Echanges septembre 2007 n° 252 - CGT Avenance Entreprises
Echanges septembre 2007 n° 252 - CGT Avenance Entreprises
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Septembre <strong>2007</strong><br />
N'<strong>252</strong>-o,23€<br />
Sommoire<br />
p. 4 : Les sons popiers de Buffolo-Grill<br />
o. 8 : Lq froude sociole ou menu<br />
p. I 2 : Les ossises du €ommerce ef des Services<br />
p. 20 : Gentre Commerciol Lyon lo Port Dieu<br />
p. 24 : €oopérotion syndicole europêenne Lidl<br />
p.26 :Action Goro Golmor l4 iuillet<br />
p. 30 : Moc Donold Avignon<br />
p. 34 : Élections prudhommoles<br />
Le site de la fédération : www.commerce.cqt.fr<br />
RESERVE AUX MIUTANTS DE IA FEDERATION <strong>CGT</strong> DES PERSONNETS DU COMMERCE, DE LA DISTRIBUTION ET DES SERVICES<br />
263, RUE DE PARIS . CASE 425 . 93514 MONTREUII. CEDEX
Ioro<br />
Une déclaration fracassante<br />
Lr noix cl'honneur cle l été, comme clirait 'le Crnarcl<br />
Encheîné", revient sans nul doute :i Chlistine Lagarcle,<br />
ninistre cle l'économie. qui a déclaré, sans rire, que<br />
''si<br />
les entreprises proposent des tentps pîftiels, c est<br />
qtt elles trc so]1Î pûs ett nlesure (1e proposer des tentps<br />
p/el,ls': Cette brillante sortie, que tous les salariés :i<br />
tenps pafiiel contlxint âppfécieront, a l'avantage cle<br />
por,n oir' être déclinée :1 l infini. On pourrait inuginer<br />
cles cféclarations clLr type .çl les etûrepises proposent<br />
de bas salaires, de ntauuaises cotttiitiorts de nauail.<br />
ptatiqtrcnt le sotts eflèctil el la tépression sltntlicdle,<br />
c est rpt elles irc sotû pas etl mesttre de.fàire atrtrentent".<br />
Cette cléclal'ation fi'acassante, la ninistre l a fàite dans<br />
Lln contexte non rnoins fracassant:elle a défrayé la<br />
chronique cle l été en affirnant. à qui vor,rlait l enten<br />
clre qu il f:rllait libér-aliser le travril du dirnanche clans<br />
les cor]Ilerces pour' créer cle la consornlDation et<br />
cies ernplois'. Elle a alrssi cléclaré qr.re ce travail serâit<br />
r.najoré " clans le caclre cle l:r nouvelle législation sur<br />
les heures supplérnentaires. . .<br />
lJne approche qui fait fr cle tout ce qui a été écrit,<br />
clit et clémontré sur le travail dorninical et le tlxvail :i<br />
tenps pafiiel et qlri résulte cl une mission confiée par-<br />
Nicohs Sarkozy.<br />
Elle panicipe :i clessiner le contexte cle rér'olution<br />
libérale que tente cle lnettre en cruvre le golrvernement.<br />
per clel:'t son ouverture" cosr.uétique. Avec l:r<br />
loi sr.u le service minin.rlrm clans les transports, véritlble<br />
uttuqtre en r'ègle contre le clroit de grève ou<br />
encore la flanchise nédicale qui fait que plns on est<br />
r.nalade, plus on pâie. la n.rajorité n (nlvre sûrement<br />
pes clens l'intérêt cles suleliés.<br />
Les collps que nous rttenclions conrllencent à tomlær : li<br />
r.rous cle les<br />
palef en ofganisant<br />
Llne<br />
liposte fbne<br />
cles salaliés I<br />
PREVES<br />
t(nat\ge\/ r' l) z / >Ef IEMÉKE luul.)<br />
La Ggt affirme sa pÉsence<br />
chez Fabio Lucci<br />
rO LUGC-<br />
a Le 14 juin <strong>2007</strong> une procédure de licenciement<br />
est engagée contre Hofiense Dufour, Déléguée<br />
syndicale Centrale Cgt chez Fabio Lucci-Vétura,<br />
racheté par Eram dernièrcment.<br />
Mais l'action du tous ensemble paie. En effet,<br />
après des rassemblements devant le siège à Pantin,<br />
le comité de soutien et Ie millier de mes.sages<br />
à Hortense ainsi que de nombretx envois de<br />
contestations à I'employeur, cela à l'initiative de<br />
la Cgt ont pesé sur la décision de l'lnspecteur du<br />
Travail "considérant que des irrégularités sont de<br />
nâture à porter atteinte aux droits de la penonne<br />
et rendent illicite le moyen de preure invoquè<br />
qu'il resson de ces éléments que la matédalité<br />
des faits reprochés à Madame Hortense Dufour à<br />
I'appui de la demande d'autorisation de licenciement<br />
ne peut être établie".<br />
Donc le licenciement est refusé, la mise à piecl<br />
est levée ct donc payée. et notre déléguee a réintégré<br />
son poste de travail.<br />
On peut se sâtisfâire d'avoir déjoué des pratiques<br />
de répressions grâce à la mobilisation solidâire,<br />
dont nous avons tous besoin aujourd'hui face<br />
à un Medef et un gouvemement qui préfèrent<br />
supprimer les acquis des salariés et exercer une<br />
répression syndicale.<br />
Aujourd'hui, Fabio Lucci Vétura a fait appel, mais<br />
il y aura toujours la Cgt devant elle ainsi que<br />
la solidadté ouvdèrc.<br />
l€s prcchâines élections auront lieu dans<br />
un mois et le Triburul d lnstance de Pantin<br />
doit rendre sa décision le 15 <strong>septembre</strong> <strong>2007</strong><br />
concernant la reconnaissance d'une unité<br />
économique et sociale entre le groupe Fabio<br />
Lucci VétuIa et Tati, I'occâsion<br />
pour Ia Cgt d'affirmer à la direction<br />
sa présence et sa détermination de<br />
défendre les intérês individuels et<br />
collectifs des salariés.
4 Échonges / n" 2 52 / SEPTEMBRE 2OOZ<br />
)REPoRTAGE<br />
Les Sans papiers de Butfalo-Grill<br />
Officiellement pour la Direction de Buffalo-Grill tout a<br />
commencé le 17 février 2OO7,le restaurant d'Orgeval<br />
(Yvelines) est contrôlé inopinément par des gendarmes,<br />
qui découvrent que quatre salariés ont de faux papiers.<br />
Le groupe véri-fie alors les documents de ses 600 salariés<br />
étrangers et commence la chasse aux sorcières. La<br />
préfecture desYvelines a une autre version. I1 n'y a pas<br />
eu de contrôle le 17 février. Une intervention était prél-ue le 19, mais a été reportée<br />
car nles salariés concernés n'étaient pas présentsn. On assure que ce contrôle<br />
faisait suite à une dénonciation du responsable du restaurant d'Orgeval.<br />
es qllatre salariés sans papiers de cet<br />
établissement y ont travaillé plusieurs<br />
années. Leur manager les aurait prévenus<br />
le 15 févder : 'J'ai reçu r,rn coup cle téléphone<br />
des genclarmes. Vous avez de faux<br />
papiers. Il faut clémissionner". Ils refusent et<br />
ne mettent plus les pieds au restaurant.<br />
Le 2 mars, ils sont convoqués pour un entretien<br />
préalable de licenciement, mais sont<br />
arrêtés durant l'entrevue. La pÉfecture atteste<br />
que le responsable d'Orgeval était "en<br />
contact" avec la gendarmerie.<br />
Pourquoi Les dénoncer ?<br />
Salourn Cissokho a sa version. Il s'est présenté<br />
aux élections professionnelles sous les<br />
couleurs de la Cgt en <strong>septembre</strong> 2006 : "J'ai<br />
dénoncé nos conditions de travail. Ça n'a pas<br />
plu au chef".<br />
Dès le 27 rnai un ntouvement cle grève s'engage<br />
avec le soutien cle I'union départementale<br />
Cgt cle l Essonne. Les 4 salariés du restaurant<br />
cl'Orgeval sont rejoints par 6l autres salariés<br />
sans papiers provenant d'autres restaurants<br />
de la Chaîne de restauration. La seule réponse<br />
de la direction générale a été la fermeture<br />
du restaurant de Viry.<br />
Le 17 juin, le PDG du groupe s'en prend à<br />
la Cgt et aux grévistes dans rrn courrier interne<br />
destiné aux salariés : "Des personnes<br />
en situation irrégulière auraient-elles plus cle<br />
droits que des salariés en règle ?"<br />
Le 20 juin, la fédération du comrnerce et services<br />
engage une campagne internationale<br />
avec I'aide de I'UITA qui aboutira par cies<br />
milliers de coulriers adressés au fond d'investissement<br />
américain Colony Capital propriétaire<br />
cle la chaîne. L'affaire fait grand bruit et<br />
se propaéae sllr toute Ia planète.<br />
Le mardi 3 juillet <strong>2007</strong> , cinq jours après la décision<br />
du Tribunal de grande instance d'Evry,<br />
le fond d'investissement et de pension "Colony-Capital",<br />
propriétaire de la chaîne de restaurants<br />
Buffalo-Grill a fini par obtenir l'appui<br />
d'une compagnie de CRS pour contraindre<br />
les employés "sans papiers" embauchés par<br />
Buffalo-Grill à évacuer le parking du restaurant<br />
de Viry-Châtillon.
