Commandement ou management - CESM

opérations, le temps passé loin de la famille, la qualité de la vie à bord (ambiance au carré,
restauration, escales…), ce qui montre l’originalité du cadre de notre étude par rapport au reste des
salariés français. Ce qui est certain, c’est qu’un bon manager est une garantie de motivation. Les
théoriciens de la motivation au travail comme Taylor, Mayo, Maslow, même si celui-ci prône un
modèle décrié comme obsolète, ou Herzberg et sa théorie des besoins, apportent un éclairage
intéressant. Comme on le voit sur le schéma en page 20, la motivation, qui traduit l’implication ou non
dans l’activité professionnelle, dépend de plusieurs facteurs. Dans la Marine, on peut en dégager trois
essentiels et deux secondaires.
Les valeurs, idéaux et convictions sont très importants dans une institution militaire, non
seulement pour le personnel mais aussi pour son supérieur. Viennent ensuite les projets personnels et
les objectifs professionnels. La Marine, comme on l’a vu, est une institution aux métiers très
techniques, et propose à ce titre une formation continue tout au long de la carrière (ceci est valable
pour l’ensemble du personnel, officiers ou non). Le sentiment de reconnaissance est également
primordial. Le rôle des récompenses et des sanctions, comme on le verra plus tard, est très sensible
dans une institution militaire. La Marine tient à prouver à son personnel que lorsqu’il se donne du mal
pour son travail (quelle autre définition du dévouement ?), elle sait se montrer reconnaissante.
De manière secondaire, les aspirations (par exemple, l’importance donnée à la vie de famille), et
par opposition les contraintes qu’impose la vie militaire et embarquée (absences de longue durée,
déménagements…), jouent également. Enfin, les compétences, le degré de spécialisation dans un
domaine acquis par le personnel avant de rentrer dans la Marine sont un facteur à prendre en compte.
Il est intéressant d’observer que l’analyse retranscrite dans le schéma 2 vient de chercheurs
civils mais s’applique à la Marine au sens où le degré d’implication (et donc la motivation) du
personnel pour son activité à bord dépend, comme un employé dans une entreprise, d’un panel de
facteurs très divers. A la pyramide des besoins de Maslow, trop théorique, on préférera ce schéma « en
molécule », qui place la motivation au centre et ses moteurs essentiels tout autour.
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