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Partie 5 - Noeux-Mémoire

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Année 1910.<br />

Jules BERTHELIN dit « Papa Jules » est connu comme guérisseur psychotique à Avion. Il y<br />

était président d’un groupe de solidarité.<br />

REDOUTE est le commissaire de police qui a sous ses ordres trois gardes champêtres : Pierre<br />

PATTE, Marcel PATTE et Louis TRINEL.<br />

11 janvier 1910. Déclaration de la société « La Patriote des Mineurs de <strong>Noeux</strong> »<br />

19 janvier 1910. PUCHOIS – BERTIN entreprend comme dépositaire un commerce de<br />

fromages demi-gros et au détail dans la maison LUGEZ – HU, route Nationale. (Charles<br />

PUCHOIS décèdera le 12 mai 1910)<br />

21 janvier 1910. DENECKER Jules entreprend un commerce de vendeur de boutons (ou<br />

boulons) au petit détail dans sa demeure au Fond-de-Sains.<br />

27 janvier 1910. COUSIN Alfred, charcutier, rue de Bouvigny, fait maintenant son<br />

commerce dans une maison de la route d’Arras chez DEBRENE Charles.<br />

31 janvier 1910. Débit de boissons. MIGNEAU Léontine veuve SCHRYVE, rue nationale,<br />

cesse d’être cabaretière.<br />

31 janvier 1910. Débit de boissons. DECLERCQ Augustin Louis, cabaretier au Café<br />

BOULONNAIS, route Nationale, cesse tout commerce. Appartenant à DUMONT, loué à<br />

BERTON, brasseur à Mazingarbe.<br />

Février 1910. La foudre frappe le clocher et mutile le coq de l’église SAINT-MARTIN.<br />

5 février. BELLANGER Charles Nicolas, ouvrier mineur, reprend le café autrefois tenu par la<br />

Vve LOUIS Joseph, rue de la Place, appartenant à DARRAS Edouard, loué à GARRY,<br />

brasseur.<br />

15 février 1910. PRUVOST – GOURDAIN Maurice ouvre un commerce d’épicerie au petit<br />

détail, rue de la Place, maison BLANCHE – DEBAILLEUL.<br />

17 février 1910. Débit de boissons. BECQUET Georges, ouvrier mineur, reprend le cabaret<br />

tenu par COUVELART – BERTIN, route d’Hersin. Appartenant à MARTIAL François, loué<br />

à FUSSIEN, brasseur.<br />

22 février 1910. Débit de boissons. DELBARRE Titus, ouvrier mineur, reprend le cabaret<br />

tenu par NOYELLE – CLABAUX, rue de Mazingarbe, appartenant à CAULLET Raymond<br />

de <strong>Noeux</strong>, loué à CAULLET Albert, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

22 février 1910. Débit de boissons. BOUTTIFLAT François, ouvrier mineur, reprend le<br />

cabaret auparavant tenu par LASSALE Emile, rue de Mazingarbe, appartenant à<br />

DESTREBECQ Edmond, loué à GARRY, brasseur.<br />

24 février 1910. BEHARELLE Henri, maire, et l’abbé ROUSSEL, curé, conviennent : l’abbé<br />

ROUSSEL est autorisé à percer deux ouvertures dans le mur donnant sur l’ancien cimetière


de la propriété acquise à Mme Veuve THIANT-BAUCHET. (AM)<br />

24 février 1910. Mme BOCQUET – LEMAIRE ouvre un commerce d’épicerie au petit détail<br />

dans sa maison, rue d’Arras, ancien emplacement du Jeu de Paume.<br />

24 février 1910. Débit de boissons. LASSALE Emile, cabaretier, rue de Mazingarbe, transfère<br />

son Débit rue des Usines dans un local appartenant à DUBRULLE Louis, propriétaire à<br />

<strong>Noeux</strong>.<br />

25 février 1910. Débit de boissons. SCHRYVE Jérôme reprend le Débit de boissons tenu par<br />

LESUR Jean-Baptiste, rue de Bully, appartenant à LOGEZ Benoît, porion, à Verquin, loué à<br />

VINCENT & HU, brasseurs à <strong>Noeux</strong>.<br />

28 février 1910. Débit de boissons. NOYELLE Gustave, cabaretier, rue de Mazingarbe, dans<br />

la maison CAULLET, transfère son débit dans la maison BRASME Gustave, rue de<br />

Mazingarbe, loué à FUSSIEN, brasseur. Il remplace HODENT Amédée.<br />

3 mars 1910. Débit de boissons. RENONCOURT Ferdinand reprend le Débit de boissons<br />

tenu par FOURDRINOIS Oscar, route de Barlin, appartenant à FOUQUENELLE Joseph,<br />

loué à CAULLET Albert, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

3 mars 1910. DELPLANQUE Henri, cordonnier, entreprend à titre de dépositaire, un<br />

commerce de chaussures avec étalage. Appartenant à Clément PAUL à Béthune.<br />

10 mars 1910. Débit de boissons. DUFOUR Charles, reprend à partir du 1 er avril le cabaret<br />

tenu par HEAULME Maurice, route de Béthune, appartenant à BRASME Gustave<br />

propriétaire à Beuvry, loué à FUSSIEN de <strong>Noeux</strong>.<br />

10 mars 1910. Débit de boissons. BISSCHOP Edmond, ouvrier mineur, reprend à partir du 1 er<br />

avril, le débit de boissons anciennement tenu par CLODORE Julien, route Nationale,<br />

appartenant à DEBAILLEUL Jules fils, loué à GARRY, brasseur.<br />

18 mars 1910. Débit de boissons. BISSCHOP Edmond ne reprend pas le Débit tenu par<br />

CLODORE mais il va tenir « le Café des Arts », route Nationale, appartenant à PEGART<br />

Augustin, loué à GARRY de <strong>Noeux</strong>. Le cabaret était tenu par COLLART Auguste.<br />

18 mars 1910. Débit de boissons. HUGUET Léon, employé retraité du chemin de fer, reprend<br />

à partir du 1 er avril, le Débit de boissons anciennement tenu par CLODORE Jules, route<br />

Nationale, appartenant à DEBAILLEUL Jules, loué à GARRY, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

14 avril 1910. Mme WATTIEZ – GUILLEMANT va entreprendre un petit commerce de<br />

coupons et garnitures dans les corons de la Croix-Ricart.<br />

19 avril 1910. BUGEAUD Prudent entreprend le commerce de marchand de légumes pour<br />

transporter dans les environs.<br />

19 avril 1910. TRANCHANT – FANIEN reprend à partir du 7 mai le commerce de boucher<br />

dans l’ancienne maison QUEVA, route Nationale, appartenant à VOISIN Cyr.<br />

23 avril 1910. Lettre de la sous-préfecture au maire concernant un crédit pour restaurer


l’église. C’est possible.<br />

Mai 1910 : Gros orage, la foudre détruit en partie le clocher de l’église Saint-Martin.<br />

10 mai 1910. Débit de boissons. HARLOT Marie Anastasie femme LEBOURS André<br />

reprend le cabaret auparavant tenu par DECLERCQ Augustin, route nationale, appartenant à<br />

DEMARET, loué à BERTON frères, brasseurs à Mazingarbe.<br />

18 mai 1910. Débit de boissons. JEROME Zéphirin, reprend le Débit de boissons tenu par<br />

MAHU Julia, route de Béthune, appartenant à DELATTRE Henri, propriétaire à Violaines,<br />

loué à DELEPOULE, brasseur à Cuinchy.<br />

28 mai 1910. Débit de boissons. GUILBERT Marcellin, ouvrier mineur, <strong>Noeux</strong>, ouvre à partir<br />

du 15 juin 1910, un débit de boissons dans un local lui appartenant rue de la Gare.<br />

1 er juin 1910. Tribunal de Béthune.<br />

1°- PAMART Elvire, femme POTIE, 29 ans, ménagère, est poursuivi pour coups. Affaire<br />

remises à quinzaine.<br />

2°- MOLINEZ Pierre, 26 ans, journalier à Hersin, 8 jours de prison par défaut pour vol de<br />

charbon.<br />

(Le Réveil du Nord du 3 juin 1910)<br />

juin 1910. « Coup de couteau. En état d’ivresse, DUQUESNOY Jules, 28 ans, journalier,<br />

demeurant rue Basse, entrait à l’estaminet Léon ROUSSEL, route d’Hersin et demandait une<br />

consommation. Le cabaretier refusa de servir le poivrot qui, devenant impoli, fut mis à la<br />

porte. Peu après, ROUSSEL sortait, ne pensant plus à cette scène, lorsque tout à coup<br />

DUQUESNOY s’élança sur lui, menaçant.<br />

Armé d’un couteau, il en porta un coup au cabaretier qu’il blessa au bras droit.<br />

DUQUESNOY avait voulu se venger et il s’était caché en attendant la sortie de<br />

ROUSSEL. »(Le Réveil du Nord du 3 juin 1910)<br />

3 juin 1910. Débit de boissons. HUGUET Léon, Débitant, route Nationale cesse toute activité.<br />

9 juin 1910. GIROD – ROUX va entreprendre un commerce de coupons d’étoffe, il va faire<br />

les marchés dans un rayon de plus de 20 km.<br />

11 juin 1910. Arrêté municipal autorisant Paul PAQUET – CASTELAIN, boucherie-<br />

charcuterie, rue nationale, <strong>Noeux</strong>-les-Mines, à ouvrir un cinématographe à <strong>Noeux</strong>, route<br />

Nationale. Le Cinéma PALAIS DES FETES<br />

Le PALAIS DES FETES connut grâce au cinéma muet vers 1916 une affluence<br />

extraordinaire. Sa salle était surmontée d'un très haut plafond en forme d'arc de cercle. Une<br />

scène cachée par l'épais rideau en occupait tout le fond. Un escalier à droite du hall d'entrée<br />

donnait accès à un balcon qui dans sa partie la plus élevée abritait la cabine du projectionniste.<br />

Sous ce balcon quelques loges permettaient aux personnes aisées n'aimant pas la promiscuité<br />

de s'isoler et aux amoureux d'y cacher leurs étreintes.<br />

Tous les grands films muets ont défilé sur son écran et à l'époque pour maintenir la clientèle<br />

en haleine, c'était l'habitude de projeter des films à épisodes dont quelques uns sont restés<br />

dans les mémoires : Le Travail, La Main Mystérieuse, Kafra khan, La Belle Hélène, Le Gant<br />

Rouge, Les Aventures de Charlot...


Chaque épisode s'achevait à un moment crucial et les spectateurs étaient impatients de voir<br />

arriver le dimanche suivant pour en connaître le dénouement.<br />

12 juin 1910. Loi sur les délégués mineurs. Un article unique : Les délégués institués par la loi<br />

du 8 juillet 1890 sont chargés de signaler, dans les formes prévues à l’article 3 de ladite loi,<br />

les infractions aux lois du 2 novembre 1892, 3 mars 1900 et 29 juin 1905 relevées par eux,<br />

aux cours de leur visite.<br />

Une loi réduit le travail à 8 heures.<br />

16 juin 1910. Débit de boissons. CAJETAN François, ouvrier mineur, reprend le débit de<br />

boissons tenu par la Vve SCHRYVE, rue Nationale, appartenant à COHET Auguste &<br />

Consorts, loué à LECOCQ & Cie, brasseur à La Bassée.<br />

16 juin 1910. Débit de boissons. PAQUET Paul, boucher, va exploiter un cinématographe<br />

dans un établissement qu’il possède, rue Nationale et va tenir une buvette à partir du 2 juillet<br />

(bière, vin, sirop)<br />

30 juin 1910. Débit de boissons. LEBLANC Alfred Louis, débitant de boissons, rue Nationale<br />

cesse son commerce à partir du 1 er juillet.<br />

1 er juillet 1910. Débit de boissons. SENIN Jean Alexandre reprend le Débit de boissons<br />

autrefois tenu par RAULT – BACQUET, appartenant à La Basséenne.<br />

2 juillet 1910. Débit de boissons. DELANNOY Gaston, chauffeur, reprend le débit de<br />

boissons actuellement tenu par GUILBERT Florentin, rue de Mazingarbe. Appartenant à<br />

BORRIN Louis, loué à CAULLET Albert, brasseur <strong>Noeux</strong>, demeurant tous deux en cette<br />

commune.<br />

5 juillet 1910. Débit de boissons. TAHART Jean-Baptiste, manouvrier, reprend le Débit de<br />

boissons auparavant tenu par la Vve CRIQUELLION, rue de Bouvigny, appartenant à ladite<br />

Vve CRIQUELLION de Verquigneul, loué à CAULLET Albert, brasseur.<br />

6 juillet 1910. MERLIN Charles, journalier, reprend le Débit de boissons tenu par HUGUET<br />

Léon, appartenant à DEBAILLEUL Jules, loué à GARRY René, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

8 juillet 1910. Arrêté municipal nommant DEGEZ, architecte à Béthune, mission de s’assurer<br />

des mesures de sécurité du cinéma « le Palais des fêtes ».signé BEHARELLE, maire.<br />

15 juillet 1910. Rapport de DEGEZ, architecte, concernant la sécurité du cinéma « le Palais<br />

des Fêtes » : ouvertures de 0,70m remplacées par les mêmes de 1,25 m. Rendre libre le<br />

vestibule d’entrée.<br />

20 juillet 1910. Débit de boissons. GIEREZ Edouard reprend l’estaminet LEBLANC Alfred,<br />

route Nationale, appartenant à HERMARY, brasseur à Barlin.<br />

29 juillet 1910. Plan de T. DEGEZ, architecte à Béthune pour transformation portes accès au<br />

cinéma « le Palais des Fêtes »<br />

11 août 1910. MOULIN Louis, Fond-de-Sains N° 15, va entreprendre un petit commerce de


« rurudes » bonbons.<br />

11 août 1910. Débit de boissons. CHATELET Joseph cesse son commerce de marchand de<br />

liqueurs.<br />

17 août 1910. Débit de boissons. AUDIN Louis reprend à partir du 1 er septembre le Débit de<br />

boissons tenu par PECQUEUR Victor, rue de la Gare, appartenant à WATTEBLED, brasseur<br />

à Hersin.<br />

19 août 1910. Débit de boissons. JENICOT Jules, piqueur de chaudière, reprend à partir du 1 er<br />

septembre le débit de boissons tenu par QUEVAL Jules, rue de la Gare, appartenant à GOSSE<br />

de GORRE, Béthune<br />

25 juillet 1910. Réfection de la couverture et de la flèche du clocher de l’église Saint-Martin.<br />

Devis estimatif des travaux à exécuter (1850,50 francs). Signé à Béthune DEGEZ<br />

(Voir enregistrement)<br />

Vu à <strong>Noeux</strong> le 20 août 1910, pour le maire empêché, l’Adjoint : signé illisible.<br />

Vu et approuvé, Arras, le 29 août, pour le préfet, le secrétaire général : signature illisible.<br />

7 septembre 1910. Débit de boissons. MAILLARD Edouard reprend l’estaminet<br />

anciennement tenu par GUILBERT Octave, rue de Labourse, appartenant à La Basséenne de<br />

LECOCQ & Cie à La Bassée.<br />

14 septembre 1910. Le patronage Jeanne d’Arc possède un billard.<br />

14 septembre 1910. Débit de boissons. Mme Vve DUTHILT née FOULON Adèle reprend à<br />

partir du 1 er octobre le débit de boissons tenu par MAIRESSE Charles, appartenant à<br />

EDMOND Richard, loué à GARRY.<br />

24 septembre 1910. Débit de boissons. VERHELST Raymond reprend à partir du 1 er octobre<br />

le débit de boissons auparavant tenu par TABART Jean-Baptiste, appartenant à Vve<br />

CRIQUELLION, loué à CAULLET Albert, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

28 septembre 1910. Débit de boissons. LANRANT Jean-Baptiste, cabaretier au Fond-de-<br />

Sains cesse tout commerce à partir de ce jour. Le cabaret sera transformé en épicerie.<br />

1 er octobre 1910. Débit de boissons.<br />

1°- BAILLEUL Jules, cabaretier, rue de la Gare, va transférer son débit à partir de ce jour<br />

dans un nouvel établissement sis rue nationale, appartenant à GOSSE de GORRE, brasseur à<br />

Béthune.<br />

2°- THIERY Louis, cabaretier à Sains-en –Gohelle, va ouvrir un débit de boisons dans un<br />

local, sis rue Nationale, dans un local autrefois à usage de coopérative, appartenant à GORRE<br />

de GOSSE de Béthune.<br />

3°- HOGEDEZ Jules, débitant rue de la Place, cesse son commerce.<br />

10 octobre 1910. Débit de boissons. BEAURAIN Emile remplace GIOLET Léon comme<br />

cabaretier, rue de Labourse, appartenant à CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

20 octobre 1910. Débit de boissons. SABEL Louis reprend le cabaret auparavant tenu par<br />

GAREZ Edouard, rue d’Arras, appartenant à HERMARY, brasseur à Barlin.


31 octobre 1910. Débit de boissons.<br />

1°- CAJETAN François, débitant de boissons, rue de Bully, cesse son activité.<br />

2°- LECOCQ Augustin reprend le cabaret tenu par DELRIVE Jules, rue d’Arras, appartenant<br />

à BRASME Gustave à Beuvry, loué à FUSSIEN, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

5 novembre 1910. Débit de boissons. BODELLE Jules, journalier, reprend le cabaret<br />

auparavant tenu par CAJETAN François, route Nationale, appartenant à COHET Auguste &<br />

consorts ; loué à LECOCQ & Cie, brasseurs à La Bassée.<br />

5 novembre 1910. Débit de boissons. Mme Vve CARON cesse d’être cabaretière.<br />

18 novembre 1910. Débit de boissons. VERDRELTS Raymond, débitant rue de Bouvigny,<br />

cesse ses activités.<br />

21 novembre 1910. Débit de boissons. BOUCHER Arthur, ouvrier mineur, reprend, à partir<br />

du 5 décembre, le débit de boissons, précédemment tenu par BAILLEUL Jules, rue de la<br />

Gare, appartenant à Mme FROMEAU, cafetière à Béthune, loué à DEGROOTE, brasseur à<br />

Merville.<br />

24 novembre 1910. Débit de boissons. MALLEVAY Georges, ouvrier mineur, reprend le<br />

Débit de boissons anciennement tenu par BELLANGER Charles, rue de la Place, appartenant<br />

à DARRAS Edouard, loué à CLEMENT Léon, brasseur.<br />

29 novembre 1910. Débit de boissons. BUSIERE Louis, cabaretier, rue d’Hersin, transfère<br />

son débit dans le cabaret de HOGEDEZ Charles, rue de la Place. Le nouveau local appartient<br />

à HOGEDEZ Emile, loué à VINCENT & HU, brasseurs à <strong>Noeux</strong>.<br />

29 novembre 1910. Débit de boissons. VERBIEZ Arsène, cabaretier, rue de Mazingarbe,<br />

cesse son commerce. N’a pas encore de successeur.<br />

19 décembre 1910. Débit de boissons. TAVERNIER Virginie reprend l cabaret tenu par<br />

BONIFACE Constant, rue de Bouvigny, appartenant à HERMARY Camille, brasseur à<br />

Barlin.<br />

22 décembre 1910.<br />

1°- Mme DUBRULLE-SENECAUX, épicière au Fond-de-Sains, cesse tout commerce à partir<br />

de ce jour.<br />

2°- BUNS Cyrille agent particulier d’assurance a enlevé les plaques.<br />

24 décembre 1910. Débit de boissons. LASSALLE Emile, cabaretier, rue des Usines, a cessé<br />

tout commerce.<br />

27 décembre 1910. Débit de boissons. VILLAIN Jules va ouvrir un débit dans une maison<br />

sise route Nationale en cette commune. Le cabaret appartient à CHOPIN Ernest, loué à<br />

VINCENT & HU, brasseur à <strong>Noeux</strong>-les-Mines.<br />

31 décembre 1910.<br />

1°- Débit de boissons. MERLOT Marie, femme LEBOURS, a cessé d’être cabaretière et<br />

habite Barlin.


2°- LEFEBVRE Désiré cesse d’être boucher à partir de ce jour, il sera remplacer par HU<br />

Gaston, boucherie sise rue de la Place à <strong>Noeux</strong>-les-Mines.<br />

3°- ROUX Gérard cesse son commerce d’étoffes.<br />

4°- FAUX Léon n’est plus cabaretier, il est remplacé par GOUILLART Henri, rue de la Gare.<br />

5°- PRUVOST-GOURDAIN Maurice, épicier, rue de Place, a cessé tout Commerce.<br />

6°- CAPELLE Gustave, marchand forain a quitté la commune.<br />

7° VAN KEYMUELEN Marie cesse d’être cabaretière. Elle est remplacée par LEROY<br />

Maurice. Le cabaret sis à <strong>Noeux</strong>, rue d’Arras, appartient à Vve DUBRULLE et est loué à La<br />

Basséenne.<br />

Mme Vve CARPENTIER Henri, née DUBOIS Marie, cabaretière au Fond-de-Sains, a cessé<br />

tout commerce. Elle habite Sains-en-Gohelle.<br />

8° VERBIEZ Arsène, cabaretier, rue de Mazingarbe, a cessé son activité. Pas encore de<br />

successeur.<br />

1910. Coopérative. La Société coopérative compte 1759 actionnaires. Elle a vendu pendant<br />

cette même année pour 1.693.150 francs de marchandise et a distribué 20% de dividende.<br />

La concession produit 1.911.704 tonnes de charbon.<br />

Année 1911<br />

Population, 8629 habitants et 20 absents. 1986 maisons et ménages.<br />

BIENCOURT est médecin d’assistance de la commune.<br />

19 janvier 1911. Débit de boissons. BEAUGRAND Louis reprend le Débit de boissons tenu<br />

auparavant par MARLOT Marie femme SCHOUIS, rue Nationale, appartenant à DEMARET,<br />

propriétaire à <strong>Noeux</strong>, loué à BERTON frères, brasseur à Mazingarbe. (AM)<br />

19 janvier 1911. Débit de boissons. COSTEUX reprend le Débit de boissons tenu par<br />

DELANNOY Gaston, rue de Mazingarbe, appartenant à BORRIN Louis de <strong>Noeux</strong>, loué à<br />

CAULLET Albert, brasseur, demeurant tous deux à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

1 er février 1911. Débit de boissons. HUE Anatole reprend le Débit de boissons tenu en<br />

dernier lieu par VERBIEZ Arsène Rémy, rue de Mazingarbe, appartenant à Brasserie<br />

Coopérative d’Hersin-Coupigny. (AM)<br />

2 février 1911. Débit de boissons.<br />

1°- FRUCHART Alfred ouvre un Débit de boissons dans un local, route Nationale,<br />

appartenant à Mme Vve DELATTRE Valéry.<br />

2°- DAVID Aline Vve GUYOT ouvre un débit de boissons dans sa maison, rue de<br />

Mazingarbe. (AM)<br />

9 février 1911. A huit heures du soir, la Commission Administrative du Bureau de<br />

Bienfaisance de <strong>Noeux</strong>, Henri BEHARELLE, maire, PATOIR Eugène, BERNIERE-<br />

HEAULME et COCQUERELLE Ferdinand. PETIT Anselme, cultivateur, locataire de<br />

plusieurs champs des pauvres, abandonne sa culture et cède ses baux à DESSAINT<br />

(DESSEYN) Victor, cultivateur à <strong>Noeux</strong> : Vallée du cellier, section B n° 308 bis, 22 a 50 ca,<br />

18 francs annuel ; Champs Grillés, section B n°230, 1 ha 13 a 30 ca, 50 francs annuel de


fermage.<br />

16 février 1911. Débit de boissons. 1°- DUFFROY Joséphine, femme MERLY Eugène,<br />

reprend le cabaret tenu par MERLY André, rue de Bouvigny, appartenant aux époux<br />

MERLY-DUFFROY.<br />

2°- DEGARDIN Joseph, cabaretier, route de Bouvigny cesse tout commerce à partir du 1 er<br />

janvier 1911. (AM)<br />

25 février 1911. Débit de boissons. MEURDESOIF Jean-Baptiste, cabaretier, entreprend à<br />

partir du 1 er avril l’entreprise de battage de céréales (machine à pétrole). (AM)<br />

Dénombrement de <strong>Noeux</strong>-les-Mines.<br />

Agriculture.<br />

Cultivateur (89). Journalier (35). Berger (1). Vacher (1). Entrepreneur de battage (1).<br />

Jardinier (5)<br />

Industrie et commerce.<br />

Employés aux mines (2261). Ouvrier d’usine (4). Ouvriers (3).<br />

Fabricant de chaux (1). Chaufourniers (3).<br />

Brasseur (6). Ouvriers en brasserie (15). Malteur (2). Distillateur (1). Porteur de bière (1).<br />

Voiturier (3). Camionneur (1). Chauffeur (1). Charretier (8). Palefrenier (2).<br />

Mécanicien (8). Monteur (1).<br />

Tailleur d’habits (11). Teinturier (1).<br />

Matelassier (2). Tapissier (1).<br />

Blanchisseuse (5). Corsetière (1). Couturière (55). Lingère (2). Modiste (5). Repasseuse (5).<br />

Ménagère (2)<br />

Aubergiste (2). Cafetier (30). Cuisinière (1).<br />

Maréchal-ferrant (8). Charron (2). Forgeron (2).<br />

Horloger (8). Serrurier (2). Chaudronnier (3). Ferblantier (1). Poêlier (1). Ajusteur (1).<br />

Bourrelier (5). Cordonnier (21).<br />

Entrepreneur (2). Maçon (28). Charpentier (1). Couvreur (3). Plafonnier (8). Zingueur (4).<br />

Electricien (2).Menuisier (15). Ebéniste (1). Peintre (32). Terrassier (3).<br />

Commerçant (31). Epicier (16). Boucher (24). Boulanger (19). Marchand de vélos (2).<br />

Professions libérales.<br />

Curés (3). Sœurs de charité (16). Gendarme (5). Commissaire de police (1). Gardechampêtre(3).<br />

Comptable (3). Employé de bureau (1). Instituteur (35). Professeur (1).<br />

Médecin (2). Pharmacien (1). Sage-femme (2). Assureur (1). Coiffeur (6). Directeur d’usine<br />

(1). Juge de paix (1). Employé aux impôts (4). Employé de mairie (2). Employé à la Poste (6).<br />

Abattoir : receveur (1), tueur (3). Receveur buraliste (1).<br />

Divers.<br />

Fossoyeur (1). Cantonnier (4). Chantre (1). Rentiers (6). Chiffonnier (2). Colporteur (2).<br />

Domestiques (77). Forain (4). Marchand de braises (1). Marchand de journaux (3).<br />

Photographe (1). Ratier (1). Représentant (1). Voyageur de commerce (1).<br />

Archives départementales. Série M 3674.<br />

Population scolaire des écoles des houillères :<br />

566 garçons, 11 classes et 13 maîtres.<br />

552 filles, 10 classes, 11 maîtresses.


La garderie ou « asile » tenue par les Sœurs de Saint Vincent de Paul accueille 643 élèves.<br />

Un atelier de couture, appelé ouvroir, fonctionne au N°1.<br />

25 mars 1911. Débit de boissons. MAUX jules reprend le débit de boissons autrefois tenu par<br />

JEROME Zéphyrin, rue Nationale, appartenant à DELATTRE Henri, bourrelier à Violaines,<br />

loué à DELEPOULLE, brasseur à Cuinchy. (AM)<br />

27 mars 1911. Débit de boissons. LEROY Alphonse reprend le débit de boissons auparavant<br />

tenu par RENONCOURT Ferdinand, rue de Barlin, appartenant à FOUQUENELLE Joseph,<br />

loué à CAULLET Albert, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

10 avril 1911. Débit de boissons. MARESCAUX Edouard reprend le Débit tenu par Mme<br />

MASSET, rue de Labarrois, appartenant à FERNEZ Emile, loué à CLEMENT, brasseur.<br />

(AM)<br />

15 avril 1911. Débit de boissons. QUEVAL Jules reprend le cabaret tenu par AUDIN<br />

Philibert, rue de la Gare, appartenant à WATTEBLED, brasseur à Hersin-Coupigny. (AM)<br />

26 avril 1911. Débit de boissons. DESSAINT Augustine femme MASSET Cyrille,<br />

cabaretière, rue de Labarrois, transfère son débit, rue Nationale, dans la maison appartenant à<br />

DEBAILLEUL Jules, loué à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

27 avril 1911. Accident mortel survenu aujourd’hui à 11 heures du matin fosse 4 des mines de<br />

<strong>Noeux</strong> à HERSIN-COUPIGNY. Le mineur Jules STUB né à Hanbzaene (Belgique) le 20 juin<br />

1884 a été tué par la chute d’un gros caillou sur la partie supérieure de son corps.<br />

Mouvements de grève et manifestations des mineurs. Grève partielle (HT).<br />

4 mai 1911. Débit de boissons. PORQUET Antoine reprend le cabaret tenu par<br />

BEAUGRAND Louis, route Nationale, appartenant à DESMONT, loué à BERTON Frères,<br />

brasseurs à Mazingarbe. (AM)<br />

7 et 8 mai 1911. Fêtes de Pentecôte, festival de sociétés musicales de la région et “Fête de<br />

l’aviation” sur la pâture DENNETIERES. Un Breguet, piloté par DEBUISSY, parent de notre<br />

receveur buraliste (quelle date ?), est exposé toute la journée et repartira le soir. Une médaille,<br />

frappée par la municipalité, rappelle l’événement.<br />

23 mai 1911. Débit de boissons. SABBE Georges reprend le débit tenu par LEROY<br />

Alphonse, rue de Barlin, appartenant à FOUQUENELLE Joseph de <strong>Noeux</strong>, loué à CAULLET<br />

Albert, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

30 mai 1911. Débit de boissons. Melle LEQUIEN Florisse reprend le Débit tenu par<br />

JENICOT Jules, place de la Gare, appartenant à GOSSE de GORRE, brasseur à Béthune.<br />

(AM)<br />

4 juin 1911. Eglise Sainte-barbe : fondation de la ligue patriotique des Françaises, suite à une


conférence donnée par Mlle DEVUNS, de Paris. Mme BARTHELEMY-DELAPORTE,<br />

épouse du secrétaire général des Mines de <strong>Noeux</strong> et la vice-présidente Mme JOURDAN sont<br />

les premières dirigeantes. Cette association avait comme but d’élever chrétiennement les<br />

enfants et d’assister assidûment aux offices religieux. En vérité elle avait été créée pour<br />

combattre l’enseignement laïc. La cotisation mensuelle est de 5 centimes éventuellement<br />

reversés aux adhérentes sous forme de secours en cas de longue maladie. 150 épouses de<br />

mineurs s’affilieront jusqu’au 22 juin.<br />

20 juin 1911. Commerce. GUYOT Léon s’établit charcutier, rue de Mazingarbe, à partir du<br />

1 er juillet. (AM)<br />

26 juin 1911. 1°- Artisanat. LECLERCQ-TOPART Arthur cesse ses activités de meunier à<br />

partir du 1 er juillet. 2°- Mme DUSSAUTTOIR Eugène cesse tout commerce à partir de ce<br />

jour. 3°- Débit de boissons.LEGRAND-DEBAILLEUL Florimond, cafetier, n’a plus de<br />

billard. (AM)<br />

13 juillet 1911. Loi sur le traitement de l’ankylostomiase. Les dépenses médicales,<br />

pharmaceutiques, hospitalières, indispensables pour le traitement des mineurs atteints<br />

d’ankylostomiase (maladie provoquée par l’ankylostome, ver parasite de l’intestin humain qui<br />

provoque des hémorragies dans le duodénum) seront supportées par les exploitants des mines.<br />

Pendant tout le temps que nécessitera le traitement, les mineurs atteints recevront une<br />

indemnité journalière, conformément à la loi du 9 avril 1898 sur les accidents du travail<br />

(c’est-à-dire équivalente à la moitié du salaire payé au moment de l’incapacité)<br />

21 juillet 1911. Devis de G. PENNEL, entrepreneur à <strong>Noeux</strong>-les-Mines, pour des travaux à<br />

exécuter à l’église Saint-Martin (charpente & plafond& divers) (Voir enregistrement)<br />

26 juillet 1911. Débit de boissons. Mme Vve DRUBBELE née SOENEN cabaretière à Bully<br />

reprend à partir du 1 er août l’estaminet tenu par Mme MASSET, rue Nationale, appartenant à<br />

DEBAILLEUL Jules de <strong>Noeux</strong>, loué à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong> (AM).<br />

29 juillet 1911. Débit de boissons. 1°- MICHEL Henri, ouvrier mineur, reprend le Débit de<br />

boissons tenu par HENRARD Gustave, route Nationale, appartenant à CLEMENT Léon,<br />

brasseur à <strong>Noeux</strong>. 2°- BUSIERE Joseph demande qu’à l’avenir la patente et les impositions<br />

portées au nom de DERACHE Marie femme BUSIERE, soient en son nom. (AM)<br />

11 août 1911. Hersin-Coupigny, Accident mortel survenu le 10 août 1911 à 5 heures du soir à<br />

la fosse n°7 de <strong>Noeux</strong> à BARLIN. Le moulineur DAUJET Yves né à Elliard le 21 mai 1890<br />

est tombé au bougnou : il avait cessé de vivre quand on l’a retiré.<br />

15 août 1911. Débit de boissons. POLLET Louis, couvreur, reprend le débit de boissons tenu<br />

par LEBLOND Jean-Baptiste, route Nationale, appartenant à Mme Veuve DELATTRE<br />

Louis, loué à CLEMENT, brasseur. (AM)<br />

17 août 1911. Débit de boissons. HUMETZ Fulgence reprend le cabaret tenu par LACROIX<br />

Joseph, rue de la Gare, appartenant à LESUR Louis, loué à CLEMENT, brasseur. (AM)<br />

27 août 1911. Débit de boissons. 1°- DESCAMPS Auguste, ouvrier mineur, domicilié à


Sains-en-Gohelle, reprend le cabaret tenu auparavant par DESCAMPS-GUILBERT Emile,<br />

route de Béthune, appartenant à WIBAUT, brasseur à Beuvry. 2°- Mme GONELLE a cessé<br />

d’être cabaretière à partir de ce jour. (AM)<br />

1 er septembre 1911. 500 ménagères du Fond-de-Sains se réunissent sur la place du marché,<br />

d’autres femmes du N°3 se joignent à elles. Elles réclament la livre de beurre à 1,50 franc et<br />

les 25 œufs à 2 francs. Elles portent leur revendication à la Mairie. Elles chantent sur l’air de<br />

l’Internationale « le beurre à 30 sous, les œufs à 40 sous ». Les gendarmes à cheval les<br />

encadrent. Le maire convoque pour le soir même les épiciers, bouchers, boulangers, les<br />

charcutiers. (ADPC M2137)<br />

Septembre 1911. Chant de femmes défilant dans <strong>Noeux</strong> et protestant contre la vie chère<br />

(certainement avant 1914).<br />

A bas l’pain à 20 sous<br />

Tout à 18 sous, tout à 18 sous<br />

El’viand’ qu’in va minger<br />

El’ graiss’, el’pâté<br />

A meilleur marché.<br />

Viv’ el syndicat ma mère<br />

Viv’ el syndicat<br />

Sans syndicat y a pas d’ rata<br />

V’v’ el syndicat.<br />

(Emile MOUTON, <strong>Noeux</strong>-<strong>Mémoire</strong>)<br />

5 septembre 1911. Manifestation des <strong>Noeux</strong>oise à Béthune, portant des pancartes et précédés<br />

des délégués mineurs. 2000 femmes se dirigent vers la sous-préfecture où elles remettent leurs<br />

revendications. Livre de beurre à 1,50 f ; pain de six livres à 0,60 franc ; bœuf de 0,70 à 0,90<br />

franc la livre (prix réel : 1,10) ; veau à 1,20 la livre (prix réel : 1,50) ; porc frais à 1,25 la livre<br />

(prix réel 1,60) ; mouton à 1,30 la livre (prix réel 1,60) ; œufs à 2 francs ; lait pour 0,60 franc.<br />

(ADPC M2137)<br />

6 septembre 1911. Après des négociations une baisse des prix : le beurre à 1,60 franc la livre<br />

et les œufs 2,50 francs le quarteron. (ADPC M2137)<br />

19 septembre 1911. Débit de boissons. DAILLY Jean, ajusteur, domicilié à <strong>Noeux</strong>-les-Mines,<br />

reprend le cabaret tenu par GROSSEMY Charles, à partir du 1 er octobre, appartenant à<br />

