OPA sur le Vendée Globe - D'Orbestier

Quelques mois auparavant,
l’année précédente, à Paris… (J - 720)
Ce matin de novembre, en se rasant devant sa glace, le destin de
Charles Grandval bascula dans ce qui allait devenir la plus surprenante
et la plus déstabilisante aventure de son existence.
Cela commença par les infos de sept heures, sur France-Inter, où
un journaliste spécialisé en économie ânonnait des chiffres et des
noms de sociétés n’intéressant que les mordus du CAC 40. Le
commentateur indiquait que le groupe Latour-Bridgeway — un
concurrent représentant à peine plus de la moitié du chiffre d’affaires
de son propre groupe — allait réaliser pour l’exercice en cours, un
résultat tout juste inférieur à celui de « sa » holding, Solis. Certes, il ne
s’agissait que d’un résultat prévisionnel, mais Grandval fut ulcéré. Il
piqua une crise de colère épouvantable lors de la réunion mensuelle
du directoire. Comment se faisait-il qu’il n’était pas au courant des
performances de ce « petit » concurrent ? Pourquoi lui avait-on caché
une prouesse aussi remarquable ? Il fit vérifier l’information — qui
s’avéra exacte — et décida alors de former une cellule d’analyse avec
ses meilleurs spécialistes des secteurs juridiques, financiers et de la
communication. Ce groupe, Latour-Bridgway, ne constituait-il pas une
acquisition potentielle à examiner ?
***
— Mais non, bon sang de bon soir ! Votre frilosité m’exaspère ! Je
veux de l’ambition pour ce groupe, pas de la prudence ! Non d’un
chien nous sommes numéro trois en Europe, depuis un an maintenant.
Je veux que nous devenions numéro un et c’est possible ! Nous avons
développé des savoir-faire, une méthodologie et une créativité que
nous pouvons et devons mieux valoriser sur les marchés traditionnels
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