)nreonrnor<br />
Le même jour, à I'invitation du Préfet de I'Essonne,<br />
les représentants du directoire de Buffalo-Grill<br />
France et de I'Union Départementale<br />
Cgt de I'Essonne (Marc Roumejon, secrétaire<br />
général et Raymond Chauveau, membre du<br />
Bureau de I'UD) participent à une table ronde<br />
qui aboutira à la régularisation de 20 salariés<br />
"sans papiers" de Buffalo Grill.<br />
C'est une première victoire pour ces travailleurs<br />
venu du Mali dont les grands pères étaient à<br />
Verdun de février à décembre 1916. Il est vrai<br />
qu'à l'époque il était plus facile d'avoir la carte<br />
d'identité bleu, blanc, rouge estampillée .bon<br />
pour le seruice,, et pour cause ! Beaucoup<br />
d entre eux y ont laissé leur vie. . .<br />
Pourquoù a.utant de tran t aill.eurs<br />
sans papiers dans I'bôtellerie<br />
re stauration ?<br />
Tout d'abord soixante milles emplois disponibles<br />
en France dans le secteur des Hôtels<br />
Cafés Restaurants ne trouvent pas preneurs.<br />
Une moyenne nationale de deux offres d'emplois<br />
pour un candidat, quatre offres d'emplois<br />
pour un candidat sur Paris.<br />
Les raisons principales de cette défection sont<br />
les bas salaires institués par la grille conventionnelle,<br />
le non respect des droits sociaux les<br />
plus élémentaires et des conditions de travail<br />
d'un autre âge.<br />
Dans un tel contexte on comprend mieux<br />
pourquoi cefiains employeurs de la profession,<br />
peu scrupuleux, attirés par une main d'æuvre<br />
soumise, corvéable à merci et dans I'impossibilité<br />
de faire valoir ses droits, font appel à<br />
des travailler.rrs sans papiers. Il est bien évident<br />
qlre ces patrons cherchent à obtenir de la main<br />
d'ceuvre à moindre coût et qu'ils n'hésitent pas<br />
à en faire venir clandestinement de l'étrznqer.<br />
tchonges,/ n-2)2/5tP EMBRT 200l )<br />
Le durcissement des textes en mâtière d'emplois<br />
de sans papier n'est qu'un leurre, qui a<br />
dé,à été bien contourné par nos employeurs<br />
avec I'arrivée sur le marché du travail de salariés<br />
d'Europe de I'Est qui bénéficient depuis<br />
peu d'une liberlé de travail sur notre territoire.<br />
A ce sujet il faut se rappeler les propos tenus<br />
dès l'année 2004 par certains responsables<br />
de syndicats patronaux de la branche ; "Les<br />
Français ne veulent plus travailler clans nos<br />
métiers parce qu'ils sont trop contraignants,<br />
l'arrivée de salariés d'Europe de l'Est est une<br />
bonne chose pour la profession".<br />
Diffrcile aujourd'hui pour les employeurs<br />
comme pour le gouvernemeni d'uiiliser le<br />
karcher afin d'effacer une sitlration qu'ils ont<br />
eux-mêmes créée.<br />
N'est-ce pas pour ces raisons que l'on fait appel<br />
aux inspecteurs du travail pour faire la<br />
chasse aux sans-papiers. Alors que la police<br />
a besoin du feu vert cl'un juge pour forcer<br />
la porte d'une entreprise soupçonnée d'employer<br />
des clandestins, eux pellvent y entfef<br />
Iibrement. D'où la tentation de les utiliser<br />
comme ouvre-boîtes.<br />
Devant cette situation on comprend mieux la<br />
colère des fonctionnaires de la DDTE qui sans
(t Echonges / n" <strong>252</strong> /SEPTEMBRE <strong>2007</strong><br />
)rreonrece<br />
aucune sécurité devront jouer le rôle de la police.<br />
faire la traque aux salariés sans papiers<br />
souvent venus d'Ærique devenus inutiles aux<br />
yeux de nos employeurs qui leur préfèrent<br />
aujourd'hui des salariés d'Europe de I'Est.<br />
Voir les articles du sile fédéral Cgt Hôtels Cafés<br />
Restaurants ' http'//www. hcr.cgt.fr<br />
Interaention du Camarad.e Saloum<br />
Cis soklto, sa.la.rié " sans papiers"<br />
d.e Buffalo-Grill à I'occctsîon de<br />
I'as semblée d.épartementale d.e I'UD<br />
<strong>CGT</strong> 91, Ie 1O juill.et 2OO7,<br />
réunis s a.nt 76 militants<br />
d.e 51 syndicarts d.u département.<br />
Très chers camarades.<br />
Je voudrais avant tout vous remercier bien<br />
sincèrement pour I'appui et le solltien de<br />
la Cgt qui ne nous ont iamâis fâit défaut au<br />
cours de cette lutte qui vient de s'achever.<br />
Nous associons à ces remerciements la Fédération<br />
du PCF de I'Essonne et tolltes les<br />
bonnes volontés du Département. Nous en<br />
sommes très heureux et volls en remercions<br />
bien sincèrement.<br />
La principale leçon que nolrs tirons de cette<br />
bataille, c'est qu'elle a prouvé qu'il est possible<br />
de faire bouger les choses. Tout en<br />
nous réjouissant donc de cette victoire que<br />
nous venons d'arracher de haute lutte, nous<br />
la considérons comme une étape dans notre<br />
combat que nous venons d'engager pour la<br />
régularisation de tolls les travailleurs sans papier<br />
de Buffalo-Grill qui ont pris part à cette<br />
Iutte. L'expérience que nous venons d'acqué-<br />
rir sous la direction de la Cgt nous oblige à<br />
redoubler d'effort et à aller de I'avant.<br />
Nous ne polrvons pas baisser les bras car atr<br />
moment où 20 de nos camarades ont eu leurs<br />
papiers le plus grand nombre reste sans papiers<br />
dont les dirigeants de Buffalo-Grill ont<br />
leur nom inscrit sur une liste noire.<br />
Il est donc de notre devoir de poursuivre le<br />
combat pour la régularisation de tous les camarades<br />
grévistes sans discrimination âucune.<br />
Et cette bataille, nous sommes prêts à la<br />
mener jusqu'au bout pour la régularisation<br />
de tous.<br />
Nous voudrions profiter de cette occasion<br />
pour tendre une main fraternelle à tous nos<br />
collègues sans papiers de Buffalo-Grill, qui<br />
n'ont pâs pâfticipé à cette lutte et qui continuent<br />
à travailler, à se joindre à nous pour<br />
exiger la régularisation de tous les travailleurs<br />
sans papier de Buffalo-G ril..<br />
Très chers camarades<br />
Nous souhaiterions continuer à bénéficier du<br />
soutien et de l'appui de la Cgt pour la poursuite<br />
de notre combat.<br />
En avant, camarades, la lutte continue.<br />
saloum cissokho
8 Échonges,/n'<strong>252</strong>lSEPTEMBRE 2OOZ<br />
)lcn unssnr<br />
Dans le secteur des hôtels café restaurants,<br />
un établissement sur quatre<br />
ne vefse pas la totalité des cotisations<br />
sociales. Un salarié sur dix n'est pas<br />
déclaré.<br />
e secteur s'est toujollrs illustré par ses mauvaises<br />
pratiques sociales et a déjà été pointé<br />
dn cloigt par cle nombreux mppons de la<br />
DILTI* ou cle I'URSSAF.<br />
"D'.lns Llne cr'êperie de Cannes, la jeune femme employée<br />
l'été clernier était senle pour assurer la cuisine,<br />
le selice et le ménage. Son patron, resté en<br />
Alsace, n a pas voulu la payer à la Ên de la saison :<br />
il juÉieait le chiffre d'affaires insuffisant. Dans un hôtel<br />
du 11' arronclissement parisien, le réceptionniste<br />
et homne à tout faire, en poste depuis cinq ans,<br />
n'est toujours pas cléclaré pzrr son employenr Il gagne<br />
300 er.rros pal mois". Ces deux exemples illustlent<br />
les conditions cle l'emploi cians de nomtrreux<br />
hôtels, cafés oLr restaurants.<br />
On per-n dés lors s'étonner cle la générosité cles différents<br />
gouvernelnents qlli ont accordé plusieurs<br />
milliards cl'euros à la profession clepr.ris quelques<br />
années sans jamais y associer la moindre contrepaftie<br />
sociale. On peut également s'interroger sur<br />
la faiblesse cles rnoyens de contrôle, tant en n.ntière<br />
de recouvrement des cotisations sociales qu'en matière<br />
cle respect .lu clroit du travail.<br />
Reste qr,re la frar.rde et les allégements fiscaux constituent<br />
un manque à gagner énorine pour notre système<br />
de protection sociale.<br />
Ies caisses de la. sécu pénalisées<br />
Une enquête nationale effectuée en 2005 dans<br />
2 400 établissernents jugés représentatifs montre que<br />
26,5 0/o de ceux-ci sont en infraction et ne versent<br />
pas toules leurs cotisations sociales à I'URSSAF. 3 %<br />
sont également jugés suspects. Le taux cf infraction<br />
s'élève à 48 % dans les dépaternents d'outre-mer et<br />
à 61 %o en Île-de-France. Cette enquête, diligentée<br />
par I'Agence centrale cles organismes cle Sécurité<br />
sociale (ACOSS), révèle que, dans les hôtels cafés<br />
et restaurants, un salarié sur dix n'est pas déclaré.<br />
Les différentes bmnches de la Sécurité sociale perdraient<br />
ainsi 10 % des ressources que devrait leur<br />
* (DILTI) Délégation interministéricllc à la luttc contre lc<br />
travail illégal
)tlcn unssnr<br />
apporter ce secteur Sans doute des dizaines de millions<br />
d'euros en moins pour la protection sociale.<br />
Monsieur Daguin, président de la principale organisation<br />
patronale s'est contenté de se lamenter sur la<br />
concurrence déloyale exercée par les fraudeurs au<br />
détriment de ceux qui respectent les règles. Voilà qui<br />
est un peu court âu regard des conséquences sociales<br />
et fiscales engendrées par I'ampleur de la fraude.<br />
Trois façons de frauder !<br />
Dans ce triste constat, il existe trois types de fiaudeurs<br />
: Ies employeurs qui ne déclarent pas leurs<br />
salariés, ceux qui ne payent pas oll ne déclarent pas<br />
les heures supplémentaires et ceux qui utilisent des<br />
travailleurs clandestinement. Les salariés ne profitent<br />
pas de ce système. La fraude profite aur employeurs.<br />
Il n'y a pas de torts partagés !<br />
La Cgt revendique un renforcement imponant des<br />
contrôles, des sanctions plus importantes pour les<br />
fraudeurs et la suppression de toute exonération fiscale<br />
pour ces derniers. L'ampleur de la fraude doit<br />
également pousser le législateur à renforcer les prérogatives<br />
des représentants du personnel qui pourraient<br />
servir de bouclier pour lutter contre ces dérives<br />
inacceptables. Rappellons que les salariés qtri<br />
pourraient être tentés, ou qui sont souvent forcés<br />
d'accepter de travailler partiellement ou totalement<br />
sans faire I'objet d'une déclaration à I'URSSAI que<br />
la fraude ne profrte qu'aux seuls employeurs. Le<br />
gain de rémunération qu'ils pourraient enregistret<br />
durant cette période de travail illégal serait en effet<br />
complètement annihilé lors d'une période de maladie<br />
ou de chômage, sans parler de la pene sèche<br />
pour leur pension de retraite.<br />
Crntfalfement à ce que certalns médias ont<br />
rappofté, la ft:aude aux [IRSSAF n'est iaflâis un<br />
choix des salar{és, rnâls blen un choix imposé<br />
par les entreprises.<br />
Le gouoernetnent donne des bons<br />
points aux ma.uaais élèoes<br />
Les résultats de l'enquête laisseraient penser que les<br />
contrôles doivent être plus nombreux. Or le gouvemement<br />
met en ceuvre une politique diamétralement<br />
opposée. Le 25 juillet. la ministre de l Éco-<br />
Echonges,u n'<strong>252</strong>,/SEPTEMBRE 2OO7 9<br />
nomie, Christine Lagarde et deux autres membres<br />
du gouvernement ont signé une charte qui stipule<br />
que "les opérations de contrôle sont menées dans<br />
la discrétion, en évitant les contrôles effectués dans<br />
les heures d'affluence de la clientèIe", Cene chane<br />
vise à garantir aux patrons du secteur des contrôles<br />
allégés et discrets. Le texte signé promet mêr.ne cle<br />
ne pas ébruiter une éventLlelle infraction "afin de<br />
limiter les risques d'atteinte à l in.rage du professionnel<br />
concerné".<br />
Pour la Cgt, ce texte est un véritable "pennis de<br />
frauder" accordé généreusement aux employeurs<br />
mâl attentionnés.<br />
Ce qu'ilfaut saaoir:<br />
Iæs aldes Sarkory reconduites pour <strong>2007</strong><br />
Un décret vient de prolonger et d'augmenter les<br />
aides accordées aux employeurs des hôtels Cafés<br />
restaurants jusqu'au 31 clécembre <strong>2007</strong>.<br />
Le montant de ces eicles cst frxe à :<br />
. 180 euros par mois et par salarié pollr les rcsÎâLrratellrs<br />
.90 euros par mois pour les autres secteurs d'acriviré<br />
. 114,40 euros par mois lxrur un salarié dont le salaire<br />
est compris entre le Smic et le Smic majoré de 3 70.<br />
Ces aides entrent dans le caclre du "grand plan tourisme"<br />
signé le 17 mai 2006 entre le gouvernement et<br />
les organisations patronâles cle la branche. Il coûtera<br />
aux contribuables français la n.rodique soffln]e annoncée<br />
de 20 milliards cl'euros, sans aucune contrepârtie<br />
sociale, le gouvernement ayant volontairement<br />
exclu les syndicats de salariés de la négociation.<br />
En voici les principales lignes : Augmentation de la<br />
prime Sarkozy. Simplification de la procédure de demande<br />
de cette aide. Dispositif fiscal pour rénover<br />
les établissements. Création d'un titre "maître restaurateur"<br />
A.ssouplissement clu régime des heures supplémentaires<br />
et le recolus aux extras. Création d'un<br />
nouveau mécanisme de finâncement des murs.<br />
De plus, l'Etat s'engage :i poursuivre les négociations<br />
avec l'union Européenne pour obtenir une baisse de<br />
la TVA à 5,5 7o contre 19,6 %o aujourd'hui, en faveur<br />
du secteur de la restauration. I-e gouvernement distribue<br />
des bons points arx mauvais élèves.. .