HERMARY, brasseur à Barlin. (AM)<br />

20 septembre 1911. Débit de boissons. FLAMENT Auguste, ouvrier mineur, reprend à partir<br />

du 1 er octobre le cabaret tenu par GONELLE François, appartenant à MARLIERE-HU Louis,<br />

propriétaire, demeurant à Mazingarbe, loué à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

21 septembre 1911. Débit de boissons. HANNEDOUCHE Charles reprend, à partir du 1 er<br />

octobre, le débit de boissons tenu par HANNEDOUCHE Joseph dit « Emile », rue de la Place,<br />

appartenant à Vve GROUX Gustave, loué à CLEMENT Léon, brasseur. (AM)<br />

27 septembre 1911. Débit de boissons. FOULON Alfred, ajusteur, reprend à partir du 1 er<br />

octobre le cabaret tenu par GROSSEMY Charles, route Nationale, appartenant à HERMARY,<br />

brasseur à Barlin. (Voir le 19 septembre 1911.) (AM)


9 octobre 1911. Débit de boissons. 1°- DUFFROY Louise veuve JOSEPH, ménagère, reprend<br />

le cabaret auparavant tenu par GREBAUT Magloire, rue de Mazingarbe, appartenant à<br />

DELOS, brasseur à Béthune. 2°- GUILBERT Louis, charpentier, ouvre un nouveau Débit de<br />

boissons dans sa demeure, route de Béthune (banlieue) (AM)<br />

26 octobre. Coup de grisou à la fosse 1 : deux victimes. Sylvain GODVELLE, 36 ans, époux<br />

de Marie-Louise DERANCY et Justinien DERANCY, 24 ans, célibataire, neveu du<br />

précédent.<br />

10 novembre 1911. Débit de boissons. WYCKAERT, gérant de commerce, reprend le cabaret<br />

tenu par THIANT Léon, rue Nationale, appartenant à CAILLIERET Alfred de <strong>Noeux</strong>, loué à<br />

BERTON, brasseur à Mazingarbe. (AM)<br />

13 novembre : un stand de tir est ouvert par la compagnie des mines à l’intérieur des Usines,<br />

le long du tas de schistes, destiné à exercer les jeunes gens faisant partie de la société de<br />

gymnastique. (Arrêté municipal)<br />

14 novembre 1911. Extrait d’une lettre d’un délégué mineur de la fosse 3 de <strong>Noeux</strong>-les-<br />

Mines :<br />

“ A Monsieur le Préfet,<br />

Comme l’an dernier, j’ai été pour la remonte du personnel pour voir si les gamins en dessous<br />

de 16 ans ne remontaient pas après 4 heures. Je me suis rendu au moulinage pour prendre les<br />

numéros des lampes. Tout à coup je vois arriver le chef porion, faire sortir les gamins en les<br />

prenant par le bras, en les bousculant comme des chiens, et les insultant parce qu’ils me<br />

donnaient leurs numéros de lampes… Ces pauvres enfants bien fatigués après un séjour de 10<br />

heures dans la mine… ”<br />

Extrait de l’avis de l’ingénieur des Mines d’Arras après enquête :<br />

“ Il résulte de l’enquête faite par Monsieur le Contrôleur … qu’aucun acte de brutalité n’a été<br />

commis par le chef-porion.<br />

… En ce qui concerne la surveillance du personnel protégé, nous ferons observer que le décret<br />

du 3 mai 1893 ne vise pas la durée de la présence à la mine, entre la descente et la remonte,<br />

mais seulement la durée du travail effectif des enfants dans les travaux souterrains, laquelle<br />

ne doit pas dépasser 8 heures par jour, pour les enfants de moins de 16 ans, et dix heures par<br />

jour, ni cinquante quatre heures par semaine, pour les enfants de 16 à 18 ans. Le fait que des<br />

enfants soient descendus à la mine et remontés à des heures déterminées ne constitue donc<br />

pas en soi une infraction à la loi : il doit être en outre établi que leur travail effectif au fond,<br />

abstraction faite des repos et du trajet pour se rendre au chantier, a dépassé la durée<br />

réglementaire.<br />

Arras le 25 novembre 1911, l’Ingénieur des Mines.<br />

20 novembre 1911. Débit de boissons. VERBRUGGHE Jules, houilleur, reprend le cabaret<br />

tenu par QUEVAL Jules, rue de la Gare, appartenant à WATTEBLED d’Hersin-Coupigny,<br />

loué à CRESPEL, brasseur à La Bassée. (AM)<br />

30 novembre 1911. Débit de boissons. LEGRAND Emile transfère son débit dans un<br />

établissement appartenant à DEBAILLEUL Jules, loué à CLEMENT Léon, ancienne<br />

occupation Vve DRUBBELE. (AM)<br />

8 décembre 1911. Débit de boissons. LHEUREUX, cabaretier au Fond-de-Sains, cesse toute<br />

activité à partir du 12 décembre 1911. (AM)


12 décembre 1911. Débit de boissons. HENRARD Léonard, houilleur, reprend le débit de<br />

boissons appartenant à Vve CRIQUELLION, rue de Bouvigny. (AM)<br />

12 décembre 1911. Débit de boissons. BECUE Théophile, scieur de long, ouvre un débit dans<br />

sa maison, rue des Normands. (AM)<br />

20 décembre 1911. Débit de boissons. CATEZ Jules, garçon brasseur, reprend à partir du 1 er<br />

janvier le débit de boissons tenu par COUSSEMACQ Charles, route de Béthune, appartenant<br />

à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

26 décembre 1911. Décès de l’abbé LEFRANCQ, curé de SAINTE-BARBE après plusieurs<br />

mois de maladie. Un hommage lui fut rendu par M. DUPONT qui loua “ le prêtre sage,<br />

prudent, réservé et irréprochable qu’il fut ”<br />

27 décembre 1911. Commerce. Débit de boissons. FONTAINE Clara, rue d’Arras (Est) cesse<br />

son commerce de marchande d’alcool en détail. (AM)<br />

29 décembre 1911. Débit de boissons.<br />

1°- HALLUIN – BIACHE Henri cesse de vendre des liqueurs à partir du 1 er janvier 1912.<br />

2°- COUSIN Jules, cabaretier rue de la Gare cesse d’être Débitant à partir du 1 er janvier 1912.<br />

(AM)<br />

Aux Usines de NOEUX mise en place d’une batterie de 36 fours à coke, type Coppée.<br />

La Compagnie des Mines de Vicoigne et de <strong>Noeux</strong> regroupe les concessions de VICOIGNE<br />

(1320ha) et de NOEUX (7979 ha). Elle possède 10 sièges en exploitation et 24 fosses en<br />

service.<br />

Année 1912.<br />

Décès du curé de SAINTE-BARBE, maître LEFRANCQ, M. DUPONT, président du<br />

Conseil d’Administration de la Compagnie est présent aux obsèques ainsi que<br />

TAILLANDIER, député-<br />

Maire du FRESNOY.<br />

2 janvier 1912. Débit de boissons. DELRIVE Charles, débitant, rue de la Gare a cessé d’être<br />

cabaretier. (AM)<br />

3 janvier 1912. Arrivée de l’abbé Jules LEFEBVRE, dit “ Grand Jules ”de Richebourg-<br />

L’avoué, comme curé de Sainte-Barbe. Nommé par Mgr LOBBEDEY, évêque d’Arras, qui<br />

lui écrivit : “ Je veux vous donner vos étrennes : je vous nomme curé de <strong>Noeux</strong>-les-Mines. M.<br />

LEFRANCQ du haut du ciel sourira à cette nomination. ” C’est le premier curé de la ville qui<br />

sera installé selon le nouveau rite.(14/01/1912, à Décès 27/05/1934).<br />

4 janvier 1912. Jules LEFEBVRE est le nouveau curé de SAINTE-BARBE.<br />

13 janvier 1912. Commerce. LEVIEIL Louis ouvre un commerce de légumes en petit détail,<br />

rue de la Place, dans la maison de Mme DELATTRE, il vendra dans les villages dans un


ayon de 10 km.<br />

17 janvier 1912. Débit de boissons. DELANNOY Gaston ouvre un débit de boissons dans un<br />

local lui appartenant, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

23 janvier 1912. Débit de boissons. LECHANTRE Jules César reprend le débit tenu<br />

auparavant par la veuve MARTEL, aujourd’hui décédée, rue des Usines, appartenant aux<br />

héritiers de la Vve MARTEL. (AM)<br />

20 février 1912. Débit de boissons. HERMIGNIES, ancien mineur, reprend le Débit de<br />

boissons auparavant tenu par LEGRAND Emile, appartenant à DEPECKER, brasseur à<br />

Béthune. (AM)<br />

8 mars 1912. Débit de boissons. Mme Vve DEMOUSTIER née FAUCON Blanche, ouvre un<br />

estaminet, rue de Mazingarbe, dans une maison appartenant à DELCLEVE Auguste, loué à<br />

CRESPEL, brasseur à La Bassée. (AM)<br />

11-12 mars 1912 : grève générale des mineurs.<br />

14 mars 1912. Débit de boissons. DELRIVE Charles (père) reprend l’estaminet tenu en<br />

dernier lieu par DEZETTER Julien, rue Nationale, appartenant à GOSSE de GORRE,<br />

brasseur à Béthune. (AM)<br />

30 mars 1912. Débit de boissons. HERMAN Léon Jean-Baptiste, ouvrier, ouvre et exploite un<br />

débit de boissons dans sa maison, rue de la Gare, appartenant à GIOLET Léon père demeurant<br />

à <strong>Noeux</strong>-les-Mines. (AM)<br />

1 er avril 1912. Débit de boissons. COUSSEMACQ Charles ouvre un cabaret route Nationale,<br />

dans une maison appartenant à PETIAUX, d’Hersin-Coupigny, loué à WATTEBLED,<br />

brasseur à Vermelles. (AM)<br />

1 er avril 1912. Commerce. DILLY Augustin, boulanger, route Nationale, cesse tout<br />

commerce. (AM)<br />

1 er avril 1912. Débit de boissons. BOUCHEZ Victor, route d’Arras, ouvrier mineur, reprend<br />

le Débit de boissons tenu par FLAMENT Auguste, route Nationale, appartenant à<br />

MARLIERE – HU, propriétaire, demeurant à Mazingarbe, loué à CLEMENT, brasseur à<br />

<strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

12 avril 1912. Débit de boissons. FRUCHART Cyrille, houilleur, repend le débit de boissons<br />

tenu par PATTE Augustin, appartenant à FUSSIEN, propriétaire à Amiens, loué à<br />

CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

25 avril 1912. Débit de boissons. LESUR Edouard reprend le débit de boissons tenu par Mme<br />

Vve CARON, route Nationale, appartenant à Mme Vve LESUR Ursmar ; loué à CLEMENT,<br />

brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

25 avril 1912. Débit de boissons. BODELLE Jules, cabaretier, route Nationale, transfère son<br />

Débit route de Béthune, chez LENFANT Jules (fils), propriétaire, loué à CLEMENT, brasseur<br />

à <strong>Noeux</strong>. (AM)


14 mai 1912. Débit de boissons. DEPESTELE Léon reprend le cabaret tenu par BODVILLE<br />

Ernest, rue de la Gare, à partir du 1 er juin. Le Débit appartient à sa femme née DUFFROY<br />

Céline. (AM)<br />

23 mai 1912. Débit de boissons. LEVIEIL Louis va reprendre le cabaret, auparavant tenu par<br />

LENFANT Jules, route de Béthune, en cette commune. Le cabaret appartient à LENFANT-<br />

DEFACHEL Jules, loué à CLEMENT, brasseur, tous deux de <strong>Noeux</strong>-les-Mines.<br />

28 mai 1912. Débit de boissons. LEGRAND Emile, cabaretier, route Nationale, cesse son<br />

commerce à partir de ce jour. (AM)<br />

15 juin 1912. Commerce. DARRAS Joseph, charcutier, rue de Bouvigny, cesse tout<br />

commerce à partir de ce jour. (AM)<br />

17 juin 1912. Débit de boissons. ASQUIN Jeanne Vve GONELLE reprend le cabaret tenu par<br />

LECOCQ Augustin, route Nationale, appartenant à BRASME Gustave de Beuvry, loué à<br />

CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

4 juillet 1912. Débit de boissons. Commerce. BIENAIME Léon, patenté comme cabaretier ne<br />

peut plus se livrer à aucun travail par suite d’infirmité. Il va reprendre un petit commerce<br />

(marchand de coupons d’étoffe), il ne vendra qu’à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

17 juillet 1912. Débit de boissons. MEINTZELLE Léon, houilleur, reprend le cabaret tenu par<br />

WYCKAERT Alfred, rue Nationale, appartenant à CAILLIERET Alfred, loué à BERTON,<br />

brasseur à Mazingarbe. (AM)<br />

27 juillet 1912. Débit de boissons. GRETZINGER Victor, houilleur, reprend le débit de<br />

boissons tenu par BACHARY Joseph, rue Nationale, appartenant à BACHARY Paul<br />

d’Hersin-Coupigny, loué à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

27 juillet 1912. Débit de boissons. DEROUTEZ Athanase quitte son estaminet, rue de<br />

Mazingarbe, appartenant à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

12 août 1912. Le maire demande la date de déclaration de la société Coopérative « l’Union<br />

Ouvrière » à la sous-préfecture de Béthune. Réponse : « Les associations de l’espèce n’ont<br />

pas à se conformer à la loi du 1 er juillet 1901 ». Le Sous-préfet : LAPORTE. (AM)<br />

27 août 1912. Débit de boissons. Mme BARDET Cécile veuve REGERAT transfère son<br />

Débit dans un établissement, rue Nationale, appartenant à DEPEKER, brasseur à Béthune.<br />

Mme REGERAT est actuellement cabaretière, route d’Arras, dans un cabaret appartenant à<br />

FLAMENT Henri, loué à CLEMENT. (AM)<br />

2 septembre 1912. Débit de boissons. BOBAN Gustave reprend le Débit tenu par Mme<br />

REGERAT née BARDET Cécile, route d’Arras, appartenant à FLAMENT Henri, loué à<br />

CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

7 septembre 1912. Débit de boissons. COLMART Alexis reprend le Débit de boisons tenu par<br />

DEROUTEZ Athanas, rue de Mazingarbe, appartenant à CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

(AM)


17 septembre 1912. Débit de boissons. BERTIN Léon, électricien, reprend le Débit de<br />

boissons tenu par COCHET-FOULON, route Nationale, appartenant à EDMOND Richard,<br />

loué à CLEMENT Léon, brasseur. (AM)<br />

octobre 1912. Grève partielle à <strong>Noeux</strong>.<br />

4-5-6 novembre 1912. Grève partielle à <strong>Noeux</strong> Labourse Hersin.<br />

31 décembre 1912. Etat des sociétés coopératives de consommation.<br />

L’Union Ouvrière a 17 sociétaires et un chiffre d’affaire de 8467 francs.<br />

La Société Coopérative des Mineurs de <strong>Noeux</strong> a 3189 inscrits et un chiffre d’affaire de<br />

2 131 206 francs.<br />

Jules DESRUMEAUX est nommé secrétaire en chef de mairie. Voir 1907. (AM)<br />

Construction de l’école des garçons de six classes au coin de la rue Basse et de la rue de Sailly<br />

et d’un logement pour le directeur sur un terrain appartenant à veuve PEGART-LESERT.M.<br />

Jules BOUTIN prend la direction.<br />

L’école de la rue d’Hingettes, ancienne école des garçons, devenue école maternelle est<br />

confiée à Melle Mathilde BRASSART.<br />

Le réseau d’égouts est implanté dans la commune.<br />

La Chorale des Mineurs participe au concours de FREVENT.<br />

Année 1913<br />

1913. Camille TISSERAND (1875-1925), ex-lieutenant du 73e R.I., chef d’entreprise et<br />

amateur de football, s’installe à NOEUX et fonde un club de football : “UNION SPORTIVE<br />

NOEUXOISE”<br />

1 janvier 1913. Débit de boissons. PATTEIN Henri, cabaretier, route nationale, cesse son<br />

commerce de liqueurs et sera simplement cabaretier. (AM)<br />

15 janvier 1913. Un arrêté du Préfet, vu la population totale municipale de la commune de<br />

<strong>Noeux</strong> est de 8649 habitants et la population agglomérée de 8265 habitants, arrête : le droit<br />

d’entrée (octroi), établi au profit du Trésor dans la commune de <strong>Noeux</strong>, sera perçu<br />

conformément aux taxes ci-après : alcool pur contenu dans l’eau-de-vie, les fruits à l’eau-devie,<br />

les liqueurs, les absinthes et autres liquides soumis au régime fiscal des alcools, par<br />

hectolitre : 11, 25 f.<br />

Le droit d’entrée (octroi) sera dû par tous les habitants de la partie agglomérée, il sera dû par<br />

les Débitants établis dans les habitations éparses et les dépendances rurales. L’agglomération<br />

comprend tout le territoire sauf la route de Béthune à partir de la ferme LEBLANC, la rue<br />

d’Hersin à partir de la distillerie, la route de Bruay à partir de la maison BONNEL, la route de<br />

Labourse à partir du Débit BULTEZ, la rue de Sailly à partir du Débit BOULANGER, la<br />

route de Mazingarbe à partir du Débit HU, les deux maisons de la barrière du chemin de fer


(route de Bully)<br />

1913. La Compagnie achète des terrains à LEFEBVRE-MOLON, LESUR-WEPPE, OPIGEZ<br />

Edouard, LEFEBVRE Alexandrine, LEFEBVRE Juliette, COHET. (N°1)<br />

7 juin 1913. Aliénation aux enchères publiques d’un immeuble ayant appartenu à la fabrique<br />

de l’Eglise de <strong>Noeux</strong>-les-Mines. Arrêtés du préfet. (AM)<br />

15 juin 1913. Réunion de la commission administrative du bureau de bienfaisance sous la<br />

présidence d’Henri BEHARELLE, maire, avec BERNIERE-HEAULME, HOGEDEZ Emile,<br />

GUILLEMAN Edouard, COCQUERELLE Ferdinand, CAULLET Raymond et PATOIR<br />

Eugène. Les héritiers de feu Augustin DEBAILLEUL, locataire d’un champ des pauvres,<br />

Chemin du Marais, section A n° 248, fermage annuel : 27 francs ; abandonne son bail au<br />

profit de ERIPRET Louis, cultivateur à <strong>Noeux</strong>. Les héritiers sont : DEBAILLEUL Bertin,<br />

Zulma femme THIANT, Victor et Augustin habitant <strong>Noeux</strong>.<br />

Le Cinéma Le ROYAL<br />

Ce cinéma débuta effectivement au début de 1913. Il était un cinéma muet, il dut s'arrêter en<br />

août 1914. Il fut transformé à cause de la guerre en prison, puis en caserne et enfin en hôpital.<br />

Il était situé à la limite de Sains et de <strong>Noeux</strong>.<br />

La réouverture toujours en muet arriva en 1919 et dès 1922 la salle s'agrandit. L'accès à la<br />

salle se faisait indifféremment par le café ou par la cour. Un appareil double "GAUMONT<br />

VERT" était installé. Des bruiteurs professionnels étaient engagés pour les grandes<br />

productions. Ils se trouvaient derrière l'écran.<br />

Dès 1930, le parlant obligeait une sonorisation de la salle plus performante et un changement<br />

de projecteur : l'appareil HERREMAN -IER - IKON remplaça l'appareil précédent.<br />

Avec un public plus enthousiaste, les entractes se passaient dans le café de façon très animée<br />

et chantante. Durant les grèves de 1934, le ROYAL permettait des représentations à prix<br />

réduit : 2 à 3 F selon la place.<br />

Les séances commençaient à 20 heures et finissaient très tard dans la nuit.<br />

Certaines personnes y apportaient leur repas. Une ambiance cordiale, amicale et populaire<br />

régnait durant ces projections.<br />

Dans les années 60, les portes fermèrent définitivement.<br />

Voici un exemple de séance : Actualités, 1er film, Bandes annonces, Entracte avec ou sans<br />

animation, Episode, 2ème film comique (Indispensable).<br />

1913. Création du doyenné de BARLIN. SAINTE-BARBE et SAINT-MARTIN en font<br />

partie.<br />

1 septembre 1913. La Fanfare des Mines de NOEUX devient l’Harmonie des Mines de<br />

<strong>Noeux</strong>. Elle est dirigée par PHILIPPE ( ?) et par MOUCHART, chevalier de la Légion<br />

d’honneur, membre de la Société des Auteurs.<br />

20 octobre 1913. (Ou 26 selon d’autres sources) Bénédiction des orgues de SAINTE-BARBE<br />

sous la présidence de HERVIN, Vicaire général et de l’Abbé DESCHAMPS, Supérieur du<br />

collège de LA BASSEE. Elles proviennent de la maison VAUDEVILLE de DOUAI. Lors de<br />

l’inauguration, un concert fut exécuté par M. LAGNIEZ, organiste de PERNES-EN-ARTOIS.<br />

Fernand LESERT est le premier organiste <strong>Noeux</strong>ois


Octobre 1913. Débit de boissons. 1°- BODELLE Jules, cabaretier, route de Béthune, transfère<br />

son Débit dans le cabaret tenu par veuve GONELLE, rue Nationale, appartenant à BRASME<br />

Gustave et loué à CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>. 2°- Commerce. LANGEROT François<br />

ouvre une charcuterie au détail dans la maison appartenant à Gosse de Gorre, brasseur à<br />

Béthune, et louée à PATAUX, place de l’Eglise de <strong>Noeux</strong>. 3° FAUCON Léon cesse d’être<br />

cabaretier. (AM)<br />

novembre 1913. Grève générale.<br />

7 décembre 1913. Mission prêchée par les pères TOURLOURAT et GALART. Un crucifix en<br />

rappelle le souvenir à l’église Sainte Barbe.<br />

1913. Photographie des membres de l’amicale des anciennes élèves de l’école des filles de la<br />

rue d’Hingettes. Directrice : Mme SAUVAGE ; Institutrices : Mme BERNIERE et Melle<br />

RAOULT. [Photographie NM]<br />

Percement des fosses 11 et 11 bis à FOUQUIERES-lez-BÉTHUNE. Le 11 bis fut désigné<br />

sous l’appellation de 8 ter.<br />

Les registres matricules de l’école du centre des garçons Louis Pergaud, rue de Sailly,<br />

donnent des renseignements intéressants sur la scolarité des élèves : nom et prénom, date de<br />

naissance, nom, adresse et profession des parents, les dates de rentrée et de sortie de l’école et<br />

indication du certificat d’étude primaire. Un relevé des élèves ayant obtenu le C.E.P. dans les<br />

années 1906-1914, relevé incomplet, fait apparaître le devenir des lauréats du Certificat.<br />

6 seront mineurs (5 pères mineurs et 1 père cabaretier). 10 seront ouvriers d’usine (5 pères<br />

mineurs, 2 cabaretiers, 1 tueur à l’abattoir, 1 perruquier, 1 journalier). 6 seront ouvriers<br />

agricoles (3 pères mineurs, 2 journaliers, 1 ajusteur mécanicien). 10 seront apprentis peintre<br />

(père peintre), charpentier (père charpentier), coiffeur (père coiffeur), forgeron (père maréchal<br />

ferrant), tailleur (père tailleur), charron (père charron), menuisier (père ouvrier mineur),<br />

menuisier (père homme d’équipe à la gare), boucher (père garde-champêtre) et maçon (père<br />

marchand de légumes).<br />

9 poursuivront des études, 3 au collège de Béthune (pères : receveur des contributions<br />

indirectes, marchand tailleur, commis principal des contributions indirectes), 1 au collège<br />

d’Arras (père : employé des contributions indirectes), 1 à l’Ecole Normale à Arras (père :<br />

ouvrier mineur), 2 à l’école supérieure à Lens (pères : voiturier, visiteur de chemin de fer), 2<br />

obtiennent le Brevet Elémentaire (pères : mineur, garçon-brasseur) et cherchent un emploi<br />

dans un bureau, 1 poursuivra ses études en Hollande (père : cultivateur). Les autres seront<br />

ouvriers dans différentes branches d’activité : ouvrier boucher (charcutier), employé à la<br />

Coopérative des mines (Mineur), horloger (perruquier), employé de bureau (épicier), ajusteur<br />

(mécanicien), employé imprimeur (mineur), aide pharmacien (charretier), employé dans les<br />

bureaux de la Compagnie (mineur), peintre (mineur), mécanicien (homme d’équipe à la gare),<br />

boulanger (couvreur).<br />

Certains seront “occupés ” à l’église (mineur), à la gare (employé de chemin de fer), à la<br />

maison (mineur). 1 sera sans profession et 6 seront cultivateurs comme leurs parents.<br />

Des mineurs polonais arrivent en grand nombre des mines de Westphalie, fuyant la répression<br />

des autorités allemandes. Ils arrivent en France avec leurs familles. Ils se regroupent sous<br />

l’égide de l’église et ont une grande expérience des associations patriotiques regroupées sous<br />

l’autorité des curés. Combien sont venus s’installer à <strong>Noeux</strong>-les-Mines ? Chercher à savoir.


31 décembre 1913. La sous-préfecture demande des renseignements sur les sociétés<br />

coopératives de consommation <strong>Noeux</strong>oise.<br />

« Société coopérative des mineurs de <strong>Noeux</strong> » 3479 actionnaires et 2 394 268 francs de<br />

chiffre d’affaires. Siège social : fosse N°1 à <strong>Noeux</strong>-les-Mines. Maison principale : <strong>Noeux</strong><br />

fosse1. Succursales : <strong>Noeux</strong> fosse 3 ; Hersin ; Barlin. Créée le 13 décembre 1875. Vente de<br />

boucherie, charcuterie, épicerie, boulangerie, étoffes, chaussures, fontes, quincaillerie, etc.<br />

L’action de la Société est de 50 francs. Il est fait deux inventaires par année. L’actionnaire<br />

reçoit tous les six mois : 1° l’intérêt à 5% sur le montant de son action ; 2° une répartition par<br />

tantième sur ses achats soldés. Signé le Gérant (illisible).<br />

Société « L’union ouvrière » : 11 sociétaires et 4391 francs de chiffre d’affaires.<br />

La production des mines de la concession de NOEUX est de 1.877.000 tonnes.<br />

Anno 1914.<br />

Le 1 er janvier, le préfet renouvelle pour une période de trois ans le mandat de BIENCOURT<br />

Victor, médecin d’assistance de la commune. (AM)<br />

1 mars 1914. 50 commerçants de l’Union Commerciale se réunissent à la mairie de <strong>Noeux</strong><br />

sous la présidence d’Henri BEHARELLE, maire. ROY, président de la Fédération des<br />

commerçants du Pas-de-Calais et membre de la Chambre de Commerce de Béthune, prend la<br />

défense du petit commerce et lutte contre les coopératives patronales et les maisons à<br />

succursales multiples. Il s’élève contre le projet d’impôt sur le revenu. Il s’agit des élections<br />

législatives. (Rapport de police. AD 1Z216)<br />

25 mars 1914. Conseil municipal, session extraordinaire. Présidence d’Henri BEHARELLE,<br />

maire. BEHARELLE Henri, LAURENT Georges, COCQUERELLE Augustin, CAULLET,<br />

COCQUERELLE Ferdinand, HOGEDEZ Emile, COHET, DESTREBECQ, PATOUX,<br />

LESUR Louis, WAREMBOURG Louis, GOIDIN, LECOEUVRE, DOURET. Demande<br />

d’admission d’un <strong>Noeux</strong>ois malade, sans abri, sans famille, à l’hospice de Festubert. (AM)<br />

23 avril 1914. Débit de boissons. DULOUGWURTY Louis, ouvre un Débit de boissons dans<br />

une maison, rue de la Gare, appartenant à BOUTE, boucher à Courcelles-Lès-Lens. (AM)<br />

26 et 27 avril 1914. Dimanche et lundi. Journées calmes. Quelques partisans isolés de<br />

CADOT ont parcouru les rues de la ville en applaudissant à son succès. L’ordre public n’a pas<br />

été troublé. REDOUTEZ, commissaire de police. (AD)<br />

11 mai 1914. Un feu d’artifice est tiré du haut du clocher de Sainte-Barbe à l’occasion de la<br />

fête de Jeanne d’Arc.<br />

19 mai 1914. Débit de boissons. FAILLIE Ernest, reprend, à partir du 1 er juin 1914, le cabaret<br />

tenu par DELVAUX Léopold, rue de Mazingarbe, appartenant à CRESPEL, brasseur à<br />

Hersin-Coupigny. (AM)<br />

23 mai 1914. Débit de boissons. DUEZ Gustave Joseph, houilleur, reprend, à partir du 1 er juin<br />

1914, le cabaret tenu par LEVET André, rue de Mazingarbe, appartenant à GOSSE de<br />

GORRE, brasseur à Béthune. (AM)


25 mai 1914. Débit de boissons. Saisie d’un distributeur automatique dit « appareil à sous »<br />

fonctionnant au café FOUQUENELLE dit DELORY, place de la Gare à <strong>Noeux</strong>. (AD)<br />

6 juin 1914. HAMMOUDI ben Saïd Ahmed, célibataire, 32 ans, né en 1882 à FGHEL MAL,<br />

province d’Alger, ouvrier aux usines de <strong>Noeux</strong>, domicilié au Fond-de-Sains, a été tué au cours<br />

d’une manœuvre (?). Un service d’ordre assistera aux obsèques qui auront lieu à <strong>Noeux</strong> selon<br />

le rite musulman.<br />

7 juin 1914. Une conférence a lieu à l’estaminet VIARD, rue de Mazingarbe, avec MAES,<br />

secrétaire du Syndicat des Mineurs et BYTTEBIER, membre du Comité de propagande. (10<br />

auditeurs). Bureau : Président : LANGEROT ; assesseurs ; LARVENT et VILETTE ;<br />

secrétaire, MAILLY.<br />

14 juin 1914. Election pour 2 délégués à la Caisse de Secours des ouvriers mineurs des fosses<br />

1 et 3 de <strong>Noeux</strong>.<br />

Représentant du Syndicat : VIARD (305 v) et VILETTE (308 v) sont élus.<br />

Représentant de la Compagnie : TISON (235 v) et DEBAILLEUL (229 v) non élus.<br />

18 juin 1914. Débit de boissons. GERVAIS Célestin Benoit Joseph, journalier, reprend, à<br />

partir du<br />

1 er juillet 1914, le cabaret anciennement tenu par CLODORE Jules, route Nationale,<br />

appartenant à la Brasserie Coopérative Sainte-Barbe de Mazingarbe. (AM)<br />

19 juin 1914. Débit de boissons. VANLANDE Jules, ouvrier mineur, reprend le cabaret tenu<br />

par DEWALLERS Claude, route Nationale, appartenant à VOISIN Frères, brasseurs à <strong>Noeux</strong>.<br />

(AM)<br />

21 juin 1914. Suicide. Jules FOSSE, 59 ans, célibataire, chef de bureau à la Compagnie des<br />

Mines de <strong>Noeux</strong>, se pend. Commissaire de police, REDOUTEZ. (Rapport de police. AD<br />

1Z216)<br />

21 juin 1914.<br />

Elections des délégués à la Caisse de Secours des ouvriers du jour de la Cie des Mines de<br />

<strong>Noeux</strong>.<br />

1068 inscrits, 325 votants. LEFORT Désiré (323 v) ; GAMOT Désiré (324 v) ; DETAPPE<br />

Désiré (324 v) sont élus. (Rapport de police. AD 1Z216)<br />

27 juin 1914. Débit de boissons.<br />

1°- DELAYEU Amédée, Paul, Félix, journalier, reprend le cabaret tenu par … (pas de nom),<br />

appartenant à Veuve CRIQUELLION, demeurant à … (pas de nom).<br />

2°-OUALI MOHAMMED ben HOCINE, 24 ans, journalier, demeurant à <strong>Noeux</strong>, reprend le<br />

cabaret tenu par GOUIR ben SLIMANE, appartenant à LENFANT Jules. (AM)<br />

28 juin 1914.<br />

Congrès eucharistique à Barlin : 3000 personnes. La veille, le 27 juin, au cabaret tenu<br />

par MONSAURET des propos belliqueux ont été prononcés. Il a été évoqué des jets de<br />

pierres. Rien ne s’est passé. Tout va bien. (Rapport de police. AD 1Z216)<br />

1914. Jules BERTHELIN quitte Avion pour rejoindre sa ville natale, <strong>Noeux</strong>-les-Mines.


1914. Création du premier tronçon du futur boulevard Agniel, côté rue de Mazingarbe.<br />

Fin de la confrérie Saint-Eloi.<br />

Le pèlerinage de LOURDES organisé par la paroisse SAINTE-BARBE est reporté.<br />

LESUR Louis, zingueur, fait des livraisons et des réparations à la Coopérative des Mines de<br />

<strong>Noeux</strong> : répare et rallonge deux clefs de porte, soude des plaques de vélo, répare les chêneaux<br />

et toiture du magasin, pose une serrure à la grille d’entrée. La facture sera continuée et payée<br />

en septembre 1919 !<br />

La Fanfare des Mineurs de <strong>Noeux</strong> devient l’Harmonie des Mineurs de <strong>Noeux</strong>. Ecole de<br />

musique très active.<br />

La Fanfare de l’Harmonie des Mines de NOEUX participe au concours de DIEPPE.<br />

Président : GONNET, chef : PHILIPPE.<br />

La Compagnie des sapeurs-pompiers a pour chefs : capitaine DESCAMPS et lieutenant<br />

COQUERELLE.<br />

La chorale des mineurs de <strong>Noeux</strong> est présidée par SAINT - GUILY et dirigée par le chef<br />

BRACQUART.<br />

La société de tir est présidée par LAURENT.<br />

1914. La société de gymnastique « La Patriote des Mineurs de <strong>Noeux</strong> » est présidée par<br />

PONTHIEUX et dirigée par E. WEPPE.<br />

La société de tir « la Concorde » est présidée par CORDONNIER, SAINT – GUILY et<br />

MUNIER.<br />

Le château d’OLHAIN est propriété de la famille DUTOIT.<br />

28 juin 1914. Un serbe assassine François Ferdinand l’héritier des Habsbourg à Sarajevo<br />

9 juillet 1914. Débit de boissons. WAY Marie veuve LANNOY, née le 25 mai 1860,<br />

commerçante, domiciliée à <strong>Noeux</strong>, reprend le cabaret tenu par SENECHAL Augustine veuve<br />

DERACHE, appartenant à DEPRET François et loué à Mme DESMAZIERES. (AM)<br />

28 juillet 1914. L’Autriche déclare la guerre à la Serbie dirigée par Pierre 1 er.<br />

28 juillet 1914. Débit de boissons. NUMRI SAIDI ben MOHAMMED né en Algérie en 1882,<br />

reprend le cabaret tenu par OUALI MOHAMMED ben HOCINE, appartenant à LENFANT<br />

Jules et loué à CLEMENT, braseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

1 août 1914.<br />

A Berlin, l’Allemagne de Guillaume II, alliée de l’Autriche, mobilise.


