Le conte du garçon pauvre et du dragon

Le conte du garçon pauvre et du dragon
Il était une fois un garçon pauvre comme Job qui vivait ensemble avec sa mère et ses six
soeurs dans une cabane misérable. Il quittait chaque jour la maison pour gagner un peu
d’argent. Le père était mort il y a longtemps et sa veuve n’avait plus rien dit depuis sa mort, pas
un seul mot. Alors, le garçon était responsable de la santé des sœurs afin qu’elles ne meurent
pas de faim.
Un jour, le garçon a quitté encore une fois la maison en espérant trouver enfin un contrat
d’engagement fixe. Il est allé chez le meunier, mais celui-ci a répondu: “Je n’ai pas du travail
pour toi, les gens n’achètent pas assez de farine.”
Puis il s’est rendu chez le forgeur, mais celui-ci aussi a déclaré: “Je n’ai pas de travail pour toi,
personne n’achète pas une pince chez moi.”
Alors, le garçon est allé chez le tailleur qui l’a renvoyé: “Je n’ai pas de travail pour toi, personne
ne veut acheter des habits chez moi.”
Très désespéré, le garçon est sorti du magasin du tailleur et il traînait dans les rues sans savoir
où il pouvait encore demander du travail.
Et il pensait à ses sœurs qui se trouvaient à la maison, affamées et assoiffées. Son chagrin
était si fort qu’il ne voyait presque pas la mendiante au bord du chemin. Mais quand il la
regardait, il remarquait qu’elle était dans une misère encore plus grave que lui-même et il
pensait : « Je peux lui donner un morceau de mon manteau pour qu’elle ait chaud. Aussitôt
pensé, aussitôt fait ! Puis, en lui rendant son bout de manteau, il a regardé dans les yeux de la
mendiante qui lui souriait. Ainsi, il a découvert qu’elle était une bonne fée.
Là-dessus, elle lui parlait: « Ton cœur est pur et bon. Pour cela, je veux te récompenser. Je
voudrais te faire un cadeau avec ces bottes. Elles vont te porter très loin. »
Le garçon tenait les bottes et il voulait remercier la bonne fée, mais elle avait déjà disparu.
Puis, le garçon a couru à la maison et il a tout raconté à ses sœurs et à sa mère. Et il leur a
promis qu’ils ne souffrent plus de faim parce qu’il voulait aller vendre les bottes pour beaucoup
d’argent.
Le lendemain matin, en quittant la maison, le garçon pensait : « J’aimerais porter ces bottes
seulement une fois avant de les vendre. » Et il a chaussé les bottes qui lui allaient comme un
gant. Et quand il a fait un pas, il a senti un élancement dans le ventre. Alors, il a tourné et voilà,
la cabane de sa famille n’était plus là. Plein de panique, il a fait encore un pas et la cabane a de
nouveau apparu devant lui. C’était seulement là qu’il a su que les bottes étaient ensorcelées et
il avait franchi sept kilomètres avec elles, la distance pour laquelle on mettait normalement une
heure. En apprenant ce secret fabuleux de ces bottes, il a décidé de les garder et d’aller à la
poste pour postuler à un emploi comme messager.
Quand il avait demandé à parler à l’employé des postes, celui-ci le dévisageait d’un air
moqueur. Il glougloutait : « Toi, tu veux être messager ? Dans ces haillons et avec ces jambes
maigres, tu n’arriveras pas à ton but. »

