Partita en do mineur in C minor in c-Moll (GWV 132 ... - Analekta
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ANA_Graupner_booklet 3/5/07 4:05 PM Page 06<br />
Tagliav<strong>in</strong>i et K<strong>en</strong>neth Gilbert. En 1992, elle obti<strong>en</strong>t un <strong>do</strong>ctorat <strong>en</strong> <strong>in</strong>terprétation [clavec<strong>in</strong>]<br />
de l’Université de Montréal. C’est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t grâce à sa curiosité <strong>in</strong>tellectuelle et à ses<br />
recherches personnelles que G<strong>en</strong>eviève Soly a atte<strong>in</strong>t aujourd’hui un degré élevé de spécialisation<br />
dans son <strong>do</strong>ma<strong>in</strong>e.<br />
Figure <strong>in</strong>contournable de la musique baroque au Québec, ses tal<strong>en</strong>ts de communicatrice,<br />
de vulgarisatrice et de gestionnaire, a<strong>in</strong>si que l’énergie qu’elle déploie pour mieux faire connaître<br />
cette musique, lui ont valu, <strong>en</strong> 1997, le Prix Opus décerné par le Conseil québécois de la musique<br />
dans la catégorie «Personnalitée de l’année». Elle a été nommée «La Personnalité de la sema<strong>in</strong>e»<br />
par le grand quotidi<strong>en</strong> montréalais La Presse, dans son édition du 2 avril 2006.<br />
Le programme de ce disque parcourt près de 35 ans de composition du maître. Il comporte<br />
deux œuvres qui nous sont parv<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> édition orig<strong>in</strong>ale (celles de 1722 et de 1733) et deux<br />
œuvres qui nous sont parv<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> manuscrit, l’un autographe (vers 1750 - 1753), et l’autre<br />
de la ma<strong>in</strong> de Samuel Endler, le vice-cappelmeister de la cour de Darmstadt (vers 1720).<br />
G<br />
Martius <strong>en</strong> sol <strong>m<strong>in</strong>eur</strong> (<strong>GWV</strong> 111)<br />
C’est l’unique partita de clavec<strong>in</strong> de toute l’œuvre de Graupner composée dans la tonalité de sol<br />
<strong>m<strong>in</strong>eur</strong>, ce qui est surpr<strong>en</strong>ant puisqu’il s’agit d’une tonalité très usuelle à l’époque baroque. On<br />
ne peut que constater ce fait, sans pouvoir y apporter d’explication. Graupner traite cette tonalité<br />
de façon sérieuse et assez grave, avec une certa<strong>in</strong>e nostalgie et une grande <strong>do</strong>uceur dans la<br />
Sarabande — une pièce magnifique qui rappelle son maître Kuhnau.<br />
Le prélude comporte des élém<strong>en</strong>ts contrapuntiques. L’Allemande et le 2 e couplet du M<strong>en</strong>uet<br />
<strong>en</strong> Rondeau utilis<strong>en</strong>t une technique d’écriture qui relève du cont<strong>in</strong>uo. En effet, dans les deux cas,<br />
il s’agit d’une basse sur laquelle le compositeur compose des accords. Ces pièces aurai<strong>en</strong>t presque<br />
pu se lire avec un simple chiffrage. Bi<strong>en</strong> qu’elle soit connue,une technique d’écriture peu utilisée.<br />
La deuxième partie du deuxième m<strong>en</strong>uet de la partita L’Hiver (<strong>GWV</strong> 121) est aussi écrite de la<br />
même façon. L’Air <strong>en</strong> Bourrée rappelle les rigau<strong>do</strong>ns <strong>en</strong>registrés précédemm<strong>en</strong>t, avec ses notes<br />
répétées et ses allures de danse de mar<strong>in</strong>s. La Courrante est d’un style mixte propre à Graupner<br />
tel que nous <strong>en</strong> avons <strong>en</strong>registré plusieurs précédemm<strong>en</strong>t dans cette collection.<br />