En Russie, Nicolas, le tsar, allié de la Serbie, mobilise.<br />

Le gouvernement français décrète la Mobilisation Générale.<br />

Á cinq heures du soir, on « bassine » la mobilisation générale.<br />

2 août 1914. CORIETTE Joseph devient vicaire de la paroisse ; (05/08/1914 au 15/11/1916).<br />

2 Août 1914.<br />

Départ des mobilisés. L’abbé DUMOULIN, vicaire de SAINTE-BARBE, est<br />

mobilisé. Il quitte la paroisse.<br />

Tout le monde est convaincu que la guerre ne durera pas longtemps, tout au plus<br />

jusqu’à Noël, concède-t-on.<br />

Une neuvaine de prières publiques est organisée dans la paroisse. A la fin de cette<br />

neuvaine, on décide de continuer jusqu’à la fin de la guerre.<br />

3 août 1914. Déclaration de guerre entre l’Allemagne et la France<br />

4 août 1914. Béthune. Extraits du journal de HACHIN Ferdinand, caporal fourrier à la 1°<br />

Compagnie du 6° Territorial. Première lettre qu’il adresse à son épouse et à sa fille.<br />

“ Trop peu de temps s’est écoulé depuis notre séparation pour que je puisse ressentir une<br />

profonde impression de la vie nouvelle qui s’ouvre pour moi. Et cependant je veux que viviez<br />

ma vie de soldat. Je vous adresserai donc le plus souvent possible le récit de nos faits et<br />

gestes : mon journal militaire en somme.<br />

1° Départ. Nous nous sommes quittés* sur la route nationale le cœur gros, certes, mais avec<br />

résignation. Nous qui, dans nos leçons de morale et d’instruction civique, appartenant à nos<br />

enfants les devoirs envers la Patrie, devons prêcher d’exemple. C’est donc avec courage que<br />

nous avons gagné la caserne.<br />

* Il est parti de Noyelles-les-Vermelles, la veille, le jour de la mobilisation générale.<br />

En passant à SAILLY, Melle CROISART étant en récréation est accourue me trouver.<br />

Elle m’a fait entrer de force et nous avons pris un verre de vin. C’est là que j’ai abandonné<br />

celui qui nous a rencontrés lorsque nous nous sommes séparés et qui, certes, n’était pas un<br />

compagnon agréable, par suite du grand nombre de chopes qu’il avait absorbées.<br />

Joséphine et Alexandre DELCROIX étant à leur fenêtre, j’ai dû entrer chez eux<br />

également quelques instants, ils n’avaient pas de nouvelles d’Augustin qui, comme nous, doit<br />

avoir regagné le régiment.<br />

Sur la route entre SAILLY et BEUVRY, rencontré Emile qui venait d’accompagner<br />

son frère Roger appelé lui aussi pour le service de la Patrie.<br />

A BEUVRY, je suis entré chez M. EDMOND où je me suis muni d’un couteau qui me<br />

sera joliment utile.<br />

A l’entrée de BÉTHUNE, rencontré Fernand BOUFFLERS avec lequel j’ai bu une<br />

chope. J’en ai profité pour casser une croûte avant d’entrer à la caserne.<br />

J’ai fait mon entrée dans la cour du collège* vers une heure. Le premier camarade<br />

rencontré fit Aristide déjà tout équipé, puis le sergent-major DEREMETZ, cousin de notre<br />

curé, avec lequel j’ai fait ma période de 9 jours, SINTIVE, LOUCHART, COUPE et bien<br />

d’autres.<br />

* Il s’agit du lycée installé place Clémenceau.<br />

J’ai voulu m’équiper. Impossible, pas d’habits assez grands. Je suis donc resté en civil.<br />

Avant de sortir en ville, j’ai tenu en ma qualité d’ancien collégien à visiter le collège où nous<br />

sommes logés. Nous occupons toutes les pièces et nous avons chacun 5 kilos de paille pour


couchette. C’était peu agréable la perspective de passer la première nuit sur la paille, aussi<br />

ayant découvert la chambre aux matelas du collège qui était fermée à clef et n’était pas<br />

occupée, j’ai mis la clef dans ma poche, me promettant bien de passer la nuit convenablement<br />

couché.<br />

Je suis sorti en ville où j’ai rencontré Emile DREULLE. Hélène et cousine Denise<br />

vont rester pendant toute la durée de la guerre à SUS-SAINT-LEGER. Nous avons passé la<br />

soirée ensemble et soupé au Paon d’or, là, où j’avais logé pendant mes 9 jours.<br />

En retournant au collège, j’ai rencontré mon cousin Etienne et Augustin HERMANT<br />

qui, ne sachant où coucher, cherchaient un lit en ville. Je les ai emmenés avec moi et nous<br />

nous sommes couchés tous les trois dans la chambre aux matelas. Nous y avons passé une<br />

assez bonne nuit.<br />

Ce matin nous avons de nouveau cherché à nous équiper, impossible, mais comme<br />

grâce au sergent-major DEREMETZ, j’ai été nommé caporal-fourrier, je suis allé aux<br />

magasins des Compagnies voisines où j’ai tout de même trouvé une capote sur laquelle j’ai du<br />

coudre moi-même mes galons : deux galons rouges et un galon d’argent sur chaque manche.<br />

Me voilà donc exempt de garde et d’exercices. Je suivrai certes la Compagnie partout<br />

où elle ira, mais arrivés nous restons au bureau. Cependant, je n’ai toujours pas de pantalon,<br />

ni de veste.<br />

Nous partons cette nuit pour DUNKERQUE. Vous embrasse tous de tout cœur ”<br />

5 Août 1914. Une rumeur infâme circule : « ce sont les curés et les riches qui ont<br />

voulu la guerre ». Peu d’effet à <strong>Noeux</strong>.<br />

Les premières troupes militaires arrivent à <strong>Noeux</strong>. Ce sont des Territoriaux<br />

quadragénaires qui ont pour mission de surveiller les voies, les aiguillages et les ponts de la<br />

voie de chemin de fer.<br />

13 Août 1914.<br />

Retraite de l’armée française de Lille ; 10 000 soldats passent dans le désordre à<br />

<strong>Noeux</strong>, sans presque aucune interruption, d’une heure du matin à 10 heures.<br />

17 août 1914.<br />

Le 6° Territorial, cantonné à <strong>Noeux</strong>, quitte la cité pour un repli vers l'arrière.<br />

La voie de chemin de fer est sillonnée de convois de troupes et de matériel en partance<br />

vers l'Est.<br />

Les régiments de notre région, dont le 73°de Béthune, participent aux combats qui se<br />

déroulent sur les bords de la Meuse et de l'Othain en Belgique.<br />

Les premiers évacués traversent la ville. Ils viennent de Lille, de Douai, de Cambrai et<br />

se dirigent vers le Sud. Interrogés par les <strong>Noeux</strong>ois, leurs réponses sont très pessimistes. Les<br />

Allemands avancent vite.<br />

24 août 1914.<br />

Le dépôt de Béthune occupé par des Territoriaux gagne BERGERAC par chemin de<br />

fer. Il embarque à Bruay et se dirige vers Arras, Amiens.<br />

Création d’une ambulance bénévole à l’Hôpital Ste-Barbe<br />

25 août 1914. Béthune. Retraite de troupes françaises battues en Belgique.


Les territoriaux français stationnés dans les casernes sont repliés vers le sud.<br />

Le trafic ferroviaire est interrompu.<br />

L'inquiétude grandit.<br />

26 août 1914. Le trafic ferroviaire est interrompu à la gare de Béthune ; plus de liaison<br />

ferroviaire ; plus de service postal<br />

30 août 1914.Les Allemands sont à Arras.<br />

31 août 1914. Arras : occupation temporaire par les soldats français.<br />

En août 1914.<br />

Hôpital Ste-Barbe de <strong>Noeux</strong>.<br />

GOIDIN Georges ; Médecin des mines est mobilisé au service de Santé. Démobilisé il<br />

se fixe à Paris;<br />

ANSEVAL, chirurgien de l’Hôpital et créateur de l’Ambulance N°52. LECOEUVRE<br />

Hector, Docteur des Mines adjoint au chirurgien de l’Hôpital<br />

Création d’un corps de Gardes civiques à <strong>Noeux</strong> pour remplacer les agents et les<br />

gendarmes mobilisés.<br />

La gare est fermée au trafic voyageur et marchandises.<br />

Le personnel de la Poste est évacué vers la Normandie Le courrier est distribué par des<br />

voitures automobiles venant de Boulogne.<br />

Béthune ; départ du 73° et des mobilisés.<br />

Les Territoriaux de Lille, de Saint-Omer, d'Aire, de Béthune traversent la ville, la nuit,<br />

pendant neuf longues heures.<br />

Le mois de septembre verra défiler les réfugiés de la région lensoise, de Billy-<br />

Montigny*, d'Hénin-Liétard, d'Avion. Fuyant l'avance des ennemis, ils ont emporté ce qu'ils<br />

pouvaient, souvent pas grand chose sur une carriole ou une brouette. Le soir, le trottoir servait<br />

de refuge et de lit pour ces gens désemparés.<br />

*La famille LEROY évacue durant la Grande Guerre à NOEUX.<br />

Après le décès du père, la mère devient épicière ambulante, son fils Adolphe, né le 1 er<br />

novembre 1873 à Billy-Berclau devient mineur, comme son père, à la fosse N° 5 de Billy-<br />

Berclau, l’aide après sa journée. Il se marie en avril 1900 avec Catherine QUEVA dont il<br />

aura deux fils : Richard et Adolphe (fils) (7 février 1901 à Billy Berclau + 7 avril 1978 à<br />

Lille) et une fille Rachel. Adolphe père quitte la mine et devient épicier au détail puis en gros.<br />

En 1914, son affaire est prospère. Mais il doit quitter sa ville devant la poussée des<br />

Allemands.<br />

La famille MERLIN est commerçante depuis plusieurs générations à Billy Berclau lorsque<br />

naît, en 1862, Jules MERLIN. En 1900, il tient un commerce spécialisé dans la vaisselle.<br />

Marié à Rose Adèle MORELLE dont il aura une fille Rose le 19 avril 1898. Durant la Grande<br />

Guerre, la famille MERLIN évacue à LA BUISSIERE.<br />

Béthune ; départ du 73° et des mobilisés.<br />

1 septembre 1914.<br />

Une voiture occupée par quatre soldats allemands venant d'Arras, traverse la ville et se dirige<br />

vers Béthune. Les soldats demandent aux piétons et aux curieux de rentrer dans les maisons<br />

de la rue Nationale. Les Allemands, après avoir capturé les quatre gendarmes surveillant le


passage à niveau du Faubourg d'Arras, aux portes de Béthune, traverseront <strong>Noeux</strong>-les-Mines<br />

en sens inverse sans être inquiétés. Au quartier du Fond-de-Sains, ils réquisitionnent la voiture<br />

de M. DELELIS, Juge de Paix à Norrent-Fontes, et reprennent leur route vers ARRAS.<br />

3 Septembre 1914.<br />

Mobilisation de la Territoriale.<br />

Appel des derniers mobilisables conduits vers Saint-Pol où des trains les emmèneront<br />

vers les départements de la Creuse, de la Dordogne et du Tarn-et-Garonne, via Abbeville et<br />

Rouen., les fermiers et les commerçants assurent le transport des derniers réservistes<br />

420 hommes partent le même jour de <strong>Noeux</strong>. Il n’y a plus de train à <strong>Noeux</strong> et il faut<br />

gagner Saint Pol à pied. Départ à 6 heures du matin ; la place de l’Eglise est noire de monde.<br />

Pas de chants, pas de pleurs et toujours l’espoir d’une courte guerre.<br />

Quelques jours après, on verra revenir des ouvriers mineurs qui sont en sursis d’appel<br />

et mobilisés sur place dans les Mines.<br />

7 septembre 1914.<br />

Pierre ARTAUD, soldat venant de la Haute-Vienne de Lussac-les-Deux-Eglises, blessé dans<br />

les combats autour d'Arras ou de Bapaume, meurt à l'hôpital bénévole N°52. C'est le premier<br />

d'une longue liste. Le même jour, les infirmières bénévoles de l'hôpital Ste-Barbe obtenaient<br />

un laissez-passer des Allemands pour effectuer leur tâche humanitaire. Sur une reproduction<br />

parue dans le livre de M. Dehaine, page 170, on peut relever les noms de Mme de la PORTE,<br />

Melle de la PORTE, Mme GONEZ, sœur Agnès et sœur Marie-Thérèse.<br />

9 septembre 1914. Deux automitrailleuses allemandes traversent la ville de Béthune et se<br />

dirigent vers Aire. RINQUIN ; maire de la ville accueille les Allemands<br />

17 septembre 1914. Le 6° T quitte la ville et se replie vers l’arrière.<br />

19 septembre 1914. Commerce. COUPET Emile cesse tout commerce à partir de ce jour.<br />

(AM) Note rapide au crayon papier.<br />

27 septembre 1914. A Béthune, le petit Béthunois arrête sa parution. Début de panique et<br />

d’évacuation des civils vers Houdain et Saint-Pol.<br />

1914. Eugène BARTHELEMY, Directeur général Compagnie <strong>Noeux</strong>, est à l’origine de la<br />

création de l’ambulance militaire installée dans les locaux de l’Hôpital, il occupera le poste<br />

d’ambulancier ;<br />

BARTHELEMY Germaine, fille aînée du directeur général, une des premières infirmières.<br />

BRESSON, chef de service de la Compagnie, ambulancier aide Eugène Barthélémy ;<br />

Mme BRESSON ; Une des premières infirmières.<br />

Mme GIR ; Epouse du pharmacien - infirmière diplômée CRF- aide les Sœurs ;<br />

Mme GONEZ ; Personnel hospitalier ;<br />

MERIC, GEZ, MEDEZER, qui sera Mgr et curé de Lourdes, font partie du personnel<br />

hospitalier, ce sont trois Basques -<br />

Mme de la PORTE ; une des premières infirmières - épouse d’un chef de service de la<br />

Compagnie de <strong>Noeux</strong>. ;<br />

ROUSSEL Louis, TREUILLET Gabriel, DESSAILLY Léopold sont les trois chauffeurs de la<br />

première ambulance ;<br />

Sœur Antoinette, Sœur Joseph, Sœur Marie-Thérèse font partie du personnel hospitalier ;


STERN ; 1 er chirurgien-chef de l’Hôpital N° 52 ; .<br />

Les combats de la région de Bapaume font rage et trois voitures transformées en<br />

ambulance vont sur les champs de bataille pour relever les blessés et les ramener à <strong>Noeux</strong>.<br />

Changements à l’école des garçons du n°1.<br />

On note l’arrivée de BRACQUART Marie-Louise (1895, Béthune, P/D/C) jusqu’en 1918,<br />

DEHEE Baudouin (1867, Pozières, Somme) jusqu’en 1916 et le départ de CHOFFRAI Jean<br />

(1866), SALLES Léon (1848), MAX Jean (1859).<br />

Octobre 1914. L’Ambulance française s’est installée à la distillerie GUILLEMAN.<br />

3 octobre 1914.<br />

Un peloton de goumiers s’installe sur la Grand-Place. Ces soldats transportés par<br />

autobus étonnent les badauds par leur tenue : un étonnant pantalon rouge. Ils installent une<br />

antenne de T.S.F. à l'église Saint-Martin<br />

4 octobre ; Cavaliers, artilleurs, cyclistes, chasseurs à pied prennent position à la Fosse 1 ; des<br />

réfugiés qui viennent d’Hulluch, Vermelles, Liévin, Angres, encombrent la Route Nationale<br />

et annoncent la bataille de Lens, ville occupée par les Allemands.<br />

En soirée, le général CONNEAU, Commandant le 1er Corps de Cavalerie, s'installe avec son<br />

état-major dans la Maison d'Administration. Les troupes occupent les bâtiments de la Fosse<br />

N°1 et les Grands Bureaux.<br />

4 Octobre 1914. On se bat à la baïonnette (1) dans les rues de Lens, le puits N°8 de Lens est<br />

en feu.<br />

On commence à voir arriver des foules de pauvres gens avec leur baluchon sur<br />

l’épaule et fuyant devant l’ennemi. Les rues sont noires de monde, civil et militaire.<br />

7 octobre 1914. L’armée allemande est signalée à Hulluch et à Bénifontaine malgré la<br />

résistance des Français.<br />

9 Octobre 1914. Des Territoriaux du midi arrivent à <strong>Noeux</strong> pour creuser des tranchées autour<br />

de <strong>Noeux</strong>.<br />

10 octobre 1914.<br />

Les blessés de l'ambulance militaire de l'Hôpital Ste-Barbe sont évacués vers Saint-<br />

Pol. CONNEAU Louis, Général commandant le 1 er Corps de Cavalerie et son E-M, s’installe<br />

à la Maison administration ;<br />

Les <strong>Noeux</strong>ois attendent avec inquiétude l'arrivée des Allemands et certains, possédant<br />

des voitures, s'apprêtent à quitter leurs demeures.<br />

<strong>Noeux</strong> est sur le point d'être évacué.<br />

Note de la Compagnie des mines de Vicoigne et de <strong>Noeux</strong>. EVACUATION. Consigne des<br />

chefs de village étrangers à la mine.<br />

La concession de <strong>Noeux</strong> forme un secteur dans lequel la Compagnie des Mines est<br />

chargée d’organiser et de diriger l’évacuation, sous les ordres de M. GEORGES, ingénieur<br />

des Mines.<br />

M. JOURDAN, ingénieur en Chef des travaux du fond, est le chef du mouvement<br />

d’évacuation.


M. BRESSON, ingénieur en Chef des travaux du jour, et M. FIEVE, chef des<br />

approvisionnements, sont chargés d’assurer le ravitaillement au point de concentration dont la<br />

direction est Fruges, les cantonnements devant se faire dans les villages environnants.<br />

L’évacuation se fera soit en deux temps, les personnes étrangères à la mine et les<br />

familles des mineurs partent tout d’abord et les ouvriers ultérieurement, soit en un temps, si<br />

les circonstances l’exigent, c’est-à-dire toute la population en même temps.<br />

Chaque village devra avoir un chef de village et un certain nombre de chefs de groupe<br />

désignés par lui, à raison d’un chef par groupe d’au moins 150 personnes.<br />

Les villages compris dans le secteur de <strong>Noeux</strong> sont les suivants :<br />

<strong>Noeux</strong>, Hersin, Barlin Maisnil, Houchin, Drouvin, Vaudricourt, Verquin, Verquigneul,<br />

Labourse, Sailly, Beuvry, Béthune, Fouquières, Fouquereuil, Annezin, Vendin, Oblinghem.<br />

(Les noms soulignés dans ce texte sont barrés sur le document).<br />

Les chefs de village doivent désigner à l’avance les chefs de groupe qui, pour les<br />

groupes miniers, devront être les chefs ouvriers et employés.<br />

L’ordre d’évacuation sera transmis par la direction des Mines directement ou par<br />

l’intermédiaire des ingénieurs des fosses.<br />

Il pourra être également transmis par les sirènes des fosses qui donneront un son<br />

prolongé pendant 15 minutes.<br />

Sitôt reçu l’ordre d’évacuation, le chef de village doit faire immédiatement prévenir<br />

toute la population dont il est chargé en lui faisant connaître les jours et heures de départ et le<br />

point de rassemblement.<br />

La population devra être rassemblée en un point fixé à l’avance et qui sera indiqué au<br />

moment voulu par les pancartes portant le mot « RASSEMBLEMENT ».<br />

Les points de rassemblement de la commune de <strong>Noeux</strong> ont été fixés comme suit.<br />

Village : entrée du chemin de Bruay.<br />

N° 3 : Boulevard Siméon Agniel, Pâture CAULLET.<br />

N° 1 & Fond-de-Sains : Place Ste-Barbe.<br />

Croix-Ricart : Chemin Noir, derrière la cité.<br />

Des écriteaux portant les noms des villages du secteur de <strong>Noeux</strong> avec flèche<br />

indicatrice auront été préparés et transportés d’avance pour jalonner l’itinéraire à suivre à tous<br />

les carrefours principaux. Ils seront posés au moment voulu par les cyclistes désignés à<br />

l’avance.<br />

Les chefs de groupe devront se rendre les premiers aux lieux de rassemblement &<br />

partir dès qu’ils auront réuni un groupe d’au moins 150 personnes, afin de dégager la place de<br />

rassemblement.<br />

L’itinéraire sera obligatoire, et les points d’étapes seront indiqués au moment du<br />

départ.<br />

Les évacués devront prendre avec eux tous les mayens de transports légers dont ils<br />

peuvent disposer, voitures d’enfants, brouettes, etc.… Ils devront se munir de vivres autant<br />

qu’ils pourront en prendre, notamment de pain, et pour deux jours au moins et emporter<br />

couvertures, couteau, fourchette, cuillère, verre et assiette.<br />

Toutes les voitures des villages devront être réquisitionnées. Celles des marchands de<br />

denrées, épiciers, bouchers, etc.… serviront au transport des vivres et les autres au transport<br />

des enfants et des infirmes.<br />

Le chef de village mettra toutes ses voitures en route suivant l’itinéraire indiqué. Les<br />

voitures des denrées partiront les premières pour rejoindre au point de jonction des routes<br />

celles des autres villages et trouveront là un chef de convoi.<br />

Les voitures seront organisées en convoi à chaque point de rassemblement et mises en<br />

route sous les ordres d’un chef désigné par le chef du village, suivant l’itinéraire indiqué.<br />

Le service d’ordre sera assuré par la gendarmerie française et la prévôté britannique ;


ces agents porteront un brassard blanc.<br />

A l’arrivée du point de concentration, des pancartes indiqueront les villages où devront<br />

se diriger les arrivants d’après leur point de départ.<br />

Village et corons du N° 3 ; Créquy et Préhédré (Hameau de Créquy).<br />

Croix-Ricard et Cité Ste Barbe : Coupelle-Neuve.<br />

(AM)<br />

Les soldats quittent leur cantonnement.<br />

Les jeunes gens de la classe 1915 sont rassemblés et dirigés vers Saint-Pol.<br />

Le départ des dernières classes mobilisables prive la fosse 1 de son personnel.<br />

Les deux puits, le 1 et le 1bis, sont arrêtés définitivement après 62 ans d’activité.<br />

Premiers obus ennemis près des Usines et de la Bascule centrale.<br />

11 octobre 1914. Un dimanche; des canons de 75 du 62° Régiment d'Artillerie sont mis en<br />

batterie, au Fond-de-Sains. Ils s'installent le long de la voie de chemin de fer, dans les jardins<br />

de la cité du N°1, près du cimetière et face à la Brasserie VOISIN<br />

Dimanche 11 Octobre 1914. Des batteries de canons sont installées entre le cimetière et la<br />

ligne des Chemins de Fer du Nord, entre <strong>Noeux</strong> et Hersin, vers Houchin, au Boulevard<br />

Agniel.<br />

Les premiers obus qui tombent sur la cité explosent près des Usines et de la bascule centrale.<br />

Béthune ; arrivée des premières troupes anglaises.<br />

11 octobre 1914. Témoignage du Capitaine Jean Maurice ADDE. A 7 heures, notre 2°<br />

Bataillon du 142 ième Régiment Territorial d’Infanterie, a repris sa position de la veille (à<br />

Hersin-Coupigny), mais à 8 heures nous recevons l’ordre de le porter à l’est de la fosse 1 de<br />

<strong>Noeux</strong>-les-Mines pour y construire des tranchées et nous préparer à faire le coup de feu. Je<br />

suis envoyé comme officier de liaison au Général de Division qui me donne l’ordre de faire<br />

approfondir les tranchées à l’est de <strong>Noeux</strong>, en avant du pont de chemin de fer, et de résister en<br />

cas d’attaque allemande. Les obus allemands tombent à Mazingarbe, sur notre artillerie à 800<br />

mètres en avant de nous ; nous continuons nos travaux jusque la nuit. On aménage le déblai<br />

de chemin de fer pour faire une résistance sérieuse ; à 9 heures du soir, nous arrive l’ordre de<br />

bivouaquer en avant de <strong>Noeux</strong> ; je couche dans une auberge à côté du bivouac. (Carnet de<br />

guerre sur la campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI)<br />

12 octobre 1914. A 5 heures du matin, tout le bataillon reprend ses positions de la veille ; à 10<br />

heures nous recevons l’ordre d’appuyer l’attaque sur Vermelles et Noyelles-les-Vermelles qui<br />

va être faite par la Division. Nous devons être en place à l’ouest de Mazingarbe à midi ; à 10<br />

heures 30 on déclenche le mouvement, je vais seul sur la ligne de tranchées en pleine vue des<br />

lignes allemandes. Je me promène les mains dans les poches sans aucun sentiment de crainte,<br />

j’éprouve même une certaine satisfaction à cela. Le mouvement déclenché, le Colonel prend<br />

le devant ; je l’accompagne, nous passons en arrière des lignes d’artillerie.<br />

Nous gravissons à peine la pente qui va à Mazingarbe qu’un obus explosif de gros calibre<br />

(une « marmite ») éclate sur notre gauche au Colonel et moi, à 50 mètres environ. J’en suis<br />

tout saisi et très ému ; une seconde marmite éclate presqu’aussitôt à quelques mètres de la<br />

première. J’ai repris mon sang-froid et me précipite vers une meule de paille pour me protéger<br />

contre les éclats qui pleuvent sans force, tout autour de nous, même assez longtemps après<br />

que la marmite a éclaté. Je suis à peine arrivé, d’ailleurs, à ma meule qu’une nouvelle salve,<br />

plus près de nous, éclate à nouveau ; nos hussards éclaireurs qui ont mis pied à terre se<br />

sauvent comme nous de meule en meule et même, à un moment, je vois parfaitement éclater<br />

une marmite sur la meule que venaient de quitter le Maréchal de Logis et deux de ses


hommes. Enfin, toujours prévenu par ce sifflement lugubre qu’annonce le pétard, je cours<br />

toujours vers une nouvelle meule lorsqu’à un moment donné, avant que j’aie eu le temps<br />

d’atteindre un abri, une marmite éclate à 20 mètres à ma droite ; je sens à la jambe droite un<br />

léger choc, comme si je m’étais entravé à un fil de fer et je tombe la tête la première vers le<br />

sol ; je reste soigneusement allongé, attendant la deuxième explosion avec une certaine<br />

perplexité ; enfin elle arrive à 15 mètres de moi ; je suis couvert de terre et pardessus tout être<br />

passé avec un roulement effrayant de toute cette décharge. Je me ressaisis vite, je pense à ma<br />

jambe, elle ne me fait pas souffrir, j’en conclus qu’elle n’est pas brisée ; je pose le pied à plat,<br />

tout va bien, je n’ai pas mal ; vite, en avant, et je me sauve par la fuite éperdue en avant.<br />

J’arrive contre une meule protectrice, je m’y blottis le temps de reprendre haleine et je<br />

reprends ma course ; je rejoins le Colonel au coin d’une rue de Mazingarbe, les hussards<br />

arrivent, puis les sergents de liaison ; tous m’ont vu tomber et m’ont cru blessé sérieusement.<br />

Nous reprenons notre marche, bien défilés, et arrivons à notre poste de combat ; à ce moment,<br />

le Colonel voit que le bataillon n’a pas suivi ; il y a eu un moment d’hésitation ; nous sommes<br />

obligés de l’envoyer relancer. L’hésitation passée tout arrive, ce sont de braves gens, ils ont<br />

eu crainte et 52 marmites ne pouvaient que les effrayer ; ils se sont ressaisis et sont arrivés ;<br />

je les admire.<br />

Pendant que la 6 ième Compagnie se déploie, je demande à notre petit groupe si personne<br />

n’aurait à boire, j’ai très soif ; un cycliste qui arrive m’offre un bonbon, ce sont des dragées ;<br />

alors, tout souriant, j’en offre une au Colonel et nous célébrons notre baptême du feu.<br />

J’envoie le cycliste au village, chercher du vin, il nous rapporte deux bouteilles de Saint-<br />

Emilion de la Maison A. Bourbon de Bordeaux. On les boit en chœur à notre santé ; nous<br />

sommes heureux de l’avoir échappé si belle.<br />

A 5 heures du soir, BELL arrive avec l’auto nous porter notre déjeuner au Colonel et à moi ; il<br />

est plutôt froid, nous devions le manger à 11 heures. Qu’importe nous l’avalons de bon<br />

appétit, lorsque entre le Colonel et moi vient siffler une balle allemande ; nous nous regardons<br />

tous deux, nous ne sommes pas blessés, je lève mon quart et bois à sa santé, il en fait de<br />

même, c’est touchant. Enfin vers 7 heures, mon brave MAUREL nous porte des ordres de la<br />

Division ; on va rentrer cantonner à <strong>Noeux</strong>-les-Mines. Le Colonel et moi couchons chez de<br />

braves mineurs qui nous ont certainement cédé leurs lits. (Carnet de guerre sur la campagne<br />

1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI)<br />

12 octobre 1914.<br />

Le général CONNEAU Louis quitte la Maison administration et se replie vers Houdain avec<br />

son E.M. Les pièces d'artillerie se déplacent et se mettent en position au lieu-dit le Petit-<br />

Sains, au-delà de la voie de chemin de fer. Les batteries françaises et les Usines sont sous le<br />

feu de l'ennemi. Le 21° Corps d'Armée sous les ordres du Général MAISTRE investit la ville.<br />

Les <strong>Noeux</strong>ois se rassurent à l'arrivée de ces nouvelles troupes. Songent-ils toujours à évacuer<br />

?<br />

L'ambulance militaire qui avait été évacuée a réintégré ses locaux. Les très nombreux blessés<br />

qui affluent venant des zones de combat toutes proches, fait que cette ambulance est trop<br />

petite. Les locaux de l'école des filles, actuellement école Camus, sont transformés en annexe<br />

et les baraquements construits dans la cour servent d'hôpital d'évacuation pour les grands<br />

blessés. Les combats font rage à quelques kilomètres de la ville.<br />

13 octobre 1914;<br />

Arrivée d’autres formations militaires françaises.<br />

13 octobre 1914. A 7 heures nous sommes réunis avec le 2° et le 3° Bataillons au même pont<br />

à l’Est de <strong>Noeux</strong> ; on continue simplement les travaux. Lorsque la brume se lève, nous


constatons que le clocher de Noyelles-les-Vermelles est tombé ; il a achevé de brûler dans la<br />

nuit. Nous attendons les ordres ; vers 11 heures, je demande au Colonel de venir déjeuner à<br />

200 mètres en arrière, à la première maison ; à peine sommes-nous à 50 m-près de la maison<br />

que sifflement d’un explosif nous arrive et presqu’aussitôt, sur notre droite, à 100 mètres, un<br />

premier obus vient tomber sur la bordure de l’usine de <strong>Noeux</strong> ; le second ne se fait pas<br />

attendre et éclate presqu’au même endroit puis el nous en arrive ainsi une douzaine. Nous<br />

sommes derrière une meule ; quand l’averse a fini, nous gagnons notre maison ; les vitres ont<br />

volé en éclats, nos secrétaires sont plus morts que vifs, le déjeuner est prêt, on se mat à table ;<br />

à midi, ordre de faire rentrer notre Bataillon; je vais à cheval à Bouvigny, Rainette est<br />

extrêmement énervée, nous finissons après des ordres et contre ordres à rester coucher. A 10<br />

heures du soir, je couche dans l’auto. (Le Bataillon restera à Bouvigny jusqu’au 17 matin. Le<br />

Colonel FARINE sera remplacé par le Commandant CANTEAU). (Carnet de guerre sur la<br />

campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI)<br />

14 octobre ;<br />

Un avion français est abattu, près des Usines, par la DCA allemande ; les pilotes sont tués :<br />

les lieutenants LEFLAIRE et BEAUDOT ;<br />

16 octobre 1914; Occupation du village de Vermelles par les soldats allemands.<br />

16 Octobre 1914. Les « saluts » du soir sont chantés très solennellement et avec une saveur<br />

toute méridionale. Il y a un poste de brancardiers divisionnaires établi dans la ferme<br />

COURCELLE en face de l’Eglise. Ils sont du Midi, des Hautes et Basses Pyrénées, des<br />

Landes et même de Charente, et ils aiment chanter.<br />

17 octobre 1914. Je me lève quand même à 5 heures 30 (mauvaise nuit à cause d’une forte<br />

diarrhée et de la cholérine trop forte). Je fais mon étape jusqu’à <strong>Noeux</strong> et nous croisons en<br />

route le 144 RTI qui va nous remplacer à Bouvigny. D’après ce que nous a dit le général<br />

LERE, nous allons à <strong>Noeux</strong> pour nous reposer pendant deux jours. En arrivant à notre<br />

fameux pont de chemin de fer à l’est de <strong>Noeux</strong>, je vais indiquer leurs tranchées à<br />

LAPEYRE et me rends auprès du général LERE, il me donne des ordres pour le Régiment !<br />

En fait de repos, il faut faire des tranchées. En rentrant de la Division, je suis très fatigué et<br />

suis obligé de me coucher pour l’après-midi ; je suis logé à la direction des Mines de <strong>Noeux</strong>les-Mines,<br />

très belle habitation et beau logement, bureau du Conseil d’Administration.<br />

(Carnet de guerre sur la campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142°<br />

RTI)<br />

18 octobre 1914. Départ pour Sailly-Labourse et me mettre en liaison avec la 58° Division. .<br />

(Carnet de guerre sur la campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI)<br />

18 octobre 1914. Enterrement des deux aviateurs abattus le 14 et écrasés sur le terril des<br />

Usines.<br />

19 octobre 1914. Des pièces d'artillerie lourde de l'armée anglaise traversent la ville. La taille<br />

impressionnante de ces canons rassure-t-elle les curieux ?<br />

Mercredi 21 Octobre 1914. Il y a 26 Prêtres brancardiers qui s’organisent pour dire la Messe<br />

à tour de rôle.<br />

24 octobre 1914. Une bombe d’avion explose dans le jardin du maître porion du N°2


26 octobre 1914. Fin de la 1° bataille de l’Artois sur la ligne Neuve-Chapelle - Festubert -<br />

Vermelles Les positions des troupes se fixent. <strong>Noeux</strong> reste française mais Vermelles toute<br />

proche est Allemande.<br />

27 octobre 1914. Deux Uhlans porteurs de bijoux volés sont fusillés au pied du terril Fosse 1<br />

Une batterie antiaérienne est installée près de la gare et rue de Sailly.<br />

27 Octobre 1914. On fusille deux prisonniers allemands pillards et détrousseurs de cadavres.<br />

28 Octobre 1914. Une batterie de canons contre aéros est installée sur le Chemin de Sailly.<br />

28 octobre 1914. Premier bombardement de la ville de Béthune.<br />

En octobre 1914. Fosse 1 ; Mineur ; les deux puits 1 et 1 bis s’arrêtent après 62 ans de service<br />

Novembre 1914. L’Ambulance française s’installe dans les locaux de l’école des garçons de<br />

la rue de la Gare (Rue de Sailly).<br />

Dimanche 1 er Novembre 1914. Pour la Toussaint, nous entendons à nouveau la cloche,<br />

quelle joie !<br />

2 novembre 1914. Pilonnage par des obus allemands du secteur des Usines, de nombreux<br />

obus tombent sur le territoire blessant des militaires mais aussi des civils. Des ouvriers<br />

agricoles sont victimes d'obus près de la fosse 8.<br />

Le ravitaillement se raréfie et les <strong>Noeux</strong>ois ont des difficultés pour trouver le nécessaire.<br />

3 novembre 1914. A 11 heure 30, je dois partir (à <strong>Noeux</strong>) pour remplir les fonctions de juge<br />

au Conseil de Guerre. Les 77 crachent à qui mieux mieux. A midi, je pars, je suis repéré sur la<br />

route et les obus de 77 m’accompagnent pendant 2 kilomètres. Rainette est ankylosée par 17<br />

jours de repos à l’écurie, elle n’avance pas, enfin nous ne sommes touchés ni l’un, ni l’autre.<br />

A 2 heures, à <strong>Noeux</strong>-les-Mines, nous jugeons SANSOULET, il a vol, un poulet, mais avec ses<br />

mauvais antécédents lui font attraper 3 mois de prison ; il a veine que j’ai travaillé pour lui ;<br />

sans cela avec les inexpérimentés qui étaient au Conseil malgré eux, il prenait 5 ans de<br />

réclusion. Retour calme à la tombée de la nuit, à Cambrin.<br />

(Carnet de guerre sur la campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142°<br />

RTI)<br />

Mercredi 11 Novembre 1914. Fête patronale Saint Martin. L’adoration du Saint Sacrement<br />

est organisée par rues. Elle débute à 6 heures du matin et se termine à 6 heures du soir.<br />

19 Novembre 1914. Le 92 ème Régiment d’infanterie territoriale prend son quartier à <strong>Noeux</strong>. Il<br />

neige abondamment.<br />

20 Novembre 1914. La neige tient et la gelée est venue. Il fait déjà bien froid.<br />

En novembre ; la 92° Division française prend ses quartiers d’hiver. La mode des passemontagnes<br />

est lancée mais les soldats africains souffrent beaucoup des rigueurs de l'hiver.