1O Échonges/ n" <strong>252</strong> / SE PTEMBRE 2OOZ<br />
)nnvnrL Lr DTMANCHE<br />
Les objectifs de Nicolas Sarkozy dans sa lettre de mission<br />
à Ghristine Lagarde, Ministre de I'Economie des Finances et<br />
de I'Emploi, sont très clairs.<br />
Pour revaloriser et accroître la quantité de travail le Président<br />
Sarkozy prône "l'autorisation du travail du dimanche<br />
pour les salariés volontaires".<br />
e repos dominical conslirue<br />
J<br />
I<br />
une conquête sociale qLri<br />
I-ipermet à la grande maiorité<br />
des salariés de disposer d'un jour<br />
de repos commun. L'existence<br />
de ce jour de repos coûmun est<br />
remise en cause par des attaques<br />
incessantes depuis 20 ans. Sous le<br />
lobbying des grandes enseignes et<br />
du Medef, les augmentations des<br />
ouvertures des commerces, les<br />
dimanches. les jours fériés mais<br />
aussi les amplinrdes des horaires<br />
ne cessent de croître.<br />
Ce sont plus de 3,5 millions de<br />
salariés qui subissent la prêcarité,<br />
le temps partiel imposé et<br />
Ies bas salaires, qui seront les<br />
otages d'un gouvernement pour<br />
qui . travailler plus pour gagner<br />
plus , va se traduire par une déstmcturation<br />
de la vie familiale et<br />
sociale.<br />
Quelle démagogie de parler de<br />
volontariat, il n'existe pas de "liberté'<br />
de volontariat en droit de<br />
travail, tous les salariés sont subordonnés<br />
juridiquement, c'est<br />
seul l'employeur qui décide de<br />
qui travaille ou ne travaille pas le<br />
dimanche. Dans beaucoup d'enseignes,<br />
l'acceptation du travail<br />
du dimanche frgure sur le contrat<br />
de travail. Si le postulant refuse<br />
il ne sera pas embauché ou son<br />
CDD ne sera pas renouvelé.<br />
En ce qui concerne les contreparties,<br />
sous entendu un meilleur<br />
salaire pour .ceux qui veulent gagner<br />
plus'. cet argument s appuie<br />
sur les majorations de salaire<br />
pour ce jour de travail exceptionnel.<br />
Lorsque tous les magasins<br />
finiront par être ouvefts tous<br />
les dimanches, les majorations<br />
disparaîtront.<br />
Le Conseil économique et social<br />
qui avait été saisi par I'ancien<br />
premier ministre a rendu<br />
un avis en fér rier <strong>2007</strong>, celui-ci<br />
recommande "de ne pas banaliser<br />
cette journée en généralisant<br />
l'ouverture des commerces et de<br />
maintenir le principe de repos<br />
dominical".<br />
Pour la fédération Cgt commerce<br />
et services ce principe doit rester<br />
la règle. Les salariés du commerce<br />
et des services avec leur organisation<br />
syndicale réaffirment :<br />
- Le repos dominical doit être<br />
préservé car il constitue un<br />
jour de repos commun à tous<br />
les salariés. L'existence de ce<br />
jour de repos commun est nécessaire<br />
à la cohésion de notre<br />
société.<br />
- Nous revendiquons une réglementation<br />
restrictive qui doit<br />
s'inscrire en terme de Loi, mettant<br />
fin à I'anarchie des multiples<br />
dérogations.<br />
- L'ouverture des magasins le<br />
dimanche ne crée ni richesses<br />
nouvelles, ni emplois supplémentarres.<br />
- Consofimateurs et salariés font<br />
le choix où l économie ne prime<br />
pas sur Ia vie sociale.<br />
- Le "travailler plus" doit se traduire<br />
par la frn du travail à<br />
temps paniel imposé et un Smic<br />
à 1500 euros.<br />
Où en est-on d.e la zone<br />
contnxercia.le de Plan<br />
d.e Campa.gne ?<br />
Comme à Plan de Campagfle,<br />
cette zone commerciale située<br />
entre Aix-en-Prove nce et<br />
Marseille , qui depuis quarante<br />
ans est aux mains de patrons<br />
voyeurs et qui ouvre en toute illégalité<br />
en matière
)nnvnrL Le DMANCHE<br />
F-*.,<br />
d' ouverture dominicale, méprisant<br />
ainsi la loi, la iustice et le<br />
code du travail,la Cgt a marqué<br />
depuis ces tlernières années, sa<br />
volonté de s'inscrire dans des<br />
négociations pour revenir au<br />
droit commun, tout en préservirnt<br />
l emploi et le pouvoir<br />
d'achat des salariés.<br />
organrsâ-<br />
En revanche. Ia volonré exprimée tions syndicales Cgt<br />
par le Medef local (I'UPE 13), et Cfdt : Plan de Campagne doit<br />
aidê par quelques élus locaux et fermer Ie dimanche à Plan de<br />
le nouveau gouvernement affir- Campagne comme ailleurs, la<br />
me le souhait d'un changement règle c'est le dfunanche, iour<br />
de loi pour banaliser le travail de repos heMomadalre pour<br />
du dimanche, retirant ainsi tout toùs.<br />
le cadre légal du code du travail<br />
qui garantit et protège les salariés<br />
sur la durée hebdomadaire<br />
du travail.<br />
Non sâtisfâit par ces décisions,<br />
le Medef local (I'UPE 13) entame<br />
un bras de fer contre la Cgt et<br />
la Cfdt, allant jusqu'à manipuler,<br />
détourner, désinformer les sala-<br />
IA JUSTICE CONDAMNE tES riés et I'opinion pr.rblique du vé-<br />
PATRONS DE PIAN DE CAMPAGNE; ritable enjeu.<br />
LE PREFET LEUR DONNE I.ES MOYENS L'enjeu de cette zone, pour la<br />
DE CONTOURNER tA I-OI,<br />
Cgt, est le retour au droit commun<br />
en garantissant I'emploi et<br />
Toutes les instances iuridiques. le pouvoir d'achat des salariés.<br />
judiciaires (conseil, d'état, tribunal L'accord de janvier <strong>2007</strong> signé<br />
administratif, tribunal de grande par la Cgt et la Cfdt sous l'égide<br />
instance) ont donné raison aux du préÊet était un appui concret.<br />
peut être trop concret pour les<br />
patrons qui ont refusé toutes négociations<br />
sérieuses.<br />
L'anivêe du nouveau préfet, frarchement<br />
nommé, se place délibérément<br />
en dehors de l'état de<br />
droit et donne des autorisations<br />
jusqu'à juin 2008.<br />
Ia zo e de Plan de Campagne<br />
redevient de par sa volonté un<br />
problème national tustifrant sa<br />
décision de renouveler les déro'<br />
gations dans le cadre du projet<br />
du changement de la loi sur le<br />
repos dominical.<br />
n'<strong>252</strong> /SEPIÊMBRE <strong>2007</strong> 11<br />
Il couvre également les actes des<br />
municipalités de Cabriès et des<br />
Pennes Mirabeau qui n'ont de<br />
cesse de faire obstruction aux<br />
décisions de iustice par I'utilisation<br />
abusive des dérogations de<br />
ses mares.<br />
Avec cette notrvelle situation à<br />
Plen de Cempagne qui consiste à<br />
ce que le préfet des Bouches du<br />
Rhône déroge une fois de plus à<br />
la règle législative du repos dominical.<br />
c est tout un enjeu local qui<br />
retrouve une portée nationale.<br />
Même si patrons et gouvernement,<br />
avec de fallacieux arguments,<br />
montent au créneau<br />
pour autoriser de nouvelles dérogations,<br />
ou plus grave encore<br />
veulent banaliser le travail du dimanche<br />
dans le commerce, notre<br />
organisation syndicale, sera,<br />
comme depuis près de 30 ans. à<br />
I'offensive de la défense du repos<br />
dominical jour de repos commun<br />
à tous.<br />
Nous continuerons d'agir pour<br />
préserver cette espace de liberté.<br />
La Cgt er lâ Cfdr 13 conrinuenr<br />
dans cette logique en assignant<br />
au tribunal administratif ces nouvelles<br />
dérogations.
12 Échanses/ n" <strong>252</strong> / SE PTEMBRÊ 2OOZ<br />
)casrNo<br />
Un point sur I'activité syndicale<br />
dans le groupe Gasino<br />
Ies salariés unis dans I'a.ction gagnent<br />
cbez Vindémia à la Réunion<br />
es deux jours de grève à 95 0/o du personnel<br />
auront suffi aux salariés de chez Vindémia<br />
(filiale dans I'océan indien du Groupe Casino)<br />
à la Réunion pour faire plier leur direction<br />
et I'obliger à signer un accord de fin de conflit.<br />
Avec la Cgt et Ia Cfdt Réunionnaises ils obtiennent<br />
entre 60 et 105 euros de hausse de salake et 3 o/o<br />
pour l'encadrement. De plus, de peur de voir se<br />
poursuivre le mouvement la direction octroie le<br />
paiement d'un jour de grève.<br />
C'est un point d'appui pour le syndicalisme dans<br />
le groupe Casino, qui prouve que lorsque les salariés<br />
sont déterminés à agir, solidaires dans I'unité<br />
syndicale et sur Ia bases d'une revendication commune,<br />
ils gagnent.<br />
Cette exemplaire démonstration d'action solidaire<br />
fait envisager la nécessité d'une rencontre entre la<br />
Cgt RéLlnion et la Cgt France de Casino pour mettre<br />
en commun des convergences revendicatives.<br />
Oui, c'est possible de gagner.<br />
Casino aoudrait ômposer I'ouoerture<br />
des dimancbes matin des supenna.rcbés<br />
!<br />
La direction du supermarché Casino de Saint-Barthélemy-de-Beaurepaire<br />
dans l'lsère (38) voulait<br />
ouvrir tous les dimanches. Mais c'est sans compter<br />
sur l'ensemble du personnel employé, 34 salariês,<br />
qui avec leur nouveau syndicat Cgt ont refusé en<br />
bloc et ont débrayé le 8 et le 15 juin <strong>2007</strong> contre<br />
ce proJet.<br />
Soutenu par I'Union Locale et l'association des petits<br />
commerçants, ils ont fait reculer la direction<br />
sur ces prétentions, le magasin restera fermé le<br />
dimanche.<br />
Par ailleurs, cette âction se traduit par une interdiction<br />
d'ouverture de ce mâgâsin formulée par<br />
les maires de la communauté d'agglomération de<br />
Beaurepaire.<br />
En 7 an la. Cgt afaùt des petits...<br />
Depuis un an, la Cgt fait des petits, c'est dans plus<br />
de 8 supermarchés Casino que les salariés se syndiquent<br />
et présentent des candidats aux élections<br />
professionnelles. Et ces petits agissent, par exemple<br />
le 17 âoût, à Albi, c'est 4O o/o du personnel du<br />
supermarché qui débrayent pour faire entendre<br />
Ieurs revendications.<br />
Ce renforcement syndical se développe en entrepôt,<br />
à Easydis Aubagne (13) et Saint-Laurent-de-<br />
Mure dans le Rhône. Mais également en cafétéria<br />
comme celle de Vannes, Rouen et Quimper. Et<br />
aussi en Hypermarchés Géant comme à Narbonne<br />
ou Fontaine-les-Dijon, Albi. Des salariés militants<br />
et élus, quittent la Cfdt pour adhérer à la Cgt au<br />
Géant de Saint-Etienne ou encore celui de Rennes.<br />
Un nouveau syndicat se crée au siège social<br />
de Saint-Etienne dans la filiale CIT. (entreprise du<br />
service informaticue).
