciens pour la maintenance du matériel et des locaux
une bonne gestion des ressources, une motivation plus conséquente du
personnel soignant pour éviter une clientèle privée parallèle et une tarification
règlementée et intégrale de tous les soins dentaires et prothétiques.
• Mettre en place rapidement une organisation centrale capable de gérer et
de définir la politique adéquate pour une prise en charge des urgences odontologiques
et les questions relatives à leur fonctionnement.

• Faire des investissements sur ce plan, même si le coût est élevé pour une
prise en charge de ces urgences.
• Créer un cadre juridique pour l’organisation de la prise en charge des
urgences odontologiques dans le respect du code de déontologie de, de l’éthique et du
code de la santé.
• Instituer pour le secteur public un véritable cadre institutionnel
hospitalier, à même de faire face aux urgences.
Pour ce faire on peut s’inspirer du modèle français qui a contribué au règlement
de certaines questions relatives aux urgences en général et en particulier aux urgences
odontologiques par certains décrets et arrêtés :
« … les médecins, les biologistes et les odontologistes, régis par le
présent décret ont la responsabilité médicale de la continuité des soins… ».
« …l’organisation des activités médicales pharmaceutiques et
odontologiques comprend un service quotidien de jour et un service relatif à la
permanence des soins, pour la nuit, le samedi après-midi, le dimanche et les
jours fériés, sous forme de permanence de garde sur place ou par une astreinte
à domicile… »
• Insister sur le volet formation pour avoir un personnel qualifié et surtout dans
le domaine de la prise en charge des urgences.
Ainsi on peut dire que le développement sanitaire d’un pays passe aussi par la
résolution des questions relatives à la prise en charge des urgences en général et en
particulier des urgences odontologiques. Dans ce cas, il n’est pas convenable qu’une
profession médicale comme l’odontologie ne s’engage pas d’une façon ou d’une autre
dans la prise en charge de l’urgence 24 heures sur 24, assurant ainsi la continuité et la
permanence des soins dentaires pour une meilleure protection de la santé bucco-
dentaire.

CONCLUSION

L’urgence dentaire peut être définie de façon générale comme étant « la
survenance d’un problème diagnostique et thérapeutique dont l’examen clinique ne
peut être différé et qui nécessite une décision immédiate ».
L’urgence médicale en général et celle odontologique en particulier sont au
Sénégal de véritables défis, qu’il convient de relever. Pour l’odontologiste l’urgence
représente non pas une exception, mais un acte pratique journalier.
Dès lors, il est temps de s’y pencher sérieusement et de voir comment résoudre
les nombreux obstacles qui se dressent pour une meilleure prise en charge des
urgences odontologiques.
Notre étude qui s’inscrit dans cette optique, a consisté à faire une évaluation des
différents types d’urgences odontologiques de même que les jours et heures les plus
ciblés.
Ce travail a été réalisé sur un échantillon de 330 patients venus en consultation
d’urgence de MAI 2004 à MAI 2006 dans deux structures privées qui ont pris
l’initiative de prendre en charge les urgences odontologiques en dehors des jours et
heures ouvrables.
L’analyse de ces résultats a montré une prédominance des patients de sexe
féminin (53,93%) sur ceux de sexe masculin (46,70%) et les adultes jeunes de 20 à 40
ans constituent un peu plus de la moitié des patients venus consulter en urgence
(52,12%).
Les motifs de consultation sont multiples et variés, leur analyse a permis de
constater que la douleur est de loin le motif le plus évoqué par les patients (86,97%),
soit les quatre cinquième (4/5) de l’échantillon.
Les motifs liés aux traumatismes représentent (4,85%) suivis de la tuméfaction
(4,55%), de l’inadaptation prothétique (1,82%), du saignement (1,21%), des mobilités
dentaires et enfin des plaies de la cavité buccale (0,3%).
Après examen clinique des patients, les types d’urgence les plus rencontrés sont
les urgences algiques avec une fréquence de 80,61% dominées par la desmodontite
(48,87%), suivie de la pulpite (40,97%), de la dentinite (4,13%), de l’alvéolite (2,63%)
et autres. L’urgence infectieuse vient en deuxième position après celle liée à la douleur
avec une prévalence de 10%, puis vient l’urgence traumatique (4,85%), l’urgence de
confort (2,42%), l’urgence hémorragique (1,21%) et l’urgence liée à une atteinte de la
muqueuse buccale (0,91%).

Par ailleurs l’analyse des résultats en fonction du calendrier établi, nous a
permis de nous rendre compte des besoins réels de prise en charge des urgences
odontologiques, et montré la nécessité de la continuité et de la permanence des soins
dentaires. En effet, on note du lundi au vendredi de 19h à 8 h une fréquence de
35,15%, les samedi de 15 à 8h (21,51%) et le dimanche et jours fériés (43,33%).Ainsi,
on observe que les samedi, dimanche et jours fériés (64,84 %) constituent les jours où
l’on a le plus consulté en urgence contrairement aux autres jours, du lundi au vendredi
(35,15%).
Cela devrait imposer des mesures adéquates pour intégrer dans nos structures
dentaires déjà existantes, des services d’accueil en urgence odontologique. Certes ces
services connaissent des difficultés dans leur fonctionnement et leur gestion, mais il
s’agit de s’organiser pour résoudre ces problèmes, car leur mission sera de compléter
et de faciliter les activités déjà existantes mais certainement pas de les doubler.
Néanmoins cette prise en charge des urgences odontologiques ne doit pas se
limiter aux seules structures privées fréquentées par une population plus ou moins
nantie et non plus s’arrêter seulement dans le milieu urbain. Il doit donc être étendu au
secteur public qui reçoit la frange la plus importante de la population parce que plus
démunie et qui d’ailleurs ne consulte souvent que pour des motifs d’urgence et très
tardivement.
C’est pourquoi cette prise en charge dans le secteur privé doit être organisée et
codifiée comme celle faite en médecine générale et en pharmacie, avec les systèmes
de garde notamment, en vue d’assurer la continuité des soins dentaires.
Tout compte fait, contrairement aux urgences médicales, les urgences
odontologiques ne mettent pas en danger la vie du patient mais il est important de faire
sentir au patient, qui arrive au cabinet pour une consultation d’urgence l’intérêt qu’on
lui porte afin qu’il se sente suivi dans ce qu’il estime être un besoin immédiat.
Dans la perspective d’une prise en charge effective de l’urgence en odontologie
au Sénégal ce travail préliminaire doit être poursuivi dans le but de mieux appréhender
les besoins réels des populations et d’y apporter une réponse adéquate.

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Annexes

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
Faculté de Médecine, de pharmacie et d’Odonto-stomatologie
Département d’Odonto-stomatologie
Service de Chirurgie Buccale
FICHE D’ENQUETE SUR LES URGENCES BUCCO-DENTAIRES
I IDENTIFICATION ;
NOM :…………………………………………………………………………
PRENOMS :…………………………………………………………………….
AGE :…………………….. SEXE :…………………………….
ADRESSE :………………………………………………………………………
II- MOTIFS DE LA CONSULTATION :
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
III- DATE DE CONSULTATION :
DATE : ………………………… Lieu : ………………………
JOUR : ………………………… Heure : …………………….
IV- DIAGNOSTIC :
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
V- SOINS D’URGENCE :
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………