23 novembre 1914. A 4 heures 30, je pars pour <strong>Noeux</strong> en passant par Beuvry (Conseil de<br />

Guerre), mais jusqu’à ma sortie à 1 km ouest de Givenchy, les balles sifflent dans tous les<br />

sens. Il fait très froid aussi, on marche très vite. Arrivée à 7 heures 30 à Beuvry, je prends un<br />

excellent chocolat, puis je vais me changer, quand passe, dans la salle où nous sommes, un<br />

petit garçon de 5 ans en chemise de nuit. Les larmes me montent aux yeux et je revois tous les<br />

miens, mes petits qui sont certainement comme celui-ci à cette heure-ci. J’ai un moment de<br />

dépression morale épouvantable ; pendant tout le temps que je me change de linge et fais ma<br />

toilette, ce n’est qu’une crise de larmes. Combien il aurait mieux valu que cet enfant ne<br />

paraisse pas ! Son image va me suivre pendant encore de longues journées.<br />

A midi, je pars à <strong>Noeux</strong>, nous avons à juger onze accusés de vols ; nous en acquittons six, ces<br />

malheureux ont chacun pris un tricot et des chaussettes neuves et ont mis à la place dans les<br />

ballots leurs vieux tricots et chaussettes. Les cinq autres attrapent 1 an à 18 mois de prison,<br />

ils ont volé pour vendre. Le soir je retrouve ADONE et FREMOND, j’en ai grand plaisir.<br />

Coucher chez de braves gens qui ont monté un lit dans leur salle à manger. (Carnet de guerre<br />

sur la campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI) [Copyright<br />

darrietadde-f.darriet2004]<br />

24 novembre 1914. Un verglas effrayant ; je rentre à bicyclette à Beuvry ; je remets ma tenue<br />

de tranché et repars à midi pour Givenchy. (Carnet de guerre sur la campagne 1914-1918 du<br />

Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI)<br />

24 Novembre 1914. Apparence de dégel, mais avec du verglas.<br />

3 Décembre 1914. Situation « expectante » selon la nouvelle formule du communiqué officiel<br />

militaire.<br />

Il y a maintenant 40 Prêtres brancardiers.<br />

7 décembre 1914. Le village de Vermelles, occupé depuis le 16 octobre par les Badois, est<br />

libéré. Il ne reste plus une maison debout.<br />

Dimanche 13 Décembre 1914. Il sera dit 31 messes dans la journée.<br />

14 décembre 1914; une pluie d'obus tombe dans la plaine entre <strong>Noeux</strong> et Mazingarbe. La cité<br />

ne semble pas être la cible des artilleurs ennemis.<br />

16 décembre 1914; des régiments de spahis algériens cantonnent dans les fermes<br />

Vendredi 18 Décembre 1914. Sur ordre express du Général FOCH, <strong>Noeux</strong> et Béthune ne<br />

doivent pas tomber aux mains de l’ennemi.<br />

20 décembre 1914. Victime civile : CASIEZ Jean Baptiste (liste AM)<br />

21 Décembre 1914. Un Bataillon du 20 ème Chasseurs perd un tiers de ses effectifs dans une<br />

bataille à Ablain Saint Nazaire.<br />

21 décembre 1914; un adolescent joue avec le mousqueton chargé d’un spahi, il se tue dans<br />

une ferme rue des Roses<br />

25 décembre 1914; Le général MAISTRE, commandant le 21°C.A, autorise aux deux curés<br />

de la paroisse de <strong>Noeux</strong> la célébration de la messe de minuit


28 décembre ; des tranchées sont creusées de la Coopérative Centrale vers Mazingarbe par<br />

des soldats français.<br />

31 Décembre 1914. Pour toute l’année 1914, il y a eut 15 500 communions dont 11 000<br />

depuis le début de la guerre.<br />

1914. GUILLON Pierre-Marie, ingénieur de la Compagnie des Mines de <strong>Noeux</strong>, est mobilisé<br />

avec le grade de lieutenant (pas de date précise)<br />

1914. Les travaux de fonçage du puits 10 bis de BOYEFFLES sont arrêtés lors de l’arrivée<br />

des Allemands. (Pas de date précise)<br />

Année 1915.<br />

Janvier. WEBER Julien, Lieutenant cantonné au 315°, est blessé et hospitalisé à l’Hôpital 52,<br />

il deviendra archevêque de Strasbourg ;<br />

Janvier. La cité s'installe dans l'état de guerre. Des laissez-passer règlent la vie : médecins,<br />

sages-femmes, mineurs, messagers, ouvriers d'usine, boulangers et mitrons doivent présenter<br />

leurs papiers et autorisations de circuler entre 7 H du soir et 6 h du matin.<br />

Janvier. Le capitaine des gardes-forestiers fait fonction de chef de Prévôté. Des rumeurs les<br />

plus folles circulent, l’espionnite, les mouvements de troupes inquiètent les incrédules. La<br />

psychose de la peur et de l'incertitude s'installe. Le front est si près !<br />

Janvier. La neige et le froid transforment les rues en bourbier.<br />

Janvier. Le 17° Bataillon de Chasseurs à Pied organise des spectacles dans la salle Jeanned'Arc<br />

pour les militaires et pour la population.<br />

Dimanche 3 janvier et lundi 4 Janvier 1915. Mauvais temps et pluies continuelles.<br />

5 janvier 1915. BUYNONE s’établit charcutier au Fond-de-Sains. (AM) Note au crayon à<br />

mine de plomb, rapide, peu soignée.<br />

12 janvier 1915. Débit de boissons. DUEZ Gustave, né le 7 avril 1879 à Rieuloy (Nord),<br />

houilleur domicilié à <strong>Noeux</strong>, reprend le cabaret anciennement tenu par lui-même, rue des<br />

Usines, appartenant à Gosse de Gorre, brasseur à Béthune. (AM) Reprise apparente du<br />

service de mairie, écriture à la plume.<br />

13 Janvier 1915. On « rebassine » que la circulation est interdite de 7 heures du soir à 6<br />

heures du matin, sauf à détenir un laissez-passer. Pour obtenir ce document, il faut :<br />

- de bonnes raisons<br />

- demander le document au Commissariat de Police<br />

- le faire viser par le Capitaine des gardes forestiers, là-bas, presque au fond de Sains.


13 janvier 1915. Débit de boissons. KOCH Joséphine, née le 31 décembre 1881 à Montignyen-Gohelle,<br />

domiciliée à Avion, évacuée à <strong>Noeux</strong>, reprend le cabaret anciennement tenu par<br />

COUPET Emile, route Nationale, appartenant à CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

18 Janvier 1915. La neige tombe abondamment. La fonte, qui a suivi, transforme les rues en<br />

bourbier.<br />

19 Janvier 1915. Les troupes arrivent toujours : Spahis, Tirailleurs algériens ou marocains,<br />

Goumiers etc., 4 à 5 Bataillons de Chasseurs à pied, de l’Artillerie et des Régiments<br />

d’infanterie.<br />

22 Janvier 1915. L’Abbé LEU est mobilisé à la 1 ère section d’Infirmerie à Magnac Laval<br />

(Haute Vienne).<br />

21 janvier 1915. Débit de boissons. 1°- MACHUT Alcide, né le 21 juillet 1876 à Labourse,<br />

houilleur, domicilié à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet, rue de la Gare, lui appartenant et<br />

anciennement tenu par lui-même. 2°- DUBUISSON Auréa femme MICHEZ, née le 13 janvier<br />

1880, à Lestrem, domiciliée à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet, rue de la Gare, appartenant à<br />

DEPESTEL, loué à CLEMENT, brasseur. 3°- MAERTEN Charles, né le 17 décembre 1869, à<br />

Steenworde, houilleur, domicilié à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet, rue de Bouvigny,<br />

anciennement tenu par MAERTEN Théophile, appartenant à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

(AM)<br />

23 Janvier 1915. Au « Salut », nous entendons des interprétations d’un chanteur du Théâtre<br />

de La Monnaie de Bruxelles et d’un baryton.<br />

1 février 1915.LHEUREUX Louis, Médecin des Mines de Lens, en fonction à Vendin-le-<br />

Vieil, sera médecin des mines à <strong>Noeux</strong> jusqu’au 16 août 1918<br />

Dimanche 7 Février 1915. Journée de prière pour la Paix demandée par le Pape BENOIT<br />

XV.<br />

10 Février 1915. Des tirs importants sont effectués au passage d’un Albatros allemand,<br />

quelques éclats d’obus retombent sur la véranda de Mr Henri BEHARELLE.<br />

15 février 1915.premier bombardement de la ville sur le quartier du Fond-de-Sains<br />

17 Février 1915. Les « Cendres » sont reçues par de nombreux militaires du 31 ème Bataillon<br />

de Chasseurs à pied, en repos à <strong>Noeux</strong>.<br />

28 février 1915. Bombardement des installations du jour de la Fosse 3.<br />

Rue des Normands : un incendie détruit la bergerie de la ferme COURCELLE, un soldat<br />

français meurt carbonisé. Le quartier des Usines est pilonné : dégâts aux installations et aux<br />

maisons voisines.<br />

Samedi 6 Mars 1915. Il passe 250 prisonniers allemands, encadrés par des Spahis, qui<br />

prennent la direction de St Pol.<br />

8 Mars 1915. MILLERAND Alexandre, ministre de la guerre, procède à une remise de<br />

décorations dans le parc de la maison administration.


8 mars 1915. Débit de boissons. 1°- FAUQUEMBERGUES Louis, né le 20 juin 1880 à<br />

Auchy-les-Mines, houilleur, domicilié à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet, rue Sadi Carnot,<br />

anciennement tenu par Veuve DENISSEL, appartenant à CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>.<br />

2°- POIRRIER Albert Romain Joseph, né le 23 mai 1873 à Aix-Noulette, journalier, domicilié<br />

à Aix-Noulette, reprend l’estaminet anciennement tenu par QUIGNON Augustin, rue de<br />

Bouvigny, appartenant à CLEMENT Léon, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

10 Mars 1915. La saucisse d’observation basée à Hersin se replie dans une marnière de la rue<br />

de Barlin.<br />

11 Mars 1915. Un régiment de Spahis cantonne à <strong>Noeux</strong><br />

12 Mars 1915. Un autre régiment de Spahis cantonne à <strong>Noeux</strong><br />

13 Mars 1915. La saucisse se replie de nouveau vers le remblai de chemin de fer près de la<br />

Loisne, vers Verquigneul ;<br />

Un nouveau régiment de Spahis cantonne à <strong>Noeux</strong><br />

14 mars .Le 158° R.I cantonné à <strong>Noeux</strong> monte à l’assaut de la colline de Lorette tenue par les<br />

Allemands.<br />

Vendredi 19 Mars 1915. Fête de la Saint Joseph, le temps est froid. Il neige durant toute la<br />

nuit et toute la journée, mais elle ne dure pas.<br />

21 Mars 1915. Les corps de FABVELLIS, capitaine du 17° BCP, LACROIX et TORRENT,<br />

lieutenants du 17° BCP tombés lors de l’attaque du 20 mars sur Lorette sont déposés dans la<br />

chapelle ardente au Terminus.<br />

21 mars 1915. Les spahis quittent la ville pour cantonner à Houchin, Drouvin-le-Marais et<br />

Vaudricourt.<br />

Le père GALART revient à NOEUX comme prêtre-soldat. Il meurt sur le front à LORETTE en<br />

mars et inhumé dans le cimetière militaire de SAINS-EN-GOHELLE. (Pas de date précise)<br />

22 Mars 1915. Le 17 ème Bataillon de Chasseurs à pied revient cantonner à <strong>Noeux</strong>. Déprimé,<br />

car ils ont perdu beaucoup d’hommes à Lorette.<br />

24 Mars 1915. Enterrement avec la musique régimentaire et l’aumônier du 21° CA du<br />

Capitaine* de FALVELLY et des Lieutenants* TORRENT et LACROIX du 17 ème Bataillon<br />

de Chasseurs à pied, tués au combat de Lorette le 20 mars. *(d’un Adjudant, et de deux<br />

Sergents, d’après le curé de Ste-Barbe. Il y a confusion avec l’enterrement du 26 mars 1915)<br />

25 Mars 1915. Bombardement de la ville par une grosse pièce située au nord de<br />

COURRIERES. 40 impacts dans la ville.<br />

26 Mars 1915. Funérailles d’un adjudant et de deux sergents du 17° BCP tombés au cours des<br />

combats du 20 mars à Lorette.<br />

( ?) Prise d’armes, route nationale, face à la maison d’administration, devant les bâtiments de<br />

la fosse 1. Etaient présents :<br />

Général FAYOLLE ;


Général de division FERRONNAYS ;<br />

Colonel Marquis de La F.,<br />

Général FOCH, chef du Groupe d’Armées du Nord ;<br />

Général JOFFRE, Chef des Armées Françaises, décore le Général MAISTRE<br />

Général MAISTRE Paul, chef du 21° Corps région des Vosges, reçoit la cravate de<br />

Commandeur de la Légion Honneur<br />

Général MAUD’HUY, Commandant la 4° Armée,<br />

Général PETAIN, Commandant le 35° C.A.,<br />

Général d’URBAL, chef de la X° Armée<br />

Général DUBAIL, chef de la 1 ère Armée<br />

Général De CASTELNAU, adjoint du Général Joffre<br />

Général de division BARBOT, Chef de la fameuse Division du même nom ;<br />

Général de Division, OLLENS, Chef de la Division Bleue<br />

Mars ; MADELIN Sébastien, Commandant le 3°BCP, frère de l’historien MADELIN Louis,<br />

séjourne 1 mois à <strong>Noeux</strong><br />

5 Avril 1915. Une jeune femme de la rue de Labourse (Rue de l’Egalité), venant de perdre son<br />

mari à la guerre depuis peu, faisant l’objet de prétentions d’un soldat, reçoit deux coups de<br />

revolver qui la blessent. Le soldat se suicide ensuite.<br />

6 avril1915. Départ de la classe 16 pour les dépôts.<br />

7 avril1915. Bombardement de la fosse 6. Mort du sergent REGELSPERGER.<br />

10 avril1915. Des obus éclatent au lieu-dit “ les trois-maisons ” près de la gare.<br />

17 avril1915. Pilonnage de la fosse 2.<br />

La saucisse d’observation est de retour dans la marnière de la rue de Barlin<br />

29 Avril 1915. Au Patronage Jeanne d’Arc, Conseil de Guerre : un déserteur, mauvais sujet,<br />

est condamné à mort.<br />

30 Avril 1915. Le condamné trouve le moyen de prendre la fuite.<br />

Mardi 4 Mai 1915. Le fuyard est repris et fusillé le matin.<br />

8 mai 1915. Le 3° BCP du Cdt MADELIN attaque les “ouvrages blancs ”. Le Commandant,<br />

tué à la tête de son bataillon est ramené à Hôpital N°52<br />

10 mai 1915. MARTIN Louis, Chef garde de la commune, âgé de 6O ans, VILLY Georges,<br />

garde particulier, 58 ans, signent l’acte de décès du Cdt MADELIN, à l’Hôpital N° 52<br />

BEHARELLE Henri, maire de <strong>Noeux</strong>, dresse l’acte de décès du commandant MADELIN.<br />

12 mai 1915. Communiqué officiel annonçant la prise de Lorette par les Français.<br />

18 mai 1915. Marmitage intensif sur la ville par des 135 autrichiens : la maison GUILBERT<br />

de la rue d’Hingettes est détruite, rue de Labarrois, dans la prairie de DELEAU François, la<br />

ferme Foulon, rue de Labourse ; la ferme Denocq de l’impasse et dans la cour de l’école des<br />

Garçons rue de Sailly<br />

21 mai 1915. MOUSSY Jean-Baptiste (4.11.1855), général de Brigade, 17° Division, 9° CA


décède à 16H30 à l’hôpital N° 52<br />

23 mai 1915. Funérailles du général MOUSSY, à l’église SAINTE-BARBE, tombé le 21 mai<br />

dans les tranchées de la Cité du Maroc.<br />

Lundi 24 Mai 1915. On chuchote d’étranges bruits : « en dépit de l’Union Sacrée, la<br />

politique se mêlerait beaucoup de la guerre et l’on va jusqu’à dire que pour<br />

diminuer la gloire et le mérite de tel ou tel chef, des contre-ordres<br />

ministériels seraient venus qui auraient empêchés, ces jours derniers, de<br />

remporter une victoire éclatante », ce serait écœurant.<br />

25 mai 1915.Le 21° CA quitte <strong>Noeux</strong> remplacé par la 91° Division avec les 141°, 142°, 143°,<br />

144° RI, régiments d’infanterie de la région de Tarbes et de Pau.<br />

28 mai 1915. Bombardement de la gare. A Saint-Martin, funérailles de l’abbé DELAHAIE,<br />

aumônier du 68° RI tué en secourant un blessé RAGUENOT ; aumônier divisionnaire,<br />

EMONET, révérend Père, aumônier auxiliaire, assistent aux funérailles<br />

29 mai 1915. Installation de poste de secours de l’armée anglaise dans la maison du Directeur<br />

de la Distillerie .Bombardement de la gare. Création de postes de secours dans les anciens<br />

locaux de la Petite Place par les alliés Installation des ambulances alliées dans l’école<br />

maternelle, dans l’école des filles rue de Labourse, dans le patronage Notre-Dame rue de<br />

Labourse, dans une partie de l’école des garçons rue de Sailly, Salle Jeanne d’Arc, au<br />

Terminus. Les soldats du 9° CA se dirigent vers Aubigny et Berles-Monchel en camions.<br />

Relève des troupes irlandaises. Obus de 150mm de 11 h à 17 H sur la ville. Arrivée et<br />

installation du service sanitaire anglais : 4°London Field Ambulance ; Royal army Médical<br />

Corps ; 1 er Field Ambulance ; 47° Field Ambulance ; 141° Field Ambulance ; 5° London<br />

Field Ambulance.<br />

29 Mai 1915. Le Patronage est réquisitionné par la Croix Rouge.<br />

30 Mai 1915. Passage de beaucoup de troupes anglaises pour aller occuper Mazingarbe. Dans<br />

l’après-midi, des obus tombent autour de la Gare.<br />

Vers 9 heures du soir, des Gendarmes se présentent au Presbytère afin d’obtenir les clés de<br />

l’Eglise pour monter au clocher. Depuis trois jours, la rumeur signale des signaux lumineux,<br />

entre 8 et 8 heures ½ du soir, qui permettraient aux Allemands de régler leurs tirs… Les<br />

Gendarmes ne trouvent rien après une visite minutieuse.<br />

30 la Prévôté visite le clocher de l’église Saint-Martin de crainte d’espionnage (la rumeur<br />

publique)<br />

Montée au front des soldats anglais.<br />

31. Pilonnage matinal, des maisons sont détruites au N°3, Gare route de Béthune rue d’Hersin<br />

rue de Mazingarbe, rue de Verquigneul, rue des Normands, rue des Roses, route Nationale où<br />

une commerçante en beurre est tuée face à la Poste, Terminus<br />

Lundi 31 Mai 1915. Des « marmites » tombent toutes les 3 ou 4 minutes de 7 à 11 heures du<br />

matin, sauf interruption entre 8 heures ½ et 9 heures (pause pour fumer la pipe ?)


Les obus tombent partout en ville. Honoré CATTY est grièvement blessé en allant chercher<br />

ses enfants dans la rue de Mazingarbe. (Il mourra le 5 Juin 1915).<br />

Départ des Ambulances françaises qui laissent la place aux Anglais. Mme GIR, de la Croix<br />

Rouge, l’aménagera avec quelques lits et assurera les soins aux blessés. Melle HERMAN<br />

organise le passage des dames visiteuses qui portent des attentions comme gâteries, victuailles<br />

et douceurs aux blessés.<br />

Enfin l’Ambulance s’installera dans l’Ecole maternelle de la rue d’Hingettes jusqu’à son<br />

départ le 31 Mai 1915.<br />

Dix soldats décèderont du 13 Octobre 1914 au 10 Janvier 1915, les blessés transportables<br />

étant immédiatement évacués vers l’arrière. En Janvier 1915, les infirmiers divisionnaires de<br />

<strong>Noeux</strong> partent à l’Hôpital des Mines des Brebis.<br />

Poste de secours pour les unités de passage à <strong>Noeux</strong> :<br />

- ancienne école maternelle en face de l’église.<br />

- patronage des filles.<br />

- ou encore dans diverses maisons.<br />

- mais le plus souvent au Café Terminus (en face du Monument)<br />

( ?) Construction de baraquements et réquisition de logements pour le 9°CA en renfort des<br />

20° et 21° CA.<br />

1 juin 1915; Le Prince de Galles, l’héritier de la couronne d’Angleterre, séjourne secrètement<br />

dans le château Béharelle (dans une maison de la rue d’Hersin)<br />

Bombardement sur le quartier de la gare<br />

1 er Juin 1915. Messe à 7 heures du matin par le Chapelain des Irish Guards en présence de<br />

400 soldats. Il y a 200 communions.<br />

Vendredi 4 Juin 1915. Le Prince de Galles a passé la nuit à la Mairie.<br />

Samedi 5 Juin 1915. Le Prince de Galles organise une fête à la Mairie : 60 Officiers anglais,<br />

anciens élèves d’une grande école anglaise, Oxford, font leur réunion annuelle.<br />

Prince de Galles, le futur roi d’Angleterre donne une fête avec des Ecossais d’Oxford ou de<br />

Cambridge au Château Béharelle (GD)<br />

Victime civile : CATTY Honoré (liste AM)<br />

6 Juin 1915. Les grandes chaleurs, commencées depuis quelques jours, augmentent encore.<br />

7 Juin 1915. Canonnades toute la soirée et la nuit. Les Irlandais partent au front.<br />

8 Juin 1915. Passages de troupes toute la nuit. Abondante pluie d’orage mais temps lourd.<br />

9 Juin 1915. Chaleur torride. Le canon tonne vers Souchez.<br />

10 Juin 1915. Mauvaise nuit, car les Anglais cantonnés au Patronage sont bruyants et la<br />

canonnade rapprochée.<br />

Journée calme, le soir on annonce l’arrestation d’espions à Verquin et à <strong>Noeux</strong>.<br />

Lundi 14 Juin 1915. Des explications parviennent sur l’insuccès de l’offensive du 9 mai.<br />

L’entêtement du Général d’URBAL qui ne prétendait pas envoyer les renforts demandés par<br />

le Général PETAIN, sous le prétexte qu’il n’était pas possible qu’il fût déjà à Vimy ! (Et<br />

Pétain y était pourtant).


Victime civile : RIDOUX Edouard (liste AM)<br />

Vendredi 18 Juin 1915. Mort du garçon boucher qui avait eut la jambe cassée par un éclat<br />

d’obus lors du bombardement du 31 mai. C’est la 3 ème victime.<br />

22 Juin 1915. Passage à <strong>Noeux</strong> d’une pièce de 400, avec 6 tracteurs pour la traîner. (Elle<br />

séjourne, un peu, face à la brasserie CLEMENT).<br />

23 Juin 1915. En début d’après midi, épouvantables détonations ressemblant à un<br />

tremblement de terre. Un dépôt de munitions vient de sauter à Maisnil les Ruitz. Vers 3<br />

heures de l’après midi, c’est l’explosion la plus terrible. On apprend qu’un soldat aurait laissé<br />

tomber une grenade qui en éclatant a allumé un incendie.<br />

28 Juin 1915. Des Régiments d’Anglais et d’Indiens passent durant la journée.<br />

1 juillet 1915; arrivée de soldats hindous<br />

2 Juillet 1915. Un convoi de 50 camions amène des Hindous à <strong>Noeux</strong> et en prend d’autres<br />

pour Lillers. Il fait une chaleur torride.<br />

Lundi 5 Juillet 1915. Arrivée de nouveaux Indiens qui s’installent au Patronage des garçons.<br />

Ils se conduisent comme de grands enfants curieux.<br />

11 Juillet 1915. Cérémonie de confirmation à <strong>Noeux</strong> Sainte Barbe par Mgr DUPONT.<br />

Nota. Les bombardements sont quasiment journaliers durant cette période.<br />

Dimanche 18 Juillet 1915. Bombardement de <strong>Noeux</strong>. Mme Edouard COHET, rue de la Gare<br />

(Rue de Sailly) est tuée vers 5 heures du soir en allant chercher du charbon.<br />

22 Juillet 1915. Des évacués de Bully et Mazingarbe arrivent en grand nombre. La circulation<br />

devient difficile dans la Rue de Mazingarbe.<br />

Toujours des rumeurs, des fausses nouvelles…<br />

Samedi 24 Juillet 1915. Une grenade maniée maladroitement éclate avec un grand tapage et<br />

tue 4 Anglais dans la cour de l’Ecole des filles, rue de Labourse. (Rue de l’Egalité)<br />

31 juillet 1915. Débit de boissons. LENFANT Jules, né le 18 juillet 1878 à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

Aucune mention supplémentaire, dans le registre d’inscription d’ouverture de Débit de<br />

boissons. Que s’est-il passé ?<br />

10 août 1915. Mme HERINGUHEL Adeline, Veuve de LECOCQ Auguste, née le 25<br />

novembre 1885, à Gonnehem, domiciliée actuellement à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit de boissons,<br />

rue St-Nicolas. (AM)<br />

13 Août 1915. Les Anglais creusent une tranchée à proximité du Chemin de Bruay pour un<br />

champ d’exercices de lancement de grenades.<br />

20 Août 1915. De tous côtés, on entend les cornemuses des Ecossais.


3 Septembre 1915. On entend, un peu partout, des plaintes contre le sans-gêne des Anglais<br />

qui se croient en pays conquis.<br />

4 Septembre 1915. De nuit, arrivée de milliers de chevaux à <strong>Noeux</strong> que l’on met à l’abri dans<br />

la vallée de la Loisne entre Hersin et <strong>Noeux</strong>.<br />

5 Septembre 1915. Localisation des Ambulances anglaises à <strong>Noeux</strong> :<br />

- 1 ère ) la plus importante à l’Ecole des garçons de la Rue de la Gare. (Rue de Sailly).<br />

- 2 ème ) aussi importante que la première, à l’ancienne Brasserie FUSSIEN.<br />

- 3 ème ) à l’Ecole maternelle de la rue d’Hingettes.<br />

- 4 ème ) à l’Ecole des filles de la rue de Labourse. (Rue de l’Egalité)<br />

7 Septembre 1915. Passage continu des auto camions chargés de bois, poutres, fil barbelé,<br />

etc. Les rues de <strong>Noeux</strong> sont encombrées, il faut élargir les anciennes et en créer de nouvelles.<br />

10 septembre 1915. Débit de boissons. 1°- FLOREQUIN Camille, né le 5 mai 1881 à<br />

Zonnebeke (Belgique), voiturier, domicilié à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet anciennement tenu<br />

par FENART, route Nationale, appartenant à BERNARD, cordonnier à <strong>Noeux</strong>. 2°-<br />

DELEERSYNDER Henri, né le 8 janvier 1870 à Halluin, domicilié à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit<br />

de boissons, route Nationale, appartenant à DELFOSSE, propriétaire à <strong>Noeux</strong>. 3°- VICTOOR<br />

Alphonse, commerçant, né le 8 août 1884 à Oukène (Belgique), domicilié actuellement à<br />

<strong>Noeux</strong>, reprend l’établissement de marchand de vin anciennement tenu par VERWAEDE,<br />

route Nationale, appartenant audit VERWAEDE. 4°- HUE Auguste, né le 22 juillet 1871 à<br />

Lestrem, commerçant, actuellement domicilié à <strong>Noeux</strong>, reprend en location l’estaminet<br />

anciennement tenu par Veuve LANNOY, route Nationale, appartenant à DEPRETZ François.<br />

5°- THELLIEZ Gustave, né le 25 février 1869 à Tournai (Belgique), domicilié à <strong>Noeux</strong>,<br />

reprend une buvette anciennement tenue par Mme HEAULME, rue de Labarrois, appartenant<br />

à cette dernière. 6°- WATTEZ Désiré, né le 19 août 1873 à Lestrem, négociant, domicilié à<br />

<strong>Noeux</strong>, exploite un estaminet, route Nationale, anciennement tenu par DUMAISNIL Léon.<br />

7°- LEFORT Henri, né le 9 janvier 1872 à <strong>Noeux</strong>, journalier, domicilié à <strong>Noeux</strong>, exploite un<br />

Débit de boissons chez lui, rue Chanzy. 8°- BASSEZ Frédéric, né le 18 novembre 1863 à<br />

Loison-sous-Lens, journalier, domicilié à <strong>Noeux</strong>, ouvre un estaminet chez lui, rue de<br />

Paladines. 9°- BOCQUET Prosper, né le 7 février 1873 à Clarques, épicier, domicilié à<br />

<strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit chez lui, route Nationale. 10°- DEVAUX Jean-Baptiste, né le 4 février<br />

1870 à La Couture, boucher à Bully-Grenay, actuellement domicilié à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit,<br />

route Nationale, appartenant à WATTEZ-DEVAUX. Refusé. 11°- TERNEL Florentin, né le<br />

16 janvier 1861 à Douvrin, journalier, domicilié actuellement à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit chez<br />

lui, rue Nationale. L’établissement appartient à *. (AM) *Pas d’indication de nom. 12°- Mme<br />

MORIAUX née JACQUET Henriette à Noyelles-sous-Lens, reprend le Débit (de boissons)<br />

actuellement tenu par HAUTE Michel, route Nationale, appartenant à CHATELET de <strong>Noeux</strong>.<br />

13°- HERINGUHEL Adeline, veuve de LECOCQ Auguste née à Gonnehem le 25 novembre<br />

1885, ouvre un Débit rue St-Nicolas (AM)<br />

Lundi 13 Septembre 1915. Un avion allemand laisse tomber une bombe sur l’Ambulance de<br />

la rue de Labourse (Rue de l’Egalité), mais rate son coup.<br />

Dimanche 19 Septembre 1915. Violent ébranlement. Dans la soirée on apprend qu’un dépôt<br />

de munitions allemand a sauté du côté de Lens.


24 Septembre 1915. Dès 8 heures du matin, impressionnant bombardement allié ; toutes les<br />

pièces grondent : le 75, le 280, etc. Toutes les maisons en sont ébranlées.<br />

25 Septembre 1915. C’est l’attaque des hommes. Beaucoup de blessés et de tués, toutes les<br />

Ambulances anglaises sont bondées.<br />

Loos est repris, les convois de prisonniers passent à <strong>Noeux</strong>. Trois obus tombent sur la Gare.<br />

Dimanche 26 Septembre 1915. Une multitude de blessés arrivent, encombrant les<br />

Ambulances et débordent sur les rues. Les deux trottoirs de la Grand-rue forment une vraie<br />

galerie d’Hôpital !<br />

Des troupes de prisonniers passent. Le soir, les autorités anglaises demandent l’église<br />

pour y mettre les blessés à couvert dans l’attente de leur évacuation. 300 à 400 seront couchés<br />

les uns sur les autres. Leur évacuation se fera dans la nuit.<br />

Lundi 27 Septembre 1915. Au matin, il ne reste plus qu’environ 60 blessés au moment de la<br />

Messe.<br />

Il y aurait 30 000 Anglais hors de combat pour ces deux journées.<br />

28 Septembre 1915. Un interprète précise que la Division anglaise part pour se reformer car<br />

il ne reste plus que 5 000 hommes sur 20 000.<br />

Les Ecossais ont été magnifiques, mais sans l’aide des renforts des Anglais, avancés jusque<br />

Lens, ils reculent sur Loos.<br />

Mercredi 29 Septembre 1915. Trente soldats anglais demandent à coucher dans l’église. Je<br />

refuse, puis cède sur la malhonnêteté de l’Officier interprète français, le Capitaine Comte de<br />

la CHESNAIS. Les Anglais, protestants, se comportent comme dans une grange ...<br />

30 Septembre 1915. Sous une pluie battante, des automobiles déposent sur la Place, un<br />

Bataillon du 32 ème Régiment d’Infanterie française, lequel fait partie du 9 ème Corps. Pas de<br />

cantonnement de prévu car il devait arriver à Barlin. Cette fois, je n’hésite pas à leur ouvrir<br />

l’église.<br />

30 septembre 1915. Débit de boissons. DELFOSSE Jean-Baptiste, né le 19 mai 1867 à<br />

Guegnies, journalier, domicilié à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit chez lui, route Nationale. (AM)<br />

1 er Octobre 1915. Pas de regrets, les Poilus ont été convenables.<br />

Passage d’autobus chargés de soldats, passage de ravitaillement, de convois interminables de<br />

chevaux. Sans cesse, on pose ou on enlève des fils téléphoniques.<br />

2 Octobre 1915. Plus de trains à <strong>Noeux</strong> car les Allemands bombardent la Gare de Béthune.<br />

Dans l’après midi, un ordre d’un Général anglais tente de réquisitionner l’église pour en faire<br />

une Ambulance anglaise en poste fixe. Je ferme les portes à clés et refuse. Oui, si afflux de<br />

blessés, c’est tout.<br />

Lundi 4 Octobre 1915. L’AMBULANCE anglaise reprend son matériel et va s’installer<br />

ailleurs.<br />

6 Octobre 1915. Passages extraordinaires de troupes sur la Grand-rue durant toute la<br />

matinée : 2 colonnes de troupes, l’une montante, l’autre descendante et deux colonnes de


voitures, camions automobiles et caissons dans les deux sens, même les trottoirs sont<br />

encombrés.<br />

7 octobre 1915. Victime civile : VERMUSSE Léon (liste AM)<br />

Canonnades du 8 au 14 Octobre 1915.<br />

11 octobre 1915. Débit de boissons. BREUVART Laurence, femme HENIQ Paul, née le 3<br />

février 1875 à Chocques, journalière, domiciliée à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit de boissons chez<br />

elle, route Nationale. (AM)<br />

18 octobre 1915. Débit de boissons. 1°- Mme HARQUET Arthur née BOULIER Marie, née<br />

le 4 avril 1859, ouvre un Débit de boissons, chez elle, cour de la fosse N°1. 2°- BEDART<br />

Victoire, femme COCHON Léon, née le 8 octobre 1877 à Abscon, ouvre un Débit de<br />

boissons chez elle. (AM)<br />

Mardi 19 Octobre 1915. Mécontentement de la population ; la Commune ne règle pas les<br />

allocations dues pour le logement des troupes françaises. Dans les Communes voisines, la<br />

question est réglée, pas à <strong>Noeux</strong>. Certains Officiers auraient même répondus aux plaintes des<br />

civils : « Oh, si c’étaient les Boches, vous ne vous plaindriez pas ! ».<br />

20 Octobre 1915. L’instituteur Mr BOUTIN me redit pour la 2 ème ou 3 ème fois que grâce aux<br />

mots prononcés en chaire sur le sujet, les rentrées d’or sont assez abondantes, beaucoup plus<br />

qu’auparavant.<br />

20 octobre 1915. LANGEROT François, né le 20 mai 1866, à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

24 octobre 1915. Henri BEHARELLE signe un arrêté de nomination : Jules BOUTIN, né à<br />

Saint-Pol le 24 août 1866, devient secrétaire de mairie. Une copie est faite le 1 er novembre de<br />

la même année signé par COCQUERELLE A. adjoint pour le maire empêché. (en<br />

remplacement de DESRUMEAUX, décédé)<br />

29 octobre 1915. Débit de boissons. Mme LEVIEL, épouse THELLIEZ Casimir, née le 14<br />

septembre 1892 à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit chez elle, rue de Cochinchine. (AM)<br />

30 Octobre 1915. Curieuse disparition des signets de trois missels à l’église. Peut être des<br />

Ecossais pour s’en faire des jarretières ou des rubans de bérets ?<br />

Lundi 1 er Novembre 1915. Les paroissiens sont invités à se rendre, après la Grand-messe, au<br />

cimetière afin de prier pour leurs défunts et surtout pour les 1 100 soldats qui y sont enterrés.<br />

Malgré la pluie battante, plusieurs centaines de personnes s’y rendent en procession. La<br />

circulation a été facilitée par l’autorité anglaise. Je fais une brève allocution depuis le<br />

piédestal du Calvaire. Toute l’assistance chante le De Profundis et l’on fait la bénédiction des<br />

tombes.<br />

La pluie cesse à la fin de la cérémonie.<br />

2 novembre 1915. Débit de boissons. MESUROLLE Adolphe, né le 28 octobre 1870 à<br />

Lorgies. (AM)


Jeudi 11 Novembre 1915. Fête de la Saint Martin et de l’Adoration perpétuelle du Saint<br />

Sacrement. Durant la Grand-messe, deux avions anglais tirent sur un avion allemand qui<br />

s’échappe, mais quelques shrapnells tombent sur la toiture de l’église.<br />

Vendredi 12 et Samedi 13 Novembre 1915. Bourrasques de pluies et orages.<br />

24 Novembre 1915. Dans l’après midi, un obus tombe dans la cour de la Coopérative de la<br />

Compagnie, un mort et des blessés.<br />

26 Novembre 1915. Il neige pendant que le canon gronde violemment. Y aurait-il relation de<br />

cause à effet ? Ce serait tout de même singulier !<br />

27 novembre 1915. La correspondance d’une carte postale montrant la Fosse de <strong>Noeux</strong><br />

indique que l’expéditeur habite à 200 m de la Fosse 2. Il s’agit de LEGRAND Léon, militaire<br />

au 3° Génie, Secteur Postal 100. Un mineur incorporé dans le Génie, cela coule de source.<br />

(Frog.)<br />

Dimanche 28 Novembre 1915. Après la neige, c’est la gelée ; le froid est intense depuis hier<br />

soir. Nous pensons aux soldats.<br />

Mercredi 1 er Décembre 1915. Bombardements allemands. Un obus destiné à la fosse n°3<br />

serait tombé dans le Sentier de la Gare.<br />

Victime civile : BIENFAIT Henri (liste AM)<br />

3 Décembre 1915. Vers 2 heures de l’après midi, une escadrille d’avions se forme au dessus<br />

de <strong>Noeux</strong>. Elle s’élève peu à peu à une grande hauteur et lorsque les 18 avions sont à<br />

l’altitude voulue, ils s’en vont vers le Nord-est, où ?<br />

4 Décembre 1915. Pour la Sainte BARBE, journée tranquille.<br />

Lundi 6 Décembre 1915. L’escadrille est allée bombarder une voie de communication<br />

allemande à Don Sainghin.<br />

7 Décembre 1915. Mort de Melle HERMAN à l’âge de 74 ans, ancienne institutrice,<br />

catéchiste émérite et très dévouée à la Paroisse.<br />

25 Décembre 1915. Messe de Minuit possible grâce à l’autorisation de circulation donnée par<br />

les autorités anglaises. Présence de beaucoup de soldats anglais.<br />

Á 9 heures du matin, Messe pour les Irlandais, l’église est comble.<br />

26 Décembre 1915. La pluie tombe abondamment ; de la boue, de la boue, toujours de la<br />

boue…<br />

La fosse 10 est arrêtée.<br />

Changement à l’école des garçons du N°1.<br />

Arrivée de PARISOT Paul (1896, HAUCOURT, P/D/C) et départ de HEDON Alfred<br />

(1890).<br />

La production de la concession de NOEUX tombe à 1.633.800 tonnes.