FASTNo<br />
Les gérants mandataires s'org,anisent<br />
àla Cgt<br />
Depuis 1980 la Cgt n'était plus représentée chez<br />
les gérants mandataires "petits Casino". Mais depuis<br />
décernbre 2006, c'est une cinquantaine de gérants<br />
qui viennent de rejoindre notre organisation<br />
syndicale, quittant leurs anciens syndicats (CFDT<br />
et UNSA) en raison de divergences de point de<br />
vue revendicatif.<br />
Casino ne voit pas d'un bon
l+ Ècnonqet n z)l/>Éf È/vltlr'E luul<br />
)aneNcrr PHoToGRAPH E<br />
Un instantané de I'activité de la branche<br />
professionnelle (convention collective|<br />
de la Photographie<br />
r.nes respectifs pour r'éclaner lzrréintégration<br />
cles<br />
gérants licenciés injustelnent.<br />
Sept ans après sa création,<br />
Collective Nationale (CCN) de la Photographie<br />
pourrait se vider de ses salariés. Malgré<br />
cela, les représentants Cgt continuent à négocier<br />
les droits à la formation professionnelle<br />
pour les salariés de ce secteur.<br />
epuis pr-esqr.re clix ans, cle r.nr,rltiples entreprises<br />
de photoglaphie ont fini clans<br />
le gilon cl'trn seul grolrpe : Photo Service.<br />
Fâce r'i cette situlltion cle qrLlsi monopole, les<br />
accl-ris négociés dans la CCN cle la Chinie (dont<br />
clépenclâient odginellement les salar-iés de la br-anche)<br />
clonnricnt clcs garanties aux salariés jugés<br />
trop ilnpoltants par le patronat, ainsi, une Conven<br />
tion Collectir.e firt créée sur mesure : la CCN cle la<br />
Photogr-aphie (n.rar-s 2000).<br />
Ilien sûr. pour la façacle. plusieurs Éaroupements<br />
cl employe'urs colnposaient la Chanbre Patton2rle,<br />
mêrre si cle l avis cles orlaanisîtions syndicales de<br />
sâhriés, seule la présence cle la DRH (Direction<br />
cles Ressources Humainc) de Photo Seruice eut été<br />
nécessâirc !<br />
La . Évolution ' nurnérique passant par là, ernlrcîtant<br />
le pas ij la privatisation cle Flance Télécom au<br />
trîvers c[l lachat de la marquc ct dn réseau anglais<br />
Orange. le sor-t cle 90 % cles salariés cle la photo<br />
g|apl.rie va l)ientôt être réglé : exit le développement<br />
rlrpicle cle pellicr.rles argentique, reconversion<br />
folcée zi la vente cle téléphone. Le coût social est<br />
énonne clans les cleux enseignes, Photo Service<br />
et Photo Stxtion,90 rnagasins venclus,250 salariés<br />
sul h sellette et ce malgré le courzrge des représentants<br />
cle la Cgt.<br />
+DlF r Droit Incli|iclucl ;.L li F(rnxti()rr<br />
*ANI<br />
: Accofd \lti()nal lnterprofessionnel<br />
la Convention Les enjeux d'un accord.<br />
sur la formation profe s sionnell.e.<br />
C'est clans ce contexte là, que la Cgt a cl.roisi cle<br />
renfbrcer sâ représentation dans cette branche,<br />
tentant d'afl'acher à la Charnbre Patronale devenue<br />
unique, un accord sul la Formation Professionnelle.<br />
Cet avenant tenent compte cle la situation, s'il<br />
était valiclé, clonnerait aux salariés de ce secleur<br />
professionnel en cas de licencienent la poursuite<br />
de ler.rrs ch'oits ar.rx DIF* dans le cadre d un nouvel<br />
enlplol.<br />
En effèt le projet cl'accord en néÉlociation, prévoit<br />
21 herlres contre 20 heures prévue dans l'accold<br />
ANI- cle 2004. Dans le cadre cles contrats de professionnalisation,<br />
le projet d'accord de cette branche<br />
comporterait cles tr-lteurs qualiÊés et fonnés,<br />
évitant ainsi les cléviances l.rabituelles d'rnilisation<br />
cles salar-iés en formation comne main d'
)nÉvrNroN sÉcuRLTÉ<br />
Guide de la<br />
syndicalisation<br />
pour les salariés<br />
de la prévention<br />
sécutité<br />
La branche prévention sécurité, regroupe<br />
un nombre important de métiers différents,<br />
140 000 salariés et à l'horizon 2009 plus de<br />
200 000.<br />
Les enjeux de syndicalisation y sont donc<br />
lmDOrtants.<br />
a volonté de lenforcer et développer le rap<br />
port de fbrce clans la profession cst rencllt<br />
diffrcile de palt l isolenent des salariés sur<br />
leurs clifïérents lieux cle trâvail et la lnultiplicité<br />
cles sites. Mais les r.r.rilitants cle la Cgt se sont lancés<br />
r,rn défit, et Élageons que cet objectif soit attient.<br />
Il nous fàllait donc trouver Lrn moyen pernettant<br />
d'aller à la conquête cle nouveatx syncliqlrés, tolrs<br />
en pérennisant les forces existantes.<br />
Notre fédération, dans le cache cl'un proiet colnrnun<br />
avec le syndicat UNI, branche Europa, qui<br />
rellroupe les synclicats cle la sécurité et clll gar<br />
diennage au niveau er:ropéen, a édité un guide, à<br />
5000 exen-rplaires à cette intention.<br />
Ce natériel cle comrnunication se velrt un outil<br />
d'aicle :i la synclicalisation.<br />
Il a ponr objectif cle présenter notl'e organisation<br />
syndicale, et l utilité de se syncliqr.rer. Il est âussi<br />
porteur des revendicatior"rs de la pr-ofèssion.<br />
Echonge' n'<strong>252</strong> SEPTEMBPE 2OO- / t<br />
Salariés<br />
de la prévention<br />
sécurité<br />
$Y1{DrQUÉSTCOl{QtJÊTrS<br />
trrICACITÉrS0LlDARlIÉ<br />
RtVtt{ DICATI01{$rtUIItS<br />
c0ilDrIr0Ns Dt IRAvAlL<br />
SAl.AlRtSoAG I R t t{SElt|Bl.t<br />
PROGRES SOCIAUX<br />
Eommerce<br />
et srervlces><br />
263, rue de Paris Case 425 - 93574I'4ontreuil cedex<br />
Tét. : 01 48 18 83 11 tax : 01 48 18 83 19<br />
Il est ploposé aux responsablcs syndicar-rx (l)SC.<br />
DS, élus et r.nanclatés) cles entreprises clans le caclre<br />
cle projets précis, concrets et élabot'és cntte<br />
les synclicats, la féclér'ation et les unions locrles.<br />
Au clémarrage cle chaque projet, cles réunions<br />
sont progranrrées fixant à chacun des synclicats<br />
des objectif.s zr réaliser.<br />
Déjà cles initiirtivcs se sont réalisées chcz G'iS<br />
(groupe.1 Séculitor') et îLl ni\.eau clu cléparteurcnt<br />
cltr Ptry cle Dôr.ne avec courme cible les entrepri<br />
ses Sécuritas et Brinks.
)onrtlrroN<br />
Ecfonges/n z)z/ >Èrtatv\t)Kt tvu/ r /<br />
La formation Eco-CE à Cannes<br />
Un stage Eco-CE s'est déroulé dt 18 at 22<br />
mai à Cannes et comme il faut ioindre l'utile<br />
à l'agréable, les responsables avaient choisi<br />
un cadre enchanteur "le château Aeecrof" à<br />
Théoule.<br />
18 camarades ont pârticipé à cette session,<br />
tous issus de branches professionnelles différentes<br />
de la sécurité à la FCD en passant<br />
par l'hôtellerie et les services à la personne.<br />
Si chacun(e) des stagiaires avait un niveau<br />
de formation syndicale différent, la cohésion<br />
du groupe s'est réalisée dès les premières<br />
heures de travail et chacun(e) est reparti(e)<br />
avec un petit "bagage" de connaissances<br />
nouvelles ou révisées.<br />
Ce stage est la mise en ceuvre des décisions<br />
et axes de travail pris par le collectif fédéral<br />
formation.<br />
Le fait de poursuivre des formations syndicales<br />
au plus près de son lieu de vie et de<br />
travail est prépondérant pour une formation<br />
optimale de nos syndiqué(e)s. Décentraliser<br />
les formations est une évidence et d'ores et<br />
déjà une réussite. Bien sûr d'autres stages<br />
vont être amênagês dans ce sens.<br />
La formation économique et sociale est un<br />
droit pour tolls les membres élus à un comité<br />
d'entreprise ou d'établissement.<br />
Seul, le congé nécessaire pour la durée de<br />
ce stage, est pris en charge par l'employeur et<br />
rémunéré comme temps de travail. Le cout pédagogique<br />
et les frais annexes sont à impllter<br />
au budget de fonctionnement du CE. (0,2 %<br />
- voir le droit des CE Cohen 8èn'" édition).<br />
Ce congé est renouvelable tous les 4 ans, ce<br />
qui signifie qu'un titulaire réélu a droit à ce<br />
congé tous les 4 ans. Cela permet de remettre<br />
à jour ses connaissances.<br />
Ce dit congé, n'est imputable ni sur le quota<br />
des heures de délégation, ni sur le contingent<br />
d'hellres prévu pour la formation économique<br />
et sociale.<br />
IMPORTANT<br />
. Un membre élu suppléant peut bénéficier<br />
de cette formation si le CE en assure la<br />
charge financière.<br />
. La demande d'absence doit être formulée<br />
par écrit à I'employeur au moins 1 mois à<br />
l'avance.<br />
. Chaque stagiaire doit remettre une attestation<br />
de stage à son employeur lors de sa<br />
reprise de travail.<br />
. L'aLltorisation est de droit pour les membres<br />
titulaires.<br />
Ce stage est dispensé par la Cgt qui est un<br />
organisme formateur agrêê par le ministère.<br />
Cette formation est le "pied à l'étrier" pour<br />
tout nollvel élu titulaire au CE. Il va s'en dire<br />
qu'il est une nécessité absolue pour pouvoir<br />
mener à bien son mandat. Il est impératif<br />
que partout où la Cgt est présente, cette nécessité<br />
soit prise en compte pour ses élus.
1 ë) Échonges/ n" <strong>252</strong> /SEPTEMBRE 2OOZ<br />
)snrsoNN ens rcn<br />
t'Entre deux saisoltsr<br />
je touche au plus le Rmi"<br />
Article d'Agnès Naton, secrétaire de la Cgt paru dans Le Peuple î'1651 - I I luillet <strong>2007</strong><br />
ouide de vos droits<br />
T<br />
:r FrJncr çst l:l prernière<br />
I<br />
destinetion touristiquc trron-<br />
Izl.li:rlc. Les s;risrrnniers -vcrsion<br />
Éte- se prL:pilr(nt (nr unt déjà<br />
(1,nrnren(É i tftrv:riller strr lcs eôtes,<br />
d:rns les régions utontaÉïneuses<br />
ou agricoles. Mais, clepuis le<br />
18 janvier 2006, une convention<br />
r'lrôrrrege. signée p:rr trois orglnisations<br />
syndicales (Cfclt-Cgc-Cftc)<br />
et tlois olgânisâtions patronales<br />
(Meclef, Cgprre, Upa), remet en<br />
cause leur indemnisation pendant<br />
les périodes d'intersaison.<br />
De nouvelles rnesures leur sont<br />
appliqrrées, clles linritent à rrois<br />
le nomlrre cle périodes successives<br />
cle versement cles allocations<br />
au titre clu chômage saisonnier.<br />
Pour Antoine Fâtiga, animateur<br />
cltr collectif saisonnier de la Cgt,<br />
"ces dispositions ne répondent<br />
en rien aux demandes justifiées<br />
des travailleurs saisonniers et aggravent<br />
encore leur situation. Ces<br />
salzrriés vont cotiser pour un système<br />
de soliclarité : I'Unedic, et<br />
ne vont rien toucher alors qu'ils<br />
sont toujours plus précaires."<br />
5 OOO signatures<br />
contre la conoention<br />
Le collectif saisonnier Cgt den.tande<br />
une reconnaissance de la<br />
saisonnalité. Une abrogation des<br />
dernières clispositions du régin.re<br />
cl'assurance chôrnage les concernant.<br />
L'instlllration cl'une indemnité<br />
minimrxn journalière de 30<br />
euros clurant les périodes non<br />
tmvaillées. L'ouverture des droits<br />
à I indcnrnis:rtion irprès lrois mois<br />
cle travail effecttré par période de<br />
douze ntois.<br />
'.fe<br />
suis saisonnière depuis cle<br />
nombreuses années. Cene fonction<br />
esl devenue permanente. je<br />
suis une salariée à pan entière, témoigne<br />
une militante du collectif,<br />
à I'occasion d'une conférence de<br />
presse. Mais je ne peux envisager<br />
un projet de vie, mes conditions<br />
sont de plus en plus précaires.<br />
Entre deux saisons, je touche au<br />
plus le Rmi", se désole-t-elle.<br />
''L'afflux<br />
de touristes génère cles<br />
ressoLlfces financières pour les<br />
entreprises et le budget cle I'Etât,<br />
et dans Ie même temps, la sitr:ation<br />
sociale des saisonniers se clégrâde',<br />
aioute Antoine Fariga.<br />
Une situation qui entraîne parfois<br />
c'erÎâins saisonnie$ à ne pas<br />
vouloir être déclarés pour ne pas<br />
perclre leurs droits, entrer dans le<br />
système Unedic, et qui favorise<br />
clonc le travail au noir.<br />
Le 21 juin, plus de 5 000 signatures<br />
contre la nouvelle convention<br />
étaient remises par le collectif<br />
à Annie Thomas, présidente<br />
du conseil d'administration cle<br />
l Unedic -péririon disponible sur<br />
le site cle la Cg.<br />
Et, pour la Cgt, "L'action envers<br />
les slisonniers ne s arrête plrs l'r<br />
leur indemnisation." Une brochure<br />
"Saisonniers, salariés à part<br />
entière" circulera dans tor.rs les<br />
coins touristiques. Une campagne<br />
cle syndicalisation est entamée, et<br />
eltrmnt tout l élé. cles èquipes nrilit:rntes<br />
sillonneront poul aller i<br />
la rencontre des saisonniers, les<br />
infonner cle leurs droits et les<br />
aicler à les faire respecter.