<strong>Partita</strong> <strong>en</strong> sol majeur (<strong>GWV</strong> 142)<br />
Graupner avait <strong>en</strong>viron 70 ans lorsqu’il composa cette partita, juste avant qu’il ne devi<strong>en</strong>ne<br />
aveugle. Il s’agit à notre connaissance de sa dernière œuvre de clavec<strong>in</strong>. Il est émouvant de<br />
p<strong>en</strong>ser qu’il revi<strong>en</strong>t alors à ses premières amours. Il avait <strong>en</strong> effet publié deux recueils importants<br />
de pièces de clavec<strong>in</strong> alors qu’il était dans la tr<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>e, <strong>en</strong> plus de celui de 1733.<br />
Cette partita démontre une grande sérénité; elle est égalem<strong>en</strong>t amusante, joyeuse et<br />
ple<strong>in</strong>e de trouvailles musicales. L’imag<strong>in</strong>ation du compositeur est toujours aussi vive! Il y utilise<br />
une de ses tonalités préférées, sol majeur, qui revi<strong>en</strong>t à sept reprises dans ses autres partitas.<br />
Seule la tonalité de <strong>do</strong> majeur sera plus utilisée par Graupner.<br />
Dans le prélude, Graupner s’amuse à faire sonner les cordes dans des accords brisés <strong>en</strong><br />
triolets sur une basse d’octaves. La Courante est déroutante, avec une première phrase dans le<br />
style français anci<strong>en</strong>, mais aussi des motifs rococo <strong>en</strong> f<strong>in</strong> de première partie. Le mouvem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>t<br />
non titré que Graupner a littéralem<strong>en</strong>t co<strong>in</strong>cé sur les c<strong>in</strong>q systèmes qui restai<strong>en</strong>t libres après l’Air<br />
alla Polonese est un air très orig<strong>in</strong>al, excessivem<strong>en</strong>t chantant et rempli de traits ornem<strong>en</strong>taux<br />
(passaggi); il comporte aussi des élém<strong>en</strong>ts du style galant. La substance musicale de l’Air alla<br />
Polonese se retrouve aussi dans le mouvem<strong>en</strong>t éponyme de l’Ouverture <strong>en</strong> sol majeur <strong>GWV</strong> 466<br />
(composée vers 1733), ce qui a permis d’auth<strong>en</strong>tifier la partita de clavec<strong>in</strong> <strong>do</strong>nt l’autographe<br />
n’est pas signé. Le style de cette œuvre cep<strong>en</strong>dant n’aurait laissé aucun <strong>do</strong>ute sur sa paternité,<br />
même sans cet <strong>in</strong>dice sûr d’auth<strong>en</strong>tification. Il s’agit de la seule polonaise de toute l’œuvre de<br />
clavec<strong>in</strong> de Graupner. Elle rappelle celle <strong>en</strong> ré majeur de C.P.E. Bach que l’on retrouve dans le<br />
petit livre d’Anna Magdal<strong>en</strong>a Bach.<br />
Il semble qu’un motif unificateur puisse être id<strong>en</strong>tifié comme celui du «cor de chasse».<br />
En effet, dès la deuxième mesure du prélude, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d un motif d’appel de cors avec un écho<br />
(comme <strong>en</strong> forêt). Ce motif se décl<strong>in</strong>e plus lo<strong>in</strong> dans la partita <strong>en</strong> un ornem<strong>en</strong>t de trois notes<br />
successives desc<strong>en</strong>dantes ou montantes le cas échéant et qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d à la f<strong>in</strong> de l’Allemande,<br />
dans la deuxième partie de la Courrante, dans le premier M<strong>en</strong>uet et dans l’Air alla Polonese.<br />
Ce motif ornem<strong>en</strong>tal peut aussi nous faire p<strong>en</strong>ser à un galop de cheval.<br />
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