Année 1916<br />

1 er Janvier 1916. Peu de visites pour le nouvel an, les rues sont désertes.<br />

3 janvier; le 9°CA cantonné au N°1 est relevé par les troupes alliées.<br />

4 Janvier 1916. Les commerçants regrettent le départ des troupes françaises. Ils ne font plus,<br />

avec les Anglais, les mêmes affaires fantastiques qu’autrefois avec les Français. Les Anglais,<br />

devant la vie chère, ont constitué, dans chaque localité, une cantine qui fournit à des prix<br />

raisonnables. A <strong>Noeux</strong>, la cantine est installée Rue Sadi CARNOT, au coin de la Ruelle des<br />

Roses, (Rue Ferrer), opposée à la Brasserie.<br />

5 Janvier 1916. Quatre gamins s’amusent à jeter des pierres sur une grenade. Jules BIGUET,<br />

13 ans, est tué sur le coup, les trois autres sont blessés légèrement.<br />

Autre version, celle de Georges Dehaine : un enfant de 12 ans est tué par une grenade qu’il<br />

manipulait pour récupérer du métal<br />

Dimanche 9 Janvier 1916. Mort d’Henri BEHARELLE, âgé de 54 ans, Maire de <strong>Noeux</strong>,<br />

ancien député. Il avait lui-même demandé les derniers sacrements et les avait pieusement<br />

reçus il y a plus d’un mois. Le premier adjoint, Georges LAURENT, juge de Paix en<br />

résidence à VALENCIENNES, occupée par l’ennemi, ne peut prendre la charge de maire.<br />

10 janvier 1916. Débit de boissons. Mme BEAURAIN Emile, née le 21 octobre 1884 à<br />

Verquigneul, ouvre un Débit, comme accessoire de nourriture, chez elle, rue Nationale,<br />

maison appartenant à WATTEZ. (AM)<br />

12 Janvier 1916. Enterrement d’Henri BEHARELLE en présence d’une assistance réduite<br />

par l’état de guerre.<br />

Cimetière ; funérailles du maire BEHARELLE Henri, par un matin froid et pluvieux.<br />

GUILLEMAIN Edouard ; conseiller municipal fait l’éloge du maire décédé en présence de<br />

BONNEFOY-SIBOUR, sous-préfet de Béthune. (GD)<br />

Samedi 15 Janvier 1916. Une jeune fille, Raymonde MAHIEUX, évacuée de Lens, qui se<br />

trouvait avec sa mère au guichet des marchandises de la Gare, s’affaisse soudain morte. Une<br />

balle, partie d’un fusil que nettoyait un soldat anglais, venait de lui traverser le cœur.<br />

18 Janvier 1916. Toujours de la boue, Mon Dieu, quelle boue !<br />

18 janvier 1916. REDOUTEY, commissaire de police, fait connaître à la mairie « les dangers<br />

de l’installation d’un cinématographe dans la cour de l’école des filles de la rue de Labourse »<br />

22 janvier 1916. Le second adjoint, Augustin COCQUERELLE fait fonction de maire.<br />

Vendredi 28 Janvier 1916. Bombardement allemand. Une dizaine d’obus tombent sur<br />

l’ancien Jeu de Paume. Ils paraissaient destinés à un baraquement en cours de construction par<br />

les Anglais entre la Rue de La Barrois et le Chemin des Normands.


Il secoue sérieusement la pharmacie de Mr GIR, renverse la marmite dans la Maison<br />

MARCHAND Frères, bouscule le plan d’asperges du Docteur LECOEUVRE.<br />

Pas de dégâts importants, pas de victimes, Dieu soit loué !<br />

29 janvier 1916. Débit de boissons. M. SADY-FERNEZ, né le 6 juillet 1863 à <strong>Noeux</strong>, ouvre<br />

un Débit de vin chez lui, Fond-de-Sains, dans une maison appartenant à la Compagnie des<br />

Mines. (AM)<br />

7 Février 1916. Les autorités anglaises font distribuer, par la Municipalité, des avis relatifs<br />

aux mesures à prendre en cas de bombardement avec des gaz asphyxiants.<br />

9 février 1916; avis à la population des mesures à prendre contre le gaz.<br />

10 février 1916. Débit de boissons. Mme BRICHE Julia, épouse de JACQUN Charles, née le<br />

10 avril 1885 à <strong>Noeux</strong>, ouvre un Débit de vin chez elle, rue de la Gare, dans une maison<br />

appartenant à Veuve FROMEAUIX. (AM)<br />

14 février 1916: nouvel avis à la population des mesures à prendre contre le gaz<br />

15 et 16 Février 1916. Violentes tempêtes, le vent et la pluie font rage.<br />

Samedi 19 Février 1916. En cas de bombardement par gaz asphyxiants, les deux églises<br />

serviront de refuges pour les personnes n’ayant pas d’abris suffisants chez eux.<br />

22 Février 1916. La neige tombe à gros flocons.<br />

23 Février 1916. La gelée s’est mise de la partie et le froid est sensible. La neige tombe à<br />

nouveau et l’on entend davantage les coups de canons.<br />

24 Février 1916. La gelée est plus forte.<br />

25 Février 1916. Dans la soirée, bourrasques de neige.<br />

29 février 1916. Débit de boissons. VILETTE Léon, né le 20 mars 1884, à Labourse, ouvre un<br />

Débit de boissons hygiéniques, chemin de Sailly, dans sa propriété. (AM)<br />

3 Mars 1916. Plusieurs familles ayant des soldats à Verdun s’inquiètent de l’absence de<br />

nouvelles.<br />

4 Mars 1916. Il a commencé à neiger pendant la nuit et toute la matinée, la neige tombe drue<br />

et fondante.<br />

5 Mars 1916. Les journaux de Paris annoncent qu’un « taube » a été abattu près de <strong>Noeux</strong>.<br />

Nous n’en savons rien…<br />

8 Mars 1916. Mercredi des Cendres. La neige est tombée en abondance toute la nuit. Dans la<br />

soirée canonnade sur le front de Loos.<br />

9 Mars 1916. L’impression est toujours grande au sujet de Verdun et l’anxiété est à son<br />

comble en beaucoup de familles, car bien des <strong>Noeux</strong>ois sont sur ce front. On apprend qu’un


certain nombre d’entre eux ont été faits prisonniers, mais de combien d’autres est-on sans<br />

nouvelles ?<br />

10 mars 1916; dotation de masques à gaz à la population adulte et enfant<br />

10 Mars 1916. Distribution de cagoules contre les gaz asphyxiants, espérons que l’on n’aura<br />

pas à s’en servir.<br />

Dimanche 12 Mars 1916. Les aéroplanes boches, par quatre fois, nous envoient des bombes :<br />

une vingtaine. L’une d’elle, la seule qui ait causé dommage, est tombée sur la maison<br />

HONORE, rue de La Barrois ; deux Anglais blessés dont l’un est mort le lendemain. Mme<br />

DENISSEL-HONORE a éprouvé une très violente secousse et a été renversée par le<br />

déplacement d’air.<br />

15 Mars 1916. Un aéroplane laisse tomber quatre bombes, sans guère causer de dégâts<br />

puisqu’il n’y a eu de touché que le poulailler du Chef de Gare. N’importe que l’on n’aime pas<br />

recevoir les œufs de ces vilains oiseaux là !<br />

18 Mars 1916. Il y a eu une émission de gaz asphyxiants, car on les a ressentis à <strong>Noeux</strong> vers<br />

8 heures du soir.<br />

24 Mars 1916. De nouveau, la neige en abondance. Le soir, Chemin de Croix des Prières<br />

Nationales.<br />

Samedi 25 Mars 1916. Dans l’après-midi, de 2 heures à 4 heures, près de 700 Irlandais font<br />

la Sainte Communion, avant de partir aux tranchées.<br />

26 Mars 1916. Six cents Irlandais, n’ayant pas leur aumônier, envahissent l’église à l’heure<br />

de la grand-messe. Les fidèles <strong>Noeux</strong>ois se réfugient dans les coins, la tribune, les allées,<br />

voire même dans le chœur. Tout le monde arrive à se caser.<br />

27 Mars 1916. La 16 ème Division irlandaise, dont nous avions vu l’avant-garde hier et avanthier,<br />

arrive pour prendre ses cantonnements. [Commandée par HICKIE William, général de<br />

Division, PEREIRA, brigadier général, adjoint de HICKIE. (GD)]<br />

27 mars 1916. Débit de boissons. MESSEUW Aimé, né le 19 février 1868 à Wisingeele,<br />

reprend l’estaminet de DUBRULLE, route de Béthune. (AM)<br />

30 mars 1916. Débit de boissons.1°- LANCRY Julien, né le 3 décembre 1880 à Agnès-les-<br />

Duisans, reprend l’estaminet de Veuve MICLEZ ( ?) Emile, rue de la Gare. 2°- DUFOUR<br />

Charles, né le 6 mai 1878 à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet de CANDEILLE Anatole, Route de<br />

Béthune. (AM)<br />

2 avril 1916. Terrible bombardement du quartier du N°1, 10 soldats britanniques tués et une<br />

vieille dame. (GD)<br />

Dimanche 2 Avril 1916. <strong>Noeux</strong> est bombardé. A la messe de 7 heures du matin, un obus<br />

éclate avec un bruit formidable : il semble être tombé près de l’église, mais en fait c’est entre<br />

le chemin des Normands et la rue de Bouvigny (Rue Béharelle).Une douzaine d’obus sont<br />

envoyés en remontant toujours un peu plus. La Gendarmerie est atteinte et bientôt elle flambe.


La femme du gendarme BOURDON est grièvement blessée. Emotion dans la population. Les<br />

Irlandais, sans s‘émouvoir le moins du monde, précédés de leurs musiciens jouant de la<br />

cornemuse, viennent par deux fois remplir l’église à 8 heures et à 9 heures pour assister aux<br />

messes dîtes par leurs aumôniers.<br />

3 Avril 1916. La femme du gendarme BOURDON est morte de ses blessures.<br />

4 avril 1916. Victime civile : PATOUX Zoé Marie-Louise (liste AM)<br />

Samedi 8 Avril 1916. Le moral de la population subit, aujourd’hui, une violente secousse.<br />

Soixante gros obus, au moins du 210, sont lancés à intervalles irréguliers sur la fosse n°1 de 8<br />

heures ½ du matin à 2 heures de l’après midi. Les dégâts sont considérables. La fosse est peu<br />

touchée, mais les maisons environnantes ont été démolies ou fort endommagées. Vers 4<br />

heures, deux obus tombent dans les jardins de Mr Augustin COCQUERELLE à 100 mètres au<br />

plus du chevet de l’église. Pas de victimes civiles, mais 5 soldats anglais trop curieux sont<br />

tués.<br />

9 Avril 1916. Beaucoup de familles de la Paroisse Ste BARBE s’éloignent de <strong>Noeux</strong>, cela se<br />

conçoit.<br />

Du 11 au 14 Avril 1916. Temps pluvieux, bourrasques de vent, c’est peut-être pour cela que<br />

nous sommes tranquilles. C’est curieux comme en ce moment, on préfère la pluie au beau<br />

temps !<br />

15 Avril 1916. Le temps n’y fait pas grand-chose, le n°1 est bombardé de 30 obus. Seul le<br />

château d’eau est sérieusement touché.<br />

23 Avril 1916. PAQUES. Neuf cents communions dont 600 pour les Irlandais. A la messe<br />

militaire de 9 heures, assiste le Général de Brigade PEREINA (R). A la grand-messe, se<br />

trouvait le Général HICKIE, Commandant la Division (des Irlandais).<br />

26 avril 1916. Débit de boissons. MERESSE Camille, né le 29 novembre 1878 à Rumegis<br />

(Nord), reprend l’estaminet de PRUVION (PEUVION) ( ?) Auguste, route Nationale,<br />

appartenant à VOISIN Cyr. (AM)<br />

Jeudi 27 Avril 1916. Vers 5 heures ¾ du matin, la cloche se met en branle pour annoncer les<br />

gaz asphyxiants. La vague arrive en effet un peu avant 7 heures sous forme de brouillard assez<br />

intense, piquant les yeux et la gorge, mais pas encore autrement incommodant.<br />

Tocsin et cornets des usines, vers 8 heures ¾, mais les gaz restent en route. Même alerte vers<br />

6 heures ½ du soir.<br />

28 Avril 1916. Dans la soirée, deux Colonels anglais, dont l’un de l’Etat Major, se présentent<br />

accompagnés d’un Lieutenant interprète pour me demander de ne plus faire de sonneries<br />

religieuses afin d’éviter toute confusion avec les alarmes de gaz. Je donne mon accord, notre<br />

cloche sera donc muette jusqu’à nouvel ordre.<br />

29 Avril 1916. Á 4 heures du matin, alerte. Cette fois, on voit arriver le nuage blanc-bleuté,<br />

mais tout à coup, une saute de vent et le gaz retourne chez les boches. Nous voyons arriver<br />

des soldats gazés et pouvons constater les effets du gaz sur leur corps, les malheureux !


Vendredi 5 Mai 1916. Revue sur la place de l’église par le Général en chef des armées<br />

britanniques, Sir Douglas HAIG, qui se montre très aimable avec Mr le Curé qui se trouvait<br />

là ; il le remercie des facilités accordées pour les offices religieux. Dans l’après midi, course<br />

de chevaux avec obstacles dans la pâture DENNETIERE.<br />

15 mai 1916. Débit de boissons. FRUCHART Victor, né le 21 juillet 1872, à Cambrin,<br />

reprend le café de DELANNOY Floride, rue Nationale, au titre de propriétaire (pas de<br />

spiritueux, de liqueurs alcooliques titrant moins de 23°. (AM)<br />

Dimanche 21 Mai 1916. Vers 6 heures du soir, une quinzaine d’obus tombent sur <strong>Noeux</strong>.<br />

Deux obus tombent sur la route en face de l’église, le premier n’éclate pas. Grâce à Dieu, pas<br />

de tués, surtout que des enfants qui, s’échappant en toute hâte du cinéma, ont vu l’obus<br />

tomber devant eux, plusieurs sont projetés par terre par le souffle d’air et sont légèrement<br />

blessés.<br />

Le deuxième obus a blessé deux soldats anglais (dont un décède le lendemain) et a brisé les<br />

verrières de la façade de l’église alors qu’un office y était célébré pour les Irlandais.<br />

Dans la maison de Melle LEROY, près du Monument (Terminus), un obus éclate dans<br />

l’appartement où elle se trouve sans lui causer aucun mal.<br />

Un autre dans la cave de Mr CAULLET où il passe sans dommage. Un autre encore, se<br />

promène dans la maison de Mr BERNIERE, rue des Roses (Rue Ferrer), traversant<br />

plusieurs chambres et finit par s’arrêter sans éclater.<br />

En revanche, un obus éclate dans la rue (Rue de Sailly ?) près du Monument et tue deux<br />

Anglais, en blesse plusieurs autres et brise toutes les vitres des maisons sur un parcours de<br />

près de 100 mètres.<br />

Jeudi 25 Mai 1916. Á 4 heures du soir, tombent 9 obus qui tuent 2 personnes réfugiées (la<br />

mère et le fils *) au Sentier de la Musique. Dans la Grand rue, écrasement des maisons de Mr<br />

LEFRANCQ et de Mr DEBOURREZ-BOLLENGIER, une autre maison, de la Ruelle des<br />

Roses (Rue Ferrer), est touchée. * Il s’agit de, selon l’Etat civil, Mme Marie VERNEZ-<br />

BOIS, ménagère, 38ans, et de son fils Edouard, cribleur, âgé de 15 ans, réfugiés de LOOS<br />

en Gohelle.<br />

27 mai 1916. Débit de boissons. BERNARD Gustave, né le 12 août à Maubeuge, reprend<br />

l’estaminet de HENRY Adolphe, rue Nationale, Fond-de-Sains, appartenant à CLEMENT.<br />

(AM)<br />

29 Mai 1916. La Poste déménage provisoirement et s’en va dans une dépendance de la<br />

Brasserie Clément.<br />

29 mai 1916. Débit de boissons. HENRY Adolphe, né à Beaurains-les-Arras, déclare<br />

reprendre l’estaminet de DIEVAL Léon, route Nationale, appartenant à Veuve<br />

DESMAZIERES, domiciliée à Verquin. (AM)<br />

Vendredi 2 Juin 1916. Confirmation de 68 enfants <strong>Noeux</strong>ois à Barlin par Mgr DUPONT.<br />

6 Juin 1916. Beaucoup de personnes vont passer la journée au bois d’Houchin pour éviter les<br />

heures dangereuses des bombardements et s’en reviennent le soir.


6 juin 1916. Débit de boissons. DUFOUR Louis, né le 13 juillet 1878 à Desvres, reprend<br />

l’estaminet de Veuve DELRIVE, appartenant à GOSSE de GORRE, brasseur à Béthune.<br />

(AM)<br />

10 Juin 1916. Orage avec pluie torrentielle.<br />

14 juin 1916. Débit de boissons. Mme MEURICE-BIGOT, née le 14 mai 1876, à Vermelles,<br />

reprend l’estaminet de HEUMETZ-FRILGENCE, rue de la Gare, appartenant à CLEMENT,<br />

brasseur. Ni spiritueux, ni liqueurs alcooliques. (AM)<br />

Jeudi 15 Juin 1916. Les horloges sont avancées d’une heure.<br />

24 juin 1916. Augustin COCQUERELLE est remplacé par Edouard GUILLEMAN,<br />

distillateur, pour faire fonction de maire.<br />

24 juin 1916. Débit de boissons. HONORE Eugénie, née le 31 août 1886, à <strong>Noeux</strong>, ouvre un<br />

Débit de boisson, route Nationale, dans une maison lui appartenant. Ni spiritueux, ni liqueurs<br />

alcooliques. Annulé. (AM)<br />

27 juin 1916. Débit de boissons. DECROIX Henri, né le 21 juin 1893, à Houplines, reprend le<br />

Débit de boissons de DELEERSNYDER Henri, route Nationale, appartenant à DELFOSSE<br />

Gustave. A cessé le 1 mars 1918. Reprendra le 28 septembre 1918. (AM)<br />

Dimanche 2 Juillet 1916. Belle fête de Communion Solennelle pour 69 enfants, plus 27<br />

renouvelants.<br />

Lundi 17 Juillet 1916. Dans l’après midi, concours hippique pour MM les Officiers anglais.<br />

20 Juillet 1916. Dans la soirée, tirs d’obus sur la Gare ; deux dépassent leur but et tombent<br />

sur la boulangerie DAUCHY et la maison BIACHE ; dégâts matériels.<br />

22 Juillet 1916. Mouvements de troupes importants : Divisions sur Divisions quittent notre<br />

région pour rejoindre la Somme.<br />

25 Juillet 1916. Le Général HICKIE, Commandant la 16 ème Division irlandaise, vient me<br />

faire part de son intention d’ériger dans l’église de <strong>Noeux</strong>, une statue de Notre Dame des<br />

Victoires, en marbre blanc, en souvenir du bon accueil que ses soldats ont reçu de la<br />

population, mais surtout pour mémorial de 1 000 soldats et plus qu’ils ont laissés sur le front<br />

d’Hulluch et de Loos, depuis leur arrivée chez nous le 27 Mars 1916.<br />

Mercredi 26 Juillet 1916. Le Général vient dans l’église, avec son Chef d’Etat Major, pour<br />

examiner la place qui pourrait convenir à la statue. Il se montre satisfait de celle que je lui<br />

offre dans le transept en face du Calvaire. La statue doit être de taille naturelle et mesurer<br />

environ trois mètres avec le piédestal.<br />

26 juillet 1916. Débit de boissons. HALLARD Charles, né le 29 mars 1868, à Aubers, reprend<br />

le cabaret FOULON François, rue des Usines. Pas de boissons alcooliques. (AM)


27 Juillet 1916. Hier, vers 11 heures du soir, un petit baraquement, près de la Gare, a pris feu.<br />

Le dépôt de cartouches et de grenades a fait explosion durant une demi-heure, sans grand<br />

dommages et surtout sans victimes. Emoi dans les villages avoisinants qui pouvaient<br />

apercevoir la lumière rouge et entendre le bruit des explosions.<br />

28 juillet 1916. Débit de boissons. FOULON François, né le 18 octobre 1860, à Wyerens,<br />

reprend l’estaminet SPETEBREVT ( ?), rue Nationale, appartenant à CLEMENT, brasseur.<br />

(AM)<br />

29 Juillet 1916. Mme LEROY*, blessée lors du bombardement de la veille, rue de<br />

Mazingarbe, et qui avait le pied broyé, est morte après plusieurs opérations chirurgicales.<br />

Victime civile : *DEFRANCE Eléonore (liste 1 AM) S’agit-il de la même personne ? Pas<br />

de trace de DEFRANCE Eléonore ni de Mme LEROY sur les listes 2 et 3.<br />

1 er Août 1916. Mardi. Á 9 heures du soir, une bombe d’aéroplane tombe sur le jardin de Mr<br />

FAUVELLE.<br />

3 août 1916. Débit de boissons. Mme REGNIER Marie, née le 11 juin 1876, à <strong>Noeux</strong>, reprend<br />

l’estaminet de son mari, COUPET Emile, rue Nationale, appartenant à CLEMENT. Pas de<br />

boissons alcooliques. (AM)<br />

17 Août 1916. Un avion anglais est descendu par les boches. Il tombe près de la ligne de<br />

Chemin de fer de la Compagnie, allant à Labourse.<br />

24 Août 1916. La 32 ème Division anglaise arrive à <strong>Noeux</strong> de retour de la Somme, elle<br />

remplace la 16 ème Division irlandaise.<br />

26 Août 1916. Le Général HICKIE vient prendre congé de Mr le Curé. La souscription pour<br />

la statue de Notre Dame des Victoires, a recueilli 200 £ (plus de 5 000 francs) qui sont<br />

déposées dans une banque en Angleterre.<br />

Mardi 29 Août 1916. Dans l’après midi, orage et trombes d’eau comme on en avait jamais<br />

vues. Les rues sont de vraies rivières et bien des maisons inondées.<br />

31 août 1916. Débit de boissons. DUMONT Raymond, né le 22 juin 1882, à Laon, reprend<br />

l’estaminet de Mme REGERAT, rue Nationale, appartenant à DEPECKER, brasseur à<br />

Béthune. Pas de boissons alcoolisées)<br />

Vendredi 22 Septembre 1916. La 3 ème Division anglaise, qui est ici depuis 3 semaines, repart<br />

pour la Somme.<br />

Chez Mr DELATTRE, bourrelier, route de Béthune, ou plutôt en face de chez lui, un<br />

obus non éclaté en l’air, explose en touchant terre : 4 blessés légers.<br />

23 Septembre 1916. Des curieux se dirigent tous les jours vers Drouvin pour voir le camp de<br />

prisonniers installé par les Anglais.<br />

26 Septembre 1916. Des avions boches auraient bombardé le camp de prisonniers de<br />

Drouvin croyant s’attaquer à des soldats anglais ; il y aurait des tués.


30 septembre 1916. Débit de boissons. HACCART François, né à Dorcignies (nord) le 26 mai<br />

1867, reprend l’estaminet de PODEVIN Léopold, propriété de CLEMENT, brasseur. (AM)<br />

Du 11 au 15 Octobre 1916. Encore le calme, il n’y a plus de soldats chez nous.<br />

16 octobre 1916. POINCARE Raymond ; le Président de la République en visite à la maison<br />

d’administration, en compagnie du généralissime JOFFRE.<br />

Octobre 1916 ( ?) Changements à l’école des garçons du N°1.<br />

Arrivée de LEROY Abdon (1866, CLETY, P/D/C) jusqu’en 1916, LELONG Lucien (1862,<br />

SOISSONS, AISNE) jusqu’en 1916, LALOYER Adélaïde (1871, <strong>Noeux</strong>-les-Mines, P/D/C)<br />

jusqu’en 1918, DELEFOLLY Anthime (1876, Vendin-le-Vieil, P/D/C) jusqu’en 1919, et<br />

départs de COUTURE Julien (1880), DEHEE Baudouin (1867)<br />

Il n’y a plus de troupes sauf le R.A.M.C.<br />

Dimanche 29 Octobre 1916. Les autorités anglaises se succédant assez souvent en ce<br />

moment, j’en profite pour demander l’autorisation de sonner les cloches. La réponse est peu<br />

précise et je passe outre.<br />

3 novembre 1916; Un dirigeable Zeppelin se dirige vers l’Ouest (Angleterre ?),<br />

8 novembre 1916; BOUTIN Jules ; Directeur d’Ecole aide à la gestion de la Commune.<br />

Le 2° Adjoint, COCQUERELLE Augustin, faisant fonction de maire, décède à l’âge de 72<br />

ans. GUILLEMAN Edouard, distillateur et conseiller municipal à défaut du 1° Adjoint<br />

devient maire à son tour. Le Maire BEHARELLE est mort en janvier, le 1 er Adjoint, Mr<br />

LAURENT est à Valenciennes en pays envahi. Le secrétaire de Mairie, Mr DESRUMEAUX<br />

est mort en octobre 1915, ce qui donne une situation étrange à l’Administration communale<br />

qui ne peut se renouveler régulièrement pour cause de guerre. La Mairie est maintenant gérée<br />

par Mr GUILLEMAN, usinier, Conseiller municipal délégué.<br />

8 novembre 1916. BOUCKENVOGHE Auguste, né le 11 février 1874 à Ghelièvre, Flandres<br />

occidentale, reprend le café restaurant de la Gare, appartenant à FOUQUENELLE Emile.<br />

(AM)<br />

10 novembre 1916. DUFLOS Jules, né le 6 octobre 1872 à Merville, ouvre un Débit de<br />

boissons hygiéniques dans la maison de PETIT, route Nationale. (AM)<br />

11 novembre 1916. Funérailles du maire COCQUERELLE Augustin en présence de<br />

BONNEFOY-SIBOUR, le sous-préfet de Béthune. (L’Abbé Roussel fait son éloge).<br />

Samedi 18 Novembre 1916. Aujourd’hui, il neige et puis il pleut.<br />

25 novembre 1916. Installation du vicaire BERTRAND Joseph à Sainte-Barbe.(25/11/1916<br />

au 27/10/1918)<br />

Dimanche 26 Novembre 1916. Service de Requiem pour les soldats de la Paroisse tombés<br />

au Champ d’Honneur : ils sont une cinquantaine déjà.


30 novembre 1916. HACCART François, né le 26 mai 1867 à Dorignies (4), reprend<br />

l’estaminet de PODEVIN Léopold, appartenant à CLEMENT, brasseur. (AM)<br />

Dimanche 3 Décembre 1916. Une malheureuse, Mme LECOCQ, mariée civilement avec un<br />

nommé MOSTAERT, menait une vie un peu légère. Son MOSTAERT, mécontent, lui a<br />

coupé la gorge. ** Selon l’Etat civil, le décès est du 4 Décembre à 5 heures du soir, Adeline<br />

LECOCQ-HERINGHUEL (1 ère noce), 31 ans.<br />

Mardi 5 Décembre 1916. On vient me demander la sépulture religieuse pour la victime de<br />

Dimanche. Je suis obligé de la refuser.<br />

21 et 22 Décembre 1916. Bourrasques de vent.<br />

23 Décembre 1916. Les bourrasques sont encore plus violentes.<br />

24 Décembre 1916. Il n’y aura pas de Messe de Minuit, l’autorisation donnée par la Division<br />

n’a pas été ratifiée par le Corps d’Armée.<br />

( ?) BERTRAND Joseph ; vicaire de la paroisse Ste-Barbe<br />

Décembre ;<br />

( ?) GUILLON Pierre-Marie, rappelé pour le service des mines, dirige la fosse 2<br />

Production de 1 907 400 tonnes de charbon dans les mines de <strong>Noeux</strong><br />

31 Décembre 1916. Pour l’année, je dénombre 21 000 communions dont 7 000 pour les<br />

Irlandais.<br />

Année 1917<br />

2 janvier 1917; Décès de Ernest BRACQUART, le premier Directeur laïc de l’école du N°1,<br />

chef de l’Harmonie des Mines, rue Nationale. Né à Bourthes (Pas-de-Calais) le 29 avril 1868,<br />

fils de Charles Maxime Alexandre BRACQUART et de feue DACQUIN Florence Eliza<br />

Joseph, épouse de LANDRON Berthe Marie Valérie. Témoins : BOUTIN Jules, 49 ans,<br />

instituteur et EVIN Georges, 48 ans, employé.<br />

Edouard GUILLEMAN, conseiller municipal, faisant fonction de maire.<br />

DEHEZ Baudouin (1867, POZIERES, SOMME), Instituteur à Drocourt, réfugié à <strong>Noeux</strong>,<br />

remplace le Directeur. Il avait déjà exercé à l’école comme adjoint de 1914 à 1916. Il quittera<br />

l’école en 1919.<br />

15 janvier1917. HERRIOT Edouard ; le ministre de l’Armement visite les Usines toujours en<br />

activité<br />

Mercredi 17 Janvier 1917. Il neige, nous allons entendre le canon.<br />

23 Janvier 1917. La neige n’a pas disparu et la gelée est vive.<br />

28 Janvier 1917. Le gel continue, toujours vif.


29 Janvier 1917. Depuis minuit, le canon tonne. Bien des trains sont supprimés. Les réguliers<br />

ne viennent plus jusqu’à <strong>Noeux</strong>. Les correspondances, journaux, lettres n’arrivent plus<br />

qu’avec des retards considérables. Les « on-dit » se donnent libre cours et il gèle toujours.<br />

31 Janvier 1917. Le soir, on entend des grondements formidables, les portes de l’église en<br />

sont ébranlées. Cela parait venir d’Armentières ou d’Ypres.<br />

7 février 1917. Retour des bombardements à la gare.<br />

7 février 1917; BEHARELLE Henri, maire, OPIGEZ Charles, OBRY Casimir, BRASME<br />

Gustave, DEMERVILLE Emile, HOGEDEZ Emile du bureau de bienfaisance.<br />

DEMERVILLE Charles père, cultivateur, locataire de plusieurs champs des pauvres, malade<br />

et âgé ne peut plus cultiver. FOUQUENELLE Joseph et BONNEL Florent, cultivateurs,<br />

reprennent les terres en location au : Boutimont, section D n° 671 bis ; au Bas-courant section<br />

C n° 562 et au chemin de Bouvigny section C n° 152 153. (A VOIR)<br />

7 février 1917. Le Directeur des Contributions directes au maire de <strong>Noeux</strong>-les-Mines. « La<br />

loi du 30 décembre 1916 publie une taxe sur le prix des places de théâtres, concerts,<br />

cinématographes et autres lieux de spectacle…la perception de cette taxe dans les deux<br />

cinématographes : COCHON Léon et ALLOUCHERY – CACHEUX de <strong>Noeux</strong> … sera perçu<br />

par Arnaud REDOUTEY, commissaire de Police… indiquer l’importance du droit des Article<br />

47 à 50.<br />

8 Février 1917. Un avion boche, planant à très grande hauteur, aurait jeté des bonbons<br />

empoisonnés.<br />

Samedi 10 Février 1917. Le dégel commence.<br />

16 Février 1917. Il parait que le Général NIVELLE et le Maréchal HAIG sont passés à<br />

<strong>Noeux</strong>.<br />

16 février 1917. BOUTIN contacte REDOUTEY par courrier.<br />

16 février 1917 HAIG Douglas, maréchal allié, Chef des Armées britanniques, fait une visite<br />

d’inspection en compagnie du général NIVELLE.<br />

17 février 1917. Réponse de REDOUTEY, commissaire de police à M. BOUTIN, faisant<br />

fonction de maire.<br />

25 février 1917. Un obus éclate à l’intérieur du chœur de l’église St Martin faisant d’énormes<br />

dégâts mais pas de victimes ; Notre-Dame des Victoires offerte par la 16° Division Irlandaise<br />

arrive ce jour.<br />

Des maisons détruites au N°3 ; la maison du maître-maçon LEROY, Route Nationale, est<br />

touchée, des blessés de la famille. Un obus éclate dans la rue Basse détruisant des maisons et<br />

tuant M. LEROY, des maisons détruites rue de Mazingarbe, un obus éclate dans la cour de<br />

l’école des garçons de la rue de Sailly transformée en ambulance, des blessés , la boucherie


COUSIN, rue de Sailly, est détruite , des maisons et maisonnettes, rue des Roses, sont<br />

détruites, le magasin WATTEZ, rue Nationale.<br />

Dimanche 25 Février 1917. Violentes explosions faisant croire à un bombardement. On<br />

apprend qu’il s’agit d’expériences d’explosifs et de torpilles à l’école des grenades. (Près du<br />

chemin de Bruay). Les détonations occasionnent un tel déplacement d’air que bien des<br />

carreaux sont brisés, des plafonds s’effondrent, et même quelques vitraux de l’église sont<br />

endommagés.<br />

Beaucoup de réclamations, naturellement, nous serons indemnisés.<br />

Mardi 6 Mars 1917. La gelée reprend et le froid avec. Il est tombé un peu de neige qui fond<br />

très vite. Quelques obus sur la Gare où travaille le Génie qui s’active pour multiplier les voies<br />

et à les prolonger pour éviter les embouteillements. Pas de dégâts, ni accidents.<br />

7 Mars 1917. Le froid se fait plus vif.<br />

12 mars 1917. Débit de boissons. DELPLACE Henri, né le 13 octobre 1864 à Locon, reprend<br />

l’estaminet tenu par AZELARD, rue des Usines. (AM)<br />

13 mars 1917. Par circulaire le Préfet rappelle aux maires leur double devoir : 1° pourvoir à<br />

l’entretien des pauvres de la commune ; 2° arrêter la circulation des mendiants valides.<br />

“ Des individus parcourent la campagne et sollicitent des aumônes ; presque toujours<br />

étrangers aux communes où ils se présentent, ils marchent en troupe et manifestent des<br />

intentions menaçantes. Bien que l’on doive attribuer en partie à la cherté des subsistances un<br />

pareil état de choses, ces individus la plupart valides, qui se livrent ainsi à la mendicité,<br />

abusent le plus souvent des circonstances et le dénuement est dû principalement à des<br />

habitudes d’oisiveté et de désordre ”.<br />

22 Mars 1917. De la neige avec bourrasques de vent. Temps froid.<br />

25 Mars 1917. Dimanche de la Passion. L’heure légale est avancée d’une heure.<br />

« La commune est bombardé par les Boches par une grosse pièce située au nord de<br />

COURRIERES. Chargé par le Quartier Général d’indiquer sur une carte aérienne<br />

l’emplacement exact des points de chute des obus tirés. Celle-ci jointe eu égard à ses<br />

dimensions en indique 33 sur 40... » Extrait d’une lettre d’un anglais témoin accompagnant<br />

une photo aérienne.<br />

Dès 8 heures ½ du matin, les obus tombent autour du Monument. La maison<br />

WATTEZ est traversée de part en part, la maison LEROY, maçon, écrasée, la maison<br />

COUSIN, charcutier, éventrée, etc.<br />

Des blessés, presque tous de la famille LEROY, sont conduits à l’AMBULANCE de<br />

l’école des garçons de la rue de la Gare (Rue de Sailly).<br />

Á 10 heures précises, catastrophe ! Un obus entre dans l’église par le Chœur, côté de<br />

l’Evangile, il défonce le mur, éclate au pied de l’Autel et la dévastation est complète. Plus<br />

d’Autel, plus de voûte, plus un seul vitrail, plus de statues du Sacré Cœur, de Marie<br />

Immaculée, St Joseph, Jeanne d’Arc, des Anges Adorateurs.<br />

Le déplacement d’air est si violent que toutes les portes sont broyées, les panneaux de<br />

la chaire, des confessionnaux, des petits autels sont enfoncés.<br />

Les éclats d’obus, en éventail, criblent toute l’église, le mur même du côté de<br />

l’Evangile est fortement ébranlé. Des blessés, presque tous de la famille LEROY, sont<br />

conduits à l’AMBULANCE de l’école des garçons de la rue de la Gare (Rue de Sailly).