)sn soNNrrns rcn<br />
Le guide:<br />
une aide précieuse...<br />
\rcrus uvez été eurlxuché pour la<br />
s;tison été-l.tiver p()ur ()ccuper un<br />
empkri saisonnier Réulisé par des<br />
sltisonniers, ce guicle v
2O <strong>Echanges</strong>/ n" <strong>252</strong>,/5EPTEMBRE 2OOZ<br />
)voN<br />
SYI{DICAT<br />
Trauailler dans la<br />
Dffi h3 ilôæ ù grûd c br cmrfild d6 h PNrt-Ucu à LFn, br emdotts<br />
du comnrorco sont m soultrNncê. Sùtss, d|dd|r, brult 0t rnaurab rHrF.gË sont ls<br />
quddl0n d€s quahue 3 500 sdarlér. Plu mr |ongbrnpû, d b filall drû or!ûbù<br />
ilom syndlcrba - <strong>CGT</strong> m t6{o - porb sæ fnft, Lr cmtr ù Clolhe., ù1!|i dr3<br />
quos{ons de sa|É et d'améllrdon d03 corddms d0 fsnd, ql vloril d'àbs mb cn<br />
d&a 8l slbcùo. >t'*xh<br />
c'Esf !i lElttl, uac c.ùédrilê,<br />
un vrai bonhcur pou. lcr<br />
miuh.r dê fâ d.r pkiod.s d.<br />
|old.3. ccrt uD cErfcr mur ccut<br />
qul y tr.1,rlllcnl. En pl.iû cc.ut<br />
d. Ltotr. fac. à l. B.r. SNCF,<br />
métior. bu! a tramrvaya dà[raant<br />
laura IloB dc
)voN<br />
Échorges / n'2 52 / SEPIEMSRE 2OA7 21<br />
fièure<br />
acheteuse<br />
sa-!-t in h- b Ê - tr b *.u - Çt bfl<br />
bilitè. ct . Fi., drnt h fouléc, r.<br />
ctrtc à l. <strong>CGT</strong>, . trorr .rtc}!nr<br />
.v4 tt'.r,B tlràhv,.t da WranJat<br />
afiraprivt tta ûttaualisar<br />
nd &1, p., palùr à tcn',r è<br />
h crl,,liûr d'un syadita a, '.,,/tquaû<br />
pcs, d'tæ UL ù dtc... , gtdrc.l.iL<br />
On lc voit. l'.mbition<br />
rtldic.lc G.t tr.!dc. Et Lt Ëêc!<br />
t. bout
)rNnLvsr<br />
Les français jugent le travail<br />
Pouf 75 o/o des Français, le travail est égal au<br />
stress. C'est, en substance, ce qui ressort du<br />
sondage TNS Sofres. I-es personnes sondées<br />
étalent, en effet, furvitées à choisir le mot qui<br />
décrivait le mleux la manière dont les gens vivent<br />
leur travail.<br />
- 75 %o cl entre eux ont opté pour le stress<br />
- 39 7o I'intérêt<br />
- 28 %o la coruée<br />
- 18 %r I'ennui.<br />
- 18 %r le plaisir.<br />
Par lilleurs, il semblemit que parmi les problèrnes<br />
les ph.rs cliffrciles à snpporter au travail on trouve,<br />
- 54 % I'incenitude face zi lavenir professionnel<br />
- 4i "" le rrrrnqrre de reconnlisslncc<br />
- 36 n/a 12\ surcharge de travail<br />
- 36 % les conditions cle travail<br />
- 27 o/o Ies relations avec Ia hiérarchie.<br />
De plus, 61 7o des personnes inten'ogées considèrent<br />
que les conditions cle travail se sont dégraclécs<br />
en Fr:rnce durent ces elcrnières ennées.<br />
Le trâvâil subit d'importants changements, il devient<br />
:j la fois plus intense et mins valorisé, ainsi<br />
I'aspiration des salariés au travâil bien fait se<br />
heurte souvent à I'impossibilité cl y parvenir dtr fait<br />
d'une clemande de rentabilité cle plus en plus impon2rnte.<br />
La pénibilité et le risque professionnel ne sont plus<br />
seulement physiques, mais résultent aussi d une<br />
charge mentale accrue.<br />
Chez cerhins de nos employeurs l'étymologie latine<br />
clu r.l.rot travail prend tous s()n sens, en effet<br />
il est isstr (l\ l in "trepalirr? " qui était un instruïnent<br />
cle tortLlre.<br />
Avant de travailler plus pour gagner plus comme<br />
le préconise notre président de la République,<br />
conmençons dans notre beau pays par travailler<br />
mieux et dans de meilleures conclitions.<br />
Échonges / n" <strong>252</strong> / SEPI EMB R E 2OOl 2-J<br />
I'Europe d.ans Ia même tourtnente<br />
que la France,<br />
f)rns l'ouvrage Bilan sociaI de I Utlion européen tle<br />
2OO6 l récernrnent publié pâr l'ETUI-REHS (institut<br />
synclical Etrropéen), un chapitre entier est consacré<br />
:'r h santé au trzrv?ril. Son alrtelrr, Laurent Vogel,<br />
qui est chercheur au clépafiement Santé et Sécurité<br />
cle I'ETUI-REHS, ose y p()ser la qllestion suivante<br />
| "La santé a.u traao.il Prise en ota.ge par Les<br />
pohfiques de compétitlaité ?" Selon l'auteur,<br />
"l'activité de l'Union européenne a été entravée<br />
par le souci permanent de ne pas porter atteinte<br />
aux intérêts privés. investis pour les besoins de<br />
la c:ruse cl une sorte cle vertu pr.rblique bâptisée<br />
'compétitivité".<br />
Il évoqtre égaler.nent Ie ntuntTrc tl efficacité dtt<br />
conlrôle des nègles du ntctrcbé, qui a des conséquences<br />
directes sur la protection de la santé cles<br />
travailleurs.<br />
En f inlancle le SAK, la plus importante conféclération<br />
synclicâle du pays, récl:rne lrz dtu'cissetl?et<br />
(16 peitrcs pour lcs errrpk ryctrls qtri contreviennent<br />
à la législation srv b pt'dcctiotl de ld sécutité et de<br />
la santé des travailleu$.<br />
Au Royalrme-Uni des chiffles récents font état<br />
(I'tne augmentafion de 1 I %) des accidents morfels<br />
au travail au colu's cle l'année écoulée due au manque<br />
cle moyens de Iinspection clu travail, âffirme<br />
les syndicats.<br />
I)ans la dynamique de la c()nstnlction européenne,<br />
il en est dn social contme cle l Eden : une promesse<br />
clélicieuse - Un i()ur viendra , disent les<br />
politiques. Et il faudrait enclurer pendant qlle nos<br />
enrployeurs s'enrichissent bedttcoltp de souffianccs<br />
(læaucolrp cle réformes) âvant qu'un système<br />
social communauhire réponcle aux besoins des<br />
P()pulâUons.
2 I Échonges/ n' <strong>252</strong> /SEPTEMBRE 2OOZ<br />
)eooeÉnnrroN sYNDrcArE<br />
Lidl : actions transfrontalièrcs des<br />
syndicalistes contrc la précarisation<br />
Du livre noir Lidl sur les<br />
conditions de travail au rabais<br />
jusqu'à la coopération<br />
entre le syndicat allemand<br />
Ver.di et la Cclla résistance<br />
à la précarisation s'organise<br />
de façon transfrontalière !<br />
Tout le monde le sait, les Allemands<br />
font fort en exportation,<br />
Voit:res ou machines, I'Allemagne<br />
est champion du monde cle<br />
I'export. Ce qui est moins connu,<br />
c'est que l'Allemagne se distingue<br />
également par le fait de répandre<br />
des conditions de tr.rvril au rabais<br />
en Ellrope.<br />
L'enseigne LIDL, pafiie essentielle<br />
du groupe familial Schwarz d'ongine<br />
allemande, est un pionnier<br />
international du dénommê "Hard<br />
Discount".<br />
Avec plus de 7 500 nngasins dans<br />
']J lrys et plus dc 80 000 cutployés<br />
en Eurone. LIDL fait figrrre tlLrn véritable<br />
n.ustodonte qui croit le ph:s<br />
vite parn.ri les chaînes de supermarchés<br />
à bas prir. Plus de 40 milliards<br />
de chiffre d'affaires permettent ar-r<br />
fondateur de cette n.rultinationale<br />
du commerce, M. Schwarz, d'être<br />
parmi les hommes les plus riches<br />
d'Allemagne. Par contre ce sont<br />
les salariés qui font les frais cl'une<br />
logique tarifaire en tenne de bas<br />
salaires mais également en terme<br />
de mauvaises conditions sociales :<br />
rythme de travail effréné à cause<br />
du manque chronique de personnels,<br />
précarisation des contrats de<br />
travail généralisée, surveillance et<br />
tentatives d'intimidation en permancnce<br />
à lcneontre des salariés<br />
constituent un véritable système<br />
LIDL. Ce système LIDL est caractérisé<br />
par un management basé sur<br />
la pression et la peur<br />
Pour préserver ces conditions de<br />
surexploitation, l'entreprise LIDL<br />
exerce de surcroît une politique de<br />
répression anti-syndicale et contre<br />
les représentants du personnel,<br />
pafiiculièrement sévère dans le<br />
pays d'origine. Le n.nnagernent de<br />
LIDL aboutit à ce que seulement<br />
dans 7 magasins sur 2 600 en Allemagne<br />
ont lieu des élections des<br />
représentants du personnel, privant<br />
l'écrasante majorité des 40 000 employés<br />
d'un des droits les plus fondamentalx<br />
des salariés. De mênre<br />
les ouvriers cle plus de la moitie<br />
des 35 entrepôts de LIDL or-ltre-<br />
Rhin se trouvent dépouruus cl'une<br />
rcprésentation du personnel.<br />
Le syndicat allemand Ver,di (Verernigte<br />
Dienstleisfungsgewerkschaft :<br />
syndicat unifié des services) lançait<br />
en automne 2004 une campagne<br />
pour contraindre LIDL à respecter<br />
les droits des salariés et à introdL.<br />
re des conditions de travail dignes.<br />
En mobilisant les salariés mais aussi<br />
l'opinion publique par la coopération<br />
avec des organisations de la<br />
société civile, par exemple I'organisation<br />
âltermondialiste Attac ou<br />
des organisations de protection<br />
des consommateurs, des artistes,<br />
politiciens ou mêmes des hommes<br />
d'église qui panzinaient les personnels<br />
de magasins, le syndicat<br />
commençait à faire pression sur le<br />
patronat de LIDL pour renverser le<br />
rapport de force défavorable.<br />
Un premier point crucial de cette<br />
canrpagne a été Ia publication par<br />
Verdi du premier livre noir sur<br />
LIDL le l0 décembre 2004. Journee<br />
Internationale des Droits de I'Honrme.<br />
L'ouvrage, aussi traduit en anglais,<br />
révélait les dessous du fonctionnement<br />
de la multinationale<br />
en s'appuyant sur les témoignages<br />
de plus de 100 employés. Le nianagement<br />
de LIDL est accusê d'un<br />
grand nombre cl'intolérables abus<br />
de pouvoir qui portent atteinte aux<br />
droits lonclarnentaux des salaries :<br />
heures supplémentaires forcés et<br />
non-rémunérés, pâuses non-respectées,<br />
surueillance et méfiance<br />
accompagnées d'une pression<br />
permânente sur les salariés, climat
)cooPÉRAToN sYNDtcArE<br />
insupportable pour les employés<br />
allant jusqu'au harcèlement moral<br />
er anri-syndical et précârisation généralisée<br />
de l'emploi et des salaires<br />
pour le personnel, majoritairement<br />
composé de femmes (CDD, temps<br />
partiels imposés, salaires minimes,<br />
flexibilite et modrrlation des horaires,<br />
etc.).<br />
La campagne de Ver.di a généré<br />
quelques effets : légère amélioration<br />
des conditions de trzvail (par<br />
Du Portugal à la Norvège et de la<br />
Pologne à la France il est rnonrré<br />
que la multinâtionale du "hard discount"<br />
exporte une culture d'entreprise<br />
de dumping social. Harcèlement<br />
morâl, des conditions de<br />
travail dégradantes et une pression<br />
incessante sur ses 90 000 salariés<br />
européens : le systèrne LIDL se révèle<br />
dans tous les rapports publiés<br />
sur 20 pays européens, malgré<br />
les variations notables concernant<br />
exemple la prise en compte du par exemple l'existence d'une re-<br />
temps réellement travaillé etc.). présentation dLr personnel. Les re-<br />
Mais I'essentiel du système LIDL moignages sur les abus de LIDLreste<br />
inchangé. Avant tout, LIDL ne France liennenr une place de cholx<br />
permet toujours pas l'élection des dans le livre. En effet, avec ses plus<br />
représentants du personnel. L'en- de 14 000 employés en France, elle<br />
treprise LIDL est un pionnier cle représente le plus gros investisse-<br />
la mondialisation capitaliste avec ment de I'enseigne, en salariés et<br />
plus de 50 7o du chiffre d'affaires en magasins, hors d'Allemagne.<br />
obtenu à l'étranger. De plus, il est Il serait donc souhaitable qu'à coté<br />
naturel pour Verdi d'essayer de se de la traduction anglaise et italien-<br />
coordonner avec d'autres syndine (en cours) une version française<br />
cats européens pour internationa- du livre voit bientôt le jour.<br />
Iiser la campagne et augmenter la ApÈs un atelier au Forun Social<br />
pression sur le management. Avec Européen à Athènes en 2006 per-<br />