Mais le garçon a rétorqué : « Donnez-moi seulement une lettre et je vais vous prouver que je
suis plus rapide que votre messager à cheval. »
Et il le disait avec une conviction tellement certaine que l’employé des postes ne riait même
plus. Pour s’égayer aux dépens du garçon, il lui a donné une lettre avec les mots : « Voilà, mon
garçon ! Cette lettre doit être apportée chez le marchand dans la ville. Un messager met deux
jours pour cette charge. Je te donne la moitié du temps ! »
Le garçon est parti et après deux heures, il est arrivé dans la ville, a apporté la lettre au
marchant et puis, il a flâné dans les rues. Ensuite, il est retourné la poste et a informé l’employé
des postes qui était bouche bée d’étonnement et il l’a harcelé en le questionnant « De quelle
manière as-tu fait cela?»
Le garçon a répliqué : «Seulement la volonté compte. »
Et grâce à sa rapidité, le garçon a obtenu l’emploi et il est devenu le meilleur messager du pays.
Il avait même le droit de remettre les lettres au roi.
Alors, il tenait à sa promesse et sa famille pouvait enfin manger à sa faim.
Le garçon grandissait, c’était devenu un beau jeune homme que beaucoup de filles suivaient du
regard, quand il allait dans la rue en distribuant les lettres. Mais le garçon ne les regardait pas,
parce qu’il était tombé éperdument amoureux de la fille du roi, qu’il avait vue lors d’une
audience au château. Sa virginité et sa bonté l’avaient aveuglé ; c’était vraiment le coup de
foudre.
Mais un jour, la princesse avait été enlevée du dragon aux sept têtes qui était l’ennemi mortel
du roi. Celui-ci lui avait fait un entourloupe dans un combat en lui prenant son trésor le plus
précieux, un porte-bonheur d’une beauté merveilleuse. Le roi le portait toujours autour du cou.
Mais maintenant le dragon a décidé que le jour était venu pour reprendre son trésor et pour se
venger.
Le roi était plein d’inquiétude pour sa fille et a rassemblé tous ces chevaliers pour les amener à
délivrer la princesse. Quand le jeune messager a appris cette nouvelle horrible, il éprouvait
beaucoup de peine et cependant était absolument déterminé de sauver la princesse. Alors, il
s’est rendu au château et a convié une audience auprès du roi. On la lui a accordée.
Et après s’être incliné devant le roi, il a dit : « Sire, je suis amoureux de votre fille et je voudrais
partir comme les chevaliers pour la sauver. Je vous prie, laissez-moi joindre vos chevaliers !! »
Etonné, le roi a répondu : « Mais qu’est-ce que tu pourrais faire ?? Toi, tu n’es qu’un messager.
Tu n’as pas même une armure. Le dragon aux sept têtes va te déchiqueter. »
Alors, le jeune messager a raconté au roi des bottes de sept lieues et de la ruse qu’il s’était
imaginée. Le roi était convaincu et il l’a laissé partir pour sauver la princesse.
Quand il est arrivé à la grotte où le dragon aux sept têtes vivait, il a vu la princesse
emprisonnée dans un filet de pèche qui était suspendu au plafond. Le dragon était allongé sur
ses trésors et il dormait. Puis, le jeune messager est allé tout doucement pour ne pas réveiller
ce monstre à la corde qui tenait le filet et il a prudemment abaissé le filet. Le messager a libéré
la princesse et quand celle-ci a vu le garçon, elle a crié de bonheur et a sauté à son cou. En
entendant ce vacarme, le dragon s’est réveillé. Voyant que la princesse était libérée, il s’est levé

avec un beuglement fracassant et ses yeux étaient toutes rouges de fureur. Il crachait de la
fumée et du feu et les écailles de sa queue fouettaient les roches.
Le jeune messager tenait bien la princesse dans ses bras et en faisant un grand pas avec ses
bottes de sept lieues, il l’a portée au village. Là, les habitants les attendaient déjà.
Le jeune messager est vite retourné à la grotte du dragon qui rugissant de fureur l’avait déjà
quittée. Quand le messager s’approchait du dragon, celui-ci grognait avec une de ses sept
têtes:
“C’était une grande faute, petit polisson. Je veux te déchiqueter parce que personne ne peut
me voler quelque chose. Dis-nous tout, tu ne t'en sortiras pas comme ça. “
Après ces mots, le dragon a foncé sur le garçon, mais dans le même moment, le messager a
fait un pas minuscule en avant et il a comparu devant l'autre partie du dragon. Mais comme il
semblait trébucher une autre tête du dragon apercevant le garçon voulait aussi foncer sur lui.
Le dragon est tombé dans ce piège et le jeune messager tournait autour du dragon, en sorte
que ses sept têtes s'entrelaçaient de plus en plus et enfin, le dragon est tombé par terre parce
qu’il avait perdu son équilibre.
Tout épuisé et en haletant, le dragon était incapable de bouger.
Après un tout petit instant de repos, le jeune messager s’est approché d’une des sept têtes du
dragon et a demandé: « Acceptes-tu ta défaite ? »
En sifflant le dragon a répondu : « Oui, mon maître. Vous êtes le vainqueur. Mais dites-moi :
Comment l’avez-vous fait ? »
Le garçon lui a expliqué le pouvoir des bottes de sept lieues et pendant ses explications les
yeux du dragon commençaient à étinceler, car il désirait beaucoup les bottes.
« Écoute bien ! » a dit le garçon qui avait bien remarqué le désir de la bête, « veux-tu me
promettre de ne plus jamais faire de la peine à personne ? ».
« Oui », a répondu le dragon. « C’est promis ! Parole d’honneur ! »
Là, le jeune messager a proclamé : « Dans ce cas-là, je vais te donner ta liberté et même les
bottes. Je n’ai plus besoin d’elles, j’ai gagné plus d’argent qu’il me faut pour nourrir ma famille.
Au lieu de cela, tu dois les posséder, pour qu’elles te fassent penser à ta promesse. »
Le dragon l’a remercié et son cœur noir s’est changé en un noyau d’or. Plus jamais, il ne faisait
mal à quelqu’un même pas à une mouche, mais il utilisait les bottes de sept lieues pour aider
les gens en misère.
Le jeune messager est retourné au château et là, une grande fête avait lieu. En l’apercevant, la
princesse s’est précipitée et l’a embrassé amoureusement. Même le roi qui était tout heureux a
dit merci et pour le récompenser il lui a donné sa fille en mariage. La mère du garçon était si
émue qu’elle pouvait parler de nouveau.
Alors, les gens du château et du village fêtaient pendant une semaine, d’abord la fin heureuse
de cette aventure et puis, ils célébraient les noces de la princesse et du messager.
Et ceux-ci ont mené une vie heureuse et avaient beaucoup d’enfants.