Les éclats d’obus, en éventail, criblent toute l’église, le mur même du côté de<br />

l’Evangile est fortement ébranlé.<br />

La sacristie est également disloquée, le mur donnant sur le presbytère est cassé et<br />

refoulé. Les chandeliers et candélabres sont broyés ou tordus, mais les ornements et les vases<br />

sacrés n’ont pas souffert. Dans l’église encore, l’édicule du Rosaire est culbuté et brisé, mais<br />

le groupe du Rosaire est indemne et la petite Vierge dorée est heureusement sauvée. Le beau<br />

groupe du Calvaire est abîmé d’une façon irréparable : la traverse de la Croix est tombée, le<br />

Christ a un bras en miettes et la poitrine traversée, la Vierge Douloureuse a les mains enlevées<br />

et bien des éraflures, le pauvre St Jean fait peine à voir, le corps ouvert et la tête fendue.<br />

Marie Madeleine a été moins touchée ; un peu plus loin, Saint Expédit a la tête<br />

emportée. Le Chemin de Croix a peu souffert heureusement, à part la 13 ème station qui est<br />

encore bien réparable. Mais, ce qui a été pour tous, une grande consolation, c’est que le<br />

Tabernacle, bien que bousculé au<br />

milieu des décombres, a été retrouvé intact : le Saint Ciboire ne s’était pas même ouvert et<br />

aucune des parcelles consacrées, n’en était sortie. Deo Gratias !<br />

Le bombardement continue toute la journée, envoyant des obus un peu partout. A<br />

Ambulance de l’école des garçons, un homme, encore de cette pauvre famille LEROY, venu<br />

voir sa mère blessée, a été tué. Des maisons sont touchées, Ruelle des Roses, rue de<br />

Mazingarbe, au N°3, etc. Il est tombé 57 obus dans la journée, obus monstrueux, des obus de<br />

marine conçus pour percer l’acier des bateaux et qui transperce facilement les murs des<br />

maisons, des obus de rupture de 240, d’une hauteur de 99 centimètres.<br />

Le bombardement se terminant à peine à 4 heures ½ qu’on vient m’annoncer l’arrivée<br />

de la statue de Notre Dame des Victoires. N’ayant plus d’église pour la recevoir, je prends le<br />

parti de la mener à Bruay jusqu’à ce que le danger soit disparu.<br />

Il faut remercier Dieu qui, dans sa grande miséricorde, a évité de plus grands<br />

malheurs. Il n’y avait personne dans l’église et l’on frémit en pensant à ce qu’il serait arrivé si<br />

l’obus était tombé une demi-heure plus tard, en pleine Grand-messe. Deo Gratias.<br />

Décès de LEROY Louis, Mme LELAIN, victime civiles (AM)<br />

26 Mars 1917. On approprie le Patronage Jeanne d’Arc pour en faire une chapelle provisoire.<br />

27 mars 1917. Débit de boissons. BEAUVAIS Louis, né le 30 mai 1883 à Vaulx-Vraucourt,<br />

reprend l’estaminet tenu par POIRIER Alfred, rue de Bouvigny. (AM)<br />

Mercredi 28 Mars 1917. On attend le constat officiel pour enlever le mobilier qui peut être<br />

réparé. Les orgues qui paraissaient à peu près indemnes sont aussi en bien mauvais état.<br />

Le temps est affreux, la neige tombe chaque jour.<br />

Jeudi 29 Mars 1917. On prend quelques photographies du désastre. Quinze obus tombent<br />

entre 7 et 8 heures du soir, dont l’un dans le jardin de Mr Joseph FOUQUENELLE, encore<br />

bien près de chez nous.<br />

30 Mars 1917. Depuis Lundi, la Messe du matin est dite dans une salle du Presbytère.<br />

31 Mars 1917. La Messe est dite au Patronage Jeanne d’Arc. Dans la journée, quelques petits<br />

obus tombent sur les Usines.<br />

31 mars 1917. Débit de boissons. WALLE Louis, né le 10 novembre 1877 à Labourse,<br />

reprend l’estaminet tenu par MACHUT Alcide, rue de la Gare. (AM)


Lundi 2 Avril 1917. Le mauvais temps continue : bourrasques de vent et de neige. Le<br />

Chemin de Croix de l’église est transportée dans une cave de Mme BEHARELLE, les<br />

ornements chez Mlle CAPET et les autres meubles chez Mr CLEMENT.<br />

4 Avril 1917. Trois Anglais sont tués par des obus au pont de Noyelles derrière la Gare.<br />

6 avril 1917. DEPOTTER Léonce, né le 30 janvier 1891 en Belgique, reprend l’estaminet<br />

tenu par<br />

Veuve JOSEPH, décédée, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

9 Avril 1917. La neige recommence à tomber. Dans la soirée nous recevons 4 obus de gros<br />

calibre.<br />

10 Avril 1917. L’offensive anglaise a débuté hier matin. La côte de Vimy aurait été enlevée<br />

par les Canadiens. Bourrasques de vent et de neige.<br />

12 Avril 1917. Mauvaise nuit : la neige tombe à gros flocons jusqu’au matin ; elle disparaît<br />

vite.<br />

Samedi 14 Avril 1917. Bombardements toute la journée par de grosses pièces d’artillerie<br />

(pièce autrichienne de 235 ?). Plus de 100 obus seront dénombrés. L’un est venu exploser en<br />

terre, après avoir labouré l’écurie de Mr DEPREZ, boucher, à 2 mètres 50 du Patronage qui<br />

sert de chapelle.<br />

Plusieurs dans la rue des Roses (Rue Ferrer), d’autres à la brasserie CLEMENT et même<br />

au-delà vers le chemin de Bruay. Les dégâts ne sont pas considérables au Village, mais ils<br />

sont autrement sérieux au N°3 où il y a trois morts* et plusieurs maisons détruites.<br />

*DELMAIRE Catherine. DANJOU Auguste. CAUDRON Edmond. (AM)<br />

Lundi 16 Avril 1917. Coup de grisou à la Fosse n°9 de Barlin, on parle de 400 victimes.<br />

Bombardement vers 10 heures, on parle d’une femme* tuée et de plusieurs blessés au N°3.<br />

*BACHELET Augustine. PETIT Louise. VANDERCHOOTEN Louise. (AM)<br />

16 avril 1917. Coup de grisou à la fosse 9 de Barlin : 42 victimes.(GD)<br />

17 Avril 1917. Toujours des bombardements espacés mais sans arrêt. Le soir nouvelle<br />

bourrasque de neige. Aujourd’hui encore passent de gros canons traînés par des tracteurs<br />

automobiles.<br />

18 Avril 1917. La catastrophe de Barlin a fait entre 40 et 50 victimes.<br />

19 Avril 1917. Enterrement des victimes de Barlin en présence de personnalités et de<br />

beaucoup de monde qui garde son calme.<br />

21 Avril 1917. Le soir, bombardement de 6 pièces pendant plus d’une heure sans discontinuer<br />

et par intervalle durant toute la nuit. Leur tir a mis le feu à des wagons de benzol et le ciel en<br />

est tout illuminé. L’impression est profonde.<br />

Dimanche 22 Avril 1917. Les dégâts aux Usines seraient assez importants pour arrêter le<br />

travail. De hier soir à ce matin, les Allemands auraient envoyé 250 obus.<br />

*DILLIES Gustave (AM)<br />

25 avril 1917. Décès de FLAHAUT Louis. FRANCOIS, victimes civiles (AM)


Jeudi 26 Avril 1917. Depuis hier soir 10 heures à 1 heure du matin la grosse pièce allemande<br />

nous bombarde et s’arrête après avoir lancé 30 obus.<br />

Le matin, on se renseigne : une femme malade, Mme DUFOUR *, route de Béthune, a été<br />

tuée dans son lit. Quelques obus autour de la Brasserie Clément, quelques autres sur la Grandrue<br />

près de l’ancien Jeu de Paume où une maison est traversée de part en part.<br />

* Selon l’Etat civil, née DUQUESNOY Octavie, 79 ans, ménagère, décédée à minuit.<br />

Vers 10 heures du matin, les obus tombent sur le N°1 jusqu’à midi : un tué et quelques<br />

blessés.<br />

28 Avril 1917. Vers 8 heures ½ du soir, une rafale d’obus vers le nouveau boulevard<br />

(boulevard Douphy). Une femme, Mme HAPIETTE y est tuée et sa fillette blessée.<br />

*COPIN Odile (AM)<br />

Jeudi 3 Mai 1917. La canonnade n’a pas cessé de la nuit et elle continue.<br />

On est toujours anxieux. Il faut reconnaître un effort anglais très considérable. Mais<br />

les Italiens ne font rien : il faut les payer d’avance peut-être ? Les Russes, plus préoccupés de<br />

fêter leur révolution que de se battre, veulent nous abandonner.<br />

Le soir, recrudescence de l’artillerie : quelques obus de gros calibre vont tomber au-delà de la<br />

pâture BEHARELLE.<br />

4 Mai 1917. Bien des personnes quittent le pays et se réfugient à l’arrière, d’autres vont<br />

passer la nuit dans les villages voisins.<br />

6 Mai 1917. Vers 11 heures ½, une douzaine d’obus tombent en quelques minutes sur le Plat<br />

Fossé : Mr et Mme ERIPRET, qui veulent fuir, sont blessés l’un et l’autre.<br />

Vers 7 heures ½ du soir et jusqu’à 8 heures, une bordée de projectiles arrive sur la Croix<br />

Ricart et le Pesage. Il doit y avoir des dégâts à juger du fracas.<br />

Lundi 7 Mai 1917. De grand matin, un avion boche fait du repérage malgré la poursuite<br />

qu’on lui fait. Á 6 heures, Béthune est bombardée. Á 7 heures, le cantonnement du Génie,<br />

dans la pâture CAULLET, au petit sentier de la Gare, est canonné de gros obus pendant une<br />

heure.<br />

Á 8 heures ½, c’est le N°1 qui reçoit des obus à grand fracas. Peu de blessés et légèrement.<br />

Par contre la Coopérative de la Croix Ricart est abattue.<br />

Á 8 heures ¼ du soir, en cinq minutes, 24 obus faisant un tapage infernal et dirigés sur un<br />

convoi anglais d’artillerie filant vers le chemin de Bruay. Des obus sont tombés dans le jardin<br />

PETIT-CORNU au Chemin de Béthune, rue d’Hersin en face de chez HOGEDEZ et un peu<br />

partout autour de chez Mr BIENCOURT.<br />

8 mai 1917. Victime civile : DOURET Eugène.<br />

9 Mai 1917. Une vingtaine d’obus sur les Ateliers de la Compagnie, quelques blessés dont un<br />

mortellement.<br />

Un avion allemand camouflé vient mitrailler par surprise deux saucisses anglaises au dessus<br />

de Bouvigny. Les observateurs se hâtent de descendre en parachute : ils arrivent à terre assez<br />

heureusement.<br />

9 mai 1917. Un mort et un blessé pendant le bombardement au Triage. (GD)


9 Mai 1917. Une vingtaine d’obus sur les Ateliers de la Compagnie, quelques blessés dont un<br />

mortellement.<br />

Un avion allemand camouflé vient mitrailler par surprise deux saucisses anglaises au<br />

dessus de Bouvigny. Les observateurs se hâtent de descendre en parachute : ils arrivent à terre<br />

assez heureusement.<br />

10 mai 1917. Victime civile : QUENIART Gustave (AM liste)<br />

11 Mai 1917. Grande chaleur et journée calme.<br />

12 Mai 1917. Le soir, vers 8 heures ¼, 24 obus en rafale sur la rue de la Gare (Rue de<br />

Sailly) et même Grand-rue. Mme RAISON *, rue de la Gare, est tuée chez elle. Des blessés<br />

alliés sur la Grand-rue. Vue d’un Zeppelin en route vers l’Angleterre.<br />

* Selon l’Etat civil, née WALMETZ Clémentine (Maria d’après une source communale),<br />

sans profession, 66 ans<br />

12 mai 1917. Arrêté du conseiller délégué : « Considérant qu’il importe d’empêcher les<br />

rassemblements de personnes afin de prévenir des accidents terribles en ces temps de<br />

bombardements répétés. Il est défendu aux directeurs de spectacles de ne donner aucune<br />

espèce de représentation sans qu’ils aient préalablement obtenu l’autorisation écrite du<br />

maire. »<br />

14 mai 1917. REDOUTEY, commissaire de Police, rend compte au maire : « il est exact que<br />

le cinéma <strong>Noeux</strong>ois ait fonctionné samedi soir. Hier dimanche, il s’apprêtait également à<br />

jouer mais il en a été empêché faute de gaz »<br />

19 Mai 1917. Vers 8 heures du matin, la pièce de marine allemande se fait à nouveau<br />

entendre et elle envoie une vingtaine d’obus sans grands dégâts. L’un d’entre eux touche la<br />

maison TRINEL, rue de La Barrois.<br />

Le 24 mai 1917, l’ingénieur ordinaire notifie à la Pauvreté de <strong>Noeux</strong> que d’après le plan<br />

approuvé le 18 août 1879, fixant le tracé du chemin vicinal ordinaire n° 16 d’Hersin dans sa<br />

partie comprise entre le chemin vicinal ordinaire n° 12 et la limite du territoire, au territoire de<br />

la commune de Mazingarbe, deux parcelles de terrain dépendant de ses propriétés reprises au<br />

cadastre section C n° 412 & 412 et appartenant à la dite propriétaire doivent être occupés pour<br />

l’élargissement dudit chemin. Les travaux commenceront le 5 juin 1881. Signé DUBOSQUE<br />

J. (AM) Cette notification a déjà été faite en 1879, les travaux n’ont pas été réalisés. Par<br />

courrier du 17 juin, FOUQUENELLE, maire de <strong>Noeux</strong> demande au maire de Mazingarbe<br />

“ pour l’emprise qui sera jugée nécessaire, une juste indemnité, proportionnée à son<br />

importance et évaluée à dire d’experts ”<br />

Dimanche 27 Mai 1917. PENTECOTE. De 8 heures à 9 heures ½ du matin, une vingtaine<br />

d’obus s’éparpillent sur le village. La grange AUBERT-COHET, rue de la Gare, est démolie<br />

et la maison qui lui fait face est fortement touchée. Un obus, dans le cimetière, défonce<br />

plusieurs tombes.<br />

2 juin 1917. BOBAN Gustave, né le 1 juillet 1877 à Hersin-Coupigny, reprend l’estaminet de<br />

Veuve DESCAMPS, route de Béthune, appartenant à Vve WIBAUT de Gorre. (AM)


4 Juin 1917. De 7 heures à 9 heures ½ du matin, encore une vingtaine d’obus de calibre 240,<br />

sans dégâts, grâce à Dieu. Ils n’ont pas éclaté, pas même celui qui est tombé au beau milieu de<br />

la route de Béthune près de la ferme PEGART, mais un grès énorme, soulevé par l’obus,<br />

passe au dessus des bâtiments de la ferme pour venir briser le regard de la pompe.<br />

4 juin 1917. Débit de boissons. MAYEUX Maurice, né le 19 octobre 1877 à Lens, ouvre un<br />

estaminet dans la maison de veuve ANSELIN, 10, rue des Normands. Refusé. (AM)<br />

13 juin 1917. Débit de boissons. DELPLACE Suzanne, née le 29 mai 1890 à Locon, reprend<br />

l’estaminet tenu par Veuve DENISSEL, rue des Usines. (AM)<br />

13 juin 1917; distribution de cartes de rationnement de pain<br />

13 et 14 Juin 1917. Journées assez calmes.<br />

Du 16 au 18 Juin 1917. La chaleur, intense depuis quelques jours, devient torride. Lundi vers<br />

3 heures de l’après midi, tourbillon de poussière et quelques gouttes d’eau.<br />

17 juin 1917 Des obus tombent dans la pâture CAULET ;<br />

Du 19 au 22 Juin 1917. La température est un peu rafraîchie et les Boches nous laissent<br />

tranquilles.<br />

23 juin 1917 Monseigneur JULIEN, évêque du diocèse d’Arras, visite rapidement l’église St-<br />

Martin avec l’abbé ROUSSEL<br />

24 Juin 1917. Á nouveau, bombardement de 3 heures à 4 heures ½ de l’après midi. Il paraît<br />

chercher les cantonnements qui se trouvent aux environs de la distillerie. Á voir les entonnoirs<br />

faits juste auprès de la maison de Maria NERET, au chemin de Barlin, il s’agit d’énormes<br />

obus. Une vingtaine d’obus dont un, pâture CAULLET, sentier de la Gare.<br />

24 juin 1917. Bombardement des cantonnements militaires de la Distillerie<br />

26 juin 1917. Arrivée de gros projectiles 305 et 380 sur la Distillerie<br />

28 Juin 1917. Vers 7 heures du soir, violent orage avec pluie torrentielle. Avec le 1 er coup de<br />

tonnerre, se déclenche une offensive anglaise accompagnée d’une vive canonnade qui durera<br />

une partie de la nuit. Lens est toujours l’objectif.<br />

29 juin 1917. Bombardements rue d’Hersin, rue des Normands.<br />

Accueil de la dépouille du journaliste, du Petit Parisien, tué au front à Loos-en-Gohelle, Salle<br />

Jeanne d’Arc.<br />

Lundi 2 Juillet 1917. Enterrement de Serge BASSET, correspondant de guerre du « Petit<br />

Parisien », tué devant Lens.<br />

4 Juillet 1917. Confirmation à l’église Ste BARBE ; j’y vais avec 77 enfants de la Paroisse.<br />

6 Juillet 1917. Mauvaise journée. Dans la matinée, 3 obus sur la Gare. Dans l’après midi<br />

(midi ¾ à 3 heures ½), 34 gros obus pour la plupart depuis Le Monument (Terminus)


jusqu’à la chapelle FOUQUENELLE (Place Fouquenelle). L’église est encore une fois bien<br />

entourée : 2 obus dans la rue St Nicolas, un dans la cour de Joseph FOUQUENELLE, un sur<br />

la grand porte LESUR en face de chez HOGEDEZ, un dans le jardin BEHARELLE, un dans<br />

la cour de la ferme COURCELLE qui a arrosé de ses éclats, et des cailloux qu’il a remué, tous<br />

les environs : une vingtaine de pannes brisées sur le toit du Presbytère et une quinzaine sur le<br />

Patronage-chapelle ; un autre obus dans le jardin HEAULME BOUCHANT, rue des Roses<br />

(Rue Ferrer), un encore chez LESUR, charcutier Grand-rue, plusieurs vers le Monument.<br />

La maison DEPRET est démolie et gravement touchée aussi la maison DUSAUCHOY. Á cet<br />

endroit, deux Algériens * sont tués et Mr François COURCELLE grièvement blessé. * Selon<br />

l’Etat civil, OULD AMER BEN MOHAMED Salem, 35 ans, et HACHERAUF BEN<br />

MOHAMED Miloud, 35 ans, décédés à 2 heures de l’après midi, Rue Nationale.<br />

11 Juillet 1917. Comme les jours précédents, bombardement. La maison GIOLET et la<br />

maison BIGNET, rue de la Gare sont anéanties.<br />

13 juillet 1917. Débit de boissons. Mme MOUCHON née ROISEAU, née le 3 décembre 1893<br />

à Richebourg-L’avoué, reprend l’estaminet tenu par Veuve LANNOY, rue des Usines. (AM)<br />

18 Juillet 1917. Á l’Hôpital de la Compagnie de Barlin, décès de François COURCELLE,<br />

grièvement blessé le 6 juillet.<br />

Jeudi 19 Juillet 1917. Le pain devient franchement mauvais, il est immangeable, il sent le<br />

pourri. On dit que la Coopérative des Mines joue un mauvais rôle là dedans.<br />

23 Juillet 1917. Beaucoup de troupes Canadiennes et Ecossaises à <strong>Noeux</strong>. On parle d’une<br />

attaque pour ce soir.<br />

23 juillet 1917. C’est la relève : arrivée des Canadiens et des Ecossais. (GD)<br />

25 juillet 1917. LOUCHEUR Léon ; sous-secrétaire d’Etat à l’Approvisionnement en<br />

charbon, encourage les ouvriers lors d’une visite aux Usines<br />

Du 31 Juillet au 3 Août 1917. Calme relatif avec une certaine dose de déception pour les<br />

résultats de l’offensive des Flandres, plutôt insuffisante semble-t-il.<br />

2 août 1917. Victimes civiles : DOLBE Paul, DAL Jules Gervais (AM) (Voir le 4 août)<br />

3 août 1917. Débit de boissons. PATIN Pierre, né le 4 décembre 1879 à Lille, a l’intention<br />

d’ouvrir un estaminet, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

Samedi 4 Août 1917. Vers midi, quelques obus sur le N°1 : deux tués **. Quelques obus vers<br />

le soir sur le N°3.<br />

** Rien à l’Etat civil au 4 août, mais au 2 août 1917 : DAL Jules, commerçant, 39 ans, rue<br />

Nationale, et DOLBE Paul, commis livreur, 15 ans, rue Nationale.<br />

Mercredi 15 Août 1917. Assomption de la Ste Vierge. Le soir, peu après 5 heures, le<br />

bombardement recommence. Le premier obus démolit la grange DEPREZ en face de la<br />

Chapelle au chemin d’Hersin, un autre tombe dans la cour BERNIERE, d’autres s’éparpillent<br />

dans les jardins, sur les Usines, sur le champ de grenades du chemin de Bruay, etc. L’émotion<br />

est grande et beaucoup de personnes se sauvent sur le chemin de Drouvin qui paraît offrir une<br />

certaine sécurité.


Bombardements quotidiens jusqu’au 18 Août 1917, ensuite les bombardements diminuent<br />

un peu.<br />

29 Août 1917. Bombardement nuit et jour. Mr et Mme FRUCHART * sont tués dans leur lit.<br />

* A l’Etat civil, Léon FRUCHART, mineur, 46 ans, Léontine BAUDET, ménagère, 41 ans,<br />

épouse FRUCHART, décédés à minuit, domiciliés Boulevard Agniel.<br />

30 Août 1917. La tempête qui dure depuis près de 8 jours et qui s’est exaspérée le mardi 28,<br />

paraît diminuer en intensité.<br />

Lundi 3 Septembre 1917. Un avion allemand jette des bombes sur la fosse N°3 au moment<br />

de la descente des ouvriers à 4 heures ½ du matin. Il tue deux hommes ** et en blesse huit.<br />

** Un seul trouvé à l’Etat civil, Gustave DEWINTRE, mineur, 36 ans, célibataire, décès<br />

déclaré par son beau frère, Victor LECERF.<br />

4 Septembre 1917. Encore une bombe d’aéroplane qui tombe sur la Rue Kruger avec peu de<br />

dégâts.<br />

Victime civile : VILCOT Jules. (AM liste) voir le 3.<br />

5 Septembre 1917. Cette nuit, alarme au gaz, sans inconvénient pour <strong>Noeux</strong> mais autrement<br />

grave pour Bully et Mazingarbe où il y a des morts.<br />

8 Septembre 1917. Á midi, les obus arrivent de nouveau, deux par deux, toutes les deux<br />

heures. Le 2 ème obus tombé en pleine route nationale au fond de Sains, a fait beaucoup de<br />

victimes : deux filles (ou trois) tuées près d’une borne-fontaine.*** et sept soldats anglais tués<br />

et des blessés.<br />

*** A l’Etat civil, rien au 8 septembre1917. Une autre source communale donne : Mme<br />

CHEVALIER Louis<br />

9 Septembre 1917. Vers midi, de formidables détonations se font entendre, tout proche, des<br />

plafonds s’écroulent, des vitres sont brisées. C’est encore un coup des Anglais qui, sans aviser<br />

qui que ce soit, font exploser des obus non éclatés et brûlent des poudres prises aux<br />

Allemands.<br />

10 septembre 1917. Victime civile : MOULIN Léa. (AM liste)<br />

16 Septembre 1917. Nuit fort troublée par les obus. Une maison touchée au Fond de Sains,<br />

trois victimes : un homme et deux fillettes de 10 et 12 ans, tués dans leur lit.<br />

*** A l’Etat civil au 16 Septembre 1917 : Julienne CASTELAIN, 12 ans et sa sœur Marie<br />

Louise, 11 ans, décédées à 2 heures du matin, rue du Tonkin.<br />

19 septembre 1917. Bombardement violent Boulevard Agniel, aux Usines un ouvrier est tué,<br />

au Fond-de-Sains, à la Gare, au N°1.<br />

Mercredi 19 Septembre 1917. Pendant la nuit, un ou deux obus toutes les heures, mais la<br />

journée est terrible : trois pièces de longue portée ne nous laissent guère de repos de 9 heures<br />

du matin à 2 heures de l’après midi. 140 obus seront ainsi lancés de Lens, Pont à Vendin et de<br />

Violaines. Le plus grand nombre sur les Usines et la Gare, d’autres sur le nouveau boulevard<br />

(Boulevard Agniel) dans la cité, aux grands bureaux et au Fond de Sains, mais grâce à Dieu, il<br />

n’y a pas de victimes et les dégâts matériels sont peu importants.


29 septembre 1917. Pilonnage d’un tas de fumier entre rue d’Houchin et de Drouvin.<br />

Octobre. ( ?) Changement à l’école des mines du n°1.<br />

Arrivée de LANDRON BERTHE (1874, Nielles-les-Ardres, P/D/C) jusqu’en 1917,<br />

DUBRULLE Yvonne (1894, Vermelles, P/D/C) jusqu’en 1918 et départ de LEROY-<br />

MARTEL Zulma (1877).<br />

3 Octobre 1917. Dans la nuit, des obus sur le N°6 de Labourse et sur le Collège St VAAST<br />

de Béthune.<br />

4 Octobre 1917. Une dizaine d’obus sur les Usines et le Boulevard (Boulevard Douphy ?).<br />

Emoi parmi les cultivateurs, les Anglais s’emparant de toutes les terres cultivables sur<br />

Houchin et Drouvin pour y faire un camp d’instruction. On nous crie de partout : « semer du<br />

blé, mais où le semer ? »<br />

7 octobre 1917. LOUCHEUR Léon, sous-secrétaire d’Etat, remet des décorations au<br />

personnel des Usines et cite à l’ordre de la nation le personnel des mines de <strong>Noeux</strong>.<br />

BRESSON Louis ; ingénieur en chef travaux du jour reçoit la croix de la Légion d’Honneur,<br />

MONFROY Marcel ; chef de fabrication reçoit la croix de GUERRE, FERNAGUT Xavier,<br />

alimenteur de chaudière reçoit la croix de Guerre.<br />

16 Octobre 1917. Dans l’après midi, de 2 heures ½ à 5 heures, une trentaine de gros obus à<br />

différents endroits. La maison WATTEZ est encore une fois atteinte.<br />

22 octobre 1917. Victime civile : QUIDE Léandre (liste1 AM), repris sur liste 2, n’apparaît<br />

plus sur liste 3<br />

25 et 26 Octobre 1917. Mauvais temps et vents. Pas d’avions ni obus.<br />

28 Octobre 1917. Journée brumeuse, le vent est parti vers les Boches et on entend le canon<br />

anglais.<br />

Novembre.<br />

Octobre 1917. Nouveau vicaire à SAINTE-BARBE, l’abbé Joseph BERTRAND remplace<br />

Joseph CORIETTE.<br />

3 Novembre 1917. Quelques obus, le matin, sur le campement CAULLET.<br />

5 Novembre 1917. Bombardement de 9 heures ½ du matin à 5 heures du soir, avec un obus<br />

par demi-heure. C’est encore le quartier du Monument (Terminus) qui pâtit. Les maisons<br />

HANNEDOUCHE, boulanger sentier de la Gare et LERNOULD, rue nationale, sont écrasées.<br />

Vers le soir, deux enfants sont tués : Xavier PATTE, 8 ans, ruelle des Roses et Cyrille<br />

MERLEN, 8 ans, Rue Sadi Carnot. Plusieurs personnes sont blessées.<br />

6 Novembre 1917. Nuit tranquille, mais le matin, entre 5 heures ½ et 6 heures, trois obus<br />

encore dont l’un écrase la maison GUILLEMANT, rue d’Hingettes ; pas de victimes.


Dimanche 11 Novembre 1917. C’est la Saint Martin. Fête de la 1 ère Communion pour 38<br />

garçons et 36 filles.<br />

12 novembre 1917. Débit de boissons. HOULIEZ Léone femme GEBHART, née le 13 mars<br />

1895 à Blendecques, reprend l’estaminet tenu par FOULON-LEJEUNE, rue Nationale. (AM)<br />

13 novembre 1917. Débit de boissons. HOUZIAUX Zenia, né le 6 novembre 1886 à Annaysous-Lens,<br />

reprend l’estaminet tenu par ROMON Victor, rue Nationale. (AM)<br />

14 Novembre 1917. De 6 heures à 10 heures du soir, des obus vers la Gare et les usines.<br />

19 Novembre 1917. Journée tranquille, mais vers 7 heures du soir, le bombardement<br />

commence avec comme principal objectif, les Fours à chaux, peut être la Distillerie. Tout se<br />

termine vers minuit.<br />

19 novembre 1917. Débit de boissons. Mme GILLIAERT, née MAREZ Virginie, née le3 juin<br />

1895 à Billy-Montigny, reprend l’estaminet tenu par Mme BEAURAIN Emile, rue Nationale.<br />

(AM)<br />

23 Novembre 1917. Vers 8 heures ½, cinq obus sur le N°3 et les usines : une femme est tuée<br />

avec son enfant. **A l’Etat civil, Mme COURTIN, née DECROIX Angéla, 37 ans et sa fille<br />

Marguerite, 1 an (déclaration de Mr COURTIN époux et père)<br />

Á 10 heures ½, cinq gros fusants et deux obus sur le Monument (Terminus) et la pâture<br />

CAULLET : beaucoup de carreaux cassés. Á 2 heures ½, 8 obus et fusants tout autour de<br />

l’église ; rue de Labourse (Rue de l’Egalité), un obus, après avoir traversé les deux murs<br />

d’une grange, éclate en pleine rue, blesse dans sa forge, Mr BETRANCOURT et dans leur<br />

maison « Mairose » et sa petite fille Augustine DESTAPPE **. ** Rien à l’Etat civil.<br />

(D’après une autre source communale est notée DESTAPPE Augustine ; liste)<br />

Un autre obus va blesser un peu plus loin, Mr LENFANT dans sa maison, route de Béthune.<br />

Á 5 heures du soir, nouvelle série, 2 fusants et 5 obus, sans accidents.<br />

24 Novembre 1917. On apprend que la jeune fille blessée hier, est décédée à son arrivée à<br />

l’Hôpital. Aujourd’hui, on ramasse encore, à la douzaine, les balles d’acier des fusants d’hier.<br />

29 Novembre 1917. Encore des obus, à partir de 11 heures jusque vers 3 heures. Presque tous<br />

vont tomber aux environs d’un énorme tas de fumier qui se trouve sur le chemin du bois<br />

d’Houchin : les Boches auraient-ils cru y voir un dépôt de munitions ?<br />

30 Novembre et 1 er Décembre 1917. Journées calmes sans obus.<br />

2 décembre 1917. Victime civile : DELSERT Benoît (AM)<br />

Mardi 4 Décembre 1917. Les artilleurs boches font la Ste Barbe à leur façon : de 9 heures du<br />

matin à 5 heures du soir, les obus et les fusants nous arrivent fréquemment. Les fusants<br />

éclatent juste au dessus de l’église.<br />

Le soir, vers 10 heures, un aéroplane ennemi lâche une bombe vers le campement du chemin<br />

des Normands, pas d’accidents.