l'aide de UNl-Conrmerce Europe nlettanl la prise de contact au ni-<br />
une première journée d'action inveau européen entre syndicalistes<br />
ternationale pour les droits des de LIDL une conférence contre<br />
salariétets chez LIDL érdit organi- lEurope Précajre était organisée<br />
sée dans plusieurs pays européens en juin <strong>2007</strong> au parlement euro-<br />
Ie 8 rnars 2006. lors cle la Journée péenne à Bnrxelles qr-li a permis<br />
Internationale des Femmes. En de créer une réseau anti-précâdté<br />
France c'était la <strong>CGT</strong> qlri répondait avec les syndicalistes de 15 pays.<br />
favotablement à I'initiative de Ver. Ce réseau européen âppelle, entre<br />
di. Les deux organisations syndi- autre, à une joumée d'action pour<br />
caleS exprimaient leurs revendica- les droits des salariés du "hard distions<br />
ensemble et informeront les count" pour le 10 décembre <strong>2007</strong>,<br />
consommateurs de lâ réalité socia- Journée Internationale des Droits<br />
le dans I'entreprise.<br />
de I'Homme.<br />
Dans un deuxième temps Verdi A la suite des actions communes<br />
renforçait la campagne de pression du 8 mars 2006 et dc leur contri-<br />
avec la publication en juin 2006 du bution all livre noir européen, la<br />
"Livre Noir de IIDL en Europe" <strong>CGT</strong> et Ver.di ont décidé d'inten-<br />
Ecltanges/ n' <strong>252</strong> / SEPIEMBRE 2OO7 2 5<br />
sifier lellr coopérâtion concernant<br />
LIDL. Lâ prise de contact entre responsables<br />
des syndicats a été survie<br />
d'une rencontre cles militants<br />
syndicaux de LIDL du 75 au 77<br />
iuin en Allemagne qui a permis de<br />
faire connaissance et d'établir un<br />
premier échange, entre autre, sur<br />
les activités syndicales de chacun,<br />
les démarches revendicatives, I'organisation<br />
et les conditions de travail<br />
et la politique salariale, Tous<br />
les pârticipants trouvant la réunion<br />
agréahle et intéressante mais<br />
tlop courte porlr éclaircir tous les<br />
sujets, il était convenu d'organiser<br />
une deuxiàne rencontre à<br />
Paris sans doute en 2008. Entre<br />
temps des actions communes all<br />
siége de I'enseigne à Strasbor,rrg<br />
et dans les deux pays vont être<br />
entreprises, particr"rlièrement le 10<br />
décernbre <strong>2007</strong> et le 8 rnars 2008.<br />
L'action du 10 décemtrre porterait<br />
notamnent sur la défense du<br />
repos dontinical qui cst mcnacé<br />
de la même manièrc des deux<br />
cotés dn Rhin. Ces interyentions<br />
syndicales européennes dans<br />
l'enseigne LIDL fédéreront des<br />
rcvendications communes : pour<br />
le respect de la liberté syndicale,<br />
pour exiger Ia considération cle la<br />
dignité des salariés, porlr réclarner<br />
l rrnélioration dcs conditions<br />
de vie et de travail des sahriés. Ce<br />
serait un pas en avant pour opposer<br />
l'européisation de la solidarité<br />
cles salariés à la globalisation des<br />
capitaux.<br />
Claudius Vellay, représentant<br />
de Ver.di pour la campagne Lidl<br />
en France, contact :<br />
Claudius.Vellav@wanadoo.fr
1/a -<br />
zu Ecnonges/n l)z/Jtr ttv\ttKa ltv/<br />
)tcroNs<br />
La journée de solidarité du 14 juillet,<br />
se transforme en action au Gora de Golmar<br />
Situé à Colmar-Houssen (Alsace) et d'une<br />
superficie de 14 500 m2 avec une galerie<br />
marchande , l'lrypermarché est dans la périphérie<br />
de Colmar dans une zone commerciale<br />
très fréquentée. Nous
)cloNs<br />
vées dans les différents selices. Des employés sont<br />
venus nous expliquer pourquoi ils ne feraient pas<br />
grève. Exemple : on les menaçait de ne plus leur accorder<br />
de facilité pour l'obtention d'un jour de congé<br />
occasionnel ou pour choisir leur dates de congés<br />
payês... La direction a été jusqu'à parler "d'erreurs<br />
managériales" pour les chefs de rayons dont les employés<br />
s'annonçaient grévistes ! (Pour ce qui est de<br />
l'encadrement, il a été por.rr ainsi dire réquisitionné,<br />
certains ont été rappelés de leurs congés).<br />
Ainsi, la grève s'annonçait très suivie : un seul surveillant,<br />
pas de vendeurs, personne à I'accueil, pas<br />
de pâtissiers, personne à la carte Cora... en caisse<br />
seules 5 hôtesses ne souhaitaient pas se joindre<br />
à la grève. Seuls les étudiants, nombreux en été,<br />
n'étaient pas concernés : il faut clire que ce jourlà,<br />
n'ayant pas d'heures de solidarité à donner, ils<br />
étaient payés double, contrairement aux employés<br />
Cora qui travaillaient "gratllitement". La ph:pan des<br />
services devaient donc tourner essentiellement avec<br />
les étudiants. A une semaine de la grève, chacun y<br />
allait de ses pronostics (ouvrira - ouvrirâ pas) mais<br />
chacun s'accordait à dire que l'on ne pourrait pas<br />
ouvrir dans de bonnes conditions d'accueil et de<br />
sécurité. Le jour J, la (mauvaise) surprise a été qu'il<br />
tcharges/ r' l> 2/ >tY I t^.r''6Kt lU0/ z /<br />
fasse venir d'autres mâgasins Cora des employés<br />
pour remplacer les employés grévistes. Ainsi dâns<br />
le seruice caisses, 45 l.rôte(esse)s de caisse extérieurs<br />
sont venus casser la grève et tenir les caisses.<br />
Il faut sor-rligner également que ces employés venus<br />
des autres Cora ont eu clroit à I'hôtel. le restaurant.<br />
qu'ils ont été payés double et ont eu droit au bouqllet<br />
de flellrs. (L'anecdote vellt que les hôtesses qui<br />
sont venues travailler, elles n'ont pas eu de fleurs).<br />
Le magasin a donc pu ouvrir ses portes et le directeur<br />
ne cachait pas sa joie. Mais con.une nous nous<br />
doutions de la manæuvre, nons avions demandé la<br />
visite de l'inspecteur du travail qlri a pu constater<br />
le remplacement des grévistes et les divers délits<br />
d'entrave, notaûlment aLl CE. Pour ce qui est des<br />
clients, ils sont venus en nombre (c'est bien là le<br />
problème I chacun veut bien aller faire ses courses<br />
le dimanche et les jours fériés, mais si ce sont les<br />
autres qui tràvaillent). Ar,r frnal, ils sont sllrtollt venus<br />
se promener et profiter de la climatisation du<br />
magasin puisque le chiffre d'affaires a été plus que<br />
décevant. Ainsi, en remplaçant les grévistes, la direction<br />
a démontré qu'elle avait bien choisi ce jour<br />
de solidarité pâr souci de rentabilité et qu'elle était<br />
prête à tout pour sauver son chiffre d'affaires.
2éi Échonses / n' 2 52 /SEPTEMBRE 2OOZ<br />
)oRTRATT<br />
Tlavailler plus...<br />
pour se faire avoir<br />
Article publié clans Polûtu le ?4 mar <strong>2007</strong><br />
Avec la participxtion cle Stéphane Fust€c, membre cle la cornmission exéctrtive féclérale<br />
et responsable cle la Cgt commerce Pâris.<br />
Mesure phare du programme de Nicolas Sad
)onrnnrr<br />
auec la prolifération des contrats d'extra, des CDD<br />
à très courte durée que I'on peut renouueler chaque<br />
jour".<br />
Mais la réforme ne s'adresse qu'à "ceux qui ueulent<br />
lrauailler plus", assure le gouvernement.<br />
"Ineptie !" rétorque Gérard Filoche, "c'est une<br />
ignorance totale du principe fondamental du<br />
droit du trauail. Le contrat de trauail se caractérise<br />
par un "lien de subordination'. Il n'y a donc<br />
pas de liberté dans I'exécution d'un contra.t. Refuser<br />
une beure supplémentaire est même une<br />
faute qui peut donner lieu à un licenciement."<br />
C'est d'ailleurs une manière de se débarrasser<br />
du personnel indésirable. "Souuenl, on fait craquer<br />
les gens en les surcbargeant de boulot. On<br />
les pousse ainsi à la faute ou à la démission",<br />
raconte Stéphane Fustec. Et travailler plus, mais<br />
dans quelles conditions ? Salariêe d'Eurodisney<br />
et déléguée syndicale CFDT, Diamila Ouas explique<br />
que "les beures supplémenf a.ires sont calculées<br />
en fonction des besoins par mélier et non des<br />
personnes. Mais, quand on passe deux ou qua.tre<br />
beures dans les lranspot'ts pour se rendre au 1:arc<br />
ou qu'on rencontre des dfficultés pour gérer la<br />
garde de ses enfa.nts, on ne ueut pa.s de traûail<br />
en plus. Cette lnesure ua renforcer la Jlexibilité.<br />
C'est pousser les sa.lariés à aller jusqu'au bout de<br />
leurs limites et leur imposer des beures en plus<br />
sa.ns tenir compte de leur qualité de uie". Djamila<br />
Ouas soulève un autre problème, celui de<br />
la poly.valence des métiers . "On uoudrait que<br />
les salariés soient Jlexibles au point de pratiquer<br />
plusieurs métiers. Auec les beures supplémentaires,<br />
on ua forcer un salarié à faire en plus un<br />
autre méîier que le sien plutôt que d'embaucber<br />
une personne dont c'est Ia qualif.cation."<br />
Est-il possible de gagner plus avec des heures<br />
sup .? Pendant Ia campagne présidentielle, Nicolas<br />
Sarkozy a proposé que ces heures soient<br />
défrscalisées et payées 25 o/o en plus. Mais, si la<br />
majorité des emplois, malgré la réforme des 35<br />
heures, ont été maintenus à 39 heures, celles-ci<br />
"ne sont payées que 39 b 24, soit une majoration<br />
de 1O o/0. Et même quand les salariésfont 40 ou 43<br />
beures, il existe déjà une minuscule majora.tion<br />
Ecnonges/n 2az/>Éf Êtv\éKÈ zvv/ zv<br />
d.e 25 o/o", rappelle Gérard Filoche. "Auec la nouuelle<br />
conuention collectiùe d.ans la resta.ura.tion,<br />
les beures supplémentaires ne sont majorées que<br />
de 10 o/0", répond Stéphane Fustec, qui ajoute<br />
avec ironie | "Et c'est un exploit quand elles sonf<br />
pa!ées ! Car, la plupan du temps, on n'en uoiî<br />
jamais la couleur. Alors 25 o/o de zéro, je uous<br />
laisse deùiner combien ça fait à la fin du mois."<br />
Signalée par les inspecteurs du travail, la réalitê<br />
est que les heures sup ne sont souvent pas déclarées<br />
ni majorées. Elles constituent une bonne<br />
partie du travail au noir en France, En témoignent<br />
les nombreux recours aux prud'hommes<br />
qui, quand ils ont lieu, signifient que les salariés<br />
ne retrouveront pas leur emploi. Récemment, le<br />
tribunal correctionnel du Havre condamnait à<br />
des amendes allant de 2 000 à 792 000 euros les<br />
dirigeânts du groupe Protection service (protection<br />
de centres commerciaux), reconnus coupables<br />
de "trauail dissimulé" pour avoir institué un<br />
système de paiement d'heures supplémentaires<br />
en notes de frais. Selon les enquêteurs, le système<br />
mis en place permettâit à cette entreprise<br />
d'échapper aux cotisations sociales et de bénéficier<br />
d'allégements de charges au titre des lois<br />
Aubry, L'Urssaf a chiffré à 30 millions d'euros le<br />
préjudice.<br />
Ce ne sont donc pas ceux qui veulent "trauailler<br />
plus" qLri gagnent forcément plus. Et c'est peutêtre<br />
ce qui réjouit les chefs d'entreprise qui approuvent<br />
Ia mesure phare du nouveau gouvefnement.<br />
Certes, Laurence Parisot, présidente du<br />
Medef, qualifie cette mesure de "ntstine, alors<br />
qu'il faudrait cbanger la roue", mais des patrons<br />
comme Michel-Édouard Leclerc y voient<br />
un "effet Sarkozy" digne d'une "révolution culturelle<br />
qui consiste à sortir d'une idéologie du partage<br />
du travail et d'une culpabilisation de I'enrichissement<br />
personnel". Il y a pourtant de quoi<br />
s'interroger sur des profits qui ont gagné dix<br />
points en vingt ans, au détriment des salaires.<br />
L'enthousiasme de Leclerc â au moins le mérite<br />
de lever le voile sur I'arnaque : les heures sup.<br />
ou comment gagner plus grâce à ceux qui travaillent<br />
olus.
