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Ecologia Mediterranea

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Durant les mois de mai et juin l'apport par les eaux d'irrigation ne représente qu'un faible pourcentage de l'ensemble des<br />

organismes présents alors dans la rizière (6% en moyenne). A l'inverse les densités totales d'algues dans l'eau d'irrigation sont<br />

tout à fait semblables ou même supérieures (102% en moyenne) à celles des rizières en juillet et août. Dans le seul groupe des<br />

Diatomées, ces pourcentages deviennent respectivement 13 et 150% en moyenne pour les mêmes périodes.<br />

DISCUSSION.<br />

Les formes de résistance présentes dans le sol et les algues transportées dans l'eau d'irrigation jouent un rôle<br />

complémentaire dans la colonisation et les successions d'algues de la rizière. En effet, il est clair qu'en raison des taux de<br />

croissance très élevés de certaines espèces, les peuplements phytoplanctoniques peuvent se développer aussi bien à partir d'un petit<br />

nombre d'individus issus du sol qu'à partir d'individus apportés par l'irrigation.<br />

En ce qui concerne les algues issues du sol, l'expérimentation in vitro met en évidence l'importance des conditions de<br />

milieu pour la reprise d'activité des formes de résistance. Indépendamment du petit nombre de sols mis en culture, les paramètres<br />

hydrologiques in vitro expliquent la diminution du nombre d'espèces observées en culture par rapport au nombre de celles trouvées<br />

in situ. Les conditions de culture ne sont évidemment pas les mêmes que celles qui existent in situ, du moins pour les laps de<br />

temps relativement longs: le sol dans le cristallisoir est confiné et ne peut pas profiter de l'oxygénation qui se produit dans la rizière<br />

avec l'infiltration d'eau saturée en oxygène. De plus, à cause des faibles dimensions du dispositif, les variations des conditions<br />

extérieures et notamment de la température sont très peu atténuées, en tous cas moins encore que dans les rizières mêmes (PONT &<br />

VAQUER, 1984). Elles agissent d'une part sur la germination des spores et/ou sur la réactivation des formes de repos. Par ailleurs<br />

elles influencent sans doute également la survie de certaines espèces.<br />

La biologie des espèces est souvent encore mal ou pas connue, en particulier quant aux conditions de germination des<br />

formes de résistance. Le seul humectage du sol n'est vraisemblablement pas suffisante pour permettre leur réactivation qui est<br />

certainement liée entre autres à des conditions de température et à la lumière nécessaires à la levée de dormance. Les processus mis<br />

en jeu seraient très similaires à ceux des végétaux supérieurs (MORRIS, 1980). La lumière semble être un facteur déterminant pour<br />

la levée de dormance de divers Chara (SABBATINI et al, 1986; FORSBERG,1965 ; TAKATORI & IMAHORI, 1971) et en<br />

particulier en fonction de sa qualité (WETZEL et McGREGOR, 1968). HOLLIBAUGH et al (1981) a aussi montré que la lumière<br />

et la température sont les facteurs à l'origine de la germination des spores de repos de Diatomées. D'autres facteurs influent<br />

surement sur la germination des spores, et en particulier la composition chimique du milieu. Toujours en ce qui concerne les<br />

Characées, HUTCHINSON (1975), rapporte qu'une teneur en oxygène faible et un potentiel d'oxydo-réduction inférieur à 0,4 V<br />

sont nécessaires pour la germination entre autres des Chara vulgaris et C. globularis. Enfin, les caractéristiques physico­<br />

chimiques du milieu consécutives à la germination conditionnent le développement et le maintien des espèces et permettent ainsi de<br />

les observer à la fin du temps de culture. Les espèces aptes à germer dès la mise en eau sont susceptibles de disparaître rapidement<br />

et inversement d'autres n'apparaîtront qu'au bout d'un temps de latence plus ou moins long. Il est par conséquent évident que le<br />

temps de culture influencera directement le nombre et la nature des espèces obtenues au laboratoire.<br />

Toutes les espèces dominantes à un moment du cycle rizicole sont présentes à la fois dans le sol et dans l'irrigation.<br />

Certaines d'entre elles, comme Eudorina elegans, Pandorina morum, Scenedesmus acutus, Sc. spinosus, qui n'ont pas été<br />

observées dans l'eau d'irrigation avant leur prolifération dans la rizière expérimentale semblent donc dans ces cas particuliers s'être<br />

développées à partir des formes présentes dans le sol. Elles se sont d'ailleurs abondamment développées également dans les<br />

cultures de sol au laboratoire. Certaines espèces, fort peu nombreuses au demeurant comme Phacotus lenticularis ,Scenedesmus<br />

arcuatus, Closterium parvulum, Cosmarium laeve, Cosmarium subcostatum, n'ont jamais été observées dans l'eau d'irrigation en<br />

1976, 1977 et 1978. Inversement ont toutes été obtenues en cultures de sols. Elles montrent ainsi clairement l'origine des<br />

populations qu'elles constituent.Quelques réserves doivent cependant être émises, en ce sens que les formes de résistance, zygotes<br />

ou kystes, n'ont pas toujours des caractéristiques morphologiques qui permettent de les distinguer: elles pourraient être introduites<br />

dans la rizière sous cette forme peu reconnaissable.<br />

Enfin, plusieurs espèces présentes à la fois dans l'eau d'irrigation et dans le sol sous forme de résistance sont à l'origine<br />

de certains peuplements comme Scenedesmus quadricauda et Nitzschia acicularis qui ont poussé au cours du premier mois de la<br />

saison 1978.<br />

L'eau d'irrigation apporte en permanence un certain nombre d'espèces, représentées parfois par un petit nombre<br />

d'individus qui se développeront si les conditions leur sont favorables. C'est le cas, par exemple de Rhopalodia gibba qui est<br />

introduit en permanence dans la rizière et s'y développe seulement pendant l'été.Ces formes en repos sont équivalentes à celles que<br />

GOLTERMAN (1975) rapporte comme étant à l'origine de certaines poussées algales dans les lacs. Les caractéristiques physico­<br />

chimiques de l'eau de la rizière différant sensiblement de celles de l'irrigation, en particulier la température, empêchent la croissance<br />

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