4 décembre 1917. Un ouvrier est blessé aux Usines par un obus.<br />

5 décembre 1917. Une dame est blessée rue de Bully<br />

5 Décembre 1917. De midi à 1 heure, de nombreux obus venant de fort loin, tombent sur la<br />

pâture CAULLET et environs. Une maison est écrasée chemin de Bully et une femme est<br />

blessée peu grièvement.<br />

7 Décembre 1917. Triste journée : de 9 heures du matin à 5 heures du soir, 59 gros obus. La<br />

plupart sur le cantonnement de la pâture Dennetière et la brasserie Clément qui a été<br />

fortement touchée. Mme CLEMENT est gravement blessée.<br />

Toute la population est grandement impressionnée et la mort semble planer sur le pays.<br />

8 Décembre 1917. Journée calme.<br />

Mme CLEMENT est morte de ses blessures.<br />

8 décembre 1917. Décès de l’épouse du maître-brasseur à l’Hôpital N°52<br />

*PEGART Constance, Louise, Marie (AM liste)<br />

10 Décembre 1917. Encore 4 obus vers les Usines à 3 heures. Pour comble, le pain se fait<br />

rare depuis quelques jours.<br />

13 décembre 1917. Une dame est tuée à la gare par un obus. Neuf victimes dans une maison<br />

rue Basse<br />

Jeudi 13 Décembre 1917. Le bombardement commence vers 9 heures ½ du matin pour durer<br />

jusqu’à midi et demi. Cette fois, il y a eu des victimes :<br />

Mme MIELET *, * A l’Etat civil, née COMBLE Maria, ménagère, 40 ans, rue de<br />

Mazingarbe.<br />

Rue Basse, 7 victimes ** dans la même maison : Mme BRANQUART, ses deux filles, Marie<br />

Louise et Adèle, sa belle mère, Mme Veuve BRANQUART. Il faut encore hélas y ajouter, Mr<br />

et Mme CREPIN et Marie PECQ qui, après le bombardement du 23 novembre, étaient venus<br />

se réfugier, rue Basse chez Mr BRANQUART.<br />

** A l’Etat civil : PECQ Blanche, ménagère, 26 ans, PECQ Marie, 23 ans, Mme Ve<br />

BRANQUART Eugénie, sans profession, 56 ans, BRANQUART Marie Louise, 3 ans,<br />

BRANQUART Adèle, 3 ans, CREPIN Arthur, mineur, 52 ans, BARISELLE Louise, épouse<br />

en 1 ère noce PECQ, épouse 2 ème noce CREPIN, ménagère, 55 ans.<br />

La maison du peintre MAGNIEZ est également écrasée. L’impression est considérable, mais<br />

c’est à peine si quelques rares familles se décident à quitter le pays : « on est si bien chez soi,<br />

mais chez les autres ? »<br />

15 Décembre 1917. Les funérailles, des huit victimes d’avant-hier, ont lieu de grand matin. Il<br />

le fallait car, dès 8 heures du matin, le bombardement recommençait. Mais cette fois vers le<br />

N°3 et la rue de Mazingarbe : maisons écrasées, des blessés, mais aussi un jeune employé* du<br />

N°1 qui fût tué, une jeune fille blessée par des obus.<br />

*OBIN Georges (CM liste)<br />

17 décembre 1917. Débit de boissons. FRANCOIS René, né le 8 juillet 1892 à Vermelles,<br />

reprend l’estaminet tenu par Mme BAGUEVILLE-BIGOT, place de la Gare, appartenant à<br />

GOSSE de GORRE, brasseur à Béthune. (AM)


18 Décembre 1917. Les Anglais continuent de bombarder toute la nuit et encore toute la<br />

journée. Les boches nous ont laissés tranquilles.<br />

19 décembre 1917. Débit de boissons. MAREZ Emile, né le 15 février 1863 à Vitry-Saint-<br />

Léger, reprend l’estaminet tenu par BODELLE Jules, rue Nationale, appartenant à<br />

CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

21 décembre 1917. Deux jeunes cribleurs tués par bombardement à la Fosse 2 à Hersin-<br />

Coupigny.<br />

.<br />

21 Décembre 1917. Le bombardement allemand commence vers 9 heures du matin et va<br />

jusqu’à 4 heures. Les obus s’éparpillent un peu partout : des maisons démolies mais pas de<br />

victimes. Dieu soit béni !<br />

22 Décembre 1917. Pas de victimes ! Hélas, si ! Il y en avait. Le dernier obus d’hier en avait<br />

fait 4 au N°2 *.<br />

Le bombardement recommence vers 11 heures. On sent que depuis 2 ou trois jours, le calibre<br />

de la pièce est encore plus gros, c’est la terreur vraie. Les obus s’éparpillent mais s’acharnent<br />

surtout sur le N°3 où ils font cinq nouvelles victimes de la même famille *.<br />

* On trouve à l’Etat civil : DHESSE Emilie, 1 an, rue du Tonkin à 7 heures du soir. Puis, DUFLOS Justin,<br />

79 ans, rue de Mazingarbe à 10 heures du matin.<br />

Enfin, FLANDRAIN Athénaïse, épouse HEQUET, 38 ans, HEQUET Bertha, sans profession, 19 ans,<br />

HEQUET Léon, 12 ans, HEQUET Charles, 1 an, BOUCHEZ Adolphe, mineur, 34 ans, tous morts rue de<br />

Boulogne à 2 heures du soir.<br />

Le soir, vers 5 heures ½, une escadrille d’avions passe au dessus de nous pour aller<br />

bombarder Béthune. La nouvelle arrive bien vite qu’il y a beaucoup de victimes.<br />

Mardi 25 Décembre 1917. Pauvre Fête de NOËL et peu de monde aux Messes.<br />

Du 26 au 30 Décembre 1917. Nous ne recevons pas d’obus. Les communiqués ont dit que les<br />

avions anglais avaient jeté des bombes sur une pièce de gros calibre aux environs de Lille :<br />

s’agirait-il de celle qui nous bombardait ?<br />

29 décembre 1917. Victimes civiles : DUBOIS Octavie, FILIATRE Henriette, LEROY<br />

Benoit et DANJOU Marie. (AM liste)<br />

La production des mines ne baisse pas malgré la proximité des combats : 2 467 000 tonnes. Un chiffre<br />

jamais atteint.<br />

Année 1918<br />

1 er Janvier 1918. Nuit bruyante mais journée calme.<br />

3 Janvier 1918. Deux bombes sur la fosse N°3 vers midi. Le soir, vers 5 heures, une centaine<br />

d’obus arrivent, dans l’espace d’une demie- heure, derrière les Usines, dans le fond de<br />

Mazingarbe.


8 Janvier 1918. De midi à 3 heures, une vingtaine d’obus vers la Gare, l’Abattoir et même<br />

jusqu’à la route de Béthune.<br />

Du 9 au 11 Janvier 1918. Rien à signaler.<br />

12 Janvier 1918. Mauvaise journée. D’abord, 3 obus entre 6 heures ½ et 7 heures du matin,<br />

puis de 9 heures à midi, une série ininterrompue d’obus mêlée d’énormes shrapnells sur le<br />

Village et le N°3. Des éclats d’obus de dimensions effarantes sur la Mairie, chez Jean Baptiste<br />

PEGART, dans les jardins du Presbytère, etc. Heureusement pas de victimes.<br />

Lundi 14 Janvier 1918. Mr Edouard GUILLEMAN, distillateur, faisant fonction de Maire,<br />

se rendant à la Mairie est happé par une auto anglaise qui dérape par la neige et est<br />

violemment projeté par terre. Il meurt le soir, sans avoir repris connaissance.<br />

Vraiment, c’est un triste évènement pour la ville de <strong>Noeux</strong> : elle perd un administrateur<br />

éminent, bien nécessaire dans les circonstances actuelles. C’est le 3 ème en deux ans.<br />

14 janvier 1918. Un camion militaire dérape à cause du verglas et fauche Edouard<br />

GUILLEMAN, conseiller municipal, faisant fonction de maire, qui se rendait à la mairie.<br />

Grièvement blessé, il décède le soir même.<br />

Décès de GUILLEMAN Edouard, distillateur, rue d’Hersin, conseiller municipal faisant<br />

fonction de maire, né à Cambrai, le 18/07/1854, fils des feus GUILLEMAN Joseph et de<br />

GUILLEMIN Marie, veuf de DUPUIS Marie Céline.<br />

Témoins : RYLE Jules, 62 ans, directeur de la Margarinerie de Béthune et BOUTIN Jules, 50<br />

ans, directeur d’école publique des garçons de <strong>Noeux</strong>-les-Mines.<br />

DESCAMPS Charles, Conseiller municipal fait fonction de maire.<br />

15 Janvier 1918. Violent bombardement de midi à 3 heures. La rue et la ruelle des Roses sont<br />

fortement touchées. Route Nationale, un obus tombe sur le trottoir en face de chez Mr<br />

HUART et endommage durement les façades des environs.<br />

17 Janvier 1918. Bombardement de 10 heures à midi. Le zingueur, Louis LESUR, voit son<br />

atelier démoli. La grange BEHARELLE est abattue. Les dernières vitres de la Grand rue sont<br />

en miettes par un obus qui tombe, au beau milieu de la chaussée, en face de chez Mr<br />

WAREMBOURG.<br />

19 janvier 1918. Funérailles du maire GUILLEMAN Edouard à 7 heures du matin, par<br />

mesure de prudence. Discours de BONNEFOY-SEBOUR ; sous-préfet. DESCAMPS<br />

Charles, conseiller municipal délégué, fait l’éloge funèbre. BARTHELEMY Eugène,<br />

directeur de la Compagnie des Mines de VICOIGNE et NOEUX. Discours de BOUTIN Jules,<br />

directeur école et secrétaire général.<br />

20 Janvier 1918. Le bombardement commence à 7 heures du matin et c’est encore aux<br />

environs de l’église que sont réservés les obus. L’un tombe derrière le patronage et<br />

l’endommage assez sérieusement pour que l’on se demande s’il est encore possible d’y faire<br />

les Offices. Un autre, sur la maison de Joseph FOUQUENELLE, un autre, sur la maison de<br />

Mr HACCART, etc.<br />

21 Janvier 1918. On attend les obus, il n’en vient pas.<br />

22 Janvier 1918. Mais ils viennent aujourd’hui ! De 2 heures à 4 heures. Nouvelles ruines,<br />

rue de Mazingarbe : la ferme CAULLET et les maisons avoisinantes sont, de nouveau,


gravement endommagées. Un obus arrive encore, rue des Roses (Rue Ferrer) et abat les<br />

granges de la maison COCQUERELLE.<br />

22 janvier 1918. Débit de boissons. JACQUART Aimé, né le 15 décembre 1887 à Noyellessous-Lens,<br />

reprend l’estaminet de Vve HEAULME Jean-Baptiste, rue des Roses. (AM)<br />

25 janvier 1918. Débit de boissons. HERMAND Adeline Veuve DUHAPEL, née le 5 mars<br />

1873 à Calonne-sur-La-Lys, reprend l’estaminet de COUSIN-DEMAREZ, rue de<br />

Mazingarbe. (AM)<br />

Victime civile : FEUTRIE Ferdinand (liste AM)<br />

31 janvier 1918. Débit de boissons. Mme BLONDEL veuve DEPREZ, née le 9 janvier 1863 à<br />

Houchin, reprend l’estaminet tenu par VILAIN Jules, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

1 février 1918. Débit de boissons. Mme LETELLIER Julia, femme MATHIAS, née le 5 mars<br />

1882 à Grouches-Luchuel, reprend l’estaminet tenu par BULTEZ Emile, rue de Labourse.<br />

(AM)<br />

7 Février 1918. Constatation peu encourageante : le mobilier de l’église, qui avait été<br />

transporté chez Mr CLEMENT, y a été poursuivi par les obus et a été anéanti le jour même où<br />

Mme CLEMENT fût blessée à mort. (7 décembre 1917) La Compagnie des Mines fait<br />

construire un abri pour Mr le Curé. Les travaux s’achèvent ; l’abri parait devoir être assez<br />

vaste et suffisamment confortable, si l’on peut dire. Il consiste en une galerie de près de 8<br />

mètres de longueur, sur 1 mètre 60 de largeur et autant de hauteur, à la profondeur de 6<br />

mètres (niveau de l’eau). Cette galerie communique par une extrémité, à un puits (bure)<br />

creusé dans la cave, et par l’autre, avec un second puits s’ouvrant dans le jardin du Presbytère.<br />

On se décide aussi à abandonner la chapelle du patronage pour rentrer dans l’église dans<br />

laquelle on a aménagé un abri en fortes tôles d’acier ondulées et recouvertes de sacs remplis<br />

de terre.<br />

Victime civile : DECATOIRE Hippolyte (Liste AM)<br />

17 Février 1918. Nous inaugurons notre petite église blindée. Des obus tombent sur les<br />

Usines qui sont gravement endommagées. Décès ce jour de Mr Abraham BLONDEL,<br />

couvreur, suite à une chute terrible, le 7 février, du toit de l’école des garçons.<br />

Du 19 Février au 12 Mars 1918. On est toujours dans l’attente d’une formidable offensive<br />

allemande. Dans la nuit du 12 mars 1918, un avion allemand, de type GOTHA, a atterri entre<br />

<strong>Noeux</strong> et Hersin, à la suite d’une panne d’essence. Ses 4 passagers se sont constitués<br />

prisonniers.<br />

1 mars 1918. Débit de boissons. DECROIX Henri cesse ses activités de cafetier, rue<br />

Nationale. (Voir 27 juin 1916) (AM)<br />

14 Mars 1918. La lutte d’artillerie se fait très violente.<br />

15 Mars 1918. Le front est plus calme, mais avec le temps superbe dont nous jouissons<br />

depuis dix jours, les nuits sont claires et ce soir, des avions boches survolent <strong>Noeux</strong> et laissent<br />

tomber 3 bombes sans résultats.


21 mars 1918. Début de l’offensive allemande en Artois.<br />

Une note confidentielle (3 feuillets) de la Cie des mines de Vicoigne & de <strong>Noeux</strong> traitant de<br />

“l’évacuation et des consignes des chefs de village étrangers à la mine ” est envoyée en mairie<br />

de <strong>Noeux</strong>. (Non datée cette note pourrait avoir été émise ce mois ou les mois précédents.)<br />

“ La concession de <strong>Noeux</strong> forme un secteur dans lequel la Compagnie des Mines est chargée<br />

d’organiser & de diriger l’évacuation, sous les ordres directs de M. GEORGES, ingénieur des<br />

Mines.<br />

M lui, à raison d’un chef par groupe d’au moins 150 personnes.<br />

Les villages compris dans le secteur de NOEUX sont les suivants : NOEUX, HERSIN,<br />

BARLIN, MAISNIL, HOUCHIN, DROUVIN, VAUDRICOURT, VERQUIN,<br />

VERQUIGNEUL, LABOURSE, SAILLY, BEUVRY, BÉTHUNE, FOUQUIERES,<br />

FOUQUEREUIL, ANNEZIN, VENDIN, OBLINGHEM. (Ces villes sont barrées au crayon sur le<br />

document).<br />

Les chefs de village doivent désigner à l’avance les chefs de groupe qui, pour les<br />

groupes miniers, devront être les chefs ouvriers et employés.<br />

L’ordre d’évacuation sera transmis per la direction des mines directement ou par<br />

l’intermédiaire des ingénieurs de fosse.<br />

Il pourra être également transmis par les sirènes des fosses qui donneront un son<br />

prolongé pendant 15 minutes.<br />

Sitôt reçu l’ordre d’évacuation, le chef de village doit faire immédiatement prévenir toute la<br />

population dont il est chargé en lui faisant connaître le jour et l’heure du départ et le point de<br />

rassemblement.<br />

La population devra être rassemblée en un point fixé à l’avance et qui sera indiqué au<br />

moment. JOURDAN, ingénieur en chef des travaux du fond, est le chef du mouvement<br />

d’évacuation.<br />

M. BRESSON, ingénieur en chef des travaux du jour, et M. FIEVE, chef des<br />

approvisionnements, sont chargés d’assurer le ravitaillement au point de concentration dont la<br />

direction est FRUGES. Les cantonnements devant se faire dans les villages environnants.<br />

L’évacuation se fera soit en deux temps, les personnes étrangères à la mine et les familles des<br />

mineurs partant tout d’abord et les ouvriers ultérieurement, soit en un temps, si les<br />

circonstances l’exigent, c’est-à-dire toute la population en même temps.<br />

Chaque village devra avoir un chef de village et un certain nombre de chefs de groupe<br />

désignés par<br />

Voulu par les pancartes portant le mot “RASSEMBLEMENT ”.<br />

Les points de rassemblement de la commune de NOEUX ont été fixés comme suit :<br />

Village – entrée du chemin de Bruay*.<br />

N° 3 - Boulevard Siméon Agniel, pâture CAUET.*<br />

N° 1 & Fond-de-Sains – Place Ste-Barbe.*<br />

Croix Ricart – chemin noir, derrière la cité.*<br />

(*Ces quatre lignes ont été rajoutées, tapées à la machine, dans la note polycopiée à l’alcool et<br />

encre violette)<br />

Des écriteaux portant les noms des villages du secteur de NOEUX avec flèche<br />

indicatrice auront été préparés et transportés d’avance pour jalonner l’itinéraire à suivre à tous<br />

les carrefours principaux. Ils seront posés au moment voulu par des cyclistes désignés à<br />

l’avance.<br />

Les chefs de groupe devront se rendre les premiers aux lieux de rassemblement &<br />

partir dès qu’ils auront réuni un groupe d’au moins 150 personnes, afin de dégager la place de<br />

rassemblement.<br />

L’itinéraire est obligatoire, et les points d’étapes seront indiqués au moment du départ.<br />

Les évacués devront prendre avec eux tous les moyens de transports légers dont ils


peuvent disposer, voitures d’enfants, brouettes, etc... Ils devront se munir de vivre autant<br />

qu’ils en pourront prendre, notamment de pain, et pour deux jours au moins et emporter<br />

couvertures, couteau, fourchette, cuillère, verre et assiette.<br />

Toutes les voitures des villages devront être réquisitionnées. Celles des marchands de<br />

denrées, épiciers, bouchers, etc. serviront au transport des vivres et les autres au transport des<br />

enfants et des infirmes.<br />

Le chef de village mettra toutes ces voitures en route suivant l’itinéraire indiqué. Les<br />

voitures de denrées partiront les premières pour rejoindre au point de jonction des routes<br />

celles des autres villages et trouveront là un chef de convoi.<br />

Les voitures seront organisées en convoi à chaque point de rassemblement et mises en<br />

route sous les ordres d’un chef désigné par le chef de village, suivant l’itinéraire indiqué.<br />

Le service d’ordre sera assuré par la gendarmerie française et la prévôté britannique ;<br />

ces agents porteront un brassard blanc.<br />

A l’arrivée au point de concentration, des pancartes indiqueront les villages où devront<br />

se diriger les arrivants d’après leur point de départ.<br />

Village et corons du n° 3 : Créquy et Préhédré<br />

Croix Ricard et cité Ste-Barbe : Coupelle-Neuve.<br />

(Ces deux dernières lignes sont manuscrites à l’encre noire). ”<br />

Une autre note du Préfet du Pas-de-Calais à Monsieur le Maire de <strong>Noeux</strong>-les-Mines,<br />

non datée, pourrait avoir été émise ces jours-ci. Robert LEULLIER, le préfet nommé depuis le<br />

20 février 1918, est en poste à Boulogne-sur-Mer.<br />

“ La grande bataille qui s’est engagée sur le front franco-britannique nous fait envisager avec<br />

confiance l’issue victorieuse de la lutte. Il peut néanmoins intervenir certaines circonstances<br />

telles par exemple que des bombardements aériens ou autres, susceptibles par leur répétition<br />

et leur violence, de nécessiter l’évacuation momentanée de votre commune.<br />

Si cette éventualité se produisait, il conviendrait d’évacuer les vivres, les récoltes, le<br />

bétail, les marchandises et le matériel divers, les instruments agricoles, les objets de cuivre et<br />

d’étain, les huiles, les matières grasses, etc. Vous pourriez aussi offrir à l’intendance les<br />

différentes denrées et les animaux dont vous n’auriez pas l’utilité. Je vous prie également de<br />

conseiller aux habitants de dresser l’inventaire des objets mobiliers qu’ils laisseront derrière<br />

eux, à l’exclusion des titres, valeurs et numéraires qu’ils peuvent facilement emporter. Cet<br />

inventaire sera revêtu de votre visa sous la forme suivante : ‘Vu à titre de simple<br />

renseignement et sous certification des énonciations ci-dessus, pour valoir à toutes fins utiles’.<br />

En ce qui concerne les documents appartenant à la commune, aux établissements publics et<br />

aux particuliers, comme les comptes et budgets, les rôles des contributions directes, les plans<br />

cadastraux, les plans topographiques, les listes électorales, les registres de l’état-civil, etc., ils<br />

devront aussi être transportés à l’arrière.<br />

Quant au paiement des allocations militaires et de réfugiés, il aurait lieu pour la période en<br />

cours si possible au moment de l’évacuation par les soins du receveur municipal avec qui il<br />

vous appartiendra de vous concerter à ce sujet.<br />

Dans l’accomplissement de ces mesures vous apporterez tout le zèle patriotique. Signé :<br />

Robert LEULLIER, préfet du Pas-de-Calais.<br />

22 Mars 1918. Vers minuit, encore 5 obus sur les cantonnements et puis, sur tout le front, une<br />

canonnade qui dure deux heures, mais d’une violence inouïe. Pendant que le canon tonne, les<br />

avions jettent des bombes sur l’arrière, c’est effrayant.<br />

Encore des obus sur la Gare et les Usines à 6 heures du matin, à 9 heures et à 2 heures<br />

de l’après midi.<br />

23 Mars 1918. Le soir, nouvelles visites des avions, passant et repassant au dessus de <strong>Noeux</strong>.<br />

Ils semblent attendre un Régiment d’artillerie qui doit nous arriver à 10 heures du soir et qui,


à cause de cela, ne sera rendu qu’à une heure du matin.<br />

26 Mars 1918. L’avance allemande nous rappelle 1914.<br />

27 Mars 1918. Nous sommes sans nouvelles : pas de journaux, pas de lettres. On « bassine »<br />

l’évacuation des jeunes gens des classes 1919, 1920 et 1921. Cela fait mauvaise impression.<br />

D’importants mouvements de troupes. Nous entendons des obus passer vers St Pol.<br />

28 mars 1918. Le sous-préfet de Béthune communique à la mairie : “ Par mesure de pure<br />

précaution ne comportant rien d’alarmant en elle-même, l’Autorité Militaire vient de prendre<br />

la décision suivante :<br />

Les jeunes gens des classes 19, 20 et 21 et les sursitaires agricoles présents dans<br />

l’arrondissement de Béthune doivent se rendre à Hesdin où ils se présenteront au Bureau de<br />

Recrutement le 28 mars de midi à 16 h.<br />

Ces hommes doivent être porteurs d’une couverture, de vivres pour deux jours, d’une<br />

fourchette, d’une cuiller, d’un verre et si possible d’une assiette.<br />

Sont exceptés de cette mesure, les hommes des classes susvisées travaillant aux mines.<br />

Béthune, le 26 mars, 19 heures. ” Signé BONNEFOY-SEBOUR et DESCAMPS, conseiller<br />

délégué.<br />

30 mars 1918. “ Tous les sursitaires doivent se présenter le 30 mars de 12 heures à 14 heures<br />

au Bureau de recrutement à HESDIN. Sont exemptés de cette mesure : 1° les mineurs ; 2) les<br />

sursitaires des établissements travaillant sous contrôle du ministère à la guerre et à<br />

l’armement ; 3° les boulangers et minotiers. Ces hommes doivent se munir de 2 jours de<br />

vivres, d’une couverture, cuiller, fourchette assiette. ” Signé BONNEFOY-SEBOUR.<br />

Une liste a été dressée à NOEUX : JACQUART Jean-Baptiste chez OPIGEZ, WATTEZ<br />

Désiré, les frères VOISIN, CHARLET Jules, LEFEBVRE Charles, ROHART (mention :<br />

parti), COUVREUR, BASSEUX, SAUVAGE Alexandre chez FOUQUENELLE (mention :<br />

ne sait signer), COCQUERELLE Paul. Tous ont signé la liste.<br />

BOUTIN, secrétaire.<br />

30 Mars 1918. Samedi Saint. Encore le bombardement durant la nuit et de nouveau ce matin.<br />

Une jeune fille, Agnès DELEAU, couturière, 17 ans, Rue de St Omer, a été tuée par un éclat<br />

d’obus.<br />

31 mars 191. Trêve de Pâques des artilleurs<br />

1 avril 1918. Mme de LIOVILLE, infirmière, directrice de la succursale de l’Entrepôt de dons<br />

à Eblinghem (près d’Hazebrouck) avertit les familles des enfants confiés à l’œuvre “ les<br />

enfants de la Lys ” qu’ils sont évacués à Villeneuve-sur-Lot (Lot et Garonne) chez Mme<br />

LEYGUES dont le mari est ministre de la Marine.<br />

Du 1 er au 8 Avril 1918. <strong>Noeux</strong> voit passer de longs et nombreux convois d’artillerie lourde.<br />

6 avril 1918.Télégramme du Sous-préfet aux maires de <strong>Noeux</strong>-les-Mines et Bouvigny-<br />

Boyeffles : “ veuillez préciser urgence à direction Mines que suivant indication données par<br />

autorités militaires, les jeunes gens des classes 19 employés à la mine n’ont pas jusqu’à<br />

nouvel ordre à rejoindre HESDIN. ”<br />

Mardi 9 Avril 1918. Les grosses pièces d’artillerie de 235 et 240, installées près de la Gare,


dans les corons du N°3 et près des terris, tirent aujourd’hui avec violence. Les maisons<br />

voisines souffrant beaucoup.<br />

9 avril 1918. Les bombardements s’intensifient dans la région.<br />

10 avril 1918. Percée allemande du front à Neuve-Chapelle et recul des troupes portugaises.<br />

10 Avril 1918. On apprend que nos gros canons essayent de diminuer la forte pression<br />

exercée par les Boches entre La Bassée et Armentières.<br />

11 avril 1918. Installation des Portugais à la Distillerie et création d’un chemin entre la route<br />

de Barlin et le chemin de Bruay.<br />

L’avance de l’armée allemande inquiète les autorités qui donnent l’ordre de faire évacuer les<br />

villes et villages menacés.<br />

Sous-préfecture de Béthune : “ Ordre d’évacuation sur l’heure : vieillards, impotents, femmes<br />

enceintes, enfants et toutes personnes dont la présence n’est pas absolument indispensable.<br />

Centre d’évacuation : ANNEZIN, LILLERS, BLENDECQUES, ARCQUES (sic). Transports<br />

gratuits fournis par la préfecture. ”<br />

12 Avril 1918. Le Général FOCH et CLEMENCEAU sont dans nos murs. La situation est<br />

grave.<br />

Á 10 heures, on « bassine » l’évacuation des vieillards et des infirmes pour 2 heures de l’après<br />

midi. Des camions automobiles viennent, en effet, en prendre sur la place.<br />

Légère émotion qui s’accroît vite quand, vers 4 heures on « bassine » de nouveau. Cette fois,<br />

toute la population civile doit être évacuée, le lendemain pour 8 heures du matin. On doit se<br />

diriger vers Fruges. Seuls, les mineurs et ceux qui sont attachés à la Compagnie, doivent<br />

rester au poste.<br />

Vers une heure, 2 fusants et une centaine d’obus à gaz vers la Gare, sans résultats.<br />

12 avril 1918. 2400 mineurs de la concession des Mines de Vicoigne & de <strong>Noeux</strong> sont<br />

évacués sur l’arrière du front de la SOMME pour construire des voies ferrées et creuser des<br />

tranchées.<br />

Maison d’Administration ; POINCARE Raymond, président de la République, préside une<br />

entrevue qui décide l’évacuation de la ville, en présence de CLEMENCEAU Georges,<br />

ministre de la Guerre ; LOUCHEUR Léon, ministre de l’Armement ; BONNEFOY-SEBOUR<br />

Adrien, sous-préfet de Béthune ; BARTHELEMY Eugène, directeur de la Compagnie<br />

Minière<br />

13 avril 1918. Première évacuation des vieillards vers FRUGES et ANVIN.<br />

Samedi 13 Avril 1918. L’évacuation. Déjà, bien des personnes sont parties dans la nuit et<br />

ceux qui ont un équipage, s’en servent pour aller chez leurs parents ou leurs amis, là où ils<br />

espèrent obtenir un permis de séjour. Pour les autres, des lieux de rassemblement ont été<br />

donnés et de grand matin, on voit des familles entières s’y rendre avec leur pauvre baluchon.<br />

On attendait à voir arriver des camions automobiles pour transporter tout ce monde et il n’en<br />

vient pas. Alors, les pauvres évacués s’avancent par nombreux groupes, s’échelonnent tout le<br />

long de la route jusqu’à Bruay et bien au-delà. Malheureusement, la bise est mordante et l’on<br />

souffre du froid. Bien des personnes rentrent chez elles et d’autres y reviendront les jours<br />

suivants, n’ayant pas voulu s’éloigner ou n’ayant pas trouvé le gîte aux environs.


14 avril 1918. Evacuation des employés de la gare à Bruay ; transfert des services municipaux<br />

au Cabaret NEURET, rue de Barlin ; transfert des services de la poste à Houdain ; évacuation<br />

de nouveaux <strong>Noeux</strong>ois sous la pression des autorités<br />

14 Avril 1918. Les autorités civiles insistent pour l’évacuation, mais, sans préparation, on se<br />

décide difficilement.<br />

15 avril 1918. Sous-préfet. “ Ordre d’évacuation des femmes et des enfants. Centre<br />

d’embarquement : ANVIN, HESDIN, FRUGES. Un service de camions automobiles francobritannique<br />

peut y conduire les personnes incapables d’accomplir à pied le trajet.<br />

La sous-préfecture est établie provisoirement à BRUAY, rue de la Gare. ”<br />

15 Avril 1918. Le soir, les nouvelles semblent meilleures, les boches sont maintenus et l’on<br />

ne pense plus à partir.<br />

16 Avril 1918. Plus de Mairie (évacuée à Ruitz), plus de Poste (évacuée à Houdain). Le gaz<br />

est coupé et la Gare est transportée à Bruay depuis quelques jours. De plus, nous sommes<br />

menacés de manquer de ravitaillement. Jolie perspective.<br />

17 avril 1918. Recherche par les gendarmes des réfractaires à l’évacuation<br />

18 Avril 1918. Bombardement formidable commencé de grand matin pour se terminer l’après<br />

midi.<br />

Les Allemands, arrivés sur le canal d’Aire à La Bassée, attaquèrent jusqu’à sept fois, à gros<br />

effectifs, depuis Givenchy jusqu’à Locon, pour forcer le canal, mais vainement et ce fût<br />

heureux, car autrement, c’en était fait de la région minière. Un certain nombre de personnes<br />

évacuent ce jour, sous la pluie et le vent, plus convaincues par le bombardement que par les<br />

objurgations de la Sous Préfecture. Un obus sur la maison JOURDAIN (vers la Gare), une<br />

femme tuée * et 4 blessés transportés à Barlin. . Denise MARTIN **, 12 ans, y est morte de<br />

ses blessures.<br />

*A l’Etat civil, HEUMEL Marie, épouse DUHAMEL, 33 ans, rue de la Gare, décédée à 8<br />

heures du matin<br />

** Rien à l’Etat civil.<br />

19 Avril 1918. Ce matin, une fine couche de neige, le canon se fait toujours entendre.<br />

22 Avril 1918. La Police devient plus exigeante : il faut un « passe » spécial pour rentrer dans<br />

<strong>Noeux</strong> et il y a des contrôles à tous les tournants. Quelques obus sur la Coopérative du N°1.<br />

Du 4 au 7 Mai 1918. Journées plus calmes. Comme tous les jours, les gros canons tirent<br />

beaucoup, mais les Allemands ne répondent guère.<br />

6 mai 1918 : Victime civile : PATTE Maria (liste 1 AM), n’est pas ni sur la liste 2, ni sur la<br />

liste 3. Par contre PATTE Xavier (DCD le 5 novembre 1917) est sur les listes 2 et 3, n’est pas<br />

sur la liste 1, mais est noté le 5 novembre 1917 d’après une autre source.<br />

8 mai 1918 ; Victime civile : DAUBRESSE Irma. (Liste AM)<br />

Jeudi 9 Mai 1918. Fête de l’Ascension. Temps magnifique. Les troupes sont en alerte toute la<br />

nuit et le canon n’a pas cessé.


10 mai 1918. Le Général DUBOIS, gouverneur de la Place de BOULOGNE communique à<br />

la mairie que le repliement des hommes classe 88 et les hommes du service auxiliaire de<br />

classe 90 se fera éventuellement, le cas échéant, avec la population civile.<br />

11 Mai 1918. Trois obus dans la soirée vers la rue de Labourse (rue de l’Egalité), dont un<br />

dans le jardin de Mr DEFRANCE. On commence à savoir où sont évacués les personnes<br />

parties il y a trois semaines. Il y en a un peu partout : Rouen, Nantes, Bayonne, Toulouse,<br />

Nice, Lyon, dans le Jura, dans la Haute Loire, dans le Maine et Loire, dans le Tarn et<br />

Garonne, près de Béziers, aux environs de Paris, etc. Dans l’ensemble, on remarque que si le<br />

voyage a été dur, nos compatriotes ont été bien reçus, ils ne se plaignent pas, mais désirent<br />

vivement rentrer chez eux.<br />

12 Mai 1918. Aujourd’hui, il tombe 30 obus sur la Cité du N°1.<br />

19 Mai 1918. Des obus de 305 sont tirés sur la Fosse N°1 et la Cité.<br />

20 mai 1918. Béthune est bombardée systématiquement durant 3 jours. La grand- place est<br />

détruite à 90% et la ville à 50%.<br />

20 Mai 1918. On nous annonce le déclenchement de la grande offensive sur notre front : les<br />

troupes sont, en effet, très denses chez nous.<br />

21 Mai 1918. La chaleur devient intolérable.<br />

28 mai 1918. Une section de soldats écossais est fauchée par un projectile, rue de Mazingarbe<br />

: 7 tués, 40 blessés<br />

28 Mai 1918. Une bombe d’aéroplane, tombant sur le camp de la pâture CAULLET, tue 7<br />

Ecossais et en blesse 40 autres dont une trentaine grièvement.<br />

30 Mai 1918. De nombreux avions boches nous ont survolés pendant une bonne partie de la<br />

nuit.<br />

1 er Juin 1918. Dans la soirée, une vague de gaz vient nous incommoder.<br />

2 Juin 1918. De grand matin, des obus de gaz. Pareil dans la soirée.<br />

2 juin 1918. 300 obus à gaz, un ouvrier est blessé aux usines<br />

4 Juin 1918. Pendant la nuit, 2 torpilles sont tombées d’un aéroplane, sur la rue de la Gare<br />

(rue de Sailly), creusant d’immenses trous, mais sans autres dégâts.<br />

5 Juin 1918. Réveil en sursaut vers 4 heures ½ du matin par l’explosion d’une bombe<br />

d’aéroplane. Les campagnes de fausses nouvelles recommencent. « Les Français auraient fait<br />

50 000, voire 200 000 prisonniers entre l’Aisne et la Marne (faux), le Gouvernement se serait<br />

replié sur Bordeaux (faux), un grand scandale en Angleterre (faux), etc.<br />

7 Juin 1918. Le réveil subit d’hier est dû, non à une bombe, mais par un aéroplane tombé à<br />

Petit Sains, encore chargé de toutes ses bombes, lesquelles auraient explosées ensemble.


Difficile de circuler dans <strong>Noeux</strong> : les factionnaires sont en place à chaque croisement et<br />

examinent scrupuleusement les permis. Les cultivateurs qui ne sont pas en règle, ne peuvent<br />

aller dans leurs champs.<br />

10 Juin 1918. Vers 3 heures de l’après midi, quelques obus sur la Cité, tue un gamin* d’une<br />

douzaine d’années et démolissent la maison du Docteur GOIDIN. Vers 4 et 6 heures, deux<br />

rafales d’obus dans la plaine entre Hersin et Barlin : un gros canon français serait là, en<br />

réserve.<br />

*DEQUEANT Kléber, liste AM<br />

Du 11 au 14 Juin 1918. Calme relatif ; quelques tirs de batteries réciproques et quelques<br />

vagues d’obus de gaz dans la soirée.<br />

15 Juin 1918. Canonnade très vive cette nuit au nord de Béthune. Les Ecossais ont fait<br />

quelques prisonniers.<br />

16 juin 1918. L’aile droite de l’école du N°1 est touchée par un obus de 240, tuant 10 soldats<br />

anglais. Le café de l’harmonie est touché par un obus. Pendant la messe basse du dimanche,<br />

des éclats d’obus blessent les fidèles à Sainte-Barbe. BARTHELEMY Eugène est blessé<br />

pendant la messe. Un obus explose au milieu de la place Sainte-Barbe<br />

16 Juin 1918. Une rafale d’obus vise l’église Ste Barbe à 8 heures ½. L’un écrase une classe<br />

de l’école des garçons à 10 mètres de l’église. Á 11 heures ½, 2 ème rafale, un obus tombe<br />

devant la maison des Sœurs, abat le mur et la grille d’entrée et égratigne la façade de l’église,<br />

un 2 ème broie une maison sur la route et les autres ont menacé la Coopérative des Mines. Pas<br />

de victimes.<br />

17 Juin 1918. Dans l’après midi, violent orage qui semble vouloir mettre un terme à la<br />

sécheresse.<br />

Du 18 au 20 Juin 1918. Toujours des canonnades, départs et arrivées d’obus.<br />

21 Juin 1918. Mgr JULIEN vient donner la confirmation à Barlin. Les deux paroisses de<br />

<strong>Noeux</strong> étant, en principe, évacuées, et les enfants étant en très petit nombre, aucun <strong>Noeux</strong>ois<br />

ne participera à la cérémonie.<br />

24 juin 1918 bombardement chemin de Bouvigny, quartier de la Gare, la cité du N°1 est<br />

bombardée<br />

24 au 30 Juin 1918. Rien à signaler en dehors des tirs d’artillerie. Presque chaque nuit, les<br />

avions boches passent et repassent sans incidents.<br />

1 juillet 1918. Proximité passage à niveau du Fond-de-Sains, un chien actionnant une roue<br />

est tué<br />

1 er Juillet 1918. Vers minuit, des avions sont venus et ont jeté des bombes et torpilles vers le<br />

Fond de Sains, près du passage à niveau. Des dégâts, mais pas de victimes. Il paraît que des<br />

Anglais font la fête dans une maison brillamment éclairée qui a attiré l’attention des aviateurs<br />

ennemis.