Ense<br />
Mc Donald's Avignon La Cristole<br />
2t ,uln 2OO?<br />
Eulbtn d'lnbrmltlon du Gollcc-tlf Gomrncrc..t S.rulccs dâ I'Union Départementalo <strong>CGT</strong> de Vaucluse<br />
Quel souffle d'optimisme !<br />
'Glrarrd G'est ûo& c'osl hp" ot res salarlês, qulls solentjeunes an plus anciens, sevent toul<br />
nrtreflonmt r rÉlnventr r le syndicalisme câaque fois qu'il m ont besoin.<br />
Fac€ à une dégradallon constanle dè<br />
leurs condilions ds lravall. les ieunes<br />
selâriés de Mc Oonald's r La<br />
Cdslol€ D en Awnon onl pris leurs<br />
afialres en main. lls onl élaboré une<br />
pélition reprenanl leurs re\rÊndicslions,<br />
dsns le but dê sensibilisgr leur<br />
diraclion. Faca au succès roncontré<br />
per leur inilieli\e et sg lrouvant devenl<br />
los prémic€s d'un mouvement soclal,<br />
c'asl toul nelurÊllôment qu'ils sonl<br />
v€nus rencontrer la <strong>CGT</strong> Dour<br />
demsnder conseils el soutien à leur<br />
démârche.<br />
Après un la]gs débat, décision s élé<br />
p.ise d'app€ler à une hour6 da grève<br />
lê 27 iuin au momênt du c Rush r.<br />
Cralgnanl qus la Dlraclion tonte par<br />
lous les moy€ns dê cssser leur grève<br />
(cralntes toul à tait justllléês, comme<br />
on le v€na plus terd). c'est ( sous le<br />
msnteâu D qu'ilg conllnuelent à 3 ou 4<br />
d'lnfomer les salarlés ol do fâire<br />
signor lsur pétilion. Ainsi, lô iour J, ils<br />
eveiont rocuoilli 25 signâlures sur 29<br />
posglbleg.<br />
Voulant égslement populsrlsor su<br />
maximum l6ur acllon av€c la <strong>CGT</strong>. ils<br />
Invilalent la grosse â \,anlr lôs<br />
rqnconlr€r le msrûrdi 27 juin an lui<br />
edrassant un communhuô dâns la<br />
soirês du Mardi. C'ssl comme ça qus<br />
également lô soutiôn èn inlormanl en Après une hêure de terglversâlion, la<br />
Interne du nécassairs soulien dont Dkectlon était obligéê de \Ënir<br />
avail besoin lês iaunas. Ainsl, ce sont s'explquer devânl les salsriês.<br />
une trentalne do milllânts chominots. Explicalions du porte perols,<br />
de postiers, d'Auchan. Frencine de élonnêment d6 la Oireclion feEnant de<br />
Lêclerc Lês Anglês qui renvoyait la ne pas sevoir ce qui se passe dans<br />
bâlle. dos cemârâdos do l'UD et son enlrsprise, demières recomman-<br />
surtout la sono dè Gill€s et se dalions d8s copeins de la <strong>CGT</strong> et une<br />
famguse siràno...<br />
délégstion de quatre sâlariés étail<br />
Jour J: HeurÊ H: les Dremièrs reçue.<br />
la Oiraction I su qu'll sa pessail gréVsles sorlenl du Mc DO sous les Urc heura trsnle Dlus tard. 18<br />
quolquê choss à La Cristolc ct qu'clle applaudissemônls do leurg copâins ne délégation faisait son comple rêndu<br />
ramsutall l'gnsembl€ dcs supeMs€urs travaillant pas à cêt instenl mais élânt aux salâriés qul lss enendaient on<br />
do sos autros Mc DO pour lalro l€ quând mêmô vÊnu soulÊnlr le nombrc. Rediscussion. redébâi. re-<br />
boulot. En ettèt, dès 16 marcrodl melln, mouvêmônl. Aprôs quehues minutos, conssils et après une demlère visite à<br />
Veuclusô-Matln r3ndall comDlê dê se sont 25 leunes de Mc DO, salariês la direcllon le prlncipe d'une réunlon<br />
I'actlon paévua, lout comma NRJ. ou éludiânts qui s'étalônt rass€mblés de négociallon tixée le 29 au matin<br />
Oommage que cottô domlèra n'eil pas dêvent le rosleurent âu son do étell aclée par écrit, Plulôt qug<br />
padô du résunat.<br />
( Motlvê, moll!é, ... !.<br />
d'oblenir lo paiement ds la grèvo pour<br />
Oc son côté, le Colloctif Commerce<br />
<strong>CGT</strong> Grand Avignon, prÊneil à se<br />
charge h rédacllon de d6ux lracts i un<br />
à deslinalion dos selâriés èl un pour lâ<br />
cllontàlo qui I èté dlstrlbué p€ndanl le<br />
duréa de la Grè\Ë. ll orgeniseil
les seuls grévistes, les ieunes ont Alors qu'une des principelesA<br />
ce stade, pour les jeunes c'était déià<br />
préléré négocier le pai€menl d'une rewndications porlait sur le manque une victoire ! Obliger la dkecllon à les<br />
heur€ d€ travail pour tous les salariésde<br />
climâtisation et lâ chaleur ên renconlrer sur pl8ce. l'heure payée, les<br />
orésents dans laction. Eh oui ! Dans cuisine, c'esi avec lê sourirô qu6 les ventilaleurs €t sunod ce néc,essâira<br />
la lutte on redécouvre la veleur de la copains qui lravaillaient lE soir ont w besoin de rêconnâissanc€. Mais ce<br />
solidarilé.<br />
aniwr deux gros ventilat€urs .... n'est pas toul I<br />
:'<br />
eJ Le 29 iuin à 10h30. Emilien el Marion<br />
était rsçu au siège sociâ|, rue d6 la<br />
République. La direclion â tenu sês<br />
engagements et a répondu point par<br />
oolnl aux r€wndlcations dans un r6levé<br />
d€ décisions écrit et signé par<br />
lensemble des parlies.<br />
On peut donc quâlifi€r cette aclion de<br />
vic1oir6. Vicloirê des i€unes. mais aussi<br />
,ld€<br />
la <strong>CGT</strong> qui s'est iorlêment lmpliquée<br />
dans lâ prépaaâtion et la mise en Guwe<br />
de ce connit. 4 adhésions onl été<br />
réalisées et nous allons bien srlr battre<br />
le fer pendant qu'il est chaud pour<br />
développer nolre syndicalisme dans<br />
tous les Mc Donald's du Grand Avignon<br />
qui, appânenânt tous au méme PDG,<br />
constiluent une Unlté Economloue et<br />
Sociâle, dâns laquelle, nous pouvons<br />
désigner un Délégué Syndicel.<br />
Emeline ne peul que le constâter: ( çâ lâit un<br />
moment que çâ n'ellait plus, mais chaque fois<br />
qu'un salarié va seul trouver lâ Direclion ça ne<br />
change fien. Là au moins en se metlânl<br />
ensemble. on voit bien que çâ merche D.<br />
( Au début on ose pas lrop en parler aulour de<br />
nous de peur que ça reùenne aux oreilles de la<br />
direclion. mâis comme nous avons des affinités<br />
entre seleriés. quand on se décile entin à en<br />
parler on s'aperçoit qu'on pense la même<br />
. CnOSe )t.<br />
ldem du côté de Franck: ( Si on se sert les<br />
coudes face â la direclion. on esl obligé de<br />
gâgner câr c'est nous qui tâisons le trâvail )r.<br />
( Reroindre I'action n'est jamais facile. mais<br />
quend on fait le pes. on s'eperçoit que c'esl<br />
beaucoup plus simple qu'il n'y parail au début.<br />
d'aulant qu'à la <strong>CGT</strong> \ous nous avez bien aidé )ù<br />
contie Emilien.<br />
( ll suflit mainlenanl de poursuiwe dans cetle<br />
voie en essayant d'ètre encore plus nombreux,<br />
c est pour çâ que nous allons a\ôir une<br />
campagne d'information à destination des aulres<br />
Mc DO d Avlgnon D déclâre Emeline en guise de<br />
conctu90n.<br />
Les salariés obtiennent :<br />
- €n plus des 4 @@98 âcqubâs le jour de le gÈ\Ë, il<br />
y aura 4 embauches le 4 juill€l 61 3 nouwll€s embauchês<br />
âvenl l€ 15 juillet. Pâr âilleurs, lâ dirociion s'ângag€ à lrâilêr<br />
favorâblêmônt lâs dêmendes d'augm6niâlion de duée des<br />
contrals à lemps parliel qui seraient demandé€s pâr l€<br />
personnel.<br />
- Concâment les p!g!Di!!qa: h dir€clion Éconnân gue l6s<br />
nouvelles €mbauchês permeltro plus ds souplêss€ dans lâ<br />
programmation des plennings qui soronl communhués l0<br />
jours avant. De plus, les plannings tiendront comÉ€ d'un€<br />
p€rsonne supplômer eire au momenl des ! Rush, ot coci<br />
jusqu'au 31 août.<br />
- La diredion s'engagê à ne plus slgner d'ave!!!!!!!<br />
temooraire au conùel à posteriori. A cè suiet, lâ prathue<br />
petronale consistânt à tâire signer des awnanls temporaires<br />
âu conlral de travail à lemps pel|iel est une prathue fort<br />
discuteble. En tait il s'agit de @ntoumer la loi pour quo le<br />
salarié travaille plus en gagnent moins. Pour plus de<br />
précisions, n'hêsitez pas à nous contacler.<br />
- Concemânt la formation du ærsonnel, la diredion<br />
orévoil une remise à niveau de trois formâteurs afin de<br />
pouvoir former I'onsemble des équipiers dès le mois d'août.<br />
Ainsi. le manager shifl dewa s'âssurêr d'un€ bonno rolation<br />
d€s différents Dostes.<br />
- La g!hau$!io!_dgLa-9!S!.æ, sera réalisés dans la<br />
nuit du 3 au 4 iuillet. Les enlrêprises concemées se sont déià<br />
engegées. Quant au problème des chms et de h grâissô qui<br />
coulâit sur le sol il a élé réglé dès le 28 juin.<br />
- La Direction propose de con\Dqusr une 4!g0ig!-!g
}wre<br />
EalaîQes/ r- z) I / >Lf t/v\L1KE IUUI JJ<br />
www.commerce.Ggt.fr<br />
Notre fédération du commerce et des services Cgt s'est dotée d'un site internet pour permettre<br />
aux syndiqué(e)s, aux syndicats, aux salarié(e)s et aux différentes structures<br />
de notre organisation d'êÎe au plus près de I'information et de I'activité fédérale<br />
Cet outil sera, nous le pensons, un moyen efficace de communiquer et de s'informer entre nous.<br />
Sur ce site vous aurez accès à des informations concernant I'actualité sociale de nos secteurs<br />
d'activité, à l'organisation de la fédération, à la vie syndicale (calendriers des stages, compte<br />
rendu des réunions paritaires des négociations des branches proTessionnelles), mais aussi au<br />
matériel de communication oue nous éditons<br />
Nous espérons que ce site répondra à vos attentes,<br />
vos futures remarques ou suggestions seront les bienvenues.