3 Juillet 1918. Epidémie de grippe, surtout chez les soldats où il y a beaucoup de malades.<br />

Quelques cas graves devenant infectieux parmi la population civile.<br />

6 Juillet 1918. Vers 6 heures du matin, des avions boches viennent explorer, l’un d’eux, très<br />

bas, est violemment canonné. Au N°3, un homme sur le pas de sa porte regardait. Une bombe<br />

tombe devant lui, il est mortellement blessé. * Á l’Etat civil, Léon DEBAILLEUL,<br />

mécanicien, 48 ans, demeurant rue de Mazingarbe<br />

7 Juillet 1918. Un avion boche, qui volait très bas, est abattu.<br />

8 Juillet 1918. Dans la soirée, un orage avec quelques gouttes d’eau.<br />

9 Juillet 1918. Hier, un avion anglais est descendu dans un champ d’avoine sur le chemin de<br />

Drouvin (suite à des avaries). Aujourd’hui, un autre a capoté sur le petit chemin d’Houchin.<br />

24 Juillet 1918. Dans la soirée, la saucisse qui planait entre Sains et Mazingarbe a été brûlée.<br />

25 Juillet 1918. Deux torpilles sont tombées d’avion cette nuit, l’une au pied du terril du N°1,<br />

l’autre, sur la route presque en face de la Distillerie, le quartier est ravagé.<br />

Six Anglais sont tués et des chevaux. Par miracle, pas de victimes dans la maison de Noël<br />

ROUSSEL, qui fut cependant bouleversée de fond en comble.<br />

26 Juillet 1918. Cette nuit, encore des bombes. Elles ont coupé en deux un train de charbon.<br />

27 Juillet 1918. On se croirait à un concours de musique : plusieurs musiques militaires se<br />

font souvent entendre en même temps en divers quartiers de la ville. C’est vrai qu’il y a<br />

beaucoup de troupes anglaises.<br />

29 Juillet 1918. Les gros canons anglais tirent beaucoup sans qu’il n’y ait guère de réplique<br />

du côté allemand. Durant la nuit claire, les avions boches passent pour aller bombarder vers<br />

Aubigny et St Pol.<br />

4 Août 1918. La population commence à reparaître un peu partout, sauf rue de la Gare qui<br />

reste déserte. La reprise de Soissons par les Français hier, relève un peu le moral au<br />

commencement de la 5 ème année de guerre.<br />

Dimanche 11 Août 1918. Encore une journée terrible. La nuit avait été extrêmement agitée<br />

par les avions qui n’ont pas jeté moins de 60 bombes.<br />

Vers 10 heures du matin, une batterie de 150 et de 105, commence le bombardement<br />

méthodique de <strong>Noeux</strong>. C’est le village qui écope et le 1 er obus est pour le Patronage Jeanne<br />

d’ARC. Il en recevra encore deux. Les autres obus de cette première série, tombent sur la<br />

place, trois dont deux sur la maison PIGNON. Plusieurs dans la rue des Roses, maisons<br />

LECLERCQ et DEGROOTE, Café de Paris, épicerie WIBAULT, etc. Jardin d’Auguste<br />

FOUQUENELLE, Chapelle Joseph FOUQUENELLE. Le presbytère et l’église reçoivent<br />

quelques éclats. Les séries se succèdent sans interruption jusque vers 3 heures de l’après midi,<br />

pour reprendre dans la soirée. On estime à plus de cinq cents obus, l’avalanche de fer qui s’est<br />

abattue sur nous. Tous les quartiers sont touchés, Grand-rue, côté faisant face à la rue Basse,<br />

rue de Mazingarbe, rue de la Gare et même les champs ! De nombreux soldats anglais sont<br />

tués. Une seule victime civile, Mr Cornil COHET dit « Champêtre », gravement blessé et<br />

transporté à l’Hôpital d’Hesdin où il meurt le 13 Août. (Rien à l’Etat civil) Le matin,


enterrement de Victor DELPLACE, tué par un obus au N° 8 (Verquin), il y a quelques jours.<br />

(Rien à l’Etat civil)<br />

13 Août 1918. Vers le soir, six gros obus, peut être du 380, sur les Usines.<br />

Victime civile : COHET Camille. (AM liste)<br />

14 Août 1918. Vers 6 heures ½ du matin, le bombardement recommence ; plus de 250 obus<br />

dont quelques uns de gaz.<br />

Dans la journée d’hier, Jules HABOURDIN, habitant le chemin de Bouvigny, a été<br />

grièvement blessé par l’éclatement d’un obus lancé contre un avion boche. Il meurt à<br />

l’Hôpital militaire du Touquet Paris Plage le 4 Octobre 1918, Mort pour la France.<br />

16 Août 1918. Un mineur du N°3, gazé dans sa maison le 14 août, est mort à l’Hôpital.<br />

(Rien à l’Etat civil à cette date, mais au 22 août : Louis TRICART, mineur, 41 ans, rue du<br />

Tonkin)<br />

16 août 1918.LHEUREUX Louis, médecin des Mines de Lens, quitte son poste à l’Hôpital<br />

22 Août 1918. De 8 heures du matin à 10 heures, violent bombardement de Bracquemont.<br />

Près de 200 obus sur la Direction des Mines (du 240, 150 et gaz). Les dégâts sont assez<br />

considérables sur la route Nationale depuis la Gendarmerie jusqu’au passage à niveau. Des<br />

soldats anglais sont tués. Pas de victimes civiles. Un petit dépôt de cartouches fut touché et ce<br />

fut pendant une demi-heure, une fusillade bien nourrie.<br />

23 Août 1918. Dans la soirée, de 6 à 7 heures, 40 obus sur les Usines.<br />

25 août 1918. Deux jeunes gens blessés, route Nationale, par un obus.<br />

26 Août 1918. De 9 heures du soir à 3 heures du matin, bombardement ininterrompu du<br />

village et des champs avoisinants. Des victimes, rue Basse : Mme DELORY-HEAULME et<br />

ses trois filles, Julienne 23 ans, Germaine 19 ans et Hélène 16 ans, toutes tuées dans leur cave.<br />

* Á l’Etat civil, décès le 25 août : Mme Pauline DELORY HEAULME, ménagère 51 ans,<br />

DELORY Julienne, 23 ans, DELORY Germaine, 19 ans et DELORY Hélène, 16 ans, les<br />

trois sans profession et toutes habitantes de la rue Basse.<br />

29 Août 1918. Enterrement des victimes du 26 août en présence d’une nombreuse assistance.<br />

Á 10 heures ½, encore quelques obus vers le Pont de l’Epée. Un seul vient éclater en face de<br />

la brasserie VINCENT et blesse plusieurs hommes et jeunes gens travaillant sur la route.<br />

31 Août 1918. Un seul obus sur la Cité pendant la nuit et quelques autres le soir aux Usines.<br />

Dimanche 1 er Septembre 1918. Après une matinée calme, vers 2 heures de l’après midi, le<br />

bombardement reprend. C’est par centaines que les obus arrivent sur les Usines provoquant de<br />

considérables dégâts.<br />

Quelques obus sur le village : au Monument, deux obus sur la maison WATTEZ, et plus<br />

grave, dans la rue Sadi Carnot, toute la famille DELBECQUE (père, mère, fils et fils adoptif),<br />

évacuée de Beuvry, est écrasée sous les ruines de la maison. ** ** Á l’Etat civil,<br />

DELBECQUE Auguste, garde barrière, 46 ans, Mme DELBECQUE DEMULIEZ<br />

Joséphine, ménagère, 40 ans, ESCOBOVICHT Maurice, 10 ans, fils adoptif, mais pas<br />

d’enfant naturel<br />

Vers 8 heures, deux nouveaux obus sur la Brasserie CLEMENT.


3 Septembre 1918. De 10 heures à midi, une vingtaine d’obus aux alentours du Pont de<br />

Labourse.<br />

5 Septembre 1918. La journée paraît copiée sur celle du Dimanche 1 er septembre. Plusieurs<br />

centaines de gros obus sur la Fosse N°3. Ruines importantes et quelques blessés.<br />

6 Septembre 1918. Durant la nuit, plusieurs centaines d’obus de gaz sur les Usines et les<br />

campements des Portugais qui se trouvent dans le BAS COURANT, vers le bois de Louis<br />

LESUR. Pas d’accidents graves.<br />

Les boches ne ménagent pas leurs munitions, depuis moins d’un mois, ils en ont jeté plus de<br />

3 000 ! Veulent-ils les brûler pour ne pas les ramener à l’arrière et de ne pas les laisser<br />

prendre par les Anglais ? C’est tout à fait possible depuis que l’on parle de l’avance des Alliés<br />

vers Douai et espérer le dégagement du pays minier.<br />

7 Septembre 1918. On nous redit que les Boches ont quitté Lens, mais nous n’osons y croire.<br />

9 Septembre 1918. Encore des obus de gaz cette nuit, mais ils semblent venir de très loin : on<br />

n’entend aucune détonation.<br />

13 Septembre 1918. Á trois heures du matin, réveil par des obus en plein village, ruelle des<br />

Roses, jardin de Mr BIENCOURT, route Nationale et rue de Mazingarbe : une quinzaine de<br />

gros obus venant de très loin.<br />

17 Septembre 1918. Très mauvaise nuit. Des obus à 10 heures du soir, à 1 heure du matin et<br />

encore à 4 heures. Il faut faire la navette entre le lit et la cave, ce n’est pas du tout réjouissant !<br />

La ferme Ferdinand COCQUERELLE a encore été touchée. Á une heure de l’après midi, le<br />

bombardement recommence jusqu’à 6 heures du soir. Le vent souffle en tempête.<br />

18 Septembre 1918. Á 7 heures du matin, 6 obus dont deux rue de La Barrois ; un 7 ème (380)<br />

tombe dans l’un des Fours à chaux et le fait crouler. L’un des ouvriers, Léopold GROUX est<br />

tué sur le coup ***, un autre est grièvement blessé et brûlé : on a dû lui couper le pied gauche.<br />

*** Á l’Etat civil, Léopold GROUX, manœuvre aux fours à chaux, 68 ans.<br />

18 septembre 1918.<br />

Un père de famille* tué devant sa porte route Nationale. Un obus de « 380 » ruine l’édifice de<br />

la salle Jeanne d’Arc. *GROUX Léopold (AM liste)<br />

Débit de boissons. Mme CROQUELOIS, née PETIT Fernande, née le 27 janvier 1887 à<br />

Béthune, reprend l’estaminet tenu par FAUQUEUR, 19, rue Nationale. (AM)<br />

21 septembre 1918. Débit de boissons. MOULIN Léon, né le 30 juin 1865 à <strong>Noeux</strong>, reprend<br />

l’estaminet tenu par BRANQUART Romain, rue Nationale, Fond-de-Sains. (AM)<br />

24 Septembre 1918. Encore une mauvaise nuit : des bombes d’aéroplanes vers 11 heures ½<br />

du soir, puis des obus vers 2 heures du matin, divers calibres dont un 380 aux portes de la<br />

Distillerie. Un portugais est tué par un petit obus.<br />

26 Septembre 1918. Dans la soirée, vers le triage, 12 obus de gaz.<br />

Nous terminons l’aménagement de la Nef de l’église, la séparant du Chœur et du<br />

Transept par une cloison garnie de tentures rouges d’assez bon effet, avantageux au point de<br />

vue esthétique et surtout rendant l’église un peu moins inconfortable.


Vendredi 27 Septembre 1918. Dès midi, des obus et des shrapnells arrivent assez peu<br />

nombreux, mais sans interruption. Vers 6 heures du soir, trois obus sur la Rue de la Gare. (Rue<br />

de Sailly). Vers 7 heures ½, c’est le bouquet : 2 gros obus de 380 en plein village. Le premier<br />

écrase littéralement le Patronage Jeanne d’ARC, et le second, une minute après, démolit<br />

l’estaminet MERCIER en face de la Mairie. Le premier cause des dégâts matériels, mais le<br />

second fait des victimes : Aristide BOUTIFFLAT, à l’Etat civil, mineur, 40 ans, tenancier du<br />

Café Français, est tué dans la rue en revenant de chez le boulanger et plusieurs autres<br />

personnes sont blessées dont deux grièvement.<br />

28 septembre 1918. La saucisse d’observation s’avance vers Cambrin.<br />

28 septembre 1918. DECROIX Henri reprend ses activités de cafetier, route Nationale. (Voir<br />

27 juin 1916) (AM)<br />

29 septembre 1918. La 16° Division Irlandaise revient dans la ville.<br />

Dernière salve d’obus reçue par la ville<br />

29 Septembre 1918. La nuit a été assez bruyante par la faute d’un train blindé qui est venu<br />

faire grand vacarme aux environs de La Bourse en tirant sur les boches.<br />

Notre situation spéciale est toujours la même, mais nous avons bon espoir quand même d’en<br />

finir en apprenant les victoires alliées en Palestine, Macédoine, en Argonne, aux environs de<br />

Cambrai et en Belgique.<br />

La 16 ème Division nous est revenue, il y a quelques semaines, mais ce n’est plus la fameuse<br />

Division irlandaise d’il y a deux ans. Les Catholiques n’en forment plus la majorité, tant s’en<br />

faut, ni les Irlandais non plus.<br />

30 septembre 1918. Pas un obus, il ne reste qu’une aile à la gare dévastée<br />

Du 30 Septembre au 3 Octobre 1918. Les évènements vont vite et cette fois, c’est pour nous<br />

la libération : Lens évacuée par les boches, et puis c’est La Bassée. Deo Gratias ! On n’ose y<br />

croire, mais le fait est là !<br />

Changements à l’école des mines du n°1.<br />

2 octobre 1918. Recul des armées allemandes.<br />

4 octobre 1918. Victime civile : HABOURDIN Charles (liste AM)<br />

5 octobre 1918. Débit de boissons. DEPOTTER Léonce, né le 30 janvier 1891, en Belgique,<br />

reprend l’estaminet tenu par FOULON François, rue Nationale. (AM)<br />

7 octobre 1918. Débit de boissons. MORLIGHEM Léon, né le 24 août 1888 à Tintegnies,<br />

reprend l’estaminet tenu par BOUCKENOGHE Auguste, place de la Gare. (AM)<br />

Du 7 au 12 Octobre 1918. L’armistice n’est pas accordé tel quel. Les Etats-Unis, en la<br />

personne de leur Président WILSON, posent des conditions que les Allemands discutent.<br />

Pendant ce temps, les opérations militaires continuent et la situation s’améliore toujours. La<br />

population revient, et on revoit, en sens inverse, l’exode d’il y a six mois.


Dimanche 13 Octobre 1918. Un moment d’émotion. Dans l’après midi, de violents<br />

éclatements se font entendre vers le N°8 : on fait exploser des obus non éclatés.<br />

13 octobre 1918. Débit de boissons. QUEVAL Emile, né le 17 septembre 1979 à Richebourg,<br />

reprend l’estaminet tenu par WALLE Louis, rue de la Gare. (AM)<br />

Du 14 au 17 Octobre 1918. Les nouvelles sont toujours bonnes. Malheureusement, nous<br />

avons en ces jours-ci, quelques cas graves de grippe : Louise HACART, 12 ans et Alfred<br />

LESUR, 16 ans sont emportés presque subitement. Á l’Etat civil : Louise HACART, 12 ans,<br />

demeurant rue des Roses et Alfred LESUR, employé aux Mines, 18 ans, demeurant Rue de<br />

Mazingarbe.<br />

18 Octobre 1918. Nous apprenons, avec joie, la libération de Lille.<br />

19 octobre 1918. Retour officiel des évacués.<br />

23 octobre 1918. . Le sous-préfet annonce que l’ordre d’évacuation qui concernait la<br />

commune a été levé par l’autorité militaire.<br />

27 octobre 1918. Deux habitants meurent ensevelis dans un abri qui s’écroule.<br />

L’abbé LUSTRE Abel remplace l’abbé Joseph BERTRAND, vicaire de Sainte-Barbe.<br />

(27/10/1918 au 30 mars 1919).<br />

Samedi 27 Octobre 1918. Louis GUILBERT et Alfred MARTIN, qui tentaient de récupérer<br />

un rail dans un abri abandonné par les Anglais, meurent dans un éboulement qu’ils<br />

provoquent. Ils sont retrouvés après trois heures de travail. * Á l’Etat civil : Louis GUILBERT,<br />

charpentier, 31 ans, demeurant rue de Béthune et Alfred MARTIN, mineur, 34 ans, demeurant Rue de<br />

Béthune, décédés le 26/10/1918.<br />

Ce même soir, au Conseil Municipal, il est question des réparations de l’église.<br />

28 octobre 1918. DUPONT Fortuné, né le 24 juin 1873 à Labourse, reprend l’estaminet tenu<br />

par DUPONT Fortuné, rue de Labourse. S’agit-il du fils ou du père, de parenté ou une erreur<br />

administrative ?(AM)<br />

Retour de HEDON Alfred (1890, HARNES, P/D/C) en poste de 1903 à 1915 et départ de<br />

LANDRON Berthe (1874), LALOYER Adélaïde (1871).<br />

5 novembre 1918. Le sous-préfet BONNEFOY-SEBOUR annonce à la maire le retour des<br />

archives municipales qui ont été évacuées dans un premier temps à SAINT-JOSSE-SUR-<br />

MER, puis au Château de CHAMBORD.<br />

7 novembre 1918. Débit de boissons. BARRE Louis, né le 23 juin 1863 à <strong>Noeux</strong>, reprend<br />

l’estaminet tenu par TAVERNIER François, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

11 novembre 1918. Signature de l’armistice dans le wagon de FOCH stationné à<br />

RETHONDES. Les combats cessent.


Lundi 11 Novembre 1918. Fête de la Saint Martin de Tours.<br />

Le soir, de 4 à 5 heures, nous avons la grande joie d’entendre sonner la cloche à toute volée<br />

pour la fin de la guerre. L’Armistice ayant été signé le matin à 5 heures. Deo Gratias !<br />

18 novembre 1918. Débit de boissons. CHAVATTE Edouard, né le 1 décembre 1893 à<br />

Richebourg-L’avoué, reprend l’estaminet tenu par ISAERT, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

29 novembre 1918. HERMANT Auguste, né le 1 janvier 1872 à Calonne-sur-La-Lys, reprend<br />

l’estaminet HACHIN, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

30 novembre 1918. Débit de boissons. BASSEUX, né le 24 mai 1872 à Guémappe, reprend<br />

l’estaminet COUSIN. (AM)<br />

Décembre ; l’abbé DUMOULIN ex-vicaire de SAINTE-BARBE retrouve sa paroisse après<br />

sa démobilisation. (20/03/1919, démobilisé, au 11/03/1925)<br />

4 décembre 1918. Débit de boissons. 1°- DUBOIS Alcide, né le 24 décembre 1884 à<br />

Mazingarbe, ouvre un Débit de boissons à emporter, dans la maison PELLET, rue de<br />

Mazingarbe. 2°- VINCENT Séraphin, né le 7 octobre 1881 à Inghem, reprend l’estaminet<br />

tenu par MACHUT-RICART, rue de Sailly. (AM)<br />

6 décembre 1918. Débit de boissons. BOBAN Gustave, n é le 1 juillet 1877 à Hersin-<br />

Coupigny, reprend l’estaminet tenu par FLOUQUIN Camille, rue Nationale. (AM)<br />

7 décembre 1918. Débit de boissons. DELEPINE Georges, né le 29 mars 1879 à Marquise,<br />

reprend l’estaminet tenu par VALEMBOIS Augustin, rue Nationale, Fond-de-Sains. (AM)<br />

7 Décembre 1918. Enlèvement de l’abri en grosse tôle ondulée dans l’église.<br />

20 décembre 1918. Charles DESCAMPS, Conseiller délégué faisant fonction de maire<br />

attribue à Armand POULAIN, cultivateur voiturier à <strong>Noeux</strong>, le ramassage des boues et<br />

immondices, 3 jours par semaine ;<br />

Le Mardi : rues d’Hersin, St-Nicolas, Bruay, Sadi-Carnot, Labourse.<br />

Le Jeudi : rues Basse, de Mazingarbe, de Sailly, de la Gare.<br />

Le Samedi : rue Nationale (depuis la rue des Normands) et les écarts.<br />

Enlever les détritus d’abattoir à enfouir.<br />

Transport des boues dans les anciennes marnières, route d’Hersin, pas de dépôt à moins de<br />

300 m des dernières maisons de la commune.<br />

2100 F payable en quatre trimestres pour l’année 1919.<br />

Conseil municipal du 18 décembre 1918 : DESCAMPS, JOURDAN, DOURET, PATOU,<br />

WAREMBOURG, COHET, LESUR, OPIGEZ, HOGEDEZ, COCQUERELLE,<br />

(LECOEUVRE, PEGART absents)<br />

21 décembre 1918. Victime Civile : NEMPONT Emile (liste AM)<br />

23 décembre 1918. Reçu de la commune de <strong>Noeux</strong> la somme de 16 220 F 75 pour la<br />

fourniture de farine pour le ravitaillement. Le percepteur. (AM)<br />

24 décembre 1918.GAZETER, né le 2 juin 1884 à Fournes, reprend l’estaminet tenu par


LEPLUS, rue de Bully. (AM)<br />

1918. Camille TISSERAND, de retour des camps de prisonniers, reforme l’équipe de football<br />

de l’Union Sportive <strong>Noeux</strong>oise.<br />

1918. Epidémie de la grippe espagnole qui aurait fait à <strong>Noeux</strong> autant de victimes que les<br />

bombardements. ( ?)<br />

À la fin de la Grande Guerre, Adolphe LEROY (père) utilise ses économies pour acheter,<br />

dans les salles de ventes, des lots de surplus laissés par l’armée américaine : brouettes,<br />

pelles, pioches, tôles, vêtements, couvertures, lits de camp, savons, etc.<br />

1918. La production de charbon baisse à 1.627.000 tonnes<br />

Année 1919.<br />

2 janvier 1919. Débit de boissons. HABOURDIN Victor, né le 11 février 1885 à Bruay,<br />

reprend l’estaminet tenu par Veuve HABOURDIN, rue Henri Béharelle. (AM)<br />

4 janvier 1919. Débit de boissons. PARISSEAUX, né le 16 octobre 1880 à Raismes, reprend<br />

l’estaminet tenu par BOBAN-GLAVIEUX, rue de Béthune. (AM)<br />

18 janvier 1919. Reçu de la mairie de <strong>Noeux</strong> par le receveur municipal la somme de 21 663 F<br />

45 pour cession de farine du 31 octobre 1918 de la préfecture du Pas-de-Calais. (AM)<br />

28 Janvier 1919. La statue de Notre Dame des Victoires, nous revient enfin de Bruay, grâce à<br />

un camion automobile anglais mis à notre disposition.<br />

5 février 1919. Débit de boissons. DELBARRE Octave, ne le 24 février 1879 à Mazingarbe<br />

reprend l’estaminet tenu par COUPET, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

9 Février 1919. La température est rude : moins 12° et même moins 15 et moins 18° en rase<br />

campagne.<br />

Mars. On procède aux travaux urgents à l’église SAINT-MARTIN.<br />

20 mars 1919. Départ de l’abbé Abel LUSTRE, vicaire de la paroisse Sainte-Barbe, remplacé<br />

par DUMOULIN Joseph (20/03/1919, démobilisé, au 11/03/1925)<br />

DESPLANQUES-DUFOUR de Beuvry et NOEL de Paris livrent les autels.<br />

La Grand Place prend le nom de Place JEAN-JAURES, pour honorer l’homme politique mort<br />

Tragiquement en 1914, la veille de la déclaration de guerre. L’ancienne rue des « Viaux » ou<br />

des « vaques » des anciens prit-elle le même nom que la place à cette occasion ?<br />

12 Mars 1919. Monsieur le Vicaire LEU est démobilisé.


20 mars 1919. Loi accordant une allocation aux ouvriers mineurs retraités. Ces allocations<br />

annuelles et supplémentaires sont de 240 F pour tout ouvrier ou employé des mines jouissant<br />

d’une pleine retraite, de 150 F pour ceux qui ne jouiront que d’une retraite proportionnelle.<br />

Les veuves d’anciens ouvriers et employés, âgées d’au moins 55 ans et qui ont droit à une<br />

allocation viagère de la caisse autonome, recevront suivant le cas, une allocation annuelle<br />

complémentaire égale à la moitié de celle que recevait leur mari.<br />

24 mars 1919. BURIEZ Léon, né le 18 avril 1883 à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet CARLIER<br />

Louis, rue de Mazingarbe. (AM)<br />

29 mars 1919. BECOURT Léonce, tonnelier, né le 5 mars 1883 à Wailly-les-Arras, reprend<br />

l’estaminet tenu par DEGUEUSER Auguste, route de Béthune, appartenant à Clément,<br />

braseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

1 avril 1919. Débit de boissons. HAPPIETTE, né le 18 août 1885 à Delettes, ouvre un Débit<br />

de boissons hygiéniques (vins et bières) dans une maison à WATTEZ, rue d’Hersin. (AM)<br />

2 avril 1919. Henri LECERF, électricien, 44, rue St-Arnauld, est parti à Anzin, 92, rue de<br />

Raismes. Fait de guerre au domicile <strong>Noeux</strong>ois, dommages matériel.<br />

3 avril 1919. Débit de boissons. 1°- VILLAIN Jules, né le 12 septembre 1880 à <strong>Noeux</strong>,<br />

reprend l’estaminet tenu par GUILLEMANT, rue Sadi Carnot. 2°- Vve MORTREUX née<br />

GUILLEMAN, née le 20 juin 1888 reprend l’estaminet tenu par Mme MATHIAS, rue de<br />

Labourse. 3°- FRUCHART, né le 11 novembre 1878 à Locon, reprend l’estaminet tenu par<br />

MAERTEN Charles, rue de Bouvigny. (AM)<br />

6 Avril 1919. La maison de Mr DARRAS, menuisier, a été, ce matin, la proie des flammes.<br />

22 Avril 1919. Les ardoises pour recouvrer l’église sont arrivées.<br />

23 avril 1919. Suite aux grèves des mineurs : vote de la loi des 8 heures et augmentation de<br />

salaire.<br />

Naissance du syndicat des Mineurs CFTC.<br />

Du 25 Avril au 2 Mai 1919. Bourrasques de pluie, vent et neige : un vrai déluge.<br />

17 juin 1919. Débit de boissons. Commerce. Mme SOUILLARD adjoint à son commerce<br />

d’épicerie la vente de vin au détail à emporter. (AM)<br />

27 juin 1919. Débit de boissons. Mme DEFRANCE Marie, née le 24 février 1882 à Beuvry,<br />

reprend l’estaminet tenu par Mme PETIT Fernande, rue Nationale, appartenant à CLEMENT,<br />

brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

28 Juin 1919. Signature de la Paix.<br />

1 juillet 1919. Débit de boissons. Commerce. LANGEROT François adjoint à son commerce<br />

d’épicerie la vente de vin et de liqueur au détail à emporter. (AM)<br />

20 Juillet 1919. Première communion solennelle pour 113 enfants.


3 Août 1919. Fête de la reconnaissance nationale organisée sous les auspices de la<br />

Municipalité. Défilé des enfants de toutes les écoles et de diverses Sociétés locales. Encore<br />

une manifestation de l’Union sacrée, pourvu que ce ne soit pas la dernière !<br />

Arrivée du nouveau directeur de l’école du N°1, Paul BATUT (1877, Paris XV, Seine)<br />

Retour de DERVYN Ernest (1885) en poste de 1909 à 1914, DELEFOLLY Anthime EMP<br />

(1876) jusqu’en 1929, LEROY-MARTEL Zulma (1877), arrivée de DARTOIS Nelly (1889,<br />

Neuve-Chapelle, P/D/C) jusqu’en 1920, NIEUWJAER Victor (1869, Staple, Nord),<br />

MAILLARD Désiré (1878, Romeries, Nord) jusqu’en 1919, Mme DRUON-BATUT Alice<br />

(1882, Sévignac, Basses-Pyrénées)<br />

3 septembre 1919. Une convention est signée entre la France et la Pologne. La Pologne est en<br />

plein accroissement démographique, l’économie est en réorganisation et le chômage sévit. Par<br />

contre en France il faut de la main d’œuvre pour remplacer les 1 395 000 morts et 2 800 000<br />

invalides.<br />

400 000 polonais arriveront en France. Combien furent dirigés sur <strong>Noeux</strong> ?<br />

17 septembre 1919. DESRUMEAUX Charles, né le 27 février 1897 à <strong>Noeux</strong>, fils de Jules,<br />

ancien secrétaire de mairie, sous-lieutenant au 13° Tirailleurs algériens, 10° Cie, secteur 49,<br />

entre en mairie comme employé (350 f par mois y compris l’indemnité de cherté de vie). Il<br />

occupait un emploi en mairie avant son départ au régiment, prie le maire de faire une<br />

demande de mise en sursis et en souvenir des bons services que son père a rendus à la<br />

commune pendant trente cinq espère que son demande sera bien accueillie… (Lettre du 23<br />

février). Il fut démobilisé début septembre. Sa demande a été entendue puisque le maire par<br />

un arrêté du 17 septembre le nomme employé avec effet au 1 er octobre. Signé le conseiller<br />

délégué DESCAMP (AM)<br />

17 septembre 1919. Débit de boissons. LEGRAND Jules, né le 31 mars 1872 à Cuinchy,<br />

reprend l’estaminet MACHUT, rue de Sailly. (AM)<br />

19 septembre 1919. Débit de boissons. DECOUR Lucien, né le 26 décembre 1891 à Vieux-<br />

Condé, reprend l’estaminet MAREZ Emile, rue Nationale. (AM)<br />

25 septembre 1919: installation du nouveau curé, l’Abbé Jules GOSSART, originaire de<br />

BAVINCOURT né le 17 février 1851, professeur à l’Institution Saint-Joseph d’ARRAS,<br />

ordonné le 10 juin 1876, curé de MORY et de FAMPOUX. Il aura la réputation d’être très<br />

généreux auprès des pauvres de la paroisse au grand dam de sa sœur Melle GOSSART, sa<br />

gouvernante.<br />

9 Octobre 1919. Un enfant de 8 ans, PARISSEAUX, est tué à bout portant par un de ses<br />

camarades jouant avec un fusil abandonné par les Anglais.<br />

11 octobre 1919. Arrêté du maire : Léon Pierre Joseph THIANT, né à <strong>Noeux</strong>, le 20 août 1896,<br />

est nommé employé de mairie avec effet au 1 octobre 1919 (250 f y compris l’indemnité de<br />

cherté de vie). Signé : le conseiller délégué DESCAMPS (AM)


21 octobre 1919. Débit de boissons. FACON Jean, né le 11 octobre 1885 à Aubigny-en-<br />

Artois, reprend l’estaminet tenu par DEMEZ-SABEL, rue Nationale, appartenant à<br />

CALONNE Edouard, brasseur à Barlin. (AM)<br />

29 octobre 1919. Débit de boissons. ROUSSEL Léonce, né le 15 août 1866 à Monchy-<br />

Cayeux, ré ouvre l’estaminet qu’il occupe, rue d’Hersin, fermé depuis 1916, appartenant à<br />

WIBAUT, brasseur à La Gorgue. (AM)<br />

1 er et 2 Novembre 1919. La neige tombe à gros flocons.<br />

11 Novembre 1919. Il neige encore toute la journée : ce n’est pas l’été de la St MARTIN.<br />

Dimanche 16 Novembre 1919. Elections législatives. Le parti de l’ordre n’obtient que 430<br />

voix contre plus de 1 500 aux socialistes. C’est une surprise pour tous.<br />

16 novembre 1919. Election législative. Le maire est toujours Charles DESCAMPS. Le<br />

candidat socialiste obtient 1500 voix pour 450 au modéré.<br />

18 Novembre 1919. Le dégel s’est activé cette nuit, il ne reste plus trace de neige.<br />

22 novembre 1919. Devis estimatif des réparations à exécuter pour remédier aux dommages<br />

résultant de faits de guerre. Bâtiment de la pompe à incendie et au refuge. 335 F (prix 1914).<br />

Mairie : 8405 F (prix 1914)<br />

Eglise : 53 012 F (prix 1914)<br />

Ecole des filles rue de Labourse : 5784 F (prix 1914)<br />

Ecole maternelle rue d’Hingettes : 6128 F (prix 1914)<br />

Ecole maternelle et commissariat sentier Saint-Nicolas : 6620 F (prix 1914)<br />

Abattoir : 6147 F (prix 1914)<br />

Ecole des garçons rue de Sailly : 15235 F (prix 1914)<br />

Logement du concierge du cimetière : 785 F (prix 1914) T. DEGEZ, architecte à Béthune.<br />

(AM)<br />

24 novembre 1919. Vente de terrain de BLERY-SALEZ à la Compagnie des Mines de<br />

Vicoigne et <strong>Noeux</strong>, 1,29 ha au lieu-dit “ Près de la fosse N°2 ”. Etude de Me DORMION à<br />

Hersin-Coupigny.<br />

Dimanche 30 Novembre 1919. Elections municipales : l’ancien Conseil est emporté par la<br />

rafale : il obtient à peine 600 voix contre 1 300 aux socialistes.<br />

30 novembre 1919. Election municipale. La liste des modérés conduite par Charles<br />

DESCAMPS obtient 600 suffrages tandis que la liste socialiste conduite par Louis<br />

MONSAURET en obtient 1300.<br />

Novembre 1919. La Compagnie de Vicoigne et <strong>Noeux</strong> devient la Compagnie de VICOIGNE,<br />

NOEUX et DROCOURT. Les initiales V N D qui se trouvaient au fronton d’une entrée de la<br />

fosse 1 près des Grands Bureaux. 12 puits d’extraction sont en activité, 5 puits d’aérage sont<br />

en activité et 3 sont ou en fonçage : 8 ter, 10 et 10bis.<br />

12 décembre 1919: arrêté : MERCHIER Paul Henri Auguste, né à Sainte-Memmie-lès-<br />

Châlons (Marne), le 21 juillet 1895, domicilié à <strong>Noeux</strong>, est nommé employé de mairie avec


effet au 12 décembre 1919 (250 f y compris l’indemnité de cherté de vie). Signé le maire :<br />

MONSAURET. (AM)<br />

14 décembre 1919. Election du maire. ( ?) (Voir le 30 novembre) La nouvelle majorité est<br />

partagée entre H. MAILLY, délégué-mineur, syndicaliste, et Louis MONSAURET. Ce<br />

dernier est élu maire de la commune ce qui fait “exploser” la section socialiste locale. Les<br />

partisans du maire adhèrent au parti extrémiste. (Le Parti Communiste ?)<br />

18 décembre 1919. Débit de boissons. Commerce. BUSIERE Joseph adjoint à son commerce<br />

d’épicerie celui de marchand de vin au détail et à emporter. (AM)<br />

30 décembre 1919. Débit de boissons. 1°- DEMEY Charles, né le 26 mars 1884 à Liévin,<br />

reprend l’estaminet de SABEL Louis, 91, rue Nationale, appartenant à Calonne, brasseur à<br />

Barlin. 2°-CARTIGNY Louis (fils), né le 13 février 1883 à <strong>Noeux</strong>, reprend l’estaminet tenu<br />

par CARTIGNY Louis (père), rue Nationale, loué à CLEMENT, brasseur à <strong>Noeux</strong>. (AM)<br />

1919. La Cité de la Gare est construite et prend la place du vieux terril du N°3.<br />

1919. Un entrepreneur de travaux publics, chargé de la réfection des rues des villes du front<br />

et des voies ferrées, achète le château “BEHARELLE”.<br />

1919. La Compagnie achète des terrains à RIVLOIS-LEGRAND, Louis CREPIN. (Cité du<br />

Fond-de-Sains).<br />

.La production de charbon est de 1.582.000 tonnes.<br />

1919. Guislain DECROMBECQUES, fils du célèbre Guislain Alcibiade DECROMBECQUE,<br />

le fertilisateur de la plaine de LENS, et LEON CLEMENT deviennent les nouveaux<br />

propriétaires de la distillerie. Les frères LEFEBVRE, distillateurs de la région lilloise, seront<br />

les derniers propriétaires de la distillerie quelques années plus tard.<br />

1919. Le Comité de LA PATRIOTE DES MINEURS est dirigé par Léon PONTHIEUX,<br />

Auguste DUPONT, Secrétaire Trésorier, Emile WEPPE, chef-moniteur, Emile DESCAMPS<br />

et Emile GILLIOCQ, moniteurs - adjoints.<br />

1919. Fanfare municipale : PILLET, rue St-Nicolas (fait partie du Conseil d’administration)<br />

1919. Redémarrage de l’Harmonie des Mineurs de <strong>Noeux</strong>.

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