J1 Échanges/ n" 2 52,/SE PTEMB R E 2O0Z<br />
ILrcrroNs<br />
Elections prud'homales 2008<br />
La phase n préparation o est ouverte. Cet<br />
article est paru dans le Peuple n' 1651l1<br />
juillet <strong>2007</strong>. Le dossier complet vons<br />
sera présenté dans <strong>Echanges</strong> en trois<br />
parties, en voici la première.<br />
Les élections prud'homales auront lietr<br />
le 3 décembre 2008, nous pouvons à<br />
présent démarrer le compte à rebours.<br />
Avec des tâches précises d'organisation<br />
collective, de connaissance des électeurs<br />
et électrices. de bilans et de réflexion sur<br />
le rôle des conseillers prud'hommes.<br />
e Ccn- lr ele loccrsion. porrr Bernard Thi-<br />
J<br />
hault - sc( rÉlrire générel de la Cgt - de placer<br />
I<br />
I-rllcnjeLr quc rcvêt(nt lcs pruchaines Élc,.tions<br />
prucl'honales, por.rr les salariés, le syndicalisme et<br />
la Cgt.<br />
Extrait de son intervention.<br />
"Dans une période de remise en cause des clroits<br />
cles salariés, de volonté affichée de contoLlrner<br />
les prérogatives des organisations syndicales, les<br />
élections doivent être l'occasion d'une mobilisatlon<br />
lmportante.<br />
Les élus prud'hommes jouent un rôle irremplaçable<br />
dans la défense des salariés de ph.rs en<br />
ph-rs confrontés à la précarité et à I'arbitraire patronal.<br />
La Cgt continuera à valoriser cette institution<br />
originale et à revendiquer les conditions<br />
propres à améliorer son efficacité et à préserver<br />
le statut des conseillers prud'hommes salariés.<br />
Comme celle cle la "sécurité sociale professionnelle",<br />
la question cle la représentativité ne pour-<br />
ra pas, elle non plus, être encore plus longtemps<br />
éludée. Dans des propositions que nous avons<br />
formalisées en coûrmlln avec la Cfclt, nolls revendiquons<br />
la généralisation cles élections professionnelles<br />
et la reconnaissance clu principe<br />
majoritaire poul la validité des âccords. Cette<br />
disposition continlre à rencontrer une hostilité<br />
marquée cl'une grande partie du patronat et une<br />
résistance cle la part d'organisations syndicales<br />
qui estiment que leur position serait menacée<br />
par I'acloption cle cette réfbrme démocratiqr,re.<br />
En tolrt état cle cause, même si trne décision de<br />
principe devait être prise rapidement, il y a peu<br />
cle chances qu'un tel système pr-risse être opérationnel<br />
avant la tenue des élections prr.rd'homales.<br />
Dès lors, celles-ci joueront encore, par défar-rt,<br />
le rôle cle baromètre de la représentativité<br />
cles syndicats. Une campagne électorale dynamique<br />
ancrée sur les revendications des salariés,<br />
quelle que soit leur catégorie, une forte participation<br />
à ces élections, Llne Cgt confortée à ce<br />
scrutin dans sa place de première orgânisation<br />
syndicale, sont des éléments qtri pèseront dans<br />
le paysage social. Le syndicalisme confédéré en<br />
sortirait renforcé et la marge de mancxuvre des<br />
opposants de tolrt poil à une expression démocratiqlle<br />
incontestable cle sa légitimité en serait<br />
d'aLrtant réduite.<br />
Ces élections se tiendront le 3 décembre 2008.<br />
Cette échéance peut paraître encore éloignée,<br />
Mais je voudrais vor.rs faire partager la conviction<br />
de la direction confédérale et de la commission<br />
confédérale Prud'hommes, opérationnelle<br />
depuis quelques mois dé1à, que notre résultat se<br />
gagne dès maintenant.<br />
Un autre Ccn reviendra plus largement sur cette<br />
échéance. Il fixera, notamment, la conception<br />
de notre campagne et notre plan cle travail pour<br />
2008. Nous avons cependant, dès aujotrrd'hui,
)rLrcrroNs<br />
des premières dispositions à prendre. ceci<br />
d'autant que deux questions importantes doivent<br />
être traitées très en amont : d'une part le<br />
contrôle des listes électorales qui débutera dès<br />
novembre <strong>2007</strong> el, d'autre part, il est suggéré<br />
que des assemblées générales d'unions départementales<br />
ouvrent dès cet automne un processus<br />
d'appel à candidatures dans les syndicats pour<br />
constituer les listes Cgt.<br />
En une deuxième étape, de mars à juin 2008 au<br />
plus târcl, les listes définitives de la Cgt seront<br />
finalisées pâr Llnions départementales.<br />
L'objectif est que la désip;nation des candidats<br />
participe à la dynamique de campagne, avec des<br />
débats dans les syndicats et des possibilités de<br />
choix réels pour rajeunir, féminiser et diversifrer<br />
nos listes, à I'image de tout le salariat de notre<br />
pays.<br />
L'impulsion et la mise en place du dispositif de<br />
campagne de la Cgt renvoient à un impératif :<br />
l'existence dans chaque union départementale<br />
d'un collectif "Pn:d'hommes" et d'un animateur<br />
identifié qui sera le relais entre les unions départementales<br />
et la confédération. Notre objectif<br />
est qlle chacun de ces collectifs soit créé dès<br />
maintenant et se soit réuni au moins une fois<br />
âvant cet été pour procéder à un premier bilan<br />
de la mandature.<br />
La commission confédérale "Prtrd'hommes" propose<br />
au Ccn de mettre en place, rapidement, un<br />
dispositif de sensibilisation et de formation des<br />
directions d'unions départementales et des responsables<br />
de collectifs Prud'hommes d'ici la frn<br />
de l'année. Un livret sera d'ailleurs disponible<br />
sur ce slliet dans les prochaines semaines. Des<br />
notes vont être établies pour aider les camarades<br />
à se mettre en situation, en visant I'engagement<br />
de toutes les directions syndicales.<br />
t hôrges/r- 2t2/5LfI tMbKt ZUUl -J)<br />
Nous voulons gagner chaqtre organisation à établir<br />
son propre plan de travail, en lien avec les<br />
échéances imposées par la campagne électorale,<br />
bien en prise avec I'acttralité et les enjer.lx revendicatifs.<br />
En premier lieu, il sera nécessaire qu'à<br />
l'échelle des régions et des départements, on<br />
s'arrête pour une analyse des évolutions qui se<br />
sont prodllites dans la composition et l'implantation<br />
du salariat pour mettre sllr pied les dispositifs<br />
militants adéquats permettant la meilleure<br />
intervention possible de la Cgt.<br />
L'efficâcité nous obligera à concevoir des coopérations<br />
entre territoires et professions qui nous<br />
permettront de cibler et de concentrer nos efforts.<br />
Pour jouer la gagne, et c'est possible, nous<br />
devons nous y mettre maintenant."<br />
L'appel à s'engagerr dès à présent, pour être en<br />
silualion de mener campagne. renvoie à trn impératif<br />
d'utilité pour I'activité Cgt. En effet, si la<br />
campaÉine, ou sa préparation, est perçLle comme<br />
une tâche supplémentaire, elle risque d'être reléguée<br />
à plus tard et réseruée aux spécialistes.<br />
Il nous revient de décliner la mise en place du<br />
dispositif et les premières réflexions sllr cette<br />
échéance en lien direct avec I'actualité revendicative<br />
et les problèmes quotidiens,<br />
La conquête de forces nouvelles, de clroits nouveallx<br />
oll la défense des libertés, sont les bonnes<br />
portes pour donner à la campagne la dimension<br />
utile, immédiate et d'efficacité au service<br />
de I'action syndicale. Elle doit nous permettre,<br />
aussi, de replacer l'activité juridiqr,re au c
)BRÈvES<br />
Le Medef et la droite n'ont pas<br />
encore gagné la bataille des<br />
idées...<br />
Le 14 juillet, les Galeries Lafayette Hausmann à<br />
Paris étaient fermées.<br />
Medef et gouvernement avaient pourtant bien orchestré<br />
la câmpâgne médiatique et malgré le chant<br />
des sirènes du .travailler plus pour gagner plus',<br />
les salariés ont fait la démonstrâtion qu'ils n'étaient<br />
pas prêts de renoncer à leurs acquis.<br />
La fermeture des Galeries Lafayette Hausmann fait<br />
suite à la forte mobilisation des salariés lors de la<br />
journée de grève du 27 juin, premier jour des soldes<br />
était un véritable<br />
symbole.<br />
Au sein d'autres enseignes qui étaient pour leur<br />
part ouvertes, les salariés ont choisi d'autres formes<br />
d'action pour exprimer leur refus de travailler<br />
les jours fériés. A la grande épicerie de Paris, les<br />
salariés ont fait grève et distribué un trâct à destination<br />
de la clientèle.<br />
Dans les magasins Tati de la région Parisienne,<br />
97 o/o des salariés ont refusé le "volontariat, et ont<br />
choisi de ne pas travailler, la direction a du embaucher<br />
une centaine d'étudiant pour les remplacer.<br />
Au Printemps Hausmann, les salariés ont également<br />
refusé de travailler le 14 iuillet.<br />
Ceux qui prônent la déréglementaton, la généralisatlon<br />
des ouvertures dorninicales, du<br />
travail des iours fériés et des ouvertures nocturnes<br />
devront en tenir compte : les salariés<br />
du Comrnerce et des Servlces ont droit à ure<br />
vie en dehors du travall, et lls se battront pour<br />
faire. respecter cette exlgence.<br />
$ufiÉsDt oomict<br />
OClU RtilEs<br />
Dlr^rcHË3<br />
JOURS FERËS<br />
I<br />
çrt|mrt<br />
acholges/ n- l)l/>LP L^/IÔI
-) I tct,onges/ n' <strong>252</strong>,/SEPTEMBRE 2OOZ<br />
)anÈvrs '1unro ours<br />
Quelques informations du pôle fédéral<br />
"Droits, Libertés et Actions Judiciaires"<br />
Que faire des Gontrats Nouvelles<br />
Embauches IGNEf après la décision<br />
de la cour d'appel de Paris ?<br />
Dans l'état actuel de la jurisprudence, les employeurs<br />
désireux de se séparer d'un salarié titr.llaire d'un<br />
CNE, dewaient respecter la procédure applicable<br />
aux nlptllres des Contrats à Duré Incléterminée.<br />
L'arrêt dr,r 6 juillet <strong>2007</strong> cle la cour d'appel de Paris<br />
confinne le jugement du Conseil des Prud'hommes<br />
cie Longjumeau : le Contrat Nouvel embauches n'est<br />
pas conforme aux clispositions cle la convention 158<br />
de l'Organisation Intemationale dr-r Travail.<br />
Cette décision peut encore fâire I'objet d'un pourvoi<br />
en cassâtion, mais ce dernier n'a pas d'effet suspensif.<br />
Par conséquent, dans l'état actuel de la jurispmdence,<br />
les règles propres de rupture de contrat CNE<br />
par I'employeur seront, en cas de conflit prud'homal,<br />
jr-rgées inapplicables, en tout cas dans les ressofis<br />
des cours cl'appel de Paris et de Bordeaux.<br />
Quelle est, dès lors, la situaton des entreprises<br />
qui ont conclu de tels contrats ?<br />
Rien n'obliç l'employeur à proposer un CDI à la<br />
place du CNE. Cependant le recours âu CNE ne présente<br />
plus aucun intérâ prztique pour l'entreprise ;<br />
L'entreprise qui désirerait transforiner le CNE en<br />
CDI "classique", sans attendre la fin de la période<br />
cle consolidation de I'ernploi (période de précarité<br />
pour la Cgt), devrait à notre avis, obtenir l'accord<br />
du salarié :<br />
- L'er]]ployeur qui souhaite se séparer du titulaire<br />
d'r,rn CNE cloit, s'il ne veut pas s'exposer à la<br />
sanction des tribunaux, respecter la procédure<br />
de licenciement : convocation à entretien préalable,<br />
indication des motifs du licenciement, respect<br />
du préavis de licenciement.<br />
Toutefois, il Ieste à notre avis, tenll au paiement<br />
de I'indenrnité cle rupture de 8 % propre au CNE<br />
(cette disposition ne fait pas partie des dispositions<br />
ilrgées contraires à la convention de I'OIT).<br />
Employés de maison :<br />
durée du travail.<br />
En cas de recours au chèqtre-emploi-service, c'est<br />
à I'employeur de prouver que le contrat de travail<br />
est à temps paniel : Un employé de maison<br />
à temps partiel estime que le temps qu'il effectue<br />
ne correspond pas au temps qr.ri lui est rémunéré<br />
par chèque-emploi service. Il saisit les tribunaux<br />
d'une demande de rappel de salaires, et il obtient<br />
la requalification de son contrat en contrat à temps<br />
plein (soit 40 heures par semaine conformément à<br />
la convention collective des salariés du panicr-rlier<br />
employeufl.<br />
souruLs : Di.tionnJire permrnsnl \o( irl. E(lirion: lcgi'l:rtrre.<br />
Heures supplémentaires :<br />
retour sur le régime<br />
des allégements de charges.<br />
Le projet de loi "en faveur du travail, de l'emploi et<br />
du ponvoir d'achat" a été adopté, le 27 juillet par<br />
le Sénat. Après une première lecture dans cltâque<br />
assemhlée. il der rait ètre examiné pîr une commission<br />
paritaire mixte composée de 7 sénateurs<br />
et 7 députés (le 1" août <strong>2007</strong>) : en bénéficieront<br />
les heures effectr,rées au-delà de la durée maximale<br />
hebdomadaire fixée par la convention ou l'accord<br />
de modulation et, à l'exclusion de ces dernières,<br />
les heures effectuées au-delà du plafond légal fixé<br />
à 1 607 hetrres par an.<br />
A compté du 1" octobre <strong>2007</strong>, la rnajoration des<br />
8 premières heures supplémentaires sera portée<br />
à 25 o/o (.de la 36e-. U la 43ène heure incluse), et<br />
50 0/o pour les heures supplémentaires accomplies<br />
au-delà de la 43'"" heure.<br />
Les taux légaux susvisés s'appliquent à défaut de<br />
taux fixés par convention ou accord de branche<br />
ou accord d'entreprise ou d'établissement ; les<br />
taux conventionnels ne peuvent être inférieurs à<br />
70 o/0.